mercredi, mai 31, 2017

Insurgez-vous !





Le message fort d'un prêtre insurgé 
qui réveille nos consciences 
(extrait) 


"Les tragédies des guerres, du terrorisme et de la misère jettent des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants sur les rives de la Méditerranée, aux portes de l'Europe. Ils arrivent par flots continus, ces frères humains qui deviennent la proie des passeurs et tentent de traverser la mer sur des bateaux de fortune. Quinze mille d'entre eux se sont déjà noyés dans cette Méditerranée, berceau de notre civilisation et lieu de rencontre entre les hommes depuis l'aube des temps. La mer est aujourd'hui devenue sépulcre. L'Europe qui ne veut pas être envahie par les hordes des réfugiés ergote sur le nombre de ceux qu'elle peut accueillir. Il ne s'agit certes pas d'accueillir la misère du monde sans avoir de solutions à lui offrir. Mais au moins s'agit-il de ne pas se tromper sur le premier geste à accomplir : les empêcher de mourir.

Essayons de comprendre comment tout cela est né. L'abbé Pierre disait depuis fort longtemps : Comment voulez-vous empêcher les pauvres du monde de venir alors que les écrans de télévision partout dans les pays les plus pauvres exposent de belles voitures, de belles maisons et de jolies piscines bleues. Eux n'ont rien mais ils voient que cela existe ailleurs. C'est un aimant irrésistible. C'est aussi un orgueil des pays riches et puissants qui cherchent à démontrer au monde leur supériorité. Nous sommes les plus beaux et les meilleurs. Ne nous étonnons pas que tout ceci devienne un mirage pour les pauvres du sud. C'est une motivation pour partir.

Il ne faut jamais perdre de vue que l'Afrique est un continent oublié. Il a été pillé jadis d'un point de vue humain avec la traite, et pas toujours bien traité avec la colonisation. Aujourd'hui il est en passe de devenir un continent oublié de la mondialisation. Comment voulez-vous que les Africains ne se disent pas : « Bon, si chez eux c'est si beau que cela, j'y vais et par tous les moyens ! »

Comment ne pas en vouloir à cet Occident qui a été capable, en un éclair, de sortir l'Europe de ses ruines après la Seconde Guerre mondiale mais pas d'établir un plan Marshall pour relever l'Afrique ? Au lieu de quoi on l'a laissée sombrer dans le chaos. On y a même contribué notamment en traçant des frontières arbitraires issues de la décolonisation, et propices aux guerres ethniques. Aujourd'hui, on reste irrespectueux des modes de vie, des Africains, de leurs traditions, de leur histoire. L'Occident se montre condescendant envers l'Afrique. Le constat est sévère mais il est vrai. On ne ressent pas un discours d'égal à égal vis-à-vis du continent africain.

Il faut en rester à des choses simples. Pour développer l'Afrique, il est quelques principes de base, compte tenu de son immensité et de la pauvreté de ses populations. Il faut d'urgence construire des routes, des chemins de fer, des écoles, des hôpitaux et des dispensaires partout où il n'y en a pas et promouvoir l'accès à l'eau potable dont dépend la santé, sans oublier de favoriser le développement harmonieux de l'urbanisme en lieu et place de son développement anarchique. Si vous ne me croyez pas, allez donc vous promener à Tana, Lagos ou Nairobi et vous comprendrez ! Seulement, toutes ces actions avancent bien trop lentement !

— Peut-être les riches trouvent-ils plus commode de piller que d'aider ?

— Exactement. Et c'est comme au temps des conquistadors d'hier ! Les « néo-pillards » du nord trouvent sur place des complices pour extorquer, dominer, exploiter leurs peuples. Un million de tonnes de bois de rose de Madagascar est exporté illicitement. Et ce sont quelques notables sans scrupule et quelques marchands chinois sans état d'âme qui en tirent profit.

— Comment expliques-tu cette condescendance qui perdure vis-à-vis de l'homme africain ?

— Il faudrait changer l'homme ! L'être humain est ainsi. Par nature, il tend à vouloir dominer. Jusqu'à aujourd'hui, on considérait même que c'était là le moteur du progrès être plus fort que l'autre, dominer l'autre !

— Ainsi l'arrogance de la colonisation n'est pas morte ?

— Pas tout à fait. Mais c'est aujourd'hui davantage une condescendance qu'une arrogance. Certes il y a bien des gens qui viennent travailler ici dans un bon esprit , pour faire le bien, en respectant l'autre, hélas ce ne sont pas les plus nombreux.

— Même dans l'humanitaire ?

— Dans l'humanitaire, c'est comme partout. Certains font cela pour se sentir exister. On les dote de gros moyens. Ces moyens sont nécessaires, à condition de ne pas s'en servir dans un esprit de supériorité. Il y a plus grave encore. La plupart de ces « experts » ne connaissent rien ou peu des traditions et des cultures. Ils causent, ils causent. La seule façon d'avancer, c'est en développant des micro-projets qui rencontrent l'adhésion. L'agriculture, par exemple, est une des grandes chances de l'Afrique et de Madagascar, et les paysans représentent 80 % des habitants. Mais on ne développe pas des micro-projets à grande échelle avec les paysans. Résultat, c'est un zéro pointé. On en reste aux théories et aux discours. Les discours sont la maladie endémique ici en Afrique. On est capable de répéter des centaines de fois les mêmes choses et rien n'avance ! On préférera toujours être l'intellectuel, celui qui pense plutôt que celui qui se retrousse les manches. Pourtant, à notre mesure, à Akamasoa, nous l'avons fait, FAIT ! Routes, évacuations, maisons, cultures, reboisement et même cimetières pour enterrer nos morts. Ce que nous avons fait avec nos petits moyens, beaucoup d'autres pourraient le faire, avec de gros. Il y faut la volonté, le courage et l'âme. La plupart de ceux qui travaillent ici sont des Malgaches et on avance, avec une tonne de problèmes, certes, mais on avance. Attention, la faute n'incombe pas seulement aux pays du nord. Les élites locales aussi, corrompues, égoïstes, refermées sur elles-mêmes."






Dans un monde en manque de repères, nostalgique de grandes figures comme l'abbé Pierre, mère Teresa ou sœur Emmanuelle, le père Pedro apparaît comme leur successeur. On connaît le combat qu'il mène depuis près de trente ans contre la pauvreté à Madagascar à travers son association Akamasoa. On connaît sa bonté, sa générosité, son amour mais aussi son caractère volcanique, son franc-parler, ses saintes colères.

Voici un manifeste et un livre de réflexions sur des sujets qui lui tiennent à cœur - l'école pour tous, la question des réfugiés, la guerre sainte et la mort, la décadence des politiques, la place des femmes, la démocratie, etc. -, dans lequel le père Pedro conjugue ses interrogations, ses convictions, ses indignations.


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