jeudi, mars 10, 2011

La névrose religieuse



Bon nombre de sociologues ont été frappés par le caractère orgastique de plusieurs religions patriarcales. De même a-t-on pu établir que les religions patriarcales sont toujours politiquement réactionnaires. Elles servent toujours les intérêts de la couche dominante de chaque société de classes et empêchent dans la pratique l'élimination de la détresse des masses en la présentant comme voulue de Dieu et en consolant les fidèles par la perspective d'un meilleur au-delà.

Les recherches de l'économie sexuelle en matière de religion enrichissent nos connaissances en ajoutant aux problèmes traités trois autres :


1) Comment la représentation de Dieu, l'idéologie du péché et de la punition, produites sur le plan social et reproduites par le milieu familial, prennent-elles racine dans chaque individu ? En d'autres termes, sous l'effet de quelle contrainte ces représentations fondamentales, loin d'êtres ressenties comme un fardeau, sont-elles acceptées, parfois même recherchées avec une sorte de passion, maintenues et défendue: au prix des intérêts vitaux les plus élémentaires ?

2) A quel moment s'opère l'ancrage des représentations religieuses dans les hommes ?


3) Grâce à quelle énergie ce processus peut-il prendre place ?


Si l'on ne trouve pas réponse à ces trois questions, on peut bien procéder a l'interprétation sociologique et psychologique de la religion mais on ne peut changer, dans le concret, les structures humaines. Car si les sentiments religieux ne sont pas imposés a l'homme, mais accueillis et retenus dans ses structures, bien qu'ils soient contraires aux intérêts vitaux des individus, nous avons affaire à une modification énergétique de ces structures mêmes.


L'idée fondamentale de toutes les religions patriarcales est la négation du besoin sexuel. Cette règle ne comporte aucune exception, si l'on fait abstraction des religions primitives pro-sexuelles, qui fondaient en une unité le domaine religieux et le domaine sexuel. Lors du passage de l'organisation sociale fondée sur le droit naturel et le matriarcat à celle du patriarcat et de ce fait à la société de classe patriarcale, l'unité du culte religieux et du culte sexuel se brisa ; le culte religieux se dressa en adversaire du culte sexuel. Ainsi, le culte sexuel cessa d'exister pour faire place à l'anti-culture sexuelle des bordels, de la pornographie et des amours en cachette. On n'a pas besoin d'invoquer d'autres motivations pour affirmer qu'à l'instant même où l'unité de l'expérience sexuelle et de l'expérience religieuse était rompus pour faire place à son contraire, l'émotion religieuse devait devenir en même temps un succédané de l'acte de plaisir perdu, qui naguère avait trouvé l'approbation de la société. La puissance et la persévérance des religions ne s'explique que par cette contradiction interne de l'émotion religieuse qui est à la fois anti-sexualité et formation substitutive.


La structure émotionnelle de l'homme authentiquement religieux obéit pour l'essentiel à la description suivante : sur le plan biologique, il est soumis aux mêmes tensions sexuelles que tous le autres homme et êtres vivants. Mais l'assimilation des représentations religieuses anti-sexuelles et la peur acquise de la punition lui ont enlevé toute possibilité de tension et de satisfaction sexuelles naturelles. Il souffre donc d'un état de surexcitation physique chronique qu'il est obligé de tenir sans arrêt en échec. Le bonheur sur terre n'est pas seulement hors de son atteinte, il ne lui paraît pas même désirable. Comme il attend la récompense dans l'au-delà, il souffre, dans toutes les affaires terrestres, du sentiment de son inaptitude au bonheur. Comme il est un être vivant biologique qui ne saurait se passer de bonheur, de détente et de satisfaction, il se met en quête d'un bonheur imaginaire capable de lui procurer les tensions religieuses correspondant au prélude au plaisir, autrement dit, les courants et excitations végétatifs du corps. Il organisera donc avec ses coreligionnaires des manifestations et créera de institutions qui lui facilitent l'état d'excitation somatique tout en lui en dissimulant la vraie nature. Son organisme biologique construit donc un orgue dont les sonorités sont capables de provoquer de tels courants somatiques. L'obscurité mystique des églises augmente encore l'effet de la sur-sensibilisation à sa propre vie intérieure, aux accents d'un sermon, d'une chorale, etc., en accord avec elle.


En réalité, l'homme religieux est absolument incapable de se tirer d'affaire, puisqu'avec la répression de son énergie sexuelle il a perdu l'aptitude au bonheur et l'agressivité naturelle lui permettant de faire face aux difficultés de la vie. Son état d'impuissance totale l'incite à croire d'autant plus aux puissances surnaturelles chargées de le soutenir et de le protéger. Nous comprenons maintenant pourquoi il est capable, dans certaines situations, de faire preuve d'une puissance de conviction extraordinaire, d'un courage passif face à la mort. Il puise cette force dans l'amour de ses propres croyance religieuses, qui s'appuient sur des excitations somatiques à forte tonalité de plaisir. Il s'imagine que sa force lui vient de « Dieu ». Sa nostalgie de Dieu et son désir de Dieu représentent en réalité une nostalgie née de l'excitation sexuelle préludant au plaisir et qui demande à être apaisée. La Rédemption n'est rien d'autre, ne peut être rien d'autre que la libération des tensions corporelle insoutenables, qui ne peuvent être détectables que pour autant qu'elles vont de pair avec une union fantasmée avec Dieu, autrement dit avec la satisfaction et la détente. Le penchant des fanatiques religieux à l'automutilation, aux actes masochistes confirme notre démonstration. L'expérience clinique de l'économie sexuelle est capable de mettre en évidence que le désir d'être frappé ou de se fustiger découle du désir pulsionnel d'une détente exempte de culpabilité. Il n'existe aucune tension corporelle qui ne produise des fantasmes de flagellations ou de tourments subis, si la personne soumise à cette tension est incapable de provoquer elle-même la détente. C'est là l'origine de l'idéologie de souffrance passive typique de toutes les vraies religions.


L'impuissance de fait et la souffrance corporelle expliquent chez l'homme religieux le besoin de consolation, de soutien, d'appui extérieur, surtout contre les « mauvais instincts » de sa propre personne, contre le « péché de la chair ». Si des hommes religieux tombent, grâce à leurs représentations religieuses, dans un état d'excitation prononée, leur excitabilité végétative s'accroît avec l'excitation somatique, et ils éprouvent une sorte de satisfaction qui cependant n'entraîne pas de vraie détente corporelle. On sait que des prêtre malades ont déclaré pendant le traitement thérapeutique que le paroxysme de l'extase religieuse s'accompagne très souvent de spermatorrhées. La satisfaction orgastique normale est remplacée par un état d'excitation somatique général excluant le domaine génital, qui provoque, incidemment, des détentes partielles involontaires.


A l'origine, la sexualité représentait naturellement le bien, le beau, le bonheur, tout ce qui reliait l'homme à la nature universelle. Avec la dissociation des sentiments sexuels et religieux, la sexualité devait s'identifier au mal, a l'infernal, au diabolique.


J'ai essayé de montrer avant comment se forme la peur du plaisir, c'est-à-dire la peur de l'excitation sexuelle, et quelles sont les conséquences de cette peur. En résumé : les hommes qui ne sont pas capables de détente doivent ressentir à la longue l'excitation sexuelle comme pénible, pesante, destructive. L'excitation sexuelle est en effet destructive et pénible, quand la détente lui est refusée. Nous voyons ainsi que le concept religieux selon lequel la sexualité et une puissance destructive, diabolique, menant à la catastrophe finale, a sa source dans des processus somatiques. L'attitude face a la sexualité subit la même dissociation : les appréciations typiquement religieuses et morales telle que « bon » - « mauvais », « céleste » - « terrestre », « divin » - « diabolique » deviennent les symboles de la satisfaction sexuelle d'une part, de sa punition de l'autre.


Ainsi se trouve aussi écartée la nostalgie profonde de détente et de rédemption - d”une manière consciente - du péché - d"une manière inconsciente - de la tension sexuelle. Les états d'extase religieuse ne sont que des états d'excitation sexuelle inapaisable du système neuro-végétatif. L'excitation religieuse ne peut être ni comprise ni surmontée si l'on ne tient compte de la contradiction qui la détermine. Elle n'est pas seulement anti-sexuelle, elle est aussi, à un haut degré, sexuelle. Elle n'est pas seulement morale, mais profondément anti-naturelle, contraire à la santé au sens où l'entend l'économie sexuelle.


Aucune couche sociale n’est dans la même mesure sujette aux hystéries et aux perversions que les milieux de l’Église ascétique. On aurait tort d’en conclure qu’il faille traiter les hommes religieux comme des criminels pervers. Lorsqu’on s’entretient avec eux, on constate souvent qu’abstraction faite de leur refus de la sexualité, ils ont parfaitement conscience de leur état. Comme tous les hommes, l’homme religieux porte en lui deux personnalités distinctes : l’officielle et la privée. Sur le plan officiel, il considère la sexualité comme un péché, dans le privé il sait pertinemment qu’il ne peut se passer d’une formation substitutive. Beaucoup d’hommes religieux sont parfaitement accessibles au remède, proposé par l'économie sexuelle, à l’opposition entre l'excitation sexuelle et la morale. Ils comprennent fort bien – si on ne les rejette pas comme individus et que l’on sait gagner leur confiance - que ce qu’ils décrivent comme leur lien avec Dieu est en réalité leur adhésion réelle au processus universel de la nature, qu’ils sont une parcelle de la nature, qu’ils se sentent comme tous les humains un microcosme dans le macrocosme. Il faut leur concéder que leur conviction profonde repose sur quelque chose de concret, que ce qu’ils croient existe en vérité, à savoir le courant végétatif de leur corps et l’extase dans laquelle ils peuvent tomber. Le sentiment religieux est souvent authentique, notamment chez des hommes appartenant aux couches pauvres de la population. Il perd son authenticité lorsqu’il refuse ses origines et la satisfaction inconsciemment désirée, lorsqu’il tente de les dissimuler au Moi. C’est là l’origine de ce faux air de bonté qu’affectent souvent les prêtres et les hommes religieux.


Notre exposé est incomplet. Mais on peut en résumer les données fondamentales :


1) L’excitation religieuse est une excitation sexuelle végétative dissimulée.


2) Par la mystification de son excitation, l’homme religieux rejette sa sexualité.


3) L'extase religieuse est une compensation de l'excitation végétative orgastique.


4) L'extase religieuse n'apporte aucune détente sexuelle, mais dans la meilleure hypothèse une fatigue musculaire et psychique.


5) Le sentiment religieux est subjectivement authentique et fondé physiologiquement. .


6) La dénégation de la nature sexuelle de cette excitation aboutit à une insincérité caractérielle.


Wilhelm Reich, « La psychologie de masse du fascisme ».


L'irruption de la morale sexuelle
Etude des origines du caractère compulsif de la morale sexuelle


Cette étude sur l'irruption de la morale sexuelle compulsive dans la société fut écrite en 1931. Elle précédait donc La Psychologie de masse du fascisme et La Révolution sexuelle : c'était la première étape des efforts de Wilhelm Reich (1897-1957) pour tenter de résoudre le problème des névroses de masse. Partant de l'examen de la question cruciale des origines de la répression sexuelle, cette tentative d'explication historique des troubles et des névroses d'ordre sexuel se fonde sur les recherches ethnologiques de Morgan, Engels et surtout Malinowski. Les remarquables études de ce dernier sur la vie sexuelle et les coutumes des Trobriandais vinrent en effet confirmer les découvertes cliniques de Reich.


Wilhem Reich est né en 1897 en Ukraine. C'est en 1918 qu'il commence ses études de médecine. Très vite, il est amené à côtoyer l'univers psychanalytique de l'époque, et en arrive à rencontrer Freud. Il entamera des psychanalyses à différentes reprises, mais, ironie du sort, n'en terminera aucune (déménagements, décès...) Des tensions apparaissent alors dans sa relation avec Freud. Ce dernier tolère difficilement la politique marxiste et, de son côté, Reich n'admet pas la pulsion de mort développée par Freud... C'est à cette époque qu'il publie son ouvrage sur les caractères, partie intégrante du sujet : il s'agit pour Reich d'un ensemble de traits, d'habitudes et de façons de réagir que le sujet développe et répète au cours de son histoire, face à diverses situations. Chaque caractère possède une cuirasse psychique et le postulat de Reich, consiste à dire que la cuirasse psychique se retrouve dans le corps sous forme de tensions musculaires.


Il entre au parti communiste en 1928, et commence à développer des cliniques d'hygiène sexuelle pour les ouvriers. Après être exclu du parti en 1933, Reich vivra au Danemark, en Suède, et en Norvège, pays desquels il se fera expulser à chaque fois. Les Etats-Unis lui proposent alors un poste de professeur de Psychologie médicale à New York. Il arrive donc aux USA en 1939. C'est à partir de cette période qu'il va développer ses conceptions sur la sexualité. Pour lui, le corps possède 7 anneaux de tensions musculaires, reflets des tensions psychiques. L'idée est alors de relaxer et massez ces zones de tension afin de libérer l'énergie bloquée et de la laisser circuler librement dans le corps. Pour Reich, cette circulation de l'énergie provoque une sensation de bien-être extrême, proche de celle ressentie lors de l'orgasme. C'est pourquoi Reich nomme cette expérience : "l'expérience orgasmique".


Il travaillera quelque temps avec A. Lowen, dont il fût le maître, puis s'orientera ensuite vers des conceptions très ésotériques de l'énergie corporelle qu'il appellera "Orgone". Il fondera l'Orgone Institute en 1942 et tentera de mettre au point une machine capable de capter cet orgone... Dans un climat de Mac Cartisme, ses idées d'extrême gauche sont mal perçues. L'administration américaine pour les Drogues et l'Alimentation interdira sa machine et lui fera un procès. Reich se retrouve donc en prison et y mourra en 1957.

mercredi, mars 09, 2011

Une pratique secrète tibétaine






Auteur de plusieurs livres sur le Tibet, Gilles Van Grasdorff était l’invité de Jean Lebrun dans son émission « La marche de l’histoire » du 8 mars 2011 consacrée à Alexandra David-Néel. A-t-il quelque peu exagéré en présentant la célèbre exploratrice comme une sorte de mystique férue des techniques secrètes tibétaines et une adepte accomplie du toumo ?


Dans une lettre écrite au Sikkim le 25 mai 1916, Alexandra David-Néel confie à son mari une approche plus objective que véritablement mystique de la pratique du « feu » intérieur (toumo) des lamaïstes :


« C'est le printemps, un printemps des hautes altitudes, ce qui signifie : rhododendrons en fleur; buissons un peu semblables aux roses des Alpes épanouies et + 15°; grand luxe, les jours où il fait très chaud. Les garçons en allant couper du bois dans la forêt remontent vers ma cabane des bouquets et des légumes sauvages. Il semble presque étonnant de manger des soupes vertes après l'interminable suite (huit mois) de quotidiens potages de lentilles. 


Je poursuis mes expériences au sujet de cette toumo, méthode d'engendrer de la chaleur si fameuse au Tibet. Il y a quelque chose là-dedans. D'abord de l’autosuggestion, cela sans aucun doute et puis l'accoutumance, l’endurcissement qui vient de la pratique, mais aussi une manière d'agir sur la respiration et la circulation du sang qui est, ma foi, fort ingénieuse pour des gens n'ayant aucune notion de vraie physiologie ni d'anatomie et ayant trouvé cette méthode empiriquement. Je n’ai pas le temps et suis aussi un peu trop paresse pour suivre le système d'entraînement complet, je me contente d'une demi-mesure, et les résultats m’étonnent. J’arrive à demeurer assise au-dehors, sur mon balcon, le matin avant le lever du soleil vêtue d’une mince mousseline de Bénarès, sans sentir le froid. J’ai fait cela, les deux pieds enfoncés dans la neige alors qu'il y en avait une épaisse couche. Peu à peu, j'ai éprouvé le besoin de diminuer le nombre de mes couvertures, ayant trop chaud la nuit. La différence est très grande entre ce résultat et mon état perpétuellement grelottant de l'été dernier.

Je poursuis cette expérience avec curiosité parce que c'est une chose intéressante, mais aussi dans un but pratique que tu saisiras aisément. Ce n’est pas drôle d'avoir froid, et pas commode de s'embarrasser d'innombrables vêtements et couvertures. Lors de mon dernier séjour dans les steppes tibétaines je ressemblais plus à un gros paquet ambulant qu’à un être humain. Si je puis, cette fois, me livrer vêtue légèrement à mon sport favori, la marche, et si je ne claque plus des dents la nuit dans ma tente, ce sera un grand plaisir pour moi. [...] » 
Journal de voyage.


Le livre d’Alexandra David-Néel, « Les enseignements secrets des bouddhistes tibétains », un texte peut-être moins alimentaire que son célèbre « Mystiques et magiciens du Tibet » qui séduit toujours les amateurs de pouvoirs surnaturels, se termine ainsi :


« Après avoir parcouru ce bref exposé des Enseignements dispensés par des Maîtres spirituels tibétains dans le cercle de leurs disciples intimes, l'on fera bien de garder en mémoire :


Premièrement que l’élite philosophique et religieuse du Tibet se tient très éloignée du Tantrisme ritualiste composé de doctrines et de pratiques Shivaïstes-Hindoues pour la plupart importées du Népal.


Secondement, qu'elle rejette, également, les croyances et les rites conservés de la religion pré- Bouddhiste des Tibétains : celle des Böns : mélange de Chamanisme et de Taoïsme populaire.


Ecartant ce Tantrisme et ce Chamanisme, bien que l’un et l'autre se présentent déguisés sous une phraséologie bouddhiste et constituent la religion prédominante au Tibet, l’intelligentsia tibétaine, soit dans les monastères, soit en dehors de ceux-ci, professe strictement la philosophie promulguée par Nâgârjuna dont le principe fondamental est : Ne vous abandonnez pas à votre imagination. »  




Les enseignements secrets des bouddhistes tibétains 


Fruit d'une enquête poursuivie pendant une vingtaine d'années, cet ouvrage peut être présenté comme un document unique, concernant les conceptions philosophiques des intellectuels bouddhistes tibétains. Ces enseignements ont été recueillis auprès de Maîtres spirituels dont Alexandra David-Néel avait gagné la confiance.




Le toumo de Maurice Daubard :
http://bouddhanar.blogspot.com/2010/12/le-toumo-de-maurice-daubard.html

mardi, mars 08, 2011

Le symbolisme de la croix gammée






Nous avons vu que le fascisme doit être considéré comme un problème relevant de la psychologie de masse et non de la personnalité d'Hitler ou de la politique du parti national-socialiste. Nous avons expliqué de quelle manière une foule paupérisée peut se tourner avec impétuosité vers un parti archi-réactionnaire. Pour dégager pas à pas sans risque d’erreur, les conséquences pratiques qui en résultent pour l’action politique sexuelle, nous devons d'abord nous pencher sur le symbolisme grâce auquel les fascistes réussirent à passer des menottes réactionnaires aux structures libérales des masses. Quant au mécanisme de leur action, ils ne l’ont jamais compris. 


Dans les SA (1), le national-socialisme réunit de bonne heure des travailleurs à la mentalité vaguement révolutionnaire, pour la plupart des chômeurs et des jeunes, qui n'en étaient pas moins attachés au principe autoritaire. C’est pourquoi la propagande était contradictoire, différente selon les couches populaires auxquelles elle s'adressait. C’est seulement dans le maniement de la sensibilité mystique des masses qu'elle était logique et cohérente.


Il suffisait de s'entretenir avec des partisans du national-socialisme, notamment avec des membres des SA, pour se rendre compte que la phraséologie révolutionnaire était le facteur décisif du ralliement de ces masses. Ainsi, certains national-socialistes niaient qu’Hitler représentât le capital. D'autres mettaient Hitler en garde de trahir la cause de la « révolution ››. Quelques membres des SA affirmaient qu' Hitler était le Lénine allemand. Les transfuges de la social-démocratie et des partis libéraux du centre, qui étaient venus au national-socialisme, appartenaient sans exception aux masses révolutionnaires qui avaient fait partie naguère du groupe des apolitiques et des indécis. Les communistes convertis au national-socialisme étaient souvent des éléments révolutionnaires qui n'avaient pas compris les mots d'ordre contradictoires du Parti Communiste allemand ou qui s'en étaient laissé imposer par le faste extérieur du Parti d'Hitler, par son allure militaire, par ses explosions de force brutale. 


Parmi les moyens symboliques mis en œuvre, on est frappé par le symbolisme du drapeau :


« Nous sommes l’armée de la croix gammée,
Brandissez les drapeaux rouges,
C'est au travail allemand que nous voulons
Aplanir le chemin de la liberté... »


Ce texte est nettement révolutionnaire si l'on considère son orientation émotionnelle. Les national-socialistes utilisaient à bon escient des airs révolutionnaires auxquels ils adaptaient des paroles réactionnaires. Il faut rapprocher de cette pratique certaines formules politiques, comme on en trouvait par centaines dans la presse hitlérienne :


« La bourgeoisie politique est sur le point de quitter la scène où se fait l’histoire. Elle y est remplacée par la classe jusqu’à ce jour opprimée des travailleurs manuels et intellectuels, par les masses laborieuses appelées à remplir leur mission historique. »


C'est tout à fait dans la veine communiste. Le drapeau habilement composé accusait, aux yeux des masses, le caractère révolutionnaire du mouvement. Hitler écrit à propos du drapeau :


« En tant que national-socialistes nous voyons dans notre drapeau notre programme. Dans le rouge, nous voyons l'idée sociale de notre mouvement ; dans le blanc, l’idée nationaliste ; dans la croix gammée, notre mission de combattre pour la victoire de l’homme aryen, qui sera aussi la victoire de l'idée du travail créateur, travail qui de toute éternité a été antisémite et qui sera antisémite pour l’éternité » (Mein Kampf, p. 557).


Le rouge et le noir évoquent la structure contradictoire de l'homme. Mais on ne connaît pas très bien la signification, sur le plan émotionnel, de la croix gammée. Pourquoi ce symbole suscite-t-il si facilement des sentiments mystiques ? Hitler prétend qu'il est le symbole de l’antisémitisme. En réalité, la croix gammée n'a pris que tardivement ce sens. Reste à expliquer le contenu irrationnel de l’antisémitisme. Le contenu irrationnel de la théorie raciale découle d'une fausse conception de la sexualité naturelle, présentée comme quelque chose d'immonde, de sensuel. Dans ce contexte, le Juif et le Noir s’identifient aux yeux du fasciste, qu’il s'agisse d'un Juif ou d'un Noir allemand ou américain. Aux États-Unis, la lutte raciale contre les Noirs est essentiellement une défense sexuelle : le Noir est considéré comme un cochon sensuel qui viole les femmes blanches. Hitler écrit à propos de l’occupation de la Rhénanie par des unités de couleur :


« La France est aujourd'hui plus que jamais le pays où il y a concordance entre les intentions de la Bourse, des Juifs qui en sont les animateurs, et les désirs d'une direction de l'État nationale et chauvine. C'est là précisément que réside l’immense danger pour 1'Allemagne. C'est pour cette raison même que la France est et demeure notre ennemi le plus redoutable. Ce peuple qui ouvre de plus en plus ses portes à la négritude (Vernegerung) représente, du fait de son identification avec les objectifs de l’hégémonie mondiale juive, une menace permanente pour l’existence de la race blanche en Europe. Car la contamination de la Rhénanie, au cœur de 1'Europe, par le sang nègre est aussi bien une manifestation sadique et perverse de la soif de vengeance de l'ennemi héréditaire de notre peuple, que le froid calcul du Juif qui compte, par ce moyen, entreprendre la bâtardisation du continent européen à partir de son centre et, en infectant la race blanche avec une humanité
de rebut, saper les bases de notre existence souveraine » (Mein Kampf, p. 704-705).


Il nous faut résolument prendre l’habitude d'écouter attentivement ce que dit le fasciste et ne pas écarter ses propos en les qualifiant de sottise ou de tromperie. Nous comprenons mieux maintenant le contenu affectif de cette théorie, qui semble relever de la manie de la persécution, en la rapprochant de la théorie de l'«intoxication» du corps du peuple. La croix gammée a aussi un contenu propre à susciter les émotions les plus profondes, bien qu'i1 ne ressemble guère à ce qu'Hitler a pu en penser.


Constatons d'abord que la croix gammée a été trouvée aussi chez les Sémites, dans la cour des myrtes de l'Alhambra à Grenade. Herta Heinrich l'a repérée sur les ruines de la synagogue d'Edd-Dikke, à l'est du Jourdain, sur les bords du Lac de Tibériade. Elle y avait la forme suivante (2) :


fig.1


La croix gammée est souvent associée à un losange, la première représentant le principe masculin, le second le principe féminin. Percy Gardner l’a trouvée chez les Grecs sous le nom de « Hemera », symbole solaire, qui exprime également le principe masculin. Löwenthal décrit une croix gammée du XIVe siècle sur une nappe d'autel, dans l’église Maria zur Wiese (Notre-Dame-aux-champs) à Soest ; là, la croix gammée est assortie dune volve et dune croix à double croisillon. La croix gammée y symbolise le ciel d'orage, le losange la terre fertile.


Smigorski a trouvé la croix gammée sous la forme du svastika indien, éclair quadridirectionnel avec trois points au bout de chaque branche ; en voici le schéma (3) :


fig. 2


Lichtenberg a trouvé des croix gammées avec une tête à la place des trois points. La croix gammée est donc primitivement un symbole sexuel qui a pris, au cours des temps, diverses significations : symbolisant une roue de moulin, elle représentait aussi le travail. Comme sur le plan affectif, travail et sexualité s’identifiaient à l’origine, il est possible d’interpréter la découverte que Bilmans et Pengerots ont faite sur la mitre de saint Thomas Beckett : la croix gammée, Originaire de la protohistoire indo-européenne, y porte l’inscription suivante :


« Salut à toi, Terre, Mère des hommes, croîs dans l’étreinte de Dieu, comblée de fruit pour l’utilité des hommes ! »


La fécondité est ici représentée sexuellement, comme l’union sexuelle de la Terre-Mère avec Dieu le Père. Les lexicographes de l’Inde antique appellent, selon Tsélénine, le coq, ainsi que le libertin « Svastika », c'est-à-dire « croix gammée » par allusion à l’instinct sexuel.


Si nous regardons encore une fois les croix gammées précédentes (fig. 1) , elles nous apparaissent comme la représentation de deux figures humaines enlacées, schématisées, mais faciles à reconnaître comme telles. La croix gammée de gauche représente un acte sexuel en position horizontale, l’autre un acte sexuel en position verticale. La croix gammée symbolise donc une fonction fondamentale de la matière vivante.


Cette incidence de la croix gammée sur la vie affective inconsciente n’est pas, évidemment, la cause du succès de la propagande fasciste auprès des masses, mais elle y a puissamment contribué. Des tests « ad hoc » faits avec des personnes d'âge, de sexe et condition sociale différents, ont révélé que peu de gens ne découvrent pas la signification de la croix gammée ; la plupart finissent par la deviner, tôt ou tard, s'ils regardent assez longtemps. On peut donc supposer que ce symbole, qui représente deux personnages enlacés, exerce un grand attrait sur les couches profondes de l’organisme, trait d'autant plus marqué qu’on a affaire à des individus insatisfaits, sexuellement frustrés, Si l’on fait en plus, de la figure, le symbole de l'honorabilité et de la fidélité, elle tiendra compte aussi des mouvements de défense du Moi moralisateur et sera d'autant plus facilement acceptée. Ce serait une grave erreur que de vouloir dévaluer l’impact du symbole en dévoilant le sens ; premièrement, nous n’avons nullement l'intention de dévaluer l’acte sexuel, deuxièmement, nous nous heurterions à un refus de reconnaître l’exactitude de nos tests, puisque le travestissement moral agirait comme résistance. L’hygiène mentale fondée sur l’économie sexuelle choisit d'autres voies.


Wilhelm Reich, "La psychologie de masse du fascisme".












(1) SA = « Sturmabteilung », section d'assaut.
(2) Herta Heinrich : Hakenkreuz, Vierklee und Granatapfel (Ztschr. f. Sexualwissenschaft, 1930, p. 43).
(3) Indication d'après Joh. Löwenthal : Zur Hakenkreuzsymbolík (Ztschr. f. Sexualwissenschaft, 1930, p. 44).





La psychologie de masse du fascisme


Datant des années de crise en Allemagne de 1930 à 1933, cette étude classique de Wilhelm Reich demeure une contribution capitale à la compréhension d’un des principaux phénomènes de notre temps : le fascisme. Reich rejette vigoureusement l’idée que le fascisme représenterait l’idéologie ou l’action d’un individu isolé, d’une nation précise ou encore de tel ou tel groupe politique ou ethnique. Il refuse également l’explication purement socio-économique avancée par les marxistes. Il voit dans le fascisme l’expression de la structure caractérielle irrationnelle propre à l’individu moyen dont les besoins et les pulsions primaires, biologiques, ont été réprimés depuis des millénaires. Reich analyse minutieusement la fonction sociale de cette répression et le rôle capital qu’y jouent la famille et l’Eglise. Il montre combien toute forme de mysticisme organisé, y compris le fascisme, s’explique en définitive par le désir orgastique insatisfait des masses. 








Illustrations hors-texte :


- L’affiche d’une exposition, représentant une femme nue à visage de Mickey allongée et surmontée d’une croix gammée, symbole du nazisme, a déclenché une polémique en Pologne en 2010.


- La croix gammée est très présente dans le lamaïsme.

lundi, mars 07, 2011

Au plus profond de la haine : les groupuscules d’extrême-droite







Ils se veulent les héritiers élus d'un Occident millénaire, hésitant entre un paganisme de pacotille et catholicisme intégriste. Ils ne sont que les rejetons d'un nazisme criminel qu'il ne faut jamais croire totalement disparu.


Le 14 juillet 2002, le président Jacques Chirac échappe de peu à un attentat alors qu'il amorce la traditionnelle descente des Champs-Elysées. Le jeune homme qui a tenté de tirer sur lui s'appelle Maxime Brunerie, grand admirateur du 3ème Reich, amateur de musique SS, candidat du parti d'extrême-droite MNR aux élections municipales de 2001 et membre de la très sulfureuse organisation Unité radicale. Bien qu'il n'y ait pas eu de complot véritable et que Maxime Brunerie semble avoir agi seul, les enquêteurs dévident tout un écheveau d'associations et de groupuscules d'extrême-droite plus ou moins étroitement liés à Unité radicale. Cette fédération de « nationaux révolutionnaires » rassemble pêle-mêle des adhérents du MNR, des membre de Nouvelle Résistance ou du GUD - syndicat étudiant créé en opposition au mouvement de mai 1968 -, des groupes de « rock identitaire » ou encore le « kop de Boulogne », noyau dur des supporters musclés et xénophobes du club de football Paris-Saint-Germain. Cette nébuleuse composite de 150 à 200 militants actifs se retrouve autour de valeurs extrémistes : racisme, antisémitisme, primauté de la race blanche, nationalisme révolutionnaire... Dissoute par le gouvernement, l'organisation renaît immédiatement de ses cendres sous le nom de Jeunesse identitaire, avec son site Intemet hébergé aux États-Unis, ses organes de presse, ses groupes de rock attitrés.


Difficiles à cerner, plus ou moins légalement constitués, les groupuscules d'extrême droite prennent ainsi de multiples formes afin de se dissimuler pour mieux diffuser leurs idées.


Le GRECE


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'extrême-droite européenne est moribonde. L'échec des puissances de l'Axe, la découverte de l'horreur des camps nazis, le travail d'épuration des Alliés sont venus à bout de l'essentiel des partisans du Führer. Dès cette époque pourtant, quelques cercles nostalgiques se rassemblent pour évoquer le 3ème Reich, mais c'est dans les années 1970 que ce phénomène prend de l'ampleur.


Quelques intellectuels de la droite extrême décident de partir à la conquête des élites et de promouvoir un renouveau de l’Occident en pénétrant les cercles du pouvoir. En quelques années, revues, cercles, organisations autonomes sont à pied d’œuvre, gravitant autour d’une quarantaine de personnes rassemblées dans une « société de pensée » : le Groupement de recherche et d'étude pour la civilisation européenne, le GRECE. C'est au sein de cette société que s'élabore la « Nouvelle Droite », pétrie de racisme, d'antiégalitarisme, de darwinisme social et d'autoritarisme, hésitant entre paganisme mâtiné de rites celtiques et catholicisme intégriste. Des sociétés sœurs se créent un peu partout en Europe. Parmi elles, le Séminaire Thulé. Celui-ci reprend le nom de l'ancienne société secrète Thulé, dont l'emblème était la croix gammée, et qui avait inspiré à Hitler une bonne part de son corpus doctrinal. Le Séminaire Thulé actuel, en contact étroit avec des membres du GRECE, promeut l'idée de la régénération d'une Europe « ethniquement homogène ».


Une nébuleuse disséminée


Bénéficiant sans doute de la vague des succès électoraux remportés parles partis extrémistes et populistes, les groupuscules d'extrême droite ont élargi leur recrutement et leurs modes d'expression durant la dernière décennie. En France, on estime que les extrémistes de droite sont entre 2 500 et 8 500 à militer au sein de structures diverses. Ils se divisent entre skinheads, groupes identitaires (le GUD, par exemple), qui se réfèrent à une « communauté de sang », ultranationalistes (l'Œuvre française ou les pétainistes), néonazis et hooligans. Les néo-nazis, essentiellement implantés en Alsace, sont liés à des groupuscules allemands de même type, tandis que les hooligans sévissent habituellement dans les stades de football, n'hésitant pas à faire le salut hitlérien en plein match.


La Belgique abrite de nombreuses formations ultranationalistes, toutes plus ou moins dissimulées derrière la façade publique du Vlaams Blok (Bloc flamand) parti d'extrême droite fondé en 1978. Grensland, la Oranjejeugd (Jeunesse orangiste) ou encore le Voorpost-Nationalistische actiegroepen (« Avant-garde-Groupes d'action nationalistes ») sont parmi les plus actives de ces formations. Le même phénomène s'observe en Allemagne, particulièrement en Bavière, aux Pays-Bas, en Autriche, au Danemark, en Suède, où le parti Ny democratie (Démocratie nouvelle) est l'arbre qui cache une forêt de groupuscules ouvertement néonazis comme Riksfronten (« Front du Reich ››) ou Vitt ariskt motstand (« Résistance blanche aryenne »). Autant de formations plus ou moins structurées, aux effectifs mal connus et qui ne sont jamais parvenues à se fédérer, mais qui tissent une toile insidieuse.


En Amérique aussi...


Outre-Atlantique, le combat d'extrême-droite centré sur le White power, canalisé par le Ku Klux Klan jusqu'à la fin des années 1960, est devenu le fait de groupuscules paramilitaires néonazis, de défenseurs du port d'armes à feu, voire de commandos antiavortement. Ces combats continuent de s'ancrer dans une lourde tradition racialiste, nostalgique des politiques de ségrégation à l'égard des populations noires dans les États du Vieux Sud. Après l'attentat d'Oklahoma City qui avait fait 168 morts en 1995, les services de police avaient réussi à neutraliser les leaders d'organisations racistes et de milices. Mais on estime aujourd'hui que les groupes extrémistes américains, au nombre de 750 environ, compteraient près de 100 000 adhérents. Plus au nord, dans le Canada francophone, des groupes identitaires québécois, comme Québec-Radical, ou des courants catholiques intégristes, qui
s'expriment à travers le groupuscule des Penseurs patriotes par exemple, prônent un « Québec souverain et français de langue », strictement fermé à toute immigration. Partant de la peur de disparaître en tant que peuple blanc et francophone, les groupuscules ultranationalistes québécois tendent aujourd'hui à se concentrer sur une conception purement biologique de la nation, au même titre que les extrémistes européens.


Propagande néonazie et coups de poing


Le programme d'action de ces groupuscules d'extrême droite est tout aussi simpliste que brutal : diffuser la propagande national-socialiste, principalement par le biais de la musique rock dite «identitaire ». Ainsi, en 2004, des néonazis ont mis sur pied un programme intitulé « Aktion Schulhof » : 150 000 exemplaires d’une compilation musicale aux relents SS ont été distribués gratuitement dans les cours d’écoles. La provocation passe également par la multiplication des « tags » d'inspiration nazie sur les édifices publics et la profanation de cimetières, activité particulièrement prisée par les membres de la très active Elsas Korps en Alsace, dissoute par le gouvernement en mai 2005. Plus encore, au-delà de la multiplication des bagarres ou expéditions punitives à l'encontre de populations  étrangère, certains ne reculent pas devant le meurtre. Durant l'été 2000 en particulier, des néonazis sévissant en ex-RDA ont ainsi été reconnus coupables d'avoir tué un Africain à Dessau, puis d'avoir commis un attentat à la bombe contre des immigrés russes à Düsseldorf. En France, des sympathisants du FN de Jean-Marie Le Pen se sont illustrés dans la ratonnade meurtrière. En Espagne, c'est principalement la lutte contre les immigrés d'Afrique du Nord qui mobilise des groupes tels que les BBAA (Bases autonomes) ou encore Action radicale. Leur but commun est de créer des « zones nationales libérées », autrement dit des quartiers entiers où étrangers et gauchistes ne peuvent pénétrer.


Célébrations publiques, rites secrets

En fonction des différentes législations nationales, tous ces groupes tombent plus ou moins sous le coup de la loi, ce qui les contraint sinon à la clandestinité, du moins à la plus grande discrétion. Ce qui ne les empêche pas toutefois d'oser des manifestations publiques pour faire parler d'eux. En Bavière, la commémoration de la mort de Rudolph Hess dans sa ville natale de Wunsiedel est l'occasion de rassemblements en plein jour des nostalgiques du 3ème Reich. Tout aussi ostensibles sont les manifestations organisées en Italie dans le petit village de Predappio, qui abrite le tombeau de Mussolini. Chaque année plus de 50 000 visiteurs viennent rendre hommage au Duce, alors qu'une mystérieuse garde d'honneur de trois ou quatre skinheads drapés de noir (ils seraient environ 400 en tout) se relaie jour et nuit devant sa dépouille.


La clandestinité n'est d'ailleurs pas sans leur déplaire, leur conférant cette aura de mystère qui les rend plus inquiétants et, s'ils ne constituent pas à proprement parler des sociétés secrètes, ils aiment à s'en donner l'allure. Le fantasme d'un Occident éternel et l'exaltation de la race aryenne les incitent à mêler dans un grand bric-à-brac mythologique le paganisme européen des premiers âges et l’intégrisme catholique, lors de cérémonies initiatiques où cohabitent le druide et le prêtre. C'est ainsi que chaque année, le 22 juin, des célébrations du solstice ont lieu à Montségur, haut lieu du catharisme.


Les sociétés secrètes



Le reportage « A l’extrême-droite du père » :
http://bouddhanar.blogspot.com/2010/12/la-spiritualite-laique.html



Les sociétés secrètes


Quelle était la religion des druides gaulois ?
Pourquoi la kabbale revient-elle à la mode ?
Quel est le vrai visage des Templiers ?
D’où vient la Mafia ?
Comment est organisée la nébuleuse al-Qaida ?

Initiations mystérieuses, rites révélés, quêtes spirituelles et complots… Les sociétés secrètes intriguent et fascinent depuis la nuit des temps.  


Les extrêmes droites en France 
De la traversée du désert à l'ascension du Front National

Depuis l'épuration qui suit la Libération au second tour des élections présidentielles de 2002, l'extrême droite en France qui a parcouru un long chemin qui lui a permis de s'inscrire durablement dans le paysage politique français. L'étude de l'extrême droite est un exercice délicat. S'il n'y a pas d'extrême droite unique et homogène, elle n'est pas pour autant simplement une droite qui surenchérit sur les valeurs de la droite classique. Pendant plus d'un demi-siècle, cette famille politique, souvent occultée, s'est diversifiée. C'est un ensemble indéterminé, parfois difficile à appréhender dans un tout. Catholiques intégristes et païens, monarchistes, régionalistes, partisans d'un Etat fort, nostalgiques du 3e Reich, nombreuses sont les divisions idéologiques qui peuvent séparer ses membres. L'auteur scande en trois époques la reconstruction des extrêmes droites. La première période (1944 à 1968), profondément marquée par l'épisode de la guerre d'Algérie, est le ferment de nouvelles organisations. La seconde, qui court de 1969 à 1974, est celle de la reconstruction idéologique menée de front avec un activisme violent. Enfin, les années 1974-2008 sont celles de l'unification des extrêmes droites et de l'ascension du Front national. Le déclin électoral récent de la formation de Jean-Marie Le Pen et la crise qui couve en son sein ne peuvent malheureusement pas laisser penser qu'on en a fini avec ces courants antidémocratiques qui trouvent leurs origines dans l'histoire des deux siècles derniers. Un ouvrage indispensable pour comprendre les méandres des extrêmes droites françaises qui n'ont pas dit leur dernier mot.




Biographie de l'auteur
Jean-Paul Gautier, politologue et historien spécialiste de l'extrême droite, est l'auteur d'un ouvrage sur le mouvement royaliste, « La restauration nationale. Un mouvement royaliste sous la 5e République », préface de Nonna Mayer, Paris (Syllepse, 2002).




Source de l’illustration :
http://www.blokwatch.be/component/option,com_zoom/Itemid,86/page,view/catid,2/PageNo,24/key,277/hit,1/lang,fr/

samedi, mars 05, 2011

Le revenu d’existence






En 1825, la conjuration des plus brillants officiers de la garde impériale russe, appelés les « décabristes » ou « décembristes », est impitoyablement réprimée. Ils rêvaient de mettre fin à la tyrannie des Romanov, d’instaurer la liberté de la presse et du culte, d’abolir le servage, de supprimer les monopoles, d’instaurer une chambre des représentants du peuple, d’instituer un minimum d’existence


Revenu d’existence, revenu citoyen, allocation universelle…


L’idée d’un revenu d’existence a été soutenue par le Prix Nobel d'économie Maurice Allais (1911-2010). Elle est aujourd’hui reprise par Dominique de Villepin qui a déclaré :


« Je proposerai, dans le projet que je présenterai début avril, un revenu citoyen fixé autour de 850 euros pour tous les Français ayant des revenus inférieurs au revenu médian, c'est-à-dire 1.500 euros (par mois), qui serait garanti et versé de façon dégressive jusqu'à ce niveau de revenu. »


La justification de l’allocation universelle

« On a souvent justifié l'allocation universelle comme contrepartie à la propriété privée de la terre. Le philosophe anglais John Locke (1632 – 1704) justifiait en effet l'appropriation de biens communs (comme la terre) et donc le droit de propriété en déclarant, entre autre, que seul un propriétaire privé aurait intérêt à la mettre en valeur, puisque selon Locke, le droit de propriété s'applique uniquement au produit de son travail. Cependant, privatiser une terre implique d'exclure les autres êtres humains de l'accès aux ressources naturelles, si bien que, selon la « clause lockéenne », la justice commande d'indemniser les gens pour la perte de leur droit à se livrer à des activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette ou encore l'extraction des ressources naturelles minérales.


En effet, la « clause lockéenne » exige que, lorsque quelqu'un s'approprie un objet, il doit en rester, selon la formule de Locke, « suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres ». En d'autres termes, quelqu'un n'a pas le droit de s'approprier l'unique source d'eau dans un désert. Pour contourner ce problème, Robert Nozick affirme ainsi que, dans un tel cas, l'appropriation originelle d'un bien commun ne peut se faire qu'à condition de compenser les autres utilisateurs « de telle sorte que leur situation ne se détériore pas par elle-même ».  Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle


Traité du gouvernement civil


« Locke montre d'une part, que les relations d'homme à homme, qui ont précédé et accompagné les relations de citoyen à citoyen, ne sont ni n'ont jamais été exemptes de lois ; d'autre part, que le pacte primordial, sur lequel repose philosophiquement sinon historiquement toute société politique, ne crée point, mais ne fait que consacrer les droits individuels, antérieures à toute constitution civile.


Il explique que les hommes naissent et doivent rester foncièrement égaux et libres ; il attaque l'esclavage comme un état contre nature ; il enferme le pouvoir paternel dans les strictes limites imposées au père par le devoir qu'il a de faire de son fils un homme, et un homme libre ; il démontre l'erreur de ceux qui confondent avec le pouvoir paternel, qui dérive d'un devoir naturel, le pouvoir civil, qui dérive d'un contrat volontaire ; il oppose à la situation que leur minorité fait aux enfants vis-à-vis des parents, la situation que leur commune majorité fait aux gouvernés vis-à-vis des gouvernants ; il établit enfin que, puisque les citoyens doivent être traités par les dépositaires du pouvoir non comme des mineurs mais comme des égaux, l'absolutisme monarchique est essentiellement illégitime ».
(Jean Fabre, Les Pères de la Révolution).



vendredi, mars 04, 2011

Le printemps arabe






Selon des blogueurs, toujours bien informés des secrets de la secte de Weishaupt (les Illuminati) et commentateurs du printemps arabe, les révolutions (Tunisie, Egypte, Libye) conduiront à la troisième guerre mondiale.


Quand on n’a pas la possibilité de connaître et de diffuser sur Internet les plans criminels des "redoutables" Illuminati, il est plus raisonnable d’admettre que l’augmentation du prix de la nourriture, le chômage, la corruption et une forte aspiration à la liberté sont à l’origine des révoltes populaires qui ébranlent le monde arabe. 


Ce bouleversement sera-t-il comparable à la chute du mur de Berlin ? Pour l’instant, nous constatons qu’en Tunisie et en Egypte les anciennes équipes dirigeantes sont toujours en place.   


L’effet domino des colères populaires


1968


En 1968, les émeutes éclatèrent partout dans le monde (France ; Allemagne, « émeutes de Pâques » ; Belgique, les étudiants occupent l'Université libre de Bruxelles ; Angleterre, la « Revolutionary Socialist Student Federation » a comme objectif le « renversement révolutionnaire du capitalisme et de l'impérialisme » ; Italie, des affrontements violents, connus sous le nom de « bataille de Valle Giulia », ont lieu avec les forces de l'ordre ; Pologne, des manifestations d'étudiants contestataires sont réprimées ; Tchécoslovaquie ; c’est le « Printemps de Prague » ; Etats-Unis, 12 universités se mettent en grève pour protester contre le racisme et la guerre au Vietnam. Les révoltes touchent aussi le Brésil, le Mexique, la Chine, le Japon, le Sénégal…)


1848, le printemps des peuples


En 1848, il y a des révolutions partout en Europe, France, Autriche, Allemagne, Hongrie, Pologne, Italie, Roumanie.


La sédition européenne


En 2011, les populations n’ignorent pas qu’elles sont parasitées par des oligarchies et des mafias politico-financières. Les Européens, qui sous la coupe de ces oligarchies subissent une régression sociale sans précédent, vont-ils suivre l’exemple des insurgés arabes ? Cette éventualité est loin d’être écartée par ceux qui redoutent de perdre leurs privilèges. 


La contre-révolution est déjà à l’œuvre 


Sur Internet on répand des peurs (guerre mondiale, fin du monde libre, domination islamiste…) et des rumeurs invérifiables pour neutraliser de légitimes jacqueries qui pourraient par exemple redonner aux Français leur fougue révolutionnaire d’antan.


« Les insurrections populaires en Tunisie et en Égypte ont suscité la mise en garde de nombreux adeptes du complot islamiste international. Dans la droite ligne du gouvernement israélien, ils redoutent l’effet papillon de l’avènement démocratique dans les pays arabes. »


Florilège en images






Source :
http://oumma.com/Qui-a-peur-du-printemps-arabe

jeudi, mars 03, 2011

L'antisémitisme partout






Galliano est-il un véritable antisémite ou un ivrogne injurieux ? 





Dans un communiqué publié par ses avocats, John Galliano a déclaré :

« Je nie totalement les accusations portées contre moi et coopère avec les enquêteurs. [...] Je conçois cependant que les accusations retenues contre moi aient pu fortement choquer les gens. Je sais que je suis responsable de la situation dans laquelle je me trouve et de l'état dans lequel j'étais. Je suis le seul à blâmer ».

« Je me suis battu toute ma vie contre les préjudices, l'intolérance et les discriminations y étant moi-même confronté. [...] L'antisémitisme et le racisme n'ont pas de place dans notre société. Je présente mes excuses sans réserve si ma conduite a pu choquer. »


L'antisémitisme partout : aujourd’hui en France

« Il existe bien un antisémitisme en France aujourd’hui : les néo-nazis, les négationnistes, les nostalgiques du pétainisme... pas grand monde, et sans grande influence. Mais quand on fait état d’une « montée » de l’antisémitisme, c’est pour stigmatiser la jeunesse des quartiers populaires, les Arabes et les Noirs, qui ne sont pas antisémites : ils sont solidaires des Palestiniens opprimés, ce qui n est pas la même chose. Le livre explore les motifs et les méthodes de ceux qui cultivent et exploitent cet amalgame pervers. »


France-Inter :
Entretien avec Alain Badiou et Eric Hazan autour de leur livre "L’antisémitisme partout : aujourd’hui en France" : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2118






Commentaire d’un lecteur :


Un très bon ouvrage, facile à lire et très clair concernant le problème du faux antisémitisme médiatique que certaines figures télévisuelles ou journalistiques assènent sans vergogne à des interlocuteurs fort surpris de tels propos scandaleux et déplacés. Leurs attaques nauséabondes sont ici bien analysées et expliquées avec clarté. 


La logique fallacieuse des raisonnements qui amènent à cette accusation terrible d'antisémitisme est parfaitement décrite, ce qui n'invalide aucunement qu'on puisse à bon droit lutter contre les véritables antisémites.



mercredi, mars 02, 2011

La Révolution ? On s'rappelle...


Dans son nouveau livre, « La Révolution ? On s'rappelle... », Bruno Gaccio met en exergue la servitude volontaire.


Dans cet itinéraire très personnel, Bruno Gaccio, qui a dirigé Les Guignols de l'Info pendant seize ans, croise des personnages singuliers qui, s'ils ne sont pas tous dans la situation désespérée du clochard, ont été mis à l'écart plus sournoisement, consentant à leur propre soumission. Le problème est bien là : comment s'expliquer la résignation générale et l'acceptation quasi suicidaire d'un système qui laisse les deux tiers de la planète dans la pauvreté ? L'auteur, dans un style vif et qui bouscule les codes, pose un regard critique sur notre société, sans s'épargner, conscient qu'il est lui-même l'un des représentants des "intermittents" de la Révolution. Révolution de privilégiés, révolution quand on y pense... Cette dénonciation caustique des formes contemporaines de la " servitude volontaire " est un appel salutaire à une résistance plus généralisée. Ce texte est enrichi des expériences personnelles de l'auteur. Expériences absolument honteuses et dégoûtantes, bien sûr.  




lundi, février 28, 2011

Marxisme & anarchisme






L'histoire du marxisme et de l’anarchisme repose sur des malentendus. Marx est trop souvent confondu avec le marxisme, et l’anarchisme avec Ravachol. On ne se souvient plus que Marx et Bakounine ont été très proches. Bakounine montrait un grand enthousiasme pour le « Capital », « une analyse profonde, lumineuse, scientifique ». Et, en 1864, Marx écrivait à Engels : « Je l'ai revu hier [Bakounine] pour la première fois depuis seize ans, je dois dire qu’il m’a bien plu [...]. C’est une des rares personnes rencontrées qui, après seize ans, n’ait pas fait une évolution en arrière, mais en avant. »


En 1872, le congrès de l’Internationale réuni à La Haye vote l’exclusion de Bakounine. C’est de cette exclusion que date la séparation radicale entre socialistes autoritaires et socialistes libertaires.


Alors que Marx pense que le prolétaire seul constitue l’avant-garde et mettra fin au régime capitaliste, les anarchistes sont peu favorables à « la masse » et parlent de « minorité agissante ». Ils se méfient de ce « prolétariat » censé s’emparer du pouvoir et devenir la classe dominante. Le prolétariat, disent les marxistes, n’exercera pas d’une manière définitive sa domination de classe, mais établira un nouveau type de société où, les classes sociales ayant disparu, le pouvoir disparaîtra lui-même. Le problème est que le marxisme ne fixait aucune limite à la dictature du prolétariat.


Les anarchistes exigent la mort subite de l’État, alors que les marxistes parlent de mort lente. Si lente que le parti bolchevique au pouvoir en URSS n’en vit pas la fin.


Si les anarchistes, comme les marxistes, aspirent à ce que l’État, force d'oppression, soit détruit, les anarchistes refusent cette mort lente dont parle Engels et l'étape intermédiaire de la dictature du prolétariat. 


« Nous sommes les ennemis déclarés de tout pouvoir officiel, dit Bakounine, même si c’est un pouvoir ultra-révolutionnaire. […] Nous voulons l’abolition de l'Etat, certainement, et nous entendons par là l’abolition du gouvernement et du régime politique [...] mais nous n’entendons pas le moins du monde reconstituer ensuite cet Etat sur des bases nouvelles. L’Etat restera bel et bien aboli, le gouvernement ne renaîtra plus de ses cendres » (Bulletin de la Fédération jurassique, 20 septembre 1874).


A quoi Engels réplique :« Dès qu'il n’y a plus rien à réprimer, rien de ce qui rendait nécessaire un pouvoir spécial de répression, un Etat […] l’intervention d’un pouvoir d’Etat, devient superflue dans un domaine après l’autre, et entre ensuite d’elle-même en sommeil, le gouvernement des personnes fait place à l’administration des choses [...]. L’Etat n'est pas “aboli”; il meurt [...]. Cela permet de juger ce que vaut la revendication des dénommés « anarchistes », qui veulent que, du jour au lendemain, l’Etat soit aboli. »
  
Le malentendu entre Marx et marxisme a été analysé d'une manière assez stupéfiante, dans « Marx, critique du marxisme (1974), par Maximilien Rubel, responsable de l'édition des œuvres de Marx dans La Pléiade: « Le triomphe du marxisme, écrit Rubel, comme doctrine d’Etat et idéologie de parti, a précédé de quelques décennies la divulgation des écrits où Marx a exposé le plus clairement et le plus complètement les fondements scientifiques et les intentions éthiques de sa théorie sociale […]. Le marxisme est le plus grand, sinon le plus tragique, malentendu du siècle [...]. Idéologie dominante d’une classe de maîtres, le marxisme a réussi à vider les concepts du socialisme et du communisme, tels que Marx et ses précurseurs les entendaient, de leur contenu originel, en lui substituant l’image d’une réalité qui en est la totale négation. »


Rappelons que Marx fut proche de Bakounine, Rubel affirme que Marx a effectué une « dénonciation passionnée du pouvoir d’Etat » et il accorde à l’œuvre de Marx « une place éminente parmi les contributions à une théorie de l’anarchisme ». Mieux, Maximilien Rubel va jusqu’à prétendre que Marx fut le « premier à jeter les bases rationnelles de l’utopie anarchiste et à en définir un projet de réalisation ».


Michel Ragon, « Dictionnaire de l’anarchie ».




Dictionnaire de l'anarchie


Se situant en dehors des partis et les récusant tous, l'anarchie se singularise par l'association tumultueuse de tendances parfois contradictoires. Michel Ragon, depuis longtemps témoin engagé de l'épopée libertaire dont il fut le grand romancier (La Mémoire des vaincus), rassemble ici pour la première fois les éléments d'un Dictionnaire de l'anarchie, véritable mise en récit de cette aventure méconnue mais capitale. Dictionnaire des principaux militants de l'anarchie et de ses théoriciens, tels Proudhon, Bakounine, Kropotkine, ce livre est aussi un dictionnaire de tous ceux qui se sont réclamés ou se réclament de la pensée libertaire, comme Breton et Camus, Céline et Dubuffet, Richard Wagner et Oscar Wilde... Dictionnaire des hommes, mais aussi des idées et de la pensée anarchiste dans le monde contemporain, de son influence, souvent méconnue, voire occultée.



Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...