mardi, mai 17, 2016

Shambhala, convergence du nazisme et du bouddhisme tibétain

La carte d’invitation à la première du film « Geheimnis Tibet » (Le Secret du Tibet) du nazi Schäfer portait une photographie du célèbre Maître Phurba, Ling-tsang Gyalpo, de la tradition tibétaine Nyingma. Il était considéré comme une incarnation du demi-dieu guerrier Gesar de Ling (http://www.trimondi.de/francais/film.fr..htm)



Himmler, chef des SS, était très porté sur l'ésotérisme et l'occultisme, il se passionnait pour les origines du peuple aryen dont les SS seraient les descendants. En 1935, il fonde l'Institut Ahnenerbe. Cette organisation, très largement financée par le IIIe Reich, avait pour buts de mener des recherches anthropologiques ou archéologiques pour retrouver les origines de la race aryenne et d'élaborer les fondements de l'idéologie nazie. Pour certains occultistes et philosophes, les Tibétains seraient les descendants des premiers Aryens germains et le bouddhisme originel pratiqué par le dalaï-lama était leur religion. Les nazis nazis s'intéressent tout particulièrement au mythique royaume de «Shambhala», celui de la terre pure, qu'évoquent les écrits. Pour les bouddhistes, une guerre interplanétaire éclatera en 2424. Tous les ennemis du bouddhisme seraient alors terrassés par des armées guidées par une réincarnation du dalaï-lama. Les SS voient dans la réincarnation du dernier roi de Shambhala, une des émanations de Hitler. 
Gilles Van Grasdorff


Fasciné par le mythe du Tibet, comme nombre de lecteurs, j’ai lu et relu Le Troisième Œil de Lobsang Rampa et les voyages  d’Alexandra David-Néel ont longtemps aiguisé ma curiosité, avant d’alimenter mon scepticisme. Jusqu’au moment où j’ai croisé sur mon propre chemin les plus grands maîtres du bouddhisme tibétain : le quatorzième dalaï-lama Tenzin Gyatso ; les dix-septième karmapa UrgyenTrinley Dordjé et Trinley Thayé Dordjé ; Shamar Rinpoché, le karmapa à la coiffe rouge ; l’oracle de Nechung, oracle d’Etat du souverain en exil ; des hommes de combat comme Tenzin Choedrak, Palden Gyatso, parmi de nombreux autres témoins que, pour des raisons de sécurité, je ne peux nommer dans ce livre, sans oublier les anonymes de l’histoire du Tibet. Des personnes, que dis-je des personnalités, dont le courage et le parcours m’ont marqués à jamais. Sans, cependant, me rendre
aveugle à certaines réalités.


Car, depuis une dizaine d’années, des livres paraissent, qui mettent à mal le bouddhisme tibétain et ses lamas réincarnés, depuis Kalou Rinpoché jusqu’au dalaï-lama. L’Ecossaise June Campbell accuse ainsi les tulkus d’utiliser des « esclaves sexuelles » pour leurs rites tantriques. Colin Goldner parle de la chute d’un Dieu-roi. Victor et Victoria Trimondi se montrent particulièrement sévères contre le dalaï-lama, l’accusant notamment de ne pas savoir choisir ses amis. J’avais moi-même, de mon côté, déjà pris conscience des mille et une facettes du Toit du monde et du fait que l’histoire du dalaï-lama et du Tibet se cache derrière une vitrine bien trop idyllique pour être réelle. Voici quelques mois, j’ai donc repris la plume pour jeter sur le papier cette nouvelle enquête. En toute empathie mais aussi impartialité.


Depuis trop longtemps, le mythe du Tibet nous montre un Toit du monde non-violent, où le dalaï-lama incarne au mieux une légende et un enseignement idéal. Tenzin Gyatso parcourt la planète afin de conférer, à des foules de plus en plus nombreuses, l’initiation du Kalachakra pour la paix dans le monde. Or, travaillant avec Tenzin Choedrak à Dharamsala, j’ai dû m’imprégner d’astrologie et de médecine tibétaine, comme science, art et philosophie, indissociable du Tantra du Kalachakra et, j’ai découvert que la réalité était tout autre : des pratiques secrètes, transmises à une élite, jalouse de ses prérogatives, prônent une guerre interplanétaire contre les ennemis du bouddhisme, chrétiens, musulmans… Mieux – si je puis dire – ce serait le dalaï-lama réincarné qui mènera les armées de Shambhala au combat !


Autre découverte surprenante : ce royaume mythique de Shambhala, cette « Terre pure », dont parle si souvent le dalaï-lama, a influencé explorateurs, savants, ethnologues, aventuriers et esprits aussi divers que Mircea Eliade, Helena Blavatsky, Alexandra David-Néel, René Guénon, Nicolas Roerich, Guiseppe Tucci et Georges Ivanovitch Gurdjieff, parrain de Mathieu Ricard, mais aussi les premiers missionnaires jésuites du Tibet au XVIIe siècle et les… expéditions nazies. Dès lors, je devais approfondir le sujet Shambhala et ses rois – dont les dalaï-lamas sont des émanations – ou les pratiques hermétiques du Kalachakra qui se trouvent être au cœur de cette histoire secrète…
Ce lien étroit entre mythe et réalités suffit-il à expliquer l’influence qui a sauté aux yeux de Gurdjieff sur le treizième dalaï-lama, ou les compromissions tibétaines avec les nazis – on citera Ernst Schâfer, Sven Hedin ou Heinrich Harrer –, et plus tard, même, avec les néo-nazis ? En tout cas, il existe une légende selon laquelle les Aryens conduits par Thor, fuirent un cataclysme pour aller s’installer sur le Toit du monde, c’est-à-dire au royaume de Shambhala, celui de la « Terre pure »… [...]


Guerre interplanétaire et nouveau royaume

Le texte original du Tantra du Kalachakra comptait cinq chapitres et douze mille vers. Perdu, il reste sa version abrégée de mille vers. Ces pouvoirs et ces pratiques, le quatorzième dalaï-lama les a délivrés, en mars 1970, pour la première fois en exil, à Dharamsala, sur les contreforts himalayens de l’Etat de l’Himachal Pradesh. D’autres initiations auront lieu : en décembre 1974, à Bodhgaya, là où le Bouddha Sakyamuni atteignit l’Eveil ; en 1983, au Spiti, en Inde ; en 1985, à Rikon, en Suisse ; en 1994, à Barcelone ; enfin, en 2008, à Nantes, en France. Et plusieurs centaines de milliers de personnes, depuis une quarantaine d’années, aux Etats-Unis, en Europe, au Canada, en Austalie, en Inde et en Mongolie, reçoivent de Tenzin Gyatso l’initiation du Kalachakra. Mais savent-ils ce que cachent véritablement ces enseignements et ces rituels, dont l’immense partie est aujourd’hui encore tenue secrète ?

Dans la pratique, le Tantra du Kalachakra est présenté aux Occidentaux comme une initiation à la paix dans le monde. [...] Les enseignements secrets du Tantra du Kalachakra sont en fait réservés à une élite, jalouse de ses prérogatives tant ces enseignements doivent se concrétiser par la prise de pouvoir des initiés sur le monde. Tout non-bouddhiste se révèle en fait l’ennemi du Tantra du Kalachakra, et particulièrement les grandes figures de la Bible, du Coran et leurs héritiers. N’oublions pas, soit dit en passant, que le texte date de l’époque à laquelle les bouddhistes et les hindouistes avaient maille à partir avec les peuples d’autres civilisations, appelés barbares – en sanskrit mlecchas – c’est-à-dire étrangers à leur religion.

Dans Shambhala, la voie sacrée du guerrier, Chögyam Trungpa explique : « Par art du guerrier, nous n’entendons pas le fait de faire la guerre à autrui. L’agression est la source de nos problèmes, non leur solution. Ici, le mot guerrier traduit le mot pawo, qui signifie littéralement vaillant. L’art du guerrier dans ce contexte est la tradition de la vaillance humaine, la tradition du courage. Les Indiens d’Amérique du Nord possédaient une telle tradition et elle a aussi existé dans les sociétés indigènes d’Amérique du Sud. L’idéal japonais du samouraï représentait également une tradition guerrière de sagesse, et les sociétés chrétiennes d’Occident ont elles aussi connu des principes de l’art du guerrier éclairé. Le Roi Arthur est un exemple légendaire de guerrier dans la tradition occidentale. »


Contrairement à ce qu’analysent certains tibétologues, les populations musulmanes ne sont pas les seules concernées par ces textes. D’autres voient comme adversaires visés les huit prophètes asuras, ces démons que sont, pour les bouddhistes tibétains, Adam, Noë, Abraham, Moïse, Mani, Mahomet et le Mahdi… En fait, le Tantra du Kalachakra annonce la guerre totale, interplanétaire, pour l’année 2424, c’est-à-dire 3 200 ans après la naissance de Suchandra, premier roi de Shambhala. Raudra Chakrin, réincarnation du panchen-lama ou/et du dalaï-lama, prendra alors le commandement de ses troupes, des armées féroces, soutenues par douze dieux, dont Brahma, Shiva et Indra : quatre-vingt-dix millions de cavaliers, parmi lesquels se trouvent de nombreux initiés du Kalachakra qui ont décidé de se réincarner en soldats de Shambhala ; quatre cent mille éléphants ; cinq cent mille chars. Ils disposeront d’armes ultrasophistiquées, comme des soucoupes volantes, des canons capables de percer tous les matériaux, des missiles, engins de destruction dignes des plus grands films de science fiction. Raudra Chakrin rétablira une ère de paix, sur une planète où tous les habitants pratiqueront le Kalachakra. Cette ère verra l’apparition de Maitreya, le cinquième des mille bouddhas historiques. Le Bouddha du Futur ayant succédé à Sakyamuni – le Bouddha historique de notre ère – redonnera vie au Dharma : il n’y aura plus de guerre ; les hommes vivront jusqu’à mille huit cents ans ; la mort ne sera qu’un ultime passage vers un paradis encore plus beau… Après ? C’est écrit, le monde entier sera bouddhiste : cet état idyllique durera vingt mille ans, avant qu’une nouvelle guerre ne se déclare.


dimanche, mai 08, 2016

Les Jonangpa, d’aimables hérésiarques…

Quand l’ordre religieux des Guélougpa était au pouvoir, le peuple et les autres écoles religieuses du Tibet subissaient sa dictature. Le dalaï-lama est le chef de l’ordre Guéloug…

Dans l'ancien Tibet, l’école des Jonangpa fut persécutée et ses monastères annexés. Cette école était accusée de perpétuer l’enseignement des maîtres Ch’an du bouddhisme chinois.

La photo ci-dessus illustre la réconciliation des Guélougpa et des Jonangpa. 
Jetsan Khelkha Rinpoché, responsable du monastère Jonang Takten Phuntsok Choeling situé à Simla Sanjauli en Inde,  et le dalaï-lama font semblant d’oublier la persécution qui remonte au 17ème siècle. A l’époque, les Jonangpa étaient considérés comme des hérétiques.

jeudi, avril 21, 2016

Une Shambhala californienne


Le Bouddha Maitreya, Christ-roi de Shambhala, et sa femme Mandarava Tara




« Leadbeater, l'un des dirigeants de la société théosophique, raconte dans un de ses livres (« Les Maîtres et le Sentier », p. 111-119) une initiation « en astral » censée se passer dans les régions himalayennes.

Le candidat fait face aux maîtres « qui sont pour la plupart habillés de soie blanche, bordée de larges et magnifiques broderies d'or, pendant qu'une troupe d'anges flotte au-dessus du groupe, emplissant l'air d'un murmure mélodieux ». Le Seigneur Maitreya (le Christ...) préside sur un siège de marbre.

Après son acceptation, la nuit suivante, le candidat est conduit à Shambhala, dans un grand hall, où le roi du monde est en conversation avec le Bouddha et le Christ, etc. »

Erik Sablé


En 2008, un gourou, probablement intoxiqué par les délires de Leadbeater, a été intronisé Grand Bouddha Maitreya et reconnu comme la réincarnation de Milarépa par le lama tibétain Nyedon et les 90 moines du monastère Nyeshang à Pokhara (Népal).

Le prétendu Bouddha, qui serait aussi la réincarnation du Christ, enseigne dans une Shambhala californienne où l'on commercialise des outils de « purification de l'âme ».



mardi, avril 19, 2016

SHAMBHALA et l’énigme du ROI du MONDE




De nombreux touristes se rendent à Shambhala (Shangri-la) dans le Yunnan du nord, historiquement la région est tibétaine. 


Non loin des magnifiques gorges du Saut du Tigre, la cité de Zongdian prétend être la mythique Shangri-la décrite dans le roman de James Hilton, « Lost Horizon ». Pour écrire son roman, Hilton s’est inspiré des articles de Joseph Rock, un explorateur et botaniste américain fasciné par la culture Naxi, dont les prêtres, les Dongba, sont les héritiers des Bönpo. Dans la mythologie Bönpo du Zhang Zhung, il existe un royaume extraordinaire dissimulé au commun des mortels, son nom est Olmo lungring, c'est le Shambhala des Bönpo.

En 1973, un film musical reprend le thème de Shambhala. C’est un remake du film de 1937 de Frank Capra, "Lost Horizon". Le paradis perdu de Shambhala fascine le public. Le thème rapporte des millions de dollars dans plusieurs secteurs économiques de l’édition au tourisme en passant par le cinéma.



Aghartta, Shambhala et le Roi du Monde



Selon Ferdinand Ossendowski, informé par les plus hauts prélats du lamaïsme mongol, le paradis mystérieux des grands initiés est le royaume souterrain de l’Aghartta, un autre nom pour désigner Shambhala. Le Roi du Monde, le monarque universel, s’est réfugié dans les entrailles de la terre. Dès leur publication les révélations de Ferdinand Ossendowski font grand bruit. Une table ronde, sur le thème de l’Agarttha, est organisée à Paris, par les Nouvelles Littéraires, réunissant Guénon, Maritain, Grousset, etc.

René Guénon rencontre Ferdinand Ossendowski à plusieurs reprises avant de faire publier son livre " Le Roi du Monde " en 1927.

Saint-Yves d’Alveydre était le précurseur du mouvement. D
ans son ouvrage posthume, publié en 1886, « Mission de l'Inde en Europe », il évoque le roi du monde ainsi que le royaume souterrain d'Agarttha. 

Pour René Guénon, « le Roi du Monde doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice, (...) fonction pouvant se résumer dans un mot comme celui d'équilibre ou d'harmonie, ce que rend précisément en sanskrit le terme Dharma ».

Aujourd’hui, nous sommes tous victimes d'un désordre mondial particulièrement destructeur. Les peuples assistent impuissants à des catastrophes écologiques irréparables comme la disparition d’un grand nombre d’espèces animales et végétales. Le capitalisme et les activités économiques débridées sont responsables de la sixième extinction de masse de la vie sur terre. Le prétendu « Roi du Monde » semble bien indifférent à nos malheurs.

Jean-Louis Bernard, un auteur français, ayant vécu en Egypte, érudit dans les domaines de l’égyptologie, du tantrisme, du soufisme, propose un autre regard sur le monde souterrain d’Asie Centrale et son obscur monarque, évoqués par Saint-Yves d’Alveydre et popularisés par Ferdinand Ossendowski.

« La notion demeure floue, écrit Jean-Louis Bernard, elle donna lieu à mythomanie, certains ésotéristes occidentaux s’étant prétendus missionnés par les « grands initiés » de la cité souterraine et reliés télépathiquement à eux. Ces missionnés (par eux-mêmes) finirent généralement leur existence dans la médiocrité ou le scandale.



Une grand-guignolesque imposture ésotérique



« Le Roi du Monde, poursuit Jean-Louis Bernard, ce personnage serait caché au fond d’une cité souterraine que des radiations rendraient inaccessible aux humains. Ossendowski le décrit, lui et son assesseur, comme des momies animées ou comme des morts vivants, au visage voilé pour cacher leur crâne dénudé. Sans identifier vraiment le Roi du Monde à ce personnage, René Guénon crut en un représentant de Dieu sur la terre ; il voyait là un parallèle avec Melchisédech ("melk" = roi) qui, dans la Bible confirma la mission d’Abraham. Toutefois, si le personnage évoqué par Ossendowski correspond à quelque vérité fantastique, l’immortel troglodyte, au lieu d’être une figure de haute spiritualité, peut résulter tout aussi bien d’une formidable opération de magie noire.

Les lamas vampires du Tibet

Mme Alexandra David-Neel qui connut le Tibet secret, fait état de pseudo-lamas (moines) – des morts vivants justement qui, en des lamaseries écartées, pratiqueraient un vampirisme de grand style : des vieillards plus que centenaires, morts, mais non biologiquement ; ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d’acquérir du mérite ou un « bon karma », valable en une autre vie ! En réalité, les « moines » viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d’une agonie savamment allongée… Il se peut encore que les momies d’une civilisation inconnue d’Asie centrale aient engendré des "marout " = âmes mortes incarnées, et que ce "roi du monde souterrain" ne soit pas autre chose. […]

« Si le cadavérique "roi du monde" incarne effectivement une grand-guignolesque imposture ésotérique, il sera bien sûr le roi de tous les marouts, zombis et ombres mortes. Il freinerait la décomposition des ombres les plus redoutables et exploiterait ces fantasmes morbides pour égarer les mystiques et les intoxiquer. Il serait alors l’arcane du spiritisme mondial (channelling de nos jours) dont les médiums lui serviraient de prêtres et de prêtresses en appelant sur eux des ombres de décédés, celles-ci diffusant autour d’elles un insidieux poison, extrait des cimetières. Le pape noir de Lyon, personnage légendaire aussi serait l’un de ses relais, parmi d’autres. (…)



L'ordre de Seth


« Mais qui alors tire les ficelles du Grand Marout ? Est-ce Dieu, Satan ou Lucifer ? La réponse est sans doute donnée par les fameux Hyksos – cavaliers d’Asie centrale qui occupèrent sauvagement l’Egypte durant un siècle et demi. Ils adoraient un dieu unique nommé Soutek (= Satan) et entreprirent la destruction méthodique des cultes égyptiens, à l’exclusion de celui de Seth (= Satan). En somme, leur mission occulte ou inconsciente, liée au « centre magique » qui les télécommandait d’Asie centrale, consistait à couper l’Egypte de son contact cosmique (culte d’Amon). Donc, à travers les Hyksos, Satan, le daïmon souterrain, se révoltait contre les hiérarchies cosmiques dont l’Egypte était le trône, tentant ainsi d’isoler la planète du cosmos. »
Jean-Louis Bernard, « Les archives de l’insolite », 1978. 

Œuvres de Jean-Louis Bernard :

Tout-Ankh-Amon ou l’Egypte sans Bandelettes, le Dauphin, 1967
Le Démonologue, le Dauphin, 1968
Le Tantrisme, yoga sexuel, Belfond, 1973
Aux origines de l’Egypte, Laffont, 1976
Apollonius de Tyane et Jésus, Laffont, 1977
Histoire secrète de Lyon et du Lyonnais, Albin Michel, 1977


vendredi, avril 15, 2016

Shenphen Dawa, le dzogchen et la sorcellerie


Dzogchen et Ch'an

L’érudition de Sakya Pandita (1182 – 1251) embrassait toutes les sciences religieuses et profanes de son temps. Ce savant identifiait le dzogchen et le mahamoudra au ch’an chinois. Le dzogchen a souvent été qualifié de « méthode chinoise » ou de « dzogchen à la chinoise ».

Un autre grand érudit tibétain Padma Karpo (1527-1592), reconnu comme omniscient (kun-m khyen), rapporte dans sa Chronique que des textes (termas) du dzogchen et du mahamoudra sont en réalité des écrits d'un bouddhiste chinois, un maître ch’an nommé Ha-shang Mahayana, qui furent redécouverts par les tertöns nyingmapa et kagyupa. Un tertön est une personne qui le moment venu redécouvre et interprète un terma, un texte caché. Malheureusement, les interprétations tibétaines du ch’an sont calamiteuses.


Dzogchen et sorcellerie

Peuple imprégné d’occultisme, les Tibétains ont altéré la pureté du ch’an. La 
« sublime méthode » chinoise, devenue le dzogchen, a été escamotée par un ésotérisme élitiste qui sombre souvent dans la sorcellerie. Par exemple, dans le texte dzogchen du « Cycle Profondissime » du Chiti yoga (sPyi-ti), attribué à Padmasambhava, se trouve une recette de préparation de pilules de nectar :

Padmasambhava dit :

« Tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de Yéshé Tsogyel, de la semence de huit Vidhyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita. La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. » (Traduction de Jean-Luc Achard.)

L’exhortation à manger de la chair de brahmane se retrouve dans les rituels de sectes de sorciers lubriques et cannibales d’Inde. La religion tibétaine est imprégnée de shivaïsme tantrique. Elle a été profondément influencée par les Kapalikas (les porteurs de crânes) et la secte des Kalamukhas (les têtes noires) qui se nourrissaient de mets répugnants.

Les sectateurs du dzogchen utilisent la sorcellerie pour punir ceux qui divulguent leurs « secrets secrétissimes ». Ils mandatent les dharmapalas, des démons asservis armés de rasoirs acérés, afin de mettre à mort leurs ennemis.

Le peu avenant gourou Shenphen Dawa, fils de Düdjom rinpoché (1903 – 1987) a carrément dit : « Ne serait-ce que de parler du dzogchen, c’est en quelque sorte précipiter sa propre mort ». (Source : le bulletin n° 7 – Urgyen Samyé Chöling – Dordogne.) Shenphen Dawa, hiérarque de la secte Nyingma, use de la menace de mort comme un méchant sorcier.

L’antipathique et boiteux gourou tibétain Shenphen Dawa est tellement influencé par la sorcellerie et la démonologie qu’il mérite qu'on lui rappelle une vieille croyance de l’Eglise catholique sur l'origine occulte de certains défauts physiques. En effet, jusqu’au Concile de Vatican II, la prêtrise était interdite aux boiteux. Le prélat tibétain ne serait pas qualifié pour accéder au sacerdoce car son infirmité, aux yeux de l'ancien clergé chrétien, est l’une des marques du diabolisme.

Selon Jean-Louis Bernard, « le tellurisme, peut-être canalisé par l’organisme humain et s’y élever, en prenant pour axe le nerf sciatique, puis le dos. En cas d’échec, le sorcier risque l’ankylose définitive du nerf sciatique, des déviations osseuses du pied ou de la hanche, et même l’hémiplégie. Les sorciers de village sont parfois boiteux : des sorciers manqués, donc des diaboliques ».






mercredi, avril 06, 2016

Zazen, santé et éveil




Si vous vous transformez en Bouddha assis,
Cela équivaut précisément à tuer le Bouddha.

Huai-jang, maître bouddhiste.





D
urant sa jeunesse, Bankei (1622-1693) désireux de comprendre le sens de l’expression "Brillante Vertu", lue dans un traité confucéen, s’était lancé avec beaucoup de détermination dans une difficile et douloureuse quête spirituelle.

"Je décidai finalement de trouver un maître du Zen. En ayant découvert un, j’allai le voir et je l’interrogeai sur la Brillante Vertu. Il me dit de pratiquer le zazen si je voulais savoir ce que c’était. Je me mis donc au zazen. M’étant rendu dans les montagnes, j’entrai dans une grotte, où je m’assis fesses nues, sans me soucier de la rugosité du rocher. Je maintins souvent mon zazen sept jours d’affilés sans manger. Une fois assis, je m’y consacrais entièrement sans me préoccuper de ce qui pourrait arriver, y risquant même ma vie. Je restais souvent assis, les jambes croisées, jusqu’à tomber du rocher, épuisé. Comme il n’y avait personne pour m’apporter de la nourriture, mon jeûne se poursuivait très longtemps, en vérité.

Après de telles austérités [qui n’amenèrent aucun résultat], je revins à mon village natal et je m’y fis construire une petite cabane, où je m’enfermai. Je passai de nombreux jours à réciter le Nembutsu (le nom de Bouddha) sans m’étendre. Des jours et des jours s’écoulèrent ainsi, et j’avais toujours l’esprit empli de tourments, sans jamais pouvoir découvrir ce qu’était la Brillante Vertu.

Tandis que le corps était ainsi traité jour et nuit sans aucun ménagement ni merci, mon postérieur s’ulcéra et la peau craqua, ce qui fut très douloureux. Mais, comme j’étais fort vigoureux en ce temps-là, je ne me couchai jamais, fût-ce pour un seul jour. Je me procurai quelques feuilles de papier doux que je plaçai sous mon séant, le saignement des parties ulcérées étant une gêne. Je devais changer fréquemment les feuilles souillées. J’usai parfois de tampon d’ouate au lieu de papier. Malgré tout cela, à aucun moment je ne me permis de repos au lit une seule journée ou une seule nuit. Je dus ainsi lutter durement pendant plusieurs années, avec pour résultat que je me trouvai soudain, un jour, tout à fait mal en point. Je devins malade, sans que le problème de la Brillante Vertu fût résolu pour autant. Oui, en vérité, je m’exerçai avec le plus grand acharnement, m’agrippant à la question, mais toujours sans succès. »

La maladie de Bankei empira. A l’orée de la mort, l’idée du Non-né surgit dans son esprit. Cette intuition le ravigota et permit à Bankei, une fois rétabli, de définir une approche métaphysique du Zen.

La pratique du zazen n’avait apporter au pauvre Bankei qu’un postérieur ulcéré et une grave maladie. Presque un millénaire avant la naissance Bankei, un sage chinois mettait en garde les adeptes de la méditation assise. Huai-jang disait :

« Vous entraîner à la méditation assise, tso-ch’an (zazen), équivaut à vous exercer à être un Bouddha assis, il vous faut savoir que le Ch’an (Zen) consiste ni à s’asseoir, ni à être couché. Si vous vous entraînez à être un Bouddha assis, il vous faut savoir que le Bouddha n’est pas une forme fixe. Puisque le Dharma n’a pas de demeure fixée, ce n’est pas une question de choix. Si vous vous transformez en Bouddha assis, cela équivaut précisément à tuer le Bouddha. Si vous restez fidèle à la position assise, vous n’atteindrez pas le principe du Ch’an. »

jeudi, mars 24, 2016

Influences shivaïtes dans le Vajrayana



"On a de bonnes raisons de penser que les adeptes du Véhicule de Diamant (Vajrayana) furent en relation avec des groupes similaires d’inspiration shivaïte. Cela n’a rien d’étonnant, bouddhisme et hindouistes vivaient côte à côte, souvent patronnés les uns et les autres par un même souverain. Des emprunts mutuels n’ont pu manquer de se produire.

Les siddha sont issus d’un milieu de yogis vivant sur les cimetières, les terrains de crémation de cadavres, d’une manière analogue à celle de certains ascètes shivaïtes, tels les Kapalika ,« Ceux aux crânes », ou Mahavratadhara, « porteurs du grand vœu », et les Kalamukha, dont les mœurs étaient singulières, contraires à toute bienséance. Ils s’ornaient de colliers ou de tabliers faits d’ossements, buvaient de l’alcool dans des crânes, se nourrissaient de mets répugnants et pratiquaient même dit-on, des sacrifices humains, ainsi que la mystique érotique et la magie.

Deux siddha, Tilopa et Naropa sont à l’origine de l’école tibétaine des Kagyupa. Naropa fut initié par Tilopa au KALACHAKRA TANTRA dans un cimetière. Lui-même eut pour principal disciple le Tibétain Marpa, dit le Traducteur, lequel initia par la suite le grand poète mystique Milarépa (« l’Homme vêtu de coton », qui s’infligea une rigoureuse ascèse, après une jeunesse orageuse vouée à la magie noire) et fut avec lui à l’origine de la secte des Kagyupa.

Un célèbre manuel de yoga est intitulé : « Les six doctrines de Naropa ». Ce texte donne, semble-t-il, la quintessence des instructions que Naropa a reçues de son maître Tilopa au sujet des méthodes secrètes, psychophysiologiques, permettant de réaliser l’expérience mystique. Sont aussi attribués à Naropa des commentaires du Hevajratantra, du kalachakratantra et d’autres cycles tantriques."



Robert Saillet


Un pan peu connu du bouddhisme


La transmission des Kaguypa et l’initiation de Kalachakra se sont développées dans l’école des Gelugpa, les prétendus « vertueux », fondée par Tsongkapa.

La réforme de Tsongkapa s’opposait, dit-on, aux dérives du clergé corrompu adepte des pratiques aberrantes de la magie sexuelle et du meurtre rituel.

Mais Edward CONZE, spécialiste incontesté du bouddhisme, écrit : « On ne s’attend pas, en fait, à ce que les adeptes d’une religion revendiquent comme une sorte de devoir sacré, par exemple, « le commerce sexuel quotidien dans des endroits écartés avec des filles âgées de douze ans, de la caste candâla ». Le Guhyasamâjatantra, l’une des plus ancienne, et aussi des plus sacrées, parmi les Ecritures du Tantra de la Main-gauche, enseigne, semble-t-il, exactement le contraire de ce que soutenait l’ascétisme bouddhique. Il nous dit que nous atteindrons facilement la bouddhéité si « nous cultivons tous les plaisirs des sens, autant que nous pouvons le désirer ». Les rigueurs et les austérités échouent, alors que la satisfaction de tous les désirs » réussit. Ce sont justement les actes les plus immoraux, les plus frappés de tabou qui paraissent avoir particulièrement fasciné les adeptes de cette doctrine. »

Les écrits d'Edward CONZE ainsi que ceux de Robert SAILLET (entre autres) permettent de découvrir les aspects ténébreux du Vajrayana (ou bouddhisme tibétain). 

"Un maître, écrit SAILLET, d’origine cachemirienne, Guhyaprajna, dit Marpo, « le Rouge », vint au Tibet occidental. Il semble que son enseignement sur les tantra ait été teinté de Shivaïsme. On lui reproche, ainsi qu’à des maîtres du même genre, d’avoir répandu que le yoga consistait dans l’union sexuelle avec des femmes et que pour accéder à la délivrance, il fallait mettre à mort des êtres vivants. De pareilles conceptions furent en tout cas mises en application par un groupe de « moines-brigands », qui enlevaient des femmes et des hommes pour les sacrifier au cours de cérémonies tantriques (ganachakra puja : le rite de l’orgie collective)."

L’engouement des néo-spiritualistes occidentaux pour les éléments les plus troubles (spiritisme, magie, démonologie…) d'un lamaïsme déraciné est-il insufflé par la contre-initiation dénoncée par René GUENON dans son livre "Le règne de la quantité et les signes des temps" ?

Alexandra David-Néel :

"Tous les rites tibétains sont à tendances magiques. Il en est de très naïfs et il en est de très subtils... Contraindre le Dieu ou le démon est un acte de magie. C'est se mesurer avec lui, essayer d'en faire son serviteur. Cela ne ressemble pas à la prière, cela n'a rien de religieux... Une grande quantité de rites tibétains ont donc pour but d'obtenir d'une manière ou d'une autre, pour un bénéfice personnel d'abord, puis éventuellement altruiste, le concours de personnalités extra-humaines. Tout au moins, c'est ainsi que le commun des tibétains comprend ces rites.

Tous les tibétains se disent bouddhistes et croient qu'ils le sont, quelles que soient les déformations qu'ils ont pu faire subir à la doctrine du Bouddha et alors même qu'ils professent des opinions et s'adonnent à des pratiques formellement condamnées par le Bouddha..."  LIRE LA SUITE



samedi, mars 19, 2016

Le Tibet au temps des dalaï-lamas



En 1935, le professeur Giuseppe Tucci parcourt le Tibet Occidental, l’ancien royaume indépendant du Zhang zhung. Les observations de l’explorateur Italien corroborent l’extraordinaire déclaration d'un dignitaire lamaïste, Chögyam Trungpa (1939-1987) lama sans langue de bois, qui disait au sujet du Tibet de son enfance : "Plus personne ne pratiquait réellement, c’était une grosse arnaque. Pas étonnant que les communistes aient décidé de prendre le pouvoir, ils avaient raison de ce point de vue."

Les 28-30 juin 1935, le professeur Tucci est à Taklakot, il écrit :

"Par nature, le Tibétain est un commerçant ; il cherche à tirer profit de la plus petite bagatelle et, il faut bien l’avouer, les meilleurs marchands sont les prêtres. Aussi de nombreux moines abandonnent l’oisiveté du monastère pour se lancer dans l’aventure du commerce. […]

Mais ce n’est pas dans les monastères que se perpétuent les trésors spirituels de l’expérience bouddhiste : le symbolisme du rite auquel nous avons assisté fut imaginé par des ascètes inconnus afin d’évoquer chez l’initié des renaissances libératrices. La cérémonie, à laquelle ne prenaient part à l’origine que le maître et le disciple, prédisposait à une lente ascension vers des états spirituels de plus en plus élevés. Mais, par la suite, transférée au sein de l’immense communauté religieuse, elle perdit petit à petit sa signification symbolique et son efficacité psychologique ; le rite initiatique et ésotérique évolua vers une forme souvent vide de contenu. Une déchéance semblable à celle qui ruina la vie politique du pays se reflète dans la vie religieuse : aux anciennes ardeurs mystiques, qui firent de ces contrées un des pays les plus renommés dans l’histoire du bouddhisme, s’est substitué le culte aveugle de la forme pour la forme. Même le temple que nous visitons est triste, sale et mal entretenu ; les peintures religieuses sont entassées en vrac, déchirées et crasseuses. Les livres sont rares ; enroulés dans des bouts d’étoffes poussiéreuses, nul ne les ouvre ni ne les lit et ne saurait davantage en comprendre le sens. Les mœurs aussi sont quelque peu relâchées ; les moines de la secte jaune doivent respecter scrupuleusement les vœux de chasteté, de ne pas manger de viande, ni boire d’alcool. Mais ceux des différentes sectes rouges, tels les Sakyapa qui vivent dans ce monastère, sont moins orthodoxes. Les occasions de fauter ne manque pas. Les couvents des nonnes sont presque toujours adossés à ceux des moines et les religieuses souvent très jeunes et très gracieuses. Elles sont préposées au service des monastères, portent l’eau, préparent les repas, nettoient, vont et viennent librement."

Taklakot, le 3 juillet 1935 :


"D’une manière générale, les prix des objets sacrés me semblent moins élevés dans cette région que dans les autres, peut être parce que la mauvaise administration des préfets a tellement appauvri la population qu’elle ne veut pas perdre l’occasion de faire un bénéfice, aussi petit soit-il. Comme toujours les moines refusent les pièces tibétaines et veulent être payés en monnaie indienne ou en thalers chinois, ou encore en compani du Népal. Plus d’une fois, les mendiants ont dédaigné l’aumône en monnaie tibétaine. La crise monétaire de Lhasa est très grave : on en ressent les répercussions jusque dans ces contrées lointaines."

Tchiu, le 10 juillet 1935 :


"Le monastère de Tchiu se dresse comme un fortin sur une colline escarpée au bord de l’eau : des murailles écroulées, des petits murs de pierres sèches servant d’enclos pour les troupeaux, deux chapelles peintes en rouge, trois tchörten, une atmosphère de pauvreté, de saleté et d’abandon. Le monastère qui appartient à la secte Drukpa est entretenu par un moine dont les occupations sont à la fois sacrées et profanes. Il récite des prières dans son temple et cherche à s’enrichir par le négoce ; il a femme et enfants et enseigne à deux ou trois moinillons la liturgie et l’art du commerce."

Langpona, le 11 juillet 1935 :

"Le monastère de Langpona appartient lui aussi à la secte Drukpa et plus exactement à un lama incarné qui réside au gompa de Khorzog, dans le district du Rupshu ; on dit de lui qu’il est doté de nombreux pouvoirs magiques et qu’il est très doué pour le commerce."

Barkha, le 20 juillet 1935 :

"Nous campons à Barkha où se trouve une maison et de nombreuses tentes. La maison est habitée par le Targium et ses soldats, sorte de sous-préfet chargé surtout de faire respecter l’ordre ; un second se trouve à Tokchen, à l’est du Manasarovar. "

"Hier au soir, ils ont justement arrêté quatre brigands. Deux d’entre eux se sont enfuis pendant la nuit en pratiquant une ouverture dans le toit de la prison et les deux autres ont eu droit à un procès. Le magistrat a convoqué les notables, les fonctionnaires et les soldats ; ni l’habillement, ni les traits du visage ne permettent de distinguer ces derniers des brigands. L’acte d’accusation n’est suivi d’aucune défense mais d’un interminable panégyrique de vertu qui fait couler de chaudes larmes de repentir sur ces visages patibulaires et pour finir deux cents coups de fouet sont infligés aux coupables. Le butin confisqué n’est pas restitué et part enrichir les profits du préfet de police."

Toling, le 18 août 1935 :

"Abbé et tchagdzö (administrateur) vivent dans l’enceinte même du monastère, sous le même toit. L’un donne des ordres, l’autre médite ; l’administrateur s’agenouille devant l’abbé et, quand il s’adresse à lui, c’est avec toute la finesse du style honorifique : " joyau parmi les maîtres, océan de sagesse, seigneur suprême ", mais en fait, il agit comme bon lui semble et ne tolère aucune ingérence du pouvoir spirituel dans ses affaires."

"Au cours de mes longues haltes à Toling, j’ai pu réaliser combien l’antagonisme est violent entre ces deux hommes, à tel point que l’un suspecte continuellement l’autre et le fait surveiller par des serviteurs de confiance qui excitent les rivalités, font courir des bruits, épient et dénoncent. Une atmosphère d’hypocrisie se dégage du monastère mais le tyran est, sans l’ombre d’un doute, l’administrateur avide d’argent et d’autorité, sans culture ni scrupules, et naturellement jaloux du prestige que, malgré tout, sagesse et vertu confèrent à l’abbé qui lui, vit dans une terreur presque constante de l’autre."

Piang Dunkar, le 25 août 1935 :


"Ici, vivait un peuple fervent, des âmes nobles, ivres de renaissances mystiques, qui s’élevaient jusqu’au sublime grâce à des ascèses et des contemplations ; des artistes qui savaient créer des œuvres dignes d’être comparées aux plus grands chefs-d’œuvre de l’Orient, des rois pieux sous le règne desquels le pays prospéra et s’ennoblit. Aujourd’hui, non seulement tout signe de vie a disparu, non seulement les sables et le silence du désert engloutissent et détruisent les dernières œuvres de l’homme, mais encore la déchéance a pris possession de l’âme des rares survivants ; je dirais même que, comme toujours, la mort de l’esprit a précédé celle des choses."

Le récit du professeur Tucci, publié en 1937, rejette catégoriquement le mythe du peuple tibétain vivant heureux avant l'invasion chinoise. 


"SADHUS et BRIGANDS du KAILASH" de Giuseppe TUCCI, Editions R. Chabaud.

La grande misère du peuple tibétain

Pour en savoir plus :
Critique du lamaïsme et du servage.

jeudi, mars 17, 2016

Shoko Asahara, exterminateur au nom de Shambhala



Shōkō Asahara, initié à l'ésotérisme politique de KALACHAKRA et ami du Dalaï-lama (le grand hiérophante de KALACHAKRA), est toujours en attente de son exécution.

"Le gourou de la secte Aum, dit Marc Bosche, se proposait de transformer à marche forcée le monde en un "royaume de Shambhala" et avait mis en valeur ses introductions auprès de sa Sainteté le Dalaï-lama pour faciliter la pénétration des idées du tantrisme bouddhique de Shambhala dans la société japonaise."

Le " maître spirituel " était grand amateur de voitures de luxe et de femmes. Il annonçait l’apocalypse et assurait que " tuer peut être utile parfois ". Ses disciples firent 12 morts et quelque 5 500 blessés dans l’attentat au gaz sarin de Tokyo le 20 mars 1995.

A la fin des années 80, Shoko Asahara n’était plus un inconnu. Il rencontra cinq fois le Dalaï-lama dont il se disait le disciple. Même après l’attaque au gaz sarin, le Dalaï-lama aurait, selon le magazine Stern (Stern 36/95, p. 126), réaffirmé son amitié pour le responsable de Aum Shinrikyo, appelant ce dernier " un ami, peut-être pas parfait, mais un ami ". De nombreux courriers attestaient de relations très amicales et respectueuses entre Asahara et les nombreuses autorités tibétaines, incluant Khamtrul Rinpoche et Kalu Rinpoche.

Marc Bosche écrit : "Sa Sainteté le dalai lama pose main dans la main avec le riche bienfaiteur Shoko Asahara qui aurait donné en tout à la cause tibétaine 45 millions de roupies, soit environ 170 millions de Yen ou encore 1,2 millions de dollars selon le journaliste Christopher Hitchens, His Material Highness, 13 juillet 1998 in :
http://www.elevenshadows.com/tibet/hismaterialhighness.htm

Quelques années plus tard, le 20 mars 1995, le même Shoko Asahara, gourou de la secte Aum, et surtout psychopathe ayant l'intention d'anticiper à sa manière la vision apocalyptique de Shambhala, fera gazer au sarin de sa propre initiative les passagers captifs du métro de Tokyo. L'attentat entraîna de nombreuses morts et de très nombreuses intoxications (environ 5500) dans ce qui devait s’avérer l'une des plus grandes catastrophes contemporaines en relation avec une secte. La photo ne figure pas dans l'album souvenir de Sa Sainteté sur son nouveau site www.dalailama.com, mais est reproduite en revanche dans le livre électrochoc de Victor et Victoria Trimondi (http://www.trimondi.de) "The Shadow of the dalai Lama" qui consacre tout son chapitre XIII (Deuxième partie de l'ouvrage) à cette question :

On découvre dans le chapitre sus-mentionné, précis et documenté, les liens qui unissaient, avant le drame, Sa Sainteté le Dalaï Lama et Shoko Asahara, (même si bien entendu Sa Sainteté n'avait pas la moindre idée de la dangerosité future et des projets funestes de ce dernier). On peut suggérer à chacun qui lit l'anglais de découvrir en intégralité le chapitre XIII du livre des époux Trimondi http://www.trimondi.de/SDLE/Part-2-13.htm pour s'en faire une idée précise et informée. En particulier il semble que les deux hommes se soient rencontrés cinq fois à partir de 1987 si l'on en croît aussi le magazine Stern (36-95, p.116-117).

Le gourou de la secte Aum se proposait de transformer à marche forcée le monde en un "royaume de Shambhala" et avait mis en valeur ses introductions auprès de sa Sainteté le dalaï-lama pour faciliter la pénétration des idées du tantrisme bouddhique de Shambhala dans la société japonaise.

Voici quelques liens Internet proposés par Victor et Victoria Trimondi concernant les relations entre le dalaï lama et Shoko Asahara :

"Shoko AsaharaThe Japanese Doomsday-Guru Shoko Asahara who became famous because of a gas-attack in the underground of Tokyo and whose organisation murdered more than 20 people was a good friend of the Dalai Lama. His worldview incorporates many elements he found in Tibetan Buddhism, including the Shambhala Empire. Asahara is extremely Anti-semitic. 

The Dalai Lama with ShokoAsahara:




Source : Marc Bosche

Shoko Asahara a été condamné à la peine capitale en 2004.



dimanche, mars 13, 2016

Le charity-business des rinpochés


Un collaborateur du fondateur de Rigpa (le sulfureux Sogyal Rinpoché) se nomme Orgyen Tobgyal. Ce gourou tibétain a reçu de nombreuses transmissions de Dzongsar Khyentsé Chökyi Lodrö et de Kyabjé Dilgo Khyentsé Rinpoché.


Le temple-palace d'Orgyen Tobgyal

Dignitaire du Vajrayana, Orgyen Tobgyal a fait construire un palace dans la petite ville de BIR dans l’Himachal Pradesh (Inde). La riche demeure du Tibétain est éloignée du monastère où s’entassent les moines pauvres et crasseux. L’édifice est habilement dissimulé afin de ne pas indigner les Indiens qui sont de plus en plus irrités par l’affairisme des prélats du bouddhisme tibétain. Le jésuitisme d’Orgyen Tobgyal ne recule devant aucune ruse, il a fait édifier un faux temple afin de cacher sa luxueuse résidence qui regorge de biens aussi précieux qu’inutiles. Les portes ne s’ouvrent que pour la famille et les acolytes du gourou. Derrière le mur d’enceinte du faux temple et du vrai palais, des moines zélés et des chiens de garde dissuadent les pauvres et les curieux d’approcher.



Tibetan connexions

Des Occidentaux font partie de l’entourage d’Orgyen Tobgyal. Les membres de l’association Art Tibet, qui sollicitent régulièrement la générosité des français pour aider les populations tibétaines défavorisées de BIR, ne peuvent ignorer l’existence de l’habitation seigneuriale du roublard apôtre du bouddhisme. 
Présidée par Sogyal Rinpoché, l’association Art Tibet est liée à Rigpa. 

Orgyen Tobgyal intervient régulièrement dans les centres Rigpa et à Lerab Ling. Lerab Ling avec son colossal temple en béton armé est le Bouddhaland du Languedoc, le haut lieu du mercantilisme et du bourrage de crâne de la diaspora tibétaine.

Des célébrités soutiennent les hiérarques tibétains quémandeurs et insatiables : l’actrice Véronique Jannot, Serge Ada (président de TV5), Bernard Campan, Jean-Michel Dijan, Lara Fabian, Murielle Hermine, Marthe Keller, Denis Marval, Philippe Poiret, Line Renaud, Laurent Voulzy, Bruno Wolkowitch, Yves Piaget…


Des lamas de plus en plus riches

De nombreux bourgeois bohèmes sont réceptifs à la propagande lamaïste.
En revanche, de simples voyageurs occidentaux sont beaucoup moins dupes :

Dans les rues, écrit un voyageur, on se faisait klaxonner par de grosses bagnoles reluisantes pleines de moines avec des grosses lunettes noires et chaussés de super baskets branchées.


Devant les restos où les enfants mendiants népalais cherchaient la pitance, se prenant des coups de pieds lorsqu’ils demandaient des morceaux de croissants ou des bonbons qui dépassaient des poches des moinillons grassouillets et hautains se goinfrant de confiseries payées avec de gros billets. Là c’était trop pour moi, il y avait quelque chose qui clochait, qui ne tournait pas dans le sens des stupas ! Je ruminais en mangeant mes momos à la cantine des pauvres, regardant tourner les pèlerins autour du grand monument, entouré de riches magasins tibétains de tankas, fausses antiquités, restaurants luxueux. D’où venait le fric pour construire et entretenir de tels édifices quand on sait que ces gens ont quitté le Tibet sans le sou ?
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La presse se garde bien de se faire l’écho des nombreuses anomalies qui trahissent le bouddhisme frelaté des lamas. Va-t-elle ignorer plus longtemps les critiques pertinentes d’Elisabeth Martens : " Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants "

Par exemple, le Nouvel Obs participe volontiers à la désinformation généralisée. Son numéro spécial du 17 janvier 2008 consacra ses pages au Tibet et reprit l'étonnante déclaration du Dalaï-lama qui annonça cyniquement : " Je suis un marxiste en robe bouddhiste..." : http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2254/dossier/a364527-"je_suis_un_marxiste_en_robe_bouddhiste".html

L’affirmation du dignitaire tibétain est révoltante. N’était-il pas au cœur du scandaleux mercantilisme religieux des Rinpochés capitalistes ? Plus grave, le lauréat du prix Nobel de la paix est le prophète d’un redoutable fondamentalisme.


Un système religieux totalitaire


Le bouddhisme tibétain n’est ni philanthropique ni tolérant, et son plus haut représentant, le Dalaï-lama, n’est pas un saint...

Selon Herbert et Mariana ROETTGEN (de Munich), experts en études culturelles, le Dalaï-lama, au lieu d’être le véritable champion de la tolérance religieuse et de la coexistence des croyances, est le chef d’un système religieux dont le but est de conquérir le monde. LIRE LA SUITE…


L’idéal ascétique du Bouddha Siddhartha Gautama est malmené par les lamas d’affaires. Charity-business, commerce des initiations tantriques, vente de reliques, le bouddhisme tibétain est vénal, et c’est pourquoi son influence ne cesse de se développer dans notre société de consommation. LIRE LA SUITE...


vendredi, mars 11, 2016

La pilule des cinq "nectars"

"La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie."
Kalachakra Tantra

La lecture de certains textes tantriques, notamment des TANTRAS qualifiés de "supérieurs", génère parfois un profond malaise.

Le KALACHAKRA TANTRA (La Roue du Temps) est certainement le texte le plus sacré du bouddhisme tibétain, sa rédaction remonterait au premier roi de SHAMBHALA (SUCHANDRA " Lune parfaite "). Ce TANTRA fondamental du VAJRAYANA a été traduit en français. Le livre est édité par DESCLEE de BROUWER. Depuis l'année 2000, il est distribué dans toutes les grandes librairies. Certains libraires peu attentifs au contenu de leurs livres ont mis le KALACHAKRA TANTRA à côté de délicats textes religieux
 empreints de poésie mystique.

Le chapitre six du KALACHAKRA TANTRA comprend un traité d'alchimie et de démonologie infantile. La strophe 125 de ce traité est peu ragoûtante. C'est une prescription moyenâgeuse qui affirme sans ambages : "La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie". Ce sont les cinq ingrédients qui entrent dans la composition des pilules de "nectar".


Selon le KALACHAKRA TANTRA, c’est le Bouddha lui-même qui explique comment préparer et utiliser ces ingrédients pour rajeunir, supprimer toutes les maladies et mettre fin aux difformités corporelles…

Des lamas distribuent parfois des "pilules de nectar" à leurs élèves les plus zélés. Ces pilules sont considérées comme une faveur rare, mais le lama KELSANG GYATSO, entré dans la dissidence qui ébranle l’école GUELOUPA, recommande de ne pas les consommer. Dans son livre "Guide du Pays des Dakinis", éditions THARPA, 1997, p
age 22, il donne le conseil suivant : 

"... seule une personne ayant des accomplissements exceptionnels peut transformer des substances impures, telles que de l’urine et des excréments, en précieuses pilules de nectar ; il est impossible qu’une personne sans entraînement et qui a peu de réalisation le fasse. Certains pratiquants étaient connus parce qu’ils faisaient des pilules à partir de véritables viandes et de véritables nectars et qu’ils les distribuaient, et ce bien qu’ils n’aient reçu aucun signe indiquant que les ingrédients avaient été transformés. Différents textes tantriques nous préviennent de ne pas accepter ces pilules, sinon il se pourrait que nous mangions des excréments !" 

Jean-Luc ACHARD, chercheur au CNRS, a traduit un texte DZOGCHEN intitulé "Le Cycle de l’Immortalité Adamantine". Ce cycle, le sPyi-ti yoga (prononcer Chiti Yoga) est l’un des cycles de la Grande Perfection (Dzogchen). Le DZOGCHEN est considéré comme l’enseignement le plus élevé de l’école NYINGMA. Ce texte est attribué à PADMASAMBHAVA. Le folio 10
 est digne de la magie noire du KALACHAKRA TANTRA :

"Il existe une préparation secrète propre à ces enseignements du sPyi-ti et aux substances et objets que tu découvriras : tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de YESHE TSOGYEL, de la semence de huit Vidyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. Celui qui consommera les pilules ainsi préparées, qui les verra, les touchera ou plus simplement, en entendra parler, sera digne des offrandes de la multitude."


Photo : http://www.thecollectiveint.com/2013/04/tibetan-sky-burial.html#.Ul_wj7urINN.facebook



dimanche, février 28, 2016

Les JUBUS


Néo-bouddhisme, 1 gourou sur 3 est d'origine juive !




De nombreux juifs se passionnent pour le bouddhisme. Déjà en 1994, Rodger Kamenetz, auteur du livre « Le Juif dans le Lotus » affirmait :

« Un tiers des leaders du bouddhisme occidental ont des racines juives ».

Selon la presse juive, « la moitié des participants de la retraite de méditation Vipassana, à coté de Dharamsala en Inde, sont Israéliens.

On estime que 3 sur 4 visiteurs occidentaux du centre spirituel du bouddhisme tibétain et de la résidence du Dalaï-lama sont juifs !

La plupart des affiches dans les rues de Dharamsala portent des caractères hébraïques ! »

Le Jérusalem Report avait porté à la une de son journal l'expérience de trois juifs qui ont vécu des années au Dharamsala :

Vénérable Tenzin Josh, autrefois Stevens Gluck de Londres.

Ruth Sonam, autrefois Ruth Berliner d'Irlande du Nord.

Itamar Sofer, un israélien qui a fui la tension de son service militaire à Gaza pour trouver la paix dans les Himalayas.

« Le Juif dans le Lotus » de Rodger Kamenetz publié en 1994 aux États-Unis, devint un best-seller international. Il fut publié en 1997 dans sa version française.


Résumé :

Ce livre a été écrit à la suite de la rencontre en octobre 1990 à Dharamsala en Inde, de rabbins américains et du dalaï-lama. Pendant une semaine, des Juifs et des moines tibétains se sont rassemblés pour discuter de leurs traditions. Le dalaï-lama fait part de son souhait d’en savoir plus sur la Kabbale et la méditation hébraïque, prêt à montrer à ses hôtes des pratiques du bouddhisme tibétain. Il souhaite aussi s’inspirer de l'exemple de la résistance des juifs à l'exil et à la persécution. 


Rodger Kamenetz qui a accompagné ces rabbins en Inde décrit ce séminaire spirituel. Cet auteur, s'il n'a pas créé l'acronyme jubu (jubou), abréviation de juif bouddhiste, l'a du moins popularisé dans son ouvrage "Le juif dans le lotus".





vendredi, février 26, 2016

Les escrocs du bien-être



L
e Salon du bien-être s'est tenu du 4 au 8 février 2016 à Paris Porte de Versailles.

On y a exposé des produits tibétains pour le bien-être fabriqués par des médecins bouddhistes en Inde, des bols thérapeutiques du Tibet, des mandalas, thangkas, statues des déités du bouddhisme tantrique...

Mais la bouddhamania de naguère a disparu, on se méfie désormais des lamas de supérette, gourous véreux, bouddhistes mégalos, charlatans du bonheur...

Marianne publie une enquête édifiante sur l'industrie du bien-être.


La méditation, colportée par des bonimenteurs comme le moine lamaïste Matthieu Ricard, le psychiatre Christophe André et consorts, n'est-elle pas devenue un « produit porteur » du marché du bien-être ?

***

Le reportage de Marianne « Pas si zen, ces bouddhistes ». La journaliste Elodie Emery s'est aventurée dans l'antre d'un gourou tibétain lubrique.
http://bouddhanar.blogspot.fr/2011/11/sogyal-rinpoche.html

jeudi, février 25, 2016

Pédophiles, racistes et cannibales


Peau humaine et calottes crâniennes utilisées dans les rituels secrets du Ve dalaï-lama. 
(source Le Manuscrit d'Or


Les méthodes enseignées par le lamaïsme permettraient de créer un homme nouveau, un surhomme maîtrisant huit grands siddhi qui confèrent :

- le pouvoir de vaincre avec une épée magique,
- le pouvoir de découvrir les trésors cachés,
- le pouvoir de se déplacer très rapidement sans se fatiguer,
- la faculté de se rendre invisible,
- le pouvoir de transmuer les métaux en or et d'acquérir la jeunesse éternelle,
- le pouvoir de voler,
- la faculté d'aller n'importe où sur terre en un instant,
- le pouvoir sur le monde des esprits et des démons.

Pour devenir un maître accompli du tantrisme tibétain, les lamas exigent une longue purification préliminaire. Les néophytes doivent accomplir de nombreux exercices afin d'obtenir la qualification exigée par le lamaïsme. C'est un entraînement qui comprend quatre ou neuf pratiques principales. Chacune de ces pratiques est répétée cent mille fois. Les élèves des écoles Nyingma et Bön se livrent à neuf pratiques purificatrices préliminaires pour transformer leur esprit, c'est-à-dire qu'ils doivent totaliser près d'un million d'exercices spirituels.

Les neuf pratiques préliminaires des Bönpo

La pratique du gourou yoga est une visualisation du maître de la lignée bénissant le corps, la parole et l'esprit du disciple qui l'a invoqué.

La pratique des neuf réflexions sur l'impermanence (perte des biens, vieillesse, mort, état post-mortem, etc.).

La pratique de purification est une visualisation d'un Bouddha du panthéon lamaïste et la récitation de son mantra de cent syllabes.

On se prosterne cent mille fois devant l'image des maîtres de la lignée tout en récitant la formule de refuge. On prend refuge dans les Bouddhas, les maîtres et aussi les statues, stupas et textes sacrés...

L'offrande du mandala et la récitation de trois mantras sont particulièrement prisées pour compléter le programme de purification de l'adepte.

L'offrande de son corps est nommée « Tcheu » (la découpe). L'adepte visualise son propre corps dépecé et mis à cuire dans un chaudron afin d'alimenter toutes les créatures des six royaumes du samsara et les êtres des huit classes (démons compris). Cette visualisation morbide est répétée cent mille fois.

Après un long séjour dans un monastère de l'école kagyu du bouddhisme tibétain, l'anthropologue Marc Bosche s'interroge :

« Que pouvons nous déduire des pratiques répétitives du bouddhisme de tradition himalayenne, en particulier des mantras, des prières, des supplications au gourou, ou des préliminaires ? Cette répétition (des dizaines de milliers de fois, jusqu'à cent mille, voire un million pour le mantra de Chenrezig) est-elle toujours compatible avec l'idée de créativité, de richesse culturelle, de variété et de découverte ? N'y a-t-il pas là quelque chose qui peut éventuellement réduire cette ouverture et cet appétit d'apprendre et de connaître ? […]

Et dans les retraites du tantrisme bouddhique, la question se pose de l'intensité des pratiques répétitives. Quatre sessions de (3 heures chacune) de rituel quotidiennes (comportant ces nombreuses répétitions de mantras, de gestes ou de prières), plus le rituel collectif (protecteur courroucé) du soir rendent sans doute restreint le temps de la contemplation et des activités personnelles. »

Une doctrine secrète immorale et criminelle

Les pratiques préliminaires ont pour but d'éradiquer les désirs grossiers, de brider l'égoïsme, de réduire l'attrait du monde et d'inculquer une morale religieuse. Ce formidable conditionnement transforme le plus grand nombre des pratiquants en dévots dociles, mais il n'affecte pas des « élus » qui, parvenus aux initiations supérieures, adoptent une doctrine totalement immorale. Doctrine qui enseigne exactement le contraire de ce que soutenait l'ascétisme bouddhique. Par exemple, la pédophilie est une pratique préconisée par les rites secrets des initiés lamaïstes, c'est même une sorte de devoir sacré.

Un lama tibétain, spécialiste des rites de Kalachakra, écrit :

« Le rite commence avec des fillettes de 10 ans. Jusqu'à leur vingtième année, les partenaires sexuelles représentent des vertus positives. Au-delà, elles comptent comme porteuses d'énergie de colère, de haine, etc. et comme femmes-démons. Dans les étapes initiatiques de 8 à 11 du tantra de Kalachakra, l'expérimentation se fait avec une « seule » femme. Pour les étapes de 12 à 15 appelées le Ganashakra, 10 femmes participent au rite aux côtés du maître. L'élève a le devoir d'offrir les femmes comme « présents » à son lama. Les laïcs se faisant initier doivent amener leurs parentes féminines (mères, sœurs, épouse, filles, tantes, etc.). En revanche, les moines ayant reçu la consécration ainsi que les novices peuvent utiliser des femmes de diverses castes qui ne sont pas leurs parentes. Dans le rite secret lui-même, les participants font des expériences avec les semences masculines et féminines (sperme et menstruation) ; les femmes ne sont pour l'initié masculin que des donneuses d'énergie et leur rôle cesse à la fin du rite ».
(Gen Lamrimpa, « Transcending Time, an explanation of the Kalachakra Six-Session », cité par E. Martens.)

Pourquoi le dalaï-lama, les dignitaires du lamaïsme et les grands initiés de Kalachakra et de ses arcanes criminels ne sont-ils pas interdits de séjour dans les pays qui punissent pénalement la pédophilie, le racisme, le cannibalisme ? 

Nous avons vu que la pédophilie est bien réelle dans certains rites secrets du lamaïsme. Le racisme est particulièrement présent dans le l'idéologie guerrière des lamas qui déclarent que les musulmans sont les ennemis de Shambhala et du dharma. Quant au cannibalisme, on le trouve dans plusieurs textes et notamment le tantra de Kalachakra.

Le kalachakra Tantra, " La Roue du Temps ", est le texte le plus sacré du bouddhisme tibétain. Selon la légende, sa rédaction est attribuée au premier roi du royaume mythique de Shambhala. Ce texte fondamental a été traduit en français. Il est distribué dans toutes les grandes librairies. Certains libraires, peu attentifs au contenu des livres qu'ils vendent, l'ont mis à côté de délicats textes religieux empreints de poésie mystique. Pourtant, le chapitre six du texte sacré des bouddhistes tibétains comprend un traité d'alchimie et de démonologie qui n'a rien de poétique. En effet, La strophe 125 évoque un recette de sorcellerie peu ragoûtante. Il est écrit :

"La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie. Ce sont les cinq ingrédients qui entrent dans la composition des pilules de nectar".

D'après les lamas, c’est le Bouddha lui-même qui aurait expliqué comment préparer et utiliser ces ingrédients pour rajeunir, supprimer toutes les maladies, mettre fin aux difformités corporelles…

De nos jours, des lamas distribuent parfois ces " pilules de nectar " à leurs élèves les plus zélés. C'est une faveur rare, toujours appréciée comme une grâce. Toutefois, le lama Kelsang Gyatso, entré dans la dissidence qui ébranle l’école Gelug, recommande de ne pas consommer ces pilules fabriquées avec des substances impures, telles que de l’urine et des excréments. Kelsang Gyatso ne croit pas que tous les lamas peuvent transformer de répugnants ingrédients en nectar thérapeutique. Mais la majorité des adeptes du lamaïsme pensent que Kelsang Gyatso est un séditieux qui cherche à saper l'autorité du dalaï-lama.

La sorcellerie est présente dans beaucoup d'autres textes religieux tibétains. Le Hevajra Tantra, particulièrement vénéré par les Sakyapa, indique les mantras utilisés pour les principales catégories de rites magiques. Des rites qui ignorent totalement la moralité et la compassion bouddhiques.

Les rites des lamas de haut rang permettraient d'obtenir le pouvoir :

- d'ensorceler ;
- d'arrêter les actions d'autrui, de les pétrifier ;
- de séparer deux amis, des parents, des amoureux, etc., et de créer de l'animosité entre les gens ;
- de faire fuir les ennemis, de les faire tomber en disgrâce, de détruire les habitations des ennemis ;
- de tuer ou de blesser les ennemis au moyen de pratiques en apparence inoffensives...

Ainsi des lamas, qui prétendent adhérer à la doctrine du renoncement du Bouddha, pratiquent secrètement un occultisme profondément immoral et criminel.

Mandala Matrix

Dans « Mandala Matrix » Marc Bosche se livre à une réflexion qui enchantera les newagers amateurs de technicité psychique :

« Je pensais rencontrer un monde psychique et spirituel, antique, ancien et hiératique pendant ma retraite spirituelle. Il est en effet apparu au début, un peu comme un décor, une toile peinte : les yidams, les mandalas et les formules des mantras apparaissant un peu en trompe l’œil comme aux avants scènes. Puis c'est - derrière - un autre monde qui s'est invité, comme s'il était une réalité plus active et efficiente, se " servant " de ces images traditionnelles et figées du bouddhisme himalayen.

Ce monde, qui s’est avéré au final prédateur et exploitif, n'avait rien d'antique, de vieux ou de traditionnel. Il m'est apparu comme ultra moderne selon nos critères, un monde de technologies sophistiquées venues de " mondes " parallèles aux nôtres. Il était doté de sciences appliquées psycho somatiques subtiles agissant "par osmose". Elles servaient en particulier à prélever nos énergies subtiles, les échantillonnant par qualités.
Ces activités subtiles étaient dotées de " feed back " (capacités de rétroaction), de coordination et d'auto contrôle cybernétique, etc.

Il m'a semblé que ce monde psychique du tantra bouddhiste n'est pas seulement peuplé de vieux "démons" ou de vieilles "dakinis" rouges, mais mu par des activités de technologies, inconcevables encore pour nous, qui prélèvent notre vitalité subtile, nos énergies de conscience et de vie de manière rationnelle et organisée. Ces activités ne nous renvoient des leurres yoguiques et des images tantriques toutes faites que pour mieux brouiller les pistes, comme pour mieux se cacher derrière. Le monde tantrique serait habité par une réalité technologique subtile, une bio science exploitive venue d'autres mondes, d'autres dimensions imperceptibles de l'expérience consciente et collective, dont nous n'avons encore aucune idée.

Nous ne serions ainsi pas seulement le "bétail des dieux", comme l'écrit le voyageur tantrika Daniélou. Nous ne serions pas seulement le bétail humain trait pour le lait de notre vitalité et de nos énergies subtiles. Nous serions aujourd’hui dans une sorte d'élevage industriel imperceptible, dont les clôtures barbelées nous sont invisibles, reliés à des dimensions peuplées de collectivités inaccessibles. Leurs activités autonomes s'installeraient progressivement et perceptiblement dans les canaux et plexus subtils à l’intérieur du corps, en particulier lors de l'adhésion au tantra et de l'ouverture dévotionnelle.

Comme vous le voyez personne ne pourra y croire un seul instant, en-deçà de la faculté imaginative suscitée par l’évocation littéraire. Il est impossible de le prouver ou d'en apporter la moindre présomption de preuve. De plus je ne suis pas sûr des limites, ni des enjeux réels de ces phénomènes s'ils existent, ni qu'ils soient strictement limités au monde tantrique. En particulier l’éveil spontané de la kundalini s’apparente aussi à ces phénomènes en terme de symptômes perçus. Il est donc bien difficile chez un tantrika de différencier les activités subtiles qui ressortissent de l’ouverture à sa lignée de lamas, et ce qui est dû à l’activation autonome et universelle de la kundalini en lui. »

Ouvrages consultés :

Tantra de Kalachakra  

Un exemplaire de cette édition du Tantra de Kalachakra, contenant des recettes de la sorcellerie des lamas, est vendu au prix de 440 €. Cette édition est rare. Les amis du dalaï-lama préfèrent éditer de nouvelles versions édulcorées de ce texte fondamental du Vajrayana magique et guerrier.

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...