dimanche, avril 07, 2013

L’intégrisme islamique : une création de la politique étrangère des États-Unis



Il nous faut répéter avec insistance que le terrorisme international ne doit jamais être considéré comme un phénomène sociologique surgi spontanément et directement de l’oppression et de la misère. Le terrorisme international et les mouvements de libération nationale sont toujours relayés par un certain niveau d’organisation clandestine où les agences de services secrets jouent un rôle décisif. Bon nombre de groupes terroristes internationaux sont, à l’origine, des activismes placés sous une fausse bannière. D’autres prennent un tel statut par suite d’arrestations coordonnées, d’assassinats ou de noyautage par les services secrets. Même lorsqu’il existe une authentique organisation de libération nationale, les services secrets ne manquent jamais de créer des opérations sous fausse bannière, qu’ils font attribuer à cette organisation, ni de commettre des atrocités en son nom afin de l’isoler et la discréditer. Une nouvelle fois, la tromperie et la dissimulation sont la règle.

Les groupes terroristes soutenus par les Anglo-américains sont intervenus un nombre incalculable de fois contre les nationalistes progressistes du monde arabe et pour encourager leurs rivaux intégristes islamiques. Le recrutement pour les groupes terroristes, une fois qu’ils existent, est une autre histoire. La capacité de recrutement est fortement influencée par la misère, la pauvreté et l’oppression. À cet égard, il faut tenir compte de la relative détresse économique et politique du monde arabe ainsi que de certaines parties du monde économique en général. Nous y trouvons les fruits de l’impérialisme, du colonialisme et du néo-colonialisme. Le climat politique actuel du monde arabe ne peut pas se comprendre comme le résultat de facteurs autochtones, comme voudraient nous le faire croire des penseurs adeptes de la Kultur d’Oswald Spengler tels que Samuel Huntington ou Bernard Lewis. Ces spécialistes préfèrent oublier que le monde arabe tel qu’il se présente à eux a été occupé, pillé et manipulé par deux siècles d’interventions européennes, depuis la campagne d’Égypte de Napoléon. Les néo-conservateurs tels que Lewis et Huntington privilégient en outre une approche radicalement anti-historique selon laquelle l’intégrisme islamique anti-occidental, surtout dans ses émanations terroristes, va de soi. Or, tel n’est pas le cas, comme nous allons tenter de le démontrer.

Il faut bien comprendre que la politique étasunienne, à l’instar de celle de l’empire britannique avant elle, favorise objectivement la montée de l’intégrisme islamique. Cette expression peut recouvrir beaucoup d’acceptions ; ici, nous la comprenons comme un régime théocratique anti-occidental dans lequel le clergé islamique, les mollahs, les imams et les ayatollahs, le cas échéant, jouent un rôle prépondérant. N’oublions pas que, jusqu’au démembrement de l’empire ottoman par les Britanniques et les Français au cours de la 1re guerre mondiale, la plupart des pays du Proche-Orient étaient assujettis au sultan ottoman de Constantinople qui était, en même temps, le calife de l’Islam. L’empire ottoman prétendait appliquer le droit islamique, ou charia. Pendant des siècles, les Britanniques soutinrent les petits groupes ethniques de l’empire ottoman dans le but de les inciter à se rebeller contre le sultan. Ainsi, les Britanniques commencèrent à travailler avec les Serbes pendant la révolution américaine et aidèrent les Grecs à devenir indépendants après les guerres napoléoniennes. Sous Lord Palmerston, dans les années 1830 et 1840, les Britanniques lancèrent l’idée d’une patrie pour les Juifs en Palestine. Au début, cette idée ne séduisit pas les Juifs britanniques : on disait à l’époque que Lord Rothschild voulait un siège à la Chambre des Lords et pas sous un palmier en Palestine. Plus tard, les Britanniques développèrent leur présence parmi les Coptes, les Arméniens et d’autres communautés. Les Français se posèrent en protecteurs des Chrétiens levantins et devinrent les défenseurs des Maronites au Liban.

Pendant ces années, le Bureau arabe britannique et le Bureau britannique pour l’Inde étudièrent soigneusement la psychologie et l’idéologie arabes. Ils partirent de l’idée que les Arabes deviendraient inéluctablement hostiles au colonialisme britannique et qu’il était impossible de contrer une telle évolution. Néanmoins, ces orientalistes conclurent aussi qu’il serait tout à fait possible de fournir à l’inévitable révolte des Arabes des idéologies synthétiques de nature à l’isoler, à la faire avorter et à la rendre impuissante. Pour ce faire, il fallait de toute évidence que cette révolte ne soit pas dirigée spécifiquement contre les Britanniques, mais contre l’Occident et l’Europe en général, de peur que les Arabes ne soient à même de s’allier à la Russie ou à l’Allemagne pour se débarrasser de la présence britannique. La tradition musulmane offrait la matière première pour la fabrication d’une idéologie synthétique de rejet de l’Occident à laquelle les idéologues les plus fantasques des mondes arabe et islamique doivent beaucoup.

Quand l’empire ottoman se rangea aux côtés des Allemands au cours de la 1re guerre mondiale, le colonel britannique T.E. Lawrence réussit à inciter les Arabes du Hedjaz (actuellement Arabie Saoudite) à se rebeller contre le sultan ottoman. Les Britanniques promirent que toutes les terres arabes occupées par les Turcs ottomans leur reviendraient quand la guerre serait gagnée. Mais, avec la Déclaration de Balfour en 1917, les Britanniques promirent également une partie de ce même territoire aux Juifs pour en faire leur patrie. Pour ne pas arranger les choses, les Britanniques et les Français se promirent de surcroît les uns aux autres une grande partie de ces mêmes territoires en vertu de l’accord secret Sykes-Picot.

Du fait même qu’elle était impériale, la loi ottomane n’encourageait pas le progrès intellectuel ou matériel, comme le comprirent Eneas Silvius Piccolomini et Nicolas Cusanus dès la fin du XVe siècle, au début de la domination ottomane. Les peuples ottomans ne prirent part ni à la Réforme européenne ni aux guerres de religions, notamment à la Guerre de Trente ans, qui fit comprendre aux Européens que les solutions politiques et le non recours à la guerre étaient préférables aux hécatombes et aux massacres engagés par les factions religieuses doctrinaires. Le développement économique ottoman prit lui aussi du retard par rapport à l’Europe. Pour toutes ces raisons, il existe à l’heure actuelle essentiellement 4 types de régimes possibles dans les territoires jadis ottomans. À savoir :

1. Les monarchies réactionnaires : cette variante fut celle favorisée par les Britanniques à l’origine quand ils occupèrent divers États arabes sous mandat de la Société des Nations après 1918. En liaison avec la dynastie des Saoud et les Hachémites, les Britanniques instaurèrent la monarchie en Égypte, en Arabie Saoudite, en Irak, en Syrie et en Jordanie. Ces régimes, comme celui du roi Farouk d’Égypte, étaient en fait les marionnettes corrompues des impérialistes qui ne souhaitaient pas faire progresser leur pays mais plutôt amasser des richesses personnelles. En Arabie Saoudite, par exemple, l’esclavage est resté légal jusqu’en 1965 et a été encore largement pratiqué après cette date, surtout dans les ménages.

L’esclavage domestique reste courant dans les émirats du Golfe et se retrouve même dans les pages locales des journaux de Washington chaque fois qu’un diplomate du Golfe vient en en mission avec un ou deux de ses esclaves. L’ironie veut que l’esclavage a été aboli au Koweit grâce à l’invasion irakienne de 1990 et a été rétabli à la faveur de l’opération Tempête du désert de Bush en 1991 (Tarpley, 1996). La plupart des monarchies arabes ont été renversées, mais la monarchie demeure au Maroc, en Arabie Saoudite, en Jordanie et dans les micro-principautés du Golfe. L’Iran, bien que non arabe, a été dirigé par un empereur jusqu’en 1979. Il est clair que ces régimes ne sont pas favorables au développement économique ni au progrès des pays en général.

2. Les régimes nationalistes en voie de modernisation : il peut s’agir de républiques démocratiques, mais plutôt de gouvernements militaires éventuellement susceptibles d’évoluer vers une forme plébiscitaire de démocratie. Ils peuvent se dénommer eux-mêmes socialistes arabes, comme Nasser. Le meilleur espoir qu’ont les Arabes de rattraper les régions du monde les plus avancées en termes de progrès scientifique et technologique est offert par les régimes nationalistes dont le programme inclut le développement économique et la modernisation. Le meilleur exemple en est celui de Mustafa Kemal Atatürk qui créa la première épublique permanente en Asie, la République turque de 1923. Rejetant le sultanat et le califat au profit de la nation turque, Kemal introduisit la séparation de la religion et de l’État, faisant ainsi de la Turquie une république moderne et laïque. Il remplaça l’écriture arabe par l’alphabet latin, interdit le voile pour les femmes et le fez pour les hommes et encouragea le port du chapeau européen considéré comme un « couvre-chef civilisé. » Il découragea l’existence de harems et donna aux femmes le droit de voter et d’occuper des postes publics. Atatürk fit adopter le calendrier grégorien, le système métrique et les noms de famille. Un plan quinquennal dirigiste pour le développement économique fut introduit en 1933. Le droit public fut basé sur les codes civil et pénal européens et non plus sur la charia. Atatürk considérait que la religion devait être une question strictement personnelle et privée ; il toléra donc toutes les religions. Il faudrait mettre Atatürk en tête de la liste des créateurs de nations et des modernisateurs du XXe siècle (ou en tout cas parmi les premiers). Entre autres, il aida la Turquie à être la seule puissance vaincue de la 1re guerre mondiale à échapper à un régime fasciste.

Rétrospectivement, s’il y avait une seule expérience dans le monde musulman que les États-Unis auraient dû aider, cela aurait dû être celle d’Atatürk. Si ses idées avaient été plus largement répandues, on ne parlerait pas aujourd’hui de clash des civilisations. Face à des résultats aussi impressionnants, comment les Alliés de la 2e guerre mondiale, États-Unis compris, traitèrent-ils Kemal Atatürk ? Ils essayèrent par tous les moyens de le renverser, de l’isoler et de diviser la Turquie en une série de petits États. Si la paix de Paris en 1919 et le Traité de Versailles avec l’Allemagne étaient mauvais, le Traité de Sèvres imposé à la Turquie fut un acte dément et grotesque. C’était manifestement une paix destinée à mettre à jamais fin à la paix. La Turquie devait être divisée en zones d’occupations française, italienne et grecque ; le Bosphore et les Dardanelles étaient occupés par les Britanniques et les Français. Il y eut une tentative de créer une Arménie indépendante en Anatolie de l’Est. Les Britanniques et les Français essayèrent même d’inciter les États-Unis à s’emparer d’un morceau de Turquie mais, à l’époque, les Américains furent assez sages pour refuser. Ce fut une bonne idée car Atatürk était capable de battre les armées lancées contre lui par les Alliés ; il était capable de garantir l’indépendance et l’intégrité territoriale de son pays. Le sort brutal qu’il réserva aux Grecs et aux Arméniens, qui étaient du côté des Alliés, doit être replacé dans ce contexte. Mustafa Kemal ne fut pas le premier dans son genre, cet honneur est dévolu à Mohamed Ali Pacha d’Égypte, un général à l’ambitieux programme d’industrialisation et de réformes qui annexa également la Syrie en 1839, présageant la République arabe unie de Nasser.

3. Les dictatures héréditaires : Celles-ci sont apparues à la suite de la chute des monarchies ; parfois, elles prennent aussi la forme dégénérée d’un État nationaliste et modernisateur. Les exemples types en sont le régime de Hafez el-Assad et de son fils en Syrie après 1963 et, sans aucun doute, celui de Saddam Hussein en Irak, le premier étant de loin le plus odieux. Hafez el-Assad a dirigé un État policier meurtrier et envahissant où la minorité allaouite dominait une majorité mécontente. Pourtant, il a toujours été le chouchou de New York et de Londres : Kissinger a déclaré un jour qu’il espérait que Dieu lui pardonnerait mais qu’il y aurait toujours une petite place dans son cœur pour Hafez el-Assad. Les régimes de Hosni Moubarak en Égypte et de l’inconstant Kadhafi en Libye sont à classer dans cette catégorie.

4. Les théocraties intégristes : Le meilleur exemple en est l’Iran, ce qui est suffisant pour montrer que ce genre de régime ne peut pas être efficace pour assurer le développement national dans le climat hostile de la mondialisation. En 1978, le directeur de la Sécurité nationale de Carter, Zbigniew Brzezinski, désireux de se venger du soutien soviétique au Vietnam du Nord, se laissa convaincre par les arabisants et orientalistes britanniques que l’intégrisme islamique pouvait être utilisé pour déstabiliser les 5 grandes républiques d’Asie Centrale à majorité musulmane de l’URSS : le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, la Khirguizie et le Turkménistan. Cette stratégie pouvait également être employée pour faire voler en éclats le labyrinthe ethnique du Caucase et de la Trans-Caucasie, notamment en Tchétchénie. De cette manière, affirmait Brzezinski, l’intégrisme islamique pourrait devenir le « rempart ultime contre le communisme. » Afin d’avoir un centre puissant à partir duquel irradierait cette nouvelle idéologie, Brzezinski et Carter fomentèrent une pseudo-révolution typique de la CIA, du style « le peuple au pouvoir », cette fois avec des nuances d’intégrisme islamique, afin de renverser le Shah d’Iran en 1979. Sur le plan personnel, le Shah était un monstre à plusieurs titres ; la Savak n’avait rien à envier aux polices secrètes les plus meurtrières au monde. Toutefois, le Shah faisait venir des entreprises de construction européennes pour créer des infrastructures et des villes entièrement nouvelles. Citons en exemple la gigantesque opération de construction à Bandar Abbas (aujourd’hui Bandar Khomeini) par l’entreprise de génie civil Condotte d’Acqua sous Loris Corbi. Mais comme le Shah ne tolérait aucune activité politique libre, il n’avait aucun parti populaire derrière lui. L’instrument choisi pour le renverser fut l’Ayatollah Khomeini, un personnage ignorant d’une noirceur ineffable, pire que Savonarole. Ne nous leurrons pas : Brzezinski fit tout pour renverser le Shah et pour s’assurer ensuite qu’aucun politicien laïc, tel que Shapour Bakhtiar, ne prenne le pouvoir. Le général de l’armée de l’Air américaine, Robert Huyser, de l’état-major de Haig à l’OTAN, fut envoyé en Iran avec le message que seul Khomeini serait accepté par les États-Unis (Dreyfus et La Levée, p. 50-53). L’ascension de Khomeini représenta une innovation dans l’histoire récente du Moyen-Orient : l’Iran devint une théocratie de religieux et de mollahs, financée par de riches marchands du bazar et leurs intérêts. L’avènement de Khomeini signifia le gel, voire la régression, du développement économique et culturel de l’Iran pendant plus de vingt ans. Mais l’Iran de Khomeini devint un centre de propagation de l’idéologie intégriste islamique, exactement comme Brzezinski l’avait souhaité, même si ceux qui en payèrent le prix ne furent pas uniquement les Soviétiques. Bientôt, les services secrets anglo-américains purent monter l’Irak contre l’Iran dans la guerre des années 1980 qui dura 8 longues années et ruina encore plus les deux pays. Les Israéliens furent si satisfaits de cette guerre (où les mollahs iraniens lançaient des assauts suicides d’enfants contre les positions irakiennes fortifiées) qu’ils auraient préféré qu’elle ne se termine jamais.

En dépit des sottises proférées par les néo-conservateurs sur la démocratie, et ce qu’on appelle l’initiative de Bush pour le Proche-Orient, les États-Unis n’ont jamais eu de plan sérieux pour instaurer la démocratie en Irak. Pour commencer, on ne peut pas sérieusement qualifier les États-Unis de démocratie ; les États-Unis ont toujours été et sont encore une oligarchie selon la définition de Platon : « constitution où grouillent beaucoup de maux… basée sur la propriété… où les riches détiennent tous les postes et d’où les pauvres sont exclus », un système qui favorise « les membres d’une classe dirigeante, l’oligarchie » (La République, p. 544c, 550c, 545a). À n’en pas douter, le régime instauré par les États-Unis en Irak au printemps de 2003 était une… oligarchie composée de 25 oligarques fantoches triés sur le volet et dotés d’une présidence tournante faible. Ces arrangements ont été repris lors du prétendu rétablissement de la souveraineté de l’Irak. L’intervention des États-Unis en Russie post-communiste a favorisé de la même manière la domination oligarchique à travers la coterie Eltsine. À l’heure actuelle, la base matérielle et économique permettant d’établir une démocratie à l’occidentale en Irak est sans doute insuffisante, même s’il est vrai qu’elle pourrait apparaître après plusieurs années de reconstruction économique. Mais en tout état de cause, il est clair que les États-Unis, dans leur constitution actuelle, ne sont plus une puissance progressiste sur la scène mondiale, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé.

Le secret de Polichinelle du monde après 1945 est que les États-Unis et les autres pays de l’OTAN se sont systématiquement et implacablement opposés au scénario raisonnable du nationalisme laïque modernisateur dans les pays arabes et islamiques, tout en favorisant l’alternative intégriste, de préférence aussi ignorante que possible. Les nationalistes laïques modernistes sont de loin les adversaires les plus efficaces de l’impérialisme : ils ont le potentiel de réaliser des progrès politiques, diplomatiques et culturels pour leur pays. Les théocrates réactionnaires sont plus faciles à isoler car leur séduction est plus limitée. Dans la pratique, Washington et Londres ont toujours encouragé la montée des intégristes tout en tentant d’éliminer les nationalistes modernistes.

Ajoutons que si des personnages intégristes tels que l’Ayatollah Khomeini étaient funestes à de nombreux titres, il existe aujourd’hui des personnalités qui se disent islamistes et sont parfaitement raisonnables, par exemple Adel Hussein en Égypte ou Hassan Tourabi au Soudan. On semble trouver chez eux comme l’écho de l’impulsion progressiste des années 1950-1960, exprimée aujourd’hui dans l’idiome islamique dominant. De façon significative, ces individus sont sans cesse vilipendés et pris pour cibles par les impérialistes de tout poil. Si des politiques raisonnables devaient un jour réapparaître en Occident, les islamistes modérés n’auraient pas de mal à trouver des modes de coopération.

En dépit de l’hostilité anglo-américaine, les dirigeants arabes du style de Nasser avaient une certaine marge de manœuvre tant que les Soviétiques offraient une sorte d’alternative à Washington et Londres. Mais quand l’URSS périclita pour finir par se désintégrer, cette marge rétrécit de plus en plus et disparut définitivement en 1991, date à laquelle les Soviétiques ne purent rien faire pour leur ancien allié, l’Irak.

L’Iran : À la suite de la 2e guerre mondiale, la première tentative d’instaurer un nationalisme progressiste à la Mustafa Kemal survint à l’ascension du Premier ministre Mossadegh en Iran. Le programme de Mossadegh se concentra sur la nationalisation, en 1951, de l’Anglo-Iranian Oil Company, connue de nos jours sous le nom de BP. Avec la fin du protectorat britannique en Iran, la toute jeune CIA d’Allen Dulles et Kermit Roosevelt organisa un coup d’État contre Mossadegh suivi du rétablissement de la mainmise impérialiste sur le pétrole iranien et d’une ère réactionnaire sous le Shah.

L’Égypte : En 1952, un groupe d’officiers nationalistes détrôna le roi Farouk, notoirement inepte et corrompu. Un coup d’État de jeunes officiers porta au pouvoir le colonel Gamal Abdel Nasser. Le programme nationaliste progressiste de Nasser commença par l’expulsion des Britanniques et se poursuivit avec la nationalisation du canal de Suez, les sommes récoltées par les droits de passage étant destinées à financer la construction du barrage d’Assouan sur le Nil. Le projet d’Assouan était indispensable pour la régulation des crues et pour l’énergie hydroélectrique, sur le modèle de la Tennessee Valley Authority de Franklin D. Roosevelt. Après le départ des Britanniques, Nasser s’empara en fanfare du canal et devint un héros national. Il se heurta aussitôt au Premier ministre Sir Anthony Eden et aux frères Dulles et devint bientôt la cible d’une intrigue anglo-franco-israélienne : Israël allait lancer une attaque surprise dans le Sinaï et les forces d’intervention anglo-françaises reprendraient le canal sous prétexte de rétablir l’ordre. Cette conspiration grossière mena à la crise d’octobre/novembre 1956 et fut considérée par le Président Eisenhower comme un affront personnel. L’URSS ayant envoyé un unique ultimatum nucléaire aux Anglo-Français, menaçant Londres et Paris de destruction atomique, les États-Unis s’associèrent à l’URSS au Conseil de sécurité de l’ONU pour voter contre les impérialistes Anglo-Français à l’ancienne mode et leurs auxiliaires israéliens. La position des États-Unis au Proche-Orient après 1956 s’appuya sur la large sympathie conquise par Washington qui avait ainsi torpillé l’aventure impérialiste britannique et française. Malheureusement, ce capital-amitié fut totalement dilapidé dans les décennies suivantes, où les États-Unis jouèrent, à leur tour, le rôle d’oppresseur impérialiste n° 1 des États arabes. Mais en 1956, l’Égypte de Nasser était manifestement devenue le chef de file des États arabes et le noyau d’une tentative de réunification du monde arabe sous la forme d’une République Arabe Unie, à laquelle se joignirent la Syrie et le Yémen, et vers laquelle l’Irak sembla un moment se rapprocher. Nasser utilisa sa radio, la Voix des Arabes, pour condamner la monarchie saoudienne pour sa pratique de l’esclavage mobilier, particulièrement de Noirs africains. L’Égypte fut la cible d’une autre attaque surprise d’Israël, la Guerre des Six Jours de juin 1967. Elle ne fut pas capable de prendre sa revanche lors de la Guerre du Kippour de 1973 orchestrée par Kissinger. Quant à Nasser, il fut impitoyablement traqué jusqu’à sa mort en 1970. Il fut remplacé par Sadate qui expulsa les conseillers soviétiques que Nasser avait fait venir. Mais même Sadate se montra trop nationaliste pour les Anglo-américains : il fut assassiné en 1980 par un groupe parmi lequel on trouvait al-Zawahiri, réputé être actuellement le bras droit et le médecin personnel de ben Laden. Malgré son rôle dans l’assassinat de Sadate, Zawahiri put vivre ouvertement à Londres pendant des années. Cela laisse penser qu’il est bel et bien un agent du MI-6.

L’Irak : Quand les Britanniques prirent le contrôle de l’Irak en 1919, ils y instaurèrent la monarchie réactionnaire des Hachémites. En 1958, le monarque fantoche Fayçal fut assassiné. Le général Kassem devint Premier ministre et lança un programme de réformes qui comprenait la constitution progressiste de 1959. Cette constitution et les autres lois de l’époque de Kassem imposèrent l’alphabétisation, abolirent l’esclavage et garantirent aux femmes l’égalité des droits. L’impact de ces réformes fut durable. Pour ne citer qu’un exemple, au milieu des années 1970, l’Irak était représenté à Rome par l’ambassadrice Selima Bakir, une femme extrêmement intelligente. Comme tout bon nationaliste, Kassem décida que le Koweit faisait partie intégrante de l’Irak. Il avait raison sur ce point, car le Koweit avait été illégalement détaché de l’empire ottoman par les Britanniques en 1899 pour empêcher que le chemin de fer Berlin-Bagdad, financé par les Allemands, ne puisse atteindre l’extrémité du Golfe. En 1962, les Britanniques fomentèrent une révolte des Kurdes du clan Barzani et Kassem fut assassiné en 1963 par la CIA. Lorsque Kassem fut remplacé par Saddam Hussein, à l’époque pion de la CIA, les chances de développement de l’Irak furent fortement restreintes. Les aspects positifs de l’Irak sous Saddam Hussein étaient dans une large mesure le legs de Kassem.

Le Pakistan : La grande chance de modernisation du Pakistan se présenta sous Ali Bhutto au milieu des années 1970. Bhutto était décidé à mettre son pays à la pointe de la technologie moderne avec un programme nucléaire pacifique dans la tradition d’Eisenhower et de « l’atome pour la paix. » Il ne tarda pas à trouver sur son chemin Kissinger, qui le menaça d’en faire un terrible exemple s’il n’abandonnait pas ses projets ambitieux. Peu après, Bhutto fut renversé par le coup d’État du général Zia ul Haq, soutenu par les États-Unis. Bhutto, sous le coup de diverses accusations, fut pendu par le nouveau régime, conformément aux menaces de Kissinger. Plus tard, sa femme et ses enfants se réfugièrent en Allemagne de l’Ouest. Les tendances intégristes proliférèrent depuis sa mort.

Le Kosovo : Quand la République Fédérale de Yougoslavie commença à se désintégrer en 1991, la population albanaise musulmane du Kosovo, sous la direction du parti laïc nationaliste LDK, réagit par une auto-administration efficace et non-violente qui lui permit de défier les occupants serbes jusqu’à la fin des années 1990. Mettant en pratique la résistance passive, les Kosovars créèrent leur propre gouvernement parallèle, avec leur propre système scolaire, leurs élections distinctes, leur système de santé publique et leur réseau parallèle d’entreprises. Le chef de cet effort remarquable était Ibrahim Rugova qui effectua pèlerinage sur pèlerinage à Washington dans les années 90, portant toujours l’écharpe parisienne de soie rouge qui le caractérisait. Mais les États-Unis ne voulurent jamais lever le petit doigt pour Rugova et le très raisonnable LDK. Quand la Slovénie, la Croatie et la Bosnie se séparèrent de la Yougoslavie dominée par les Serbes, Rugova hésita : les Kosovars, contrairement aux autres, n’avaient pas d’armes et les États-Unis ne leur en avaient jamais fourni. En 1997, l’Albanie voisine, avec qui les Kosovars voulaient se réunir, se désintégra à la suite de l’effondrement d’une escroquerie spéculative. Lors de la désagrégation de l’État albanais, ses dépôts d’armes furent pillés et celles-ci prirent rapidement le chemin du Kosovo. Cela permit la constitution de l’Armée de libération du Kosovo (KLA), ensemble douteux composé de trafiquants de drogue, d’intégristes islamistes, kosovars ou non, et de terroristes purs et durs. Les conflits s’intensifiant entre la police serbe et la KLA, les Serbes se mirent à se comporter comme n’importe quel occupant, et les atrocités de part et d’autre devinrent monnaie courante. Cette fois, les États-Unis, en la personne de Madeleine Albright, apportèrent leur soutien direct aux terroristes de la KLA. À partir de mars 1999, les États-Unis et l’OTAN entamèrent une campagne criminelle de 78 jours de bombardements contre la Serbie. Ce fut l’un des grands actes de vandalisme international de la fin du XXe siècle. Le tout, pour soutenir les revendications liées à la KLA. Quant à Rugova et au LDK, ils furent écrasés et les États-Unis devinrent de plus en plus tributaires de la KLA.

Afghanistan : Dans les années 50, sous le règne du roi Mohammed Zahir Shah qui était monté sur le trône en 1933, le pays avançait peu à peu sur le chemin de la modernisation. Le développement de l’Afghanistan a toujours dépendu de la construction, jamais terminée, d’un vaste complexe hydroélectrique au centre du pays. Le roi fut déposé en 1973. Vers 1978, on vit émerger le régime progressiste de Noor Mohammed Taraki, poète et romancier pro-marxiste aux talents très particuliers. Taraki légalisa les syndicats, instaura un salaire minimal, soutint le logement, les services publics de santé et d’assainissement. Il encouragea des améliorations au statut des femmes et essaya d’éradiquer la culture du pavot qui faisait de son pays le premier producteur mondial d’héroïne. Il effaça également les dettes des agriculteurs, y compris des métayers, et entama des réformes agraires pour briser la mainmise des propriétaires absents et des latifundistes. Taraki toucha donc aux intérêts féodaux, très puissants dans le pays. Brzezinski, qui pensait que Taraki était un pion des Soviétiques, se vanta plus tard auprès du Nouvel Observateur qu’en 1979, des équipes de déstabilisation étasuniennes avaient lancé une opération clandestine contre Taraki en jouant principalement la carte de l’intégrisme islamique. Cela fut suivi en septembre 1979 d’un coup d’État soutenu par les États-Unis et fomenté par Hafizulla Amin, agent de la CIA, qui exécuta Taraki et annula ses réformes au nom de l’instauration d’un État islamique au service des propriétaires terriens féodaux. Les mesures réactionnaires d’Amin provoquèrent un retour de flamme contre lui et il fut renversé à son tour 2 mois plus tard. Face aux assauts répétés des moujhahidin « pavot-culteurs » de Brzezinski, les Soviétiques envahirent l’Afghanistan à Noël 1979. Dans les différentes phases de la guerre d’Afghanistan qui suivit, la CIA ne cessa jamais de soutenir les factions les plus incultes, les plus réactionnaires et les plus favorables à la culture de l’opium, en particulier celle de leur favori : Gülbuddin Hekmatyar.

La CIA recherchait des forces d’une négativité absolue qui s’isolent elles-mêmes, incapables de s’entendre avec l’Iran ni avec quiconque. Au cours des 10 années de guerre qui suivirent (décembre 1979-février 1989), l’Afghanistan fut économiquement et démographiquement anéanti. La 2e génération des moudjahidin de Brzezinski (étudiants islamiques intégristes ou talibans) prit le pouvoir en 1994. Comme Pol Pot au Cambodge à la suite des bombardements destructeurs de Kissinger dans les années 1970, les talibans instaurèrent une régression inqualifiable vers la barbarie. Mais tout comme Kissinger et G.H.W. Bush avaient soutenu Pol Pot, l’administration Bush trouva de nombreuses manières de soutenir les talibans qui étaient très bien vus en raison de leur incapacité à s’allier à l’Iran ou à la moindre république ex-soviétique d’Asie centrale. Comme le souligne Michael Parenti, en 1999, les salaires de l’ensemble du gouvernement talibans étaient payés par les contribuables américains (Parenti, p. 65). Sous Bush, ce soutien devint encore plus explicite : les lobbyistes d’Unocal proposèrent aux talibans un marché en vue de construire leur oléoduc vers l’Asie centrale. Au cours de cette phase, Kissinger, le néo-conservateur Zalmay Khalilzad, le fonctionnaire antiterroriste du Département d’État à la retraite Robert Oakly et Leila Helms (fille de l’ancien directeur de la CIA) menèrent des efforts de lobbying couronnés de succès au profit d’Unocal.

Le but du jeu était que les talibans ne figurent pas sur la liste des terroristes du Département d’État, ce qui aurait bloqué la construction de l’oléoduc. Au cours du premier printemps de son mandat, Bush offrit une importante subvention aux talibans. Cela poussa le chroniqueur Robert Scheer à faire observer : « Mettez vos filles et vos femmes en esclavage, accueillez des terroristes anti-américains, détruisez tout vestige de civilisation dans votre pays et l’administration Bush vous aimera de tout son cœur. Tel est le message que comporte le cadeau récent de 43 millions de dollars fait aux dirigeants talibans d’Afghanistan. Ce cadeau… place les États-Unis en première place dans la liste des sponsors des talibans » (« Le pacte faustien de Bush avec les talibans », Los Angeles Times, 22 mai 2001).

La Palestine : À la suite de l’occupation par Israël de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï en juin 1967, les Israéliens se retrouvèrent avec quelque 2 millions de Palestiniens à gouverner. Le système des Nations Unies interdit d’annexer des territoires conquis militairement sans l’aval du Conseil de sécurité, aval qui, en l’occurrence, fut refusé. Au contraire, le Conseil de sécurité vota la résolution 242 demandant à Israël de se retirer jusqu’aux frontières internationalement reconnues de juin 1967. Pendant la course à la guerre d’Irak, les porte parole de Bush accusèrent l’Irak d’avoir violé quelque 17 résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, oubliant fort à propos qu’Israël était le champion en la matière puisque depuis 1967, ce pays viole régulièrement pas moins de 30 résolutions sur les territoires occupés. Mais les États-Unis n’ont jamais menacé d’appliquer la force pour obliger Israël à les appliquer. En Palestine, l’occupation israélienne fut opprimante et humiliante ; bientôt, la résistance s’organisa avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Son chef était Yasser Arafat, un nationaliste laïc plus ou moins de mouvance nassérienne. Comme l’OLP n’avait presque pas d’armes et que la présence de l’armée israélienne était dominante, les Palestiniens se mirent à faire ce que les Juifs avaient fait entre 1945 et 1948 contre l’occupation britannique sur le même territoire : ils lancèrent une guérilla, aussitôt qualifiée de terrorisme par les occupants. Israël refusa toujours de reconnaître l’existence du peuple palestinien. La preuve du contraire ne tarda pas. Dès le début, le Mossad s’employa activement à perpétrer des actes de provocation en cherchant à les faire attribuer à l’OLP et à ses partisans. C’est pourquoi on est en droit de douter de la paternité des détournements d’avions et de l’attaque commise lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972. Plus ces attentats étaient horribles, plus l’opinion publique condamnait l’OLP. Il ne fait pas de doute que le Mossad contrôlait une partie du comité central de l’organisation connue sous le nom d’Abou Nidal d’après le nom de guerre de son chef Sabri al-Banna. En 1978-1979, l’organisation connue sous le nom de Hamas vit le jour dans les territoires occupés, juste après le commencement de l’Intifada. Le Hamas combina un fort engagement dans les services sociaux de voisinage avec le refus de négocier avec Israël et la revendication d’une solution militaire qui n’allait pas manquer d’être taxée de terrorisme. Il est intéressant de noter que l’un des principaux sponsors du Hamas était Ariel Sharon, ancien général, à l’époque membre du cabinet ministériel.

Ces faits sont largement admis : l’ambassadeur étasunien en Israël Daniel Kurtzer, Juif pratiquant, déclara à la fin de l’année 2002 que le Hamas était né « avec le soutien tacite d’Israël » parce que, vers la fin des années 80, « Israël avait cru qu’il était préférable que les gens se tournent vers la religion plutôt que vers une cause nationaliste » (Ha’aretz, 21 décembre 2001). À peu près au même moment, en Israël, lors d’un débat acrimonieux au cabinet, le député extrémiste à la Knesset Silva Shalom déclarait : « Entre le Hamas et Arafat, je choisis le Hamas… Arafat est un terroriste déguisé en diplomate alors qu’on peut frapper impitoyablement le Hamas » (Ha’aretz, 4 décembre 2001). Là-dessus, Shimon Peres et les autres ministres travaillistes quittèrent la salle. Arafat fit connaître son propre point de vue : « Le Hamas est une création d’Israël qui, à l’époque du Premier ministre Shamir, lui a donné de l’argent et lui a offert plus de 700 institutions dont des écoles, des universités et des mosquées. Même Rabin [Premier ministre d’Israël] a fini par l’admettre quand je l’en ai accusé en présence de Moubarak » (Corriere della Sera, 11 décembre 2001). Avec une arrogance incroyable, les États-Unis déclarèrent qu’Arafat n’était pas un partenaire de négociation acceptable. Cela revenait à choisir effectivement le Hamas (ou pire), ce qui représentait un acte de démence incommensurable pour Israël et pour les États-Unis eux-mêmes.

La liste pourrait s’allonger indéfiniment. Au Bangladesh, Kissinger persécuta Sheikh Mujibour Rahman, de la Ligue Awami, principale force nationaliste après l’indépendance au début des années 1970. Au Liban, Kissinger fit son possible pour détruire la constitution multi-religieuse de 1947 et provoquer une guerre civile. Plus tard, quand le général Aoun, Chrétien maronite mais surtout nationaliste libanais, tenta de sauver l’indépendance de son pays, il fut saboté par les États-Unis.

Le revers de la médaille est le traitement brutal infligé aux Européens désireux de conclure des transactions de développement avec les d’États arabes, bien évidemment en vue d’avantages mutuels. L’élimination d’Enrico Mattei, de la compagnie pétrolière nationale italienne ENI, est un exemple bien connu de cette politique. Le banquier allemand Jürgen Ponto voulait financer des projets de développement dans le monde arabe et en Afrique ; il fut liquidé en 1977 par la bande Baader-Meinhof, qui servait évidemment de couverture à la CIA et au MI-6. 

Le général de Gaulle survécut à une trentaine de tentatives d’assassinat, dues à des motivations multiples, mais parmi lesquelles figurait en bonne place la diplomatie pro-arabe du gouvernement français.

Vu la persécution implacable des chefs nationalistes arabes par les États-Unis et par l’OTAN, cette lignée a presque totalement disparu de la scène. Devant le choix restreint offert par les monarchies réactionnaires, telles que celle des Saoud, les dictatures répressives dans le genre de celle d’Hafez el Assad, ou les expériences d’islamisme intégriste, il n’est pas surprenant que beaucoup de jeunes Arabes choisissent l’islamisme. Si cela ne plaît pas aux puissances occidentales, il faut leur rappeler que ce sont elles qui ont causé, par leur arrogance impérialiste, la quasi-extinction du nationalisme progressiste.

Comme je l’ai dit en 1994 dans mon discours à la Conférence inter-religieuse à Khartoum (Soudan), le christianisme repose sur deux grands commandements : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même. L’amour de Dieu est une question de foi, et il peut s’avérer impossible de s’entendre sur les détails de ce précepte. En revanche, un accord est éminemment possible sur la deuxième partie de la proposition : la règle d’or de l’amour du prochain. Dans le monde actuel, aimer son prochain se traduit par des bonnes œuvres sous la forme de projets de développement économique et infra-structurel à grande échelle, dans le but de mener à bien tout ce qui n’a pas encore abouti depuis la fin de la 2e guerre mondiale : assurer l’intégralité du progrès scientifique, technique et économique des anciennes colonies du Tiers-monde. Là-dessus, la charité chrétienne rejoint la solidarité sociale musulmane, la bienveillance confucéenne, les impératifs semblables du Bouddhisme et de l’Hindouisme ainsi que la bonne volonté des citoyens laïcs.

Il n’y a pas si longtemps, l’ONU célébrait les Décennies du Développement, organisait de nombreuses conférences destinées à échanger du pétrole contre du savoir-faire technologique et engageait des efforts internationaux connexes pour promouvoir le développement économique dans
le monde. Aujourd’hui, tous ces efforts ont disparu. La seule chose qui reste est la mondialisation, qui est en train de détruire les mondes arabe et islamique tout comme elle détruit le reste de la planète. Les penseurs au cerveau dérangé tels que Huntington, Brzezinski ou Kissinger s’imaginent que leur géopolitique rudimentaire défend intelligemment, et même subtilement, les intérêts impérialistes des États-Unis. En réalité, leur politique est suicidaire. Si l’on voulait dresser la liste des politiques qui ont été bénéfiques pour les États-Unis dans le passé, on obtiendrait ceci :

La Doctrine Monroe : pour que les États-Unis s’imposent comme le soutien au droit des petits pays à disposer librement des espaces marins et comme des opposants à la colonisation européenne.

La Charte Atlantique de 1941 : pour proposer que les 4 libertés (liberté de parole, liberté de culte, droit de vivre sans peur et droit d’être protégé du besoin) constituent la base du monde d’après-guerre.

Les accords de Bretton Woods de 1944-1971 : pour appliquer les méthodes du New Deal à l’instauration du plus grand développement économique jamais connu dans le monde.

Le Plan Marshall de 1947 : pour fournir un modèle de reconstruction à l’Europe ravagée par la guerre et empêcher la résurgence d’une dépression économique aux États-Unis.

La réaction des États-Unis à la crise de Suez en 1956 : pour répudier la domination impérialiste sur le Proche-Orient et plaider en faveur d’un traitement équitable des Arabes.

Ces politiques ont largement contribué à accorder aux États-Unis une position dominante dans le monde au cours du 3e quart du XXe siècle. Les néo-conservateurs d’aujourd’hui et leurs compagnons de voyage sont structurellement et caractériellement incapables de proposer quoi que ce soit d’aussi efficace. Il faut une équipe dirigeante nouvelle dans la foulée du réalignement des partis attendu aux États-Unis. Bien sûr, ces politiques devront s’accompagner de la création d’un d’État palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et à Gaza, rendu viable par un programme général de développement économique dont bénéficieraient tous les d’États de la région, Israël compris.

D’ici là, les États-Unis doivent abandonner leur hypocrisie en matière de terrorisme : la politique israélienne d’assassinats ciblés d’opposants, sans procès ni jugement, est l’essence même du terrorisme parrainé par l’État, et cela restera vrai même si cette politique est avalisée par Cheney. Les États-Unis ont fourni à Israël pour 70 milliards de dollars d’armes, dont des F-16 et des missiles qui servent à tuer des civils palestiniens en violation directe du droit étasunien. Toute cette aide américaine devrait plutôt servir de moyen de pression pour faire accepter à Israël la solution des deux États. Ces démarches seraient éminemment utiles pour paralyser le recrutement de terroristes.

Webster G. Tarpley, La Terreur Fabriquée, Made in USA


La Terreur Fabriquée, Made in USA

Liste des condamnations et mises en examen du PS, de l'UMP et du FN


Liste des condamnations et mises en examen du PS 

Anne Hidalgo condamnée en 2012 à 40 000 € d'amende pour infraction à la législation sur la durée du travail.

Bernard Granier condamné en 2011 pour corruption.

Bertrand Delanöe condamné en 2010 pour atteinte au droit du travail.

Catherine Trautmann condamnée en 1999 pour diffamation.

Christian Bourquin condamné en 2012 pour délit de favoritisme.

Claude Pradille condamné en 1995 pour corruption.

Edmond Hervé condamné en 1999 pour manquement à une obligation de sécurité dans l'affaire du sang contaminé.

Elie Pigmal condamné en 2012 pour délit de favoritisme.

François Bernardini condamné en 2001 pour ingérence, détournement de fonds publics, abus de confiance et abus de biens sociaux.

François Xavier Bordeaux condamné en 2011 pour abus de faiblesse
Georges Frêche (ex PS) condamné régulièrement en fin de carrière pour de multiples dérapages verbaux.

Harlem Desir condamné en 1998 pour recel d'abus de confiance.

Henri Emmanuelli condamné en 1997 pour trafic d'influence.

Jack Lang condamné en 2008 pour rupture de contrat.

Jack Mellick condamné en 1997 dans l'affaire OM-VA pour faux témoignage.

Jeanine Ecochard condamnée en 1998 dans l'affaire Urba(financement occulte du PS).

Jean-Christophe Cambadélis condamné en 2006 pour l'affaire de la MNEF.

Jean-François Noyes mis en examen en 2012 dans le cadre de l'Affaire Guérini pour association de malfaiteurs en vue de trafic d'influence et recel de trafic d'influence.

Jean-Marc Ayrault condamné en 1997 pour délit de favoritisme.


Jean-Marie Le Chevallier condamné en 2003 pour subordination de témoin.

Jean-Noel Guérini mis en examen en 2011 pour prise illégale d'intérêt et trafic d'influence.

Jean-Paul Huchon condamné en 2007 pour prise illégale d'intérêt et en 2011 par le Conseil d'Etat.

Jean-Pierre Balduyck condamné en 2005 pour favoritisme a fait appel de sa condamnation.

Jean-Pierre Destrade condamné en 2005 pour escroquerie et trafic d'influence.

Khadija Aram (ex PS) condamnée en 2011 pour trafic d'influence et abus de confiance.

Line Cohen Solal condamnée en 2011 dans la même affaire que celle touchant Pierre Mauroy.

Malek Boutih condamné en 2006 pour diffamation.

Michel Delebarre condamné en 2005 dans l'Affaire des Ecoutes Téléphoniques.

Michel Laignel condamné en 2006 pour faux, usage de faux, délit de favoritisme, prise illégale d'intérêt, et détournement de fonds.

Michel Pezet condamné en 1998 pour recel de fonds utilisés [pour un financement politique] en dehors de tout enrichissement personnel.

Mohamed Abdi condamné en 2007 pour escroquerie.   

Monique Delessard condamné en 2010 pour mariage illégal.

Olivier Spithakis condamné en 2005 dans l'affaire de la MNEF. 

Patrick Sève mis en examen en 2011 pour octroie injustifié de marchés publics et soustraction de fonds publics. 

Pascal Buchet reconnu coupable en 2012 de harcèlement moral après le suicide d'une de ses collaboratrice.

Philippe Sanmarco condamné en 1997 pour complicité de trafic d'influence dans l'affaire du financement occulte du PS, l'Affaire Urba. 

Pierre Mauroy condamné en 2011 pour emploi fictif. 

Pierre Moscovici condamné en 2001 pour atteinte au droit à l'image.

René Teulade condamné en juin 2011 pour abus de confiance. 

Robert Gaïa condamné en 2002 pour favoritisme. 

Ségolène Royal condamnée en 2008 pour licenciements abusifs.  

Serge Andréoni mis en examen en 2011 pour complicité de trafic d'influence dans le cas de l'affaire Guérini.

Sylvie Andrieux mise en examen en 2010 pour complicité de tentative d'escroquerie et de détournements de fonds publics dans l'affaire du financement présumés à hauteur de 700 000 € d'associations présumées fictives.

Yacine Chaouat condamné en 2011 en appel pour violences conjugales

Cette liste est non exhaustive. Nous la tiendrons à jour en fonction de l'actualité judiciaire. Merci de nous faire part d'éventuels ajouts. Nous tenons également à mettre tout particulièrement en garde le PS d'être extrêmement vigilant car il vous faudra être exemplaire. Votre pouvoir est aujourd'hui considérable, faites-en bon usage ... Nous ne vous lâcherons pas non plus, c'est un devoir citoyen.

D'autres listes sont à venir. Suite au prochain N°...


UMP 

Alain Agostini (UMP) 2008, condamné pour proxénétisme aggravé en bande organisée.

Alain Carignon (UMP) 1999, condamné pour corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins.

Alain Ferrand (UMP) 2006, condamné pour faux et usage de faux. 1998, condamné pour prises illégales d’intérêts et condamné pour fraude fiscale.

Alain Juppé (UMP) 2007, condamné pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux, et prise illégale d’intérêt.

Alain Tuduri (UMP) 2009-2010, condamné pour discrimination raciale, pour avoir préempté les biens immobiliers que voulait acheter des personnes d’origines étrangères dans sa commune.

Axel Poniatowski (UMP) 2010, condamné pour diffamation.

Brice Hortefeux (UMP) 2010, condamné pour atteinte à la présomption d’innocence. Il a également été condamné pour injure non publique envers un groupe de personnes à raison de leur origine. Le Parquet Général a requis sa relaxe, la décision a été mise en délibéré au 15 septembre.

Brigitte Barèges (UMP) 2011, condamnée pour refus de mariage.

Bruno Sandras (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Charles Fabre (UMP) 2010, mis en examen pour favoritisme.

Charles Pasqua (UMP) 2009 à 2010, condamné pour trafic d’influence, pour favoritisme, pour faux, financement illégal de campagne et abus de confiance. Il est cité dans l’affaire de recel d’abus de biens sociaux pour l’association France Afrique Orient. Il également mentionné dans l’affaire du financement occulte du ministère de l’Intérieur et de l’Union des groupements d’achats publics.

Christian Vanneste (UMP) 2006 et 2007, condamné pour propos homophobes, condamnation confirmée par la Cour d’Appel puis annulée par la Cour de Cassation. Il avait déclaré l’homosexualité inférieure à l’hétérosexualité et que l’homosexualité était une menace pour l’humanité.

Claude Polony (UMP) 2001-2009, reconnu coupable de prise illégale d’intérêt, favoritisme et détournements de fonds.

Daniel Simonpieri (FN puis UMP), condamné pour favoritisme, fausses factures et emploi fictif. Il avait déjà été condamné pour harcèlement moral.

Damien Meslot (UMP) 2010, condamné pour outrage à magistrat, mis en examen pour atteinte ou tentative d´atteinte à la sincérité d´un scrutin.

Denis Gautier-Sauvagnac (UMP) 2008, mis en examen pour blanchiment d’argent.

Denis Jacquat (UMP) 2011, condamné pour abus de confiance et infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales.

Didier Schuller (RPR-UMP) 1994, il s’enfuit aux Bahamas après la révélation d’une tentative de déstabilisation du juge Éric Halphen puis il continue sa cavale en Dominique Républicaine où il bénéficie d’une protection diplomatique, avant de revenir en France. 2005, condamné pour financement illégal de sa campagne. 2007, condamné pour avoir fait financer de façon occulte des activités politiques.

Dominique Paillé (UMP) 2004, condamné pour abus de confiance.

Frédéric Chazal (UMP) 2010, condamné pour diffamation.

Gaston Flosse (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Georges Tron (UMP) 2011, mis en examen pour harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol.

Gérard Dezempte (UMP) 2006, condamné pour discrimination.


Gérard Larrat (UMP) 2011, condamné pour constitution de partie civile abusive ou dilatoire dans le but de nuire à son adversaire socialiste. 2011, mis en examen pour complicité d’atteinte à la sincérité du scrutin, complicité de faux administratif et usage et complicité de manœuvre frauduleuse tendant à l’exercice irrégulier du vote par procuration, son élection a été annulée.

Gilles Forray (UMP) 2006, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Guy Drut (UMP) 2005, condamné pour avoir bénéficié d’un emploi fictif.Guy Wildenstein (UMP) 2011, mis en examen pour recel d’abus de confiance.

Henry Chabert (UMP) 2002, condamné pour recel d’abus de biens sociaux.

Jacques Blanc (UMP) 2009, mis en examen pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêt.

Jacques Masdeu-Arus (UMP) 2006 à 2009, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Jacques Myard (UMP) 2009, condamné pour diffamation.

Jean Reynaud (UMP) 2004, condamné pour prise illégale d’intérêt. 2006, condamné pour harcèlement moral et dégradation des conditions de travail.

Jean Tiberi (UMP) 2009, condamné pour occupation illégale des locaux de sa permanence et fraude aux électeurs.

Jean-Louis Garnier (UMP) 2011, condamné pour coups et blessures.

Jean-Louis Masson (UMP) 1997, condamné pour avoir financé la campagne d’un concurrent afin d’affaiblir sa rivale à droite.

Jean-Paul Alduy (UMP) 2008, son élection est annulée pour fraude.

Jean-Paul Fournier (UMP) 2009 à 2010, condamné pour prise illégale d’intérêt.

Joëlle Ceccaldi-Raynaud condamnée (UMP) 2006, condamnée pour diffamation et complicité de diffamation.

Joëlle Ferrand (UMP) 2010, condamnée pour prise illégale d’intérêt et malversations.

Laurence Spicher-Bernier (UMP) 2010 à 2011, condamnée pour exercice illégal de la profession d’avocat et escroquerie.

Lionel Cressiot (UMP) 2011, mis en examen pour injures et diffamation.

Lucette Michaux-Chevry (UMP) 2002, condamnée pour favoritisme dans l’attribution de marchés publics.

Manuel Aeschlimann (UMP) 2009, condamné pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public.

Marie-Jeanne Bozzi (UMP) 2002, condamnée pour proxénétisme aggravé, association de malfaiteurs et dissimulation de travail clandestin. 2007, condamnée pour soustraction au paiement de l’impôt, omission de déclaration et fraude fiscale. 2009, mise en examen pour association de malfaiteurs en vue de la commission d’un homicide en bande organisée.

Maurice Gutman (UMP) 2010, condamné pour proposition sexuelle à une mineure de 12 ans.

Michel Buillard (UMP) 2011, condamné pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.

Michel Habig (UMP) 2006, condamné pour avoir fait incendier 14 caravanes appartenant à des Roms installées sur un terrain municipal.

Nicolas Bazire (UMP) 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.

Olivier Deleu (UMP) 2011, mis en examen pour injures et diffamation.Olivier Rey (UMP) 2008, condamné pour violences, menaces et dégradation grave du bien d’autrui à raison de la religion.

Pascal Buchet (UMP) 2007-2011, condamné pour harcèlement moral ayant mené au suicide.

Patrick Balkany (UMP) 2003, condamné pour injure publique et pour diffamation. 1999, condamné pour avoir rémunéré aux frais du contribuable trois personnes désignées comme des employés municipaux mais qui ne s’occupaient que de son appartement de Levallois-Perret et de sa résidence secondaire près de Giverny.

Philippe Brun (UMP) 2011, condamné pour fraudes et multiples abus de biens sociaux.

Pierre Bédier (UMP) 2009, condamné pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.

Philippe Pemezec (UMP) 2010, condamné pour injures. 2007, condamné pour irrégularités lors de sa campagne, son élection sera annulée.

Renaud Donnedieu de Vabres (UMP) 2004, condamné pour blanchiment d’argent. 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.
René Vestri (UMP) 2009, condamné pour travail dissimulé. 2010, mis en examen pour blanchiment à titre habituel et en bande organisée, trafic d’influence et association de malfaiteurs.

Richard Cazenave (UMP) 1999, condamné pour abus de biens sociaux. 2004, condamné pour recel et complicité d’abus de biens sociaux.

Serge Dassault (UMP) 1998, condamné pour corruption. 2010, condamné pour procédure abusive. 2009, condamné pour avoir acheté des voix lors des municipales.

Thérèse Aillaud (UMP) 2002, condamnée pour détournement de fonds publics.

Thierry Gaubert (proche de l’UMP, collaborateur de Sarközy) 2008, mis en examen pour abus de biens sociaux et escroquerie. 2011, mis en examen dans le cadre de l’affaire Karachi.

Thierry Leprince (UMP) 2007, condamné pour viol sur une mineure de 12 ans.

Vincent Toni (UMP) 2008 et 2011, condamné pour corruption passive.

Xavier Dugoin (UMP) 1997, condamné pour trafic d’alcool, salaires fictifs et corruption. 1999 à 2000, condamné pour abus de confiance, détournement de fonds publics, falsification de documents administratifs et prise illégale d’intérêt. 2001, mis en examen dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs du conseil général de l’Essonne, cette procédure sera annulée pour vice de forme.

2010, un cadre de l’UMP dont le nom n’a pas été diffusé a été mis en examen pour vol de carte bancaire d’un ancien dirigeant et pour le piratage, lors de la guerre interne à l’UMP 31, de l’ordinateur de l’ex-présidente Christine de Veyrac. Les policiers ont retrouvé des objets acquis frauduleusement au domicile du jeune homme. L’UMP condamnée pour atteinte au droit à l’image avec son LipDub en diffusant pour le clore la photo d’une jeune femme n’y ayant pas consenti.

L’UMP, à l’origine de la loi Hadopi, condamnée pour piratage d’une musique de MGMT utilisée lors de leurs meetings et pour illustrer plusieurs vidéos diffusées sur Youtube.

André Santini avait été mis en examen le 30 mai 2006 pour «prise illégale d'intérêt», «faux et usage de faux» et «détournement de fonds publics».

Eric Woerth mis en examen jeudi 9 février 2012, cette fois pour "recel" dans l'enquête sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, a déclaré son avocat.


Front National 

Voici la liste non-exhaustive des condamnations de membres du Front National. [...]

Nous remercions toutes les personnes qui ont effectuées ce travail et relayons donc ces informations sur No Pasaran FM, comme nous l’avons fait pour les membres UMP et PS. [...]

Le Front National 1992-1996, condamné pour avoir vendu une investiture.

Le Front National 2002, condamné pour avoir utilisé de manière dévalorisante l’image d’une personne.

Le Front National 2002, condamné pour avoir utilisé sur son site les clichés protégés de l’AFP.

Le Front National 2008, condamné pour avoir utilisé sans autorisation, en la détournant, la célèbre photo du « Che au béret et à l'étoile ».

Le Front National 2007-2009, condamné à rembourser plus de 6,3 millions d'euros de dettes majorées de près de 600 000 euros d'intérêts à Fernand Le Rachinel.

Le Front National 2009, condamné à détruire ses tracts.

Le Front National 2010, condamné à retirer ses affiches litigieuses.

1995, trois colleurs d’affiches du Front National ont été condamnés pour le meurtre d’Ibrahim Ali-Abdallah.

2004, un membre du Front National dont l’identité n’a pas été révélée a été mis en examen et écroué pour la profanation de 127 tombes du cimetière juif de Herrlisheim.

2007, un membre du Front National dont l’identité n’a pas été révélée a été mis en examen pour l’assassinat de Karim Zaiter, un pilote de quad, la veille de Noël, puis incarcéré. Il affirme avoir tiré au hasard sur un des engins qui tournaient sur le square sans vouloir tuer.

2009, quatre membres du Front National dont les noms n’ont pas été révélés ont été condamnés pour coups et blessures après avoir attaqué un homme noir une fois le repas patriotique organisé par le FN terminé.

Alexandre Gabriac (FN) 2007, mis en examen pour ses liens étroits avec un commando d'extrême-droite ayant tenté de cambrioler un stand de tir à Saint-Andéol-le-Château, dont l'aventure s'est terminée par le meurtre du Gendarme Ambrosse. 2009, condamné pour apologie de crime contre l'humanité, injures à caractère raciste et violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours

Alexandre Simonnot (FN) 2006-2010, condamné pour avoir détruit un préservatif géant à l'occasion de la journée mondiale contre le Sida.

Antoinette Martinet (FN) 1997 à 1998, condamnée pour provocation à la haine, à la violence et à la discrimination.

Bruno Gollnisch (FN) 2004-2007, condamné en première instance et par le Conseil d'État pour contestation de l'existence de crime contre l'humanité (négationnisme), la Cour de Cassation va pourtant casser sans renvoi l'arrêt de la cour d'appel. 2008-aujourd’hui, poursuivi en justice pour incitation à la haine raciale.

Bruno Mégret (Fondateur du MNR et membre du FN) 1998, condamné pour avoir tenu des propos sur l’inégalité des races. 2002-2002, condamné pour avoir envoyé aux frais de la commune de Vitrolles plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer sa candidature pour l'élection présidentielle. 2006, condamné pour détournement de fonds.

Calude Jaffres (FN) 1997, condamné pour usurpation de fonction.

Catherine Mégret (FN) 1998 et sa Mairie de Vitrolles furent condamnés pour discrimination et incitation à la discrimination. 2002, condamnée pour avoir envoyé aux frais de la commune de Vitrolles plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer la candidature de son époux pour l'élection présidentielle. 2006, condamnée avec son mari pour détournement de fonds.

Cédric Bégin (FN) 1999-2002, condamné pour détention sans autorisation de munitions et d'armes, condamné pour incitation à la haine raciale.

Christophe Klein (FN) 1999-2002, condamné pour provocation à la discrimination raciale.

Claude Jaffrès (FN) 1997, condamné pour abus d’autorité et usurpation de fonction.

Daniel Simonpieri (FN puis UMP), condamné pour favoritisme, fausses factures et emploi fictif. Condamné pour harcèlement moral.

Denis Monteillet (FN) 1995, condamné pour avoir inscrit plusieurs personnes de son voisinage sur la liste présentée par son parti au municipales sans les avoir prévenues. Le Conseil d’Etat a annulé les élections des conseillers municipaux FN pour « liste irrégulière ».

Emilien Bonnal (FN) 1985, ex-candidat FN aux cantonales et municipales, a été reconnu coupable de meurtre, alors qu’il collait des affiches pour le FN, pour avoir tué Abdallah Moktari, 23 ans ; qui l’avait insulté. 8 ans de prison.

Francis Watez (FN) 1995, condamné pour incitation à la discrimination raciale pour avoir collé des affiches proclamant : "Musulmans, Barbaresques, Algériens, terroristes ou non, tous dehors" et "Refuser l’intégration de ces sauvages est un devoir national". (2 ans d’inéligibilité et 50 000 F d’amende).

François Nicolas-Schmitt (FN) 1997, condamné pour détournement de fonds.

Gilles Lacroix (FN) 1997-1997, condamné pour complicité de violence en réunion, avec arme et préméditation et pour complicité de destruction de biens.

Georges Theil (FN) 2001, condamné pour contestation de crimes contre l'Humanité. 2004-2006, de nouveau condamné pour contestation de crimes contre l’humanité.

Guy Cannie (FN) 2009-2011, condamné pour escroquerie en bande organisée.

Jacky Codvelle (FN) 1990, condamné pour avoir mis le feu à la voiture du député du Rhône et maire PS de la ville, Jean Jacques Queyranne pour fêter le 14 juillet.

Jacques Bompard (FN) 2008-2010, mis en examen pour prise illégale d’intérêt.

Jacques Coutela (FN) 2011, mis en examen pour incitation à la haine raciale suite à son apologie d’Anders Behring Breivik, auteur des attentats d’Oslo.

Jean Holtzer (FN) 1990, ex-candidat FN aux cantonales a été reconnu coupable de vol à main armé pour avoir braqué une banque (8 ans fermes). Cet ancien avocat général avait un jour réclamé la peine de mort pour une histoire identique.

Jean-Claude Poulet (FN) 1992, condamné pour avoir battu sa femme pendant quinze ans pour "la stimuler au travail... Il fallait que je la stimule assez fréquemment"

Jean-Marc Maurice (FN) 2004 à 2009- 2010 à 2011, 6 condamnations. Condamné pour outrage à agent dépositaire de l'autorité publique, vol, escroquerie, banqueroute, travail dissimulé et non déclaré, abus de bien sociaux.

Jean-Marie Le Chevallier (FN), condamné pour subornation de témoin dans l'affaire du meurtre de son directeur de cabinet.

Jean-Yves Douissard (FN) 1999-2002, condamné pour incitation à la haine raciale.

Jean-Yves Le Gallou (FN) 1991-1998, condamné pour provocation à la haine raciale.

Joël Klein (FN) 1998, condamné pour coups et blessures sur un Nord-Africain.

Laurent Mirabeau (financier de JM LePen) 1994, condamné pour escroquerie et exercice illégal de la profession de banquier.

Louis Aliot (FN) 2008, condamné pour diffamation.

Louis de Noëll (FN) 1997, condamné pour détournement de fond. Il avait utilisé de l’argent de la société dont il est le gérant pour s’acheter un appartement à Paris, un autre à Perpignan et une villa sur la mer. 1 an avec sursis et 50000F d’amende.

Marc Georges (FN) 1995, condamné pour avoir blessé par balle un jeune homme.

Marc Lyoen (FN) 1997, condamné pour avoir employé des clandestins. 2008 : Candidat régulier du F.N condamné cette fois pour fraude au RSA. L'ancien dirigeant départemental du FN devra payer une amende de 500 euros et rembourser 15 000 euros au Conseil Général de Maine et Loire.

Marcel Mazières (FN) 1995, condamné pour avoir envoyé à un professeur de philosophie une lettre anonyme injurieuse. Extrait : « Vous transformez nos classes en goulag politique, votre aspect physique est disgracieux et, apprenant que vous êtes homo, cela est risible ».

Marine Le Pen (FN) 2008, condamnée pour diffamation.

Pascal-Bernard de Leersnyder (FN) 1991, condamné pour actes de torture sur un enfant de cinq ans ; reconnu coupable de violence sur mineur pour avoir appris l’allemand au fils de sa compagne à coup de poing (jusqu’au sang) et pour lui avoir plongé la tête dans les WC ( "Il n’était pas digne de la salle de bains" ). 13 mois de prison dont 10 fermes.

Patrick Bassot (FN) élu dans le Vaucluse 2012, a été condamné à 1.000 euros d’amende pour « incitation à la discrimination, à la haine et à la violence à l’encontre des immigrés ».

Patrick Binder (FN) 2010-2011, condamné pour injure publique et provocation à la haine raciale. 2004-2005, condamné pour injures racistes en public.

Philippe Bernard (FN) 2004-2008, mis en examen pour faux et falsification, abus de confiance et escroquerie.

Philippe Viard (FN) 1998, mis en examen et probablement condamné depuis pour discrimination en raison de l'origine, de l'appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation ou une religion non déterminée. Condamné pour injures et pour délit de fuite après avoir renversé un enfant.

Pierre Van Dorpe (FN) 1989, condamné pour avoir tiré à l’aide de son fusil à pompe sur un groupe de jeunes d’origines maghrébine en blessant au dos l’un d’eux parce qu’il faisait trop de bruit. Le FN lui paye ses 15 000F de caution. 15 mois avec sursis.

Raynald Liekens (FN) 1994, condamné pour le meurtre d’une juive. Il a déclaré : « Elle était plus gentille avec moi que personne ne l’avait été jusque-là. Mais, quand j’ai appris qu’elle était juive, j’ai décidé de la tuer car les juifs sont les ennemis de la race blanche ».

Richard Jacob (FN) 2010-2011, condamné pour outrage et rébellion.

Roger Fabregues (FN) 1996, condamné pour trafic de drogues. Il avait profité d’un voyage au Maroc pour importer du haschisch (2 ans de prison).

Sylvain Ferrua (FN) 1996, condamné pour proxénétisme 1 ans avec sursis et 50000 F d’amende.

Tanguy Deshayes (FN) 2008-2009, mis en examen pour menaces de mort, il a confirmé en être l’auteur. Quelques années auparavant il avait été condamné pour bagarre ainsi que pour port d'arme.

Valls et André (FN), condamnés pour violence avec arme.

Xavier Voute (FN) 1997, condamné pour avoir aspergé de gaz lacrymogène des militants de Ras l'Front (mouvement anti-FN).

Yannick Lecointre (FN) 2010-2011, condamné pour trafic de drogue (transport, détention, acquisition, cession et emploi non autorisés de stupéfiants).

Jean-Marie Le Pen (FN) : reconnu coupable par le tribunal administratif de fraude fiscale (redressement de 1,4 Millions de Francs), reconnu coupable d’apologie de crime de guerre dont la déportation pour l’édition d’un disque sur lequel on peut entendre "un hymne du parti nazi" et "Vive Hitler", reconnu coupable d’antisémitisme insidieux, reconnu coupable de banalisation d’actes jugés constitutifs de crimes contre l’humanité (11/10/1989) pour avoir qualifié les chambres à gaz de "point de détail" de la 2ème guerre mondiale, reconnu coupable de captation d’héritage, 5000F à verser, reconnu coupable d’agression d’un candidate socialiste, 3 mois avec sursis, 20 000F d’amende, 2 ans d’inéligibilité, reconnu coupable d’avoir tenu des propos sur l’inégalité des races avec B.Megret. Condamné à verser 10 000F a L’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) et à publier à ses frais le jugement dans 3 hebdomadaires (30 000F par publication).

Liste de ses condamnations :

1960, condamné pour menaces de mort proférées à l'encontre d'un commissaire de Police.

1964, condamné pour coups et blessures volontaires.

1969, condamné pour coups et blessures volontaires.

1971, condamné pour apologie de crime de guerre.

1986, condamné pour antisémitisme insidieux.

1986, condamné pour apologie de crimes de guerre dont la déportation.

1987, condamné pour provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale.

1991, condamné pour trouble manifestement illicite à l'ordre public.

1991, condamné pour banalisation de crimes contre l'humanité et consentement à l'horrible.

1992, condamné pour diffamation.

1993, condamné pour injure publique.

1995, condamné pour oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer.

1996, condamné pour avoir tenu des propos ayant gravement porté atteinte au président du tribunal d'Auch.

1997, condamné pour avoir injurié l'association Ras l'front (mouvement anti-FN) de « mouvement de tueurs de flics ».

1997, condamné pour avoir injurié le président de SOS-Racisme.

1997, condamné pour banalisation de crimes contre l'humanité et consentement à l’horrible.

1998, condamné pour injures publiques et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions.

1998, condamné pour avoir présenté une tête en carton à l'effigie de Catherine Trautmann.

1998, condamné pour avoir déclaré « Je crois à l'inégalité des races ».

1999, condamné pour incitation à la haine raciale et apologie de crime de guerre.

2002, condamné pour avoir reproduit sans autorisation un reportage de treize photographies prises par l’AFP.

2004, condamné pour provocation à la haine raciale.

2005, condamné pour incitation à la haine raciale.

2008, condamné pour complicité d'apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l'humanité.

Source :
http://www.wikistrike.com/article-liste-des-condamnations-et-mises-en-examen-du-ps-du-parti-de-gauche-des-verts-de-l-ump-et-du-fn-116776009.html#fromTwitter

vendredi, avril 05, 2013

Pour en finir avec Cahuzac et consorts





Un mal français, la corruption des oligarques et des frères la gratouille.


« On ne peut accepter que le peuple français humilié […] ne s’en mêle pas. C’est pourquoi, déclare Mélenchon, je veux faire la proposition que l’on manifeste le jour anniversaire du deuxième tour de la présidentielle, le 5 mai prochain, que l’on fasse une marche citoyenne pour la VIe République, pour que le peuple s’empare par une constituante du grand coup de balai qu’il faut donner pour purifier cette atmosphère politique absolument insupportable ».

Mais le frère Mélenchon, affilié au Grand Orient de France (comme Cahuzac), n’œuvrera jamais à l'instauration de la véritable démocratie. D'ailleurs en France, on ne comprend plus les hommes épris de liberté comme les Bédouins à qui s'adresse ce discours :


La véritable démocratie 

« La démocratie directe, quand elle est mise pratique, est indiscutablement et incontestablement la méthode idéale de gouvernement. Comme une nation, quelque soit sa population, ne peut être rassemblée pour discuter, étudier et décider de sa politique, les sociétés sont détournées de la démocratie directe, qui est demeurée une idée utopique éloignée de la réalité. Elle a été remplacée par de nombreuses théories de gouvernement, telles que les assemblées parlementaires, les coalitions de partis, les référendums. Toutes ont conduit à isoler le peuple de l'activité politique, à usurper sa souveraineté, et à confisquer son pouvoir au profit d'"appareils de gouvernement" successifs et en conflit, qu'ils soient individu, classe, secte, tribu, Parlement ou parti. […]

Puisque l'idée de l'exemplarité de la démocratie directe faisait l'unanimité mais qu'il était impossible de la mettre en pratique et puisque la troisième théorie universelle nous présente une expérience réaliste de la démocratie directe, le problème de la démocratie se trouve donc définitivement résolu dans le monde. Il ne reste plus aux masses qu'à lutter pour abattre toutes les formes dictatoriales
 de gouvernement qui dominent actuellement l'univers et qui sont fallacieusement baptisées démocraties ; du Parlement à la secte, de la tribu à la classe, du système de parti unique au bipartisme ou au multipartisme !

La démocratie n'a qu'une seule forme et une seule théorie. Les différences et les divergences entre les systèmes dits démocratiques sont la preuve qu'ils ne sont pas démocratiques. Le pouvoir du peuple n'a qu'un seul visage et on peut réaliser le pouvoir populaire que d'une seule manière: par les congrès populaires et les comités populaires: "Pas de démocratie sans congrès populaires" et des comités populaires partout.

Premièrement, le peuple se divise en congrès populaires de base. Chaque congrès choisit son secrétariat. L'ensemble de ces secrétariats forment à leur tour des congrès populaires, congrès différents de ceux de la base. Puis l'ensemble des congrès populaires de base choisit des comités administratifs populaires pour remplacer l'administration gouvernementale. Dès lors, tous les
services publics se trouvent dirigés par des comités populaires responsables devant les congrès populaires de base, lesquels leur fixent la politique à suivre et en contrôlent l'exécution.

Les problèmes évoqués par les congrès populaires de base, les comités populaires, les syndicats et les associations professionnelles, prendront leur forme définitive au Congrès Général du Peuple où se retrouveront les groupes exécutifs des congrès populaires, des comités populaires, des unions syndicales ou professionnelles.

Ce qui est débattu par le Congrès Général du Peuple, qui se réunit une fois par an, sera soumis à son tour aux congrès populaires et aux comités populaires, aux syndicats et aux associations. Les comités populaires, responsables devant les congrès populaires de base, commenceront alors de mettre à exécution le programme ainsi élaboré contrairement aux assemblées parlementaires.
Le Congrès Général du Peuple n'est pas un rassemblement de membres d'un parti ou de personnes physiques mais la rencontre des congrès populaires de base, des comités populaires, des syndicats et de toutes les associations professionnelles.

Ainsi la question de "l'appareil de gouvernement" sera résolue et même temps il sera mis fin aux appareils dictatoriaux. Le peuple deviendra "l'appareil de gouvernement" et le problème de la démocratie dans le monde sera définitivement résolu. »

Kadhafi Mouammar, Le Livre Vert.

Télécharger gratuitement Le Livre Vert :

mercredi, avril 03, 2013

Christianisme & bouddhisme



Peu après la Seconde Guerre mondiale et la fin du colonialisme, certains religieux chrétiens prirent conscience de la nécessité d'un rapprochement et d'un échange réciproque entre l'Orient et l'Occident. Un des pionniers en la matière fut le bénédictin français Henri Le Saux (1910-1973) qui, en 1948, débarqua sur le sol indien, non en missionnaire, mais afin de mener la vie renoncée des sannyasin hindous, avec le père Monchamin qui l'avait précédé en Inde. Ils fondèrent un petit ashram, Shantivanam (« la forêt de la paix ») dans le sud de l'Inde. Le père Le Saux y mourut sans être jamais revenu en France.

C'est aussi en Inde que le cistercien américain Thomas Merton (1915-1968) se rendit en 1968, afin de participer à des rencontres inter-monastiques entre moines chrétiens et moines bouddhistes. Entré en 1941 à la Trappe de Gethsemani dans le Kentucky, Merton s'était depuis longtemps senti attiré par les spiritualités orientales. Aux États-Unis, il avait rencontré D. Suzuki, puis échangé avec lui une importance correspondance. En 1968, en Inde, Merton fut reçu par le quatorzième Dalaï-lama, il rencontra Chôgyam Trungpa, puis il étudia auprès d'un lama tibétain avant de se rendre à un grand rassemblement inter-religieux à Bangkok, où il mourut accidentellement. Auteur de nombreux ouvrages de spiritualité, dont le récit de sa conversion intitulé La Nuit privée d'étoiles (traduit en français en 1951), qui connut un très vif succès, Merton a écrit deux livres essentiels sur le Zen et le christianisme Zen, Tao et Nirvana (1970) et Mystique et Zen (1972).

Le jésuite allemand Hugo Lasalle (1898-1990) s'engagea plus directement encore. Arrivé en 1929 à Tokyo pour prendre en charge une petite paroisse catholique, il fut ensuite muté à Hiroshima, où il fut témoin de l'explosion de la bombe atomique en 1945. Il décida alors de se consacrer à la compréhension entre les peuples. Peu après, il rencontra le bouddhisme zen sous la forme de l'école Sambô Kyô dan dont il reçut la transmission. Naturalisé japonais sous le nom d'Enomiya Lasalle, il ouvrit un zendô à Tokyo, où il enseigna et fit pratiquer le zazen, déclarant : « Le catholicisme ouvre ses portes aux autres religions, c'est pourquoi j'ai fait construire un zendô qui sera ouvert à tous. » Depuis lors et jusqu'à sa mort, le père Lasalle a répandu le Zen, particulièrement en Allemagne où il eut de nombreux disciples, dont certains sont devenus des enseignants ; parmi eux, plusieurs religieux, jésuites, dominicains, franciscains ou prêtres séculiers.

Par ailleurs, au Japon, Koun Yamada (1907-1989), disciple laïc et successeur de Hakuun Yasutani à la tête de l'école Sambô Kyôdan, a enseigné le Zen au San' un zendô de Kamakura à de nombreux étrangers. Parmi eux, plusieurs prêtres catholiques furent ensuite autorisés à enseigner, tel le père Willigis Jäger, bénédictin allemand qui, en 1982, a ouvert la Maison Saint-Benoît (Haus St Benedikt) à Würzburg, où sont pratiqués conjointement le zazen et la liturgie chrétienne. À son tour, le père Jâger a donné l'autorisation d'enseigner à plusieurs de ses disciples, eux aussi religieux catholiques, comme le père Billot, bénédictin français. D'autres prêtres et moines, s'inspirant des enseignements du Zen et ayant souvent séjourné au Japon, ont ouvert des centres mixtes : en France, le père Rérolle, prêtre mariste (1926-2001) et le père Breton ; en Belgique, le père de Béthune. Tous les ans, se tiennent des colloques d'échanges entre moines chrétiens et moines bouddhistes. Il n'empêche que le catholicisme possède un dogme intangible qui fait que certains aspects de la doctrine bouddhique sont pour lui inacceptables : ainsi la notion de karma, ou celle de l'inexistence d'une âme immortelle (anâtman) ; réciproquement, pour un bouddhiste, l'idée d'un Dieu personnel et créateur ou celle de la résurrection des corps sont inconcevables. C'est pourquoi certains enseignants chrétiens ont tendance à détacher le Zen du bouddhisme, au risque de lui faire perdre sa véritable nature, et par là son efficacité.

Jacques Brosse


de Thomas Merton

L'intuition du Zen n'est pas la conscience de nous-même par nous-mêmes, comme si celle-ci était notre fait, mais c'est l'intuition par laquelle l'Être prend conscience de lui-même en nous. [...] Le propre de cette conscience est de n'être ni réflexive, ni consciente, ni philosophique, ni théologique. Elle est, en un sens, totalement au-delà de la portée de l'observation psychologique et de la réflexion métaphysique. Faute d'un meilleur terme, on peut dire qu'elle est "purement spirituelle". 

Thomas Merton, Mystique et Zen.


jeudi, mars 28, 2013

Le renouveau viendra-t-il de Russie ?





L'ultralibéralisme provoquera-t-il la fin notre civilisation ? L'avidité, la frénésie de consommation, le gaspillage des ressources, la pollution... n'augurent rien de bon. Mais, selon des initiés, durant la prochaine ère, une grande impulsion civilisatrice viendra de l'Europe de l'Est et de Russie. « C'est pour cette raison, explique Jonathan Black (l'auteur de "L'histoire secrète du monde"), que les gouvernements influencés par la franc-maçonnerie d'Amérique du Nord et de Grande-Bretagne ont tenu à s'investir dans cette partie du monde. Il est déjà possible de voir les extrêmes se développer dans cette région, aussi bien dans la spiritualité que dans la malfaisance, comme l'atteste par exemple la mafia russe ».

Le mysticisme postcommuniste

"Quelques jours avant sa mort, Raspoutine confia ces paroles : « Je dois à la Russie d'être celui que je suis ; c'est d'elle intérieurement que je suis sorti, toutes mes sources profondes sont là-bas, là où se livre le combat final entre Dieu et le diable. » Il ajouta que le pays allait « revenir à Dieu, face à un esprit athée et embourgeoisé » et que le « miracle russe » tiendrait à la « mission spirituelle du pays ».

Comment définir cette quête de spiritualité si fortement ancrée dans l'âme des Russes ? Le Sibérien lui-même se référait à Dostoïevski pour la décrire : « C'est avant tout l'oubli de toute mesure... C'est le besoin de dépasser les bornes, le besoin de sentir son cœur défaillir au bord du précipice et de s'y pencher jusqu'à mi-corps. »

Soixante-dix années de dictature communiste n'ont pas réussi à effacer le mysticisme de l'âme slave. Mais, combien, dans cette recherche, ont emprunté des chemins détournés ! Au XXIe siècle, la croyance inaltérable dans le pouvoir de médiums déguisés en prophètes est devenue un phénomène de société.

Le chamanisme, particulièrement répandu en Sibérie, fut interdit par les autorités soviétiques dès la fin des années 1920. Néanmoins, nombre de chamans continuèrent à pratiquer les rituels et les soins en secret, car leur don est avant tout un devoir : si, selon les croyances ancestrales, chacun peut sentir la présence et subir la force des esprits au quotidien, seul le chaman sait communiquer et négocier avec eux. Seul il sait naviguer dans les mondes invisibles où ils résident et en revenir. Seul il peut retrouver l'âme égarée du malade et lui faire ainsi recouvrer la santé. Seul il peut accompagner l'âme du défunt dans l'au-delà et transmettre ses dernières volontés. Il est celui qui lit dans le passé et dans l'avenir. Ces « sorciers » furent souvent dénoncés et envoyés par les communistes dans des camps de travail, ou simplement exécutés. Mais, même en déportation, ils restaient respectés et craints, et leurs prophéties étaient rapportées de bouche à oreille par les détenus.

À la fin du communisme fut créée la première association de chamans. Autrefois, ces hommes vivaient dans les steppes, en communion avec la nature, et les malades les remerciaient par un don. Ils officiaient toujours en solitaire, deux chamans ne pouvant pas, traditionnellement, exercer sur un même territoire. Mais au début du XXIe siècle, une mutation s'est opérée. Les chamans fascinent de plus en plus. Désormais installés en ville, ils ont pignon sur rue. Conséquence inéluctable et perverse : les soins sont payants et les tarifs indiqués à la caisse remplacent l'offrande du malade. Les revenus des nouvelles « polycliniques chamanistes » sont même redevables de l'impôt. Leurs associations accueillent en stage des guérisseurs et des chercheurs, mais aussi, plus récemment, des « spiri-touristes » venus de l'Ouest, à la recherche de sensations mystiques. Certains, prônant un retour aux sources, souhaitent tout de même revenir à la nature, et, après avoir hiverné seuls six mois durant dans la taïga, décident de regagner un village isolé.

Les années de communisme n'ont pas non plus modifié fondamentalement l'existence des communautés que les autorités considéraient comme des sectes — baptistes et chrétiens évangéliques, adventistes du septième jour, molokanes, mennonites, doukhobors, entre autres — et qui vivaient depuis fort longtemps en marge de la société. Elles furent d'ailleurs persécutées moins pour leurs convictions religieuses que pour le soutien qu'elles recevaient de l'étranger. Le KGB considérait avant tout leurs membres comme des « adeptes des tendances mystico-religieuses de l'Occident ».

Après le communisme, l'intérêt accru pour le paranormal reflétait aussi une sorte de désarroi de l'opinion publique qui, encore de nos jours, croit à 42 % en l'existence du diable, comme elle croit aux ovnis, à la télépathie et à l'astrologie. Cette résurgence explique sans doute la prodigieuse ascension des sectes dans les grandes villes russes. Leur nouvel âge d'or commença sous Gorbatchev, à la fin des années 1980, notamment avec l'implantation des sectes Rare Krishna et Moon. Aujourd'hui, les sectes comptent quatre à cinq millions d'adeptes en Russie. Dispersées dans tout le pays, elles comblent le besoin de réconfort — une concurrence qui inquiète l'Église orthodoxe.

En Sibérie, les « buveurs de lait » s'appliquent à vivre comme dans les temps les plus reculés et les « errants » entreprennent des voyages sans fin à travers les steppes et les forêts pour échapper à l'Antéchrist. En Ukraine, la Grande Fraternité blanche, secte millénariste très en vogue au début du XXIe siècle, semble vouloir suivre les traces des « travestis en blanc » (comme les anges) qui, au XIXe siècle, se rendaient de village en village porter la bonne parole, un peu comme les fols en Christ.

Cette Grande Fraternité blanche trouve son origine dans un coup de foudre entre un jeune docteur ès sciences, un certain Krivonogov, spécialiste en cybernétique, et une belle journaliste, Maria Tsvygoun, ancienne responsable de komsomol, membre du PCUS et député du bloc démocratique (1989-1990). Quand cette dernière confia sur l'oreiller à son compagnon que Dieu l'avait mandatée pour annoncer l'Apocalypse, il ne douta pas un instant qu'elle était le septième messie et la demanda en mariage sur-le-champ ! Ils décidèrent ensuite de fonder une secte et se firent appeler Jean-Baptiste et Maria Devi Khristos. Unis par le génie des relations publiques, ils prêchèrent de ville en ville, puis créèrent une maison d'édition et d'autres sociétés.

La secte connut une véritable réussite financière. Les services secrets ukrainiens recensèrent plus de quatre cent mille adeptes, dont nombre de jeunes. Les pouvoirs publics réagirent alors en accusant le couple de mener une « entreprise de sabotage ». Devant ces attaques, celle que beaucoup considéraient comme une déesse vivante ordonna à ses fidèles de s'immoler. Le jour fatidique, quelques centaines d'entre eux forcèrent les portes de la cathédrale Sainte-Sophie, à Kiev, pour accomplir leur rite. Lorsque les forces de l'ordre firent à leur tour irruption dans l'édifice, elles se retrouvèrent face à un spectacle extraordinaire : des jeunes, tous vêtus de blanc, dansaient une ronde extatique autour d'une femme en voile blanc. La déesse et son dieu furent arrêtés sur-le-champ. Menant une vie plus tranquille derrière les barreaux de la prison, ils ne renoncèrent cependant pas à prédire la fin des temps... La Grande Fraternité blanche n'a pas disparu et de nouveaux adeptes continuent d'affluer.

Mais le mysticisme ne s'est pas cantonné aux sectes. Dès les années 1980-1990, la télévision de Moscou diffusa aux heures de grande écoute des séances d'hypnose qui devinrent très populaires. Derrière la résurgence de ces pratiques, on décelait certes un désir de fuir le désarroi du réel et une alternative à l'incertitude de l'époque. Mais on y voyait surtout une illustration des facettes inattendues de l'« histoire longue » de ce pays, selon l'expression de Fernand Braudel, faisant cohabiter la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle avec les traditions de la Russie éternelle de Raspoutine, profondément attachée à l'invisible.

Anatoli Kachpirovski, qui présentait ces émissions, fut d'ailleurs rebaptisé « le nouveau Raspoutine » par le public. Non que ce guérisseur ait joué un rôle similaire auprès des chefs du Kremlin, mais, aux yeux des gens, il apparaissait au moins aussi important que les hommes politiques de premier plan — il fut même élu député au parlement du pays. À l'heure du programme s'instaurait un drôle de couvre-feu vidant les rues de Moscou.

Des centaines de téléspectateurs déclarèrent avoir été guéris grâce à ses émissions. Parmi les maladies qu'il prétendait soigner en priorité figuraient le diabète, les insomnies, certaines formes de mélanome, le psoriasis. En direct, il anesthésiait sous hypnose ou rendait l'usage de ses jambes à un paralytique, il faisait disparaître des cicatrices postopératoires ou repousser des cheveux colorés dans des chevelures toutes blanches. Et tout cela en présence d'huissiers ! En outre, comme autrefois Raspoutine, il se flattait de faire éprouver aux dames d'un certain âge — par télévision interposée — une sensation intense, souvent quelque peu oubliée avec le temps !

La renommée de ce personnage énigmatique débuta dans sa ville natale, à Kiev, capitale de l'Ukraine, où il exerça son métier de médecin généraliste durant vingt-cinq ans. Mais le secret de son succès résidait dans son art de l'hypnose. Le front haut, le regard pénétrant, il était vêtu de noir, en souvenir de l'acteur américain Yul Brynner dans Les Sept Mercenaires, le film le plus populaire des années 1950 en Russie soviétique. Le personnage, qui frisait la mégalomanie, se considérait comme une des grandes figures du XXe siècle, au même titre que Freud ou Einstein, affirmant avoir découvert que chaque être humain possédait dans son esprit « un potentiel comparable à un logiciel, qui pouvait être activé par l'individu lui-même », et dont dépendait sa condition physique. Ce thaumaturge des temps modernes professait ainsi : « Nous vieillissons uniquement parce que nous croyons que devenir vieux est une nécessité. » Pour rester jeune, il suffisait de programmer le « logiciel », afin de conserver l'esprit dans un réflexe de jeunesse. Il était convaincu de pouvoir replacer l'être dans un courant énergétique positif et éliminer de la sorte les « ondes négatives » à l'origine des maladies et des insuffisances.

Comme Raspoutine autrefois, les séances de Kachpirovski réunissaient majoritairement des femmes. Dans la salle, l'ambiance était électrique tant les gens espéraient un miracle. Certains se levaient, en extase, et se mettaient à danser, mains levées vers le ciel. En ces temps de troubles, l'attente du prodige remplissait le vide laissé par la disparition du communisme que l'Église ne parvenait pas à combler. La hiérarchie orthodoxe se limitait à affirmer que pareil mage était guidé par une « force diabolique », alléguant notamment que, si tant de médiums ordonnaient à leurs patients d'enlever tout objet métallique pour réaliser leurs expériences, c'était pour faire disparaître les croix que beaucoup portaient sur eux, et non pour des questions de magnétisme.

Parallèlement à ces phénomènes, on croisait dans les rues de Moscou de vieilles retraitées traînant leur nostalgie et exhibant un portrait de Staline, alors même qu'elles consacraient — comble du paradoxe ! — une grande partie de leur temps à la dévotion rituelle dans les églises, multipliant les génuflexions, les signes de croix et les baisers sur les icônes protégées par des vitres. Mais la contradiction apparente ne semblait pas les gêner : que demandent les Russes à l'Église, si ce n'est de les rassurer, de leur offrir des certitudes, de les accompagner dans leur retour vers la Russie éternelle ? Ils attendent qu'elle soit un refuge où ils puissent retrouver la confiance et leurs rêves du vieil Empire où chacun et chaque chose restait à sa place."

Vladimir Fédorovski


Vladimir Fédorovski

Au tournant du XIXe et du XXe siècle, Raspoutine traversa la vaste scène de l'histoire russe en jouant simultanément les rôles de séducteur, de mystique, de gourou et d'homme d'Etat. Ainsi devint-il une légende, rejoignant le panthéon des "surhommes diaboliques" de l'histoire. Celui que l'on surnommait tantôt "le saint diable", tantôt "le plus grand coup du siècle" fit souffler le vent de sa Sibérie natale sur la cour impériale. Exubérant, il paraissait incarner l'âme russe, tout en  contrastes et en fantasmagories, au point que la Russie éternelle semble avoir sombré avec lui.

Richement documenté, cet ouvrage rouvre le sulfureux "dossier Raspoutine" à l'aide de témoignages inédits, notamment sur les rivalités des services secrets impliqués dans son assassinat et, parallèlement, dans l'arrivée au pouvoir des bolcheviks. 

Raspoutine a-t-il détruit l'empire des tsars, comme on l'a longtemps dit, ou a-t-il servi de prétexte aux erreurs d'autres personnages ? D'ailleurs, a-t-il vraiment disparu ? Son fantôme, telles les âmes égarées avec lesquelles il prétendait communiquer, semble toujours hanter le pouvoir et la société 
russes, avides de mysticisme et de miracles…




Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...