jeudi, mars 28, 2013

Le renouveau viendra-t-il de Russie ?





L'ultralibéralisme provoquera-t-il la fin notre civilisation ? L'avidité, la frénésie de consommation, le gaspillage des ressources, la pollution... n'augurent rien de bon. Mais, selon des initiés, durant la prochaine ère, une grande impulsion civilisatrice viendra de l'Europe de l'Est et de Russie. « C'est pour cette raison, explique Jonathan Black (l'auteur de "L'histoire secrète du monde"), que les gouvernements influencés par la franc-maçonnerie d'Amérique du Nord et de Grande-Bretagne ont tenu à s'investir dans cette partie du monde. Il est déjà possible de voir les extrêmes se développer dans cette région, aussi bien dans la spiritualité que dans la malfaisance, comme l'atteste par exemple la mafia russe ».

Le mysticisme postcommuniste

"Quelques jours avant sa mort, Raspoutine confia ces paroles : « Je dois à la Russie d'être celui que je suis ; c'est d'elle intérieurement que je suis sorti, toutes mes sources profondes sont là-bas, là où se livre le combat final entre Dieu et le diable. » Il ajouta que le pays allait « revenir à Dieu, face à un esprit athée et embourgeoisé » et que le « miracle russe » tiendrait à la « mission spirituelle du pays ».

Comment définir cette quête de spiritualité si fortement ancrée dans l'âme des Russes ? Le Sibérien lui-même se référait à Dostoïevski pour la décrire : « C'est avant tout l'oubli de toute mesure... C'est le besoin de dépasser les bornes, le besoin de sentir son cœur défaillir au bord du précipice et de s'y pencher jusqu'à mi-corps. »

Soixante-dix années de dictature communiste n'ont pas réussi à effacer le mysticisme de l'âme slave. Mais, combien, dans cette recherche, ont emprunté des chemins détournés ! Au XXIe siècle, la croyance inaltérable dans le pouvoir de médiums déguisés en prophètes est devenue un phénomène de société.

Le chamanisme, particulièrement répandu en Sibérie, fut interdit par les autorités soviétiques dès la fin des années 1920. Néanmoins, nombre de chamans continuèrent à pratiquer les rituels et les soins en secret, car leur don est avant tout un devoir : si, selon les croyances ancestrales, chacun peut sentir la présence et subir la force des esprits au quotidien, seul le chaman sait communiquer et négocier avec eux. Seul il sait naviguer dans les mondes invisibles où ils résident et en revenir. Seul il peut retrouver l'âme égarée du malade et lui faire ainsi recouvrer la santé. Seul il peut accompagner l'âme du défunt dans l'au-delà et transmettre ses dernières volontés. Il est celui qui lit dans le passé et dans l'avenir. Ces « sorciers » furent souvent dénoncés et envoyés par les communistes dans des camps de travail, ou simplement exécutés. Mais, même en déportation, ils restaient respectés et craints, et leurs prophéties étaient rapportées de bouche à oreille par les détenus.

À la fin du communisme fut créée la première association de chamans. Autrefois, ces hommes vivaient dans les steppes, en communion avec la nature, et les malades les remerciaient par un don. Ils officiaient toujours en solitaire, deux chamans ne pouvant pas, traditionnellement, exercer sur un même territoire. Mais au début du XXIe siècle, une mutation s'est opérée. Les chamans fascinent de plus en plus. Désormais installés en ville, ils ont pignon sur rue. Conséquence inéluctable et perverse : les soins sont payants et les tarifs indiqués à la caisse remplacent l'offrande du malade. Les revenus des nouvelles « polycliniques chamanistes » sont même redevables de l'impôt. Leurs associations accueillent en stage des guérisseurs et des chercheurs, mais aussi, plus récemment, des « spiri-touristes » venus de l'Ouest, à la recherche de sensations mystiques. Certains, prônant un retour aux sources, souhaitent tout de même revenir à la nature, et, après avoir hiverné seuls six mois durant dans la taïga, décident de regagner un village isolé.

Les années de communisme n'ont pas non plus modifié fondamentalement l'existence des communautés que les autorités considéraient comme des sectes — baptistes et chrétiens évangéliques, adventistes du septième jour, molokanes, mennonites, doukhobors, entre autres — et qui vivaient depuis fort longtemps en marge de la société. Elles furent d'ailleurs persécutées moins pour leurs convictions religieuses que pour le soutien qu'elles recevaient de l'étranger. Le KGB considérait avant tout leurs membres comme des « adeptes des tendances mystico-religieuses de l'Occident ».

Après le communisme, l'intérêt accru pour le paranormal reflétait aussi une sorte de désarroi de l'opinion publique qui, encore de nos jours, croit à 42 % en l'existence du diable, comme elle croit aux ovnis, à la télépathie et à l'astrologie. Cette résurgence explique sans doute la prodigieuse ascension des sectes dans les grandes villes russes. Leur nouvel âge d'or commença sous Gorbatchev, à la fin des années 1980, notamment avec l'implantation des sectes Rare Krishna et Moon. Aujourd'hui, les sectes comptent quatre à cinq millions d'adeptes en Russie. Dispersées dans tout le pays, elles comblent le besoin de réconfort — une concurrence qui inquiète l'Église orthodoxe.

En Sibérie, les « buveurs de lait » s'appliquent à vivre comme dans les temps les plus reculés et les « errants » entreprennent des voyages sans fin à travers les steppes et les forêts pour échapper à l'Antéchrist. En Ukraine, la Grande Fraternité blanche, secte millénariste très en vogue au début du XXIe siècle, semble vouloir suivre les traces des « travestis en blanc » (comme les anges) qui, au XIXe siècle, se rendaient de village en village porter la bonne parole, un peu comme les fols en Christ.

Cette Grande Fraternité blanche trouve son origine dans un coup de foudre entre un jeune docteur ès sciences, un certain Krivonogov, spécialiste en cybernétique, et une belle journaliste, Maria Tsvygoun, ancienne responsable de komsomol, membre du PCUS et député du bloc démocratique (1989-1990). Quand cette dernière confia sur l'oreiller à son compagnon que Dieu l'avait mandatée pour annoncer l'Apocalypse, il ne douta pas un instant qu'elle était le septième messie et la demanda en mariage sur-le-champ ! Ils décidèrent ensuite de fonder une secte et se firent appeler Jean-Baptiste et Maria Devi Khristos. Unis par le génie des relations publiques, ils prêchèrent de ville en ville, puis créèrent une maison d'édition et d'autres sociétés.

La secte connut une véritable réussite financière. Les services secrets ukrainiens recensèrent plus de quatre cent mille adeptes, dont nombre de jeunes. Les pouvoirs publics réagirent alors en accusant le couple de mener une « entreprise de sabotage ». Devant ces attaques, celle que beaucoup considéraient comme une déesse vivante ordonna à ses fidèles de s'immoler. Le jour fatidique, quelques centaines d'entre eux forcèrent les portes de la cathédrale Sainte-Sophie, à Kiev, pour accomplir leur rite. Lorsque les forces de l'ordre firent à leur tour irruption dans l'édifice, elles se retrouvèrent face à un spectacle extraordinaire : des jeunes, tous vêtus de blanc, dansaient une ronde extatique autour d'une femme en voile blanc. La déesse et son dieu furent arrêtés sur-le-champ. Menant une vie plus tranquille derrière les barreaux de la prison, ils ne renoncèrent cependant pas à prédire la fin des temps... La Grande Fraternité blanche n'a pas disparu et de nouveaux adeptes continuent d'affluer.

Mais le mysticisme ne s'est pas cantonné aux sectes. Dès les années 1980-1990, la télévision de Moscou diffusa aux heures de grande écoute des séances d'hypnose qui devinrent très populaires. Derrière la résurgence de ces pratiques, on décelait certes un désir de fuir le désarroi du réel et une alternative à l'incertitude de l'époque. Mais on y voyait surtout une illustration des facettes inattendues de l'« histoire longue » de ce pays, selon l'expression de Fernand Braudel, faisant cohabiter la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle avec les traditions de la Russie éternelle de Raspoutine, profondément attachée à l'invisible.

Anatoli Kachpirovski, qui présentait ces émissions, fut d'ailleurs rebaptisé « le nouveau Raspoutine » par le public. Non que ce guérisseur ait joué un rôle similaire auprès des chefs du Kremlin, mais, aux yeux des gens, il apparaissait au moins aussi important que les hommes politiques de premier plan — il fut même élu député au parlement du pays. À l'heure du programme s'instaurait un drôle de couvre-feu vidant les rues de Moscou.

Des centaines de téléspectateurs déclarèrent avoir été guéris grâce à ses émissions. Parmi les maladies qu'il prétendait soigner en priorité figuraient le diabète, les insomnies, certaines formes de mélanome, le psoriasis. En direct, il anesthésiait sous hypnose ou rendait l'usage de ses jambes à un paralytique, il faisait disparaître des cicatrices postopératoires ou repousser des cheveux colorés dans des chevelures toutes blanches. Et tout cela en présence d'huissiers ! En outre, comme autrefois Raspoutine, il se flattait de faire éprouver aux dames d'un certain âge — par télévision interposée — une sensation intense, souvent quelque peu oubliée avec le temps !

La renommée de ce personnage énigmatique débuta dans sa ville natale, à Kiev, capitale de l'Ukraine, où il exerça son métier de médecin généraliste durant vingt-cinq ans. Mais le secret de son succès résidait dans son art de l'hypnose. Le front haut, le regard pénétrant, il était vêtu de noir, en souvenir de l'acteur américain Yul Brynner dans Les Sept Mercenaires, le film le plus populaire des années 1950 en Russie soviétique. Le personnage, qui frisait la mégalomanie, se considérait comme une des grandes figures du XXe siècle, au même titre que Freud ou Einstein, affirmant avoir découvert que chaque être humain possédait dans son esprit « un potentiel comparable à un logiciel, qui pouvait être activé par l'individu lui-même », et dont dépendait sa condition physique. Ce thaumaturge des temps modernes professait ainsi : « Nous vieillissons uniquement parce que nous croyons que devenir vieux est une nécessité. » Pour rester jeune, il suffisait de programmer le « logiciel », afin de conserver l'esprit dans un réflexe de jeunesse. Il était convaincu de pouvoir replacer l'être dans un courant énergétique positif et éliminer de la sorte les « ondes négatives » à l'origine des maladies et des insuffisances.

Comme Raspoutine autrefois, les séances de Kachpirovski réunissaient majoritairement des femmes. Dans la salle, l'ambiance était électrique tant les gens espéraient un miracle. Certains se levaient, en extase, et se mettaient à danser, mains levées vers le ciel. En ces temps de troubles, l'attente du prodige remplissait le vide laissé par la disparition du communisme que l'Église ne parvenait pas à combler. La hiérarchie orthodoxe se limitait à affirmer que pareil mage était guidé par une « force diabolique », alléguant notamment que, si tant de médiums ordonnaient à leurs patients d'enlever tout objet métallique pour réaliser leurs expériences, c'était pour faire disparaître les croix que beaucoup portaient sur eux, et non pour des questions de magnétisme.

Parallèlement à ces phénomènes, on croisait dans les rues de Moscou de vieilles retraitées traînant leur nostalgie et exhibant un portrait de Staline, alors même qu'elles consacraient — comble du paradoxe ! — une grande partie de leur temps à la dévotion rituelle dans les églises, multipliant les génuflexions, les signes de croix et les baisers sur les icônes protégées par des vitres. Mais la contradiction apparente ne semblait pas les gêner : que demandent les Russes à l'Église, si ce n'est de les rassurer, de leur offrir des certitudes, de les accompagner dans leur retour vers la Russie éternelle ? Ils attendent qu'elle soit un refuge où ils puissent retrouver la confiance et leurs rêves du vieil Empire où chacun et chaque chose restait à sa place."

Vladimir Fédorovski


Vladimir Fédorovski

Au tournant du XIXe et du XXe siècle, Raspoutine traversa la vaste scène de l'histoire russe en jouant simultanément les rôles de séducteur, de mystique, de gourou et d'homme d'Etat. Ainsi devint-il une légende, rejoignant le panthéon des "surhommes diaboliques" de l'histoire. Celui que l'on surnommait tantôt "le saint diable", tantôt "le plus grand coup du siècle" fit souffler le vent de sa Sibérie natale sur la cour impériale. Exubérant, il paraissait incarner l'âme russe, tout en  contrastes et en fantasmagories, au point que la Russie éternelle semble avoir sombré avec lui.

Richement documenté, cet ouvrage rouvre le sulfureux "dossier Raspoutine" à l'aide de témoignages inédits, notamment sur les rivalités des services secrets impliqués dans son assassinat et, parallèlement, dans l'arrivée au pouvoir des bolcheviks. 

Raspoutine a-t-il détruit l'empire des tsars, comme on l'a longtemps dit, ou a-t-il servi de prétexte aux erreurs d'autres personnages ? D'ailleurs, a-t-il vraiment disparu ? Son fantôme, telles les âmes égarées avec lesquelles il prétendait communiquer, semble toujours hanter le pouvoir et la société 
russes, avides de mysticisme et de miracles…




lundi, mars 25, 2013

Le franciscanisme du pape François





Mark Booth est l'auteur de « L'histoire secrète du monde », sous le pseudonyme de Jonathan Black. Informé par un agent des sociétés secrètes, Mark Booth affirme que de mystérieuses hiérarchies inspirent des mouvements spiritualistes comme le franciscanisme réactualisé par le nouveau pape.

« François (d'Assise), écrit Booth, naquit dans un monde où les serfs souffraient d'une pauvreté extrême et où les êtres difformes, les vieux, les pauvres et les lépreux étaient traités avec un profond mépris. Le clergé aisé vivait confortablement en exploitant ses serfs et persécutait quiconque n'était pas d'accord avec lui.

En 1206, François était un riche jeune homme de 20 ans. Il vivait en Italie, à Assise, une vie insouciante et cruelle, évitant tout contact avec la difficulté et retenant son souffle quand il voyait un lépreux.

La ressemblance avec la vie du prince Siddhârta est frappante.

Un jour où il se promenait à cheval, son animal se cabra soudainement et il se retrouva face à un lépreux Il descendit de sa monture et, avant même qu'il s'en rende compte, il était en train de serrer sa main sanguinolente et d'embrasser ses joues et ses lèvres purulentes. Il sentit le lépreux retirer sa main et, quand François leva les yeux sur lui, il avait disparu.

Il sut alors, tout comme saint Paul sur la route de Damas, qu'il avait rencontré le Christ ressuscité.

La vie et la philosophie de François furent totalement remises en question. Il commença à voir clairement que les Évangiles recommandaient une vie de pauvreté, dévouée à aider les autres, ne possédant « ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures ; ni sac pour le chemin, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton... ». François disait que la pauvreté consistait à ne rien avoir, à ne rien désirer, et pourtant à tout posséder vraiment, l'esprit libre. Il en arriva à considérer que l'expérience en elle-même est importante, et non ce que nous vivons. Les choses que nous possédons ont une emprise sur nous et menacent de prendre le pouvoir sur notre vie. Une voix provenant d'un crucifix peint sur un tableau de l'église de San Domenico, près d'Assise, lui dit un jour : « François, va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine. » Cet appel fut, pour François, une expérience ineffable à laquelle il ne put résister.

Il transforma sa nature non seulement dans ses dimensions animale et végétale mais également, comme nous allons le voir bientôt, dans sa dimension matérielle, si bien que les animaux lui répondaient de manière incroyable. Le grillon chantait quand il le lui demandait et les oiseaux se rassemblaient pour l'entendre prêcher. Lorsqu'un terrible loup menaça le village montagnard de Gubbio, François partit à sa rencontre. Le loup se précipita sur lui mais, dès qu'il entendit François lui ordonner de ne faire de mal à personne, il se coucha à ses pieds et, depuis ce jour, il se mit à le suivre partout, totalement apprivoisé. Il y a quelques années, le squelette d'un loup a été retrouvé enterré sous le sol de l'église de San Francesco della Pace, à Gubbio.

Si l'on compare le mysticisme de Ramon Llull avec celui de saint François, on observe qu'un changement profond s'est opéré dans le monde en peu de temps. Le mysticisme de François est celui des choses simples et naturelles, du grand air et du quotidien.

Dans la première biographie de saint François, Les Petites Fleurs de saint François d'Assise, il est dit qu'il découvrit les mystères de la nature grâce à la sensibilité de son cœur. Pour François, tout était vivant. Il avait une vision extatique du cosmos tel que le conçoivent les idéalistes : ce sont les hiérarchies célestes qui créent tout et qui donnent la vie. […]

L'esprit du christianisme avait autrefois aidé à l'évolution du bouddhisme. Il avait introduit l'enthousiasme qui avait aidé les enseignements de compassion universelle de Bouddha à s'épanouir dans le monde matériel. Mais à ce moment de l'histoire, c'est l'esprit du Bouddha qui aida à réformer le christianisme, en inspirant la simple dévotion et la compassion pour chaque chose vivante.

Un jour, vers la fin de sa vie, saint François méditait et priait sur le mont La Verna devant sa cellule d'ermite, quand le ciel se remplit soudain de lumière : un séraphin à six ailes lui apparut. François s'aperçut que cet être avait le même visage que celui du crucifix peint qui l'avait envoyé en mission. Il comprit que Jésus-Christ l'envoyait sur une nouvelle mission.

Peu après sa mort, l'ordre des Franciscains qu'il avait fondé se trouva dans la tourmente. Le pape demandait aux frères de prendre davantage de responsabilités, parmi lesquelles l'acquisition de terres et la gestion de l'argent. De nombreux franciscains y virent une violation de la vision de François et fondèrent des groupes séparatistes, les Fraticelli, ou Spirituels franciscains. Pour eux-mêmes, comme pour les étrangers, ils étaient ce nouvel ordre d'hommes spirituels qui conduirait l'Église à sa fin, comme Joachim de Flore l'avait prédit.

C'est pour cette raison que les disciples de saint François furent persécutés comme des hérétiques et tués. Une fresque célèbre de Giotto montre ainsi saint François en train de soutenir l'Église : s'il l'a vraiment aidée à ne pas s'effondrer complètement, peut-on vraiment dire qu'il ait réussi à la réformer comme la voix du crucifix le lui avait demandé ? Dans l'ésotérisme, on dit que le séraphin qui donna à saint François ses stigmates lui avait annoncé que sa nouvelle mission devait être accomplie après sa mort. Une fois par an, le 3 octobre, pour l'anniversaire de sa mort, il devait conduire l'esprit des défunts en dehors des sphères lunaires, vers les hiérarchies supérieures.

Encore une fois, nous voyons que l'initiation se soucie aussi bien de la vie après la mort, que de la vie elle-même. »

Mark Booth, L'histoire secrète du monde. 


L'histoire secrète du monde

Fruit de vingt ans de recherches, ce livre révèle les lois mystérieuses qui sous-tendent l'histoire, développées et gardées jalousement pendant des siècles par les sociétés secrètes, en Orient comme en Occident. S'appuyant sur de nombreux documents, l'auteur nous entraîne dans un incroyable voyage dans les mystères du monde, aux côtés d'Ovide, léonard de Vinci, Newton, Washington... Et de bien d'autres personnages aux fabuleuses connaissances, dissimulées à notre conscience quotidienne, et dont ils ont laissé des indices dans leurs œuvres...

mercredi, février 13, 2013

L'abdication de Benoît XVI & la religion mondiale




Le départ de Benoît XVI pourrait favoriser l'instauration d'une nouvelle religion magique mondiale synthèse des diverses religions préexistantes.


« Francesco Brunnelli, Grand maître de l’Ordre Martiniste et du Rite de Memphis-Misraïm, dans son livre “ Principes et méthodes de maçonnerie opérationnelle ” écrivait : “ L’initiation prêche et enseigne : mort à la raison. C’est seulement quand la raison sera morte, qu’alors naîtra l’homme nouveau de l’Etre à venir, le véritable initié. C’est alors seulement que les murailles des temples pourront s’écrouler (et donc toutes les religions s’unifier, n.d.r) parce que l’aube d’une nouvelle humanité aura pointé à l’Orient ” (Francesco Brunnelli “ Principi e metodi di massoneria operativa ”, Bastogi, Ed. 1982, pp. 60-66). De cette nouvelle religion magique mondiale, unifiée et unifiante, synthèse des diverses religions préexistantes, découlera — Brunnelli l’affirme — un nouvel ordre où, les disputes religieuses ayant cessé, tous les peuples pourront se fondre ensemble, sous un gouvernement mondial. 


L’ère à venir ne serait pas du tout une ère de liberté, mais plutôt d’esclavage universel, parce que tout le pouvoir sur une masse asservie reviendra à ceux que Pike, dans l’« instruction » luciférienne du 14 juillet 1889 appelle « Rois Théurgistes Optimates », à savoir les mages. Ceux-ci, se considérant comme les véritables dieux et seigneurs des mystères (“ la maçonnerie — écrit Pike — s’identifie avec les anciens mystères ” A. Pike, op. cit., vol. 1, p. 88), détenteurs du savoir ésotérique, transformeraient à leur gré le concept de bien et de mal, de juste et d’injuste et, puisque tout est permis aux dieux, ils agiraient en maîtres absolus d’une foule abrutie, étrangère aux “ grands mystères ”. 

Ce nouvel âge tant attendu, le nouvel ordo saeculorum du Gouvernement mondial n’est autre, à la lumière de la kabbale, que l’époque messianique rêvée par les juifs, l’époque dans laquelle Israël “ héritera du monde d’un bout à l’autre ” (A. Cohen, “ Il Talmud ”, p. 420) et où les autres royaumes de la terre lui seront asservis. 

Soulignons que les doctrines cabalistico-maçonniques, qui nient la logique et le principe de non-contradiction, sont exactement le contraire des doctrines chrétiennes. Jésus, en fait, déjà peu après sa naissance, fut présenté aux siècles à venir par le vieillard Siméon comme un “ signe de contradiction ” (Lc ii, 34). Qui nie cette logique, nie Jésus. Ce n’est pas pour rien qu’Albert Pike écrit dans son commentaire fameux que les mystères maçonniques sont l’ “ exact contraire du dogme catholique ” (Albert Pike, vol. 6 p. 154). 

La maçonnerie enseigne, en fait, que “ n’importe quel Dieu qui damne est un démon ” parce que “ l’idée de Dieu rémunérateur de l’ordre moral librement violé serait une croyance immorale ou, pour le dire plus logiquement, c’est l’immoralité même ” . Nous nous trouvons, donc, en conformité avec l’enseignement panthéiste et maçonnique, au-delà du bien et du mal, et donc avec la devise du satanisme militant “ Fais ce que tu veux ”. 

Et donc, de même qu’il n’y a pas de distinction entre le bien et le mal, ainsi il n’y a pas non plus de distinction entre le vrai et le faux ». 

« Si tout est Dieu, tout est vrai, il ne peut plus y avoir de distinction entre vrai et faux, et donc, par conséquent, puisque le bien est la pratique du vrai et le mal la pratique de l’erreur, entre le bien et le mal. C’est le principe fondamental magique de la “ coincidentia oppositorum ” ». On comprend dès lors, qu’une fois admis l’abandon de toute distinction entre le mal et le bien par le Concile, puis par le Vatican, « on ait abouti à la bénédiction des “ droits de l’homme ” » (Docteur Carlo Alberto Agnoli, op. cit.). 

Anonyme, "L'Eglise éclipsée".





Télécharger gratuitement "L'Eglise éclipsée" :
http://proposition.hautetfort.com/files/eglise.pdf

mardi, février 05, 2013

Un supremus magister buddhistarum tibetanorum au Vatican





Reçu au Vatican en 2007 par le pape Benoît XVI, le chef spirituel du bouddhisme tibétain n'était plus le « Dalaï-lama », son titre fut transformé en « Supremus magister buddhistarum tibetanorum ».

« Pour Monseigneur Egger, lexicologue à Rome, le latin n'est pas une langue morte, puisque c'est la langue officielle du Vatican ; et quand un cardinal colombien rencontre un cardinal chinois, qu'est-ce qu'ils se racontent ? Des histoires de cardinaux (mais en latin !). C'est pourquoi il a concocté un dictionnaire de latin moderne », explique Jean-Loup Chiflet.

Extraits :

Bidet : Ovata pelve

Cache-sexe : Parvum subligaculum

CD : Orbis lasericus

Dalaï-lama : Supremus magister buddhistarum tibetanorum

Décaféiné ) Cafeinum ablatum

Dollar : Nummus americanus

Jazz : Nigritorum musica

Mac Donald's : Filius Donaldi

Nymphomane : Virosa mulier

Photocopieur : Polygraphio editus

Porte-clés : Clavicularium

Préservatif : Tegumembra

Répondeur : Capedictum

Rock'n'roll : Nuta et volve saltationis

Scooter : Biroluta motoria

Télévision : Vetravisio

Western : Fabula americanae occidentalis

(Mgr Carlo Egger, 1992.) 


D'après l'extrait ci-dessus (probablement des termes les plus utilisés par les religieux) on peut comprendre ceci :

Quand un membre de l’épiscopat est agacé par les ricanements du Supremus magister buddhistarum tibetanorum (Dalaï-lama), au lieu de regarder la vetravisio (télévision) du Vatican, il prend sa Biroluta motoria (scooter) pour aller dans un cinéma où l'on projette une fabula americanae occidentalis (western), ou bien, il se rend au Filius Donaldi (Mac Donald's) pour y consommer un cafeinum ablatum (décaféiné) en attendant une virosa mulier (nymphomane). Ensuite, prétextant sa collection d'orbis lasericus (CD) de nigritorum musica (jazz) et de nuta et volve saltationis (Rock'n'roll), la femme l'invite dans son appartement. La belle n'a pas de parvum subligaculum (cache-sexe) 
ni de tegumembra (préservatif) mais elle dispose d'un ovata pelve (bidet). Plus tard, l'ecclésiastique recevra une lettre anonyme, reproduite avec un polygraphio editus (photocopieur), lui réclamant un paquet de nummus americanus (dollars)...



dimanche, février 03, 2013

Le sentiment religieux des foules





Quand on examine de près les convictions des foules, aussi bien aux époques de foi que dans les grands soulèvements politiques, tels que ceux du dernier siècle, on constate, que ces convictions revêtent toujours une forme spéciale, que je ne puis pas mieux déterminer qu'en lui donnant le nom de sentiment religieux.

Ce sentiment a des caractéristiques très simples : adoration d'un être supposé supérieur, crainte de la puissance magique qu'on lui suppose, soumission aveugle à ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas. Qu'un tel sentiment s'applique à un Dieu invisible, à une idole de pierre ou de bois, à un héros ou à une idée politique, du moment qu'il présente les caractéristiques précédentes il reste toujours d'essence religieuse. Le surnaturel et le miraculeux s'y retrouvent au même degré. Inconsciemment les foules revêtent d'une puissance mystérieuse la formule politique ou le chef victorieux qui pour le moment les fanatise.

On n'est pas religieux seulement quand on adore une divinité, mais quand on met toutes les ressources de l'esprit, toutes les soumissions de la volonté, toutes les ardeurs du fanatisme au service d'une cause ou d'un être qui devient le but et le guide des pensées et des actions.

L'intolérance et le fanatisme constituent l'accompagnement nécessaire d'un sentiment religieux. Ils sont inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du bonheur terrestre ou éternel. Ces deux traits se retrouvent chez tous les hommes en groupe lorsqu'une conviction quelconque les soulève. Les Jacobins de la Terreur étaient aussi foncièrement religieux que les catholiques de l'Inquisition, et leur cruelle ardeur dérivait de la même source.

Les convictions des foules revêtent ces caractères de soumission aveugle, d'intolérance farouche, de besoin de propagande violente qui sont inhérents au sentiment religieux ; et c'est pourquoi on peut dire que toutes leurs croyances ont une forme religieuse. Le héros que la foule acclame est véritablement un dieu pour elle. Napoléon le fut pendant quinze ans, et jamais divinité n'eut de plus parfaits adorateurs. Aucune n'envoya plus facilement les hommes à la mort. Les dieux du paganisme et du christianisme n'exercèrent jamais un empire plus absolu sur les âmes qu'ils avaient conquises.

Tous les fondateurs de croyances religieuses ou politiques ne les ont fondées que parce qu'ils ont su imposer aux foules ces sentiments de fanatisme qui font que l'homme trouve son bonheur dans l'adoration et l'obéissance et est prêt à donner sa vie pour son idole. Il en a été ainsi à toutes les époques. Dans son beau livre sur la Gaule romaine, Fustel de Coulanges fait justement remarquer que ce ne fut nullement par la force que se maintint l'Empire romain, mais par l'admiration religieuse qu'il inspirait.

“ Il serait sans exemple dans l'histoire du monde, dit-il avec raison, qu'un régime détesté des populations ait duré cinq siècles... On ne s'expliquerait pas que trente légions de l'Empire eussent pu contraindre cent millions d'hommes à obéir. ” S'ils obéissaient, c'est que l'empereur, qui personnifiait la grandeur romaine, était adoré comme une divinité, du consentement unanime. Dans la moindre bourgade de l'Empire, l'empereur avait ses autels. “ On vit surgir en ce temps-là dans les âmes, d'un bout de l'Empire à l'autre, une religion nouvelle qui eut pour divinités les empereurs eux-mêmes. Quelques années avant l'ère chrétienne, la Gaule entière, représentée par soixante cités, éleva en commun un temple, près de la ville de Lyon, à Auguste... Ses prêtres, élus par la réunion des cités gauloises, étaient les premiers personnages de leur pays... Il est impossible d'attribuer tout cela à la crainte et à la servilité. Des peuples entiers ne sont pas serviles, et ne le sont pas pendant trois siècles. Ce n'étaient pas les courtisans qui adoraient le prince, c'était Rome. Ce n'était pas Rome seulement, c’était la Gaule, c'était l'Espagne, c'était la Grèce et l'Asie. ”

Aujourd'hui la plupart des grands conquérants d'âmes n'ont plus d'autels, mais ils ont des statues ou des images, et le culte qu'on leur rend n'est pas notablement différent de celui qu'on leur rendait jadis. On n'arrive à comprendre un peu la philosophie de l'histoire que quand on est bien pénétré de ce point fondamental de la psychologie des foules. Il faut être dieu pour elles ou ne rien être.

Et il ne faudrait pas croire que ce sont là des superstitions d'un autre âge que la raison a définitivement chassées. Dans sa lutte éternelle contre la raison, le sentiment n'a jamais été vaincu. Les foules ne veulent plus entendre les mots de divinité et de religion, au nom desquelles elles ont été pendant si longtemps asservies mais elles n'ont jamais autant possédé de fétiches que depuis cent ans, et jamais les vieilles divinités ne firent s'élever autant de statues et d'autels. Ceux qui ont étudié dans ces dernières années le mouvement populaire connu sous le nom de boulangisme ont pu voir avec quelle facilité les instincts religieux des foules sont prêts à renaître. Il n'était pas d'auberge de village, qui ne possédât l'image du héros. On lui attribuait la puissance de remédier à toutes les injustices, à tous les maux ; et des milliers d'hommes auraient donné leur vie pour lui. Quelle place n'eût-il pas pris dans l'histoire si son caractère eût été de force à soutenir tant soit peu sa légende !

Aussi est-ce une bien inutile banalité de répéter qu'il faut une religion aux foules, puisque toutes les croyances politiques, divines et sociales ne s'établissent chez elles qu'à la condition de revêtir toujours la forme religieuse, qui les met à l'abri de la discussion. L'athéisme, s'il était possible de le faire accepter aux foules, aurait toute l'ardeur intolérante d'un sentiment religieux, et, dans ses formes extérieures, deviendrait bientôt un culte. L'évolution de la petite secte positiviste nous en fournit une preuve curieuse. Il lui est arrivé bien vite ce qui arriva à ce nihiliste, dont le profond Dostoïevsky nous rapporte l'histoire. Éclairé un jour par les lumières de la raison, il brisa les images des divinités et des saints qui ornaient l'autel d'une chapelle, éteignit les cierges, et, sans perdre un instant, remplaça les images détruites par les ouvrages de quelques philosophes athées, tels que Büchner et Moleschott, puis ralluma pieusement les cierges. L'objet de ses croyances religieuses s'était transformé, mais ses sentiments religieux, peut-on dire vraiment qu'ils avaient changé ?

On ne comprend bien, je le répète encore, certains événements historiques − et ce sont précisément les plus importants − que lorsqu'on s'est rendu compte de cette forme religieuse que finissent toujours par prendre les convictions des foules. Il y a des phénomènes sociaux qu'il faut étudier en psychologue beaucoup plus qu'en naturaliste. Notre grand historien Taine n'a étudié la Révolution qu'en naturaliste, et c'est pourquoi la genèse réelle des événements lui a bien souvent échappé. Il a parfaitement observé les faits, mais, faute d'avoir étudié la psychologie des foules, il n'a pas toujours su remonter aux causes. Les faits l'ayant épouvanté par leur côté sanguinaire, anarchique et féroce, il n'a guère vu dans les héros de la grande épopée qu'une horde de sauvages épileptiques se livrant sans entraves à leurs instincts. Les violences de la Révolution, ses massacres, son besoin de propagande, ses déclarations de guerre à tous les rois, ne s'expliquent bien que si l'on réfléchit qu'elle fut simplement l'établissement d'une nouvelle croyance religieuse dans l'âme des foules. La Réforme, la Saint-Barthélemy, les guerres de Religion, l’Inquisition, la Terreur, sont des phénomènes d'ordre identique, accomplis par des foules animées de ces sentiments religieux qui conduisent nécessairement à extirper sans pitié, par le fer et le feu, tout ce qui s'oppose à l'établissement de la nouvelle croyance. Les méthodes de l'inquisition sont celles de tous les vrais convaincus. Ils ne seraient pas des convaincus s'ils en employaient d'autres.

Les bouleversements analogues à ceux que je viens de citer ne sont possibles que lorsque l'âme des foules les fait surgir. Les plus absolus despotes ne pourraient pas les déchaîner. Quand les historiens nous racontent que la Saint-Barthélemy fut l’œuvre d'un roi, ils montrent qu'ils ignorent la psychologie des foules tout autant que celle des rois. De semblables manifestations ne peuvent sortir que de l'âme des foules. Le pouvoir le plus absolu du monarque le plus despotique ne va guère plus loin que d'en hâter ou d'en retarder un peu, le moment. Ce ne sont pas les rois qui firent ni la Saint-Barthélemy, ni les guerres de religion, pas plus que ce ne fut Robespierre, Danton ou Saint-Just qui firent la Terreur. Derrière de tels événements on retrouve toujours l’âme des foules, et jamais la puissance des rois.

Gustave Le Bon



Télécharger gratuitement « Psychologie des foules » de Gustave Le Bon :




Cliquer sur la vignette pour feuilleter le livre.


samedi, février 02, 2013

Églises à vendre




Le Christ était pauvre : naissance dans une grotte, formation d'apprenti menuisier et carrière de chômeur-prêcheur itinérant aux propos subversifs qui lui valurent une position cruciale mais fort douloureuse au sommet du Golgotha. 

Plus tard, la puissante Église, appréciée et récompensée par les exploiteurs argentés, renia ce Messie qui disait à l’homme riche : « Va, vends tout ce que tu possèdes, donne le produit de la vente aux pauvres et tu auras un capital au ciel. Puis viens et suis-moi. »

Aujourd'hui, beaucoup de personnes tirent le diable par la queue pour vivre, alors Dieu, l'Église, les liturgies et les sermons, les fables divines font moins recette. Même les grenouilles de bénitier sont résignées, elles ne croient plus qu'un jeune prêtre en soutane viendra les écouter dans la pénombre du confessionnal.

Faute de fidèles, de vocations et de donations, les diocèses et les collectivités doivent vendre une partie de leur patrimoine religieux.

Acheter une église et la transformer en résidence permet à des snobs de faire savoir qu'ils habitent dans la maison de Dieu. C'est donc très chic. Et les personnes qui désirent vivre sous des voûtes gothiques ou romanes auront le choix, 5 à 10% des églises pourraient être vendues, détruites ou abandonnées d’ici à 2030.

« Selon l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), le pays compte près de 100 000 monuments (en moyenne 2,5 par commune), à 95% catholiques et dont environ 45 000 sont des églises paroissiales. 5 à 10 000 édifices sont menacés dans les 15 prochaines années. Après 6 mois sans utilisation pour le culte une église peut perdre son affectation. Or, les curés de campagne, en charge de dizaines d’églises ne pourront bientôt plus courir de l’une à l’autre.

Les collectivités (propriétaires d’environ 40 000 églises) sont en crise. Quant à l’Église (qui possède les 5000 restantes), elle est dans une situation financière critique. Moins de fidèles, c’est moins de finances. Or, la maçonnerie, la toiture, l’électricité et le chauffage, sont à rénover régulièrement. Sans parler de la restauration des œuvres. »

source :

vendredi, février 01, 2013

L’appel de Bruxelles





Le luciférien Jean-Paul Bourre appartient à la mouvance européenne identitaire et néo-païenne de l'extrême droite. « Dès 1965, écrit-il, j’ai fait la connaissance psychédélique du diable, en quelque cinq cents microgrammes d’acide. L’expérience des hallucinogènes - comme le L.S.D. - avait ouvert une brèche dans les vieilles habitudes. On croyait que tout était possible, que l’univers était un bouillonnement de forces, d’énergies, que rien n’existait, en dehors de cette danse incroyable, et que les dieux et les démons nous offraient d’autres voyages, plus haut, plus loin. »


Création de l'internationale luciférienne

« Les temps sont venus de faire une UNION SOLIDE de toutes nos sociétés, il est grand temps que les fils et les filles de l’Hyperborée dressent la flamme des temps nouveaux et du surhomme divin, héritier du Graal et de la couronne boréale. De Samballah, la cité sainte de l’Agartha, arrive ce message Polaire : UNISSEZ-VOUS !… »

Cet appel, explique Jean-Paul Bourre, lancé de Bruxelles en 1975 par l’Ordre vert en vue de préparer l’avènement d’une Internationale Luciférienne, eut des répercussions qui dépassèrent de loin le monde de l’Occulte.

Si nous tracions la ligne souterraine partie de Bruxelles un jour de l’année 1975, nous assisterions à de curieuses rencontres, tant occultes que sociales, liées entre elles par l’ordre impénétrable de Lucifer : unification des loges d’obédience luciférienne, camps d’entraînement de militants néo-nazis quelque part dans les monts d’Auvergne, réunions occultes à Paris, rue d’Assas, où l’on retrouve le mercenaire J.K. en croisade pour l’Occident, et certains amis autour d’une table tournante, puis la mort de Franco et le départ d’un petit groupe de nostalgiques vêtus de noir quittant leur siège parisien, la rencontre dans une banlieue de Madrid du mage Lopez Rega, alors en exil, ancien bras droit de Juan Perron et spécialiste de la magie sexuelle… Tout cela sous la bannière noire de Lucifer, même si pour certains des acteurs de ce drame, cette bannière porte parfois d’autres couleurs... [...]

Pour l'Ordre vert, il est indispensable d’unir toutes les forces polaires et solaires avant l’ère du Verseau, et il faut que l’homme nouveau – le surhomme – se tienne prêt à prendre le destin de l’humanité en main, car lorsque le moment le plus critique de l’Âge noir sera venu, il n’y aura plus qu’un peuple porteur de la flamme : NOUS. Il faut créer un ordre de chevalerie aryen, et former une élite de Supérieurs détenant les secrets que possédaient nos ancêtres de l’Empire polaire.

Pour R.L., grand maître de l’Ordre vert (dit encore R. Lug), la naissance de l’homogalacticus ne peut se faire que par une intense préparation tant sociale que magique. Dès lors, la prise du pouvoir politique, chimérique aux yeux de l’homme de la rue, semble s’annoncer évidemment logique.

Il y a quelques années, poursuit Jean-Paul Bourre, R.L. m’écrivait personnellement afin de me convier à la grande assemblée luciférienne. Je ne répondis pas à sa lettre, car pour moi Lucifer, l’Ange prométhéen, ne pouvait descendre au cœur des petits intérêts personnels où l’initiation véritable n’est plus qu’une couverture littéraire pour transporter les armes, physiques celles-là, d’une autre subversion.

« Nous devons lutter, m’écrivait-il, contre les fils du Dragon noir, communistes, matérialistes, tarés, etc, pour que revienne le temps de notre race et son culte solaire, et si nous portons aussi, cher frère, le nom d’Église de Mithra, en réalité nous vénérons le Grand Lug, car Lug = Mithra = Râ = Lucifer : le même porte-emblème de la flamme sous divers noms à travers les âges, Lug étant celui du Verseau. » Lucifer revenait sous le nom de Lug, divinité du feu chez les anciens Celtes, et l’Ordre vert déclarait la guerre à l’humanité ordinaire, à l’homme de tous les jours appelé, dans les dossiers secrets de l’Ordre, humain type II, et cela au nom d’un Ordre supérieur et racial lorsque la roue solaire flottait sur Nuremberg.

« Historiquement, affirme L. en créant sa légende, j’ai fondé l’Ordre vert la nuit du 6 décembre 1970, avec quelques courageux adhérents. L’Ordre resta dans l’ombre pour des raisons ésotériques internes et ne fut rendu public qu’à partir du mois de septembre 1972. Depuis, de nombreuses adhésions nous arrivent de partout et divers mouvements celtes bretons sont entrés en contact avec l’Ordre vert. Qu’est-ce que l’Ordre vert ? C’est la tradition luciférienne des Celtes (!); c’est aussi le culte du dieu solaire mazdéen Mithra; la nature qui se dresse contre les tares de la pseudo civilisation, et contre les faux dogmes des Églises et des religions d’imitation! » Et de conclure, dans la langue celte : Mar n’ouzez-te te ket me oar ! (« Si tu ne sais pas, moi je sais) [...]

Le 14 mai 1975, les représentants des diverses associations lucifériennes étaient présents à Bruxelles, au temple de l’Ordre vert, afin de sceller la charte d’unification des Légions de Mithra (fer de lance de l’Ordre vert). [...]


Julius Evola, ce philosophe italien qui connaissait très bien la pensée prométhéenne, affirmait qu’au-delà des polémiques raciales qui agitent de nombreux mouvements traditionalistes seule existait pour lui la race mentale des Éveillés. Cette théorie n’est pas du tout celle de l’Ordre vert, dont le racisme ne s’exprime pas à mots couverts. R.L. déclare sans ambiguïté : « La Pureté du sang et des coutumes est l’une des choses à défendre, car le sang biologique peut influencer le comportement d’un individu; il faut bien admettre que les chromosomes d’un Aryen diffèrent de ceux d’un Bantou… » [...]

Les commandos du diable.

Ma tentative de réhabilitation du luciférisme peut s’expliquer par la démystification de certaines organisations satanistes qui n’ont rien à voir avec l’aristocratie mentale du dépassement de soi, avec la véritable ascèse luciférienne.

Comme je l’écrivais dans un magazine ésotérique (l’Autre Monde, le magazine de l’étrange, n° 11) en prenant comme exemple le nazisme, qu’un auteur moderne rattache à Lucifer (André Brissaud : « Les Agents de Lucifer ») :

Lucifer (Lux – Fer), le Porteur de Lumière, est l’incarnation d’une magie du feu, de type prométhéen, qui n’a rien à voir avec la déviation sataniste du nazisme. C’est vouloir confondre l’aigle et le charognard, faire de Prométhée, le Voleur de Feu, un fantoche rêvant les sommets qu’il n’atteindra jamais. Mais il existe dans la déviation magique des erreurs commises par des personnalités tentées par la volonté de puissance personnelle.

Ce fut ce qui arriva à J.B. alors dirigeant du mouvement Les fils du Feu et signataire de la charte de l’Internationale luciférienne. Pour les inspecteurs des Renseignements généraux du Puy-de-Dôme Les Fils du Feu étaient avant tout les maîtres doctrinaires de nombreuses organisations d’extrême-droite. Mais l’initiation ne s’arrêtait pas à la conférence ou à la table ronde sur les origines mythologiques de l’Occident ou sur la manière de vaincre la peur… L’initiation, du moins la pseudo – initiation, avait aussi lieu sur le terrain, tout près du camp d’entraînement militaire de la Fontaine du Berger, à quelque dix kilomètres de Clermont-Ferrand.

C’est dans ce lieu réservé, inaccessible pour le simple touriste ou le promeneur du dimanche, que se réunissaient au cours de l’été 1975 une trentaine de jeunes portant treillis et rangers, la matraque et la lance de bois à la main, afin de subir un entraînement digne des commandos militaires.

Dirigés par d’anciens mercenaires parachutistes, ce groupe d’action se préparait, au delà de la guérilla urbaine, au renouvellement magique annoncé par Les Fils du Feu présents sur le terrain.

Chemise bleue ornée du casque spartiate, J.B. et ses adeptes étaient là pour « réveiller dans chaque militant l’âme antique et prométhéenne de l’Empire polaire »…

Ce discours, identique à celui de l’Ordre vert qui avait aussi ses Légions de Mithra, se traduisait en actes précis au cours de rituels guerriers. Par exemple avant l’entraînement, les lances de bois (qui servirent aux militants d’Ordre nouveau à la Mutualité) étaient marquées des runes magiques du combat à l’aide du sang de chaque militant. Cette innovation luciférienne n’était pas pour déplaire aux nostalgiques du nazisme ivres d’un lyrisme guerrier anachronique. Trois figures runiques revenaient constamment sur les armes d’entraînement : Odin, le combat et le Pouvoir, tracée au sang à l’endroit précis où la main se referme sur le manche de l’arme. [...]

Allées et venues mystérieuses, liaisons constantes entre Bruxelles, Cologne et Paris… les lucifériens préparaient dans l’ombre les accords secrets qu’ils allaient signer à Madrid, avec Lopez Rega, mage et ancien ministre de Juan Peron. [...]

Pour les traditionalistes, lorsque les sociétés économiques se seront effondrées, resteront seulement les valeurs occultes qui se partageront la suprématie du globe… Alors l’homme devra choisir entre la Voie luciférienne et les Voies mystiques.

C’est à travers de nombreux bouleversements, des remises en question violentes, les tentatives magiques les plus folles, que l’aventure occulte, apparemment inextricable, laissera passer au grand jour les pionniers du Nouvel Âge, la race mentale dont parlais Julius Evola, celle qui osera enfin regarder le soleil en face.

Alors le « petit homme », celui qui s’accroche encore à l’égalitarisme, à la chaude promiscuité, aux délires génétiques sécurisant la race qui meurt, à sa minuscule volonté de puissance, ce petit homme ne sera plus qu’un rêve sans importance, une ombre qui passe, privée de la noblesse intérieure qui fera l’homme futur. Dans l’enseignement luciférien, il est dit que « la foudre préservera seulement ce qui lui ressemble ».

Jean-Paul Bourre




jeudi, janvier 31, 2013

Le chef du gouvernement mondial



Le film “Eyes Wide Shut” de Kubrick serait une allusion directe au programme Monarque et aux réseaux sataniques.

Selon Ferdinand Ossendowski, qui se disait informé par les plus hauts prélats du lamaïsme mongol, le siège du gouvernement mondial secret est localisé sous terre, idée qui se retrouve dans les écrits de William Cooper qui situe le gouvernement de l'ombre des USA dans la ville souterraine de Mount Weather, près de Bluemont en Virginie.

Le Roi du Monde, le monarque universel, régnerait depuis les entrailles de la terre. Ce royaume ténébreux se nomme Agartha, affirmait Ferdinand Ossendowski dont les révélations firent grand bruit à l'époque, au début du 20ème siècle. Dès la publication du livre de Ferdinand Ossendowski, « Bêtes, Hommes et Dieux », une table ronde, sur le thème de l’Agartha, fut organisée à Paris, par les Nouvelles Littéraires, réunissant Guénon, Maritain, Grousset, etc. René Guénon rencontra Ferdinand Ossendowski à plusieurs reprises avant de faire publier en 1927 son livre intitulé « Le Roi du Monde ». Pour René Guénon « le Roi du Monde doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice, (...) fonction pouvant se résumer dans un mot comme celui d'équilibre" ou d'harmonie", ce que rend précisément en sanskrit le terme Dharma ».

Mais Jean-Louis Bernard, un érudit dans les domaines de l’égyptologie, du tantrisme, du soufisme..., propose un autre regard sur le monde souterrain et son obscur monarque évoqués par Saint-Yves d’Alveydre, Ferdinand Ossendowski, René Guénon...

« La notion demeure floue, explique Jean-Louis Bernard, elle donna lieu à mythomanie, certains ésotéristes occidentaux s’étant prétendus missionnés par les « grands initiés » de la cité souterraine et reliés télépathiquement à eux. Ces missionnés (par eux-mêmes) finirent généralement leur existence dans la médiocrité ou le scandale. [...]

Le Roi du Monde, ce personnage serait caché au fond d’une cité souterraine que des radiations rendraient inaccessible aux humains. Ossendowski le décrit, lui et son assesseur, comme des momies animées ou comme des morts vivants, au visage voilé pour cacher leur crâne dénudé. Sans identifier vraiment le Roi du Monde à ce personnage, René Guénon crut en un représentant de Dieu sur la terre ; il voyait là un parallèle avec Melchisédech (" melk " = roi) qui, dans la Bible confirma la mission d’Abraham. 
Toutefois, si le personnage évoqué par Ossendowski correspond à quelque vérité fantastique, l’immortel troglodyte, au lieu d’être une figure de haute spiritualité, peut résulter tout aussi bien d’une formidable opération de magie noire. Mme Alexandra David-Neel qui connut le Tibet secret, fait état de pseudo-lamas (moines) – des morts vivants justement qui, en des lamaseries écartées, pratiqueraient un vampirisme de grand style : des vieillards plus que centenaires, morts, mais non biologiquement ; ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d’acquérir du mérite ou un " bon karma ", valable en une autre vie ! En réalité, les "moines" viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d’une agonie savamment allongée… Il se peut encore que les momies d’une civilisation inconnue d’Asie centrale aient engendré des "marouts" = âmes mortes incarnées, et que ce "roi du monde souterrain" ne soit pas autre chose. [...]

Si le cadavérique " roi du monde " incarne effectivement une grand-guignolesque imposture ésotérique, il sera bien sûr le roi de tous les marouts, zombis et ombres mortes. Il freinerait la décomposition des ombres les plus redoutables et exploiterait ces fantasmes morbides pour égarer les mystiques et les intoxiquer. Il serait alors l’arcane du spiritisme mondial (ou channeling) dont les médiums lui serviraient de prêtres et de prêtresses... [...]

Mais qui alors tire les ficelles du Grand Marout ? Est-ce Dieu, Satan ou Lucifer ? La réponse est sans doute donnée par les fameux Hyksos – cavaliers d’Asie centrale qui occupèrent sauvagement l’Egypte durant un siècle et demi. Ils adoraient un dieu unique nommé Soutek (= Satan) et entreprirent la destruction méthodique des cultes égyptiens, à l’exclusion de celui de Seth (= Satan). En somme, leur mission occulte ou inconsciente, liée au "centre magique" qui les télécommandait d’Asie centrale, consistait à couper l’Egypte de son contact cosmique (culte d’Amon). Donc, à travers les Hyksos, Satan, le daïmon souterrain, se révoltait contre les hiérarchies cosmiques dont l’Egypte était le trône, tentant ainsi d’isoler la planète du cosmos. »

Vers la fin de sa vie René Guénon était devenu plus alarmiste à propos du grand monarque. Il tire la sonnette d'alarme dans l'un de ses derniers écrits : « Le règne de la quantité et les signes des temps ». Il y dénonce l'avènement d'un Chakravartî ou monarque universel à rebours dont le « Saint-Empire » instaurera le règne de la contre-tradition :

« Ce règne de la « contre-tradition » est en effet, très exactement, ce qui est désigné comme le « règne de l'Antéchrist » : celui-ci, quelque idée qu'on s'en fasse d'ailleurs, est en tout cas ce qui concentrera et synthétisera en soi, pour cette œuvre finale, toutes les puissances de la « contre-initiation », qu'on le conçoive comme un individu ou comme une collectivité ; ce peut même, en un certain sens, être à la fois l'un et l'autre, car il devra y avoir une collectivité qui sera comme l'« extériorisation » de l'organisation « contre-initiatique » elle-même apparaissant enfin au jour, et aussi un personnage qui, placé la tête de cette collectivité, sera l'expression la plus complète et comme l'« incarnation » même de ce qu'elle représentera, ne serait-ce qu'à titre de « support » de toutes les influences maléfiques que, après les avoir concentrées en lui-même, il devra projeter sur le monde. Ce sera évidemment un « imposteur » (c'est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la « grande parodie » par excellence, l'imitation caricaturale et « satanique » de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel ; mais pourtant il sera fait de telle sorte, si l'on peut dire, qu'il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle. Ce ne sera certes plus le « règne de la quantité », qui n'était en somme que l'aboutissement de l'« anti-tradition » ; ce sera au contraire, sous le prétexte d'une fausse « restauration spirituelle », une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d'une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale ; après l' « égalitarisme » de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c'est-à-dire proprement une « contre-hiérarchie », dont le sommet sera occupé par l'être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des « abîmes infernaux ».

Cet être, même s'il apparaît sous la forme d'un personnage déterminé, sera réellement moins un individu qu'un symbole, et comme la synthèse même de tout le symbolisme inversé à l'usage de la « contre-initiation », qu'il manifestera d'autant plus complètement en lui-même qu'il n'aura dans ce rôle ni prédécesseur ni successeur ; pour exprimer ainsi le faux à son plus extrême degré, il devra, pourrait-on dire, être entièrement « faussé » à tous les points de vue, et être comme une incarnation de la fausseté même. »


A propos de la monnaie :

Plus de soixante ans avant la crise de l'euro et du dollar (depuis 2009, les USA font fonctionner la planche à billets), René Guénon annonce que, durant le règne de la contre-tradition, "la monnaie elle-même, ou ce qui en tiendra lieu, aura de nouveau un caractère qualitatif (qualité prise au rebours de sa valeur normale), puisqu'il est dit que "nul ne pourra acheter ou vendre que celui qui aura le caractère ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom" (Apocalypse, XIII, 17)... »


Lire gratuitement « Le règne de la quantité et les signes des temps » :


Programme Monarque :

mercredi, janvier 30, 2013

Le nouvel ordre mondial selon Bill Cooper




Le doyen de la théorie américaine de la conspiration était Milton William Cooper, de St. Johns, Arizona ; il est l'auteur d'un compendium pour le mouvement millénariste et conspirationniste, Behold a Pale Horse (1991).

Fils d'un officier de l'armée de l'air, Bill Cooper est né en 1943 ; il a grandi dans différents pays, selon les affectations de son père. Après avoir quitté le lycée au Japon en 1961, il s'engagea dans l'Air force, puis la Navy en 1965. Alors qu'il servait à bord d'un sous-marin dans le Pacifique, Cooper aperçut pour la première fois une énorme soucoupe volante qui émergea de l'océan et s'envola dans les nuages. La soucoupe fut aperçue par d'autres membres d'équipage et par des officiers, mais seul Cooper fut menacé de prison s'il dévoilait ce qu'il avait vu. A partir de 1968, il fut affecté à l'espionnage naval. C'est là qu'il découvrit l'existence d'une conspiration d'un haut niveau dirigée contre les citoyens des États-Unis. Il était convaincu que l'espionnage naval avait participé à l'assassinat de John F. Kennedy, et en 1972, il avait amassé des informations dérangeantes classées secrètes sur les OVNIs, la Navy, le gouvernement secret, l'ère glaciaire à venir, le projet Galileo, et la stratégie pour l'établissement d'un Nouvel ordre mondial.

Bill Cooper quitta l'armée en 1975 et tenta alors de transmettre ce genre d'informations à la presse. Il affirme que les puissances cachées étaient prêtes à le supprimer. En Californie, une limousine noire poussa sa voiture vers une falaise, puis deux hommes descendirent jusqu'à la carcasse du véhicule. L'un d'eux se pencha pour vérifier son pouls, et l'autre demanda s'il était mort. Le premier répondit que ce n'était plus qu'une question de minute, et l'autre répondit que le boulot était fait. Un mois plus tard, la même voiture mystérieuse provoqua un nouvel accident. Cette fois-ci, Cooper perdit une jambe. Deux hommes lui rendirent visite à l'hôpital, le menaçant d'un accident fatal s'il persistait à vouloir divulguer des informations secrètes. Ces rencontres presque fatales, s'ajoutant à la découverte d'actions secrètes de la part des militaires et du gouvernement, convainquirent définitivement Cooper de la réalité d'une conspiration mondiale. Tout en continuant à collecter des
documents, il restait résolu à dévoiler la vérité de ces plans visant à soumettre l'humanité au Nouvel ordre mondial. C'est ainsi qu'il publia son livre, qu'il décrivait comme « plus proche de la vérité que tout ce qui a été précédemment écrit. »

Behold a Pale Horse est un amas chaotique de mythes de la conspiration, parsemé d'extraits de lois, de lettres officielles, de rapports et de documents visant à dévoiler la sombre perspective d'un gouvernement mondial imposé au peuple américain contre sa volonté et en conflit flagrant avec la Constitution. Le premier chapitre contient un mémorandum gouvernemental soi-disant secret titré « Armes silencieuses pour guerres tranquilles ». Découvert dans une photocopieuse IBM lors dune vente aux enchères en juillet 1986, ce document est devenu très célèbre dans les milieux conspirationnistes. Nous y apprenons que l'élite a décidé en 1954 d'exploiter les opérations de recherche, la technologie informatique et la finance pour modeler une société entièrement prévisible et manipulable, dans le but de transférer la richesse des masses indisciplinées et irresponsables vers un petit nombre de gens valeureux et intelligents. L'éducation garderait les masses inférieures indisciplinées et ignorantes, tandis que les sujets triviaux traités par les médias et les divertissements vulgaires se chargeraient de les maintenir dans la confusion, la désorganisation et la distraction. Le document est rédigé dans un jargon technique qui mêle ingénierie sociale, économique et électronique, pour suggérer que tous les individus d'une société peuvent être programmés, car « ceux qui ne se servent pas de leur intelligence ne valent pas mieux que des animaux dépourvus d'intelligence. De tels individus sont comme des bêtes de somme... »

Cooper voit dans ce document une déclaration de guerre formelle des Illuminati contre les citoyens des États-Unis. Il affirme que les citoyens pacifiques sont en droit d'user de tous les moyens, y compris la violence, pour identifier, contre-attaquer et détruire l'ennemi. Le deuxième chapitre, « Sociétés secrètes et Nouvel ordre mondial », contient les investigations et les réflexions de Cooper sur le complot mondial contre l'indépendance et la liberté. Les racines de la conspiration des Illuminati remontent à l'ancienne Confrérie du Serpent, et donc incluent les Templiers et les francs-maçons. Cooper croit que la plupart des sociétés secrètes modernes n'en forment en fait qu'une seule, dotée d'un but unique. Leur apparente pluralité masque la conspiration visant à soumettre l'humanité :

« L'Ordre de la quête, la Société de JASON, la Roshaniya, la Qabbalah, les Templiers, les Chevaliers de Malte, les Chevaliers de Colomb, les jésuites, les maçons, l'ordre mystique de la rose-croix, les Illuminati, le parti nazi, le parti communiste, les membres du Conseil des relations extérieures, la Fraternité du Dragon, l'Institut royal des affaires internationales, la Commission trilatérale, le groupe Bilderberg, le Vatican, le Russell Trust, Skull & Bones, Scroll & Key [société secrète des universités de Yale et Harvard]. Toutes ces organisations ne forment qu'une seule entité et travaillent dans le même but : le Nouvel ordre mondial. » (Milton William Cooper)

L'analyse obsessionnelle que produit Cooper sur ces groupes à la fois imaginaires et réels, accumule les détails visant à suggérer le pouvoir terrifiant des élites mondiales. Cependant, selon lui, l'organisation secrète la plus puissante au monde est le groupe Bilderberg, dont les trois comités comprennent des membres des Illuminati, de la franc-maçonnerie, du Vatican et des vieilles familles aristocratiques européennes : « Ce sont eux qui dirigent VRAIMENT le monde », affirme Cooper.

Cooper décèle des preuves de l'influence cabalistique des Illuminati dans la fondation des États-Unis. L'œil omniscient dans la pyramide représente Lucifer et est également l'ancien symbole de la Confrérie du Serpent. Il souligne la répétition du chiffre 13, qui se retrouve dans les 3 comités de 13 membres du groupe Bilderberg, ce qui, pour lui, prouve sans aucun doute l'influence des Illuminatis.

Pour Cooper, les pouvoirs présidentiels utilisés abusivement sont une preuve supplémentaire des plans du gouvernement américain pour imposer un socialisme totalitaire. Par le biais de « lois secrètes » cachées au public, le président (à l'époque, Georges Bush) a le pouvoir de lancer des actions secrètes, de déclarer la guerre, de combattre le terrorisme et de suspendre la Constitution en cas d'urgence, sans en référer au Congrès. Cooper s'étend sur l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), qui en cas d'urgence est autorisée à contrôler les médias, la nourriture, l'énergie et les transports, tout en mobilisant chaque citoyen au sein de brigades commandées par le gouvernement. William R. Pabst, de Houston, fournit des détails sur les emplacements d'une douzaine de camps de concentration construits pour la détention de prisonniers politiques. « Lorsque votre famille sera séparée et éclatée dans tous les États-Unis pour effectuer un travail d'esclave et que vous ne verrez plus jamais ceux que vous aimez ; ce sera votre faute, parce que vous n'aurez rien fait pour empêcher cela. » (Cooper)

L'élite dirigeante croit que seul un gouvernement secret et totalitaire peut résoudre les problèmes actuels. Apparemment, leur principal souci est la surpopulation. Pour contrôler la croissance de la population, le gouvernement américain mène une guerre contre ses propres citoyens, avec l'introduction de maladies, de substances chimiques et radioactives dangereuses. L'élite dirigeante vise les éléments les plus indésirables de la société, dont les Noirs, les Hispaniques et les homosexuels. La variole fut introduite en Afrique pour décimer la population noire. L'hépatite B a été répandue en Amérique pour infecter la population. Le virus du sida est une arme du gouvernement. Des déchets nucléaires sont répandus sur les champs de tabac pour provoquer le cancer du poumon. la dioxine et d'autres polluants prolifèrent malgré les dénis officiels. Une installation fédérale secrète connue sous le nom de Mount Weather, près de Bluemont, Virginie, est décrite comme une ville souterraine construite pour le gouvernement de l'ombre qui attend d'avoir le pouvoir, sera prêt à réagir en cas de crise. Les patriotes, les nationalistes et les groupes de droite sont les premières cibles de leurs mesures répressives.

Les OVNIs et les extraterrestres jouent un rôle apocalyptique dans le culte de la conspiration de William Cooper. Des vaisseaux extraterrestres sont censés avoir visité les États-Unis entre 1947 et la fin de l'année 1952. Des débris d'OVNIs crashés des extraterrestres morts et vivants découverts à Roswell, dans le Nouveau-Mexique' ont été étudiés par des scientifiques sous les auspices de la CIA tandis que des fausses informations et des rumeurs maintenaient le public dans l'ignorance. Cooper semble croire que les humanoïdes extraterrestres sont venus sur Terre pour prélever le matériel génétique qui fait défaut à leur espèce en déclin. Le président Eisenhower est censé avoir officiellement rencontré les extraterrestres en février 1954, et un traité fut signé entre eux et le gouvernement américain : en échange de leur technologie avancée, les extraterrestres ont obtenu la permission d'étudier un nombre limité d'humains dans le cadre de leur projet génétique. Toutes les relations avec les extraterrestres sont soumises au comité connu sous le nom de MAJESTIC-12.
D'immenses pistes d'atterrissage pour les extraterrestres ont été construites à Dreamland, ou Area 51, près de Rachel, dans le désert du Nevada. Depuis, Area 51 est devenu un lieu de rendez-vous pour les ufologues et les tenants de la théorie de la conspiration. Anthony Hilder a enregistré une cassette audio, The Panic Project, au sujet des OVNIs stationnés sur la base de Dreamland. L'élite dirigeante s'est alliée en secret avec les extraterrestres contre le reste de l'humanité.

Le millénarisme de Bill Cooper est quasiment littéral. En l'an 2000, des mesures gouvernementales secrète à l'encontre du peuple devaient déboucher sur des hostilités ouvertes. Au même moment, la présence des OVNIs et des extraterrestres devait être officiellement révélée. Un vaisseau spatial appelé Galileo, en route pour Jupiter, allait déposer une charge de plutonium au cœur de la planète géante, générant une réaction atomique et la naissance d'une nouvelle étoile, qui doit être nommée Lucifer. Un vaste programme de manipulation médiatique interprétera ce phénomène comme un signe d'une grande portée religieuse et le monde entier espérera l'accomplissement de l'ancienne prophétie. Alors, un caveau contenant les anciennes données de la Terre sera ouvert dans la grande pyramide de Khéops, en Egypte, où George Bush assistera à une célébration occulte du millénaire et à la proclamation du Nouvel ordre mondial.

Bill Cooper est habité par un esprit anarcho-libertaire de rébellion. contre le gouvernement, qu'il perçoit comme anticonstitutionnel, criminel et despotique. Il en va de même pour Anthony H. Hilder, Linda Thompson et de nombreux autres porte-parole de groupes conspirationnistes américains. Étant donné que ces groupes identifient souvent le national-socialisme allemand comme le précurseur du Nouvel ordre mondial, on peut se demander le rapport qu'ils entretiennent avec le nazisme ésotérique. La réponse se trouve dans leur obsession du secret et de la conspiration. En déclarant la guerre aux élites dirigeantes secrètes qui asservissent les populations innocentes, les théoriciens de la conspiration font une projection fatale. L'élite est considérée comme totalitaire, antidémocratique, méprisante envers le peuple. Les victimes ont donc le droit de combattre et de détruire l'élite par tous les moyens nécessaires. Les actions secrètes, la violence, le terrorisme - tous les moyens que l'élite est accusée d'utiliser - sont bons pour que le peuple retrouve son autonomie perdue.

Les parallèles psychologiques entre les conspirationnistes américains et le système de pensée nazi sont évidents lorsqu'on se rend compte que la réimpression complète des Protocoles des Sages de Sion forme les 15 premiers chapitres de Behold a Pale Horse. Le texte provient de la première édition anglaise, traduite par Victor E. Marsden, publiée en 1921 par la Britons Publishing Society, un groupe notoirement antisémite. Bien que Cooper cite Mayer Amschel Rothschild (1743-1812) disant : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'un pays, et peu m'importera qui en dicte les lois », il n'attribue pas exclusivement les Protocoles à une conspiration mondiale juive. Il suggère que toute allusion aux « juifs » en tant que conspirateurs doit être remplacée par le mot « Illuminati » tandis que les mots« goyim »et « gentils » doivent être remplacés par « prisonniers ».

Malgré une prose datant de la fin du XIXe siècle les Protocoles illustrent les craintes et l'anxiété des conspirationnistes au sujet d'un gouvernement secret et du Nouvel ordre mondial. Les juifs (Illuminati) créent des désordres et de l'hostilité entre États pour augmenter leur endettement et provoquer des guerres (Protocole 7) ; d'où des guerres mineures constantes depuis 1945. Les juifs (Illuminati) sèment la confusion dans l'opinion publique grâce à la contradiction (Protocole 5). Les juifs (Illuminati), avec la distraction, les jeux, le divertissement, détournent les masses de leurs vrais objectifs (Protocole 13). Ces stratégies sont reflétées dans la politique artificielle et le consumérisme futile. Les juifs (Illuminati) vont désigner un dirigeant fantoche qui aura le droit
de proposer des lois d'urgence, de modifier la Constitution et de déclarer l'état de guerre (Protocole 10). D'où la mobilisation et les directives de la FEMA pour établir un État policier. Les juifs (Illuminati) vont créer un gouvernement fortement centralisé pour contrôler toute l'humanité (Protocole 15). En découlera le Nouvel ordre mondial.

Les théories de la conspiration s'épanouissent toujours à des époques où les gens se sentent exclus du processus politique. Ces nouvelles croyances conspirationnistes américaines ont vite trouvé un écho en Europe, alors que l'Union européenne se développait dans les années 1990. Le mouvement « alternatif » en particulier, avec sa suspicion envers un gouvernement puissant, les milieux des affaires et la médecine orthodoxe, s'est montré sensible aux théories de la conspiration.

Nicholas Goodrick-Clarke, « Soleil noir ».

Soleil noir

Voici un formidable ouvrage qui s'intéresse à un sujet totalement délaissé par les historiens, à savoir : le succès posthume de l'Hitlérisme en Europe. Avec une écriture fluide,  "Soleil noir" se lit comme un roman. Nicholas Goodrick-Clark démontre que la pensée nazie s'est adaptée, ou plutôt a nourri, toutes les tensions ontologico-protestataires : contre le gouvernement, contre la main mise des banques, contre la mixité raciale, contre les Juifs et tout cela servi par une dialectique mêlant critique du monde moderne, attrait pour l'Inde et sa religion, refus du consumérisme, éloge de la nature et des racines païennes de l'occident. Le dernier chapitre, consacré à la théorie du complot, s'avère peut-être le plus remarquable car elle est très en vogue actuellement et il permet de voir que cette théorie entretient des liens avec les doctrines des groupes d'extrême-droite presque sans le vouloir. Au final, ce "Soleil noir" me semble être un livre d'une grande intelligence qui mérite de figurer dans toute bonne bibliothèque des personnes s'intéressant aux parcours des extrêmes droites, des mouvements racistes et contestataires.

Commentaire de Nicolas, Amazon.



Le rapport de la montagne de fer :

Le Saint-Empire Euro-Germanique

"Sous Ursula von der Leyen, l'UE est en train de passer d'une démocratie à une tyrannie."  Cristian Terhes, député europée...