vendredi, août 14, 2015

Daech, entre islam et mécréance




Daech, entre islam et mécréance


D'après le livre « Le piége Daech - L'Etat islamique ou le retour de l'Histoire »

par le général Joseph





L'irruption de l'Etat islamique sur tous les écrans mondiaux a un double pouvoir de sidération. Un califat avec une armée de 30 à 50 000 hommes naît des confins du Levant et du désert irakien en moins de temps qu'un mauvais génie pour sortir de sa lampe. Sa guerre de conquête s'accompagne d'une présence efficace sur le front médiatique, particulièrement virulente à l'égard de ce qui choque l'opinion publique de l'Occident. Son influence en est donc démultipliée. Ces deux éléments conjugués plongent dans l'effroi depuis plusieurs mois les puissances européennes et les Etats-Unis qui ont monté à la hâte une coalition militaire, comme par obligation morale, mais sans projet politique, même à court terme.

Ce constat, dressé par l'historien Pierre-Jean Luizard, dévoile deux formes d'incuries en retour. En premier lieu, le voile se lève sur la totale ignorance des journalistes sur le sujet qu'ils doivent traiter. Aucun ne dit vraiment ce qu'est l'Etat islamique au-delà du visage que celui-ci présente de lui-même. Seules des bribes d'informations, parfois erronées, et des images volontairement violentes parviennent jusque chez nous sans que quiconque ne prenne la peine de dévoiler le dessous des cartes. Nul contexte historique, nulle explication ethnique ou religieuse, ne percent dans les nombreux papiers desquelles ne coulent que des larmes de crocodiles faisant fi de toute analyse froide et honnête du phénomène.

Cette première carence des média se répercute automatiquement sur l'opinion publique, et de fait sur les gouvernants des pays occidentaux, incapables de tracer une ligne claire de leur action au Proche-Orient. Tout n'apparaît que sous la forme du chaos, du choc et du cafouillage. (Qu'il en soit réellement ainsi est encore une autre histoire, que nous ne goûtons pas ici pour le moment.)

Dans son ouvrage "Le piège Daech", sous-titré "L'Etat islamique ou le retour de l'Histoire", Pierre-Jean Luizard présente une synthèse de moins de 200 pages qui répare avec célérité et pertinence les nombreuses bévues des éditorialistes et autres chroniqueurs. Fidèle à sa discipline, ce spécialiste de l'Irak, de la Syrie et du Liban replace la naissance et le développement de Daech sous le haut patronage de l'Histoire, le seul qui vaille. Plutôt que de présenter un phénomène ex-nihilo, Pierre-Jean Luizard s'attache à remonter le fil des causes à travers l'histoire récente et celle, plus ancienne, du début du siècle dernier.

Pour comprendre l'émergence de ce califat, relativement artificiel, et éviter de tomber dans son piège, il convient de comprendre l'immense bouleversement que vit la région depuis une dizaine d'années, dont les Etats-Unis portent en large partie la responsabilité. Celle-ci s'accompagne nécessairement d'une réflexion sur l'ordre ancien né lors de la chute de l'Empire ottoman, issu des volontés des puissances européennes alliées, le Royaume-Uni et la France figurant au premier rang.

Au-delà de la mise en perspective historique, Pierre-Jean Luizard observe deux éléments qui ont toute leur importance : la conquête politique et le maintien au pouvoir de ces nouveaux combattants islamistes, puis l'impact géopolitique de ce nouvel acteur qui annonce la redistribution des cartes de la région, et la disparition programmée et voulu des Etats actuels. "Une longue période historique s'achève : on ne reviendra pas au Moyen-Orient que nous avons connu depuis près d'un siécle. Une guerre lancée sans perspectives politiques n'est-elle pas perdue d'avance ? (p.178), interroge l'auteur en ouverture finale, décelant ici le fameux piège qu'il dénonce dans ce retour de l'Histoire que l'Occident ne semble pas avoir anticipé en se lançant dans une demi-guerre... qui ne fait que renforcer la légitimité internationale de l'Etat aspirant.


La Conquête de L'Etat islamique

Dans sa mythologie, l’État islamique se réfère aux premiers temps de l'Islam, à ceux des compagnons de Mahomet et à l'époque chargée de gloire qui les a vus s'emparer de territoires immenses jusqu'à remonter au cœur de l'Europe en à peine un siècle. Et cette inspiration est sans doute la bonne au regard de la vitesse à laquelle le territoire contrôlé par le nouvel Etat islamique s'étend de la Syrie jusqu'aux faubourgs de Bagdad, un temps menacés. Pour s'en convaincre, il suffit de reprendre la chronologie des événements.

En 2006, Al-Qaéda en Irak forme avec cinq autres groupes jihadistes le conseil consultatif des moudjahidin en Irak, qui proclame le 13 octobre l'Etat islamique en Irak. Passent la vague des printemps arabes et les insurrections en Syrie. En

2011, le Jabhat al-Nusra se crée dans ce dernier pays.

En mars 2013, Raqqa tombe aux mains de ce groupe jihadiste d'obédience salafiste, et donc sunnite. Un mois plus tard, l'Etat islamique en Irak se rebaptise Etat islamique en Irak et au Levant. Dans la foulée, il fait une OPA digne des plus grands complots de l'Histoire en prétendant que Jabhat al-Nusra est la branche de l'Etat islamique en Syrie. La ruse prend. Un temps. En juin 2013, al-Nusra renouvelle son allégeance à Al-Quaéda. Rattachement opportun, qui vaut surtout par la virtualité de cette organisation, et la liberté qui en découle. Surtout les deux organisations s'opposent totalement sur la stratégie à suivre.

En décembre 2013, l'Etat islamique ne s'en laisse pas conter et, grâce aux renforts de divers groupes changeant d'allégeance, s'empare de Raqqa et de Deir ez-Zor dans le Nord-Est de la Syrie, zones frontaliéres de l'Irak. Parallèlement, en janvier 2014, l'Etat islamique progresse à l'opposé et s'empare de Falloujah. Six mois plus tard, grâce à une alliance avec les Kurdes qui se retournera, ce sont Mossoul et Tikrit qui tombent dans l'escarcelle de l'Etat islamique.

Le 29 juin 2014, Abou Bakr al-Bagdadi se proclame calife des musulmans et l'Etat islamique en Irak et au Levant (Dawla islémiyya fé al-'éraq wa ach-Chém en arabe et dont l'acronyme formé par les ennemis politiques du groupe est Daech) devient Etat islamique tout simplement.


Ce groupe combattant réalise ainsi le véritable projet politique qui justifie son action : la création d'un califat transnational qui ne tient pas compte des frontières héritées des accords Sykes-Picot de 1916, et qui réunit les tribus sunnites sous une même autorité autonome. Surtout, dans la mesure où cette proclamation "s'appuie sur un minimum d'ancrage territorial, il s'agit de bien plus qu'un simple coup de force symbolique : on fait désormais face à une réalité dont la force d'attraction est démultipliée. Ce qui distingue l'Etat islamique de tous les autres mouvements djihadistes, c'est bien la volonté d'appliquer la charia sur un territoire spécifique doté de son propre Etat et de ses propres institutions. Il y a là une rupture fondamentale avec la pratique d'Al-Quaéda dans la mesure où il offre aux communautés sunnites qu'il sollicite une sortie vers le haut. Al-Quaéda, en revanche, n'offre de son côté que le terrorisme et une guerre sans fin, avec une perspective très lointaine et peu réaliste d'instauration du califat." (p. 152)

Pierre-Jean Luizard insiste donc sur la dimension réellement politique de l'Etat islamique. Longtemps virtuel en Irak, de 2006 à 2011, la guerre civile syrienne procure aux stratèges de cet Etat en devenir l'occasion de pénétrer et de revendiquer un territoire qui efface la frontière arbitraire qui sépare Irak et Syrie. Ce faisant, ils portent un coup fatal, quoique symbolique, aux Etats mandataires nés au sortir de la Première guerre mondiale.

Le 10 juin 2014, au poste-frontière de Yaaroubiya, ils diffusent même sur les réseaux sociaux l'effacement au bulldozer de la dite frontière. Communication moderne. Symbole historique. Il y a beaucoup à apprendre de Daech.

Dès août 2014, les troupes de l'Etat islamique se dirigent vers la plaine de Mossoul et le Kurdistan. C'est le début de la coalition internationale anti-Daech qui englobe 22 pays. Puis advient le long siège de Kobané et les premiers reculs de l'irrésistible ascension de l'Etat islamique.



Tenir les territoires conquis

Cette présentation succincte des soubresauts et de l'expansion de l'Etat islamique n'explique pas les raisons de cette marche jusqu'à présent victorieuse. Là encore, il convient d'apprendre de ces guérilleros du désert, bien plus expérimentés que ne le laissent supposer leur advenue médiatique.

Premier facteur, la volonté politique et l'organisation qui en découle : "A la différence d'Al-Quaïda, l'Etat islamique se caractérise bien ainsi par un souci de territorialisation du pouvoir qui met désormais en avant un Etat en construction, un souverain (le calife), une armée – et pas seulement un groupe de moudjahidins, comme les combattants d'Al-Qaéda - et même une monnaie !" (p. 26)

Bref, l'Etat islamique dispose d'une véritable structure pensée dans une finalité politique.

Deuxième facteur, il dispose aussi de ressources économiques : les dons de riches privés du Qatar, des Emirats ou même d'Arabie saoudite. Il faut y ajouter les biens dont ils se sont emparés comme les 313 millions d'euros de la banque centrale de Mossoul en dollars et en lingots d'or. Il faut y ajouter le trafic de pétrole, une vieille pratique qui existe avec ses réseaux depuis l'Irak de Saddam.

Troisième facteur, l'Etat islamique possède une véritable armée avec d'anciens officiers sunnites de l'armée de Saddam Hussein qui ont été chassés ou bloqués dans leur avancement par les autorités chiites qui se sont emparées du pouvoir en Irak. Ajoutons que cette armée dispose souvent d'un très bon matériel américain pris ou abandonné par l'ennemi. La rumeur veut que l'Etat islamique possède même des avions de chasse dérobés à la Syrie lors de la prise de Deir ez-Zor, et des pilotes pour s'en servir. A confirmer toutefois.

Quatrième facteur, l'Etat se structure comme un "Etat de droit islamique". Falloujah a été le laboratoire de cette expérience de gestion. Il ne pratique pas le racket, mais lève ses propres impôts en conformité avec la charia et assure de fait une forme de sécurité aux populations, relativement passives et lassées des guerres, qui prêtent volontiers allégeance, persuadées que "l'Etat irakien n'est pas réformable, qu'il est une construction américaine, colonialiste - au même titre que tous les Etats de la région" (p.30). Dans la même veine, et c'est intéressant de le noter, l'Etat islamique mène une guerre féroce contre la corruption, qui gangrène et discrédite l'Etat irakien mis en place en 2005. Une anecdote pour illustrer ce fait : à Mossoul, les miliciens de l'Etat islamique vainqueurs d'une armée irakienne en débandade exécutent publiquement les responsables de la corruption dès la prise de la ville. Cette discipline s'applique aussi à ses membres. Il suffit de demander au Syrien Abou Mountazer, l'un des dirigeants de l'Etat islamique, ce qu'il pense de sa décapitation et de sa crucifixion pour "vol et détournement de fonds"... Ces châtiments exemplaires qui ne sont pas des exécutions de masse guérissent les futures tentations, et permettent à la population de redécouvrir des produits de première nécessité à des tarifs abordables.

"La police des mœurs exerce aussi un contrôle très strict des prix sur les marchés et on connaît de nombreux cas d'exécution pour spéculation et accaparement" (p. 157), précise un Pierre-Jean Luizard presque admiratif d'un système aussi simple et efficace.

Cinquième facteur, très lié au précédent, l'Etat islamique n'a pas de ministères mais des départements administratifs spécialisés. Il y a sept administrations provinciales, dont les frontières ne se soucient point de celles des Etats. Relevons un pouvoir judiciaire d'obédience religieuse avec les qadis, qui possèdent leur propre police. A côté existe en plus une police des mœurs, précédemment citée. Enfin, il n'y a pas de pouvoir législatif puisque la charia est la loi, mais une assemblée consultative des notables. Ajoutons que l'éducation et la propagande ne sont pas des secteurs négligés par le nouvel Etat.

Sixième facteur, l'Etat conquiert. Il attaque ses ennemis précédé de la terreur émise par sa propagande. Il pénètre dans les cités en libérateur, puisqu'il ne progresse que sur des terres sunnites, où ceux-ci ont été mis à la marge par les pouvoirs centraux (cela est surtout valable pour l'Irak). Il administre enfin en s'appuyant sur le pouvoir local. Dans les 48 heures qui suivent la prise d'une ville, il remet, en échange de l'allégeance de la cité à l'Etat islamique et le respect absolu de la charia, tout le pouvoir aux conseils ou tribus locaux. Ainsi, il n'apparaît pas comme un occupant, et ne perd pas de temps en gestion dans sa phase de conquête militaire. L'Etat islamique agrège sans digérer, et la méthode porte ses fruits pour le moment.

Septième facteur, et ce n'est pas le plus négligeable, la force de l'Etat islamique est de surgir dans le chaos de systèmes décrépits ou injustes. "La crise des Etats, une conséquence des printemps arabes et de l'occupation américaine en Irak, est aussi celle des autorités religieuses sunnites qui étaient traditionnellement liées à ces Etats. Leur disparition, dans un contexte général d'éclatement de l'autorité religieuse sunnite, laisse une situation de vide que l'Etat islamique a su exploiter." (p.10). Il faut de surcroît préciser que l'Etat islamique est l'enfant d'une guerre de religion féroce entre les chiites et les sunnites, commencée il y a 10 ans en Irak, et qui s'étend désormais à la Syrie, demain au Liban, et peut-être au-delà.

Puisqu'il faut bien en finir, cessons là l'exposé de ce condensé de la complexité orientale. Plongez donc dans les pages du "Piège Daech", et découvrez en quelques heures que la trahison des espoirs arabes d'il y a un siècle produit une onde encore perceptible aujourd'hui. Analysez avec l'auteur le jeu infâme des Etats-Unis dans la région depuis 70 ans. Un jeu particulièrement cynique et sanglant ces 30 dernières années. Enfin, préparez-vous à la vue d'une nouvelle carte du Moyen- Orient. Voyez naître sous vos yeux les hauts fourneaux où fondront nombre d'Etats de la région : Irak, Syrie, Liban, Jordanie, et même Arabie saoudite et Turquie. Tous ne disparaîtront pas, mais tous seront touchés. Qu'une telle révolution ensuite soit dirigée, ou du moins "maîtrisée" par quelques grandes puissances, c'est le jeu normal des intérêts qui s'affrontent, mais ont-elles une véritable conscience de l'enjeu d'ailleurs Pierre-Jean Luizard avertit :

"Nous y avons déjà fait allusion au début de cet ouvrage mais tout se passe comme si l'Etat islamique avait consciencieusement listé tout ce qui peut révulser les opinions publiques occidentales : atteintes aux droits des minorités, aux droits des femmes, avec notamment le mariage forcé, exécutions d'homosexuels, rétablissement de l'esclavage (...). Sans même parler des scènes de décapitation et d'exécutions de masse. Mais, loin de se réduire aux caprices d'une idiosyncrasie culturelle barbare, le discours de l'Etat islamique porte une puissante dimension universaliste qui séduit bien au-delà de sa base arabe sunnite moyen-orientale. Quand on relit « Le choc des civilisations » de Samuel Huntington, on est frappé du jeu de miroirs qui s'instaure avec les conceptions du salafisme djihadiste. L'Etat islamique reprend parfois mot pour mot les thèses de Huntington afin de mettre en scène un tel choc des civilisations. Il ne s'agit pas d'un conflit entre deux cultures, entre Orient et Occident, entre arabité et monde euro-atlantique, mais d'un choc de titans entre islam et mécréance." (p.169)

Le magazine de propagande de l'Etat islamique porte le nom du village de Dabiq, proche d'Alep, ultime bataille avant le jugement dernier, d'après plusieurs hadiths, qui permettra la conquête de Byzance et de Rome après la défection des armées chrétiennes. Le message est clair.


Source : LE LYS NOIR (bulletin anarcho-royaliste).






Daesh serait plus excitant que la ripoublique

Autrefois, le peuple français était redevable à de courageux défenseurs de la liberté. Le pays était dirigé par des princes (premiers serviteurs de l'Etat), des héros de la nation, des modèles pour la jeunesse.

Aujourd'hui, des bouffons cyniques et avides se servent sans vergogne au sein de la plus écœurante et plus corrompue des oligarchies de l'histoire.

Pour les jeunes en quête d'un idéal, l'ensemble de la classe politique française et tout le système avec sa sous-culture de la consommation, c'est de la merde !

Le capitaine Saint-Lazar s'interroge dans le Lys Noir (bulletin anarcho-royaliste) : « Et si Daesh était beaucoup plus sexy que la république ? » L'analyse de Saint-Lazare n'est pas celle d'un intellectuel. Il s'exprime en guerrier, et ça décoiffe...

« Quand on a 18 ans, dit le capitaine Saint-Lazar, on rêve de marquer l’histoire, d’y entrer même, à cet âge je voulais m’engager dans la légion jusqu’à recevoir la seule tarte dans la gueule que mon père m’ait jamais donnée… Au regard de cette aspiration universelle qui habite le cœur bouillant de tous les jeunes, livrons-nous à une rapide étude des offres actuelles susceptibles de les remplir :

« Le sommet, le N°1, c’est le président de la République, le bien nommé François Hollande et avant lui c’était Sarkozy !!! Première observation : on repassera pour le coté sexy !

« Mais allons plus loin, que nous montre cet homme ? En deux mots : humainement c’est un lâche immoral en amour et politiquement, un opportuniste indécis et menteur, en somme un mec à qui personne de 7 à 77 ans ne souhaite ressembler. Mieux encore, c’est le parfait contre exemple, tout ce qu’un jeune homme de 18 ans ne veut pas devenir. […]

« Vous me direz, il y a écrit sur les frontons des écoles : Liberté, Egalité, Fraternité… N'est-ce pas de l’idéal en béton ça ? Certainement, quoi que ce soit discutable, mais admettons, une question se pose alors : qui l’incarne ? Qui sont les exemples, là tout de suite ? Heu... Bilan catastrophique, 80% des français rétorqueront foutaise, foutaise et triple foutaise ! Tant la liberté, juste celle de s’exprimer, semble réservée à certains, tant l’égalité semble plus égale pour Cahusac, Juppé, Sarkozy, Balkany et consort que pour Kevin ou Mohamed au commissariat pour avoir proclamé qu’ils n’étaient pas Charlie, enfin le plus idéal des trois : la Fraternité ! Ah la Fraternité !

Mais comment peut-on se figurer être frère avec François Hollande ? Lui et ses copains de la classe politico-médiatique passent leur temps à répandre leur profond mépris du peuple ramené à sa condition de beauf indécrottable (le beauf de Charlie). […]

« Revenons à notre jeune de 18 ans et à ses aspirations profondes. Il recherche de la transcendance, du dépassement, une cause pour laquelle il est prêt à tout donner jusqu’à sa propre vie. La République, elle, dit NIET à la transcendance ! Dieu et toutes ces fadaises de demi-débile, tu as le droit mon petit, mais chez toi, dans ta chambre si tu as bien fermé les volets avant. Elle beugle à qui veut l’entendre : Sainte Laïcité tu ne profaneras point. Son panthéon c’est Voltaire et Rousseau, ses figures vivantes, Weil et Taubira. La mystique Républicaine qui pourrait interpeller notre jeune, lui fournir une cause, une vraie, qu'il montre que c'est un homme, cette mystique n’existe tout simplement plus, avant il y avait la nation, le patriotisme, mais aujourd'hui c'est fasciste, alors y'a plus rien et bon courage au laborieux Peillon pour nous en pondre une. Pour être juste et en y regardant de très très près on peut quand même peut-être trouver un semblant d’idéal humaniste issue des lumières, idéal assimilable à une mystique, mais patatra, nos brillants défenseurs des valeurs républicaines, depuis le 11 janvier de l'an de grâce 2015, ont tout ramené à Charlie, les valeurs c'est Charlie! Et n’ont guère, comme unique combat à proposer à notre jeune tout bouillant, que de donner sa vie pour défendre le suprême droit au blasphème contre le Prophète ou le Christ, jeune qui n'en déplaise à nos saints laïcards est souvent musulman ou de culture musulmane et parfois chrétien quand même en vers et contre toute la merde qu'a déversé l'éducation nationale dans son petit cerveau depuis l'enfance. [...]

Le capitaine aborde l'Etat islamique : « Son premier avantage qui n’est pas des moindre est que l’Etat islamique propose des choses claires, des choses simples, qu’il ne s’embarrasse pas de détails et qu’il agit conformément à ce qu’il annonce. L’Etat Islamique commence par proposer une figure et un guide suprême : le Prophète (en face en république française, l’autorité suprême c’est François Hollande !!!
- le capitaine se marre...) qu’il faut imiter, c'était un guerrier, et qui a donné le Coran dans lequel Dieu parle. Il n’y a donc rien à ajouter, tout est dans le Coran.

« Que promet Dieu à ses fidèles ? Le paradis, c'est-à-dire le bonheur éternel ! Ouahou !!!! (En face, c’est des putes et des grosses bagnoles, comme DSK). Que demande Dieu à ses fidèles contre le paradis ? Conquérir rien de moins que le Monde entier… Ouahou !!!! Comment faire ? Se battre, être sans pitié et parfois, suprême gloire terrestre, se sacrifier ! Ouahou !!!! Tout ceci, images très bien faites à l’appui où l’on voit les héros qui ont eu le courage de suivre ce chemin de clarté et de lumière. Sont montrées des hordes en armes sur des 4x4 rutilants, en colonnes bien alignées, étendards noirs flottant dans le vent des sables du désert sous un ciel bleu éclatant ! Ouahou trois fois Ouahou ! Le Ché n’a plus qu’à se rhabiller , c’est ultra romantique et, je vous le dis tout net, ça parle au jeune de 18 ans, ça le fait vibrer complet ! Tellement plus que des Macron, Wauquier et autre Belkacem, dernière livraison républicaine, machines blafardes à débiter des mensonges sous cellophane, vautrés et engloutis dans leurs petits privilèges, s'ils se battent un jour, ce sera pour les conserver.

« Alors vous me direz, c’est quand même horrible ce qu’ils font l'Etat Islamique ! Comment un jeune peut être attiré par ça ? Je vous répondrais que si vous dites ça c’est que vous n’avez rien compris à ce qui bat dans le cœur de nos jeunes garçons qu'on a tenté ici en France d'émasculer, à qui on propose de se déguiser en fille à l'école alors qu'ils attendent des grandes causes, de grands espaces, de l'altitude. C'est la conquête qui les faits rêver ! La guerre, pour eux, c'est bien. Ils veulent se battre, être des héros, ce n’est pas plus compliqué que ça ; ce qu'ils ne veulent pas c'est être des filles !!! Si on ne comprend pas ça, si on ne répond pas à ces aspirations, ils sont frustrés, ils s’emmerdent, ils se disent qu'ils sont des merdes, qu’ils servent à rien, à la fin ils cherchent ailleurs.

« L'Etat islamique, lui, leur offre tout ça sur un plateau de pétrole, ils ont très bien compris, eux, la psychologie du jeune de 18 ans n'en déplaise à la psychologue scolaire, féministe des bacs à sable, petite Mao en jupette qui s'excite à longueur d'entretien à tordre le réel pour le faire rentrer dans sa petite culotte. Tout barbares arriérés qu'ils sont, ils ont bien cernés les choses, et les atrocités qu'ils commettent, pourquoi les montrent-ils ? Pas uniquement pour faire peur au monde occidental mais pour séduire ce jeune au cœur chaud pour qui ces exactions ne sont rien d'autre que du courage. Pourquoi du courage ? Parce que c’est la guerre, qu'il faut prendre le monde et et que cette guerre est juste, il faut donc la gagner. »

Capitaine Saint-Lazar


jeudi, août 13, 2015

Les juifs de l'espace


L'animateur du blogue
xenotype estime que l'acteur-journaliste-historien-franc-maçon-juif Christophe Bourseiller, de son vrai nom Christophe-François-Guy Gintzburger-Kinsbourg, crée un rideau de fumée avec son livre sur les délires de l'Histoire, « Et si c'était la vérité ? » édité par Vuibert. Pour ce blogueur, et contrairement aux affirmations de Bourseiller, la théorie des juifs de l'espace n'a pas été imaginée par Marc Dem, elle se trouve dans les codex hébraïques initiaux traduits par Mauro Biglino. « Mauro Biglino est l'un des grands spécialistes au monde de la traduction des textes en vieil hébreu constitutifs de l'Ancien Testament. Ayant participé de manière officielle aux traductions révisées de la Bible pour le Vatican. […] En rupture avec la lecture traditionnelle juive ou chrétienne, et par honnêteté intellectuelle, Mauro Biglino ose affirmer que la Bible est un livre qui raconte l'arrivée sur notre planète d'une race extra-terrestre, les véritables créateurs de l'espèce humaine. »

« Et si c'était la vérité ? Enquête sur les délires de l'Histoire », livre du franc-maçon Gintzburger-Kinsbourg, alias Christophe Bourseiller, mixe-t-il le farfelu (Jésus, c'était Jules César) et le sérieux (les attentats du 11 septembre 2001) afin que le quidam voit dans les divulgations dérangeantes de vulgaires « délires conspirationnistes » ?



LES JUIFS VIENNENT DE L'ESPACE 


par Christophe Bourseiller


La sous-culture antisémite génère un lot inépuisable de « pseudo-historiens », plus ou moins délirants, accréditant la thèse d'un complot juif mondial. On connaît le célèbre faux des Protocoles des sages de Sion, dans lequel de soi-disant dirigeants des communautés juives, réunis en conclave secret, expliquent comment assujettir en douceur l'humanité entière.

Certains ourdissent cependant des scénarios encore plus tortueux. Une théorie antisémite particulièrement aberrante circule dans la nébuleuse ésotérico-occultiste du new age depuis les années 1990. L'idée centrale se résume à une supputation : les Juifs sont les complices privilégiés d'une secte extraterrestre qui opère depuis plus de quatre mille ans une colonisation rampante. Tel est le scénario exposé notamment dans le « Livre jaune », une sorte d'almanach des sous-cultures occultistes, disponible sur Internet et dans les librairies ésotériques, qui connaît chaque année une réédition actualisée et rencontre un large succès. Selon l'opuscule diffusé dans le monde entier, les extraterrestres ont entrepris la colonisation de la planète via une société secrète : les Illuminati... Le terme fait référence aux Illuminés de Bavière, une organisation paramaçonnique révolutionnaire fondée le mai 1776 à Ingolstadt par Adam Weishaupt (1748-1830). Mouvement de libres-penseurs arc-boutés sur la défense des Lumières et hostiles à toute forme de despotisme, l'Illuminate-norden (ordre des Illuminés) influence une partie de la franc-maçonnerie. Il est interdit par le gouvernement de Bavière en 1785. Son existence réelle s'avère donc relativement brève. Mais pour un grand nombre d'auteurs évoluant dans la sphère sous-culturelle du « conspirationnisme », les Illuminati constituent un mot de passe récurrent. L'appellation désigne actuellement un groupe fermé de dirigeants qui entend instaurer un « nouvel ordre mondial » sous domination extraterrestre... Dans cet écheveau, les Juifs occupent une place privilégiée. Ils sont alliés à l'envahisseur. Ce sont les « vassaux » des aliens... La thèse est à la fois monstrueuse et farfelue.

Mais il y a plus baroque encore... En France, un journaliste proche de l'extrême droite, de tendance nationaliste catholique, a commis en 1974 un ouvrage sidérant, dont le titre résume la teneur : « Les Juifs de l'espace ».

D'emblée, Marc Dem s'interroge : « Pourquoi les Juifs, pendant des millénaires, ont-ils toujours été haïs, méprisés, persécutés ? Pourquoi des peuples et des régimes aussi différents que ceux de saint Louis et de l'Allemagne d'Hitler se rencontrent-ils, à sept siècles de distance, sur un point de doctrine : les Juifs doivent disparaître ? » La problématique parait terriblement tendancieuse. L'auteur veut-il se livrer à une analyse historique de l'antisémitisme? En aucune façon. Observant qu'il n'existe pas selon lui de « race juive », que l'on trouve des Juifs athées ou religieux, et que le « judaïsme » fait l'objet de nombreuses gloses souvent divergentes, Marc Dem expose ce qu'il nomme « l'énigme » juive : « Un Juif, on ne sait pas ce que c'est, et pourtant ça existe. »

De même, Marc Dem ne comprend pas pourquoi la Bible est depuis toujours un best-seller: « Quel intérêt particulier présente donc l'histoire des tribus d'Israël pour qu'elle garde la vedette si longtemps » La clef, c'est Yahweh - qu'il écrit YHWH -, un personnage équivoque que l'on présente généralement comme le Dieu de la Bible. Pour Marc Dem, le soi-disant créateur n'a rien de divin. Il n'est qu'un « voyageur de l'espace ». Ce refrain rappelle l'antienne des « astroarchéologues ». Marc Dem diverge toutefois des récits « pseudo-historiques » affirmant que l'homme a été créé en laboratoire par des extraterrestres. Dans sa trame, l'audacieux savant YHWH a certes créé sur terre un peuple expérimental à partir de gènes extraterrestres... mais il y avait déjà des hommes sur Terre. YHWH a donc enclenché un processus de colonisation, en établissant une souche alien. Notre planète sert ainsi d'incubateur à une espèce non humaine. Dès lors, pour l'auteur, « tout » s'éclaire : « Les Juifs ne sont pas de cette terre et c'est pourquoi ils ont toujours été opprimés par les autres hommes, comme il arrive dans les greffes d'organes, en vertu d'un phénomène de rejet. »

Les Juifs sont-ils donc des extraterrestres qui évoluent parmi les humains depuis des milliers d'années ? Marc Dem se montre catégorique : « Les Juifs viennent de l'espace et ils y retourneront. » Tout au long du livre, l'auteur décrit longuement les prouesses de YHWH. Il démontre que l'arche de Noé n'était qu'un vaisseau hôpital destiné à préserver quelques spécimens sains pour mieux détruire une première version ratée du peuple juif. Il narre que la totalité des miracles divins s'explique par la technologie extraterrestre. Il réinterprète l'Ancien Testament de fond en comble, pour le transformer en un roman de science-fiction.

Puis il se mue soudain en un devin catastrophiste. YHWH est parti il y a bien longtemps. Il a abandonné le peuple juif après avoir édicté des règles sanitaires et religieuses visant à le séparer des autres nations pour garantir la pérennité de l'observation scientifique. Marc Dem affirme toutefois que le visiteur des étoiles s'apprête à revenir. Pire, il apportera malheur et destruction : « Le retour du satellite va s'accompagner de terrifiantes secousses qui feront de la planète - la nôtre - un immense brasier, un champ de décombres. » L'auteur des « Juifs de l'espace » évoque même une « opération planète morte ». Mais pourquoi YHWH nourrirait-il un tel courroux ? Il nous reproche d'avoir développé une civilisation qui se rapproche de son niveau technologique. Malgré nous, nous le menaçons. Il ne supporte pas la concurrence... et la punition devrait intervenir au tout début du XXIe siècle : « Il n'y a plus d'espoir pour la Terre, désert couvert de la putréfaction des cadavres. »

Seuls survivront... les Juifs, puisqu'ils ne sont pas Terriens. Ils repartiront in extremis vers la planète dont ils sont lointainement originaires : « Avant que le chaos ne soit totalement établi sur la Terre, avant que le dernier Gentil ne crève, touché par une radiation mortelle ou pour avoir bu l'eau amère de l'étoile Absinthe, les Juifs auront été sauvés », conclut Marc Dem.

Le compte à rebours est enclenché. Pour l'auteur, il a été lancé le 2 novembre 1917, avec la publication de la déclaration Balfour, qui envisageait la création d'un « foyer national juif » en Palestine. Le rassemblement du peuple juif en Israël prouve ipso facto que le cataclysme arrive. Israël est en effet un lieu de rendez-vous. YHWH a décidé de rassembler son peuple pour un futur exode spatial.

Catholique traditionaliste, Marc Dem évoque par ailleurs la question de Jésus. Le Christ a tenté en vain de contrecarrer les plans de YHWH. C'est pourquoi il a été liquidé par les extra-terrestres, qui bénéficient par ailleurs d'une milice secrète : les Templiers.

On peut rire ou pleurer d'un charabia aussi délirant. Seule demeure une question taraudante : qui est exactement Marc Dem ? Le livre « Les Juifs de l'espace » s'accompagne en 1974 d'une courte notice biographique. Nous apprenons que l'auteur est né à Douai en 1926 dans une vieille famille flamande. Après des études de lettres et de philosophie scolastique, il a enseigné au Moyen-Orient, puis au Sénégal. Il est ensuite « parti à l'aventure » en Amérique latine en 1956, avant de se consacrer au journalisme. Un résumé particulièrement succinct...

En réalité, Marc Demeulenaere se présente comme un personnage complexe. Il se fait connaître sous le nom de Marc Dem, mais a également publié des romans policiers dans la collection « Le Masque », sous celui de Marc Demwell. Ancien séminariste, il a enseigné le français, le latin et le grec au Liban, au Sénégal puis en Colombie. De retour à Paris, il a travaillé pour la Fédération du Bâtiment dans les années 1970. Journaliste, il a signé de nombreux articles dans des périodiques d'extrême droite, tels Minute ou Le Choc du mois.

Il apparaît principalement dans les années 1980 et 1990 comme un défenseur de l'intégrisme catholique. Il publie notamment de 1990 à 1997 la lettre confidentielle hebdomadaire Iota Unum, qui défend les thèses traditionalistes de Monseigneur Marcel Lefebvre, lui-même proche de l'extrême droite. Il meurt le 2 avril 1997.

En exergue des "Juifs de l'espace", Marc Dem écrit : « Les intentions de l'auteur ne sont pas de fournir quelque aliment que ce soit à l'antisémitisme. » Dont acte. Pourtant, quand un livre explique que les Juifs sont des aliens qui constituent ici-bas un corps étranger, que leur planète s'apprête à détruire la nôtre et qu'ils seront les seuls survivants, il est permis — au minimum —de douter d'une telle affirmation... « Pseudo-histoire » et « conspirationnisme » culminent parfois dans l'antisémitisme.

mercredi, août 12, 2015

Méfiez-vous des Auxcriniers !



Le Roi des Auxcriniers, dessin de Victor Hugo. Le poète s'est inspiré d'une illustration représentant le dieu égyptien Bès dans "L'Histoire de la caricature antique" de Champfleury.


L
e channeling, une nouvelle forme de spiritisme, recommande d'user de la méditation pour se connecter à de prétendus maîtres ascensionnés ou des « anges ». Attention, des créatures du monde intermédiaire, que Victor Hugo appelle les « Auxcriniers », seraient à l’affût !

« Hugo se prend de passion pour ce qu'il nomme « les tables mouvantes » en septembre 1853, lors de son exil à Guernesey. Il demeure un spirite fort actif tout au long de l'année 1854, mais s'interrompt brutalement au début de l'an 1855 quand l'un des participants aux séances de tables tournantes, Jules Allix, devient la proie d'une crise de démence. Dans « Hugo », Henri Guillemin évoque un phénomène particulièrement troublant et déstabilisateur :

« Mais si l'on ne touche plus, à Guernesey, au guéridon loquace, les « esprits » une fois convoqués ne se laissent pas ainsi réduire au silence. Jusqu'à la fin de sa vie, pendant les trente années qui lui restent à parcourir, Hugo ne cessera plus [...] de subir ces inquiétants contacts. [...] Ces "anges ténébreux" dont il entend les frappements dans son mur, le glissement dans sa chambre (et quelqu'un, dans le noir, le touche à l'épaule, et on respire à côté de lui, et une espèce de chant devient perceptible, et un mot, soudain, retentit, inexplicable, et une force horrible sépare violemment ses mains jointes), ces visiteurs énigmatiques l'obsèdent". » (Guillemin, « Hugo ».)

Une nuit de 1865, un nom lui vient brusquement à l'esprit : « les Auxcriniers ». Ainsi nomme-t-il les créatures du monde intermédiaire, qui parfois s'introduisent dans notre réalité...

Victor Hugo été envoûté par les « esprits » ? Les « tables mouvantes » lui ont-elles tourné la tête ?

Cet homme qui se dit officiellement « libre-penseur » semble perpétuellement habité par la question de Dieu. Selon ses enfants, il prie quotidiennement et pratique une sorte de déisme personnel. Jusqu'à sa mort, il se montre même ouvertement attaché à la personne du Christ. Un long poème inachevé, Dieu, témoigne de son regard nimbé de spiritualité. A ses yeux, Dieu ne saurait être que l'Inconnu, l'Inachevé, le grand X de l'algèbre.


« Cet X a quatre bras pour embrasser le monde, 
Et, se dressant visible aux yeux morts ou déçus, 
Il est croix sur la terre et s'appelle Jésus. » 


Christophe Bourseiller, « Et si c'était la vérité ».




mardi, août 11, 2015

La méditation des ascètes du Shugendo


Le 10 août 2015, le thème de l'émission de France inter « ça va pas la tête » est : « La méditation, ça m'énerve ».

Les participants sont : Fabrice Midal, directeur de l’école occidentale de méditation, auteur d’un Que sais-je ? consacré à cette pratique, le psychiatre Christophe André, auteur de « Méditer jour après jour, 25 leçons pour vivre en pleine conscience », l’écrivain Bernard Werber et Aline Perraudin, directrice de Santé magazine.

Pour Aline Perraudin, « La méditation ne convient pas à tous. » Elle rapporte une étude réalisée par son magazine. « La méditation n’est pas une pratique facile, parce qu’on ne sait pas forcément à qui s’adresser, mais surtout les personnes qui se lancent en attendent parfois trop ».

Dans son livre, « Budo ésotérique ou la voie des arts martiaux », Michel Coquet expose les bases de la méditation des ascètes du Shugendo, sans omettre de rappeler que méditer est sans danger pourvu que soient respectées les règles simples qui régissent cette pratique. En réalité, selon Michel Coquet, « la méditation est dangereuse et sans profit s'il n'y a pas les bases de bonnes qualités ; les fondations d'une vie pure. La méditation est dangereuse si, par nos tendances, elle devient le moyen servant à amener les énergies dans le but de stimuler les éléments indésirables de la vie de l'homme. Elle est dangereuse si elle est la nourriture du désir de puissance et de croissance personnelles et que les vrais motifs sont faux. Elle est dangereuse si elle devient un moyen de développer l'égoïsme et de nourrir l'orgueil. »

"
C'est à l'université de Koya-san (près de Kyoto), écrit Michel Coquet, qu'il me fut donné de rencontrer un groupe d'étudiants se préparant à devenir des moines de l’école Shingon. Certains membres de ce groupe s'entraînaient au karatédo et recevaient un enseignement privé sur cet art, par l'intermédiaire d'un maître de temple, du nom de Heiya. C'est du moins de cette manière qu'il voulait être appelé par ce groupe.

Je n'eus que peu de contacts avec le groupe lui-même, car je ne restais jamais très longtemps à Koya-san. Mes relations avec Heiya Sensei furent cependant très riches. Lorsque je revins en France, Heiya Sensei, qui connaissait mon désir d'enseigner le budo traditionnel en Europe, me dévoila une méthode de méditation.

Cette méditation est appelée Seishin. Selon Heiya Sensei, cette technique n'avait jamais été enseignée autre part que dans des groupes très clos, appartenant plus ou moins aux ascètes du Shugendo. Il me dit aussi que cette méditation était comparable au Zen, et peut être pratiquée par tous, sans danger, pourvu que soient respectées les règles simples qui la régissent.

Seishin est un mot composé de deux idéogrammes Sei : l'esprit, et Shin : le cœur. Il est difficile de connaître l'exacte signification du mot en lui-même, mais il semble que Heiya Sensei entendait par Sei : l'énergie du principe vital et par Shin : ce qui se rapporte au sentiment élevé de la conscience.

Seishin, indique à la fois un principe de vie et de conscience. Quoi qu'il en soit, Seishin renferme un pouvoir réel lorsqu’il est pratiqué régulièrement. Les effets sont divers et toujours propres aux individus qui la pratiquent.

Lorsqu'il est raisonnablement appliqué et que le méditant parvient à une certaine maîtrise, on peut être à même de réduire son temps de sommeil. 


D'autres effets arrivent rapidement: l'oubli total du corps, l'arrêt presque total de la respiration. Et lorsque la notion de temps, d'espace, de lieu ont disparu, il ne reste que le Soi. « Il ne sait qui il est, mais cependant, il est ». La réalisation du Soi émerge alors, progressivement pour certains, dans une expérience soudaine pour d'autres.

Cette méditation est fort simple. Elle est unique et sa forme extérieure peut lasser celui qui n'est pas motivé. Seul l'ego se lasse, « Le Soi est un puits sans fond qu'il faut pénétrer sans cesse ».

« Celui qui se lasse, est comme un homme qui joue près d'un portail, il finit par se lasser de l'endroit, mais il ne fait pas l'effort de passer le portail pour découvrir les trésors illimités du château. ». Enfin, un dernier mot : la méditation Seishin résume en elle-même les cinq étapes qui mènent l'aspirant aux portes de la libération, puisqu'en effet, au fur et à mesure de sa pratique, lui sont donnés intérieurement et extérieurement les éléments essentiels nécessaires à l'aboutissement de ses projets spirituels.

Ces cinq étapes peuvent être ainsi énumérées :

1. La concentration : l'acte par lequel nous concentrons notre intellect et ainsi apprenons à en faire usage.

2. La méditation : la concentration prolongée de l'attention, dans toute direction donnée, la fixation persistante du mental sur une idée déterminée.

3. La contemplation : une activité de l'âme, détachée du mental, qui est maintenue au repos.

4. L'illumination: le résultat des trois étapes précédentes, impliquant l'apport à la conscience cérébrale du savoir acquis.

5. L'inspiration: le résultat de l'illumination, tel qu'il se manifeste dans une vie de service.
La pratique du Seishin

1. La méditation est une concentration soutenue.

La première étape consiste à s'asseoir sans aucune tension, en demi-lotus ou sur une chaise, l'important étant d'avoir une colonne vertébrale bien droite. Les mains reposent à plat sur le haut des cuisses. La tête est droite, le menton légèrement rentré. Sur une chaise, utilisez un coussin, afin que les genoux soient plus bas que les hanches (ce qui permet au ventre–hara de s’épanouir).

Commencez par respirer calmement avec le ventre, ne forcez pas votre respiration, observez-la tout simplement. Le calme apaisera tout naturellement votre respiration. La meilleure posture pour méditer est celle qui facilite l'oubli du corps.

2. La méditation se fait le matin à jeun et le soir avant de se coucher.

Choisissez toujours le même endroit, si possible un endroit tranquille, aéré, ni trop chaud, ni trop froid. Dix minutes sont suffisantes au début. Plus tard, vous pourrez sans peine y consacrer une petite heure. Faites toujours la méditation bien relaxé, cela vous évitera de pénibles migraines. Les yeux sont fermés et le mental est entièrement dirigé vers le point au centre des sourcils (ajna chakra).

3. Lorsque le corps est oublié, que le plexus solaire est calmé, sans émotion ou angoisse et que la conscience s'est élevée vers le point au centre des sourcils alors vous pouvez commencer votre méditation.

4. L'action requise consiste à suivre l'inspir et l'expir en chantant mentalement (sans remuer la langue ou les lèvres)

• SEI : au moment de l'inspiration.
• SHIN: au moment de l'expiration.

Il est fondamental de maintenir ferme sa concentration et de ne pas permettre aux pensées vagabondes de s'interposer entre vous, le penseur, et Sei-Shin, le Japa-Mantra. Avec l'habitude, le corps tout entier se relaxe et la respiration devient lente et silencieuse.

Heiya Sensei me conseillait de me visualiser au bord de la mer et de respirer au rythme du ressac :

• inspirer : Sei avec la venue de la vague, en s'identifiant à elle;
• puis expirer : Shin lorsque l'eau repart.

« Plus tard, disait-il en souriant, il faudra oublier la marée et plonger dans les profondeurs de l'océan, là où disparaissent le bruit et Ici lumière, là où se troupe le Soi. »

L'essentiel de cette méditation est de rester, face à la respiration, un observateur froid et attentif au fur et à mesure que celle-ci devient longue et imperceptible, jusqu'à disparaître totalement. Alors, sans perdre conscience, comme dans le sommeil, votre Soi réel commencera à devenir pour vous une réalité. Il aura conscience d'être, sans plus. La moindre envie de vouloir analyser l'expérience brisera le charme et il faudra recommencer. Ainsi, progressivement, le Soi se dissociera du non-soi (la personnalité terrestre et le sens du « je »).

Le SEI et le SHIN doivent être chantés à l'intérieur du front: comme si l'océan s'y trouvait. C'est là une tâche ardue. Aussi, ne vous énervez pas, ne vous irritez pas, n'abandonnez pas, le mental serait trop heureux de vous avoir vaincu et, avec le sourire, tranquillement mais fermement, ramenez votre pensée sur le Sei-Shin, quoi qu'il arrive, car après tout il vous faudra un jour devenir ce maître recherché et on ne peut espérer y parvenir avant d'avoir atteint la maîtrise du mental.

5. Si vous continuez avec persévérance et opiniâtreté, des résultats apparaîtront après trois ou six mois de pratique, ou peut-être avant.

De jour en jour, la méditation deviendra profonde et, sans perdre conscience de votre réalité, vous perdrez la notion de temps et d'espace. Vos sens seront déconnectés de votre mental et ne filtreront plus les informations de l'extérieur. C'est là un stade important car les intervalles entre l'inspir et l'expir augmenteront au point que la respiration deviendra si faible que l'invocation du Sei-Shin sera entrecoupée d'un long silence, ce silence s'appelle Munen-Mushin.

6. Que faire pendant ces instants bénis de vrai silence ?

Surtout ne faire aucun effort, et continuer ce silence par le silence. Sei-Shin lui-même tend à disparaître pour laisser place à la félicité du mental pur. C'est cela la conquête du Soi. Au fur et à mesure que ces étapes se prolongent, la connaissance du Soi imprègne le mental qui n'est plus et le cerveau peut faire l'expérience consciente et objective de la soi-conscience, dont aucun mot ne peut décrire la force, la beauté et la profondeur.

Il importe seulement que le silence soit naturellement consacré à la divinité, quelle que soit la manière dont chacun puisse se la représenter (le Tout, l’Univers, la nature pour le panthéiste, Ishvara pour le yogi, Bouddha pour le bouddhiste, etc.) et de ne pas adorer le moyen, la méditation Sei-Shin, en oubliant le but, le silence du Soi.

7. Lorsque vous parvenez au silence, sans pour cela perdre conscience un seul instant de votre vraie nature, alors vous avez atteint le stade dit de « contemplation ».
L'illumination et l'inspiration viendront alors en leur temps, et selon les voies mystérieuses de la divinité.

Quelques effets du Sei-Shin

Au premier degré.

Comme cela a été dit, la méditation permet le contrôle des instincts du corps, telle que la possibilité de rester plusieurs jours sans manger (sans ressentir ni faim ni faiblesse excessive). Colère et irritation disparaissent. La peur est supprimée ainsi que la timidité, l'énergie sexuelle est mieux contrôlée.

Au second degré.

Le Sei-Shin permet le développement de la vacuité, de sentir l'autre, d'unir le yang et le yin, c'est-à-dire l'âme et la personnalité alignée, celle-ci devenant un instrument parfait au service des plus hautes aspirations spirituelles pour le bien du monde.

Au troisième degré, la méditation produit :

1. Un rapport entre l'âme, le mental et le cerveau.
2. Une puissante vitalisation
3. Une nouvelle orientation de la vie intérieure.
4. Un mental concentré.
5. La capacité de construire des formes-pensées par l'art de la visualisation.
6. Le transfert de l'énergie des centres inférieurs vers les centres supérieurs.
7. La manifestation d'événements objectifs.
8. Par la méditation, l'âme impose ses conceptions au mental limpide et réceptif.

Mais la méditation Sei-Shin est dangereuse et sans profit s'il n'y a pas

• les bases de bonnes qualités ;
• les fondations d'une vie pure.

La méditation est dangereuse si, par nos tendances, elle devient le moyen servant à amener les énergies dans le but de stimuler les éléments indésirables de la vie de l'homme.

Elle est dangereuse si elle est la nourriture du désir de puissance et de croissance personnelles et que les vrais motifs sont faux.

Elle est dangereuse si elle devient un moyen de développer l'égoïsme et de nourrir l'orgueil.

Bien entendu, le thème de la méditation ne s'arrête pas à la technique mais inclut le domaine de l'expérience personnelle, un domaine où chacun sera responsable de sa propre progression."





Budo ésotérique ou la voie des arts martiaux





mercredi, juillet 29, 2015

Pour l'Eveil


« Dans la vie, il n y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer et les solutions suivent.»

Saint-Exupéry

L'Eveil est l'orientation première. Selon tous les témoignages passés et présents, il se traduit toujours par une transfiguration de la totalité de l'être : corps, âme et esprit.

Les témoins sont unanimes pour affirmer qu'aucune technique ne peut produire l'Eveil (avec une majuscule). Les techniques produisent parfois des éveils (avec une minuscule) fragmentaires et temporaires. La seule possibilité réside dans la préparation du terrain où la transfiguration pourra s'opérer. S'il est impossible de « faire silence », on peut toutefois supprimer les bruits. Ce travail préparatoire s'effectue simultanément sur le plan de l'Intelligence, de la compréhension subtile et sur le plan de l'âme, de la psychologie bien comprise. Pas d'Eveil sans Intelligence. Celle-ci (avec majuscule) n'a pas grand' chose à voir avec l'intelligence « intellectuelle ». L'intellectualisme est en effet un handicap sérieux sur le Chemin. Il disparaîtra lors de l'avance. L'Intelligence est inséparable de la subtilité. Tout ce qui favorise la subtilité est à accueillir. Tout ce qui élargit le champ de vision est bienvenu. Pas d'Eveil sans ouverture d'esprit, sans sens de l'humour.

Pour développer cette Intelligence subtile, on peut étudier les grandes spiritualités et traditions (le Paganisme antique, la théologie apophatique orthodoxe, le Védanta, le Tantra, le Bouddhisme, le Soufisme), les grands philosophes (Heidegger par exemple), de grandes œuvres littéraires (Pessoa ou le subtilissime Jünger), les Poètes (Char), l'ésotérisme (Gurdjieff, Crowley, etc.) et des inclassables comme Abellio, Carteret, Stephen Jourdain. « Il y a plus d'une sagesse et toutes sont nécessaires au monde » a écrit Yourcenar.

Nul besoin de tout lire, de tout étudier : il s'agit de bien lire. De la compréhension subtile naît le sens du discernement. La Spiritualité n'est pas le spiritualisme et la Tradition n'est pas le traditionalisme. Tous les systèmes religieux et philosophiques peuvent être étudiés en sachant qu'ils sont tous sans intérêt au regard de l'essentiel. Le chemin est jonché de paradoxes. Outre l'étude théorique, il est possible hic et nunc de rencontrer certains témoins de l'Eveil. Là on change de dimension : la motivation peut devenir très forte. Un authentique Eveillé attise le feu intérieur de celui qui vient le trouver... pour peu que cette flamme existe en lui. Pas d'Eveil sans

travail psychologique. L'Eveil ne peut survenir chez des individus psychologiquement délabrés ou névrosés tels que le monde moderne en engendre toujours davantage. La névrose se traduit par une structure caractérielle rigide qui sert à contenir un certain nombre d'émotions que l'on n'a guère envie de ressentir. Ses modalités sont multiples – le style écorché ou renfermé – , mais l'aspect figé est toujours là. Le névrosé joue toujours la même musique. On en trouve à gauche comme à droite et surtout aux extrêmes. « Même merde, parfums différents », disait Gurdjieff.

Avant tout, il faut retrouver une santé psychologique et corporelle certaine. Illusoire est à cet égard la croyance, forme subtile de superstition, que la pratique de techniques souvent issues de l'Orient (Yoga, Zen...) dispensera du travail psychologique bien compris. Ces techniques sont apparues dans un contexte traditionnel où l'homme moyen pouvait être considéré comme « normal ». Elles donnaient alors des résultats. Il en va autrement aujourd'hui : celles-ci sont généralement inopérantes et un grand nombre de centres spirituels conseillent de commencer par un travail sur soi avant de fantasmer sur des réalités « plus élevées ».

Il existe beaucoup de livres sur ce travail qui autorise une véritable connaissance de soi et qui permet de développer une vertu première sur le chemin : l'Attention. Le monde moderne a fourni le poison et le contrepoison. On peut faire feu de tout bois (Jung, Reich, Groddeck) mais il est impossible de se contenter de lire. Pour avancer, il faut s'exposer. Inévitablement, les peurs se réveillent. Le choix est là : tourner en rond ou poursuivre le chemin ?

L'efficacité du travail psychologique, liée à l'énergétique, fait que certains ne jurent plus que par ce travail. Ils tombent dans un réductionnisme qui finira par les lasser. Toujours garder à l'arrière-plan la perspective spirituelle. Les enseignements de Graf Dürckheim et d'Arnaud Desjardins sont très précieux à ce sujet. La capacité de passer de la mesure à la démesure et son contraire, la souplesse alliée à la fermeté sont des signes d' une bonne santé intérieure. Si ce Travail est accompli, tout deviendra possible et nous verrons que « le miracle est la substance dont la vie se nourrit », pour reprendre une belle parole de Jünger.

En 1994, le groupe de prospective Hélios envoya ce texte à la revue Antaios qui le fit paraître la même année.

mardi, juillet 28, 2015

Le chef du pouvoir occulte





E
n 1907, une brochure anonyme, intitulée LE DIABLE ET SES SUPPOTS AU CONGRÈS DE L'OCCULTISME, dénonçait le complot des initiés :

« Le chef actuel du pouvoir mystérieux, caché, secret, en un mot occulte, qui exerce sur les hommes un pouvoir funeste, si terrifiant, se nomme B..., rédacteur en chef du Voile d'Isis. Il est de plus homme du meilleur monde, socialiste, athée, graphologue, chiromancien, magnétiseur.

Il n'a point créé lui-même cette secte méchante, subtile, qui exploite adroitement et impunément les hommes de bien ; il a seulement reçu par succession élective la science et les secrets de ses prédécesseurs, sans lesquels secrets il ne pourrait point conserver ses pouvoirs.

Il organise actuellement un Congrès de l'Occultisme, où, profitant de ses nombreuses relations dans le monde, il espère créer un mouvement dont il deviendrait le chef le plus puissant et le plus écouté. Il est associé dans cette œuvre néfaste au Docteur P..., directeur de l'Initiation et auteur de la Magie pratique, monsieur dont la réputation surfaite et la moralité professionnelle font la joie de tous ceux qui le connaissent.

Ces deux messieurs sont aidés dans leur œuvre ténébreuse par un tout jeune homme, nommé M..., auteur d'un miroir magique, véritable œuvre de Belzébuth dénommé prétentieusement le Visionomos, il est également l'auteur d'un procédé de divination dit la Visionomonie.

Ces trois suppôts de Satan s'entendent à merveille pour faire le mal, mais si le dernier nommé est encore peu méchant, tout en étant le digne élève de ses maîtres, le second l'est terriblement, tandis que B... est le crime en personne.

Cette secte existe depuis les premiers âges du monde, se basant sur la tradition Hébraïque. Les dieux Païens, Saturniens et Jupitériens, furent les dieux mystérieux des criminels. Le Léviathan, précurseur de Job, fut également l'un de ses chefs. Satan, prince des ténèbres, contre lequel Jésus-Christ s'élève si souvent, dirigeait, de son temps, la société secrète des criminels. Enfin, lorsque le peuple parle du Diable, il fait allusion, sans s'en douter, à cet être mystérieux, à ce chef honteux des méchants.

Ainsi B... est le chef réel de la secte secrète des méchants. Il est le serviteur du Diable de notre époque. Il est aussi Adepte, c'est-à-dire grand Initié, ce dont il ne se vante guère.

Le diable est un homme qui boit et mange comme tous les humains. Il vit au milieu de nous, mais il cache avec soin son titre de chef du pouvoir honteux, Il exerce le pouvoir avec tant de mystère, que le peuple ignore que certains des maux dont il souffre et qui l'accablent sont préparés par lui. Mais ce diable rejette ses crimes tantôt sur les Jésuites, tantôt sur les politiciens selon les événements et les circonstances, afin que le peuple ne songe jamais à remonter jusqu'à lui. Le peuple sait cependant que l'influence des Jésuites et des politiciens disparaît tout à tour, et que les grands crimes se renouvellent sans cesse. [...]

Ces suppôts de Satan, [...] tels des magiciens, commandent à l'invisible, au moyen de certains pentacles et de formules chimiques ; ils arrivent à bouleverser le monde ; chevaliers de la mort, ils sèment la ruine et la tristesse partout où ils passent, tels des vampires, ils ne peuvent se passer de victimes ; point n'est besoin pour eux dans leurs évocations de cercles, de costumes, de lieux spéciaux, quelques parfums, baguettes, couteaux, employés sur un rite spécial, sont tout leur arsenal. Savoir, vouloir, oser et se taire, telle est leur maxime. »

A.-V., occultiste désabusé, LE DIABLE ET SES SUPPOTS AU CONGRÈS DE L'OCCULTISME, PARIS, 1907.




mardi, juillet 14, 2015

Tourner le regard en soi et réaliser l'unité primordiale

Selon des commentaires de Thomas Cleary du manuel de méthodes de clarification de l'esprit intitulé Le secret de la Fleur d'or.

L'art du retournement de la lumière

Cet "art" était enseigné par le taoïsme de la branche nord, influencé par le bouddhisme chan. Il exclut les systèmes de manipulation physiologique de l'énergie tels que les enseigne le taoïsme de la branche sud, influencé par le bouddhisme tantrique.

Le « retournement de la lumière » consiste à mentalement « tourner le regard » en soi, vers la source de la conscience.

Quand la lumière, qui représente la fonction de la conscience inconditionnée, est « retournée » et dirigée vers sa propre source, l'esprit se dégage de l'influence de l'environnement et des facteurs psychologiques. Avec entre autres pour conséquence que l'énergie physique est conservée et purifiée, du fait même qu'elle n'intervient plus de manière conflictuelle dans les états intérieurs ou extérieurs.

Ce retournement permet d'accéder à un état mental libre de l'influence du conditionnement temporel. Le retournement correctement effectué permet d'être au-delà de tous les états méditatifs provoqués.

En dehors du retournement de la lumière, il n'y a pas d'exercice spécial qui permette de restaurer l'intégrité primordiale.

L'esprit originel et l'esprit conscient

La distinction entre l'esprit originel et l'esprit conscient est la suivante. Tandis que l'esprit conscient est historiquement conditionné, l'esprit originel est l'essence même de l'intelligence. (Intelligence au sens étymologique d'entendement, faculté cognitive)

L'esprit conscient correspond à un ensemble de modifications de l'intelligence primordiale, l'esprit originel représentant l'essence de cette intelligence première. Une essence qui transcende l'organisation primordiale, à savoir qu'elle est par nature encore plus fondamentale que les grands types de modifications pouvant affecter la conscience.

« Voir l'essence » et le « visage originel » sont deux termes du bouddhisme chan qui correspondent à l'expérience de l'esprit primordial. Cette expérience ne peut-être comprise que lorsqu'on la fait soi-même.

Donner la primauté à l'esprit originel fait que l'esprit conscient reprend sa place de subordonné. En effet, l'esprit conscient (celui qui pense) est en principe le serviteur de l'esprit originel, mais il a tendance à centrer toute son activité sur lui-même, au point qu'il finit par apparaître comme une entité indépendante.

Retourner la lumière de la conscience pour qu'elle devienne consciente de sa propre source permet à l'esprit de se libérer de l'intérêt obsessionnel qu'il porte à ses propres fabrications. Cela permet de maîtriser et d'ordonner l'esprit conscient sans forcer, simplement en maintenant la position centrale de l'esprit originel.

Il n'est nullement question d'oblitérer l'esprit conscient (l'esprit qui pense, qui imagine, qui rêve et qui éprouve des émotions).

Chez le « libéré vivant », la pensée, l'imagination, le rêve et l'émotion ne sont pas supprimés, mais ces facultés sont placées sous le contrôle de la source qui les nourrit et elles deviennent des moyens d'expression de cette énergie.

« L'énergie de la véritable unité primordiale » représente le flux vivant des cycles perpétuels de l'évolution naturelle dans laquelle tout être et toute chose participent de la vie du reste. Le Tao exprime l'idée de l'unité primordiale en ces termes : « Tous les êtres sont fondamentalement forme et énergie. La forme et l'énergie sont fondamentalement esprit. L'esprit est fondamentalement ouverture totale. Le Tao est fondamentalement le non-être ultime. Là se trouve le changement. »

Le corps

L'énergie s'affranchit de l'âme inférieure, c'est-à-dire qu'elle se détache du sentiment d'être un corps « solide » (doué d'une réalité matérielle), physiquement présent dans un monde « solide » (ayant une réalité matérielle). Lorsque l'énergie se libère de l'attachement obsessionnel au corps et aux émotions grossières, elle peut servir à restaurer l'intégrité de l'esprit originel.

La maturation

Grâce à l'exercice régulier du retournement de la lumière, une sensation d'ouverture et d'espace apparaît, ainsi que la présence de l'énergie dans l'infinitude de l'esprit qui a fusionné avec le ciel.

Le retournement de la lumière coupe court à l'imagination vagabonde et élimine les habitudes compulsives en les arrêtant à la source même.

Le processus de maturation qui suit l'éveil initial produira le corps spirituel naturel.

Durée

« La lumière est facile à mettre en mouvement mais difficile à stabiliser. Une fois retournée pendant un certain temps, elle se cristallise. C'est cela, le corps spirituel naturel, celui qui stabilise l'esprit au-dessus des neufs cieux. » (Le secret de la Fleur d'or). L'expression « au-dessus des neuf cieux » décrit un état mental libre de l'influence du conditionnement temporel.

Une période de cent jours est nécessaire pour ériger les fondations en stabilisant l'« ouverture » à l'esprit originel. Il se peut bien entendu que le temps réel soit différent, auquel cas le critère déterminant la durée sera la production de l'effet recherché.

L'accomplissement spirituel surgit de lui-même et on ne peut l'attendre, car il n'est pas le produit d'une imagination subjective. L'espoir et les attentes du disciple ne font que gêner l'action spontanée du potentiel qui se réalise pour devenir accomplissement.

Le fait de déterminer à l'avance la durée de la session de retournement de la lumière peut avoir des effets négatifs en transformant en rituel automatisé ce qui devrait être une technique libératrice. Les adeptes japonais du zen et leurs émules occidentaux donnent souvent l'impression d'avoir une conception quantitative de la méditation, alors que l'aspect qualitatif est la préoccupation essentielle de l'art du « retour » à la nature de l'esprit.

Les méditants ont tendance à mettre surtout l'accent sur la méditation assise, bien que les enseignants qualifiés aient souligné que l'attachement au calme peut avoir de graves inconvénients, tant au plan mental que physique. Si l'on ne s'adonne à la pratique du « retournement de la lumière » que dans certaines conditions ou au moyen de posture spécifique, on risque de ne pas savoir l'intégrer complètement au quotidien, ce qui peut entraîner une sorte de scission de la personnalité.

L'esprit & le souffle

« Les débutants souffrent généralement de deux sortes de maux : la torpeur (engourdissement de l'esprit qui fait oublier l'objet de l'attention) et la distraction. Il existe un moyen de s'en débarrasser qui consiste simplement à laisser l'esprit se poser sur le souffle. »

Quand l'esprit s'excite, la respiration s'accélère ; quand l'esprit est calme, il en va de même pour le souffle.

Les débutants apaisent l'esprit grâce à la respiration.

"Mais, les plus avancés, parviennent à rester dans la nature de l'esprit dans toutes les circonstances de la vie et laissent se dérouler en pleine liberté toutes sortes d'activités, qu'il s'agisse de mouvement de colère, de course effrénées en tout sens, d'actions parfaitement neutres, d'activités ordinaires consistant à se nourrir, marcher, s'asseoir, danser, fabriquer quelque chose, etc. (Les Instructions du Vainqueur Éternel, manuel de « méditation » des dzogchenpa bönpo.)" *

A ce stade, « Le secret de la fleur d'or » parle de maîtrise : « Trouvez la maîtrise de jour, et vous l'utiliserez de nuit. Trouvez la maîtrise de nuit, et vous l'utiliserez de jour. »

La « maîtrise » signifie une stabilisation de la conscience supérieure telle qu'on soit capable d'effectuer le retournement de la lumière à volonté et en toutes circonstances. Nous retrouvons ici l'un des préceptes du dzogchen bönpo exposé dans « Les Instructions du Vainqueur Éternel » (voir plus haut) **.

Erreurs dans le retournement de la lumière

S'égarer dans le quiétisme et le nihilisme.

Un état de tranquillité sans pensée peut conduire dans des impasses sans même s'en rendre compte.

Rester immergé dans le néant ou l'indifférence.

Le lâcher prise qui va jusqu'à la torpeur.

Se laisser distraire par les expériences qui surviennent durant la contemplation.

Croire que le but a atteindre est l'arrêt complet de la pensée.

Expériences qui authentifient le retournement de la lumière

L'esprit est lucide et calme.
Un sentiment de bien-être apparaît.
Les passions disparaissent.
L'altruisme supplante l'égoïsme...


Méthode vivante du retournement de la lumière

Une « méthode vivante » est une méthode bien adaptée aux besoins de chacun et bien intégrée au quotidien, à la différence d'une « méthode morte » qui consiste à se livrer mécaniquement à une routine.

Le texte souligne à plusieurs reprises que l'ouverture de la conscience élargie connue sous le nom de « fleur d'or » n'est pas le simple résultat de la pratique régulière d'exercices yogiques répétitifs.


Il est inutile d'abandonner ses occupations ordinaires.

* et **, notes de Félicie.

samedi, juillet 11, 2015

Le 17e karmapa accusé de blanchiment

Ogyen Trinley Dorje, 17e karmapa et dauphin du dalaï-lama, est accusé de blanchiment d'argent en Inde.


Un million de dollars en devises étrangères


Un juge de la Haute Cour de l'État de l'Himachal Pradesh (nord de l'Inde) a ordonné mercredi de rouvrir une enquête criminelle contre Ogyen Trinley Dorje, consécutive à la découverte d'environ un million de dollars en devises étrangères lors d'une descente de police dans un monastère bouddhiste il y a quatre ans. Des poursuites pour complot criminel avaient été ouvertes contre lui à la suite de cette perquisition, mais un tribunal avait ordonné l'abandon de ces poursuites en 2012, une décision qui a été renversée mercredi en appel. "La décision contestée du 21 mai 2012, prise par le magistrat d'Una, est annulée", a dit le juge Sureshwar Thakur dans un jugement consulté par l'AFP.

Le chef de la police locale Anupam Sharma a confirmé avoir entamé la réouverture de l'enquête. "Nous avons déjà déposé un procès-verbal d'accusation contre lui auprès du tribunal", a dit Sharma à l'AFP, ce qui signifie que la police a déposé un résumé des indices visant le suspect auprès du tribunal. La police avait perquisitionné en janvier 2011 le monastère, situé dans la ville de Dharamshala dans l'Himalaya, retrouvant des billets de 26 devises différentes, et en particulier des yuans chinois pour un montant de plus de 100 000 dollars.

Le 17e karmapa de l'école Karma Kagyu

Cette descente avait été décidée après l'interception de deux personnes transportant d'importantes sommes d'argent liquide dans une voiture. Les deux hommes avaient assuré que l'argent était destiné à une transaction foncière impliquant un trust dirigé par Trinley. Trinley a démenti toute malversation et a expliqué que l'argent liquide provenait de dons de fidèles accumulés sur plusieurs années et a dit n'avoir aucun rôle dans la transaction foncière.

Le moine, qui porte le titre de karmapa, est considéré comme le 17e karmapa de l'école Karma Kagyu, l'une des quatre principales écoles du bouddhisme tibétain. Il a fui le Tibet à 14 ans à la fin des années 1990, atteignant l'Inde après un parcours de huit jours à pied et à cheval dans l'Himalaya. Il a principalement vécu au monastère de Gyuto à Dharamshala, ville qui abrite le siège du gouvernement tibétain en exil. Trinley est reconnu à la fois par la Chine et le dalaï-lama comme la réincarnation du Karmapa Lama, le chef de la lignée Karma Kagyu. Il est considéré comme l'un des favoris parmi les jeunes lamas à pouvoir succéder au dalaï-lama, qui vient de fêter ses 80 ans. Son porte-parole, Kunzang Chungyalpa, a déclaré que Trinley faisait confiance au système judiciaire indien. "Il est persuadé que la vérité prévaudra in fine", a-t-il dit à l'AFP.



(Info relayée par Yak Breton.)

jeudi, juin 25, 2015

Témoignage


Nous, les Sceptiques, frères des Kâlâmâ, qui pouvons n’avoir aucune croyance, aucune “foi”, aucune opinion, aucune certitude, il n’est qu’une VOIE pour nous satisfaire, nous réjouir, la Voie du Dharma … qui supprime l’insatisfaction, la peine, la frustration, le malheur, le mal de vivre qui accablent le “moi” illusoire construit par les cerveaux obscurcis, par la psyché aveuglée, par le cœur obnubilé ”, nous dira notre Instructeur. Dans le Kâlâmâ Sutta de l’Anguttata-Nikâya le Bouddha félicite et encourage les Kâlâmâ, les Sceptiques de son temps, qui peuvent demeurer sans aucune croyance, sans aucune “foi”, sans aucune opinion, sans aucune certitude, qui n’affirment rien sans l’avoir vérifié par eux-mêmes : “Kâlâmâ, il vous est propre de douter, d’être incertains. L’incertitude s’est élevée en vous à propos de ce qui est douteux …… Kâlâmâ, quand vous connaissez par vous-mêmes…
Le disciple Arya dont le cœur est sans haine, sans oppression, sans souillure et pur dans cette vie même, il atteint les quatre soulagements ”.

Après la mort du Bouddha, le Dharma, dans son infinie tolérance, par sa grande capacité d’adaptation aux divers environnements, est absorbé par les cultures des peuples avec lesquels il entre en contact et qui l’adoptent sous la forme de ce qu’il est convenu de nommer les écoles ou modalités bouddhiques, si différentes que nous connaissons. Les salmigondis pseudo-Dharmiques sont parfois très éloignés du Dharma du Bouddha. Normalement, toute modalité bouddhique connaît et enseigne le “Noyau de la Doctrine”. Si ce Noyau, toujours cohérent et rationnel, pour le “transrationnel” n’est plus enseigné, ce n’est plus le Dharma qui est proclamé. C’est ainsi que bien des amuïssements, des déformations, des affadissements de la Doctrine se retrouvent ici et là. Aucun pays n’est épargné. Les remémorations du Dharma, les Dharmânusmrti, disent pourtant : “Le Dharma du Bhagavat est bien proclamé, compréhensible, atemporel, vérifiable par l’expérience, conduisant au but, à connaître par les éveillés en eux-mêmes”.

Ecoutons les propos d’un Instructeur authentique du Dharma : “A l’origine, le bouddhisme est vigoureux, porte-greffe, mais les greffons sont de plus en plus éloignés de la nature du porte-greffe : dégradations métaphysiques par extériorisation, conditions extérieures, visible par occultation des résultats subtils, difficulté d’atteindre des états de Sagesse élevés …”.

La connaissance du Dharma en vérification de la Voie du Bouddha résulte de la pratique du Noble Sentier Octuple. “Le don du Dharma surpasse tous les dons” mais reste concomitant à l’expérience personnelle dans la vérification des hypothèses dharmiques. Le dharma du Buddha procède par “déblaiement”, démontant méthodiquement les mécanismes des illusions qui maintiennent encore les existences humaines dans l’ignorance, avidyâ, “l’absence de vue” des choses telles qu’elles sont. Ce don du Dharma n’est possible que par et pour le receveur du don, et le chemin perdu retrouvé : la connaissance de la connaissance métaphysique, la Prajñâ, conduit le Bodhisattva, “l’être d’éveil”, vers l’Absolu au-delà des relatifs. Le dharma se tient “au-milieu”, antérieur à l’affirmation et à la négation. Le bodhisattva, “non-différent”, équanime, Vigilant au détachement pour l’abandon, connaissant profondément que “nul” n’est libre, expose les hypothèses de ce dharma. La pratique de l’Octuple Sentier développe Samatha, la tranquillisation du cœur et Vipasyanâ, la Vue des choses telles qu’elles sont, pour l’extinction des âsrâva, les purulences.

L’Amour Dharmique, seul, est “pur” par Pâragate et Pârasamgate, libéré du désir, par Prajñâ, la Connaissance transcendante, l’Intuition métaphysique dans ses quatre aspects qui culminent par upekshâ : la Vue sereine, l’équanimité.
Dans la mesure où l’irrationnel, les divagations et le non-essentiel sont reconnus, vus, les Canons bouddhiques offrent ce qui est suffisant à la compréhension, même si un amuïssement du “sens” du Dharma existe dans ses différentes modalités, étant donné qu’elles sont des “expressions” du Dharma, touchées par anitya, l’impermanence. Le dharma est atemporel et les dharmacârins, hors écoles, hors systèmes, adoptent le principe “d’unicité des véhicules” : ekayâna, proposé par le Buddha. D’autre part et plus profondément, le dharma ne peut être compris qu’en pro-gnose, Prajñâ noétique certes, mais à l’acmé, Prajñâ anoétique donc sans explications, sans mots, mode complètement étranger à ceux qui ne considèrent que le physiologique et le psychologique. Traduire Prajñâ par sagesse ou wisdom est une erreur.

A 29 ans le Bouddha rencontre et découvre la maladie, la vieillesse, la mort … et un ascète errant. La Prajñâ, qui est en chacun de nous, vient de s’éveiller en Lui et le pousse à comprendre. Il quitte son environnement familial et son clan des Sakyas pour se consacrer à une recherche qui le mènera bientôt à la compréhension de la souffrance et à son extinction.

Il rencontre deux Brâhmanes instructeurs du Yoga Traditionnel Hindou. Pendant 6 années il apprend et pratique sous leur direction. Au terme de ces 6 années, ces deux maîtres souhaitent qu’il leur succède. Il refuse. Insatisfait, il n’a pas trouvé ce qu’il cherche. Il les quitte. Ses cinq condisciples sont mécontents. Il a compris que les excès ascétiques n’apportent rien de valable et dans un état d’affaiblissement physiologique extrême, seul, il continue son cheminement et trouve enfin cette “Voie du Milieu”, au-delà des extrêmes. Il retrouve alors la Chaîne des origines interdépendantes, Pratityasamutpâda, sous ses deux aspects, dans l’ordre de construction de l’errance puis dans l’ordre d’extinction de l’errance, et quelques semaines plus tard : “les 4 Nobles Vérités ou 4 Nobles Propositions Essentielles, Catvâryâryasatyâni”, qu’accompagne la notion du “sans-moi : Anâtman”, qui caractérise spécifiquement le Buddha-Dharma, la “Via Negativa” par excellence.

Ces trois enseignements seront rejoints ensuite par l’exposition des deux hypothèses principales suivantes :

1. Celle d’un Transphénoménal, d’un Absolu, d’un Inconditionné :
Asti ajâta-abhuta-akrta-asamskrtam : “Il est un sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-conditions”.

2. Celle du “moi” illusoire :
N’etam mama, N’eso’hamasmi, na me so attâ : “(Quoi que ce soit) Ceci n’est pas mien, je ne suis pas cela, cet ego n’est pas à moi”. Autrement dit : “je ne suis ni le corps ni le mental”.

Le Bouddha n’écrira rien. Dès le premier Sangha constitué des 8 Nobles Personnalités, Ashtâryapudgalâh, nous sommes dans la continuité de la tradition orale. Environ 2 siècles avant notre ère, les moines décident de fixer par écrit le Buddha-Dharma mémorisé par le Sangha, pour le conserver, le protéger, afin qu’il ne disparaisse pas car beaucoup de moines viennent de mourir au cours d’une famine sans précédent. A partir de ce moment, les Docteurs de la Doctrine ne cesseront de se déployer et de construire autour des notions d’origine nommées ci-dessus, une psychologie très profonde, l’Abhidharma, éclairée par l’Intuition Métaphysique ou Connaissance transcendante. Ces notions qui constituent le corpus de ce Noyau du Dharma donneront par exemple les 37 auxiliaires de l’éveil. Nous ne pouvons pas donner ici la liste complète de ce corpus qui devrait être connu pour servir la Vigilance de chaque instant et imprégner le subconscient et le conscient. Le disciple cherchera par lui-même dans les Ecritures Dharmiques et auprès de son Instructeur.

L’Enseignement bouddhique n’est pas un système de pensée mais il permet de réfléchir, ni dogmatique, ni athée, ni théiste, ni sectaire, ni religieux au sens monothéiste, pas philosophique au sens moderne, ni pessimiste, ni optimiste, ni idéaliste, ni réaliste, ni psychologique au sens lui aussi moderne, mais bien plutôt psychologique au sens de l’Abhidharma, ni syncrétiste, ni sentimentaliste, ni panthéiste, ni prosélyte, ni propagandiste, ni moraliste mais éthique vers la délivrance, gnostique et prognostique, thérapeutique par ses 4 Nobles Vérités à comprendre en Prajñâ.

A quoi sert-il de prendre les Refuges ?
A quoi sert la connaissance du Dharma et la pratique de ses psychotechniques, dont le 118ième Sutta du majjhima-Nikâya expose la technique “ânâpânasmrti : Vigilance remémoratrice appliquée à l’inspiration et à l’expiration”, technique pratiquée et recommandée par le Bouddha lui-même ?
Un instructeur éveillé vous propose des hypothèses à vérifier. Vous seul pouvez comprendre ou pas, car cela dépend maintenant de vous. Les hypothèses clairement exposées ainsi que les “moyens” d’éveil vous sont proposés pour leur vérification. Il vous est possible d’essayer de les vérifier mais sans jamais affirmer quoi que ce soit avant qu’elles ne soient justement vérifiées. Il n’est jamais question dans cette démarche de recherche de sacrifier à la raison ni jamais de se laisser aller à des divagations irrationnelles. Ce Dharma, que l’on soit moine ou laïc, apporte une aide incomparable aux difficultés de la vie quotidienne par les soulagements, l’apaisement et la joie qu’il donne.

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Notre instructeur du Dharma fut sollicité par le Député Alain Vivien pour l’aider à rédiger son rapport sur les sectes présenté à l’Assemblée Nationale en 1983.

Voici un court extrait du second Rapport fait plus tard au nom de la Commission d’enquête sur les sectes, Assemblée nationale, n°2468, 1996 :
Déstabilisation mentale, caractère exorbitant des exigences financières, rupture induite avec l’environnement d’origine, atteinte à l’intégrité physique… et mentale …”.

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Notre Instructeur nous dira : “Le “moi”, c’est la plus grande stupidité qui soit ! Ce qui est amusant, c’est que ce n’est pas difficile… mais c’est ardu. Ce n’est pas compliqué, mais c’est trop simple ! Il faut aller au-delà de la compréhension dialectique : vijñâna, ce cinquième agrégat qui compose l’individualité physio-psychologique.


(NB : Le lecteur nous excusera de l’absence des signes diacritiques conformes pour certains mots en Sanskrit et en Pâli)


Anonyme

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lundi, juin 22, 2015

60 milliards d'animaux tués chaque année !


Le 13 Juin dernier a eu lieu à Paris une marche pour la fermeture des abattoirs (pour la quatrième fois). 

Près de 2000 manifestants ont défilé dans les rues de Paris pour protester contre la cruauté de l'exploitation animale mondialisée. Chaque année, dans le monde, 60 milliards d'animaux terrestres sont tués sans nécessité (l'alimentation carnée n'est pas indispensable). 

La marche a été organisée par l'association L.214. D'autres associations de défense des animaux étaient présentes ainsi que des stands de restauration végétalienne (place de la république). 



Cet événement n'a été relayé par aucun "merdia" en France ! 

La marche contre le massacre de milliards d'êtres sensibles a trouvé écho dans plus de 10 pays du monde.

Charlotte

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...