dimanche, juin 28, 2009

Au loin, la Liberté

En recoupant de nombreuses informations, des internautes curieux et perspicaces peuvent comprendre que l’oligarchie financière internationale contrôle le pouvoir politique.

Un journaliste d’investigation, Jean Montaldo, dénonce la conspiration criminelle des banquiers dans une "Lettre ouverte aux bandits de la finance" aux éditions Albin Michel.
Montaldo était l'invité de RTL. Son intervention de quelques minutes est percutante :
http://www.rtl.fr/fiche/5457521/la-lettre-ouverte-aux-bandits-de-la-finance-de-jean-montaldo.html


Les bandits de la finances ne seront jamais poursuivis, ils ont obtenu que les lois soient modifiées en leur faveur.

La conspiration criminelle des banquiers et la crise économique qui en découle visent-elles à l’instauration d’un gouvernement mondial ? Cela augure-t-il aussi de l’élévation au pouvoir suprême d’un Chakravartin à rebours. En Orient, le Chakravartin ou "monarque universel" est celui qui fait tourner la roue du dharma. Le représentant du pouvoir mondial qui semble se mettre en place n’aura pas les qualités spirituelles d’un "Roi du Monde", législateur primordial et universel. Au contraire, il sera le support de toutes les influences maléfiques, un antidharma en quelque sorte, qu’il projettera sur le monde.

Le "Chakravartin à rebours" est désigné par le mot arabe dajjâl qui signifie "imposteur", "puisque, écrit René Guénon (1), son règne ne sera pas autre chose que la "grande parodie" par excellence, l’imitation caricaturale et "satanique" de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel…".

Notre temps est celui de l’occultation, de la nuit de la véritable spiritualité. Et de nombreux périls menacent à la faveur de cette nuit. Le spiritualisme moderne est contrôlé par les agents (conscients ou inconscients) de l’organisation contre-initiatique qui prépare l’avènement du Dajjâl, c’est-à-dire de l’Antéchrist annoncé par la Bible. Le prétendu renouveau spirituel, qui culminera durant le règne du grand imposteur, conduira des hommes au néant.

Il est dangereux d’attendre le retour d’un prophète dispensateur de chimères, c’est une attitude irresponsable. Il est plus prudent et plus efficace de concevoir la spiritualité comme une véritable intériorisation. Sans être soumis à un gourou, il est possible de percevoir la réalité (Chhos-Nyid en tibétain) par soi-même. "La réalité, disait Orgyen Jigme Chökyi Wangpo, 1808-1887 (2), est comme le ciel, une "spaciosité" au-delà de la pensée. La réaliser, c’est l’état inexprimable de la cognition primordiale, l’équanimité naturelle sans activité ni calcul. C’est la compréhension de tous les bouddhas des trois temps.
"La réalité absolue est comme l’enfant d’une femme stérile, il n’y a rien de concret, rien à quoi penser dans cet état originel ordinaire. Sujet et objet relatifs sont fusionnés en tant qu’illusion et peuvent être utilisés sans acceptation, rejet ou désir. C’est la pratique de la compréhension de Bouddha.
"Jusqu’à ce que votre esprit acquière le pouvoir de cette compréhension, vous devez éviter l’attachement à toutes les formes de richesses ou de possessions. Demeurez dans les montagnes comme des cerfs sauvages et restez sur la voie sans dévier ni rechuter.
"Vis-à-vis de toutes les situations extérieures ou intérieures, qu’elles soient agréables ou désagréables, soyez sans joie ni tristesse, désir ni aversion. Le meilleur ami sur la voie, c’est d’avoir le soutien de la nature innée.
"La sagesse est la réalisation que l’esprit est comme le ciel et que la compassion n’abandonne pas les êtres sensibles illusoires. En agissant conformément à la vue qui incorpore leur union, on obtiendra rapidement la cognition primordiale qui ne demeure nulle part."

A quelque chose malheur est bon. Durant cette fin de cycle, une conjoncture cosmique permet de sortir plus facilement de la narcose collective dans laquelle se trouve l’humanité durant l’âge noir (Kalî Yuga). Cette période facilite une prise de conscience émancipatrice. Une partie de l’humanité s’éveille tandis qu’une autre sombre dans un sommeil encore plus profond.

Autrefois, les enseignants bouddhistes classaient leurs élèves en deux catégories (très doués et moins doués). Les paroles d’Orgyen Jigme Chökyi Wangpo (ci-dessus) s’adressent aux plus doués. De nos jours, les lamas reconnaissent toujours deux catégorie d’élèves, ceux qui payent le tarif normal pour participer aux enseignement et les riches donateurs qui ne regardent pas à la dépense.

En fait, les personnes ayant des capacités pour la pratique directe (Chig-Chhar) ne fréquentent pas les centres du soi-disant dharma. Leur intuition les aide à percevoir la réalité et à comprendre le sens de certains textes. Il est amusant de constater qu’une invraisemblable confusion a inversé la valeur des textes spirituels. Des sornettes prétentieuses sont révérées comme de profondes vérités ; en revanche, la vérité dans sa déconcertante simplicité est souvent méprisée.

Des événements nous contraindront peut-être à plus de mobilité, une petite bibliographie à l’usage des intuitifs itinérants se limite à trois ouvrages (moins d’un kg) :

«Soi l’expérience de l’absolu selon l’Ashtâkra-gîtâ», traduction de Jacques Vigne.
Le docteur Jacques Vigne a traduit en français un traité de l’Advaita. Ce petit texte, «Ashtâkra-gîtâ», avait été remarqué par Alexandra David-Néel. Elle l’avait traduit en français avec l’Avadhuta-gîtâ. Les notes d’Alexandra David-Néel sont intéressantes. La traduction de Jacques Vigne est plus sobre, mais elle est suivie des commentaires de Swami Shantânanda.
J’avais rencontré Jacques Vigne en 1997 à Hariward, une des sept ville saintes de l’Inde. Le French doctor est un spiritualiste respecté en Inde. Sa simplicité ne parvenait pas à dissimuler sa grande érudition car Jacques Vigne donnait des réponses très approfondies aux questions que je lui posai. Sa traduction de l’Ashtâvakra-gîtâ est aussi le fruit d’une approche sincère du Vedanta et de l’hindouisme.

«Le Secret de la Fleur d’or» a été malmené par la mauvaise traduction de Wilhelm et les élucubrations de Jung. Heureusement, Thomas Cleary a restitué la véritable dimension de ce manuel de clarification de l’esprit. Ce petit texte offre un moyen non négligeable de l’obtention de l’éveil par soi-même.

Plotin, « Traité 9 ». L’Occident a perdu depuis longtemps son identité spirituelle, pourtant au cours des siècles des mystiques occidentaux renouèrent avec la métaphysique de Plotin. Pierre Hadot a traduit et commenté les traités de Plotin. Le «Traité 9» (édition de poche) captive aussi bien des chrétiens, des musulmans et des philosophes de la non-dualité.

Ainsi muni, avec un peu de persévérance et beaucoup de solitude, "on obtiendra rapidement, dit Patrul Rinpoché, la cognition primordiale qui ne demeure nulle part". La cognition primordiale annihile la perception discriminante et immunise contre les peurs. Qu’importe alors la criminalité des oligarques, la dictature mondiale, l’Antéchrist…




(1) René Guénon, "Le règne de la quantité et les signes des temps".
(2) Alias Patrul Rinpoché, "Instructions sur la vue du Mahayana qui éclaire sur les deux vérités".

mardi, juin 23, 2009

Islam méconnu


Les Français ont le Bonaparte qu’ils méritent. Napoléon Bonaparte a trahit la révolution française, mais il gagnait des batailles...

Le journaliste Alain Duhamel dit au sujet du bonapartisme de Sarkozy : "Concentration du pouvoir, personnalisation du pouvoir, stratégie du mouvement, réformes tous azimuts, réactivité. Disons qu'il manque une petite chose : ce sont les victoires. Et les victoires, ce serait soit le recul du chômage, soit le financement des déficits, et là, disons que le soleil d'Austerlitz ne s'élève pas encore."

Général sans victoire, César sans génie, la magnificence de Versailles n’efface pas le tas de fumier sur lequel chante le coq hongrois. Les discours vides du roi des conservateurs français ne sont pas dignes d’une grande nation. Le fumier du sarkozysme dégage l’odeur nauséabonde des fermentations cérébrales de la petite bourgeoisie française. La suffisance, l’égoïsme, l’ethnocentrisme, le cynisme puent !

Quand on connaît l’électorat du coq hongrois, quand on sait que son 18 brumaire était un minable hold up électoral (le détournement des voix du Front National), sa dénonciation du voile intégral a immédiatement une résonance islamophobe chez des Dupont Lajoie toujours prompts à la ratonnade virtuelle ou réelle.

En France, l’image de l’islam est tronquée. Par exemple, on ignore que cette religion est moins intolérante que le christianisme ou le bouddhisme à l’égard de la sexualité.

Le docteur Dalil Boubaker, recteur de la grande mosquée de Paris, a préfacé un livre intitulé "La médecine du Prophète". Il écrit : "Le chapitre consacré à l’éthique sexuelle, à la thérapeutique et à la prévention des maladies prend aujourd’hui une résonance et une actualité particulière. Le bon sens n’est jamais pris en défaut dans toutes les sentences prophétiques où la réflexion s’inspire de principes vrais."

La médecine du prophète, extraits du paragraphe quatrième :

"La cohabitation sexuelle était dans les habitudes et les principes de vie des envoyés ou messies." […]

"Le coït, s’il ne dépasse pas dans l’usage les règles de la modération, revivifie la chaleur naturelle, réjouit, dispose à prendre de la nourriture, dissipe les tristes pensées, les préoccupations mélancoliques, moroses, sombres. Plus d’une fois, la continence a amené des maladies. Le coït est donc une des causes conservatrices de la santé. Mais le coït immodéré engendre les tremblements, les paralysies, épuise les forces, affaiblit la vue." […]

"Un appelé Abou-Râfi rapporte ceci : "Un jour j’étais chez notre saint Prophète ; j’étais assis ; et voilà qu’il se passa la main sur la tête et dit : "Faites usage du maître cosmétique colorant : le henné ; le henné raffermit la peau, stimule le coït ". "Teignez-vous avec le henné, a dit Anas ; il rajeunit, il embellit, il pousse à la copulation". Couper les poils excite aussi les désirs sensuels." […]

"Le Prophète a dit : "Ce que j’aime dans votre monde, ce sont les femmes et les parfums ; puis, je vais rafraîchir mes yeux et ma pensée par la prière ; les parfums sont les aliments qui réveillent l’esprit, et l’esprit est la monture ou dromadaire coureur des forces de l’homme. Rien, rien n’est meilleur, n’est plus salutaire que les parfums après la copulation."

La communauté musulmane est la deuxième communauté religieuse de France avec plus de six millions de personnes. Le nombre de femmes qui portent le voile intégral (niqab) reste très marginal. La crise politique de l’Iran pourrait expliquer la nouvelle campagne de stigmatisation de l’Islam. La France, la voix de son maître(1), aboie beaucoup après les mollahs ces derniers temps...

Quoi qu’il en soit, ceux qui ont besoin d’une croyance devraient s’enquérir de la tradition originelle de leur religion. De nos jours, les traditions religieuses sont dénaturées. Le véritable sens des textes est peu connu (2). Abd al-Muttalib rapporte ces propos du Prophète : "Viendra un temps où les gens liront le Coran pour demander aussitôt après l’avoir lu :
- Y a-t-il quelqu’un qui lit mieux que moi ? Y a-t-il quelqu’un de plus savant que moi ?"


(1) L'empire anglo-américain.

(2) Par exemple, la lecture de l’œuvre de Henry Corbin permet d’avoir une idée de la véritable dimension philosophique et métaphysique de l’Islam.

dimanche, juin 21, 2009

Seconde religiosité


En Occident, les centres lamaïstes proposent un grand choix d’enseignements, d’initiations et de transmissions de pouvoir (wang).

L’enseignement de techniques ésotériques a toujours assuré aux hiérarques du Vajrayana d’importants revenus. Mais ces maîtres ont dissimulé la simplicité de la véritable voie. "Lorsque, écrit Daniel Odier, le grand maître tibétain Marpa rencontra au Cachemire le Siddha Tilopa, celui-ci lui transmit, après quelques épreuves, les enseignements absolus de Mahâmudrâ. Marpa rentra au Tibet et se mit à enseigner cette simplicité immédiate qui renvoie à la trappe toutes les pratiques, tous les intermédiaires, toute la classe des prêtres. Les autres maîtres s’inquiétèrent de voir révélé directement un enseignement aussi anarchique. Ils demandèrent à Marpa de se calmer et de réserver ces enseignements à ceux qui avaient franchi toutes les étapes de la voie formelle. C’est ainsi que ce que les siddha révélaient d’emblée devint l’enseignement le plus secret." (1)

Après avoir dissuadé Marpa de rejeter aussi radicalement les techniques ésotériques du Vajrayana, les lamas tibétains ont continué à concevoir des programmes spirituels de plus en plus complexes qui rendent la présence d’un gourou indispensable. En outre, chaque lama prétend enseigner la meilleure méthode. Cette rivalité entre lamas est à l’origine d’un célèbre proverbe tibétain relevé par Sir Charles Bell : "Chaque région a son propre dialecte. Chaque lama a sa propre doctrine." (2)

Les ambitions politiques des prélats, l’attrait pour la magie, et l’enseignement de techniques ésotériques ambiguës avaient entériné la dégénérescence spirituelle du Tibet. En Occident, le lamaïsme fait maintenant partie de ce que Oswald Spengler, dans son principal ouvrage, désigne comme la "religiosité seconde" parodique et sectaire qui accompagne le déclin des sociétés. Ce phénomène, qui s’est considérablement répandu et touche toutes les traditions, augure-t-il la nouvelle religiosité mondiale ouverte aux influences du domaine subtil inférieur ?

Des chrétiens austères, qui naguère dénonçaient ces influences d’une manière quasiment paranoïaque, se comportent comme des possédés :

Toronto blessing




Le port de la burqa (ou du niqab) est significatif de cette deuxième religiosité qui produit aussi des courants fondamentalistes. Selon une traduction de Dominique Penot, les oulémas, les savants musulmans, ne posséderont plus la connaissance traditionnelle. Makhûl avait coutume de dire : "Viendra un temps pour les hommes où les savants seront plus puants que des charognes d’ânes." (3) Il est donc prudent de fuir les docteurs en religion malodorants des curés aux lamas en passant par les oulémas, rabbins, chamans...

(1) Daniel Odier, "Le grand sommeil des éveillés".
(2) Sir Charles Bell, "Grammar of Colloquial Tibetan".
(3) Dominique Penot, "Les signes de la fin des temps d'après des sources traditionnelles musulmanes".

dimanche, juin 14, 2009

Péril jaune et mentalité moderne



Traverser les USA en djellaba est certainement plus dangereux que de parcourir une partie de la Chine (les états du Yunnan, Sichuan, Lanzhou) avec des vêtements religieux tibétains. La tenue monastique de l’école Bönpo n’est pas très différente des vêtements des moines des écoles orthodoxes du bouddhisme tibétain. Un occidental ainsi accoutré peut être perçu comme un partisan du séparatisme tibétain, un ennemi du peuple chinois. Or, la police ne m’a jamais importuné et les Chinois étaient plus aimables et plus tolérants que les habitants du village du Languedoc où je résidais à l’époque.

Dans ce village, la présence d’un moine de tradition orientale dérangeait. Des villageois languedociens contrôlent difficilement de vieux réflexes pétainistes quand ils se trouvent confrontés à une autre culture. Ils comprennent mieux la devise du maréchal : Travail, Famille, Patrie que la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité, nettement plus abstraite. Le sarkozysme serait-il une adaptation du pétainisme ? Le pays des droits de l’homme et du citoyen a élu des représentants peu soucieux d’égalitarisme et de fraternité. Une idéologie de l’intolérance s’est répandue parmi les Français et a porté au pouvoir une clique peu avenante, soumise à Washington et flirtant avec le lamaïsme politique.

Une amusante illustration chinoise

En France, des personnes ne sont pas favorables à l’égalitarisme. Elles revendiquent aussi le complexe de supériorité de l’empire colonial français. Cet empire commence en 1534, avec la colonisation du Canada, et se termine le 30 juillet 1980, avec l’indépendance du Vanuatu. Durant plus de quatre siècles, les français ont appartenu aux nations conquérantes et dominatrices qui ont bouleversé l’ordre du monde par la force ou la ruse (1).

La fable de la supériorité de l’Occident et de sa mission «civilisatrice» n’est pas morte. Au contraire, elle reprend de la vigueur avec le néocolonialisme et les multinationales avides de toujours plus de profits. La supposée supériorité occidentale conduit à penser que des peuples sont inférieurs. Les Chinois ne peuvent décemment pas être dépeints comme des sauvages sans culture. C’est donc le mythe du péril jaune qui sert à alimenter l’imaginaire agressif des occidentaux de la fin du 19ème siècle jusqu’à aujourd’hui. Ce mythe a repris de la vigueur depuis que le Chine est devenue la deuxième puissance mondiale.

La grotesque victimisation des seigneurs et des prélats du Tibet féodal n’est pas étonnante. Elle est insufflée aux médias par l’oligarchie de l’empire anglo-américain qui a des prétentions sur la Chine. Le Tibet permet à la presse occidentale de faire du tapage anti chinois, remake bruyant du vieux péril jaune et prétexte à la reprise de la conquête de la Chine qui fut stoppée sous le règne de l’impératrice Tseu hsi. Le dalaï-lama a reçu le prix Nobel de la paix le 5 octobre 1989, quelques mois après Tienanmen et l’échec de la prise de pouvoir de Zhao Ziyang (soutenu par la CIA) . Ce n’est pas un hasard, l’opération "free Tibet" du lauréat du prix Nobel de la paix s'est amplifiée après le coup d’état manqué de Zhao Ziyang, elle vise à la balkanisation de la Chine et à la mainmise de l’empire anglo-américain sur cette partie du monde.

Le film de Jean Yanne, "Les Chinois à Paris" (1974), est une adaptation humoristique de la vieille peur des occidentaux d’être surpassés par les asiatiques.


On ne dit pas assez que l’avidité des Britanniques est à l’origine des guerres de l’opium. En 1842, les Chinois, devant la puissance de feu des canonnières de sa gracieuse majesté, sont contraints de capituler et les Britanniques imposent leur abject commerce de l’opium. Quelques décennies plus tard, en 1900, une expédition internationale, les forces réunies de l’Europe, du Japon et de l’Amérique, aurait découpé et colonisé la Chine sans l’habileté diplomatique de l’impératrice douairière Tseu hsi. George Soulié de Morant, auteur d'une biographie de l’impératrice, écrit :

"L’importance de la civilisation chinoise dans l’histoire du monde n’est peut-être pas suffisamment comprise de l’Europe orgueilleuse, et la vie de l’impératrice Tseu hsi est encore trop près de notre temps pour que la valeur de ses actes et de son influence soit aisément perçue ; mais à mesure que les années s’écouleront, sa figure énergique se détachera plus belle et plus puissante."



(1) D’après le Lingä Purênä : "Ce sont les plus bas instincts qui stimulent les hommes du Kali Yugä. […] Les hommes seront sans morale, irritables et sectaires."
Des sources traditionnelles musulmanes disent : "Viendra un temps où les hommes consacreront toute leur énergie à remplir leur estomac ; leurs biens constitueront la plus grave de leurs préoccupations ; ils prendront leurs femmes pour qibla et le dinâr et le dirham pour religion."



Concordances :

"A l’heure du bicentenaire d’une des majeures tentatives eurasiatiques, alors conçue sur les bords de la Seine, l’Europe occidentale doit pour son salut se libérer à jamais du mythe de son appartenance à l’Occident prétendu "libre et civilisé". Il est notamment à souhaiter que ses dirigeants politiques cessent de se couvrir de ridicule en prétendant, lors de leurs visites à Beijing, donner des leçons en matière de "Droits de l’Homme" alors qu’en France il est question de ‘traiter au Kärcher’, pourquoi pas au napalm ou au Zyklon B, les populations que l’exclusion socio-ethno-religieuse ont poussées à la révolte, que, sous prétexte d’attentats commis par des membres de sectes faussement dites "islamiques" et créées par les services américano-saoudiens, nos compatriotes sont condamnés à être fichés, filmés, répertoriés et tenus en laisse à longueur de vie, que les grands maîtres en démocratie, enfin, sont en train de légaliser les enlèvements et la torture de leurs opposants à travers le Monde."
LIRE L’ARTICLE "TAO et ISLAM, achèvement d’un cycle" : http://www.voxnr.com/cc/ds_tradition/EkkpZpApFpxulbAZqv.shtml

mercredi, juin 10, 2009

Lulu Wang


La photo de la célèbre romancière d'origine chinoise Lulu Wang illustre ce post parce que la Chine a, comme cette belle femme, des qualités. Qualités que l’Occident ignore, il a choisi de diaboliser la grande civilisation asiatique. Cette attitude déconcerte de nombreux Chinois. Lulu Wang livre ses réflexions dans sa lettre ouverte à propos de la visite du dalaï-lama.
LIRE LA LETTRE de Lulu Wang http://www.tibetdoc.eu/spip/spip.php?article120



En réalité, l’Asie est confrontée aux spadassins (OTAN) et aux éminences grises (CIA) de l’empire de la honte.

Les américains lorgnent vers le Tibet depuis des décennies. Les ambitions étasuniennes en Asie s’appuient sur la collaboration de riches hiérarques du bouddhisme tibétain et aussi de Chinois. Domenico Losurdo écrit :

« Il y a 20 ans, Zhao Ziyang tentait de prendre le pouvoir en Chine avec l’appui de la CIA. Ce qui devait être la première « révolution colorée » de l’Histoire échoua. Dans une présentation totalement tronquée, la propagande atlantiste a imposé l’image d’un soulèvement populaire écrasé dans le sang par la cruelle dictature communiste. La presse occidentale en célèbre aujourd’hui l’anniversaire en grande pompe pour mieux dénigrer la Chine populaire, devenue seconde puissance économique du monde. »
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A défaut du Tibet revendiqué par le dalaï-lama (un tiers du territoire chinois) ou de la totalité de la Chine, l’empire anglo-américain a jeté son dévolu sur l’Afghanistan. Le 11 septembre a fourni le prétexte de l’occupation de ce pays. Cet attentat soulève toujours autant d'interrogations.

De timides sursauts démocratiques se produisent sporadiquement aux Etats-Unis (1). Le dernier en date est provoqué par 41 anciens responsables états-uniens de l’anti-terrorisme et du renseignement qui mettent en cause la version officielle du 11 Septembre.
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(1) Une nation qui voue un culte à l’argent n’est certainement pas une véritable démocratie, le pouvoir est contrôlé par l'oligarchie financière.


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Les Jonangpa, d’aimables hérésiarques… LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-1.blogspot.com/2009/06/les-jonangpa-daimables-heresiarques.html


Auto-entrepreneuriat et vie érémitique... LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-3.blogspot.com/2009/06/auto-entrepreneuriat-et-vie-eremitique.html


Le chant du dragon ou le persiflage du fripon… LIRE LA SUITE : http://bouddhanar-8.blogspot.com/2009/06/le-chant-du-dragon-ou-le-persiflage-du.html

mardi, juin 09, 2009

Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis



"Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire,
le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau", chante le Gavroche de Victor Hugo fauché par une balle des contre-révolutionnaires.

Des sites Internet accusent et harcèlent des personnalités au pouvoir avec une telle hargne que de nombreuses crapules passent pour des victimes. Cette traque devient totalement contre-productive. Les campagnes de haine lassent l’opinion et finissent par décerner l’auréole de martyr à la canaille. Pour preuve, les électeurs européens viennent de renouveler leur confiance aux partis de droite responsables en grande partie de la crise du capitalisme. Cherchons l’erreur !

Que pouvons-nous espérer de sempiternels dénonciations des fautes des puissants et des institutions ? Il n’est pas interdit de faire un petit effort pour être un peu plus conscients de nos propres fautes. Est-il normal qu’un humain accepte de se laisser traiter comme une sorte d’esclave alors qu'il n’a pas d'autres chaînes que ses peurs ? Nous sommes devenus des pleutres et des geignards. Nous ne pouvons pas vivre sans patrons, leaders politiques, gourous, divinité... Les dogmes religieux anciens et le néo-spiritualisme moderne exploitent aussi nos peurs.

La divinité populaire n’est qu’une caricature de principes métaphysiques. Au 17ème siècle, le grand advaitin bengali Madhusûdana Sarasvatî rappelle le sens profond d’une divinité comme Shiva et nous ramène à notre propre vérité sans fables ni intermédiaire religieux :

Ni la terre ni l’eau ni le feu ni l’air ni l’espace ni les organes des sens ni l’agrégat de tout ceci : toutes ces choses sont incertaines. Ce qui demeure présent dans l’état de sommeil profond, ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis (tadeko vashistah shiva kevalo ham).

Les castes, les observances, les devoirs attachés au système des castes et aux diverses phases de l’existence ne sont pas faits pour moi, ni la concentration d’esprit, la méditation ou le yoga. La surimposition du je et du mien établie sur le non-être a été abolie. Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Ni en haut ni en bas ni au-dehors ni au-dedans ni au centre ni au travers ni à l’est ni à l’ouest. Pénétrant toutes choses comme l’espace dépourvu de parties, Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Ni blanc ni noir ni rouge ni jaune ni bossu ni gras ni court ni long, sans forme comme la lumière, Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Ni maître ni enseignement ni disciple ni étude ni toi ni moi ni cet univers. La conscience de la réelle nature du Soi n’admet pas de différenciation. Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Pour moi, point d’état d’éveil, de rêve ou de sommeil profond. Ces trois états faisant partie de l’inscience, je suis le quatrième (turîya). Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Parce que le Soi est considéré comme le bien suprême, parce qu’il est établi par lui-même, qu’il ne dépend de rien, tout cet univers est insignifiant. Ce qui reste, cet Un, Shiva, le Délivré, Je le suis.

Il n’est pas le premier. Comment peut-il y avoir un second qui soit autre ? Il n’est pas plus isolé que non-isolé, pas plus le vide que le non-vide, car il est sans dualité. Comment puis-je décrire Cela qui est démontré dans toutes les Upanishad ? …

dimanche, juin 07, 2009

La constipation transcendantale


Des phénomènes mystérieux parsèment les biographies d’authentiques mystiques. Ces phénomènes ne sont jamais recherchés, ils sont plus subis que montrés. L’abstinence alimentaire de longue durée, nommée inédie, figure parmi les faits surprenants de la vie de certains extatiques.

De nos jours, des personnes sont persuadées qu’il est possible d’échapper aux lois de la nature et au transit intestinal qui se termine dans ce modeste lieu d’aisance où l’on peut encore lire de vieux Spirou, Pif, Pilote... Ce soulagement quotidien, parfois trop sonore, mortifie-t-il des âmes en cours d’ascension ? Toujours est-il, des néo-spiritualistes, intégristes de la suprématie de l’esprit et adorateurs de grands maîtres ascensionnés, ne veulent plus faire caca…

Quand les banques doivent être renflouées et que le chômage frappe une partie importante de la population, faut-il proscrire l’usage du tube digestif pour être moins dans la merde ?


La réponse à cette question ne fait aucun doute pour une nouvelle espèce de sectateurs, les goulus de l’énergie prânique. Le prâna, c’est le carburant des adeptes qui veulent plus aller aux toilettes, il remplace les grossières nourritures terrestres et «remplit l’existence de bonheur» (sic).

L’Australienne Ellen Greve, alias Jasmuheen, est la prophétesse de la secte des amateurs de pranâ, les respirianistes. J’avais vu cette femme dans une conférence à Avignon. Elle racolait les clients pour ses séminaires particulièrement onéreux tout en colportant le message des maîtres ascensionnés. L’escroquerie ne doit faire aucun doute quand il y a une opération mercantile derrière n’importe quel discours spiritualiste.

A la suite de Jasmuheen, de petits malins se lancent dans la carrière de gourou de la constipation transcendantale (respirianisme). On signale un français ; une vidéo montre un hâbleur, évidemment assis à la mode des gourous orientaux, qui s’efforce de séduire des clients pour ses stages. Images éloquentes sur la méthode de séduction de ce gourou mielleux et abject. Il faut savoir que l’enjeu est de taille et la naïveté des quidams est incommensurable. Jasmuheen est devenue très riche malgré les dangers que présente sa méthode. Plusieurs décès ont pour cause le respirianisme qui est en réalité un conditionnement de nature anorexique. Les personnes qui sont hantées par le désir de s’abstenir de toute alimentation ne sont pas équilibrées, ce sont les victimes désignées de prédateurs sans foi ni loi.

Plus bouddhiste que le Bouddha


Les respirianistes ont vite transformé un jeune bouddhiste népalais, Ram Bahadur Bomjon, en saint capable de se sustenter de prâna.

L’amour du merveilleux rend aveugle, mais les sceptiques, qui voulaient observer le jeune méditant assis au pied d’un arbre, en étaient pour leur frais. En effet, nul ne pouvait approcher Ram Bahadur Bomjon à moins de 50 m, et, du soir à 17 heures au matin à 5 heures, on déployait un écran pour cacher le méditant des yeux du public.

Malgré sa sagesse, le Bouddha ne connaissait probablement pas la saveur du prâna. Il serait mort à cause d’une intoxication alimentaire et de la dysenterie qui s’ensuivit.


La vidéo interdite des adeptes de la constipation transcendantale (lol) :
http://www.dailymotion.com/video/x2v5cy_vostfr-pantman-apprend-a-faire-pipi_events


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dimanche, mai 31, 2009

Profession : sannyâsin itinérant

Dans son livre «Approche de la mystique» Carl Keller (1) écrit :

"Le mystique cherche à atteindre l’Ultime. Il se consacre entièrement à cette tâche avec une détermination parfois presque obsessionnelle. Il veut à tout prix rencontrer son Ultime, l’intégrer à sa propre existence et à son être intime, le connaître, le sentir dans son intériorité et en vivre à tout moment. C’est dire que sa vocation de mystique ne lui laisse guère le loisir de se livrer à une activité autre que la quête de l’Ultime. S’il abandonnait ne serait-ce qu’un instant cette recherche éperdue, il aurait le sentiment d’avoir lâché l’acquis et trahi ce qui donnait sens à son existence. Dans ces circonstances, comment s’occuper encore d’un travail mondain ? Comment se livrer à une activité ressentie comme étrangère à la tâche essentielle ? Engagé dans une quête qui absorbe tout son être, le mystique entretient des rapports très précaires avec la vie active, la sphère économique et les moyens de production de
biens matériels. Cela reste vrai même pour un petit travail manuel qui suffit juste à assurer la subsistance !"

L’hindou est incité à renoncer aux ambitions sociales quand tous les devoirs sont accomplis et après avoir engendré un fils capable de lui succéder. De nombreux textes, notamment les "Lois de Manu" (Mânavadharmashâstra) et les Sannyâsa-Upanishad, traitent des conditions de vie des renonçants et du nomadisme des sannyâsins.

De son côté, le monde chrétien n'accepte pas les renonçants itinérants. La religion, pourtant inspirée par un vagabond révolutionnaire, n’a pas toléré longtemps les mystiques improductifs, nomades et un tantinet libertaires. Les errances des moines gyrovagues furent interdites vers le cinquième siècle. La règle de Saint Benoît condamne formellement le nomadisme religieux alors qu’il est particulièrement honoré en Inde. Les moines des ordres chrétiens soi-disant mendiants ne pratiquent jamais la mendicité dans la rue pour se nourrir. Ils sont choyés par les grenouilles de bénitier et les riches veuves. Ils ignorent tout de la véritable condition des SDF. Le monachisme chrétien est sédentaire et replié sur lui-même.

Les directeurs spirituels occidentaux ont toujours préféré les ouailles dociles et les bigots besogneux aux vagabonds contemplatifs sans le sous. L’Eglise, complice du pouvoir, a permis la persécution des errants. Les articles du code pénal, qui condamnaient le vagabondage et la mendicité, n’ont été abolis qu’en 1994. Jadis le législateur faisait preuve de sévérité et de cruauté. Le vagabond, le SDF valide, était souvent emprisonné et torturé :

"Le vagabond, a dit A. Vexliard (2), est le « délinquant qui au cours de l’histoire a reçu les traitements les plus contradictoires. A certaines époques, les errants sont reçus comme "hommes de Dieu" : on les héberge, en quelque moment qu’ils se présentent et quel que soit leur nombre. A d’autres moments, tous les vagabonds sont déclarés "ennemis publics" ; l’on permet "à toute personne de les tuer, saccager, tailler et mettre en pièces"… Entre ces deux mesures extrêmes… on trouve des peines telles que l’emprisonnement, le bannissement, le fouet, le carcan, la marque au fer rouge, l’essorillement, les galères à temps ou à perpétué, les travaux forcés, la relégation, la déportation, parfois l’estrapade et la roue, sans compter les périodes d’indifférence de la loi pénale à l’égard des gens sans aveu".

Le vagabondage est défini avec précision pour la première fois, en 1666 :

"Seront déclarez gens vagabonds, et gens sans aveu, ceux qui n’auront aucune proffession ny mestier, ny aucuns biens pour subsister, qui ne pourront faire certifier de leurs bonnes vies et mœurs par personnes de probité connues et dignes de foy, qui soient de condition honneste".

Les vagabonds sont des hommes sans aveu, des gens sans territoire, sans propriété, et surtout sans maître. L’Occident a renoncé à persécuter les vagabonds depuis que la carrière professionnelle et la réussite matérielle sont devenus l’alpha et l’oméga de l’existence. Cette idéologie est maintenant profondément enracinée dans l’inconscient collectif. Les rares récalcitrants à la servitude volontaire et à son triste nihilisme sont presque toujours honnis par la famille et l’entourage. Des jeunes, rebelles à cette destinée terne, rencontrent le plus souvent beaucoup d’incompréhension et doivent se soumettre au système et au conditionnement éducatif. Les hindous ont plus de chance, ils peuvent se libérer des devoirs professionnels et sociaux bien avant l’âge de la vieillesse pour se consacrer à la recherche de l’Ultime.

La société indienne traditionnelle encourage et nourrit ses nombreux renonçants itinérants, sadhus, sannyâsins, swamis, rishis, tapasvins, babas… Mais dans des centres du dharma et des ashrams implantés en Occident, des gourous hindous et des lamas tibétains n’approuvent pas du tout l’éventualité de perdre des disciples attirés par le sannyâsa ou la vie érémitique de Milarépa. Si les élèves partent au gré des vents qui financera le grand bazar du spiritualisme contemporain et enrichira les gourous ?

Osho, le gourou aux 91 Rolls, s’opposa habilement à l’anarchisme spirituel des sannyâsins qui se conforment spécialement aux préceptes de l’Avadhuta-gîta. Il développa le concept de néo-sannyâsa :

"Mes néo-sannyâsins, dit Osho, sont entiers, ils ont renoncé, et pourtant ils n'ont pas fui. Ils vivront dans l'amour, mais ils ne s'agripperont pas à l'amour ; c'est cela leur renoncement – ils vivront dans le monde, et ils ne seront pas possessifs. Ils vivront dans l'amour, mais ils ne seront pas jaloux. Ils se serviront des choses, mais ils ne seront pas asservis par elles ; c'est cela leur renoncement. Ils trouveront le créateur dans la création et ils ne diviseront pas le créateur et la création ; ils ne toléreront aucune division. Ils essaieront de trouver l'harmonie dans les opposés."

Osho dit "mes néo-sannyâsins" car il s’agit bien de ses créatures. Elles sont soumises au programme, le vague cursus initiatique, du gourou. Ce sont les antisannyâsins de la parodie spirituelle du Nouvel Age. Ils suivent de nombreuses formations payantes dans divers domaines : tantra, soufisme, bouddhisme, massages et tutti quanti.

Le mystique qui adopte une conduite inspirée par l’Avadhuta-gîta n’est pas un bon client pour les gourous, c’est un sage indépendant. "Le sage, dit Dattâtreya, découvre l’Atman qui n’est perçu ni par l’étude des Védas, les initiations, le rasage de la tête, ni en étant un gourou ou un «chela» (un disciple agréé). De même qu’Il ne peut être perçu en prenant les postures du yoga."


Photo : Christian Fabre est un riche français qui a renoncé à ses millions pour devenir sannyâsin dans la tradition de l’Avadhuta.
http://www.aumnamahshivaya.org.in/new1/french/index.asp


(1) Carl-A. Keller, «Approche de la mystique dans les religions occidentales et orientales, Albin Michel, 1996.
(2) A. Vexliard, «Introduction à la sociologie du Vagabondage», Paris, 1951.

mercredi, mai 27, 2009

Argent & spiritualité

"L'Eglise de Scientologie est une secte fondée en 1954 par Lafayette Ron Hubbard (1911-1986), auteur de roman de science-fiction et obsédé par l'envie de faire fortune." La motivation de Ron Hubbard prend le contre-pied de l’attitude du spiritualiste d’autrefois indifférent à la richesse. L’injonction christique "Vends tout ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi" (Mt 19, 21), correspond au comportement de chaque hindou durant la troisième période de sa vie, la retraite dans la forêt (Vana-Prastha).

"Quand le maître de maison remarque des rides sur son front et voit ses cheveux devenir grisonnants, lorsque son fils a un fils, il doit se retirer dans la forêt."
"Il renonce à tout ce qu’il possède et à se nourrir des produits du travail des champs. Il laisse sa femme sous la garde de ses fils ou la prend avec lui et part pour la forêt." (Manu, 6.2-3.)
"Là, il doit s’employer à l’étude, être maître de lui, être bienveillant envers toutes les créatures, méditer, être charitable, ne pas accepter de présents, être bon pour tous." (Manu, 6.26)

Durant la quatrième époque de leur vie, les hindous adoptent les règles du sannyâsa, c'est une forme de renoncement plus radicale.

De nos jours, les prétendus spiritualistes sont presque tous des businessmen sans scrupules. Des politiciens aux boutiquiers, en passant par les gourous, l’art de la filouterie est très répandu. Il y a peut-être moins de véritables victimes que d’aigrefins ratés.

Dans le Languedoc, la fièvre de l’argent facile avait généré une multiplication de sectes financières pyramidales. Durant deux années, 2007 et 2008, des "cercles d’abondance", voués au seul culte de l’argent, ne cessaient de proliférer. Chacun cherchait à extorquer l’argent de son entourage, relations, amis, parents. De nombreuses personnes et de bons pères de famille endossaient sans la moindre honte l’habit du bonimenteur. On s’empressait d’embobiner le plus de personnes possible avant l’intervention des autorités et l’arrêt du système. Dans ce genre d’escroquerie, un nombre considérable d’apprentis prédateurs, tous ceux qui ne se trouvent pas au sommet de la pyramide, restent toujours sur le carreau. Les innombrables perdants ne sont que les victimes de leur propre avidité.

Ce qui détermine une personne à suivre une méthode supposée spirituelle est souvent la recherche de la réussite, la maîtrise de la vie, l’appât du lucre... Celui qui se proclame "maître" d’une technique occulte ou de développement personnel a souvent payé son initiation de pacotille plusieurs milliers d’euros. Il s'emploiera toujours à rentabiliser son investissement en dupant les autres.

Le fric est omniprésent. De nombreux "spiritualistes" sont persuadés que l’argent permet de devenir un maître spirituel. Les adeptes du tantrisme n’ont pas oublié le petit gourou chauve et barbu, Bhagwan Shree Rajneesh, alias Osho, le sannyâsin (renonçant) tantrique le plus riche de son temps. Il était adulé par une myriade de belles shakti anglo-saxonnes et possédait 91 Rolls Royce. Le sannyâsa d’Osho, c’était à mourir de rire. D’ailleurs Osho est mort prématurément à l’âge de 58 ans probablement d’une crise d’hilarité quand un crétin lui a offert sa dernière Rolls Royce. En France, le journal Libération avait titré "Dieu est mort !". Presque vingt ans après le décès du gourou, la secte fait toujours des affaires dans le business spirituel.


En Inde et au Népal, des centres "initiatiques", des lupanars tantriques pour bourgeois bohèmes, proposent de former les candidats gourous. De retour en Occident, diplôme d’"initié queutard" dûment payé, ils créent des officines tantriques et se livrent à l’art de la filouterie spiritualiste.

Le "Kalki Purâna", ce texte mentionne les divers signes de la déchéance et le culte de l’argent des hommes du Kali Yuga :
32.) Ils considèrent la richesse comme le seul signe de l’intégrité
34.) Deviennent des exploiteurs…

Un autre livre hindou, le "Lingä Purâna", contient de nombreuses caractéristiques annonciatrices de la fin du cycle, du Kali Yuga. La recherche de la richesse est aussi dénoncée : "Les hommes ne chercheront qu’à gagner de l’argent, les plus riches détiendront le pouvoir".


Vidéo :
Osho Humaniversity - School for Masters



Le "maître" spirituel ne doit surtout pas oublier sa carte bancaire
http://www.humaniversityshop.nl/


mardi, mai 26, 2009

Quel Om (mani pémé houng) ce Bertrand !


Le 7 juin 2009, Bertrand Delanoë, maire socialiste de la meilleure espèce, recevra le Dalaï-lama et lui accordera le titre de "citoyen d'honneur de la ville de Paris".

La "bravitude" du petit maire de Paris face au méchant colosse chinois ressemble plus à une opération de propagande qu’à un combat pour l’équité. Des socialistes, qui trahissent la cause du peuple en se prévalant du rôle du Cid Campeador des pauvres, participent volontiers à l’offensive occidentale contre les puissances qui affichent une trop grande indépendance. L’empire anglo-américain, sans oublier ses satellites d’Europe, du Proche-Orient et d’ailleurs, redoutent la création d’un axe Pékin-Moscou-Théhéran. Le souverain pontife du lamaïsme, qui ne peut plus échapper à son destin de marionnette politique depuis qu’il à signé un pacte avec le diable CIA, est devenu l’épouvantail des prétendues démocraties contre les prétendues barbaries.

Quand on connaît un peu les grands humanistes occidentaux, on sait qu’ils ne dénonceront jamais l’occupation de l’Iraq et de l’Afghanistan. Il ne disent pas non plus que Gaza est en réalité un gigantesque camp de concentration. Mais ils sont beaucoup plus véhéments sur le sort des riches hiérarques de la diaspora tibétaine, qui sont tous, bien entendu, de grands sages injustement privés de leurs seigneuries et de leurs serfs par les communistes chinois.

L’Otan, le bras armé du nouvel empire fasciste (qui cache encore son véritable visage), renforce ses positions en Afghanistan. L’importance géopolitique de l’Afghanistan est considérable. L’empire devait obligatoirement trouver un prétexte pour y installer ses bases. Sans la fermeté des Chinois, ces mêmes bases seraient au Tibet. On peut comprendre que le Dalaï-lama irrite les Chinois.

dimanche, mai 24, 2009

Les reptiliens

David Icke, célèbre théoricien du complot mondial des illuminati reptiliens et des cruels dragons, cherche-t-il toujours à se libérer du maternel primitif symbolisé par le dragon ? En effet, la psychologie des profondeurs voit dans le dragon une représentation de la mère archaïque dévoratrice que l’on doit affronter pour s’en affranchir…

Plus sérieusement, la thèse reptilienne, qui accuse de méchantes élites et victimise les populations, présente un inconvénient majeur. La véritable origine des souffrances de l’humanité est en quelque sorte dissimulée par l’écran fumeux de cette théorie et sa façon de présenter la source du mal. Prétendre que les reptiliens sont à l’origine de presque tous nos maux est une attitude passablement apathique, elle fait oublier la conduite plus héroïque des mystiques. Les mystiques étaient rarement dupés par les «puissances des ténèbres», et ils les repoussaient fermement. Encore fallait-il connaître l’existence de tels adversaires. Ces puissances, qui agissent dans la sphère psychique collective et individuelle, sont décelables à condition de ne pas être trop touché par la narcose de séduisantes théories. Actuellement, le libre arbitre de chaque citoyen est de plus en plus anesthésié par la propagande de «l’empire de la honte», l’expression est de Jean Ziegler. Les forces à l’origine de cet empire utilisent les faiblesses et les angoisses des citoyens déchus, les consommateurs névrosés, pour manipuler, contrôler, dominer… Ce sont probablement les mêmes forces qui égarent aussi les personnes attentives aux réalités plus subtiles. La voie de la mystique naturelle est perdue, elle est ensevelie sous une avalanche d’inepties.

Le mystique de naguère avait la nostalgie de son origine (l’expérience de la véritable contemplation évoque d’ailleurs l’idée de «rentrer chez soi», du «retour à la maison»), il savait s’écarter des obstacles qui se trouvent sur le chemin spirituel. Les difficultés sont nombreuses car des entités possessives, que le lama tibétain Kelsang Gyatso (1) nomme «Dévapoutra», ne permettent pas qu’on leur fausse compagnie. Ces obstacles sont souvent décrits par les mystiques comme des obstructions ou des tentations. La contemplation n’exige ni technique ni efforts, elle requiert néanmoins une détermination sans faille. De grands dzogchenpa considéraient que le dzogchen (2) ne s’adresse qu’aux personnes effectivement déterminées à mettre fin à l’égarement Samsarique. Toutefois, il ne faut pas que les pistes qui conduisent au monde originel soient toutes brouillées.

Zachariah Sitchin, David Icke et les autres spécialistes des reptiliens font-ils le jeu d’une manipulation dirigée contre les dernières survivances de la Tradition primordiale et de la mystique naturelle ?

- La théorie des reptiliens ne nous aide pas à comprendre la cause métaphysique du mal.
- Elle réduit notre vigilance à l’égard les forces obscures qui agissent dans le psychisme humain.
- En outre, les développements de cette théorie sur la création artificielle de l’homme par des extraterrestres sont matérialistes. Le matérialisme sera la marque du règne d’Ahriman avait prévenu Rudolf Steiner, le prophète de l’anthroposophie.

(1) Ce lama tibétain et son école (les adeptes du culte de Shougden) sont persécutés par le Dalaï-lama. Kelsang Gyatso désigne Ishvara courroucée, une puissante entité du règne du désir, comme l’ennemi de ceux qui cherchent la libération.
(2) Le dzogchen est l’enseignement ultime des écoles tibétaines Bön et Nyingma. Son origine est en partie chinoise (Tch’an).

Photo : London dragon, Moorgate


« LES SERPENTS ET LES DRAGONS VOLANTS » de R.A. Boulay

Extrait :

La littérature et la mythologie des anciennes cultures sont remplies avec des contes de dragons, de serpents volants et autres lézards ailés. Qui furent ces créatures volantes crachant le feu qui paraissent avoir coexisté avec l'homme, quelquefois comme son bienfaiteur mais plus souvent comme son bourreau ?
Elles ne furent peut-être seulement que des créatures fabuleuses, le produit de l'imagination fertile de l'homme. D'un autre côté, il est possible qu'elles fussent la manifestation de quelque chose d'autre - d 'événements si traumatisants et profondément enracinés dans son passé, que la connaissance de leur vraie nature fut inconsciemment supprimée et il n'en reste seulement qu'un souvenir allégorique.
Plusieurs civilisations de ce monde tracent leurs racines ancestrales à de tels dragons, lézards ou serpents volants. Dans la plupart des cas, ils sont crédités d'avoir apporté les avantages de la civilisation à l'espèce humaine. De plus, ils sont souvent décrits comme son créateur réel.
L'homme ancien décrit ces créatures comme des êtres supérieurs ou des dieux qui pouvaient facilement se déplacer dans les cieux dans leurs « chariots de feu » ou « bateaux du ciel ». Ils vivaient habituellement dans une « demeure céleste » et descendirent souvent pour perturber les affaires de l'homme.
La culture la plus ancienne et importante, celle de la Mésopotamie, fut probablement fondée par ces dieux serpents. La colonisation de cette planète par ces créatures est décrite dans un des anciens documents le plus dramatique et significatif--la « Liste des rois sumériens ».
Daté du troisième millénaire avant J.-C., ce document fournit la succession des rois de Sumer et leurs successeurs, la longueur de leurs règnes depuis, ce qui fut pour les Sumériens, le commencement du temps quand leurs ancêtres vinrent ici et « descendirent » pour établir plusieurs villes sur la plaine alluviale de la Mésopotamie. S'appelant « Anounnaki », ces proto-sumériens sont crédités avec l'établissement de la civilisation occidentale sinon, celle du Monde.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe beaucoup d' informations sur ces civilisations--les Sumériens, qui furent plus tard remplacés par les Akkadiens et les cultures babyloniennes. Des nombreux monuments, objets fabriqués et tablettes cunéiformes déterrés récemment, il est possible de reconstruire les événements qui se sont déroulés au début de l'espèce humaine.
Il existe aussi plusieurs preuves qui furent originairement dérivées de la même source mais auxquelles on donna une interprétation religieuse car elles furent transmises à travers des canaux sacerdotaux ou religieux. Les histoires de l'Ancien Testament furent dérivées de ce réservoir de sources anciennes.
D'une combinaison de ces anciennes sources séculières et religieuses, il est donc possible de rapiécer ensemble l'histoire de notre descendance qui se trouve dans la venue des dieux serpents étrangers ou des astronautes qui colonisèrent la Terre il y a de cela plusieurs millénaires.
On y découvre que nos ancêtres commencèrent une colonie sur la Terre pour obtenir des métaux pour leur planète. Pour transformer et de transporter ces métaux par vaisseau cargo au vaisseau mère orbitant, ils construisirent cinq villes opérationnelles en Mésopotamie. Une de celle-ci servie comme plate-forme de lancement spatial.
Les Sumériens appelaient ces « dieux » les Anounnaki, littéralement les fils d'Anou, leur dieu principal et leur chef. Les Anounnaki furent une race extra-terrestre. En réalité, ils furent une race de reptiles. Ils nécessitèrent une main-d'ouvre peu coûteuse et, pour cette raison, ils créèrent un homme primitif.
En combinant les caractéristiques du singe-homme indigène avec leur propre nature saurienne, ils produisirent « l'Adam » de l'Ancien Testament. Cet Adam fut demi-humain et demi-reptile. Cependant, puisqu'il fut un clone, il ne pouvait se reproduire.
Comme les conditions commencèrent à changer sur la Terre et le climat s'assécha, il devint nécessaire de modifier l'Adam pour mieux l' adapter au climat variable. L'Homo saurien fut modifié et ils lui donnèrent plus de traits de mammifères. Ce fut la « chute de l'homme » biblique où Adam acquit la « connaissance» ou la capacité de se reproduire sexuellement.
Comme résultat de cette modification génétique, l'homme perdit la plupart de son apparence et de sa nature saurienne, sa peau brillante et écailleuse. Il acquit des caractéristiques des mammifères--une peau flexible et douce, des poils, le besoin de transpirer et la capacité de se reproduire. Il ne fut plus nu. Il devait maintenant porter des vêtements pour son confort et sa protection. À toute fin pratique, l'homme fut maintenant un Homo-sapiens. L'homme moderne ou l'homme de Cro-Magnon arrivait en scène.
L'homme peupla bientôt la Terre comme esclave pour ces maîtres sauriens. Il fut testé par les astronautes qui descendirent pour s'accoupler avec les filles de l'homme. Connus dans les Saintes Écritures comme les Néfilim, ils produisirent non seulement que des progénitures mélangées, mais ils firent des expériences génétiques qui tournèrent mal et produisirent un grand nombre de formes monstrueuses.
Ce fut une période pénible pour l'espèce humaine, puisque durant cette époque, il fut littéralement de la nourriture pour les dieux. C'est le temps des patriarches bibliques et ses rois dieux sumériens.
L'agitation sur la Terre fut soudainement terminée par le début d'une catastrophe naturelle mondiale, connu comme le Déluge ou la Grande Inondation. À ce moment, les dieux se retirèrent à leurs vaisseaux spatiaux, laissant derrière leurs progénitures semi-divines pour périr avec l'espèce humaine.
Après le Déluge, ils descendirent de nouveau pour établir de nouvelles villes sur les plaines de la Mésopotamie. S'accouplant encore avec l' espèce humaine, ils produisirent une race d'êtres semi-divins pour gouverner leur empire sur la Terre. De plus, une race de dieux guerriers fut établie dans les terres du Levant. Descendant des Néfilim, mais connue par le nom de Rephaim, cette race barbare persécuta l'humanité pendant des milliers d'années et ne fut pas éliminée comme menace jusqu'au premier millénaire avant J.-C.
Dans l'ancienne Mésopotamie, les dieux résidèrent dans un temple sur le dessus d'une ziggourat, une pyramide à étages élevée au-dessus des plaines. Ils y furent protégés du public et seulement quelques prêtres de confiance y avaient accès. En cet endroit, ils mangèrent en secret étant entourés de rideaux, pour que même les assistants prêtres ne puissent les voir. On se demande si leurs manières de table furent si atroces qu'ils devaient se cacher même de leurs serviteurs. Où fut-ce encore beaucoup plus sinistre ?
Dans l'Ancien Testament, le besoin évident du secret est aussi vrai. Pendant l'événement connu comme l'Exode, la divinité vivait dans une tente et n'a jamais été vue ; de plus, elle ne mangea jamais en public. Des directives spécifiques furent données à Moïse pour la préparation de la nourriture qui fut laissée sur un gril près des quartiers de la divinité pour qu'il puisse manger en secret.
Il fut défendu aux êtres humains de le voir. Le Dieu dit à Moïse : « Vous ne pouvez pas voir mon visage, parce que l'homme ne peut pas me voir et vivre ». Et cette prohibition contre être vu par les êtres humains est portée à l'extrême partout dans les Saintes Écritures. C' est même devenu un ordre de ne pas faire « une image » ou une ressemblance de la divinité.
Donc l'homme est non seulement interdit de voir à quoi son dieu ressemble mais même de faire une image de ce qu'il pensait à quoi il ressemblait. Pourquoi le tabou ? Serait-ce que son apparence serait si étrangère et répulsive qu'il devait être retenu de l'homme ? On supposerait logiquement que si les divinités furent si supérieures et grandes telles qu'indiquées dans les Saintes Écritures, qu'ils seraient flattés et permettraient à l'homme de voir et de copier leur magnificence !
Seules quelques individus privilégiés pouvaient même s'approcher des divinités. En Mésopotamie, ils furent les demi-dieux, la progéniture de l'accouplement d'un dieu ou d'une déesse et d'un être humain. Ceux-ci formaient l'aristocratie, et devaient voir aux besoins des dieux et former une barrière avec l'espèce humaine. Même ces demi-dieux furent quelque peu étranges en apparence et eurent probablement certaines caractéristiques reptiliennes. Le célèbre Gilgamesh avait par exemple, quelque chose de bizarre dans son apparence qui faisait qu'il fut différent des hommes normaux. Les patriarches bibliques avaient aussi quelque chose d'exceptionnel au sujet de leurs apparences tel que démontré par le comportement absurde de Noé lorsque son fils le vit nu pour la première fois.
Selon la tradition de l'ancienne Babylonie, telle que rapportée par Bérossus, le prêtre babylonien qui écrit à Athènes durant le troisième siècle avant J.-C., la descendance de l'homme peut être tracée à Oannes, une créature amphibie qui sortit du Golfe Persique pour enseigner l'art de la civilisation à l'homme.
Bérossus les a appelés « annedoti » signifiant « les répulsifs » en Grec. Il leur fait aussi référence comme des « musarus » signifiant « une abomination ». La tradition babylonienne croit que la fondation de la civilisation est due à une créature qu'ils considérèrent être une abomination répulsive.
Si la tradition fut inventée, une attitude plus normale aurait été de glorifier ces créatures comme des dieux splendides ou des héros. Mais le fait qu'ils choisirent de décrire leurs ancêtres de cette manière plaide pour l'authenticité du conte.
L'apparence reptilienne des dieux bibliques fut un secret bien gardé et seulement parfois est-elle perceptible dans l'Ancien Testament, comme par exemple, l'adoration évidente du « séraphin » ou du « serpent effronté » dans l'incident pendant l'Exode. Il existe un plus grand nombre de références, plusieurs d'entre eux explicites, dans la masse de littérature religieuse qui forme la base des livres de l' Ancien Testament.
Il est maintenant accepté que l'Ancien Testament subit plusieurs annotations et de sélections par les transcripteurs sacerdotaux. Mais, ailleurs dans la littérature religieuse, non sujet à leur influence, on trouve un portrait différent.
Dans le Haggadah, la source de légendes et de traditions orales juives, il est révélé qu'Adam et Ève perdirent leur « peau brillante et écailleuse » en mangeant le fruit défendu.
Les Gnostiques, rivaux des premiers chrétiens, racontent que comme résultat d'avoir mangé le fruit, Adam et Ève acquirent la connaissance, en parti le fait de reconnaître que leurs créateurs furent des « formes bestiales ».
Le triste fait est que nous avons créé Dieu à notre image et non l'opposé. De cette façon, nous avons caché l'identité réelle de nos créateurs.
La plupart des mythologies et des religions du monde font référence à leurs ancêtres comme des serpents volants ou des dragons qui apportèrent les arts et les métiers de la civilisation à l'espèce humaine. Le plus vieux des livres chinois, le mystérieux « Yi king », déclare que les premiers êtres humains furent formés par l'ancienne déesse Nu Kua [note de l'éditeur : comparez la linguistique à Ninhoursag !] qui fut un dragon. Les empereurs chinois réclamaient leur descendance de cette déesse dragon.
Les plus vieux et célèbres des classiques hindous, le « Ramayana » et le « Mahabharata », concernent les rapports de l'homme avec les dieux serpents qui furent aussi leurs ancêtres.
Les mythologies méso-américaine et africaine racontent que des serpents volants et des êtres ressemblant à des dragons descendirent des cieux pour leur enseigner les éléments essentiels de la civilisation.
Les dragons et serpents volants qui se trouvent dans la mythologie ancienne furent des lézards à grandes jambes qui avaient aussi la capacité de voyager dans leurs vaisseaux spatiaux. Comment autrement les anciens pouvaient-ils illustrer ce fait sauf qu'en leur fournissant des ailes ?
Même l'Ancien Testament décrit que le serpent du jardin d'Éden fut un lézard ou reptile, puisque, s'il avait perdu ses mains et ses pieds comme résultat de la chute de l'homme, alors logiquement il avait été précédemment un serpent ou un reptile avec ses extrémités.

LIRE LA SUITE http://www.apollonius.net/boulay-index-fr.html

lundi, mai 18, 2009

René Guénon, le penseur rebelle

Dans les années 1930, René Guénon entretenait l’espoir de la reconstitution d’une élite intellectuelle occidentale détentrice du véritable savoir spirituel.

De nos jours, cette élite se maintient discrètement en Orient. Ces sages n’appartiennent pas à une loge secrète chère aux théosophes, ils ne dirigent ni des ashrams hindous ni des centres d’enseignement du bouddhisme. Mais, comme l’avait constaté Alain Daniélou, un spécialiste de la spiritualité orientale qui vivait en Inde (durant presque 30 ans), ils se dissimulent parmi les classes sociales les plus humbles.

Dans «La crise du monde moderne», Guénon écrit :

« L’élite existe encore dans les civilisations orientales, et, en admettant qu’elle s’y réduise de plus en plus devant l’envahissement moderne, elle subsistera quand même jusqu’au bout, parce qu’il est nécessaire qu’il en soit ainsi pour garder le dépôt de la tradition qui ne saurait périr, et pour assurer la transmission de tout ce qui doit être conservé. En Occident, par contre, l’élite n’existe plus actuellement ; on peut donc se demander si elle s’y reformera avant la fin de notre époque, c’est-à-dire si le monde occidental, malgré sa déviation, aura une part dans cette conservation et cette transmission ; s’il n’en est pas ainsi, la conséquence en sera que sa civilisation devra périr tout entière, parce qu’il n’y aura plus en elle aucun élément utilisable pour l’avenir, parce que toute trace de l’esprit traditionnel en aura disparu. »

« On reprochera beaucoup à Guénon cette notion d’élite intellectuelle à reconstituer pour sauver l’Occident, qui peut être la porte ouverte à des mouvements aux bras étroits, et de type janséniste ou fascistes, mais il ne faut jamais oublier, pour éviter un formidable contre-sens dans la lecture de l’œuvre de Guénon, que celui-ci se place toujours en tant que l’intercesseur et le défenseur de la Vérité unique et universelle, en tant que métaphysicien, et non pas en tant qu’idéologue politique.

Certes, Guénon est persuadé que l’«égalitarisme» est un leurre, et que la victoire de l’Esprit n’aura point lieu dans ce présent cycle que nous achevons. Mais il pense aussi que le versant maléfique de l’histoire actuelle de notre planète n’est qu’une partie de l’iceberg des apparences, et que l’autre versant, caractérisant le bien, en lui-même, « possède un caractère permanent et définitif ». D’ailleurs, Guénon n’écrit-il pas en toutes lettres : « Qu’on se rapporte d’ailleurs à l’Apocalypse, et l’on verra que c’est à l’extrême limite du désordre, allant jusqu’à l’apparent anéantissement du monde extérieur, que doit se produire l’avènement de la Jérusalem céleste, qui sera, pour une nouvelle période de l’humanité, l’analogue de ce que fut le paradis terrestre pour celle qui se terminera à ce moment même » (1) ?

Mais attention, qu’on ne se méprenne pas : Guénon n’est pas un défaitiste, ou un fataliste, ou un Cassandre incorrigible. Il croit toujours qu’après le cycle sombre, un autre va lui succéder. Changer le cap d’une civilisation est toujours possible. Restaurer «l’ordre normal» est envisageable. Il s’agit alors de repérer aujourd’hui les vérités fondamentales et méconnues par le plus grand nombre. Ce qui doit être recherché, c’est la réalité spirituelle. Toutefois, et Paul Sérant a raison de le souligner : « C’est donc, en définitive, la constitution d’une élite «véritable» que Guénon appelle de ses vœux. Et il n’est pas question pour cette élite d’entreprendre une action extérieure quelconque. » Guénon confirme : « L’élite n’a pas à se mêler à des luttes qui, quelle qu’en soit l’importance, sont forcément étrangères à son domaine ; son rôle social ne peut-être qu’indirect, mais il n’en est que plus efficace, car, pour diriger vraiment ce qui se meut, il ne faut pas être entraîné soi-même dans le mouvement » (2). On le voit, Guénon, n’œuvre pas dans l’ordre temporel, en quelque sorte. Il souhaite sans doute une restructuration des valeurs spirituelles de la vie humaines, mais ne rêve pas de créer des groupes de pression politique, ou des armées de militants, dirait-on aujourd’hui. Ce n’est pas un meneur d’hommes, un guide pour les masses ou je ne sais quel dictateur univoque. Il se méfie de la religiosité, diffuse et multiforme. Il fait plutôt appel à l’intériorité de l’homme, à ses facultés intellectuelles, à ses potentialités de base pour se connaître, à sa source.

Guénon nomme avec pertinence les signes de désordre, de déliquescence, de notre époque. Certes, il appelle de ses vœux un Occident différent, plus soucieux d’être que d’avoir, et il demeure comme un sage debout parmi les ruines. Il fait rempart. En somme, il pose l’acte d’une présence. Il devient le témoin contre une certaine aliénation métaphysique. Il porte la nostalgie d’un royaume perdu, il ne désespère pas comme on l’a trop dit de lui. Il porte son regard au-delà du présent, au-delà de l’aspect matériel manifesté, il va de l’extérieur vers l’intérieur, de l’évident vers le secret. L’expérience libératrice dont il trace, avec intuition, au fil de ses ouvrages, les pistes qu’il nous entraîne à considérer à sa suite les principes fondamentaux de toute chose. Guénon vise ce qu’il nomme la «réalisation métaphysique». Il nous incite à nous intégrer à notre juste place dans le cosmos. Sans équivoque, son attitude est d’inspiration gnostique, à la conquête de la croissance intérieure. Les ancêtres, Empédocle, Pythagore, Platon même, ne sont pas loin. Mais sa vision de la gnose s’appuie sur l’universalité de nombreux symboles et autres mythes. Et sa question insistante de l’origine commune des différents ésotérismes de par le monde n’en est que plus passionnante à formuler. Son argumentation incite à la réflexion profonde à ce sujet.

Guénon propose le salut par la connaissance. Par là même, c’est un philosophe de la droiture qui marche dans les labyrinthes de la lumière. Il peut faire songer alors à la grande mystique Simone Weil, gnostique contemporaine, qui écrivit dans «Lettre à un religieux» : « Les diverses traditions religieuses authentiques sont des reflets différents de la même vérité. » Quoi qu’il en soit, refusant l’artificiel, la mode, l’éphémère et toutes les mentalités modernes acquises, René Guénon interroge la mémoire de l’humanité, il défend avec ardeur ce que le journaliste Patrice de Plunkett appelle « la spécificité de la démarche spirituelle, mêlée intimement à notre histoire et qui pourtant la transcende, la surplombe, la fait raisonner dans l’éternel » (in "Quelle spiritualité pour le 21e siècle ?" Editions 1). Oui, comme Chesterton qui, dès 1909, dénonçait une société qui mutile la nature humaine en l’amputant de sa dimension spirituelle, comme Bernanos prônant une « résistance spirituelle » autant que politique dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, comme Maurice Clavel qui en appelait à une sorte de grande rébellion spirituelle dans la rue quelques semaines avant les bouleversements de Mai 1968 en France, René Guénon a aussi en lui-même une part de prophète en révolte contre l’emprise du matérialisme. Quand il écrit : « On dit que l’Occident moderne est chrétien, mais c’est là une erreur ; l’esprit moderne est antichrétien, parce qu’il est essentiellement antireligieux ; et il est antireligieux parce que, plus généralement encore, il est antitraditionnel ; c’est là ce qui constitue son caractère propre, ce qui le fait être ce qu’il est » (3), Guénon dénonce l’âge de l’imposture, de la subversion et de la parodie. Sa voix, alors, atteint l’Universel. Et la voie qu’il propose nous est toute proche.

Jean-Luc Maxence, « René Guénon, le philosophe invisible », Presse de la Renaissance.

Présentation du livre de François Angelier :

« À l'instar de Krishnamurti, de Lanza Del Vasto ou de Teilhard de Chardin, René Guénon est une des figures les plus originales (et dérangeantes) de la spiritualité contemporaine. Né en 1886 (l'année de la conversion de Claudel), mort en 1951 au Caire, René Guénon est élevé dans la tradition catholique. La rencontre de l'occultiste Papus et de la franc-maçonnerie, l'étude des traditions soufi et hindouiste vont le faire évoluer vers une recherche de la tradition spirituelle fondamentale. Par ailleurs, sa conscience aiguë de la crise de l'âme contemporaine l'amène à instruire le procès de l'univers technologique et des dérives matérialistes qui mènent le monde à sa ruine. À cette course à l'abîme, Guénon oppose une reconsidération épurée des grands mythes et des traditions spirituelles les plus diverses. De cette vie confondue avec une terrible quête du sens, Jean-Luc Maxence donne une analyse claire et profonde, allant à l'essentiel. Le lecteur y croisera Maurras et Bachelard, Maritain et Daumal, Henry Corbin et Rudolpf Steiner, sera initié au mythe de l'Agarttha et accompagnera Guénon en Égypte où, devenu le cheik Abd-el-Wahed-Yahia, il n'est plus qu'un être de prière et de contemplation. »





(1) "Autorité spirituelle et pouvoir temporel", éditions Traditionnelles, p. 114.
(2) "Orient et Occident", éditions Traditionnelles, p. 176.
(3) "La crise du monde moderne" Gallimard, p. 111
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samedi, mai 16, 2009

Bardo et existence posthume

Dans la tradition tibétaine, le "chönyid bardo " est l'état intermédiaire entre l'instant de la mort et celui de la renaissance.

Les bouddhistes parlent de réincarnation parce qu’ils considèrent qu’après la mort les éléments qui constituaient un être humain renaîtront. Dans le milieu du spiritualisme moderne, la doctrine de la réincarnation, récupérée et transformée par le Nouvel Age, véhicule l’idée d’évolution de la personnalité durant de longues périodes cosmiques (kalpa) jusqu’à l’accomplissement d’une sorte de surhomme mis au rang des dieux. Il s’agit d’une altération doctrinale qui préconise l’inverse de la réalisation spirituelle authentique qui est, selon le témoignage de grands mystiques, une sorte de dépouillement et de retour à la Simplicité originelle. Le spiritualisme du surhomme, la voie du développement personnel, la science secrète de prétendus initiés dotés de pouvoirs surnaturels bénéficient de l'intérêt d’un large public.

Quitte à chagriner les adeptes de ce spiritualisme syncrétiste en vogue, les bouddhistes ne croient pas à l’existence d’un ego permanent. Selon eux, les différents éléments physiques et psychiques qui constituent un être humain se désagrègent durant le processus de la mort. La doctrine bouddhiste considère que la personne est constituée de cinq agrégats (skandhas) : corps, perception, conscience, conceptions mentales, connaissance. A sa mort, les agrégats sont en quelque sorte recyclés et renaissent dans de nouveaux corps. «Toutes les créatures sont ce qu’elles sont, par l’effet des samskâras (formations mentales, activités) et lorsqu’elles meurent, leur vie forme de nouveaux êtres. Ce que nous appelons une personne n’est que l’incarnation vivante d’activités passées d’ordre physique et psychique. C’est la forme actuelle de l’activité passée qui s’imprime dans les êtres et se manifeste par eux. Telle est la loi du karman, comme elle est entendue par le bouddhisme. Aucune autre interprétation de cette doctrine ne peut s’accorder avec l’enseignement du Bouddha touchant la momentanéité et la non-réalité de toutes choses (non-réalité parce qu’elles n’existent qu’en dépendance d’autres choses). Prof Narasu, «L’essence du Bouddhisme».

Le développement personnel de «l’initié» selon le Nouvel Age (cette mouvance est la partie émergée de l’iceberg contre-initiatique) et la désagrégation de la personnalité enseigné par le bouddhisme sont des croyances antagonistes. Entre ces deux doctrines, le public est submergé d’élucubrations d’une ribambelle de gourous de pacotille, souvent des agents inconscients de la contre-initiation. Le Nouvel Age et une partie des doctrines bouddhistes sont très éloignés de la tradition vedântine.

La pensée métaphysique du Vedânta, notamment du Brahma-sûtra, propose une conception de l’évolution posthume, conception qui n’est ni religieuse ni philosophique. Devant l’envahissement des impostures spiritualistes, les considérations de ce système sont des repères souvent appréciés des contemplatifs.

Selon le Vedânta, l’être humain est constitué d’une individualité, le «moi», et d’une personnalité transcendante, le «Soi».

Lorsqu’un homme est près de mourir, les facultés individuelles sont résorbées dans les énergies vitales qui à leur tour se retirent dans le centre de l’individualité humaine, le jîvâtma, reflet du «Soi». Quand le décès survient, le jîvâtma passe dans une essence individuelle lumineuse et abandonne la forme corporelle. Cette essence lumineuse n’est pas une sorte de double du corps, c’est un état subtil. Contrairement aux affirmations des tenants de la réincarnation, l’être peut demeurer dans cet état subtil, qui ne se situe pas quelque part dans l’espace, durant une période indéfinie.

Il est peut-être utile d’ouvrir une parenthèse et de faire remarquer que le texte tibétain de la «Libération par l’audition», le fameux «Bardo thödol», indique que la réincarnation se produit inévitablement dans un laps de temps assez court (généralement 49 jours). Les doctrines lamaïstes au sujet de la réincarnation doivent être examinées avec beaucoup de prudence. En effet, «le Bardo thödol, écrit Alexandra David-Néel, et tous les ouvrages de cette classe, sont tenus, par les Tibétains instruits, pour être l’expression exotérique de théories ésotériques concernant la mort, les phénomènes qui l’accompagnent et ceux qui lui succèdent, entre le moment où l’homme expire et celui où il renaît.» La vulgarisation du «Bardo thödol» et des pratiques du «Karling Shitro», le «Cycle des déités paisibles et courroucées», pourraient avoir des conséquences particulièrement néfastes pour le psychisme des disciples de ce lamaïsme mercantile qui prend part au spiritualisme mondial ambigu.

Revenons au Vedânta et à ses considérations sur la réalisation spirituelle :

«Mais celui qui a obtenu (avant la mort, toujours entendue comme la séparation d’avec le corps) la vraie Connaissance de Brahma (impliquant, par la réalisation métaphysique sans laquelle il n’y aurait qu’une connaissance imparfaite et toute symbolique, la possession effective de tous les états de son être) ne passe pas (en mode successif) par tous les mêmes degrés de retraite (ou de résorption de son individualité, de l’état de manifestation grossière à l’état de manifestation subtile, avec les diverses modalités qu’il comporte, puis à l’état non-manifesté, où les conditions individuelles sont enfin entièrement supprimées). Il procède directement (dans ce dernier état, et même au-delà de celui-ci si on le considère seulement comme principe de la manifestation) à l’Union (déjà réalisée au moins virtuellement pendant sa vie corporelle) (1) avec le Suprême Brahma, auquel il est identifié (d’une façon immédiate), comme un fleuve (représentant ici le courant de l’existence à travers tous les états et toutes les manifestations), à son embouchure (qui est l’aboutissement ou le terme final de ce courant), s’identifie (par pénétration intime) avec les flots de la mer («samudra», le rassemblement des eaux, symbolisant la totalisation des possibilités dans le Principe Suprême). Ses facultés vitales et les éléments dont était constitué son corps (tous considérés en principe et dans leur essence suprasensible) (2), les seize parties, «shodasha-kalâh», composantes de la forme humaine (c’est-à-dire les cinq «tanmâtras», le «manas» et les dix facultés de sensation et d’action), passent complètement à l’état non-manifesté («avyakta», où, par transposition, ils se retrouvent tous en mode permanent, en tant que possibilités immuables), ce passage n’impliquant d’ailleurs pour l’être même aucun changement (tel qu’en impliquent les stades intermédiaires, qui, appartenant encore au «devenir», comportent nécessairement une multiplicité de modifications). Le nom et la forme («nâma-rûpa», c’est-à-dire la détermination de la manifestation individuelle quant à son essence et quant à sa substance, comme nous l’avons expliqué précédemment) cessent également (en tant que conditions limitatives de l’être) ; et, étant «non-divisé», donc sans les parties ou membres qui composaient sa forme terrestre (à l’état manifesté, et en tant que cette forme était soumise à la quantité sous ses divers modes), (3) il est affranchi des conditions de l’existence individuelle (ainsi que de toutes autres conditions afférentes à un état spécial et déterminé d’existence quel qu’il soit, même supra-individuel, puisque l’être est désormais dans l’état principiel, absolument inconditionné.» (4)

Notes de Guénon :

(1) Si l’«Union» ou l’«Identité Suprême» n’a été réalisée que virtuellement, la «Délivrance» a lieu immédiatement au moment même de la mort ; mais cette «Délivrance» peut avoir lieu pendant la vie même, si l’«Union» est dès lors réalisée pleinement et effectivement.


(2) Il peut même se faire, dans certains cas exceptionnels, que la transposition de ces éléments s’effectue de telle façon que la forme corporelle elle-même disparaisse sans laisser aucune trace sensible, et que, au lieu d’être abandonnée par l’être comme il arrive d’ordinaire, elle passe ainsi toute entière, soit à l’état subtil, soit à l’état non-manifesté, de sorte qu’il n’y a pas mort à proprement parler ; nous avons rappelé ailleurs, à ce propos, les exemples bibliques d’Hénoch, de Moïse et d’Elie.

(3) Les modes principaux de la quantité sont désignés expressément dans cette formule biblique ; «Tu as disposé toutes choses en poids, nombre et mesure» (Sagesse, XI, 21), à laquelle répond terme pour terme (sauf l’interversion des deux premiers) le «Mane», «Thekel», «Phares» (compté, pesé, divisé) de la vision de Balthasar (Daniel, V, 25 à 28).

(4) «Prashna Upanishad», 6e Prashna, shruti 5 ; «Mundaka Upanishad», 3e Mundaka, 2e Khanda, shruti 8. – «Brahma-Sûtra, 4e Adhyâya, 2e Pâda, sûtras 8 à 16.

Ce passage du livre de René Guénon, «L’homme et son devenir selon le Vedânta», représente l’essence de la réalisation spirituelle. Réalisation qui n’est pas tributaire d’une pratique répétitive et machinale.

La métaphysique indienne est ardue et peu soucieuse de pragmatisme. En revanche, le Ch’an chinois, «qui, écrit le Dr H. Benoit, naquit en Chine, au 6ème siècle de l’ère chrétienne, de l’interprétation du Vedânta» (et aussi de l’influence taoïste), envisage la réalisation spirituelle sous son aspect pratique. Manifestement, les sectes ch’an actuelles n’ont plus rien de commun avec les premières écoles chinoises. Le prolongement japonais du ch'an, le zen, est même assez caricatural avec son idée fixe de la transmission, ses rigidités ritualistes et posturales…

dimanche, mai 10, 2009

Le bardo de la mort et le nouveau spiritisme



Le père Brune est un spécialiste des prodiges mystiques et des phénomènes paranormaux attribués hâtivement aux défunts. Cet expert des apparitions mariales et du spiritisme moderne participe volontiers aux émissions de télévision ayant trait à la survie.

François Brune dit au sujet des phénomènes spirites :
"Je pense que peu à peu ça va se répandre et que ça va peut-être changer le monde". Cette phrase indique-t-elle la nature du nouveau spiritualisme que le père Brune entrevoit après, selon ses propres termes, "la disparition rapide de l’Eglise catholique" ?

En bon théologien, le père François Brune n'ignore pas l’existence d’intelligences malignes. Le danger est clairement désigné dans l’ouvrage de référence du prêtre, la sacro-sainte Bible : "Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes." (Éphésiens 6 : 12)

La fascination du père Brune pour les phénomènes de communication avec l’au-delà est étonnante. Cet ecclésiastique connaît pourtant la biographie d’un confrère, Jean-Marie Vianney (1786-1859), plus connu sous le nom de Curé d’Ars. Le curé d’Ars, qui possédait d’extraordinaires facultés psychiques notamment le don de clairvoyance, avait horreur du spiritisme. Le Chanoine Francis Trochu rapporte le récit suivant :

Le comte Jules de Maubou, qui avait des propriétés en Beaujolais, près de Villefranche, mais qui habitait Paris une partie de l'année, aimait à visiter M. Vianney. Il était son pénitent et son ami.

C'était vers 1850. Or, en ce temps-là - l'histoire est un perpétuel recommencement - la vogue était aux spirites, aux médiums et aux tables tournantes. Dans la haute société parisienne, même en des familles croyantes et pratiquantes, on s'adonnait à ce passe-temps réputé de bon ton. M.de Maubou, invité à une soirée chez une de ses parentes, ne crut pas pouvoir refuser son concours et participa à diverses expériences: sous ses yeux se déroulèrent les phénomènes habituels: la table se souleva et donna ses réponses en frappant le parquet.


Le surlendemain, notre gentilhomme, ayant repris le chemin du Beaujolais, se dirigeait vers Ars, heureux d'avance de revoir son vénérable et saint directeur. Justement, à son arrivée, M. Vianney se présentait sur le seuil de l'Église. Souriant, la main tendue, M de Maubou courut à lui. Sans même lui rendre son salut, le Curé d'Ars, le clouant sur place d'un geste, lui jeta d'une voix triste et sévère :
"Jules, arrêtez-vous! Avant-hier, vous avez eu commerce avec le diable. Venez vous confesser !"

Le jeune comte se laissa faire docilement et promis de ne plus s 'adonner à un passe temps ainsi jugé et condamné.

A quelque temps de là, de retour à Paris, il se trouvait dans un autre salon. On le pria, cette fois encore, d'aider à faire tourner une table. Du coup, il tint parole et se montra irréductible. Les invités décidèrent de passer outre, et le scrupuleux gentilhomme demeura seul dans un coin. Mais dans le même moment, M. de Maubou protestait, en l'intime de son âme, qu'il s'opposait à ce jeu de toute sa volonté. La résistance de la table fut telle et si imprévue, que le médium ne put s'empêcher de dire: "Je n 'y comprends rien. il doit y avoir ici une force supérieure qui paralyse notre action!"

(Ce récit repose entièrement sur des notes écrites, le 16 mai 1922, au presbytère d'Ars, par M. de Fréminville de Bourg, petit neveu de M. de Maubou).

De nos jours, le nouveau spiritisme utilise la technologie pour échanger avec les entités du monde astral. L’obsolète «oui-ja» est remplacé par des appareils technologiques (télévision, ordinateur, radio, téléphone portable, etc.). Cette nouvelle forme de spiritisme est appelée la «transcommunication instrumentale», la TCI.

Le spiritisme moderne avec son attirail technologique n’est guère éloigné du channeling. Les channels – les «canaux» en français – sont des médiums qui transmettent des messages de supposés maîtres spirituels. De nombreuses personnes sont d’abord intriguées par les manifestations des défunts et la transcommunication instrumentale. Ensuite, elles se retrouvent à frétiller de bonheur en écoutant les messages nébuleux des maîtres ascensionnés et de la hiérarchie cosmique qui annoncent l’âge d’or.

De plus en plus de chercheurs s’intéressent aux Expériences de Mort Eminente (EMI). Des expérimentateurs de EMI témoignent. Des médecins et des chirurgiens écrivent des livres. On veut croire que les messages communiqués par un appareil électronique ou un médium proviennent de décédés et parfois de maîtres spirituels. Tout cela donne raison au le père Brune sur un point, ces phénomènes se répandent et vont changer le monde. Nous assistons à de grands bouleversements à la fin desquels une nouvelle religiosité planétaire s’imposera. La religion issue du spiritualisme phénoménal et expérimental, qui passionne tant le père François Brune, nous rendra tous médiums ou channels. Mais la condition d’un médium est bien misérable, il est contrôlé par des entités…

Vidéo : Adolf Homes et la transcommunication instrumentale
http://www.dailymotion.com/video/x2k0bh_74-mysteres-la-transcommunication-i_tech





Note :
Des témoins dignes de foi signalent que des messages spirites incitent au suicide.

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...