lundi, août 22, 2011

Une nouvelle mystique





Trois visages de mystiques, tous philosophes, présentent quelques-unes des orientations fondamentales de la nouvelle mystique. Une rupture s'est opérée entre le passé et le présent, car la mystique dans ses formulations ne saurait échapper au temps et par conséquent à l'histoire, plus encore parce que la mystique s'intériorise en profondeur et de ce fait se dirige nécessairement vers l'unité.

Elle prend conscience des dimensions spirituelles qui appartiennent à un passé sinon périmé du moins strictement révolu. Les anciens mystiques conservent leur beauté, ils ont éclairé leur époque et ils nous apportent toujours un enseignement. Certes en tant qu'ils relèvent de l'intemporel, ils se placent au-delà des mouvements issus de l'évolution des civilisations et leur message conserve une valeur éternelle. Mais dans la mesure où ils sont liés intimement à leur époque, leurs textes risquent de présenter un caractère dévotionnel ou sentimental, leur langage se charge de clichés, leur fréquent appel à des autorités risque de rendre parfois fastidieuse la lecture de leurs ouvrages.

Dans le christianisme, la majorité des mystiques appartiennent à l'ordre monastique ou font partie de la cléricature. Des trois visages qui ont été ici retenus, un seul est théologien : Kierkegaard. Nicolas Berdiaev orthodoxe se veut un penseur libre ; Simone Weil, juive d'origine, n'est pas baptisée. Concernant le passé, d'autres philosophes auraient pu être présentés, Spinoza et Leibniz par exemple, Malebranche et de nos jours Chestov, Bergson, Heidegger, Jean Baruzi, Jean Grenier, Jacques Paliard. Tout véritable philosophe possède - en tant que sage - une intuition mystique. L'examen des problèmes essentiels sont autant d'approches à tâtons du mystère : celui de Dieu et celui de l'homme étroitement conjoints.

L'originalité de Kierkegaard est d'avoir montré l'ébranlement des Églises officielles dans la mesure où elles pactisent avec le monde, possèdent le goût de la puissance, s'extériorisent aux dépens de la vie intérieure qui seule favorise le sens de l'universel. Il ne s'agit pas pour Kierkegaard de dénoncer, il souffre, il pâtit plus de la grande misère des Églises qu'il ne la divulgue. Ce qu'il dit du luthéranisme de son temps vaut également pour les autres formes chrétiennes, catholicisme et orthodoxie. Les systèmes sont ébranlés. Pour sauver la vie spirituelle, il ne s'agit pas de revenir aux sources. Les déviations apportées au cours de l'histoire ne seront pas corrigées et résorbées par un retour à l’Église primitive. Tout est a la fois plus complexe et plus simple.

A cet égard Nicolas Berdiaev a posé le problème essentiel en montrant qu'une conception sclérosante de l'homme n'a cessé de le détruire, elle en a fait un esclave de Dieu et - dans une certaine mesure - des Églises officielles et des différentes collectivités. Toutes les valeurs sont remises aujourd'hui en question, les assises des Églises sont fortement ébranlées ; leur pouvoir ne cesse de s'amoindrir. Les hommes ne sont plus des adolescents qu'il faut conduire et menacer de châtiments posthumes; ils sont, devenus capables de prendre la responsabilité d'eux-mêmes. Exalter l'homme - pour Berdiaev - n'est pas minimiser Dieu, l'un et l'autre doivent prendre leur véritable dimension. Si le mot Dieu semble difficile actuellement à prononcer, ce n'est point parce que Dieu est mort - sa mort aurait entraîné celle de l'homme - ; le mot Dieu ne « passe » plus car on ignore ce qu'il recouvre : idole ou réalité. Grâce à une nouvelle anthropologie, il sera possible de s'approcher de la Déité et de répondre à son appel. Pour Berdiaev les temps sont venus où il est nécessaire non seulement de s'affranchir des divers esclavages, mais de donner sa réponse à Dieu dans la liberté et la création authentique. L'homme se réconcilie avec lui-même, avec le cosmos dans lequel il s'inscrit. Il ne se retire pas du monde ; ermite ou non, il le porte en lui.

Dans ce sens, Simone Weil a très bien vu que l'athéisme pouvait dans certains cas opérer dans l'homme une purification nécessaire afin de l'affranchir des idoles ; renoncer aux idoles est un détachement subtil. Sa mystique n'est pas séparative, elle se situe dans le monde et son active compassion s'étend de la classe ouvrière à tous les déshérités. La justice est pour elle aussi théologale que la foi. Par son sens de la dé-création, elle rejoint certains grands mystiques du passé, qu'elle retrouve aussi en insistant sur l'humilité et la souffrance dominée. Simone Weil n'est pas traversée par l'exaltation d'un Berdiaev, sa vocation est autre. Sa démarche se réalise aussi dans l'universel, elle ne supporte point ce qui morcelle la « sainte unité ». Son immense culture lui permet d'établir des points de contact judicieux entre les différentes traditions.

Ces trois visages sont essentiels pour saisir les caractéristiques de la nouvelle mystique. Celle-ci n'a pas à se réclamer de la psychologie, elle la dépasse ; elle ne relève pas non plus d'une ontologie ou d'une métaphysique particulières. Cette mystique est entièrement dépouillée des systèmes d'écoles. Se manifestant dans un monde nouveau, elle n'a pas à craindre la prudence des Églises établies ou les sarcasmes de ceux qui la défigurent par ignorance de sa beauté. Vivante comme hier, toujours fruit d'une expérience personnelle, la mystique d'aujourd'hui n'appartient en propre à aucun ghetto, à aucune religion particulière, elle concerne tous les hommes séduits par le mystère à la fois divin et humain.

Marie-Madeleine Davy.



Simone Weil, Kierkegaard, Berdiaev




dimanche, août 21, 2011

Morts bizarres




Mourir est la chose du monde la mieux partagée et la plus banale qui soit. Depuis qu'il existe des hommes et qu'ils ont pris l'habitude de mourir, on peut considérer que toutes les façons de quitter ce bas monde ont été essayées avec succès et qu'il ne reste plus grande surprise à attendre de ce côté-là.

Pourtant, quelques personnalités (on parle moins des inconnus) parviennent à étonner une dernière fois leurs contemporains par l'étrangeté de leur mort... leur chant du cygne noir, en quelque sorte. (Claude Gagnière)

Dans leur Livre des Bizarres (Laffont), Guy Bechtel et Jean-Claude Carrière ont répertorié quelques morts historiques singulières :

ESCHYLE (525-456 av. J.-C.), le grand tragédien grec mourut d'avoir reçu sur le crâne une tortue qu'un aigle qui l'emportait dans ses serres venait de lâcher.

AGATHOCLE (361 -289 av. J.-C.). tyran de Syracuse, fut empoisonné par un cure-dents. Il ordonna qu'on le placât sur un bûcher afin de mettre un terme à ses souffrances.

Le roi HENRI IV vit ses parents disparaître de façon peu banale. Sa mére Jeanne d'ALBRET mourut empoisonnée par des gants. Son père, Antoine de NAVARRE fut tué par une balle alors qu'il était en train d'uriner.

Le compositeur Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) avait un caractère épouvantable. Au cours de la répétition de l'une de ses œuvres, il se mit en rage contre ses musiciens et frappa violemment le sol avec la longue canne qui, à cette époque, servait à battre la mesure. En fait, il se frappa le gros orteil. La gangrène s'y mit et il mourut quelques jours plus tard.

Autre compositeur, Arcangelo CORELLI (1653-1713) mourut de douleur, son concurrent SCARLATTI l'ayant convaincu qu'il avait fait une fausse note.

L'Abbé PRÉVOST (1697-1763). l'auteur de Manon Lescaut, fut découvert par des paysans, gisant inanimé dans la campagne. Un chirurgien appelé décida de pratiquer l'autopsie. Lorsque le bistouri s'enfonça, le romancier se mit à hurler, mais il était trop tard.

Le Pape CLÉMENT XIV (1705-1774) fut empoisonné par une pastèque.

Le Président de la République Félix FAURE (1841-1899) mourut d'apoplexie le 16 février, dans les bras de la belle Marguerite STEINHEIL. Un prêtre, appelé d'urgence à l'Élysée, ayant demandé : Le Président a-t-il encore sa connaissance ?, l'huissier lui répondit :
- Non ! Nous venons de la faire sortir par l'escalier de service !
Isadore DUNCAN, célèbre danseuse américaine, s'était installée en France. Le 26 avril 1913, la voiture qui transportait ses deux enfants Deirdre (8 ans) et Patrick (3 ans) ainsi que leur gouvernante, tomba en panne le long des berges de la Seine. Le chauffeur descendit pour tenter de la faire repartir à la manivelle. Le frein mal serré, la voiture glissa dans la Seine. On repêchera trois cadavres.

Quatorze ans plus tard, le 14 septembre 1927, c'est de nouveau le drame. La danseuse s'est retirée à JUAN-LES-PINS pour rédiger ses mémoires. Un jeune garagiste qui désire lui vendre une BUGATTI grand sport de type 37, vient la lui faire essayer. Dès le démarrage, les franges de la longue écharpe de soie rouge peinte à la main que portait ISADORA viennent se prendre dans la roue arrière. La danseuse meurt aussitôt, les cervicales brisées.

Vera Jayne PALMER, plus connue sous le nom de Jayne MANSFIELD s'était fait un nom à Hollywood davantage par ses étonnantes mensurations mammaires que par son talent d'actrice (101 de tour de poitrine ! Mais ce qui est plus surprenant :164 de Q.I. !). Elle avait épousé un Hongrois Mickey HARGITAY, élu à l'époque Monsieur UNIVERS. Tout était rose dans sa vie de star. Les magazines étaient remplis des photos de sa villa de LOS ANGELES où tout était rose et en forme de cœur, même la piscine. Le 29 juin 1967, sur la route de la Nouvelle Orléans elle heurta dans sa décapotable rose, un camion chargé de plaques de tôle. L'une d'elles se détacha et vint très proprement lui séparer la tête du corps. Dix ans auparavant, elle avait été couronnée « Miss Autoroute » !


Livre des Bizarres




Photos :

Isadora Duncan (en haut)

Jayne Mansfield


samedi, août 20, 2011

L'homme moderne





« L'homme est plein d'imperfections. Ça n'est pas étonnant si l'on songe à l'époque à laquelle il a été créé ! » déclarait Alphonse Allais. Et Georges Perros disait : « L'homme naît bon. Ça commence à se dégrader entre 6 et 7 mois. »

Pour Paul de Tarse, parlant d'une période qui est probablement le crépuscule de l'âge noir, les gens seront :

- amis d'eux-mêmes,
- amis de l'argent,
- désobéissants à l'égard de leurs parents,
- sans fidélité,
- sans affection naturelle,
- sans maîtrise de soi,
- cruels,
- amis des plaisirs...

Les trois états de l'homme

Premier état :

La catégorie de personnes qui domine à notre époque est celle de l'homme « inférieur » (inférieur à ses propres possibilités) qui, suivant le Yi King, « ne respecte aucune autorité s'il n'y est fermement invité. L'homme inférieur, manquant d’humanité, ne connaît pas les règles morales ; là où il ne voit aucun avantage, il n'exerce aucun effort ».

Alain Yaouanc (Hadès) écrit : « Cet homme inférieur obéit à ce qui est situé sous la ligne d’horizon (symboliquement, les ténèbres), c'est-à-dire à son inconscient. Sans naturellement le savoir. […]

Pour cet homme inférieur, « les montagnes sont des montagnes ». C'est-à-dire que son matérialisme ne laisse la place à aucune autre vision. Ce qu’il existe de plus important est la masse, imagée par la montagne des contraintes. Déplacer cette masse est périlleux puisque toute masse déplacée risque d'écraser celui qui s’'y risque.

Deuxième état :

L'homme doué qui, selon la terminologie du Yi King, attendant le moment favorable pour se mouvoir, se déplace, mais ne s'attache pas.

L'homme doué est celui qui, dans une phase ascendante de l'ombre et des ténèbres, comme le Kâli-Yuga actuel, s'abstient d'une action illusoire vers l'extérieur (on ne peut naturellement s’abstenir complètement), l'essentiel de ses forces étant destiné à se changer, à se purifier et à se régénérer. Il s'attache aux enseignements traditionnels qui ont pour but de guider dans cet état où conscient et inconscient s'opposent, entre conflits d'énergie et risques incessants d'auto-destruction. Rupture et mort le submergent à l’égal de la crue d'un fleuve, un tel état précédant celui du passage.

Pour cet homme, « les montagnes ne sont plus de montagnes ». Autrement dit, il soulève une masse, mais en ignorant encore à quoi elle correspond et vers quoi finalement il est appelé. Il se situe en oscillant entre deux états, ciel et terre. [...]

Troisième état :

Enfin, l'homme sage, se plaçant en dehors du manifesté, agit sans motif d'action. Il n’est plus mû par la passion, le désir ou même la volonté de perfection et de libération. Tout pour lui est devenu conscience et volonté pures. »


L'Âge Noir
Hadès (Alain Yaouanc)

L'humanité se trouve actuellement à la fin d'un cycle, le Kali Yuga ou l'Âge de Fer, caractérisé par la dégradation de la nourriture, la pollution des corps et des esprits, la révolte envers la hiérarchie et l'ordre divin, la descente vers le lieu d'en-bas, c'est-à-dire étymologiquement, les enfers, point extrême de la chute où nous rencontrerons les forces qui vont détruire notre monde actuel, celui de la matière. S'il est permis à l'homme de le détruire, c'est évidemment pour que chacun puisse accéder à un âge d'or, où seront restaurés la pureté, l'innocence et l'amour. Comme chaque être humain va de l'âge d'or qu'est l'enfance, à la dégradation du corps qu'est la vieillesse, et à la mort et la putréfaction, notre monde, en proie à un illusoire progrès qui étouffe le spirituel et le détourne de son sens de libération et de salut, doit se dégrader et mourir pour renaître à quelque chose de plus lumineux, de plus fort et d'éternel. Pour la première fois, voici un livre conforme à la Tradition, qui nous dévoile ce dont les Védas et les livres sacrés hindous ont parlé il y a plus de trois mille ans. Hadès nous montre notre avenir et comment et pourquoi tout ceci va nous toucher, nos enfants et nous. L'Âge Noir où la fin des Temps nous enseigne comment chacun peut être sauvé et sauver les autres prenant place dans l'arche du salut, arche qui est façonnée par la volonté, l'amour, la foi et l'adhésion à l'ordre cosmique.



vendredi, août 19, 2011

Hyperboréens & gouvernement mondial




Comme à l'époque de l'Ordre des Germains et de sa branche bavaroise la société Thulé, les Hyperboréens (grands blonds aux yeux bleus), nommés par Hésiode les « dieux vêtus d'air », sont toujours d'actualité dans des sociétés secrètes politiques. Selon une rumeur répandue parmi les ésotéristes, les Hyperboréens « vêtus d'espace », c'est-à-dire qui vivent dans un autre état de la matière, moins dense, seront à la tête du gouvernement mondial que Jacques Attali (entre autres) appelle de ses vœux.

C'est de cet autre état de la matière que proviendraient les OVNI et les trois principaux types d'« aliens » : Reptiliens, Gris et Nordiques (les Hyperboréens ancêtres des Aryens). Les grands blonds aux yeux bleus seraient beaucoup plus fréquentables que les repoussants gris et les affreux reptiliens. Les Cassiopéens, les mystérieuses entités qui guident les recherches de Laura Knigth-Jadczyk (L'Histoire secrète du Monde), affirment que les aliens de type nordique sont positifs. De sont côté, David Icke pense que les Aryens sont issus de l'hybridation entre des êtres grands, blonds, yeux bleus  et des Reptiliens. Quoi qu'il en soit, un alien de type nordique et un alien reptilien, c'est probablement bonnet blanc, blanc bonnet.

Selon Jean-Louis Bernard, l'île de Thulé était peut-être un énorme « vaisseau » issu de l'espace ou de l'hyperespace : « les OVNI se matérialiseraient à travers quelque quatrième dimension. L'ancienne alchimie aurait placé ces engins et leurs habitants dans la quinte essence (essence de la matière dite aussi éther ou cinquième élément, Ākāsha en sanskrit) avec la possibilité d'une densification provisoire ».

Les aliens sont omniprésents sur Internet. Et des internautes bien informés connaissent même le nom du valeureux commandant de la flotte inter-galactique des mondes unifiés qui nous « protège » contre les méchants reptiliens-gris. Ce prétendu héros, un grand blond aux yeux bleus, se nomme Asthar Shéran (portrait ci-dessus). Les noms Asthar Shéran et Sananda (Christ) se retrouvent dans une nouvelle parodie spirituelle : l'ascension (illustration ci-dessous).





Les OVNI et les esprits planétaires :

***


Le passé reptilien de l'humanité

Les reptiliens de la série V, du film de John Carpenter Invasion Los Angeles, et de Conan le Barbare sont au centre d'une nouvelle croyance. Or « Plus le niveau d'instruction de la personne est élevé, moins elle a de chances d'être croyante » (Q.I. & religiosité http://bouddhanar.blogspot.com/2011/10/q-i-et-religiosite.html ).

Les tests ne sont pas nécessaires pour constater que le quotient intellectuel de la personne qui a écrit la quatrième de couverture du livre Le passé reptilien de l'humanité n'atteint pas des sommets.

Quatrième de couverture du livre « Le passé reptilien de l'humanité » :

« Voici un travail très original, qui remet en question toutes nos idées préconçues au sujet des origines de l'humanité. Les légendes du monde entier se référent à des lézards géants et à des dragons volants, qui sont venu sur cette planète pour fonder les anciennes civilisations de la Mésopotamie, d'Egypte, d'Inde, de Chine et d'Amérique du Sud. Qui sont ces créatures reptiliennes ? Ce livre apporte des réponses à bon nombre d'énigmes telles que : Quel était le véritable motif de la création de l'homme ? Pourquoi Adam perd-il sa chance à l'immortalité ? Qui étaient les Nefilim qui sont descendu du ciel pour s'accouplés avec des femmes de la terre ? Pourquoi le serpent a-t-il pris une telle importance dans l'histoire ? Pourquoi Adam et Eve ont-ils été chassés du Jardin d'Eden ? Pourquoi les Sumériens appel-ils leurs principaux dieux « serpents volants ». Quel est le rôle de la gigantesque plate-forme de pierre à Baalbek ? Quels ont été les «bateaux du ciel» dans l'Egypte ancienne et le «char du ciel» de la Bible ? Nous n'avont aucune idée de l'identité des sumériens, de leur origine et du pourquoi de l'éclosion de cette civilisation. Celle-ci apparut comme surgie de nulle part vers 3800 ans avant J.C. Des éminents archéologues sont frappés d'admiration face à cette soudaine explosion, extraordinaire, époustouflante , pendant laquelle une civilisation, surgi de nul part, donnera naissance à toutes celles du monde entier. L'homme fut conditionné depuis des millénaires à nier la vérité de sa descendance et eut comme palliatif des Mythes et des Légendes religieuses, développant ainsi une forme d'amnésie, qui entrava son évolution spirtuelle. Nous avons accepté l'interprétation de l'histoire propagée par une prêtrise et par le monde académique qui veillait qu'à ses propres intérêts. Néanmoins, la vérité ne peut être dissimulée pour toujours. L'espèce humaine aura à apprendre la vérité sur ses origines et à affronter le fait que ses dieux et ancêtres furent des reptiles, vraiment des monstres... Il y aura un grand choc culturel comme jamais vu auparavant ! »

La présentation du livre de R.A. Boulay, édité par Aquarius, est surréaliste. Son auteur, un soi-disant éditeur professionnel, n'est pas un cancre facétieux en culottes courtes. Selon le site Société.com, le gérant de la société Aquarius se nomme Victor Chapuis, il est âgé de 64 ans et le français, qu'il écrit si mal, est sa langue maternelle. http://www.societe.com/societe/editions-aquarius-434751228.html

Victor Chapuis a aussi irrité les lecteurs qui s'intéressent aux thèses reptiliennes de R.A. Boulay. L'un d'eux écrit :

"Je viens de découvrir l'édition française tellement attendue du livre de R.A. Boulay « Flying Serpents and Dragons » éditée en octobre 2010 aux éditions françaises Aquarius. Le titre du livre a été changé en « Le Passé Reptilien de l'Humanité ». 

Grosse déception pour les raisons que voici : 

- La traduction est mauvaise, elle date de 2003, réalisée par un québécois. Il s'agit de la traduction que l'on trouve sur Internet. L'éditeur ne s'est vraiment pas foulé. 

- Cette traduction est basée sur l'édition américaine de 1997 et non sur l'excellente édition réactualisée par Boulay de 1999 ! Cette dernière version date pourtant de plus de 10 ans, mais non, l'éditeur français semble avoir été pris au dépourvu. On voit le sérieux ! 

- Voici le pire du pire : R. A. Boulay a eu l'extrême intelligence de ne pas se fourvoyer dans cette histoire de Nibiru dans sa version anglophone. Il n'en parle pas une seule fois ! On se demande alors pourquoi des notes ont été ajoutées dans l'édition française, rédigées par un scientifique-linguiste (?) inconnu dénommé Roberto Solàrion et qui est carrément un fan de Sitchin. C'est pourtant simple, Boulay cite Sitchin deux fois dans son livre : une fois dans la préface de son édition réactualisée de 1999, avec d'autres noms de chercheurs, et une seconde fois en page 53 où il donne le nom de la série de Sitchin. A part ça rien, ni même de Nibiru, alors que l'éditeur Aquarius se permet l'affront d'ajouter des notes un peu partout dans l'édition française avec ajout Sichin + Nibiru toutes les 3 pages... Roberto Solàrion se permet même de donner son avis en signalant lorsqu'il est d'accord ou pas d'accord avec Boulay (imaginez dans son propre livre !)... Par contre, il est toujours d'accord avec Sitchin, comme par hasard... Je ne sais pas si R. A. Boulay est au courant de cette édition, mais c'est carrément à vomir. Cette édition francophone est une escroquerie monstrueuse, un détournement d'informations au profit de la thèse de Zecharia Sitchin dont Boulay n'a que faire d'ailleurs ! 

- Ce n'est pas fini : aucune image et aucune carte dans cette édition française ! Assurément l'éditeur Aquarius est un bricoleur. 

- Aucune bibliographie non plus chez Aquarius, de mieux en mieux. A croire que Boulay a pondu son livre de recherche en priant la vierge ! Pourtant sa bibliographie est excellente et se situe en page 267 de l'édition US de 1999. 

- Et pour finir, un autre oubli d'Aquarius : Aucun index à la fin du livre français, pourtant essentiel et pratique avec ce type de livre de recherche. Elle se trouve en page 271 de l'édition anglophone. 

Conclusion : Si vous parlez anglais, autant vous procurer l'édition originale et anglophone de Boulay qui date de 1999. Oubliez cette édition qui se trouve sur le Net et qui vient d'être éditée chez Aquarius pour le marché français. La désinformation et la spoliation intellectuelle est présente partout. Méfiance ! 

Watcher 

jeudi, août 18, 2011

Le retour du Christ





Alice Bailey, une disciple de Mme Blavatsky, crée en 1923 l’École Arcane fondée sur la méditation occulte et le développement des pouvoirs spirituels, et en 1932 l'Association Bonne Volonté mondiale, une activité de Lucis Trust (1922). Elle se donne pour mission de « mobiliser l'énergie de bonne volonté dans le monde pour préparer le retour de l'Instructeur mondial, du Christ ».

Alice Bailey a écrit vingt-quatre livres. Mais dix-huit d'entre-eux lui auraient été dictés en communication télépathique directe par un Maître tibétain, Djwahl Khul. Un de ses ouvrages (1948) est précisément intitulé Le retour du Christ.

« De nos jours, le retour de l'Instructeur mondial, le Christ, est attendu par des millions de personnes, non seulement par ceux de foi chrétienne, mais aussi par ceux de toutes croyances qui attendent l'avatar sous d'autres noms : le Seigneur Maitreya, Krishna, le Messie, l'Imam Madhî, le Boddhisatva. L'important, c'est le fait de la transition dans un New Age. » (Bonne Volonté mondiale.)

Un tel changement serait guidé d'En-Haut. Car il existe « un gouvernement spirituel à l'intérieur de la planète, connu sous différents noms tels que la Hiérarchie spirituelle, la Société des Esprits Illuminés, ou le Christ et son Église selon les diverses traditions religieuses ». Aussi, suivant le Plan cosmique, « l'Instructeur mondial, le Christ, réapparaîtra à la tête de la Hiérarchie spirituelle pour faire entendre la note clé de l’Ère nouvelle ». Alors naîtra la future religion mondiale.

Un prélat catholique, le cardinal Paul Poupard, remarque : « La référence au Christ demeure très vague. Il serait une force nouvelle, une autre énergie qui reviendra un jour sous une autre forme. De fait, pour eux, l'ère des Poissons aurait été inaugurée par la venue du Christ et celle du Verseau devrait voir la venue du nouveau Christ, supérieur au premier. Entre-temps il faudrait éveiller la capacité spirituelle qui réside en chaque homme. La conception du Christ du New Age est là. Il n’y a rien sur la vie de Jésus ; aucune référence à l'Évangile, à la Révélation, à l'Incarnation. Selon certains théologiens, le Christ du New Age est semblable à l'antéchrist. Il ressemble au Christ, il apparaît comme le Christ, mais il est opposé à l'essentiel de la foi chrétienne : le Christ Rédempteur de l'homme ».

Le retour du Christ

Alice Bailey et le maître tibétain Djwahl Khul



Extrait :

Cependant, avant que le retour du Christ et de Ses disciples puisse être envisagé, notre civilisation actuelle doit disparaître. Au cours du prochain siècle nous commencerons à entrevoir le sens du mot "Résurrection", et l'ère nouvelle commencera à nous révéler son sens caché et ses buts profonds. En premier lieu, l'humanité émergera de cette civilisation morte, de ses vieux préjugés et de ses conceptions périmées ; ayant renoncé à la poursuite de ses buts matérialistes et à son égoïsme destructif, elle avancera, rayonnante, dans la claire lumière de la résurrection. Ce ne sont point là des paroles symboliques ou mystiques, mais elles caractérisent l'ambiance générale qui marquera cette période du retour du Christ. C'est un cycle aussi réel que le cycle de conférences qui s'organise si activement aujourd'hui. Autrefois, le Christ nous enseigna le sens véritable du Renoncement ou de la Crucifixion ; cette fois, Son message essentiel sera : la vie de résurrection. Partout, le cycle actuel de conférences prépare les hommes à entrer en rapport les uns avec les autres bien que ces rapports puissent apparaître encore pleins de contrastes. Ce qui importe, c'est l'intérêt général que manifestent les hommes pour préciser quels sont les besoins de l'humanité, les objectifs à atteindre et les moyens à employer. La période de résurrection que le Christ inaugurera et qui constituera Son œuvre suprême (dans laquelle toutes Ses autres activités trouveront leur place), sera le résultat de la fermentation et de la germination auxquelles les hommes de ce temps sont en proie, et dont les nombreuses conférences sont la preuve visible.

Télécharger gratuitement « Le retour du Christ » :



Peinture :

mercredi, août 17, 2011

Mots de la Fin


"Philosopher, c'est apprendre à mourir."
Montaigne



Au moment où il sent s'approcher l'ultime seconde, au moment où il entrevoit l'envers du miroir, il est permis de penser qu'un personnage célèbre a peut-être envie de délivrer aux vivants un message qui soit le résumé de toute son existence ? Les phrases qui suivent risquant fort de décevoir les lecteurs. A ceux-ci, il reste la ressource de se dire que la plupart d'entre elles sont sûrement apocryphes.

Afin de ne pas aborder de façon trop mélancolique ce douloureux chapitre, disons-nous avec Commerson que : A son lit de mort, l'homme songe plutôt à élever son âme vers Dieu que des lapins.

L'empereur Néron - selon Suétone - aurait dit au moment de mourir des mains de son esclave affranchi : Qualis artifex pereo ! C'est-à-dire : Quel artiste périt avec moi ! (68 après J.-C.).

Rabelais : Tirez le rideau, la farce est terminée ! (1553).


Le grand Montaigne n'avait pas peur d'avouer : Ce n'est pas la mort que je crains, mais, de mourir (1593).

Le poète Philippe Desportes : J'ai 30 000 livres de rente, et je meurs (1606).

Lope de Vega, écrivain espagnol : Je peux vous le confier : Dante m'a toujours ennuyé ! (1635).

Le père Dominique Bouhoure, Jésuite et grammairien : Je m'en vais ou je m'en vas, l'un ou l'autre se dit ou l'un et l'autre se disent (1702) - il est à signaler que ce mot est également attribué au poète Piron.

Le peintre Antoine Watteau : Otez-moi ce crucifix ! Comment un artiste a-t-il pu rendre aussi mal les traits de Dieu (1721).

Et le musicien Rameau n'était guère content lui non plus : Que diable me chantez-vous là, Monsieur le Curé, vous avez la voix fausse ! (1764).

Piron - le revoici ! - à qui son ami La Place demandait : Alors ? Cela va-t-il ? répondit : Non, cela s'en va ! (1773).

Voltaire : Je m'arrêterais de mourir s'il me venait un bon mot ou une bonne idée (1778).

Chamfort : Ah! mon ami, je m’en vais de ce monde où il faut que le cœur se brise ou se bronze - Et, un moment plus tard, refusant l'extrême-Onction : Je vais faire semblant de ne pas mourir (1794).

André Chenier, montant à l'échafaud et se touchant la tête : Pourtant, j'avais quelque chose là ! (1794).

Edward Thurlow, homme d’État anglais s'écria juste avant de trépasser : Que je sois pendu si je ne suis pas en train de mourir ! (1806).

Le Duc d'Enghien, avant de mourir fusillé dans les fossés du Fort de Vincennes: Qu'il est affreux de mourir ainsi de la main des français (1804).

Et le général Ney, commandant lui-même son peloton d'exécution : Soldats, droit au cœur ! (1815).

L'abbé Bossut, mathématicien célèbre se trouvait depuis plusieurs heures dans le coma lorsque l'un de ses amis lui dit à l'oreille : Le carré de 12 ? - 144 ! dit Bossut en rendant l'âme (1814).

Napoléon : Mon fils... Tête... Armée... (1821).

L'écrivain et gastronome Brillat-Savarin mourant la veille du réveillon de Noël : Je vais avoir un Dies iræ aux truffes ! (1826).

Goethe : Ouvrez donc les volets – de la lumière... plus de lumière ! (1832).

Chopin : Maintenant, je suis à la source du bonheur ! (1849).

Balzac : Huit jours avec de la fièvre ! J'aurais encore eu le temps d'écrire un livre - et, dans son agonie : Bianchon, appelez Bianchon ! Lui seul me sauvera ! (Horace Bianchon était un des personnages de la Comédie humaine) (1850).

Alfred de Musset : Dormir, enfin ! Je vais dormir ! (1857).

Hector Berlioz, avec une infinie tristesse : Ah ! Quel talent je vais avoir demain ! - et puis : Enfin, on va maintenant jouer ma musique ! (1869).

Henri Monnier, le créateur du personnage de Monsieur PRUD'HOMME : Il va falloir être sérieux là-haut ! (1877).

Victor Hugo s'exprimant une dernière fois en alexandrin : C'est ici le combat du jour ou de la nuit ! et puis : Allons ! Il est bien temps que je désemplisse le monde ! (1885).

Villiers de L'Isle Adam, mourant à l'hôpital dans la plus grande misère : Et bien ! Je m’en souviendrai de cette planète ! (1889).

Oscar Wilde, recevant la note de son médecin : Je meurs vraiment au-dessus de mes moyens ! (1900).

Henri de Toulouse-Lautrec : Maman... Rien que toi ! (1901).

Jules Renard : Marinette, pour la première foie, je vais te faire une grosse, une très grosse peine ! (1910).

L'acteur Mounet-Sully : Mourir, c'est difficile quand il n'y a pas de public (1916).

Clemenceau, voyant arriver un prêtre : Enlevez-moi ça ! (l929).

L'écrivain Francis de Croisset : Je m'ennuie déjà ! (1937).

Georges Bernanos : A nous deux ! (1948).

Pour la fin - c'est le cas de le dire ! - nous avons gardé deux phrases particulièrement touchantes dans leur naïveté spontanée : La vicomtesse d'Houdetot, morte jeune de tuberculose : Je me regrette ! et le grand industriel Rizzoli : Mais je ne peux pas mourir ! Je suis l'homme le plus riche d'Europe.
Il n'y a rien à ajouter... sauf un mot peut-être :

F I N

Claude Gagnière

Dessin :

Paracelse médecin et philosophe de l'invisible





« Paracelse, rappelle Jean-Louis Bernard, vécut dans la première moitié du XVIe siècle. Né à Einsiedeln (Suisse), il enseigna à Bâle à l'âge de trente-trois ans, mais choqua ses confrères parce qu'il s'exprimait en allemand, non en latin. Il mena dès lors une vie nomade à travers l'Europe, enseignant, exerçant son art et rédigeant des livres. […] Un voyage en Orient le ramena dans la tradition même de la médecine égyptienne. Celle-ci considérait les maladies comme psychosomatiques et, de plus, ne séparait jamais l’homme de l'environnement, y compris l'environnement cosmique (soleil, lune, Zodiaque). »

Une philosophie de l'invisible

L'invisible ne désigne pas une réalité cachée, dans le sens où, derrière le visible, elle pourrait être repérée. L’invisible c’est bien aussi le réel, et un réel tout aussi vrai, tout aussi efficient que la réalité visible. Il n'est pas derrière le visible, mais de plein pied avec lui. Il est en lui. Nous allons pouvoir progressivement déterminer - en parlant de la lumière naturelle, de la recherche du fondement, de l'Astre - ce règne de l’invisible auquel nous participons sans que pour autant il se donne à nos yeux de chair.

C'est ainsi, par exemple, que la recherche dans le vaste champ que Paracelse appelle Astrum ou Ciel n'est jamais approche d'un objet donné ; car il s'agit, lorsqu’il est question de Firmament, moins des étoiles que nous pourrions y observer, que d’une dimension plus secrète, plus mystérieuse aussi, invisible (mais nullement cachée), qui traverse les choses, la nature et l'homme lui-même. Nous verrons que cette réalité invisible est aussi bien ce qui nous rend habiles ou maladroits, ce qui nous permet de croître et de mûrir, ce qui est sagesse en nous que ce qui est instinct en l'animal et vertu dans la plante.

C'est à cet invisible que le philosophe doit donner forme en le portant au langage. Le philosophe n'est pas, pour Paracelse, l'homme habile à manier les concepts, ni le spécialiste en textes anciens, ni l'expert en catégories logiques - qu’il ne manque pas d'appeler sophiste ou spéculateur ou bavard. Ce type de philosophe ressemble au médecin qui apprend la médecine dans les livres. L'un et l'autre manquent l'essentiel.

Mais dire l'invisible, quelle tâche ! Il ne s'agit pas de se référer à du déjà donné, ou du déjà formulé ; mais de diriger l'attention vers ce que le commun des hommes ne voit pas, y correspondre pleinement, sans réserve, et alors, comme nous l'avons vu, laisser paraître dans le langage les formes et les mots qui y renvoient. Si le commun des hommes ne voit pas ce qui est le propre du philosophe, il lui arrive pourtant d'en avoir le soupçon, sans être à même de dépasser le stade du soupçon. C'est à lui que pense Paracelse ; et le philosophe accomplit sa mission s'il parvient, avec les mots de la tribu, à faire entendre à ceux qui l’écoutent ce que précisément un chacun pressent sans pouvoir le dire.

Que cette tâche soit difficile est évident. Surtout parce que, comme nous le verrons plus précisément à propos de l'astrologie, il est toujours tentant, dès que l'attention se relâche, de penser l'invisible comme une substance, comme un être. Alors tout est manqué.

Rappelons que le médecin, qui représente pour Paracelse le type même de l'homme accompli ou s'accomplissant, doit être philosophe. Plus que quiconque il doit savoir voir comment procède la nature invisible, dans le malade comme dans le remède, et comment elle agit dans le visible. « Qu’est la philosophie sinon la découverte de l'invisible nature» (VII, 71). Toute philosophie qui s'écarte de cette fin est pseudo-philosophie (Schaumphilosophie) et ressemble à un champignon qui pousserait sur un arbre en lui restant extérieur. Une verrue.

La philosophie de l’invisible devient de la sorte, mais c’est encore difficile à entendre, une philosophie du concret : il s'agit d'une philosophie qui n’admet l'élément spéculatif ou le développement conceptuel qu’à partir du moment où l'invisible est devenu pour un homme (qui alors sera appelé philosophe) le terme de l'attention et l'objet spécifique de sa vision.

Ce qu’il y a à voir, répétons-le, n'est pas chose parmi les choses, et pourtant habite toute chose. Le vrai philosophe ne voit pas plus de choses que l'ignorant (tout comme le paysan ne voit pas mieux que le moine la lettre du psautier), mais il voit autrement; et voyant autrement il saisit autre chose : il voit dans ce qu'il a sous les yeux l'invisible nature qui y est active (XII, 203).

La philosophie n'est donc ni savoir livresque, ni le produit d’une raison abstraite, ni la connaissance d'un monde intelligible, ni la réflexion sur la nature; elle est vision de la nature même, dans son acte et dans son actualité. Elle est vraie science.

Si le médecin doit être philosophe, c'est que sans philosophie, il ne peut comprendre la maladie, ni administrer le remède, ni préparer celui-ci en tirant de la plante la quintessence. On ne connaît une maladie que si l'on voit comment aussi, en elle, se manifeste la nature. On ne connaît le remède que lorsqu'on voit comment, par sa vertu, il s'inscrit dans le cours de la maladie. C’est pourquoi le médecin doit apprendre son art de la nature. Car il se pourrait qu'il soit mis un jour en face d’une maladie non encore rencontrée. Comment la connaîtrait-il s'il n'a appris les maladies que dans les livres ?

Le médecin est philosophe s'il sait que les simples n'agissent pas de la même façon dans telle maladie ou dans telle autre ; au début de la maladie ou à la fin ; récoltés en telle saison ou en telle autre ; en telle contrée ou en telle autre ; cueillis jeunes ou matures. Tout cela c'est la nature invisible qui le lui apprend, s'il s'est mis à son école.

C’est dire aussi que la philosophie ne peut naître que d'une proximité authentique avec le devenir naturel. Paracelse y a été intimement lié, comme médecin, comme alchimiste, comme voyageur. Sans romantisme aucun il observe. Et c’est ce regard qui, alors, est nouveau. Il se fait ouverture sur l'invisible qui nous pénètre de partout, qui est actif tout autour de nous, qui tous les jours suscite un spectacle nouveau.

Lucien Braun, « Paracelse ».


Photo :

mardi, août 16, 2011

JMJ & profiteurs





Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) se tiennent du 16 au 21 août à Madrid. En Espagne, pays économiquement sinistré, le coût de ce rassemblement (estimé à cent millions d'euros pour les contribuables) indigne beaucoup de personnes.

Michel Onfray dénonce les profiteurs embusqués de la religion :


"Je n'en veux pas aux hommes qui consomment des expédients métaphysiques pour survivre ; en revanche, ceux qui en organisent le trafic - et se soignent au passage - campent radicalement et définitivement en face de moi, de l’autre côté de la barricade existentielle - versant idéal ascétique. Le commerce d'arrière-mondes sécurise celui qui les promeut, car il trouve pour lui-même matière à renforcer son besoin de secours mental. Comme bien souvent le psychanalyste soigne autrui pour mieux éviter d’avoir à s'interroger trop longuement sur ses propres fragilités, le vicaire des Dieux monothéistes impose son monde pour se convertir plus sûrement jour après jour. Méthode Coué...

Cacher sa propre misère spirituelle en exacerbant celle d’autrui, éviter le spectacle de la sienne en théâtralisant celle du monde - Bossuet, prédicateur emblématique ! -, voilà autant de subterfuges à dénoncer. Le croyant, passe encore ; celui qui s’en prétend le berger, voilà trop. Tant que la religion reste une affaire entre soi et soi, après tout, il s’agit seulement de névroses, psychoses et autres affaires privées. On a les perversions qu’on peut, tant qu’elles ne mettent pas en danger ou en péril la vie d’autrui...

Mon athéisme s’active quand la croyance privée devient une affaire publique et qu’au nom d’une pathologie mentale personnelle on organise aussi pour autrui le monde en conséquence. Car de l’angoisse existentielle personnelle à la gestion du corps et de l'âme, d’autrui, il existe un monde dans lequel s’activent, embusqués, les profiteurs de cette misère spirituelle et mentale. Détourner la pulsion de mort qui les travaille sur la totalité du monde ne sauve pas le tourmenté et ne change rien à sac misère, mais contamine l’univers. En voulant éviter la négativité, il l'étend autour de lui, puis génère une épidémie mentale.

Moïse, Paul de Tarse, Constantin, Mahomet, au nom de Yahvé, Dieu, Jésus et Allah, leurs fictions utiles, s’activent à gérer des forces sombres qui les envahissent, les travaillent et les tourmentent. En projetant leurs noirceurs sur le monde, ils l'obscurcissent plus encore et ne se déchargent d’aucune peine. L'empire pathologique de la pulsion de mort ne se soigne pas avec un épandage chaotique et magique, mais par un travail philosophique sur soi. Une introspection bien menée obtient le recul des songes et des délires dont se nourrissent les dieux." 

Michel Onfray, « Traité d'athéologie ».


Traité d'athéologie


« Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme et l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré ? »
Michel Onfray.

En philosophie, il y eut jadis une époque « Mort de Dieu ». La nôtre, ajoute Michel Onfray, serait plutôt celle de son retour. D'où l'urgence, selon lui, d'un athéisme argumenté, construit, solide et militant.







Le libéralisme économique et la doctrine sociale de l’Église :
http://bouddhanar.blogspot.com/2011/05/le-liberalisme-economique-la-religion.html





Photo :
Pèlerins catholiques à Madrid (Espagne) à la veille de l'ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse. (AFP)


lundi, août 15, 2011

Une société secrète gouverne la Syrie




Les dirigeants syriens combattent la contestation populaire avec cette férocité qui caractérise les sectateurs parvenus au pouvoir.

Cachés pendant de longs siècles, parfois tolérés, souvent persécutés, les Alaouites dirigent la Syrie depuis 1970, date de la prise de pouvoir d'Hafez el-Assad, un général Alaouite. Les Alaouites constituent l'exemple rarissime d'une société secrète religieuse parvenue au sommet de l'Etat.

Les montagnes syriennes sont depuis près de mille ans le refuge de communautés rebelles en quête de discrétion ou de refuge. Il en a été ainsi au XXIIe siècle de la confrérie des Assassins qui, derrière les murailles de leurs forteresses perchées, organisent des meurtres contre leurs ennemis d'alors. Deux autres sectes ont également trouvé asile dans les hauts massifs syriens : les Druzes et les Nusayrites qu'on appelle également « Alaouites ». L'origine de cette communauté mystérieuse est controversée. Certains pensent qu'ils sont les représentants d'un ancien culte idolâtre qui aurait intégré des éléments des monothéismes présents au Proche-Orient. Une autre thèse, plus vraisemblable, les lie à Muhammad ben Nusayr, un chiite irakien du IXe siècle, proche du onzième imam, qui proclama la nature divine d'Ali et des imams qui lui ont succédé à la tête du mouvement chiite depuis ses origines. Les partisans de ben Nusayr formèrent les premières communautés nusayrites qui, sous la conduite de personnages illustres adoptèrent lentement les rites et les pratiques ésotériques qui allaient les caractériser mais aussi les couper de l'islam. D’ailleurs, ils durent rapidement migrer en Syrie du nord afin d'échapper aux premières persécutions religieuses dont ils étaient victimes. Là, durant des siècles, les Nusayrites, à l'instar des Druzes, pratiquèrent la taqiya ou « dissimulation » ; ils professaient officiellement la religion sunnite dominante mais pratiquaient en réalité leur culte en secret.

À la santé de Ams

La religion des Alaouites se présente comme un culte ésotérique réservé à une infime minorité d'initiés. Il faut avoir au moins 18 ans pour se présenter à la cérémonie d'affiliation. Ce jour-là, le jeune homme est reçu par une assemblée de sages qui lui ordonne de reconnaître l'un d'entre eux comme maître-parrain, ce qu'il fait en se posant sur la tête la chaussure de celui qu'il a choisi. Après quoi il lui est demandé de boire un verre de vin à la santé de « Ams », une formule qu'il ne peut comprendre sur le moment. Il doit également jurer de garder le secret sur ce qu’il va apprendre ; on le prévient qu'il ne pourra être enterré dignement s'il vient à rompre ce serment. Enfin, chaque membre de l'assemblée se lève et porte un toast en honneur du nouvel arrivant. Désormais initié, il est guidé par son parrain qui lui apprend les premiers rudiments, les prières en particulier. Toutefois, il dépend avant tout du cheikh, qui est le chef spirituel de la communauté locale, à qui revient la tâche d’éduquer les initiés.

Une religion composite

La doctrine alaouite est un syncrétisme d'éléments musulmans, chrétiens, juifs mais aussi iraniens. Elle repose sur la foi en une trinité qui se compose de Ali, le premier imam, de Mahomet le Prophète et de Salman al-Farisi, un proche compagnon de ce dernier. Les trois initiales de leurs noms forme le mot « Ams » que les initiés invoquent sans cesse dans leurs rites. On leur apprend en outre que le nusayrisme existait avant même la création du monde. Les Nusayrites vivaient alors dans la proximité de Dieu sous forme de lumières. Mais parce qu'ils se crurent parfaits, ils furent déchus et envoyés dans le monde de la matière où ils sont destinés à se réincarner de vie en vie. Toutefois, leur espoir est de parvenir, grâce à l'initiation et à une vie pieuse, à sortir de ce cycle qui les emprisonne. Les Alaouites pratiquent un grand nombre de fêtes empruntées tant à l'islam qu'au christianisme (Noël et Épiphanie) ou encore à la religion perse (son Nouvel An). À ces occasions, ils se réunissent dans la demeure de l'un d'entre eux et, sous la conduite du cheikh, lisent ensemble des textes tirés de leur liturgie. Puis ils sacrifient des animaux qu'ils mangent lors d'un banquet en invoquant Dieu. En dehors de ces festivités, les Alaouites célèbrent régulièrement une messe durant laquelle ils sanctifient le vin qu’ils boivent en l’honneur des doyens de leur communauté.

Les sociétés secrètes.






Photo :
Hommage à Hafez el-Assad dans son mausolée à Kardaha.

Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...