lundi, septembre 24, 2012

La face cachée de l'islam





La mondialisation a-t-elle un caractère foncièrement antitraditionnel qui s'oppose à toute véritable spiritualité, et tend-elle à constituer une contre-tradition planétaire ? Pour finaliser cette contre-tradition et permettre le triomphe total de la hiérarchie malfaisante actuellement à l'œuvre dans l'ombre de la mondialisation, l'islam authentique est-il le dernier obstacle à abattre ? Pour détruire l'islam, les fanatiques religieux et les faux instructeurs spirituels sont certainement plus efficaces que les GI américains.

Roger Maridort est l'auteur de l'avant-propos du livre de René Guénon « Aperçus sur l'ésotérisme islamique et le Taoïsme » :

« Dans l'Islamisme, a écrit Guénon, la tradition est d'essence double, religieuse et métaphysique ; on peut qualifier très exactement d'exotérique le côté religieux de la doctrine, qui est en effet le plus extérieur et celui qui est à la portée de tous, et d'ésotérisme son côté métaphysique, qui en constitue le sens profond, et qui est d'ailleurs regardé comme la doctrine de l'élite ; et cette distinction conserve bien son sens propre, puisque ce sont là deux faces d'une seule et même doctrine. »

Il convient d'ajouter que, pour Guénon, l'ésotérisme est toujours et partout le même, quels que soient les noms qu'on lui donne suivant la variété des pays et des traditions, Si la connaissance véritable de l'ultime Réalité est l'objet final de la recherche ésotérique, les méthodes utilisées, bien que souvent analogues, ne sont pas forcément identiques ; elles peuvent varier comme varient aussi les langues et les individus. « La diversité des méthodes, nous écrivait Guénon le 3 octobre 1945, répond à la diversité même des natures individuelles pour lesquelles elles sont faites ; c'est la multiplicité des voies conduisant toutes à un but unique. »

Dans ce petit livre, nous avons réuni en chapitres un certain nombre d'articles anciens relatifs au taçawwuf (soufisme), c'est-à-dire à l'ésotérisme islamique. On complétera non seulement par quelques passages qui y font allusion dans ses différents ouvrages, notamment dans Le Symbolisme de la Croix, mais aussi par deux articles reproduits dans les Symboles fondamentaux : « Les mystères de la lettre Nûn » et « Sayful-Islam ».

Nous avons donné comme premier chapitre l'article sur Ésotérisme islamique, paru dans Les Cahiers du Sud, bien qu'il soit postérieur aux autres pour la date de parution, parce que c'est celui qui précise le mieux les particularités de l'initiation dans l'Islam, et définissant les notions fondamentales du soufisme : Shariyah – Tarîqah – Haqîqah ; la première constituant la base exotérique fondamentale nécessaire ; la seconde la Voie et ses moyens ; la troisième le but ou le résultat final. Dans les autres chapitres, Guénon expose avec sa clarté synthétique habituelle ce qu'est le Tawhid et le Faqr, et donne des exemples de sciences traditionnelles à propos de l'Angélologie de l'alphabet arabe, de la Chirologie et de la Science des lettres.

René Guénon a longuement parlé, notamment dans les Aperçus sur l'initiation, Le Règne de la quantité et les signes des temps et Initiation et réalisation spirituelle, de ce qu'il a appelé la « Contre-initiation » et la « Pseudo-initialion ». Les auteurs arabes ont traité aussi de cette question à propos des awliyâ es-shaytân et à propos des « faux soufis » qui sont, dit l'un d'eux, « comme des loups parmi les hommes ».


Abû Ishaq Ibrâhim al-Holwâni demandait un jour à Hussein ibn Mançûr al-Hallâj ce qu'il pensait de l'enseignement ésotérique. Al-Hallâj lui répondit : « Duquel veux-tu parler, du vrai ou du faux ?  S'il s'agit de l'ésotérisme vrai, la voie exotérique (sharîyah) est son aspect extérieur et celui qui la suit vraiment découvre son aspect intérieur qui n'est autre que la connaissance d'Allah ; quant au faux ésotérisme, ses aspects extérieurs et intérieurs sont tous les deux plus horribles et détestables l'un que l'autre. Tiens-t'en donc à
l'écart. »

Guénon dira semblablement : « Quiconque se présente comme instructeur spirituel sans se rattacher à une forme traditionnelle déterminée ou sans se conformer aux règles établies par celle-ci ne peut avoir véritablement la qualité qu'il s'attribue ; ce peut être, suivant les cas, un vulgaire imposteur ou un " illusionné ", ignorant les conditions réelles de l'Initiation ; et dans ce dernier cas plus encore que dans l'autre, il est fort à craindre qu'il ne soit trop souvent, en définitive, rien de plus qu'un instrument au service de quelque chose qu'il ne soupçonne peut-être pas lui-même. »

Le denier chapitre est consacré au Taoïsme et au Confucianisme. Il montre que la différence entre l'ésotérisme et I' exotérisme se rencontre également dans les formes non religieuses de la Tradition, Et c'est normal, puisqu'il s'agit la, tant pour les rites que pour la perspective, d'une différence de nature et même de nature profonde.

Beaucoup plus ancien que La Grande Triade, le dernier livre que Guénon ait publié de son vivant, et où il a parlé le plus de la civilisation chinoise, cet article contient une réflexion finale qui ne manque pas d'intérêt. Guénon y déclare en effet que quelles que soient les conditions cycliques qui pourront entraîner la disparition plus ou moins complète de l'aspect extérieur de la tradition chinoise, l'ésotérisme de celle-ci, le Taoïsme, ne mourra jamais, parce que, dans sa nature essentielle, il est éternel, c'est-à-dire au-delà de la condition temporelle.


Roger Maridort


Ce livre réunit un certain nombre d'études que René Guénon a consacrées au soufisme. Il y montre que celui-ci n'est nullement une secte, mais le cœur, le noyau de la tradition islamique. Il s'agit là, bien entendu, du soufisme, disons le mot, orthodoxe, lequel implique une transmission initiale remontant au prophète Mahomet, et non de pseudo-organisations qui ne peuvent revendiquer une filiation valable.

Le dernier chapitre de cet ouvrage est consacré au taoïsme et au confucianisme de même qu'à la permanence du tao, en dépit de la destruction plus ou moins complète de l'aspect extérieur de la tradition chinoise.

Pour René Guénon, quelle que soit la diversité des méthodes, l'ésotérisme est partout et toujours le même : il procède de la même tradition primordiale. La hiérarchie du soufisme, avec son chef, son pôle, se retrouve à peu près pareille dans les autres formes de l'Orient... [...]

Quant à l'influence spirituelle, d'origine non humaine, elle dirige les diverses organisations initiatiques, mais c'est par l'intermédiaire de celles-ci que devra s'opérer la marche descendante du cycle comme sa remontée finale. Car, dans la conception traditionnelle du monde, l'histoire de l'humanité est inscrite dans un ensemble de mouvements cycliques : chaque période, ses rites, ses dogmes et sa spiritualité, ses crises et ses révolutions, sa hiérarchie sociale et son industrie, correspondent exactement à un acte — une actualisation — du grand projet divin. Le monde ne pourrait ainsi mourir du jour au lendemain, n'en déplaise aux tenants de l'« Apocalypse » à tout prix et à tous ceux, si nombreux, qui n'ont vu dans René Guénon qu'un esprit chagrin qui s'attaquait au monde moderne. Pour Guénon, en effet, ce monde a sa réalité profonde et sa nécessité : sa chute matérialiste nous prépare à une nouvelle — proche ou lointaine ? — assomption de l'esprit.
Question de n°1

dimanche, septembre 23, 2012

La société secte




Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,
combien seront grandes ces ténèbres.
Matthieu 6:23

Après les retentissements médiatiques des deux massacres du Temple Solaire, bien peu savaient ce qu'était le phénomène des sectes dans le monde. Ce n'est que lorsque Shoko Asahara, le gourou de la secte Aum, avait décrété la fin du monde et qu'il ait gazé le métro de Tokyo, que les pouvoirs publics se sont tout de même penchés sur le problème, avec d'ailleurs, beaucoup d'hypocrisie. Il est exact que si l'on touche aux convictions religieuses de chacun, on malmène alors la démocratie ce qui, égratigne la susceptibilité de certains politiciens très attachés aux valeurs de la démocratie libérale.

Parce qu'en fin de compte, ces sectes, toutes tendances confondues, rendent un service à la société et certainement encore davantage aux partis politiques quels qu'ils soient. Des millions d'adeptes à travers le monde remuent ciel et terre pour parfaire l'humanité, rendre l'homme plus sage, le rendre plus religieux, plus modeste, plus spirituel enfin de compte, c'est un bel idéal que tout homme politique souhaiterait voir apparaître. Lorsque tous les hommes seront devenus pareils à des agneaux, et c'est pour bientôt, il n'y aura plus de revendication, il n'y aura plus de manifestation, il n'y aura plus d'opposition politique ni de contestation. A la place, on ira tous prier dans le temple du quartier. Il n'y aura plus de patron, mais tout simplement un gourou d'entreprise cherchant la résolution du problème de l'adepte au travers d'un téléphone portable, il n'y aura plus de curé mais des messies apportant la vérité sur une disquette d'ordinateur.

Les gouvernements du monde voient d'un très bon œil toutes ces sectes, elles apportent finalement des réponses auxquelles aucun homme politique ne peut répondre. Elles contiennent tous les ressentiments, toutes les frustrations et aussi, tous les désirs et tous les fantasmes de leurs adeptes. Ces hommes et ces femmes, déçus de ne pouvoir s'exprimer dans une société qui, de toutes façons ne les écoute pas, et qui de toute manière, n'a que faire des considérations spirituelles des uns et des autres, sont finalement contenus et soumis ainsi à une autorité parallèle à celle du pouvoir politique.

Cette autorité parallèle offre un service gratuit aux politiciens, c'est comme une sorte d'assistance publique mais qui en plus, répond à ses patients d'une manière spirituelle. Elle débarrasse finalement la société de ses inadaptés, de ses mécontents et surtout de ses contestataires en mal de Dieu.

On peu faire une constatation avec des pays musulmans comme l'Algérie ou l'Iran qui, au contraire de nos pays, ne parviennent plus à contenir l'intégrisme islamique. Le regain de religiosité est tellement multiforme et le besoin de réponse religieuse si fort, que le pouvoir entier en est ébranlé.

Au contraire des pays musulmans, la faculté d'absorption en Amérique et en Europe des mouvements religieux ou sectaires a été développée de façon à ce qu'ils puissent s'épanouir en toute liberté. Ce système a été fait de manière à ce que chaque personne puisse trouver la religion ou la croyance de son choix. Il trouvera toujours ce qu'il cherche mais la condition sera qu'il ne pourra revendiquer politiquement sa croyance, il n'aura donc pas la possibilité de faire pénétrer et reconnaître sa croyance dans les institutions publiques. Par contre, les mouvements religieux et sectaires, lui ouvriront les portes et il bénéficiera de toutes les attentions nécessaires.

Ce système a permis aux politiciens d'éliminer une grande partie de ses responsabilités, vis-à-vis des aspirations autres que matérielles du peuple.

Le mal de vivre aujourd'hui touche une grande partie de l'humanité, tout le monde souhaite refaire le monde et apporter ses remèdes. C'est l'ère des faux prophètes déjà dénoncée dans la bible, on veut bien changer le monde mais à sa manière et à condition qu'on ait le pouvoir. C'est l'époque de la course au spirituel, c'est la lutte acharnée à la vérité, source non pas de sagesse, mais de monnaie sonnante et trébuchante. Ce n'est pas l'ère du verseau mais celui de la vessie qu'on veut nous faire prendre pour des lanternes. Les adeptes affluent de partout abusés par les uns, violés et dépouillés par les autres quand ils ne sont pas assassinés par des troisièmes couteaux.

Le troisième millénaire ne sera pas spirituel et personne n'oserait prétendre le contraire, sauf sans doute, les fanatiques et les marchands du temple moderne. Pour eux, l'après l'an 2000 offre des perspectives d'épanouissement et de béatitude financière extraordinaire. Cette béatitude on le doit beaucoup au mouvement en pleine expansion que l'on nomme le "Nouvel Age".

Actuellement, le nouvel âge a gagné l'Occident entier et cette mode est en passe de toucher à présent toute la planète.

Cette expression de nouvel âge a commencé à apparaître au début des années 1980 et a été popularisée par Marilyn Ferguson dans son livre qui fut un succès mondial "Les Enfants du Verseau". Selon l'auteur, la société de cette fin de millénaire se trouve au seuil d'une mutation. L'état d'esprit dans lequel se trouve l'humanité actuellement va arriver au stade le plus critique et un changement va apparaître donnant ainsi à l'humanité son second souffle, d'où le regain de spiritualité dans le monde.

Mais ce changement d'esprit s'opère très lentement et selon l'auteur, un mouvement est en route, comme une sorte de douce conspiration de l'ère du Verseau et de révolution silencieuse. Un nombre croissant d'individus éparpillés dans le monde se reconnaissent porteurs d'une même aspiration, celle qui doit procéder à la transformation de la société dans son entièreté et à la constitution d'une civilisation planétaire par le changement personnel.

M. Ferguson explique ce qu'elle entend par "conspiration" :

« On peut dire qu'une conspiration réunit des individus qui respirent le même air et aspirent aux mêmes buts. C'est une union intime. Afin de rendre claire la nature bienveillante de cette union, je décidais d'y joindre le mot Verseau. Malgré mon ignorance de l'astrologie, j'étais attirée par le pouvoir symbolique de ce rêve pénétrant de notre culture populaire, à savoir qu'après un âge d'obscurité et de violence - les Poissons - nous pénétrons dans un millénium d'amour et de lumière, "l’Ère du Verseau", le temps de la vraie libération de l'esprit. »

Les adeptes du nouvel âge déclarent que nous vivons une période de préparation, non seulement pour une civilisation et une culture nouvelles au sein d'un Nouvel Ordre Mondial mais également pour la venue d'une nouvelle dispension spirituelle. Selon eux, il existe un plan divin dans le cosmos. A la fin d'une ère, les ressources humaines et les institutions établies semblent inaptes à répondre aux besoins et aux problèmes mondiaux. Ce serait la raison pour laquelle ils prétendent que viendra un instructeur, un leader spirituel un Avatar pour instruire le monde. De nos jour, le retour de l'Instructeur mondial, le Christ, est attendu par des millions de personnes, non seulement par ceux de foi chrétienne, mais aussi par ceux de toutes croyances qui attendent l'Avatar sous d'autres nom : le Seigneur Maitreya, Krishna, le Messie, l'Iman Mahdi, le Boddhistava.

Le nouvel âge n'est pas une secte avec plusieurs millions d'adeptes mais un mouvement lancé à travers le monde qui a son origine aux États-Unis, on s'en serait douté. Cela ne nous étonnera pas non plus, quand on s'apercevra que l'idéologie de la civilisation planétaire du nouvel âge s'est inspirée de la politique mondialiste qui est menée par on sait qui. Le nouvel âge aspire en effet à un nouvel ordre politique basé sur l'ordre cosmique. C'est pourquoi on peut dire que la nouvelle politique émerge du terreau combinant les nouvelles perspectives scientifiques, la médecine holistique, la psychologie humaniste et transpersonnelle, l'écologie, les réseaux, l'influence panthéiste et le monisme.

D'après les adeptes du nouvel âge, il existe une seule organisation qui soit susceptible de réaliser la civilisation planétaire, c'est l'ONU, on s'en serait douté. Le fondateur Donald Keys du mouvement "Citoyens Planétaire" et consultant de l'ONU s'explique :

« L’humanité est au seuil de quelque chose de totalement nouveau, un palier évolutionnel supplémentaire pareil à nul autre : l'émergence de la première civilisation globale. »

Une autre association new age et qui à son siège auprès des Nations Unies à Genève "World Goodwill", traduisez par "Bonne Volonté Mondiale", est d'inspiration beaucoup plus ésotérique. Cette association à les mêmes objectifs que Citoyens Planétaires mais elle vise de manière plus affirmative à la constitution d'un nouveau gouvernement mondial et d'une nouvelle religion mondiale coïncidant avec le retour du Christ, Chef Suprême de la Hiérarchie Invisible, comprenons par là "les Supérieurs Inconnus". World Goodwill veut intégrer les visions synarchistes d'Alice A. Bailey dans ce nouveau gouvernement mondial. Elle lie intimement cette vision avec la constitution de la synarchie qui désigne le gouvernement idéal et l'ordre cosmique cher aux Templiers et à la tradition ésotérique.

On retrouve ici les mêmes faits et la même volonté de pouvoir et d'influence qu'avec les sociétés secrètes et les politiciens. Tout ce joli monde se retrouvent une fois encore, sous le couvert des Nations Unies qui semble-t-il, favorisent énormément l'idéologie mondialiste. Le Dr. Bernard Bastian dans un livre consacré au nouvel âge (Bernard Bastian. "Le new age, d'où vient-il, que dit-il") écrivait à ce sujet :

« Loin d'être l'exclusivité du Nouvel Age, la promotion d'un gouvernement mondial est en outre partagée à la fois par des religions constituées comme les Baha'is, et de nouveaux mouvements religieux comme la Méditation Transcendantale, la Scientologie, la Fraternité Blanche Universelle et les Raéliens »

La soi disant spiritualité que voudrait imposée au monde le mouvement du nouvel âge ne résiste pas très longtemps à une analyse de ses structures, de ses intentions et de ses agissements. Il suffit pour cela de lire l'exégète convaincu du nouvel âge M. Ferguson :

« ...il s'agit pour l'heure essentiellement d'un SPJN de SPINS (réseau de réseaux). La stratégie des réseaux consiste à relier entre eux les individus et les groupe de toutes les manières possibles et imaginables, afin de constituer un tissu d'influence étendu, puissant, omniprésent, décentralisé tout en demeurant insaisissable, donc invulnérable. Un des premiers fruits de cette stratégie est de constater qu'aux États-Unis beaucoup de points de vue New Age sont repris dans des programmes politiques aux niveaux local régional voire national. »

Voilà donc qui est très claire sur les visées du nouvel âge. Déjà, certains spécialistes en matière de secte et de culture ésotérique s’interrogent sur l'aspect totalitaire que prend le nouvel âge. [...]

A titre d'exemple, nous prenons la secte "Nouvelle Acropole" dont toute l'idéologie est basé sur le totalitarisme absolu et qui revendique également l'approche de l’Ère du Verseau. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la couverture du Bulletin N° 1 de 1977, du corps de sécurité et du renseignement propre à la secte. Le bras droit tendu vers un aigle flamboyant à de quoi rappeler certains souvenirs.

Officiellement, la Nouvel Acropole se réclame de la "Pensée Traditionnelle" et se présente au grand public sous les aspects d'une association culturelle et humaniste. En même temps, elle promeut une école des mystères se vouant à la fraternité humaine exactement que le fait les rose-croix de l'A.M.O.R.C.

Naturellement, la réalité est toute différente. Car l'idéologie profonde de cette secte ressemble furieusement à celle prônée par un certain Adolf Hitler. Celui-ci ne rêvait-il pas d'un surhomme et d'une race de sous-hommes, destinée à l'esclavage ? Le père fondateur de Nouvelle Acropole, l'Argentin Jorge Angel Livraga, définit dans son manuel du dirigeant (usage interne) la véritable nature de son mouvement :

« ... une structure qui se nourrit d'hommes et transmute les plus aptes dans son grand corps et dans sa grande âme, les transformant en des surhommes, les inaptes sont laissés derrière. Telle est la douloureuse loi. Ils seront accueillis par quelque structure hyène où dans quelque mesure ils se réaliseront ; mais gardons-nous d'empoisonner par faux sentimentalisme l'Aigle d'Or, sinon celui-ci, inexorablement, mourra et les ineptes qu'on a prétendus sauver suivront cette destinée naturelle qui, pour eux, n’a rien de mauvais ni de désagréable. »

Le phénomène du nouvel âge apparaît également à certains observateurs comme Olivier Mongin, comme étant aussi le paroxysme de l'égoïsme et l'idolâtrie exclusive du MOI personnel à propos d'un film New Age à grand succès "Le Grand Bleu de Luc Besson :

« ... il s'agit là d'une nouvelle version, touchante, aquatique, d'un sans famille des années 1980 qui préfère écologiquement la communauté animale des dauphins à l'environnement de ses semblables. A moins qu'il s'agisse de l'apothéose de l'aventure individualiste qui pousse le héros, une espèce de mutant, à disparaître au fond des mers, dans un grand trou noir, happé par une nuit maritime qui le fascine à en mourir. »

Et, Bernard Bastian rajoute à ce sujet :

« C'est un film sans amour qui célèbre l'extinction des passions. En témoigne de façon criante l'ultime séparation d'avec le monde des humains représenté par la compagne de Jacques, Johana, enceinte de lui, et qui ne saura pas le convaincre de renoncer à cette plongée qui sera à l'évidence la dernière. A défaut de son amant, c'est le spectateur que le cri de désespoir de Johana transperce. « Mais... il n'y a rien à voir ! C'est la nuit là-dedans ! Il fait froid et tu seras seul ! Regarde-moi, Jacques, je suis là, moi... j'existe ! Regarde-moi ! Je ne suis pas un rêve ! » […]

En de hors des raisons socio-économiques qui poussent les gens à rejoindre les sectes, on a pu voir qu'il y avait aussi des raisons purement politiques qui, visaient soit à blanchir de l'argent, à faire du trafic d'arme et aussi à faire passer des idéaux politiques comme par exemple l'anticommunisme et plus récemment le mondialisme. Mais il est aussi intéressant de voir dans quelle mesure, les sectes ou les grand mouvements religieux comme le nouvel âge ne sont pas les nouveaux véhicules d'un courant de pensées en faveur du gouvernement mondial ou encore des fameux extra-terrestres ; citons en exemple "la créature de Roswell". [...]

Les sectes sont en vérité un outil merveilleux entre les mains de ceux qui les manipulent et ces manipulateurs, nous en avons la certitude, ne peuvent être que les mêmes qui font la pluie et le beau temps depuis des siècles.

Nolam Romy, Les grandes conspirations de notre temps.


Le dalaï-lama et son ami Shoko Asahara, le gourou psychopathe de la secte Aum.


THX 1138 

Premier film de George Lucas, THX 1138 est une vision terrifiante du futur mais surtout une étude captivante du présent. Robert Duval y incarne un humain dont l'esprit et le corps sont contrôlés par le gouvernement. THX essaie désespérément d'échapper à un monde où les pensées sont contrôlées, la liberté impossible et l'amour le crime ultime. 






samedi, septembre 22, 2012

Laïcité intégrale & identité nationale





Dans un contexte de tensions suscitées par Innocence of Muslim, le film anti-islam, et les caricatures de Charlie-Hebdo, Marine Le Pen a fait une rentrée fracassante la veille du lancement de l'université d'été du Front National à La Baule (Loire-Atlantique).

Dans un entretien au journal Le Monde publié vendredi, la présidente du FN a réclamé l'interdiction du port du voile et de la kippa dans les espaces publics « dans les magasins, les transports, la rue ». Au pouvoir, Marine Le Pen assure qu'elle prendrait des mesures pour un respect strict de la loi de 1905, pas de financement des lieux de culte, « plus de prières de rue, plus de spécificités alimentaires dans les écoles publiques », casher ou hallal. Marine Le Pen annonce également qu'elle modifierait la Constitution pour y écrire que « la République ne reconnaît aucune communauté » (http://www.rewmi.com). 

La « laïcité intégrale » de Marine Le Pen fait dire à l'historien et sociologue de la laïcité Jean Baubérot : « C'est aller vers une société totalitaire qui dicte aux gens une manière de s'habiller dans la rue et là, il n'y a plus de limite ». 

Mais, c'est le calcul politique de Marine Le Pen (18 % des suffrages à la présidentielle de 2012), la peur du fanatisme musulman renforcera l'identité nationale, le cheval de bataille du FN.

L'identité française et le FN

par Gérard Noiriel

Entre 1981 et 1984, le parti socialiste au pouvoir abandonne la référence à la lutte des classes au profit d'une stratégie centrée sur la défense des « valeurs républicaines ». C'est à ce moment-là que les « travailleurs immigrés » disparaissent de l'espace public, au profit d'un nouveau système de représentations, privilégiant l'origine des personnes et non plus leur position sociale, système avalisé tant par la droite que par la gauche. La « deuxième génération d'origine maghrébine », désignée aussi par le terme « beurs », est ainsi brutalement placée sur le devant de la scène publique et devient le jouet des affrontements politiques. A partir de ce moment, il n'est plus possible d'espérer gagner les élections sans produire un discours dénonçant le « communautarisme » islamiste. La gauche exalte les « valeurs républicaines » en vantant les mérites de la « laïcité » à la française et de l'intégration républicaine ; la droite dénonçant, pour sa part, la menace islamiste et l'incompatibilité de l'islam avec l'identité française. Le consensus droite/gauche sur cette question apparaîtra clairement au moment de I'« affaire du voile islamique », ce qui explique certainement l'incroyable durée de cette affaire : quatorze ans !

L'effondrement des organisations qui représentaient auparavant les classes populaires et la désignation de ces dernières à partir du critère de l'origine, au détriment du Critère social, a ouvert un espace politique dans lequel s'engouffre le Front national à partir de 1983. Pour comprendre les raisons qui expliquent le retour de l'extrême droite dans le jeu politique français, il faut abandonner les références au fascisme des années 1930. À la différence de l'Action française, qui voulait supprimer la République pour rétablir la monarchie, le parti de Jean-Marie Le Pen affiche son respect pour les institutions républicaines. De même, alors que l'ancienne extrême droite privilégiait l'action violente, agressant quotidiennement les militants de gauche, le Front national s'est adapté au contexte pacifié dans lequel nous vivons aujourd'hui (ce qui n'empêche pas les comportements agressifs de certains de ses militants). Enfin, il faut préciser que le programme que défend ce parti ne peut pas être qualifié d'« antisémite,) ou de « raciste ». Ces termes ont été forgés entre les années 1880 et les années 1930 pour dénoncer des discours ou des pratiques politiques qui désignaient les « Juifs », les « Noirs » ou les « Jaunes » comme les responsables des malheurs du peuple français et qui prônaient des mesures destinées à les éliminer. Ce type de discours politique est désormais interdit par la loi. Il ne s'agit pas, évidemment, de minimiser la gravité des propos qui ont valu à certains responsables du Front national d'être condamnés par la justice. Mais il est important de mieux les caractériser pour comprendre leur efficacité par rapport aux enjeux de notre temps.

La raison principale de son succès tient au fait qu'il a été le premier parti à s'adapter aux nouvelles règles du système politico-médiatique. Dans un tel univers, il faut « faire le spectacle » en multipliant les provocations calculées. C'est pourquoi l'extrême droite ne défend plus un programme politique explicitement raciste mais procède par jeux de mots ou par petites phrases qui ne font que suggérer le sens du message. Le soin est laissé aux commentateurs de l'actualité d'achever le travail, en expliquant au public ce que les dirigeants des partis d'extrême droite ont vraiment voulu dire. La percée politique de Jean-Marie Le Pen tient au fait qu'il a axé sa stratégie de communication sur la réception des messages, conformément aux canons de la publicité. II a compris que l'information était devenue une véritable industrie de masse, qu'il fallait alimenter chaque jour, en donnant du grain à moudre aux entreprises de sondages et aux commentateurs de l'actualité.

Mais pour faire le spectacle il fallait franchir une ligne rouge (en s'efforçant toutefois de ne pas tomber sous le coup de la loi) en rompant avec les normes de la bienséance politique que les professionnels de la parole publique avaient fixées collectivement depuis la Seconde Guerre mondiale. Le rejet de la xénophobie et du racisme étant la principale de ces normes, c'est sur ce thème que Le Pen a centré sa propagande. Seul un « outsider » pouvait prendre ce genre de risques. Mais il a été servi par son long passé de militant nationaliste. Comme tous les spécialistes de cette question, il savait que les préjugés xénophobes étaient restés vivaces dans la société française. La marginalisation du discours sur la lutte des classes, dans un contexte de désenchantement à l'égard de la gauche, ne pouvait que faciliter une stratégie réhabilitant l'exaltation du « nous » français contre les immigrés.

Mais pour réussir, il était indispensable que ce discours soit largement diffusé par les médias. Alors que, dans les décennies précédentes, les journalistes avaient ignoré la propagande xénophobe de l'extrême droite, désormais ils lui accordent une large place. Davantage que les élections municipales de mars 1983, qui ont permis aux candidats du Front national de réaliser des scores honorables ici et là, le moment-clé dans l'ascension de Le Pen, c'est le 13 février 1984. Invité à rémission de la chaîne Antenne 2, Le Pen réalise ce jour-là le meilleur score à l'audimat pour ce genre d'émissions. Grâce à ce résultat médiatique, le leader de l'extrême droite s'impose dans le « paysage audiovisuel français ». La concurrence féroce qui oppose les chaînes et les organes de la presse écrite oblige désormais les journalistes à parler de lui et donc à relayer ses thèses, même si c'est sur le mode réprobatif. À partir de ce moment-là s'effondrent les auto-contraintes que les élites s'étaient imposées depuis 1945 pour ne plus exploiter les réflexes nationalistes dans l'espace public.

Le simple fait que les arguments de Le Pen, considérés jusque-là comme indignes d'une démocratie, aient été présentés à la télévision a été perçu par beaucoup de Français comme la preuve qu'ils étaient légitimes. En dénonçant le « racisme anti-français », Le Pen a pu ainsi flatter l'identité majoritaire, libérant du même coup la mauvaise conscience de ceux qui considèrent, depuis toujours, que les immigrés sont la cause de leurs problèmes. Pour la fraction la moins politisée de l'électorat, celle qui possède le plus faible capital scolaire, le fait que les partis républicains et les journalistes aient constamment dénoncé le « racisme » de l'extrême droite a été un argument supplémentaire en sa faveur. Le Front national a réussi ainsi à récupérer à son profit la « fonction tribunicienne » du PCF en captant les suffrages de ceux qui cherchent des moyens radicaux pour exprimer leur rejet d'une société qui ne leur fait pas de place, ceux qui soutiennent, en conséquence, les candidats qui leur paraissent les plus éloignés du discours dominant.

Le programme du Front national s'inscrit dans le prolongement direct du discours nationaliste construit sur l'idée que l'identité française est menacée par l'afflux des étrangers. « L'immigration massive que nous subissons porte atteinte à notre identité et par voie de conséquence à l'existence de la France. » On ne saurait dire les choses plus clairement. Mais désormais, le clivage entre « nous » et « eux » est désigné en opposant les « Européens » et les « musulmans ». Les partisans de Jean-Marie Le Pen affirment aujourd'hui que les immigrants venus d'Europe dans la première moitié du ne siècle se sont intégrés facilement, alors que l'immigration actuelle « détruit » l'identité française car les nouveaux venus pratiquent une religion, l'islam, qui est « une théocratie incompatible avec notre civilisation ». Selon eux, les réseaux islamistes s'activent dans l'ombre pour encourager la ghettoïsation communautaire et empêcher l'assimilation. Ces « colonies de peuplement [...] sont pour notre identité nationale une menace
mortelle : [elles] modifient en profondeur la substance du peuple français. La formation de communautés fermées, constituées sur des bases ethniques, s'oppose évidemment à toute l'histoire de la société française ».

L'actualité terroriste a donné la possibilité à l'extrême droite de réactiver le discours qu'elle avait développé contre les « Arabes » pendant la guerre d'Algérie, un peu comme l'actualité des années 1930 avait permis à l'Action française de donner une nouvelle jeunesse au discours antisémite des années 1880. L'« affaire Kelkhal » (ou plus récemment l'affaire Mohamed Merah) est mentionnée comme une preuve que les jeunes issus de l'immigration maghrébine sont de plus en plus attirés par le terrorisme, et l'« affaire du voile islamique » démontre que les musulmans refusent d'accepter « nos valeurs » et la laïcité. Le Front national appelle donc les Français à combattre énergiquement le « communautarisme » en refusant l'« islamisation de la France ».

Une bonne partie des mesures qu'il propose dans son programme ont pour but d'éradiquer la menace. Il prône l'abrogation du regroupement familial, l'interdiction de la double nationalité, l'application effective de la loi sur la déchéance de la nationalité, tout en exigeant que l'État accorde la priorité aux nationaux dans le domaine de l'emploi, du logement et de l'aide sociale. Le parti de Jean-Marie Le Pen demande aussi une politique énergique afin de « démanteler les ghettos ethniques », « interdire la subversion islamiste », « expulser les condamnés étrangers », « supprimer la carte de séjour de dix ans tacitement reconductible ». Il précise toutefois qu'il n'a rien contre les immigrés, car ils sont eux-mêmes des victimes de l'immigration. Il prône donc une nouvelle politique de « co-développement » avec les pays ceux-ci sont originaires, de façon à ce qu'ils restent chez eux.

Gérard Noiriel, A quoi sert  « l’identité nationale », Editions Agone, Marseille, 2007. L’auteur est un fondateur du Comité de vigilance face aux usages publics de l’Histoire et membre démissionnaire du Conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

Exclusion, intégration...
Gérard Noiriel

Les migrations ont toujours joué un rôle essentiel dans la diffusion des techniques, des religions et des cultures, permettant le développement des contacts entre les hommes, le brassage des peuples et les métissages. Aujourd’hui, c’est l’immigration qui a pris une dimension centrale. En effet, l’Etat-nation devenu peu à peu, d’abord en Europe, puis dans le monde entier, la « cellule de base » de la société moderne, fait de l’immigration une dimension fondamentale des relations internationales. Cet atlas est centré sur l’histoire de l’immigration en France de 1789 à nos jours afin de comprendre comment cette logique s’est progressivement mise en place et quelles sont ses conséquences économiques, sociales et culturelles. Trois parties présentent les vagues d’immigration successives depuis le XIXe siècle, les caractéristiques sociales, culturelles et religieuses des populations issues de l’immigration. Qui se fait naturaliser ? Quelles sont les formes de métissage ? Quelles sont les formes de mobilité sociale et géographique ? Les problèmes posés par l’immigration sont également abordés de front ; d’abord le rejet de l’autre : xénophobie, racisme, antisémitisme, mais aussi les « pathologies » propres aux milieux sociaux ayant connu le déracinement. Parmi ces questions, souvent à la une de l’actualité, dominent les conflits entre les valeurs des parents marqués par leur culture d’origine et leurs enfants désireux de se conformer aux normes véhiculées par la jeunesse du pays dans lequel ils vivent ; le problème de la violence comme mode d’expression de ceux qui se sentent rejetés par la société d’accueil. Grâce à ses nombreux graphiques et cartes et à son approche historique, cet atlas propose une image nouvelle du phénomène d’immigration. Image qu’il convient de prendre en compte puisque tout le monde s’accorde à penser que, comme par le passé, la prospérité des pays les plus développés nécessitera le recours à de nouveaux groupes d’immigrants.

vendredi, septembre 21, 2012

Les babas pas cool et Charlie-Hebdo, même combat




Sans-culotte de l'hindouisme armé d'un sabre

Devant la violence des musulmans et des sectes extrémistes, des sâdhus, ascètes hindous vénérés, s'organisèrent en régiments de sâdhus nâgâs ou nâgâs babas, les babas pas cool de l'Inde.

Les sâdhus nâgâs suivent un mode d'ascétisme unique : ce sont les combattants religieux de l'hindouisme, les défenseurs de la foi, organisés en compagnies (anîs) et en « gymnases » (akhâdâs).

Formés pour être des sâdhus guerriers, les nâgâs babas sont les hommes saints hindous les plus vénérés.

Dans notre monde interconnecté où les informations circulent à la vitesse de la lumière, les multiples antagonismes entre les religions peuvent rapidement s'exacerber et enflammer des nations entières. Les religions intolérantes et haineuses provoqueront-elles la guerre de tous contre tous ?

Ce qui est certain, la presse libre et impertinente restera toujours une arme de la démocratie.

Il ne faut pas emmerder Charlie-Hebdo

Lettre de Charlie Hebdo à M. Mohammed Moussaoui, Président du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman)

Monsieur Moussaoui,

La publication du numéro de "Charlie Hebdo" représentant Mahomet vient de donner lieu une fois encore à des représailles lamentables de la part d'individus décidément bien peu éclairés que, au titre de Président du CFCM, vous avez le devoir de canaliser.

Je vous tiens pour quelqu'un d'intelligent et de cultivé, vous devez donc savoir qu'en France la caricature est une tradition très ancienne et un art très prisé, qu'aucun sujet n'y échappe et surtout pas un sujet d'actualité, et l'instauration de la charia sur un sol resté longtemps laïque est un sujet suffisamment grave et inquiétant pour ne pas faillir à la règle. La charia, l'islam, n'ont pas à faire exception à cette règle.

Dans "Le Monde" paru ce mercredi vous affirmez ne pas voir de lien entre les élections en Tunisie et en Libye et l'outrage caricatural nous rappelant tant bien que mal ce qu'est la charia, ou tout au moins sa partie la plus spectaculaire pour le citoyen français de base peu au fait de ce qui se passe sur son sol.

La charia est un système archaïque fondé il y a 14 siècles, profondément odieux, sexiste, rétrograde, discriminant et antidémocratique. Dénoncer ce système par la caricature est un procédé visant à en montrer toute l'abjection

Condamner la charia, Monsieur, est un acte de salubrité publique nécessaire à la démocratie dont vous profitez puisque c'est en France que vous vivez en toute liberté.

Jouiriez-vous de la même liberté au Maroc ? J'en doute fort sinon comment expliquer la présence aussi énorme de Marocains abandonnant le Maroc pour la France ? C'est bien que l'air y est plus doux et plus libre ici.

Cette charia prônée par Le Coran et faisant partie intégrante de l'islam (Le Coran est la base de l'islam, l'islamisme n'en étant que son expression la plus spectaculairement virulente) il est hautement souhaitable de s'en inquiéter, d'autant qu'une bonne partie de ceux qui ont permis ce désastre antidémocratique vivent sur notre sol et que des élus «dhimmis» comme les nomme votre dogme appellent de leurs vœux le droit de ces promoteurs chariamistes de se présenter à des élections avec les conséquences terribles qu'on imagine.

Vous déclarez que «Pour les musulmans, le simple fait de caricaturer le prophète est, en soi, inacceptable et blessant». Blessant je le conçois mais inacceptable ?

- Ce qui est inacceptable c'est d'interdire le divorce, y compris en France ;
- Ce qui est inacceptable c'est d'autoriser la polygamie, y compris en France ;
- Ce qui est inacceptable c'est de considérer que la femme est inférieure à l'homme, y compris en France ;
- Ce qui est inacceptable c'est d'enfermer les femmes sous des linceuls noirs, y compris en France ;
- Ce qui est inacceptable c'est de refuser à la femme d'épouser l'homme de son choix pour lui faire épouser celui que sa famille a choisi pour elle, y compris en France ;
- Ce qui est inacceptable c'est qu'il existe un « Conseil Européen de la Recherche et de la Fatwa décrétant les fatwas ayant pour vocation d'être appliquées en France ».

En France aucune loi ne punit le blasphème, comme l'a d'ailleurs démontré la récente affaire du Coran brûlé et qui a vu la relaxe de l'incendiaire. En conséquence en France, Monsieur Moussaoui, il est permis de brûler un coran si on le souhaite et de caricaturer et de se moquer d'un prophète, fût-il le vôtre.

Les différentes manifestations hostiles à cette publication de Charlie Hebdo n'ont pas manqué de fleurir sur les forums, certains insultant copieusement les Français, d'autres réclamant à grands cris des caricatures de « juifs de 40 », ce qui semble assez loin de votre souhait d'un « désaccord exprimé dans le respect des Lois et de l'intégrité des personnes ».

Vous devriez d'ailleurs rappeler à vos coreligionnaires si bienveillants et aimants envers les citoyens qui les accueillent, que la fête de l'Aïd al-Adha qu'ils vont fêter dans quelques jours est un vibrant hommage à Abraham, un Juif ! A mon avis certains doivent ignorer ce détail au vu du niveau intellectuel remarquablement bas de leurs commentaires.

Dans votre interview une phrase m'interpelle tout particulièrement «Dans Le même temps, ils doivent accepter et comprendre que dans nos sociétés le rapport au sacré n'est pas le même pour tous». J'aimerais savoir de quelle société vous parlez ? Est-ce la société musulmane, la société française, la société marocaine ?

Si c'est la société marocaine, c'est que vous ne vous sentez pas français. Si c'est la société musulmane c'est que vous ne vous sentez pas démocrate et si c'est la société française, je vous rappelle qu'elle n'a aucun rapport au sacré puisque séparée du religieux depuis qu'une célèbre loi de 1905 en a décidé ainsi, ce que manifestement, malgré votre récente naturalisation, vous ne semblez pas avoir encore bien intégré.

D'ailleurs dans votre document répertoriant les différents abattoirs pour l'Aïd vous illustrez parfaitement la difficulté que vous -et vos coreligionnaires- avez à vous considérer comme des citoyens français à part entière puisque vous adressez vos vœux aux «musulmans de France» et non pas aux musulmans français.

Je vous invite donc - vous et vos coreligionnaires «de France» - à vous interroger sur votre rôle dans notre société française, sur votre capacité à adhérer à nos valeurs laïques et démocratiques et sur votre capacité à pratiquer l'auto-dérision car décidément, je vous trouve très coincés du turban.

J'attends avec impatience votre rapport sur les actes islamophobes que vous avez recensés et je ne manquerai pas de compiler de mon côté les actes francophobes que je me ferai un plaisir de vous transmettre à mon tour.

Par ailleurs, en cherchant (vainement) vos coordonnées je tombe à l'instant sur un article du site cfcm.tv particulièrement insultant pour les citoyens français. Je suis très choquée par les relents de xénophobie de cet article dans lequel il est question de la France qualifiée de «République malade et satanisée», de «protection bienveillante d'un pouvoir occulte qui trouve toute sa jouissance dans le spectacle du malheur d'une frange indésirée de sa population», de «la France victime de son arrogance et de son orgueil».

En tant que représentant des musulmans en France vous seriez bien inspiré de veiller à ce que le pays qui vous accueille et qui vous a accepté comme citoyen ne soit pas insulté et traîne dans la boue par votre communauté, car si la loi sur le blasphème n'existe pas, la loi sur la diffamation existe bel et bien.

Je vous prierais donc de faire en sorte que cet article injurieux soit rectifié afin de ne pas créer davantage de tensions.

Veuillez agréer, Monsieur Moussaoui, mes salutations définitivement laïques.

Caroline Alamachère.


Le dalaï-lama et d'autres représentants religieux demandent l'interdiction du blasphème


mardi, septembre 18, 2012

Les yippies & la révolution rock




Do It, le livre de Jerry Rubin (jadis jeune américain sage), est considéré comme le manifeste du mouvement « yippie », synthèse entre le courant hippie et le gauchisme des jeunes révolutionnaires américains.

Jerry Rubin (1938-1994), un enfant de l'Amérike

Je suis un enfant de l'Amérike.
Si un jour ils me collent au poteau pour mes «crimes» révolutionnaires, je veux un hamburger-frites avant de mourir, et un Coca.
Les grandes villes, ça me botte.
La page des sports et les potins dans leurs journaux, les programmes radio, la télé-couleur, j'adore ça.
Et aussi les grands magasins, les supermarchés géants, les aérogares. Ça me rassure de voir un restauroute Howard Johnson [équivalent des Jacques Borel], y compris les jours où je n'ai pas faim.
Je suis dingue des films de Hollywood, même les plus cons.
Je ne parle qu'une langue, l'anglais.
J'aime le rock.

Tout gosse, je collectionnais les photos de baseballeurs et je voulais devenir deuxième base dans les Cincinnati Reds.
Seize ans, ma première bagnole, je loupe mon permis — j'ai pleuré pendant huit jours avant de réessayer.
Je suis admis dans un de ces collèges où ils vous font d'abord passer un examen d'entrée. J'en sors en queue de liste.
On élit le type le « plus populaire» de la boîte, c'est moi.
J'avais les cheveux courts, courts, ultra-courts.
L'Attrape-cœur [roman de J.D. Salinger] m'a fait de l'effet.
Je n'ai jamais eu d'acné.

Je deviens un jeune as du reportage au Post and Times Star de Cincinnati. « Mon petit, me dit le patron, tu seras un jour un reporter du tonnerre, peut-être le plus formidable qu'il y ait jamais eu à Cincinnati. »

J'étais de tout cœur pour Adlai Stevenson [politicien super-libéral et chouchou de la petite bourgeoisie].
Mon père livrait du pain avec son camion. Plus tard il devint permanent du Syndicat des camionneurs de boulangerie. Il ne pensait que du bien de Jimmy Hoffa (moi aussi). [ Jimmy Hoffa : leader populiste du Syndicat.]
Il [le père de Jerry] est mort à cinquante-deux ans d'une crise cardiaque.
Ma mère avait été à l'université. Elle jouait du piano. Elle est morte d'un cancer à cinquante et un ans.
Je me suis occupé de mon frère Gil depuis qu'il a eu treize ans.
Je me suis fait réformer par piston.
Un an à Oberlin College, diplômé de l'université de Cincinnati, je passe un an et demi en Israël et me fais inscrire à Berkeley.
J'ai tout plaqué.
J'ai plaqué la race blanche et la nation amérikaine.
J'aime vivre sans entraves.
J'aime la défonce.
De complet-veston, de cravate, je n'en ai plus jamais portés.
Tout pour la révolution.
Je suis un yippie !
Je suis un orphelin de l'Amérike.

La révolution par le rock

Enfant promis à une existence furibarde, la Nouvelle Gauche est sortie du pelvis ondulant d'Elvis Presley.

En apparence, le monde des années 50 avait la bonne placidité d'Eisenhower. Satisfait et béat comme un grand reportage sur les « Fans d'Ike», papa-gâteau.
Par en dessous, la masse silencieuse des opprimés avait saisi ses chaînes à deux mains. Un drame se préparait : répression contre mécontents.
L'Amérikkke était coincée dans ses contradictions.

Papa regardait avec fierté sa maison et sa voiture, sa pelouse taillée au ciseau à Ongles. Tout ces biens qui justifiaient sa vie.
Il essayait de nous donner une bonne éducation : il voulait nous apprendre à marcher droit sur la route de la Réussite.

Travaille ne joue pas
Étudie ne traîne pas
Obéis ne pose pas de questions
Intègre-toi ne te fais pas remarquer
Sois sérieux ne te drogue pas
Fais de l'argent ne fais pas d'histoires

On nous obligeait à nous renier :
On nous apprenait que faire l'amour était mal, parce qu'immoral.
Et aussi, à cette époque d'avant la pilule, une fille en cloque vous barrait la route de la Respectabilité et de la Réussite.
On nous disait que la masturbation rendait fou et donnait des boutons.
On savait plus où on en était. Comment arriver à comprendre qu'il fallait bosser dur pour acheter des baraques toujours plus hautes ? des bagnoles toujours plus longues ? des pelouses taillées au ciseau toujours plus grandes ?
On en devenait fous. On ne pouvait plus tenir.
Elvis bousilla l'image papa-gâteau d'Eisenhower en secouant à mort nos jeunes corps emmaillotés. L'énergie sauvage du rock gicla en nous, toute bouillante, et le rythme libéra nos passions refoulées.
De la musique pour libérer l'esprit.
De la musique pour nous unir.
Buddy Holly, les Coasters, Bo Diddley, Chuck Berry, les Everly Brothers, Jerry Lee Lewis, Fats Domino, Little Richard. Ray Charles. Bill Haley, et les Cornets, Fabian, Bobby Darin, Frankie Avalon : tous nous ont donné vie / rythme et nous ont libéré.
Elvis nous disait let go ! let go ! let go ! let go !

La civilisation d'abondance, en fabriquant une voiture avec radio pour chaque famille bourgeoise, a fourni ses troupes à Elvis.
Pendant que la radio, à l'avant, gueulait Turn Me Loose, les gosses se déchaînaient sur la banquette arrière.
Beaucoup de nuits passées à baiser dans le noir au rythme du rock, sur des routes désertes.
Les banquettes arrière déclenchèrent la révolution sexuelle et les radios étaient le médium de cette subversion.
Nos vieux désespérés se servaient de la voiture comme d'un moyen de pression : « Si tu ne fais pas ce que je te dis, tu n'auras pas la voiture samedi soir. »
C'était cruel de s'en prendre ainsi à nos gonades, à notre seul moyen d'être ensemble.
La banquette arrière fut le premier terrain où s'affrontèrent les générations.

La révolution a commencé avec le rock.

[…]

Nos dirigeants ont sept ans.

L'Amérike dit : Ne fais pas ça.
Les yippies disent : Fais-le !
Toutes les actions des yippies sont destinées aux gosses de 3 à 7 ans.
Nous dévergondons les enfants.
Notre message, c'est : ne grandissez pas. Grandir, c'est abandonner ses rêves.

Nos parents mènent une guerre de génocide contre leurs propres enfants. Le système économique n'a rien à foutre de la jeunesse, il n'en a pas besoin. Tout a déjà été construit. Notre seule existence est déjà un crime.
En toute logique, ils devront nous éliminer.
Alors, l'Amérike envoie ses « nègres de jeunes » se faire crever la peau au Vietnam.
L'école a pour unique fonction d'empêcher les jeunes des classes moyennes d'être à la rue. Les lycées et les universités sont des crèches pour jeunes, sous leurs noms à la gomme.
Le Vietnam et l'école sont les deux fronts principaux où se livre la guerre de génocide de l'Amérike contre sa jeunesse, juste avant les prisons et les asiles.

L'Amérike dit : l'Histoire est finie. Intégrez-vous. On a découvert le meilleur système de toute l'histoire de l'humanité — c'est le nôtre. On n'aura jamais rien de mieux, parce que l'homme est égoïste, avaricieux, parce qu'il porte le stigmate du péché originel. Et si nous ne voulons pas nous intégrer, ils nous bouclent.
Mais pour les masses du monde entier, l'histoire ne fait que commencer. Et nous, les mômes, nous voulons aussi tout recommencer à partir de presque rien. Nous voulons être des héros, comme ceux des livres d'histoire. Nous n'avons pas vécu la Première Révolution amérikaine. Ni la Deuxième Guerre mondiale.
Nous avons manqué les révolutions chinoise et cubaine. Allons-nous passer notre vie à faire des grimaces béates en regardant la télé ?
Une société qui abolit toute aventure, fait de l'abolition de cette société la seule aventure possible. (Vaneigem)

Jerry Rubin, Do It.




Quand il était jeune, Rubin disait : « ne fais jamais confiance aux plus de quarante ans ». Ironie du sort, après la fin de la guerre du Vietnam, à un âge approchant la quarantaine, il renia totalement son idéal yippie pour se consacrer au business et adhéra à la contre-révolution conservatrice de Reagan.

Le livre en anglais :


Scenarios of the Revolution

Ceux qui ne reconnaissent aucun suzerain

Les simples contrôles routiers sans aucun motif de suspicion sont-ils une atteinte à la vie privée et au droit de circuler librement, voire ...