jeudi, février 11, 2010

Thich Nhat Hanh :

« Le Zen/Chan occidental doit être occidental dans sa forme ».


Peu de centres proposent une forme occidentalisée du bouddhisme. De nombreux adeptes de cette philosophie, opposée à l’origine au brahmanisme ritualiste, observent les complexes liturgies bouddhiques venues du Tibet, du Japon, de Chine... Des brochures indiquent comment pratiquer correctement les rites et les observances religieuses (les illustrations ci-dessus montrent comment se prosterner devant une représentation du Bouddha. Elles proviennent d’un fascicule édité par les bouddhistes de l’école Fo Guang Shan).

Thich Nhat Hanh a dit :

« La civilisation occidentale a mené l’homme au bord de l’abîme. Elle l’a transformé en une machine. Le « réveil » d’un certain nombre d’Occidentaux, la conscience qu’ils ont prise de la véritable situation où ils se trouvent, où se trouve l’homme, les a libérés de leur complexe de supériorité. Ils sont sur la voie, engagés à la recherche de valeurs nouvelles.

De leur côté, des asiatiques sont venus à l’Occident avec l’intention d’initier le public occidental à leur tradition spirituelle. L’intention est belle, mais la tâche difficile. Si l’on ne possède pas une connaissance assez profonde de la culture et de la mentalité occidentales, on ne peut vraiment pas avoir du succès. On risque d’imposer seulement sa manière de voir orientale à des Occidentaux qui la trouveront difficile à accepter. Le Zen (1) n’est pas un ensemble de rites. C’est la vie. Les Occidentaux, qui vivent dans des milieux sociaux différents de ceux de l’Orient, ne peuvent pas imiter exactement ce que font les Orientaux. De même que le Zen chinois a des caractéristiques chinoises, de même le Zen occidental doit être occidental dans sa forme. […]

Le Zen est la voie de la réalisation de « l’homme vrai », comme dit Lin Tsi. Mais l’Occident a eu aussi des tradition spirituelles, formées au cours de son histoire, et visant aussi à réaliser « l’homme vrai ». Le problème est, en réalité, que la plupart de ces sources spirituelles, occidentales ou orientales, ont été desséchées. Les institutions religieuses, par exemple, sont devenues des pouvoirs plus politiques que spirituels, les Eglises se sont enrichies. Motivées par les intérêts politiques et matériels, elles se sont engagées dans les conflits mondains, et négligent leur tâche spirituelle. »

Thich Nhat Hanh, « Clés pour le Zen », éditions JC Lattès.


(1) Le Zen/Chan et son prolongement tibétain le Dzogchen/Mahamoudra (débarrassé des rites et pratiques tantriques).



Que fait CREME à Buddhachannel ?

Buddhachannel participe aux efforts que déploie Benjamin Creme pour annoncer la venue du Bouddha Maitreya incarnation à la fois du Christ, du Mahdi des musulmans, du Messie des juifs, de l’avatar Kalki des hindous.

Benjamin Creme est davantage un chantre du New Age qu’un adepte du véritable bouddhisme. Les maîtres ascensionnés, l’autorité spirituelle et la hiérarchie du New Age sont totalement étrangers aux formes supérieures du bouddhisme. Un des conseils les plus caractéristiques du Zen/Chan, à ce point de vue, dit au disciple « Ne mets pas de tête au-dessus de la tienne ».

Les idées religieuses de Benjamin Creme proviennent des doctrines de la Société théosophique, fondée par Helena Blavatsky, et des messages communiqués à des médiums (channels) par les mystérieux maîtres de Shamballa, comme le Tibétain Djwal Khool qui a longtemps guidé (ou égaré) par télépathie Alice Bailey.

Des newagers, disciples modernes de Blavatsky, prônent « l’établissement d’un nouvel ordre mondial fondé sur une métaphysique raciale » (1). La diffusion du néo bouddhisme, mâtiné de concepts New Age, n’est pas dénuée d’arrières pensées politiques. Des officines spécialisées, comme le COINTELPRO (programme secret du FBI), manipulent les nombreuses mouvances New Age.


(1) Alice Bailey et la métaphysique de la race : http://www.voxnr.com

samedi, février 06, 2010

L’Histoire Secrète du Monde


Les personnes qui bouleversent les idées conventionnelles sont plus utiles à la vérité que les béni-oui-oui.

Laura Knight-Jadczyk, auteur de « L’Histoire Secrète du Monde » se consacre à la recherche de la vérité depuis plus de trente années. Avaler des couleuvres n’est pas dans le tempérament de cette femme, et elle n’hésite pas à attribuer aux enseignements erronés de René Guénon les faux pas de Mouravieff dans son « commentaire social » de « Gnosis ».

René Guénon n’est pas toujours très perspicace. Par exemple, il ne doute pas de la réalité de l’invraisemblable voyage de l’aventurier Ferdinand Ossendowski à travers la Mongolie où des lamas lui auraient révélé l’existence du monarque suprême d’Agartha. Le livre d’Ossendowski « Bêtes, hommes et dieux, l’énigme du Roi du Monde », n’est probablement qu’un mauvais roman d’aventure. Mais René Guénon, après avoir rencontré Ferdinand Ossendowski, décide de faire publier son livre « Le Roi du Monde » en 1927 et de répandre, à la suite de l’ouvrage posthume de Saint-Yves d’Alveydre, « Mission de l’Inde », l’idée que les véritables initiés dépendent de l’autorité d’un centre suprême caché pendant le kali-Yuga. En outre, Guénon soutient que le Roi du Monde est représenté extérieurement par le Dalaï-lama.

« Le Roi du Monde, ce personnage serait caché au fond d’une cité souterraine que des radiations rendraient inaccessible aux humains. Ossendowski le décrit, lui et son assesseur, comme des momies animées ou comme des morts vivants, au visage voilé pour cacher leur crâne dénudé. Sans identifier vraiment le " Roi du Monde à ce personnage, René Guénon crut en un représentant de Dieu sur la terre ; il voyait là un parallèle avec Melchisédech (" melk " = roi) qui, dans la Bible confirma la mission d’Abraham. Toutefois, si le personnage évoqué par Ossendowski correspond à quelque vérité fantastique, l’immortel troglodyte, au lieu d’être une figure de haute spiritualité, peut résulter tout aussi bien d’une formidable opération de magie noire. Mme Alexandra David-Neel qui connut le Tibet secret, fait état de pseudo-lamas – des morts vivants justement qui, en des lamaseries écartées, pratiqueraient un vampirisme de grand style : des vieillards plus que centenaires, morts, mais non biologiquement ; ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d’acquérir du mérite ou un « bon karma », valable en une autre vie ! En réalité, les « moines » viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d’une agonie savamment allongée… Il se peut encore que les momies d’une civilisation inconnue d’Asie centrale aient engendré des « marouts » = âmes mortes incarnées, et que ce " roi du monde souterrain " ne soit pas autre chose. […] Si le cadavérique « roi du monde » incarne effectivement une grand-guignolesque imposture ésotérique, il sera bien sûr le roi de tous les marouts, zombies et ombres mortes. Il freinerait la décomposition des ombres les plus redoutables et exploiterait ces fantasmes morbides pour égarer les mystiques et les intoxiquer. Il serait alors l’arcane du spiritisme mondial (channeling de nos jours) dont les médiums lui serviraient de prêtres et de prêtresses en appelant sur eux des ombres de décédés, celles-ci diffusant autour d’elles un insidieux poison, extrait des cimetières. » (Jean-Louis Bernard)

Le livre « Le Roi du Monde » de René Guénon a donné force et intérêt à deux impostures spirituelles :

- l’existence d’un centre hautement spirituel situé sous terre (Agartha) ou (et) dans une dimension parallèle (le Shamballa des maîtres ascensionnés) ;
- le spiritualisme universel de prétendus sages tibétains.

Guénon ne voit pas l’imposture lamaïste. En revanche, Laura Knight-Jadczyk nous fait découvrir la face obscure du Tibet :

« Un lecteur m'avait envoyé un petit livre intitulé « Darkness Over Tibet » d'un certain Théodore Illion. Il a été publié la première fois en 1937 et traite du voyage qu'Illion aurait fait au Tibet entre 1934 et 1936. Le nom livrait un indice intriguant, puisqu'à une certaine époque au cours des cinq dernières années, j'ai longuement étudié Illion et Troie, ainsi que l'étymologie des mots associés.

J'étais curieuse de connaître les origines de ce livre et j'ai cherché à découvrir s'il ne s'agissait pas simplement de quelque chose du genre « Lobsang Rampa ». Je n'ai pas pu trouver d'informations biographiques concernant T. Illion, si ce n'est le fait qu'il a utilisé d'autres pseudonymes pour d'autres ouvrages et qu'effectivement, la version originale du livre a été publiée en allemand sous le titre « Ratfelhaftes Tibet », à Hambourg en 1936. J'ai pu obtenir une première édition chez un libraire d'Amsterdam pour établir la provenance du livre, mais j'ai trouvé qu'il était étrange de ne pouvoir en localiser qu'un seul répertorié auprès des nombreux marchands de livres anciens que j'ai contactés. L'édition anglaise Rider sortit un an plus tard. Etablir que le livre a été publié il y a aussi longtemps est une chose, trouver des informations sur le profil de l'auteur en est une autre. Il ne semble pas y en avoir.

J'ai lu plusieurs critiques très défavorables concernant le livre chez Amazon.com, la plupart d'entre elles se montraient sceptiques au sujet des histoires contenues dans le livre lui-même. Cependant, connaissant bien les écrits et les voyages parfaitement vérifiés d'Alexandra David-Neel, je pouvait voir que ces critiques émanaient de gens qui ne connaissaient pas bien de tels ouvrages. Pourtant, je devais admettre que l'histoire paraissait un peu « artificielle », même si certains éléments me sont apparus comme étant factuels dans le sens où, s'ils avaient été inventés, une issue plus satisfaisante leur aurait été donnée.

Ensuite, j'ai vérifié la chronologie des événements par rapport aux voyages de David-Neel et je me suis rendue compte que le livre d'Illion a été écrit précisément durant la période où Alexandra vivait en France, écrivant et donnant de nombreuses conférences. En fait ce livre est sorti juste après qu'elle soit revenue de ses longs voyages au Tibet, alors qu'elle était installée en France depuis quelque temps. J'ai trouvé cela intéressant. J'ai pensé qu'il était possible que ce T. Illion ait été un de ses étudiants, ou même un pseudonyme pour elle ou son compère, le Lama Yongden. Cependant, le fait que ce livre ait été écrit en allemand va à l'encontre de l'idée que l'auteur serait David-Neel elle-même ou son compagnon. Donc, s'il existe un lien, Illion serait probablement un étudiant ou un collègue. Quoi qu'il en soit, il y a plusieurs raisons pour suspecter une relation entre Illion et David-Neel.

Un des autres pseudonymes de T.Illion est « Théodore Burang ». Le nom « Burang » semble être une région Tibétaine. Le nom « Théodor(e) » signifie « amoureux de Dieu »; « Illion » a un rapport avec l'ancienne cité d'Ilium. En 1863, Charles Maclaren écrivait :

Durant une période de temps considérable, Ilium a été pour le monde païen, ce que Jérusalem est maintenant pour la chrétienté, une cité « sacrée » qui a attiré des pèlerins par la renommée de ses guerres et de ses calamités, et par l'aura d'un caractère sacré et ancien qu'elle projetait. Sans abus de langage, nous pouvons dire qu'il y a trois mille ans, une voix s'exprimant de cette colline a transmis ses paroles à l'ensemble du monde antique, et que son écho retentit encore dans le monde moderne. [The Plain of Troy Described]
Dans l'Iliade d'Homère, les Achéens combattaient les Troyens, et nous avons déjà spéculé sur la possibilité que le facteur Boucle Temporelle, les Atlantes contre les « Athéniens », soit la « Guerre de Troie » originelle à laquelle les guerres suivantes ont été assimilées au cours du processus de mythification décrit dans notre livre La science antique, et sur le rapport que cela peut avoir avec la lutte actuelle entre les forces de l'Obscurité et de la Lumière.

Comme s'il s'agissait de nous orienter dans cette direction, dans un troisième livre de Mme David-Neel coécrit avec son lama/moine/compagnon tibétain, Lama Yongden fait référence à un autre livre de David-Neel :

« La Vie surhumaine de Guesar de Ling (l'Iliade Tibétain) ». Les mots entre parenthèses viennent d'elle. [« The Secret Oral Teachings in Tibetan Buddhist Sects ». La citation provient de la note 7 au bas de la page 114, City Lights, San Francisco, 1967.]

Un autre lien intéressant entre les deux livres – celui de David-Neel et celui d'Illion – est le fait que les deux mentionnent Padmasambhava comme étant le fondateur d'une « secte dégénérée du bouddhisme tantrique ». David-Neel écrit également à propos des nombreux occultistes tibétains, de vulgaires sorciers, qui ne cherchent qu'à acquérir des pouvoirs magiques – le thème principal de « Darkness Over Tibet ».

L'introduction de l'édition de « Darkness Over Tibet » disponible actuellement nous indique que le livre est écrit selon le modèle des « récits de voyage classiques des années trente. On pense que la description du Tibet donnée par Illion a été déterminante pour convaincre le gouvernement nazi de l'Allemagne d'envoyer des expéditions annuelles au Tibet. »

T. Illion écrit dans la préface de « Darkness Over Tibet » :

« Dans mon livre « In Secret Tibet » j'ai donné les grandes lignes de mon récent voyage au Tibet [...] Après avoir été le témoin de diverses merveilles [...] j'ai atteint l'étape finale du voyage dans la partie la plus inaccessible du pays où vivent les véritables ermites tibétains qui peuvent lire les pensées des gens et qui possèdent le pouvoir étrange de rester jeune presque indéfiniment. »
David-Neel écrit également à ce sujet, et aussi à propos de ceux qui atteignent cet état par la « méthode Obscure », nous indiquant que cette méthode semble nécessiter la consommation de chair humaine. Elle nous dit :

« Il existe, d'après ce que [certains anachorètes appartenant à la secte Dzogchen] ont dit, certains êtres humains qui ont atteint un tel degré de perfectionnement spirituel, que la substance matérielle originelle de leurs corps a été transmutée en une substance plus subtile qui possède des qualités spéciales. [...] Un morceau de leur chair transformée, une fois mangée, produira un type particulier d'extase et offrira connaissance et pouvoirs surnaturels à celui qui en consommera. »
David-Neel nous décrit de façon assez détaillée les rituels associés à ces « fêtes sacrées », et l'impression que l'on commence à ressentir au sujet de cette « spiritualité » tibétaine est un sentiment de répulsion.

Toutefois, elle confirme qu'il existe bien des mystiques et des ermites qui sont du côté de la lumière, bien qu'il semble que l'essentiel du mysticisme tibétain soit purement et simplement de la magie noire et de la sorcellerie.

Revenons à Illion et à ce qu'il écrit au sujet des quelques rares hommes Sages que l'on peut trouver ça et là :

« Mes discussions avec ces sages, qui sont consignées dans mon livre précédent, reflètent un certain degré de compréhension des problèmes vitaux concernant la Vie et la Mort, les crimes spirituels, le Salut et l'Éternité, et beaucoup parmi mes lecteurs se demanderont comment l'auteur est arrivé à un degré de compréhension rendant possible ces contacts spirituels.
Je tiens alors à dire, concernant ce sujet, qu'une compréhension véritable en matière de spiritualité est le résultat de beaucoup de combats amers, de souffrances, d'une agonie spirituelle et d'une passion de l'âme. La vie elle-même n'aurait pas de sens s'il n'y avait pas de lutte sur tous les plans, si tout était calme et monotone. Tout est combat dans la nature. Chaque plante se bat pour obtenir davantage de soleil. Chaque animal se bat pour sa nourriture ; les anges eux-mêmes se battent. C'est le lot de toute créature que de devoir lutter constamment sur tous les plans auxquels elle a accès. Malheur à celui qui veut se mettre au même niveau que le créateur et échapper au combat ! [...]
Lors de mes voyages, j'ai rencontré certaines des entités les plus élevées spirituellement que l'on puisse trouver incarnées dans la chair, et pas seulement celles qui travaillent pour le Créateur mais aussi celles qui travaillent contre lui.
Même les feux de l'enfer ont une raison d'être. Ils détruisent l'homme s'il est faible, mais s'il est fort, ils le purifient en brûlant ses scories. [...]
La spiritualité est en fait un océan très agité. Les courants de la vie sont entrelacés, et le Bien et le Mal, la Lumière et l'Ombre, ne sont séparés que par un cheveu. » [Illion, Darkness Over Tibet, 1937, Rider & Co, Londres, réimprimé par Adventures Unlimited Press, 1991]

http://quantumfuture.net/fr/darknessovertibet-fr.htm

Le livre de Laura Knight-Jadczyk, « L’Histoire Secrète du Monde »

Préface de Patrick Rivière :

« Si vous entendiez la vérité, y croiriez-vous ? D’anciennes civilisations. Des réalités hyperdimensionnelles. Des modifications d’ADN. Des conspirations autour de la Bible. Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est désinformation ? Dans cet ouvrage, la réalité dépasse la fiction.

Laura Knight-Jadczyk marie science et mysticisme pour percer le voile de la réalité. Avec une pincée d’ironie et une sagesse certaine, elle partage plus de trente années de recherches, afin de révéler pour la première fois, le Grand Oeuvre et la science ésotérique des Anciens en termes accessibles aussi bien aux érudits qu’aux profanes. En se basant sur les révélations des plus grands secrets ésotériques, Laura décrit notre époque comme une période de transition potentielle, opportunité extraordinaire pour un renouveau individuel et collectif : un saut de conscience et de perception quantique macro-cosmique, qui pourrait voir la naissance d’une véritable créativité dans les domaines des sciences, de l’art et de la spiritualité. L’histoire secrète du monde nous permet de redéfinir notre interprétation de l’Univers, de l’histoire et des cultures, et ainsi de nous frayer un chemin dans ce véritable dédale.

L’auteur bouscule les idées conventionnelles sur la religion, la philosophie, le Graal, les sciences et l’alchimie, en suggérant l’existence d’une ancienne techno-spiritualité de l’Age d’Or qui permettait la maîtrise de l’espace et du temps : le Saint Graal et La Pierre Philosophale. Laura fournit les preuves d’une sagesse scientifique et métaphysique détenue par les plus grandes civilisations disparues, et révèle le message secret destiné à l’humanité, incluant la cosmologie et le mysticisme avant la Chute, quand, comme nous le disent les textes anciens, l’homme marchait et parlait avec les dieux. Laura nous montre que nous atteignons ce point particulier du vaste cycle cosmologique où l’humanité — ou du moins une partie d’entre elle — a l’opportunité de retrouver son statut d’enfant du Roi de l’Age d’Or.

L’histoire secrète du monde est l’ouvrage référence pour répondre aux questions de ceux qui cherchent la vérité dans la jungle spirituelle qu’est devenu notre monde. »


Vidéo :

Benjamin CREME et le monarque suprême MAITREYA

vendredi, février 05, 2010

Un éveillé contestataire




Damien, lecteur du blog, nous rappelle l’œuvre de Uppaluri Gopala Krishnamurti (1918-2007), un penseur non conformiste, involontairement délaissée dans ce site. Cette négligence est difficilement pardonnable quand on connaît les idées étranges que beaucoup de personnes entretiennent au sujet de l’état naturel (Sahaja Nishta).


Uppaluri Gopala Krishnamurti :

« Qu'est-ce qui vous empêche d'être dans votre état naturel ? Vous vous éloignez constamment de vous-même. Vous voulez être heureux soit en Permanence soit au moins pour tel instant précis. Vous n'êtes pas satisfait de vos expériences quotidiennes : il vous en faut de nouvelles. Vous voulez vous « perfectionner », vous changer. Vous projetez votre effort vers la réalisation d'un personnage que vous n'êtes pas. Voilà ce qui vous éloigne de vous-même...

La société vous a présenté l'idéal d'un homme parfait. Quel que soit le milieu culturel où vous êtes né vous disposez de doctrines scripturaires et de traditions que l'on vous met en main pour vous dire comment vous comporter. Vous avez des commandements à observer, des vertus à cultiver. On vous dit qu'à la faveur d'une pratique appropriée vous pouvez même parvenir à l'état réalisé par les sages, les saints et les sauveurs de l'espèce humaine... Et vous en venez à contrôler votre comportement et vos pensées et à devenir un être « dénaturé ».

Nous vivons tous dans une « sphère mentale ». Vos pensées ne sont pas votre propriété : elles appartiennent à tout le monde. Ce ne sont que des pensées mais vous créez une contrepartie : le « penseur » qui lit chaque pensée. Votre effort pour contrôler la vie a créé un mouvement secondaire de pensée en vous et vous l'appelez « JE ». Ce mouvement de pensée en vous est parallèle au mouvement de la vie mais il en est séparé, il ne peut jamais être en contact avec la vie. Vous êtes une créature vivante et cependant vous menez votre vie entière dans le domaine de ce mouvement de pensée isolé et parallèle. Vous vous retranchez de la vie - et c'est contre-nature.

L'état naturel n'est Pas un état sans pensée : c'est là l'un des plus grands canulars perpétrés des siècles durant à l'égard de pauvres Indiens sans défense... Vous ne serez jamais sans pensée tant que le corps ne sera pas réduit à l'état de cadavre, un cadavre très mort ! Etre capable de pensée est nécessaire à la survie. Mais dans l'état naturel la pensée cesse de vous étrangler ; elle revient à son rythme naturel. Il n'existe plus de « vous » pour lire les pensées et les prendre pour les « siennes ».

Avez-vous jamais observé ce mouvement parallèle de la pensée ? Les grammaires vous diront que JE est la première personne, pronom singulier etc. mais au fond ce n'est pas là ce que vous désirez savoir. Pouvez-vous regarder cette chose que vous appelez JE : c'est une notion très évanescente : observez-la maintenant, ressentez-la, touchez-la et donnez m'en des nouvelles. Comment l'observez-vous ? Et qui est cela en train de regarder ce que vous appelez JE. C'est là le problème crucial. Celui qui observe ce que vous appelez JE est effectivement le JE. Il crée une illusoire division de lui-même entre sujet et objet et c'est cette division qui lui confère une continuité. C'est en fait une nature divisionnelle qui opère en vous dans votre conscience. La continuité de sa propre existence est tout ce qui l'intéresse. Aussi longtemps que vous voudrez comprendre ce « vous » ou le transformer en une entité spirituelle, une entité sainte, belle ou merveilleuse, ce vous va continuer. Si vous ne vous souciez pas de l'entretenir, il n'est plus là, il a disparu...

Comment comprenez-vous ce que je viens de dire ? J'ai fait cet exposé à toutes fins utiles : « Ce qui est observé n'est pas autre que celui qui observe ». Que ferez-vous pratiquement d'un tel énoncé ? Quel instrument avez-vous à votre disposition pour saisir ce non-sens, cet expose illogique, irrationnel ? Vous allez penser. Par la vole de la pensée, vous ne pourrez rien comprendre. Vous traduisez ce que j'ai dit en termes d'une connaissance que vous possédez déjà comme vous le faites d'ailleurs pour tout le reste afin d'en tirer quelque chose. Quand vous cesserez de procéder de cette manière ce que j'ai décrit sera mis en oeuvre. L'absence de toute intervention - effort pour comprendre ou pour vous transformer - est effectivement l'état d'être que j'ai décrit.

Y a-t-il un au-delà ? Parce que vous ne vous intéressez pas au quotidien ni a ce qui se passe autour de vous, vous avez inventé ce que l'on appelle l'au-delà, l'Intemporel, Dieu, la Vérité, la Réalité, Brahman, l'Illumination et que sais-je encore ? et vous êtes à la recherche de cela. Mais il se peut qu 'il n'y ait pas d'au-delà... Vous ne savez absolument rien de cet « au-delà » ; ce que vous savez, c'est ce qu'on vous a dit et c'est cette connaissance que vous projetez et c'est de cette connaissance que vous ferez l'expérience : la connaissance crée l'expérience et l'expérience vient renforcer la « connaissance ».

Ce que vous savez ne peut jamais être l'«au-delà ». Ce que vous expérimentez n'est pas l'au-delà. S'il y a un au-delà le mouvement de votre «vous » en est absent. L'absence d'un tel mouvement est probablement l'au-delà... Pourquoi essayez-vous d'expérimenter ce qui ne peut l'être ?

Vous devez toujours reconnaître ce que vous regardez, sinon vous n'êtes pas là. Dès l'instant où vous interprétez, le « vous » est là. Vous regardez un objet et vous reconnaissez qu'il s'agit d'un sac, un sac rouge. La pensée intervient dès lors dans la sensation en l'interprétant. Pourquoi intervient-elle et pouvez-vous l'empêcher : dès que vous voyez un objet un mot surgit : «sac» ou, suivant les cas : «banc», «rampe», «marche»... ou encore "l'homme aux cheveux blancs qui est assis là". Et cela tourne indéfiniment vous allez répétant tout cela à vous-même en permanence. Ou encore vous vous préoccupez d'autre chose « je vais être en retard au bureau »... Autrement dit vous pensez toujours à quelque chose qui n'a pas la moindre relation avec la manière dont vos sens fonctionnent à ce moment précis. C'est cela ou la répétition du nom de l'objet : « C'est un sac, un sac rouge », etc. Le mot « sac » vous sépare de la vision créant par là-même le « vous », sinon il n'y aurait pas d'espace entre les deux.

Chaque fois qu'une pensée naît, vous naissez. Quand elle disparaît vous disparaissez. Mais le vous ne permet pas que la pensée disparaisse puisque c'est précisément le mental qui donne à ce «vous» la continuité. En réalité, il n'y a en vous aucune entité permanente, aucun bilan de vos pensées et de vos expériences. Vous croyez qu'il y a quelqu'un qui pense vos pensées, qui ressent vos sentiments : c'est une illusion, je peux vous le dire, mais ce n'est pas une illusion pour vous...

Vos émotions sont plus complexes mais c'est le même processus. Pourquoi éprouvez-vous le besoin de vous dire à vous-même que vous êtes irrité, jaloux de quelqu'un d'autre ou que le sexe vous tracasse ? (je ne parle pas ici du passage éventuel à l'action.) Il y a une sensation en vous et vous vous dites déprimé... insatisfait... bienheureux... jaloux... avide... envieux... Ces étiquettes appellent à l'existence celui qui interprète les sensations. Ce que vous appelez JE n'est autre que le mot : « sac rouge », « banc », « ampoule électrique »... « bienheureux », « jaloux », etc. Vous exigez de vos cellules cérébrales une activité inutile... en détruisant l'énergie qui est là en réserve. Cela ne sert à qu'à vous épuiser.

Cet étiquetage est nécessaire quand vous avez à communiquer avec quelqu'un d'autre ou avec vous-même mais c'est en permanence que vous communiquez avec vous-même et pourquoi ? La seule différence qui existe entre vous et la personne qui parle tout haut, c'est que vous, vous ne parlez pas tout haut. Dès que cela vous arrive, voici venir le psychiatre. Ce type-la bien sûr fait exactement comme vous : il se parle tout le temps à lui-même - «sac rouge», «obsessif», «compulsif», «complexe d'Œdipe », «avide», «banc», «martini»... Et il décide que pour vous ça ne tourne pas rond et il vous installe sur son divan et s'applique à vous transformer pour vous aider...

Pourquoi ne laissez-vous pas en paix vos sensations ? Pourquoi les traduire ? Vous le faites parce que si vous ne communiquez pas avec vous-même, vous n'êtes plus là. C'est là une perspective qui est effrayante pour le «vous».

Tout ce dont vous faites l'expérience : paix, joie, silence, béatitude, extase et Dieu sait quoi ! est connaissance ancienne et de seconde main... Le fait même que vous êtes en état de béatitude et de formidable silence implique que vous connaissez déjà ces états. Il faut déjà connaître une chose pour en faire l'expérience. Cette connaissance n'a rien de merveilleux ou de métaphysique. Pouvez-vous faire l'expérience d'une chose aussi banale que ce banc « assis » là en face de vous ? Mais non : vous expérimentez la connaissance que vous en avez et dont la source est toujours un mécanisme extérieur. Vous pensez les pensées de votre milieu social, vous ressentez les sensations de votre milieu social et vous vivez les expériences de votre société ; il n'y a pas de nouvelles expériences.

Il en résulte que tout ce que l'homme a jamais pensé ou senti doit sortir de votre organisme. Et vous êtes le produit de toute cette connaissance c'est tout ce que vous êtes...

Qu'est-ce que la pensée ? Vous n'en savez absolument rien - sinon ce qui vous a été dit sur ce que vous appelez « pensée ». Qu'allez-vous faire d'elle : la façonner, la contrôler, lui donner une forme... ou l'interrompre ? Vous passez votre temps à exercer une action sur elle parce qu'on vous a suggéré d'effectuer tel ou tel changement, de vous en tenir aux « bonnes pensées » et d'éliminer les « mauvaises ». Les pensées sont ce qu'elles sont ni bonnes ni mauvaises. Aussi longtemps que vous aurez le désir d'agir sur elles, vous obéissez à leur mouvement : vouloir et penser sont une seule et unique chose. Vouloir comprendre implique un mouvement de pensée, et ce mouvement, vous le perpétuez, vous lui conférez sa continuité...

Le fonctionnement de vos sens est « dénaturé » parce que vous voulez en tirer quelque chose. Pourquoi ? Parce que vous désirez que votre « vous » continue. Vous protégez cette continuité. La pensée est un mécanisme protecteur : elle protège le « vous » aux dépens de quelque chose ou de quelqu'un d'autre. Tout ce qui est issu de la pensée est destructeur et en fin de compte vous détruira, vous et votre espèce...

C'est le mécanisme répétitif de la pensée qui vous épuise - et que pouvez-vous donc faire pour vous en sortir ? C'est la seule et unique question et toute réponse qui vous sera donnée ne fait que renforcer le mouvement de la pensée... Alors que faire ? Rien du tout. Ce mouvement est trop puissant : il dispose d'une force de vie accumulée au cours de millions d'années. Vous êtes totalement impuissant et vous n'êtes même pas conscient de votre impuissance.

Si vous pratiquez quelque système de maîtrise mentale, automatiquement le « vous » est là poussé par là même à la continuité. Avez-vous jamais médité réellement, sérieusement ? ou connaissez-vous quelqu'un qui l'ait fait ? Non, personne ne le fait... Si vous méditiez sérieusement vous tourneriez en rond dans l'asile de fous. Et vous ne pouvez pas davantage pratiquer l'attention totale appliquée à être conscient de chaque instant de votre vie. Vous ne pouvez pas être pleinement conscient : « vous » et votre conscience ne peuvent coexister. Si vous pouviez une seconde seulement, une seule fois dans votre vie vous trouver en état de conscience pure (awareness) votre continuité claquerait net, l'illusion de la structure expériencielle, le « vous » - tout cela s'effondrerait et tout retomberait dans le rythme de l'état naturel. Cet état où vous ne savez pas ce que vous regardez, cela c'est vraiment la conscience pure. Si vous re-connaissez ce que vous regardez, vous êtes là de nouveau en train d'expérimenter le passé - ce que vous savez.

Ce qui réintègre une personne dans son état naturel, cette personne et non telle autre, je n'en sais rien. Peut-être est-ce inscrit dans les cellules. C'est a-causal. Ce n'est pas de votre part un acte «volontariste» vous ne pouvez pas le provoquer. Il n'y a rien que vous puissiez faire. Vous pouvez vous méfier de l'homme qui vous dit comment il a assumé cet état. Il y a une chose dont vous pouvez être sûr, c'est qu'il ne le sait pas lui-même et n'a pas la possibilité de vous le communiquer. Il y a dans la structure du corps un mécanisme de détente. Si la structure expériencielle se relâche l'autre processus prend le relai à sa manière propre. Le fonctionnement du corps est dès lors totalement différent sans l'interférence de la pensée sauf en cas de nécessité pour communiquer avec quelqu'un. Pour employer la formule du «ring», vous n'avez plus qu'à « jeter la serviette » et déclarer forfait. Personne ne peut vous venir en aide et vous ne pouvez pas vous aider vous-même.

Cet état naturel ne vous intéresse pas : vous ne vous attachez qu'à la continuité. Sans doute désirez-vous continuer à un autre niveau, en fonction d'une dimension différente mais quoiqu'il en soit vous voulez continuer. Pour vous ce ne serait pas à prendre avec des pincettes ! Ce serait effectivement liquider tout ce que vous considérez comme «vous», moi supérieur, moi inférieur, âme, Atman conscient, subconscient etc. S'il vous vient quelque velléité, vous dites « il me faut du temps »... Alors intervient la sadhana et vous vous dites « Demain, je comprendrai»... Cette structure est née du temps et fonctionne dans le temps mais ce n'est pas dans le temps qu'elle parviendra à son terme. Si vous ne comprenez pas aujourd'hui, vous ne comprendrez pas demain. Pourquoi d'ailleurs voulez-vous comprendre ce que je dis ? Vous ne pouvez pas comprendre. C'est de votre part un exercice futile que de comparer mon mode de fonctionnement au vôtre. C'est une chose que je ne peux pas communiquer. En fait aucune communication n'est nécessaire. Aucun dialogue n'est possible. Quand le «vous» n'est pas là, quand le problème n'est pas là ce qui est, c'est la compréhension : c'est la fin du « vous », le « vous » s'en va. Vous n'écouterez plus celui qui décrit cet état et vous ne lui poserez plus de question sur la compréhension de cet état...

Ce que vous recherchez n'existe pas. Vous préféreriez vous promener sur une terre d'enchantement, avoir la bienheureuse vision d'une transformation de votre soi inexistant afin de réaliser un état d'être évoqué a coup de formules magiques. C'est précisément cela qui vous arrache à votre « état naturel » - un mouvement en dehors de vous-même. Etre soi-même exige une extraordinaire intelligence. La «bénédiction» de cette intelligence, vous la possédez ; personne n'a besoin de vous la donner, personne ne peut vous la prendre. Celui qui la laisse s'exprimer à sa manière particulière est un homme naturel. »

Source : Eloge de l’état naturel http://etatnaturel.blogspot.com/



Livres :

« Rencontres avec un éveillé contestataire », Les Deux Océans »
(The Mystique of Enlightenment : The unrational ideas of a man called U.G.) de U. G.
traduit de l'anglais par Paule Salvan.
« Un témoignage étonnant d’un « éveillé » qui remet en cause les traditions les plus vénérées de son pays, l’Inde. Sa critique radicale condamne les voies de la recherche « spirituelle » qui, dit-il, fait obstacle à l’« état naturel » qui est toujours le nôtre. La seule réalisation qu’il a connue est la prise de conscience de cet état naturel qui s’accompagna chez lui d’expériences bouleversantes allant jusqu’à la sensation de mort physique. »

« U.G. pertinences impertinentes », Charles Antoni, Uppaluri Gopala Krishnamurti, éditeur L’originel.
« Le dos au mur , Le mythe de la perfection », Jean-Michel Terdjman, Uppaluri Gopala Krishnamurti, éditeur Les Deux Océans.

En anglais :
« The Mystique of Enlightenment : The Radical Ideas of U.G. Krishnamurti ».
« Mind Is a Myth », Uppaluri Gopala Krishnamurti.
« No Way Out : Conversations with U.G. Krishnamurti ».
« Thought is your enemy : Mind-shattering conversations with the man called Uppaluri Gopala Krishnamurti. »
« The Courage to Stand Alone ».

mercredi, février 03, 2010

POTINS & LAMAS


le 8ème congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine

Le 1er Février 2010 s’est ouvert à Pékin le 8ème congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine.
La dialectique matérialiste des communistes chinois n’a ni éradiqué le bouddhisme ni interdit les pratiques du lamaïsme. Le représentant du lamaïsme, Bainqen Erdini Qoigyijabu, le jeune Panchen Lama, est le bienvenu au congrès national de l’Association Bouddhiste de Chine.
Le Panchen Lama à la télévision chinoise :
http://bouddhanar-9.blogspot.com/2010/02/8eme-congres-national-de-lassociation.html


La controverse des ex moines

Christian Pose a parcouru l’Inde comme moine errant, allant d'un lama à l'autre, d'un monastère à un autre. Au terme de son périple de plus de trois ans, et après avoir découvert la véritable nature du lamaïsme, il accuse les hiérarques tibétains :

« Je dénonce "le caractère exploitif" de ces lignées politiques tantriques traditionalistes (Karmapa, Kagyupa, Nyingmapa, Gelugpa) et sous lignées (familles Mindrölling, Kientsé, Kangyur ou Wangyal), monarchonationalistes, militaristes, bourgeoises et xénophobes, habilement protégées par les parements universitaires de la façade républicaine pour faire avancer ce que le monde pauvre a de plus en plus de mal à repousser, le fascisme et les régimes de servitude obligatoire... »

Les critiques de Christian Pose sont plus radicales que celles de Marc Bosche, un autre ex disciple du lamaïsme. Les deux déçus de la « bouddhamania », Christian Pose et Marc Bosche, s’affrontent à cause de la dimension politique du bouddhisme tibétain. Naguère, cette dimension n’était connue que des spécialistes de la religion et de l’histoire du Tibet. Elle est maintenant traitée dans plusieurs livres grand public. Les francophones apprécient particulièrement le livre d’Elisabeth Martens, « Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants » (1).
Récemment, des lamas tibétains, victimes d’une véritable persécution religieuse orchestrée par le quatorzième Dalaï-lama, corroborent les accusations de Christian Pose dans un ouvrage collectif explosif : « Une Grande Imposture » (2).

LIRE « La controverse des deux ex moines » :
http://bouddhanar-2.blogspot.com/2010/02/la-controverse-des-ex-moines-francais.html


Les Contes de Fée du Tibet

Dans le 6ème numéro de la revue « Undercover », mars 2003, l’introduction au dossier « Les contes de fée du Tibet » rappelle ceci :

« Le Bouddhisme originel a pour but de révéler la réalité de l'existence afin de créer une dynamique de libération. Les moyens à mettre en œuvre sont simples : arracher à la racine la cause de l'attachement le premier obstacle à identifier est le mécanisme pervers du circuit de notre pensée. Car c'est par nos pensées que nous enclenchons les actes et leurs conséquences. Nous sommes esclaves du mental qui a pour but de perpétuer l'illusion de l'existence d'un ego permanent. Il faut remonter à l'origine des pulsions mentales par une méditation constante qui procure la " vision pénétrante ".

Derrière cette démarche de clarification radicale, nombres d'écoles pseudo-bouddhistes recréent des systèmes magico-rituels qui ont pour but d'entretenir les gens dans une narcose spirituelle confortable.

On parle alors de la " voie du Boddhisatva ", c'est-à-dire d'une évolution progressive et de " service au monde ". Or, du point de vue bouddhiste, le meilleur service à rendre à l'humanité, c'est de se libérer soi-même avant de prétendre aider les autres. Mais c'est là une démarche beaucoup plus pénible. C'est pourquoi la plupart des courants spirituels proposent une culture de l'ego, selon l'idée que peu à peu on s'améliore jusqu'à une perfection finale. C'est un discours qui convient aux Êtres humains qui veulent continuer à entretenir leurs attachements tout en rêvant qu'ils s'en libèrent C'est ainsi que sont nés les Contes de fée du Tibet et leurs dérives occultistes et new age. II s'agit d'une inversion du Bouddhisme.

Mesdames et Messieurs, au risque de déplaire, Undercover vous présente : "Les Contes de Fée du Tibet!" :



dimanche, janvier 31, 2010

Oyez, oyez !


Eva, journaliste résistante, reprend un texte de Joël Labruyère

« La guerre n’est pas une anomalie, écrit Labruyère, c’est l’état permanent dans ce coin de l’univers depuis que des factions ennemies se déchirent pour le contrôle du système solaire et les ressources de ses planètes, dont celle qui nous concerne en premier lieu, la Terre.
Une denrée spéciale est particulièrement recherchée : c’est l’âme humaine qui fait l’objet d’un trafic organisé entre les hiérarchies visibles et invisibles… »

LIRE LA SUITE http://r-sistons.over-blog.com/article-dossier-guerre-aura-t-elle-lieu-drone-de-guerre-iran-chine-shimon-peres--43971423.html

Joël Labruyère et la piste jésuite

Joël Labruyère est un spécialiste de la gnose et de l’ésotérisme politique, ses recherches mettent souvent en cause des « hiérarchies visibles et invisibles » dans les malheurs des peuples. Selon cet auteur, la Compagnie de Jésus poursuit depuis plusieurs siècles une entreprise diabolique de contrôle de l’humanité :

« Ignace de Loyola a fondé l'Ordre des Jésuites au XVI° siècle pour en faire une armée théoriquement au service de Rome - je dis bien de Rome et non de l'Eglise qui devint leur outil de conquête. C'est une super inquisition pour les temps modernes ; une milice pour convertir les peuples ou tout au moins pour ramener les grandes religions mondiales dans le sein de Rome à travers l'œcuménisme, lorsque la conversion s'avère impossible. C'est pourquoi cette société s'appelle Compagnie et que son chef porte le titre de Général. Les fondateurs des SS s'inspirèrent de l'ordre Jésuite, et les services secrets internationaux y ont leurs racines.

Au début, il fallait contrer la Réforme de toute urgence, et sauver le Vatican d'une débâcle annoncée. Avec génie, Ignace de Loyola tira profit de cette situation critique pour l'Eglise afin de se placer en tant que défenseur de la Foi contre les « parpaillots et les hérétiques » contre lesquels les Dominicains semblaient incapables de lutter.

Dès sa fondation, L'ordre se répand sur la terre, d'abord en Inde, puis au Japon et en Chine. De Chine, les Jésuites sont passés au Tibet, sans doute les premiers - et l'on verra l'importance de cette pénétration clandestine. A chaque étape, ils se fondent dans la foule « comme un poisson dans l'eau ». (Cette formule de Mao, fut empruntée aux Jésuites, ses véritables maîtres.)
Et l'avancée continue durant le XVII° siècle. Ils apparaissent en Amérique du Sud, en Afrique, et dans tous les pays du monde. En un siècle, ils sont partout, derrière les rideaux de tous les palais. A chaque étape, ils s'incrustent profondément dans la culture locale allant jusqu'à se déguiser en sannyasin en Inde et en mandarin confucianiste en Chine. Ils ne s'en cachent d'ailleurs pas car la dissimulation et l'infiltration font partie de leurs devoirs. Sur des gravures chinoises représentant des mandarins aux ongles longs et aux moustaches tombantes, on aurait du mal à identifier des pères jésuites, à moins d'un détail comme ce crucifix volontairement disposé dans un coin du décor. Au Tibet, ils disparaissent dans les lamaseries, mais réémergeront au XIX° siècle en tant que…Maîtres de la Grande Loge Blanche ! Vous avez compris l'astuce ?
Cela n'étonnera que les naïfs qui croient aux contes de fée de la Théosophie façon new age. Comment imaginer que la Grande Loge Orientale est entre les mains de ceux qui tiennent également le Grand Orient sous leur coupe ? Mais, c'est ainsi. Les Jésuites ont investi le Tibet, et n'en sont jamais repartis. »

LIRE « La piste jésuite » de Joël Labruyère : http://conspiration.cc/sujets/religion/piste_jesuite.html

La conspiration de Wannsee

Des médias ridiculisent les auteurs qui dénoncent les complots contre le peuple. Veut-on que l'on ignore que la conspiration est un élément de l’histoire ?

De nos jours, la démocratie disparaît devant la puissance des lobbies. Des oligarques contrôlent de grands pays qui étaient naguère des républiques, des états dans lesquels la souveraineté appartenait au peuple par l’intermédiaire de représentants élus.

Le fascisme économique a transformé les citoyens en êtres veules et serviles recroquevillés sur leurs chimères consuméristes. Malgré la docilité de l’espèce Homo Œconomicus, l’oligarchie mondiale est-elle déterminée à réduire son nombre sur la planète ?

Comme en 1942, lors de la conférence de Wannsee, des oligarques éduqués, intelligents et impitoyables ont-ils décidé de supprimer des millions d’êtres humains ?

LIRE LA SUITE http://bouddhanar-9.blogspot.com/2010/01/la-conspiration-de-wannsee.html

Kalachakra, initiation ou contre-initiation de masse ?

Le rituel de l’initiation de Kalachakra dit :

« Mon enfant, approche-toi,
Je t’enseignerai, dans leur totalité,
Les rites et les pratiques du Grand véhicule.
Tu es le vaisseau de la Grande voie. »

Le candidat à l’initiation doit entrer comme un enfant dans le mandala de Kalachakra. Mais sait-il que l’initiation le rend réceptif à un égrégore (énergie psychique collective) qui le transformera en « guerrier de Shambhala » afin de combattre, en tant que fantassin ou officier, dans de terribles batailles et écraser « les ennemis de la doctrine » ? ( Kalachakra I. 128-142)

LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-1.blogspot.com/2010/01/kalachakra-initiation-ou-contre.html

Gaden Trisur Rinpoché a rejoint le camp de Dordjé Shougdèn

Sa Sainteté Gaden Trisur Rinpoche Jetsun Lungrik Namgyal, 101e Détenteur du Trône de Tsongkapa, a officiellement rejoint le camp des pratiquants de Dordjé Shougdèn et est entré au monastère de Shar Gaden après avoir quitté le monastère des partisans du Dalaï-lama (Gaden Shartse).
http://dorjeshugden.com/wp/?p=1010

mercredi, janvier 27, 2010

Une Grande Imposture

« Depuis plus de 360 ans, il n’a jamais été vraiment certain qu’un des occupants du Potala, y compris l’actuel Dalaï-lama, ait été un vrai Dalaï-lama, c’est à dire une véritable incarnation de Gendun Droub. »
Western Shugden Society


Ce n’est pas la première fois qu’un livre fait état des anomalies et des dérives du bouddhisme tibétain. Mais le public occidental ignore généralement les accusations formulées par des bouddhistes tibétains eux-mêmes, parmi lesquels figurent des lamas érudits.

La Western Shugden Society, qui compte dans ses rangs d’éminents bouddhistes, a édité « Une Grande Imposture », c’est un réquisitoire contre l’absolutisme du Dalaï-lama, son intolérance religieuse, ses ambitions politiques, ses contradictions... Le texte comprend une étude historique de première importance.

Le Dalaï-lama, chef de file emblématique d’un nouveau spiritualisme scientifico-newageux, est-il un guide religieux fiable ? 

Des Tibétains répondent négativement. Ils sont convaincus que le quatorzième Dalaï-lama est le représentant d’une subversion religieuse qui, au 17ème siècle, a fait de l’institution des Dalaï-lamas, telle que nous la connaissons actuellement, une dictature.

L’assassinat d’un grand lama, du nom de Ngatrul Dragpa, opposé à l’union de la religion et de la politique, scella le complot et la prise du pouvoir politique par le cinquième Dalaï-lama. (Quelques temps avant le dictature du « Grand Cinquième », le Père Antonio d’Andrade fut reçu au Tibet en 1624 et y séjournera plusieurs années, suivi d’autres jésuites portugais, les pères Cabral et Cacella. Les représentants de l’ordre jésuite, la milice politique et religieuse fondée par Ignace de Loyola (1), a-t-elle joué un rôle dans l’altération de l’institution des Dalaï-lamas par Lobsang Gyatso (1617-1682), le « Grand Cinquième » qui mélangeait politique et religion pour satisfaire sa soif de pouvoir ? 

« Une Grande Imposture » ne traite pas de la présence des jésuites au Tibet au moment où le système fondé pour pérenniser la pureté de l’enseignement de Tsongkhapa est noyauté. Mais cette coïncidence interpellera les personnes qui s’informent sur les sociétés politico-religieuses et leur plan de domination mondiale.)

Les réseaux alternatifs d’information révèlent l’existence d’une offensive générale contre les libertés orchestrée par l’oligarchie de l’empire anglo-américain. Malheureusement, les médias alternatifs diffusent trop de litanies déprimantes concernant la déroute démocratique en Occident. Ces médias font rarement allusion au combat spirituel ou bien, quand ils le subodorent, leurs analyses se référent à l’Apocalypse, ce texte est incompréhensible sans les véritables clés de décryptage. 

Dans « Une Grande Imposture » la dimension subtile est souvent en filigrane. On découvre le rôle néfaste des entités communiquant par l’intermédiaire de l’oracle de Néchung. Cet oracle a une grande influence sur la politique du Dalaï-lama. Aussi nous apprend-on, Dordjé Shougdèn, le protecteur abhorré par le 14ème Dalaï-lama, est un protecteur d’un bouddhisme pur qui empêche que la religion bouddhiste ne soit utilisée à des fins politiques.

Depuis Dharamsala, l’autocrate tibétain en exil est à la tête d’une structure internationale constituée d’une myriade de centres voués à la pratique du néo-bouddhisme. Ce bouddhisme frelaté est utilisé pour soutenir des opérations de déstabilisation de la Chine conduites par la CIA au nom de l’indépendance du Tibet ou de la persécution du Falun Gong (2). Plusieurs plans de la CIA ont échoué en Asie grâce à la vigilance des Chinois. La Central Intelligence Agency a effectivement recruté le Dalaï-lama. Un religieux Guélougpa, respectueux de ses vœux monastiques, peut-il accepter de travailler pour une organisation criminelle comme la CIA ? 

Les auteurs du livre, « Une Grande Imposture », écrivent : « Depuis plus de 360 ans, il n’a jamais été vraiment certain qu’un des occupants du Potala, y compris l’actuel Dalaï-lama, ait été un vrai Dalaï-lama, c’est à dire une véritable incarnation de Gendun Droub ».

L
e Dalaï-lama accuse Dordjé Shougdèn de nuire à sa politique. Il le combat par tous les moyens. Avant lui, le cinquième Dalaï-lama ordonna à ses meilleurs magiciens de le détruire par le feu en recourant aux pratiques rituelles. Ce fut un échec. L’actuel Dalaï-lama ne parvient pas plus que son prédécesseur à anéantir le coriace et subtil adversaire. Cela attise sa colère contre les fidèles de Dordjé Shougdèn qui sont victimes d’une impitoyable persécution religieuse. Depuis 1996, de nombreux temples de Shougdèn furent fermés, des autels détruits, des maisons de pratiquants brûlées, des centaines de moines expulsés de leurs monastères…


« Une Grande imposture » met en exergue une des plus grandes mystifications de l’époque moderne. Cette incroyable imposture spirituelle a bénéficié du soutien de plusieurs organisations, de la CIA à la fondation Rockefeller (3) en passant par le comité d’attribution du prix Nobel.

Extrait :

Les incitations au meurtre

« En août 1996, un groupe se faisant appeler « La Société secrète des éliminateurs des ennemis extérieurs et intérieurs du Tibet, proféra publiquement des menaces de mort contre les deux jeunes réincarnations de maîtres tibétains hautement réalisés :

« Quiconque va à l’encontre de la politique du gouvernement doit être ciblé, arrêté, et condamné à mort […] Quant aux réincarnations de Trijang [le propre guide spirituel du Dalaï-lama] et de Zong Rinpoché [un autre grand maître spirituel tibétain de la tradition guéloug], si elles ne cessent pas de pratiquer Dolgyal (Dordjé Shougdèn) et continuent de contredire les paroles de Sa Sainteté le Dalaï-lama, non seulement nous ne serons pas en mesure de les respecter, mais leur vie et leurs activités subiront la destruction. C’est notre premier avertissement. »

Suite à cela, ces deux jeunes lamas réincarnés furent obligés de se cacher.

Dans un entretien avec le Dalaï-lama figurant dans le numéro de novembre 1997 du magazine américain « Mother Jones », Robert Thurman demanda au Dalaï-lama :

« La perte de votre nation aux mains de la Chine fut utilisée comme un exemple de la futilité de la non-violence et de la tolérance. Quand une chose mérite-t-elle d’être défendue ? »

Le Dalaï-lama répondit :

« […] si la situation était telle qu’il ne reste qu’un seul lama expérimenté ou qu’un seul pratiquant authentique en vie, et que la mort de cette personne fasse perdre à l’ensemble du Tibet tout espoir de conserver son mode de vie bouddhiste, il est concevable, que dans le but de protéger cette personne, il soit justifié d’éliminer de un à dix ennemis, s’il n’existe aucun autre moyen. »

En février 1998, suite aux paroles « éliminer de un à dix ennemis » prononcées par le Dalaï-lama et croyant, à tort, que les pratiquants de Shougdèn travaillent pour les autorités chinoises, des affiches portant les noms des « 10 ennemis jurés du Dalaï-lama et du Tibet » furent distribuées dans les colonies tibétaines en Inde et au Népal. Ces affiches préparées par la branche recherche et analyse du Ministère de la sécurité du gouvernement tibétain en exil, présentaient la photo et des informations biographiques concernant chacun de ces dix personnes et encourageaient la population tibétaine à tuer ces dix pratiquants innocents de Dordjé Shougdèn. Depuis la première publication, cette liste a été distribuée aux communautés tibétaines partout dans le monde. »

Le livre « Une Grande Imposture » est publié par la Western Shugden Society (WSS).



(1) Eric Phelps est l’auteur d’un ouvrage au vitriol intitulé « Vatican assassins », ouvrage historique extrêmement bien documenté qui montre au lecteur où se situent le vrai pouvoir et le contrôle de cette planète.


(2) Le Falun Gong arme de la CIA contre le « Grand dragon rouge » http://www.voltairenet.org/article157853.html


(3) En 1960, la Fondation Rockefeller implante huit centres d'études tibétaines aux USA et invite 17 lamas tibétains.



samedi, janvier 23, 2010

La maïeutique en Grèce et en Chine


Les véritables maîtres du monde sont des prédateurs et des illusionnistes

Castaneda accuse les « Flyers ». Laura Knight-Jadczyk désigne les « Lézards ». L’enseignant tibétain Kelsang Gyatso, qui dénonce par ailleurs les égarements du Dalaï-lama, met en cause les « Dévapoutra ». René Guénon démontre que la « contre-initiation », un courant très négatif, agit en arrière plan de la plupart des organisations spiritualistes. Les anciens gnostiques incriminaient les Eons. Un Email de Victor, fidèle lecteur du blog, nous informe qu’un auteur, Nigel Kerner, nomme ces prédateurs les « Messies biomécaniques ». Les religions et les sectes prétendent être les bergers bienveillants des troupeaux de moutons déistes. En réalité, elles gardent un cheptel d’humains illusionnés pour le compte de dieux cruels ou d’impitoyables Eons. Les matérialistes et les athées sont aussi tenus en laisse.

Sortir du bétail, fuir l’aliénation collective, consiste à se connaître soi-même. Socrate tenta de libérer en nous la vision de l’esprit, en nous invitant à nous extraire des chimères (chimères religieuses et idéologiques que distillent les Eons). Mais Socrate fut traîné en justice et exécuté.

Emancipation socratique

Socrate pratiquait la maïeutique, l’art de l’accouchement, qui « délivre les hommes ». « Socrate avait compris que le salut des hommes se joue dans leur aptitude à prendre conscience qu’ils vivent dans l’illusion, et sont en possession d’un savoir trompeur qui les détourne de leur tâche véritable, celle qui consiste à chercher à se connaître soi-même. Ainsi, Socrate avait fait son mot d’ordre de l’inscription gravée sur le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi même ». mieux que quiconque, il sut donner sens à l’exhortation : il comprit que chaque homme pouvait retrouver en lui, dans leur perfection, les valeurs éternelles sur lesquelles confusément il s’appuie pour diriger sa vie : la Justice, le Beau, le Courage, la Piété, le Bien. Nous avons oublié comment les voir. Or Socrate, précisément, essaie de libérer en nous la vision de l’esprit, en nous invitant à nous extraire du sensible. En outre, il a bien compris que tant qu’ils s’imagineront connaître ce qu’ils ignorent, les hommes, persuadés ainsi de posséder la connaissance qu’ils n’ont pas, ne se mettront pas en quête de la vérité et du Bien. Ils resteront donc aveugles à la lumière du Vrai tant que le doute ne provoquera pas les premiers spasmes libérateurs. Il faut disposer les âmes de telle sorte qu’elles soient en mesure de briller sous l’éclairage du Bien. Pas de doute, pour Socrate, l’ignorance, consécutive à l’oubli du Bien, est une coque qui enveloppe nos âmes, les maintient dans l’obscurité et conduit les hommes à établir le règne de l’injustice. […]

« Socrate n’enseigne pas un savoir, mais propose une méthode pour se débarrasser des faux savoirs. Pour lui, il y a longtemps qu’il a donné congé à l’étude des choses dont s’occupent les physiciens de son temps. Il s’attache à se connaître lui-même. Ses préoccupations l’ont rapidement conduit du côté des affaires morales et nullement du côté des problèmes de physique. Ainsi, dans le domaine moral, Socrate cherche, avec ceux qui acceptent de dialoguer avec lui, l’universel. C’est le problème de la définition aussi qui occupe sa pensée, de sorte que sa méthode procède essentiellement par l’interrogation.

Pour démasquer l’ignorance, il procède à un questionnement rigoureux et impose quelques règles de base : rejeter les affirmations péremptoires, éviter de faire un catalogue d’images, n’avancer dans le raisonnement qu’à condition que tous les interlocuteurs se soient accordés entre eux et, surtout, déterminer de quoi il est réellement question. Socrate demande toujours avant de discuter : de quoi parle-t-on ? Il est contre les longs monologues et ces discussions où chacun ne fait que juxtaposer sa thèse à celles qui ont déjà été énoncées.

Son ironie se met à l’œuvre et pousse les uns et les autres au bout de leurs contradictions. Cette ironie le rend comparable, de l’aveu de ses proches, au poisson torpille qui frappe et engourdit ses victimes. Lui aussi, Socrate, au cours de la discussion, frappe et paralyse celui qu’il interroge, de sorte qu’il n’est pas rare que ce dernier lui avoue : « J’ai la tête remplie de doutes » ou « Par le ciel,Socrate, je ne sais plus que te répondre » ; et Socrate pourtant de répondre, non sans ironie : « Je suis moi-même dans le plus extrême embarras » (Ménon, 80 a). » « Panorama de la philosophie », Emmanuel Pougeoise, Jean-Michel Ridou.

Socrate interroge et réduit à néant les fausses certitudes de ses interlocuteurs qui voient trop rarement que le doute, dans lequel les plonge le philosophe avec ses interrogations, les prépare à la véritable connaissance des vérités éternelles en les débarrassant de leurs illusions.

La maïeutique chinoise

Les enseignants de l’école Chan insistent avant tout sur la nécessité de provoquer le « I Chin », c’est à dire une profonde sensation de doute. Les anciens sages chinois disaient :

« A grand doute, grand réveil.
A doute moyen, réveil moyen.
Pas de doute pas de réveil. »

Le doute peut vivifier une intuition fondamentale, une connaissance spontanée, une connaissance sans maître qui est innée en chacun.

jeudi, janvier 21, 2010

La Déclaration de Manhattan


Des dirigeants religieux prônent la désobéissance civile.

150 responsables catholiques, orthodoxes, évangéliques menacent de rejeter l’autorité de l’état et de recourir à la désobéissance civile pour lutter contre les avortements, les mariages homosexuels et les atteintes aux croyances religieuses.

La crise économique et sociale met en avant des mouvements religieux réactionnaires. Les dirigeants chrétiens signataires de « La Déclaration de Manhattan », le manifeste de la politisation des chrétiens, récupèrent le mécontentement populaire et font le jeu des théoriciens de la théopolique. La théopolique anglo-saxonne considère que c’est la foi religieuse qui peut assurer le lien social. L’agnosticisme et athéisme sont perçus comme des menaces contre l’harmonie sociale que prétend instaurer la religion.

Les prélats chrétiens réactionnaires ne peuvent tolérer le rejet des doctrines religieuses que recommandaient des sages chinois. Les écrits de Hsi Yun, maître Chan du 9ème siècle, sont perçus comme une atteinte aux dogmes religieux :

« Notre Maître (1) a dit : « Ceux qui désirent progresser le long de la Voie doivent d’abord se débarrasser des scories acquises au cours d’un enseignement hétérogène. Ils doivent par-dessus tout éviter de chercher quoi que ce soit d’objectif et ne se permettre aucune sorte d’attachement. Après avoir écouté les doctrines les plus profondes, ils doivent se conduire comme si une brise légère leur avait caressé les oreilles, comme si une bouffée avait passé en un clin d’œil. A aucun prix ils ne doivent essayer de suivre pareilles doctrines. […]
Débarrassez-vous de toutes les idées que vous aviez jusqu’à présent d’étudier l’Esprit ou de le percevoir. Quand vous en serez débarrassés, vous ne vous perdrez plus dans les sophismes. Considérez le processus comme un pelletage d’ordures. »


(1) Il s’agit probablement de Houai-Haï, à moins qu’il désigne Houei-Neng ?

mardi, janvier 19, 2010

Le Chöd


Les traditions ésotériques des Tibétains sont à l’origine d’un commerce lucratif et macabre.

Les disciples du Dalaï-lama pratiquent les rites du Vajrayana devant un autel sur lequel il y a presque toujours des ossements humains.

Potalagate est un important magasin d’objets rituels du bouddhisme magique du Tibet situé dans l’état de l’Oregon (USA). Les bouddhistes y achètent les accessoires nécessaire à leurs pratiques rituelles. Le Kapala est un bol fabriqué à partir d’un crâne humain. Il est utilisé pour offrir les nourritures sacrificielles aux divinités protectrices afin de s’assurer leur aide. Il coûte environ 400 $. Le damaru est un petit tambour constitué de deux demi-crânes humains sur lesquels est tendue une peau d’animal. Son prix peut atteindre les 2000 $. Des initiés au Chöd trouvent aussi à Potalagate la flûte nommée « kangling », fabriquée à partir d’un fémur humain (de 450 à 700 $).
http://www.potalagate.com/Qstore/Qstore.cgi


Le Chöd selon Marc Bosche

Lors de son séjour dans un monastère tibétain situé en France, Marc Bosche, initié aux rites du Vajrayana, a soufflé dans un fémur humain :

« Il m’a fallu commencer à pratiquer Chöd (Tcheu), nous avions des séances avec d’autres nouveaux au monastère le soir en dehors de nos heures de travail bénévole. La musicalité du rite qu’avait transmis à une disciple de notre monastère le Lama Teunzang de Montchardon est très proche des goûts mélodiques occidentaux, une mélodie agréable à entonner, captivante. La pratique de lama Guendune était une psalmodie plus austère et dénuée de musique au sens où nous l’entendons en Occident. Nous pratiquions donc selon le joli chant rituel transmis par lama Teunzang et sous la houlette de lama Guendune. Oui, j’ai donc eu à imaginer que je faisais l’offrande de mon corps coupé en petits morceaux ou cuisant même en soupe à divers fantômes affamés !! Cela devrait vous faire sourire. Mais la vérité est que je n’étais pas très doué pour le maniement simultané de la cloche, du grand tambourin rythmique et du fémur humain évidé. Il s’agissait de chanter le rituel en même temps, mais aussi de se visualiser dans ces offrandes de son corps, comme une nourriture pour des entités invisibles. Un soir au temple tandis que je m’évertuais à sonner clochette et à agiter tambourin en reprenant à gorge déployée la belle mélodie captivante de Chöd, le vieux lama est entré dans la salle du temple où nous répétions. J’étais à la place près de la porte, le vieux moine est resté là, souriant aux uns et aux autres, adressant en particulier un sourire encourageant à la disciple qui officiait comme maître du rituel. Mais j’ai senti qu’il me regardait aussi intensément, et profondément en train de m’agiter un peu à contretemps, de m’évertuer à chanter comme je pouvais, et de visualiser sans vraiment parvenir à visualiser. Je ne sais si c’est à cause de ce long regard qu’il m’a adressé, mais je n’ai plus recommencé. J’ai, d’ailleurs très tôt, laissé tombé l’apprentissage de Chöd ainsi du jour au lendemain au monastère. J’ai rendu sans regret l’os de fémur humain évidé qu’on m’avait préparé. Il s’agissait pendant le rituel de souffler dans cet os en modulant un son plaintif supposé attirer les esprits, fantômes et autres démons mangeurs de chair fraîche ! L’horreur absolue. A chaque fois que j’ai eu cet os en main, et surtout à portée de bouche, une atroce nausée me saisissait. L’idée que ce fémur humain devait me servir de flûte déclenchait les premiers spasmes du vomissement. Ce qui m’était particulièrement insupportable est que je pouvais sentir que l’os était encore gras au toucher, mais pas gras d’une huile ou d’un onguent, gras comme un membre humain tranché sur un cadavre. Il avait encore cette sorte d’odeur fade et écœurante que je n’avais jamais sentie auparavant et qui évoquait sa vie humaine interrompue. C’était pour de vrai. Je me répète mais je n’ai pas pu m’y faire. J’avais donc rapidement donné cet os à un vieux moine français du monastère, et conclu là mon tour de piste des charniers visualisés du tantrisme de Chöd. J’avais en revanche des camarades tous plus jeunes qui pour certains excellaient vraiment dans cette pratique rituelle et l’avaient très vite apprise, avec une grande facilité apparente.

Je l’ai fait aussi pour une autre raison. On avait vendu aux bénévoles pour quelques dizaines de francs quelques fémurs humains fraîchement sciés, nous disant qu’ils avaient été achetés dans un hôpital, et comme si cela allait de soi. J’en ai été choqué. Cette banalisation m’avait fait dressé les cheveux sur la tête, mais avait aussi éveillé rapidement des questions nouvelles en moi. Je n’avais pas pu obtenir de précision sur la manière dont ces ossements avaient été ainsi obtenus. J’étais très ennuyé de cette absence de transparence, ne sachant pas comment ces os étaient arrivés ici au monastère. Je me suis demandé même légitimement s’il pouvait s’agir éventuellement d’un petit trafic mené dans le cadre des expériences d’anatomie d’une université de médecine. Car pourquoi des ossements humains arrivaient-ils ici ainsi, de quel droit ? Je pensais que si des personnes avaient fait don de leur corps à la science avant de décéder, elles n’avaient peut-être pas en tête que leurs fémurs deviennent des flûtes dans une secte tantrique pour appeler démons et fantômes à la régalade. Ecoeuré à l’idée même d’envisager tout cela, révolté par ces détails sordides que je ne pouvais qu’imaginer, las de ne pas avoir de réponse à mes questions, j’avais préféré ne pas garder cet objet en ma possession et je l’ai rapidement rendu à la personne qui l’avait évidé de sa moelle, pour ne pas me sentir en situation de recel d’un objet dont la provenance n’était pas claire. Je ne voulais pas participer à ce type d’activités manquant de transparence, activités encouragées par la sujétion au groupe, voilà tout. Cette histoire que je viens de vous raconter m’a pris mon innocence de moine novice. Après cela, je n’ai plus regardé l’institution, qui m’accueillait le temps de cette immersion, de la même manière. Quelque chose avait changé dans ma manière de regarder se mouvoir ce groupe fébrile, qui ne semblait pas se poser beaucoup de questions, et cela a je crois hâté ma résolution de ne pas m’y attarder. Mais c’est aussi là que j’ai laissé mon enthousiasme et ma confiance dans ce projet. J’ai commencé à perdre mon insouciance de moine novice à ce point, et cela s’est avéré progressivement irréversible. Je suis tombé sur un os, pour de vrai. »
http://bouddhanar-4.blogspot.com/2006/08/regards-croiss-frre-flix-la-premire.html

Les lamas tibétains enseignent aux Occidentaux le rite du Chöd, littéralement « couper, séparer ». Le pratiquant invite les démons Gyelpo et Gongpo à dévorer son corps grossier. Il existe différents Chöd. Le Chöd dbang est basé sur les pratiques de soumission par le pouvoir. Le Chöd drag po a recours à la violence.

Le 22 août 2008, Carla Bruni-Sarkozy, kouchner et Rama Yade ont rencontré le Dalaï-lama au temple tibétain de Roqueredonde (Hérault). Cet événement a fait la joie des trafiquants qui s’enrichissent en vendant des kanglings, damarus, kapalas, malas fabriqués avec des ossements humains. Le macabre business des accessoires rituels du bouddhisme tantrique et la médiatisation du Dalaï-lama font la prospérité de la mafia spécialisée dans la contrebande internationale des squelettes.



Photo : un kangling http://9waysmysteryschool.tripod.com/id3.html

dimanche, janvier 17, 2010

Pat Robertson dit ce que beaucoup d’évangéliques pensent d’Haïti


Aux Etats-Unis, l’idée que la richesse et la santé sont des dons de Dieu est très répandue. Ce peuple est persuadé que les pécheurs sont frappés par la malédiction divine et doivent endurer la pauvreté, les maladies, les catastrophes naturelles. Mais quand un américain protestant tombe malade ou est victime du chômage, Dieu ne le punit pas, il le met à l'épreuve…

Le séisme qui a frappé Haïti n’a pas apitoyé Pat Robertson qui a exprimé publiquement cette croyance religieuse absurde mais néanmoins partagée par de nombreux Etasuniens.

Pat Robertson, télévangéliste et ancien candidat à la présidence américaine, a rappelé mercredi que les Haïtiens étaient à l'origine « sous le joug des Français, vous savez, Napoléon III ou je ne sais quoi ». « Ils se sont réunis et ont passé un pacte avec le Diable », a ajouté Pat Robertson. « Ils lui ont dit : "Nous te servirons si tu nous débarrasses des Français". C'est une histoire vraie. Et le Diable a dit : « D'accord, marché conclu ». « Et depuis, ils sont victimes de malédictions les unes après les autres ».

Pat Robertson: "Haiti Made A Deal With The Devil"





Source : http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/201001/15/01-939327-le-televangeliste-pat-robertson-sattire-les-critiques.php

Photo : le télévangéliste Pat Robertson, à gauche, en compagnie du sinistre Donald Rumsfeld

vendredi, janvier 15, 2010

La transgression


« Ceux qui observent les règles sont des ânes,
ceux qui les transgressent sont des hommes. »
(Ikkyû)

« Un saint triste est un triste saint. »
(Jean le Bon, « Adages françois »)







La transgression bouddhique

par Bernard Faure


"En réagissant contre les excès du légalisme indien, certains adeptes du Grand Véhicule tombèrent dans l’excès du « spontanéisme ». l’affirmation du caractère profondément amoral de l’éveil et la supériorité de la transgression sur l’observance pointilleuse de la discipline trouvent leur expression dans l’histoire de Prasannendriya et d’Agramati. On se souvient que, malgré son observance stricte des Défenses bouddhiques, Agramati échoua en enfer, tandis que Prasannendriya, qui prônait l’identité des passions et de l’éveil, devint un Bouddha. Comme le remarque Rolf Stein, le concept de « révulsion » (paravrtti) semble sous-entendre la notion selon laquelle, au lieu de rejeter le désir et la sexualité, mieux vaut les transmuer par la méditation. Comme le disait à peu près le Petit Prince, sans chenille pas de papillon. La logique du dépassement qui caractérise la concentration et la sapience bouddhiques implique déjà, en son principe, une transgression de toutes les règles figées. Cette « révulsion » est précisément ce qui permet au Bodhisattva d’accomplir l’acte sexuel sans être souillé par lui. Dans le « Sûramgama-sûtra », on voit un Bodhisattva, à la différence du Bouddha Shâkyamuni repoussant la tentation, faire l’amour aux filles de Mâra pour les délivrer. 


La même idée réapparaît dans les légendes chinoises et japonaises concernant Guanyin/Kannon et divers autres Bodhisattvas. Comme on va le voir, la transgression constitue un motif hagiographique déterminant dans les chroniques bouddhiques chinoises et coréennes. Le modèle de Prasannendriya a inspiré de nombreuses « biographies » de moines éminents. 

Le moine coréen Wonhyo (612-686), par exemple, n’hésita pas à transgresser les Défenses bouddhiques, faisant notamment de fréquentes visites au bordel. Cette attitude pourrait encore s’interpréter comme une forme de détachement bouddhique, tel qu’on le trouve illustré dans diverses écritures canoniques comme « L’enseignement de Vimalakîrti ». Mais Wonhyo ne s’arrête pas en si bon chemin – ou plutôt, il semble rebrousser chemin et tomber finalement dans les filets de Mâra, le piège de la vie profane, lorsqu’il décide de prendre femme et de céder au désir génésique qui le tenaille : « Un jour Wonhyo vit des abeilles et des papillons voltigeant de fleur en fleur, et ressentit un violent désir d’une femme. Il marcha dans les rues de Kyongju en chantant : « Qui me prêtera une cognée qui a perdu son manche ? Je désire couper un poteau qui soutiendra le ciel. » Les passants se moquaient de lui, sans comprendre le sens réel de sa chanson ; mais T’aejong [le roi Muryol], lorsqu’il l’entendit, déclara : « Ce moine éperdu d’amour désire épouser une noble dame et avoir un sage fils. La naissance d’un tel sage serait un bienfait pour notre pays. » Wonhyo finit par épouser une princesse coréenne, et le fils qui naquit de leur union devint l’un des "dix sages du royaume de Silla".

Une autre motivation de la transgression bouddhique, inspirée peut-être de notions taoïstes, apparaît dans des ouvrages Chan tels que le « Traité de la contemplation absolue » [Jueguan lun]. Citons simplement le dialogue suivant : « Question : « Y a-t-il certaines conditions qui permettent le libertinage ? » Réponse : « Le ciel recouvre la terre. L’élément du Yang s’unit à celui du Yin. L’eau du printemps se déverse dans les caniveaux. Si l’esprit fonctionne de la même manière, nulle part il ne rencontrera d’obstacle. Mais si la passion fait naître la discrimination, votre propre femme elle-même vous souillera l’esprit. »

Dans son « Miroir pour les femmes », le maître Zen Mujû Ichien (1226-1312) semble considérer qu’il y a en matière de transgression deux poids, deux mesures :

« Un ancien a dit, « Les fautes commises par un sage sont comme pot de fer – qui, quoique large, ne coule pas, celles des sots sont comme le gravier – qui coule, même s’il est aussi léger que le sable. « On connaît le cas de Dame Mallika, qui observait les Défenses tout en prenant de la drogue, et celui de Vasumitra, qui menait une vie pure au sein du libertinage ; on ne peut nier que ces femmes étaient des sages. Bien que seul le Bouddha Shâkyamuni soit exalté dans les Trois périodes, et qu’il eut été un Tathâgata depuis l’antiquité la plus reculée, il eut trois enfants de trois femmes différentes… Cependant, nous ne parlons pas du Bouddha comme d’un être impur. Le prince Shôtoku était une manifestation de Kuse Kannon, et il apparut dans notre pays afin de répandre le bouddhisme. Néanmoins, il avait cinq enfants. En outre, bien qu’il ait attaqué Moriya et commis un meurtre, nous ne pouvons parler de lui comme d’un « prince immoral ». Toutes ces actions reflétaient la conduite élevée des Bodhisattvas, elles étaient des actes vertueux accomplis en état de Bouddhéité, des expédients habiles pour aider les êtres vivants » [Morrell 1980].
Eloge de la folie

Pour comprendre une motivation essentielle de la transgression, il est peut-être sage de faire un détour par la folie. Dans la plupart des cultures, le vrai sage se comporte comme un fou ou un idiot, il se définit par l’excès, ou « hybris », qui le porte à nier les normes sociales en les transcendant. Le thème de la folie, pure ou simulée, n’est certes pas inconnu en Occident. Dans le christianisme, la folie eschatologique, l’imitation du Christ, trouve son expression la plus achevée avec saint Paul. Il s’agit de paraître fou au regard du monde, en vertu du principe que la sagesse divine paraît folie aux hommes [1 Cor. 4:10]. Une idée analogue se retrouve chez Laozi, selon qui le sage est un simple d’esprit parce que son esprit, semblable au Dao, est confus, chaotique. Selon William Willeford, les fous « ont des affinités magiques avec le chaos qui pourraient leur valoir de servir de boucs émissaires au nom de l’ordre ; cependant ils parviennent à éviter le sacrifice ou l’exil qui affirmeraient l’ordre à leurs dépens » [Girardot 1983].

L’enfance spirituelle caractérise nombre de mystiques, chrétiens ou non : Les uns comme les autres s’efforcent d’« apprendre à désapprendre » - oublier les normes factices imposées par la société. On connaît l’histoire de la folle Isadora, découverte par Abba Pitiroum dans la cuisine d’un couvent, et qui, à l’instar de certains « fous du Chan », ne mangeait que les restes. Lorsqu’elle est interrogée par Pitiroum, Isadora recourt à la glossolalie : elle se contente de répéter les paroles de son interlocuteur, refusant ainsi d’entrer dans son jeu. Le même scénario se répète avec d’autres personnages comme Marc le fou, découvert par Daniel (6ème siècle) au bain public. Certains mystiques chrétiens, comme Jean-Baptiste Surin, en viennent à simuler la folie après avoir éprouvé une folie réelle. Dans la tradition juive, ce sont surtout les prophètes qui défraient la chronique : « Le prophète est un idiot, l’homme de l’esprit est fou, à cause de votre grande iniquité et de votre grande haine » [Hosea 9:7]. Ainsi Isaïe se promenait-il nu, tandis qu’Ezéchiel mangeait des excréments. A peine est-il besoin de mentionner Diogène le cynique pour la tradition grecque. En Islam, on connaît le saint fou Nasr-ed-Din, bouffon de Tamerlan. Le thème de la folie mystique joue aussi un rôle important dans la Chine pré-bouddhique. La tradition taoïste a rendu célèbre la rencontre de Confucius avec le « fou de Zhu ». Quant au bouddhisme, comme toute forme d’ascèse, il impliquait, dans son refus initial de se plier aux normes sociales, une sorte de « folie contrôlée », et les critiques confucianistes ne se sont pas fait faute de condamner son caractère asocial. Toutefois, dans la mesure où elle remet en cause les normes ascétiques elles-mêmes, la « folie » bouddhique constituait en quelque sorte une folie redoublée – folie au sein même de la folie.
Tricksters bouddhiques

Dans les diverses « Vies des moines éminents » compilées en Chine, il est souvent fait état de moines qui violent en toute impunité le code monastique : ils boivent, mangent de la viande, jouent, se bagarrent, utilisent un langage ordurier. Ce n’est que beaucoup moins fréquemment, semble-t-il, qu’ils transgressent le tabou sexuel. Toutefois, très peu de moines Chan/Zen peuvent, comme le « moine fou » contemporain Jun-Kwang, se vanter d’avoir traduit sur le plan de la pratique sexuelle l’œcuménisme théorique du Grand Véhicule. Au cours d’une conversation avec un interlocuteur américain, Jun-Kwang déclarait : « J’ai couché avec un millier de femmes. L’une d’entre elles était bossue, mais à mes yeux elle égalait les femmes les plus belles. Je lui ai donné mon amour, et elle est devenue une personne heureuse. Je ne blesse jamais quiconque par mes actions. Je suis une « serpillière bouddhique ». Une serpillière est quelque chose qui se salit mais rend propre tout ce qu’elle touche. »

En général, non seulement la plupart des « moines fous » savent jusqu’où aller trop loin, mais leur transgression elle-même semble s’inscrire dans un contexte rituel et social bien précis. Leurs biographies sont avant tout des « exempla », des idéaux réservés à une élite spirituelle. La contradiction entre ces nouveaux modèles et les modèles traditionnels était claire pour les auteurs de ces « Vies », qui étaient eux-mêmes des apôtres de la Discipline : Daoxuan est le fondateur de l’école chinoise du Vinaya, tandis que Zanning s’était acquis le surnom de « tigre du Vinaya ». Au demeurant, la contradiction est peut-être moins grande qu’il n’y paraît. Le « fou » bouddhique n’est au fond que l’hyperbole de l’ascète : tandis que l’un rejette les règles de la vie profane, l’autre, dans un mouvement de double négation typiquement mahayaniste, rejette jusqu’aux règles de la vie monastique. Dans les deux cas, il s’agit proprement d’une « hybris » mystique qui rejette l’« aurea mediocritas » de la « Voie du Milieu ». La parenté des deux figures explique qu’on les retrouve côte à côte dans l’hagiographie bouddhique. Mais une autre hypothèse semble possible dans le cas particulier des « Biographies des moines éminents des Song » : il s’agit peut-être pour son auteur Zanning de montrer que, au-delà des apparences qui semblaient légitimer l’anticléricalisme primaire des confucianistes, les comportements excentriques des « moines fous » sont en fin de compte des comportements religieux, qui ne peuvent être jugés selon les critères profanes, et qui ont des effets bénéfiques pour la société [Kieschnick 1990].

C’est surtout dans le bouddhisme Mahâyâna, et en particulier dans le tantrisme tibétain et le Chan/Zen, que le thème de la sainte folie acquiert ses lettres de noblesse. Nous insisterons plus particulièrement sur quelques exemples de « tricksters » bouddhiques, tels que celui du lama Drukpa Kunley pour le bouddhisme tibétain, ceux de maîtres Chan comme Puhua et Daoji – alias Jigong – pour le bouddhisme chinois, et du maître Zen Ikkyû pour le bouddhisme japonais (encore que dans ce dernier cas il ne s’agisse pas de « folie » à proprement parler).

La notion de trickster, telle quelle a fait fortune dans l’anthropologie avec Paul Radin à partir de la mythologie nord-américaine (Coyote), présente il est vrai divers traits absents ou peu développés chez les personnages de l’hagiographie bouddhique dont nous allons parler. Il n’en reste pas moins que la « personnalité » de ces derniers s’éclaire à la lumière des études sur le trickster mythologique, et que le discours bouddhique sur la transgression trouve dans ces figures mythologiques certaines de ses sources, sinon ses justifications. Il paraît possible d’inclure dans cette catégorie les « fous », dans la mesure où ceux-ci héritent certains traits de tricksters mythologiques chinois tels que le singe surnaturel Sun Wukong, héros populaire du roman « Le voyage en Occident », ou l’immortel bouffon Dong Fangshuo. Le trickster est souvent un goinfre, mais l’inverse n’est pas nécessairement vrai. Dans la tradition bouddhique, l’Arhat Pindola est célèbre pour sa goinfrerie, mais il n’est pas à proprement parler un trickster. Un autre goinfre populaire, le Hva-san (ch. « heshang », « précepteur ») tibétain, est plus proche de l’image traditionnelle du bouffon. Il s’agit en l’occurrence d’une idéalisation du maître Chan chinois Moheyan (Mahâyâna), l’un des deux protagonistes du fameux « Concile du Tibet » à la fin du 8ème siècle, que la tradition ultérieure a représenté comme un gros moine hilare, sorte de Silène bouddhique.

Un des motifs de la transgression est donc d’origine mythologique, et prend sa source dans les traditions pré-bouddhiques en Inde avec (Shiva ou Kubera), en Chine (avec Sun Wukong, ou Dong Fangshuo), ou bien au Japon (avec le dieu Susano-o). Un autre motif, commun à de nombreuses traditions religieuses, est en quelque sorte mystique : l’expérience de la réalité ultime, que ce soit la « catastrophe » de l’éveil bouddhique ou la fusion taoïste avec le chaos primordial, est passage des limites et à la limite, au-delà des paroles et de l’intellect ; elle paraît donc nécessairement folle et transgressive par rapport aux normes socio-culturelles.

A côté de la folie mystique, la folie « stratégique » ou « simulée » se retrouve également dans diverses traditions religieuses, en Occident et en Asie. Dans la réalité, d’ailleurs, ces deux tendances convergent souvent au sein d’une même tradition, voire d’un même individu – comme on va le voir dans le cas de Jigong. Le sage, selon Laozi, est celui qui « ne laisse pas de traces », car il a appris à se « mêler à la poussière et à voiler sa lumière ». Le motif de la saleté (« se mêler à la poussière ») renvoie aussi, à travers la notion de rebut, à tout ce qui est hors système, inassimilable. Le vrai taoïste, l’homme parfait du Dao, parce qu’il tient à « têter sa mère », a toutes les apparences d’un « demeuré » sans demeure. La façon dont Zhuangzi se moque du sérieux confucéen est à cet égard typique : il cite notamment l’histoire, déjà mentionnée, de la rencontre entre Confucius et Jieyu, le fou de Zhu. Devant Confucius entouré de ses disciples, Jieyu se contente de chanter une chanson, dont seul Confucius saisira le sens : « Phénix, ô phénix ! Ton pouvoir s’est affaibli… » [« Analectes » 18,5]. Ce sens est pourtant assez clair : dans une société folle, seule une folie feinte peut éviter le désastre au sage.

L’image du sage caché derrière le masque de sa folie a fait les beaux jours de l’hagiographie du Chan. Un autre cas déjà mentionné est celui de Mingcan, un adepte de l’école du Nord. Mieux connu sous le surnom de « Can le paresseux » (Lan Can) ou de « Can le rebut » (par un jeu de mot sur son nom), il servait de factotum au Monastère du Pic du Sud. Vêtu de haillons et se nourrissant, comme la folle Isadora, des restes du repas des moines, il avait coutume de dormir dans l’étable avec les bœufs. Il était célèbre pour sa gloutonnerie et sa paresse, deux traits caractéristiques du trickster. Il aurait pu continuer son existence cachée si son chant ne l’avait un jour trahit. Un officiel, de passage au monastère, l’entendit et réalisa que cette voix pure n’émanait pas d’un mortel ordinaire. Par la suite, Mingcan dût refuser l’invitation à la cour que l’officiel, devenu ministre, lui fit parvenir. La façon dont il décline de hautes fonctions fait évidemment penser au célèbre apologue de la tortue dans le « Zhuangzi » : à l’émissaire impérial qui vient lui offrir un poste à la cour, Zhuangzi répond que, de même que la tortue préfère se vautrer dans la vase au bord de la rivière plutôt que d’être honorée comme tortue sacrificielle, il préfère vivre heureux et caché plutôt que d’accéder à un poste convoité qui causerait sa perte. Imitant son modèle, Mingcan, une fois son identité découverte, préféra s’éclipser, non sans avoir réalisé quelques prodiges. Il passe pour l’auteur d’une chanson intitulée « Trouver sa joie dans le Dao ».

Cette chanson est citée à diverses reprises par Linji Yixuan, le fondateur de l’école Linji (jap. Rinzai) du Chan, connu surtout pour son apologie de l’« homme vrai sans situation ». Pour Linji, cet homme vrai est quelqu’un « d’ordinaire, sans affaires » - qui se contente de « chier, pisser, mettre ses habits, manger et se coucher lorsqu’il est fatigué ». Linji avait peut-être été inspiré dans sa définition par un de ses familiers, un personnage du nom de Puhua qui répond tout à fait à cette description. Mais Puhua se cachait si bien que Linji lui-même n’était apparemment pas tout à fait sûr de son identité réelle. Dans les « Entretiens de Linji », Puhua sert de faire valoir à Linji, mais sa présence montre également le point faible du maître. Tandis que Linji devient, précisément, un maître Chan et comme tel ne peut échapper à ses responsabilités, Puhua, qui simule la folie, parvient à garder sa liberté.

Le passage le plus significatif (et paradoxalement le moins signifiant) est celui où Puhua fait l’âne : « Un jour Puhua mangeait des choux crus devant la salle des moines. Le maître [Linji] le vit et dit : « Tu as tout l’air d’un âne. » - « Hi-han, hi-han ! » fit Puhua. Le maître dit : « Ce bandit ! » - « Au bandit ! au bandit ! » cria Puhua, et il sortit. » Selon une variante, c’est Linji qui sort, et Puhua se trahit par le commentaire suivant : « Linji, ce petit domestique n’a qu’un seul œil » [Demiéville 1972]. Ces dialogues – si de tels « actes de paroles », proches de la glossolalie, méritent encore ce nom – rappellent celui de Confucius et du fou de Zhu, et impliquent de la part de Puhua une critique assez sévère de Linji. Ainsi donc, même pour un maître de la trempe de Linji, habitué aux situations les plus difficiles, Puhua restait un mystère. A fortiori constitue-t-il pour la tradition ultérieure une figure encombrante, dont on ne peut se passer, mais qu’on s’efforce en vain d’apprivoiser. C’est ainsi que les recensions successives des « Entretiens de Linji » atténuent la critique de Puhua à l’égard du maître, et l’édition des Ming du « Recueil de la transmission de la lampe » [Chuangdeng lu] va jusqu’à supprimer son commentaire final. Le maître Zen Ikkyû, quant à lui, ne s’y trompait pas : dans un poème consacré à Puhua, il écrit : « Et si Deshan et Linji voyageaient de pair avec lui ? Ses excentricités, dans les rues et sur la place du marché, étonnaient tout le monde. / Parmi tous les moines Chan qui moururent assis ou debout, aucun ne l’égale. / Doucement, harmonieusement, résonne le son de sa précieuse clochette » [cf. Arntzen 1986].

Un autre trickster fameux est Hanshan (« Montagne froide », du nom de son lieu de résidence). Quoique ce nom soit en réalité celui d’un moine-poète des Tang, adepte de l’école du Tiantai, c’est l’hagiographie et l’iconographie du Chan qui le rendirent célèbre. Hanshan et son inséparable compagnon Shide sont représentés comme deux Bodhisattvas qui vécurent dans l’anonymat de la réclusion jusqu’au jour où un troisième sage, Fengkan, eut la malencontreuse idée de dévoiler leur identité divine. Ces personnages hilares et hirsutes font partie de ces « moines de montagne » aux cheveux longs qui vivaient dans les marges du bouddhisme officiel.

Malgré leur importance dans la tradition bouddhique, et plus précisément dans le Chan/Zen, ces tricksters représentent plutôt la nostalgie d’une spontanéité perdue, que les contrefaçons contemporaines ne font que rendre plus lointaine, et le « Chan fou », quoiqu’on en dise, est perçu comme un idéal dangereux par (et pour) la majorité des bouddhistes. Il est d’ailleurs explicitement dénoncé par un apocryphe en vogue dans le Chan, le « Sûramgama-sûtra », et par divers maîtres bouddhiques, qui ne voient là qu’une forme d’hérésie. les « fous du Chan » ont toujours été une espèce menacée, ou en tout cas « protégée », car ils constituent un alibi pour une tradition au fond très ritualiste et hiérarchique. Sans doute leur « folie » était-elle encore trop subversive pour l’orthodoxie Chan, qui en plaçant ces « excentriques » au centre de son discours hagiographique, s’efforça toujours de les neutraliser. Comme le dit Zongmi, l’un des représentants de cette orthodoxie : « Quoiqu’ils soient tous des ombres et des reflets de l’école Chan,… on ne peut pas s’appuyer exclusivement sur eux pour représenter le Dharma de Shâkyamuni ».

Un autre trait qui mérite d’être souligné dans le cas de ces tricksters bouddhiques chinois est leur fonction de divinités de la vie. La tradition ultérieure s’est emparée de Hanshan et de Shide pour en faire des dieux de l’union. L’amitié profonde qui les liait a peut-être des connotations homosexuelles, mais celles-ci ne sont pas apparentes dans les textes. Cependant, Hanshan et Shide (en japonais Kanzan et Jittoku) sont parfois représentés sous des traits féminins dans les estampes japonaises. Une apothéose analogue est celle de Wanhui, un moine et thaumaturge dont les prédictions faisaient forte impression à la cour des Tang. Après sa mort en 711, la légende en fait un immortel, qui participe aux festins d’immortalité de la Reine Mère de l’Ouest. A l’époque des Song, il est représenté comme un bouffon échevelé et hilare, du même type que Hanshan et Shide, avec lesquels il tend d’ailleurs à se confondre en tant que « dieu de l’union » (Huoche, parfois représenté sous forme double, Huo et He). La tendance à se dédoubler, en rapport avec le symbolisme sexuel, est l’un des traits que Lévi-Strauss attribue aux tricksters, qui sont souvent des jumeaux. Les références à la fécondité sont tout aussi évidents dans le cas de Budai, le Bouddha ventru et rieur, que l’on dépeint d’ordinaire littéralement recouvert d’enfants."



Sexualités bouddhiques

Dans son livre « Sexualités bouddhiques », Bernard Faure poursuit son passionnant développement en traitant des limites de la transgression, du cas Ikkyû, de la transgression sublimée… 


« L’auteur montre l’écart parfois vertigineux entre les enseignements normatifs du bouddhisme et les pratiques réelles. Il s’appuie sur une grande variété de sources, des doctrines orthodoxes et hétérodoxes (frisant parfois l’hérésie) aux codes monastiques, aux mythologies, à l’hagiographie et aux recueils de jurisprudence.

Il révèle l’importance de l’homosexualité dans les monastères japonais qui la condamnèrent et l’idéalisèrent tout à la fois. En effet, le bouddhisme dit du Grand Véhicule (Mahâyâna) accorde un rôle central à la transgression, au dépassement de tous les préjugés et notions conventionnelles. Mais une telle approche, dans sa radicalité même, n’est pas sans danger, et la moralité bouddhique a donc connu au fil du temps quelques accrocs.


Il résulte de cette histoire tumultueuse un ouvrage décapant, à ne pas mettre entre toutes les pieuses mains, mais qui offre du bouddhisme et de ses pratiquants une image bien plus proche de la réalité et libérée des poncifs angéliques. »




Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...