Que
se passe-t-il durant une retraite
qui dure plus de trois ans ?
Dans
un monde monastique clos où perdurent des croyances moyenâgeuses
certains pervers manipulateurs peuvent-ils dominer et abuser
impunément des personnes fragiles ? Quelle autorité médicale peut
garantir qu’un droupeun,
un maître de retraite, n’est pas un déséquilibré ?
Selon
le "Manuel de Retraite de Djamgoeun Kongtrul", le maître
Vajra peut imposer des vexations et des châtiments corporels selon
la gravité du manquement à la discipline. Entre les mains d’un
lama perturbé, ce texte devient vite l’instrument d’une tyrannie
religieuse ?
L’ambiance
dans un centre de retraite n’est pas franchement conviviale. Les
maîtres tantriques ne tolèrent pas l’amitié entre les
retraitants. Le Manuel est formel : "En
règle générale, il est déconseillé aux retraitants d’entretenir
des relations trop amicales entre eux au début, car elles peuvent
par la suite déboucher sur la mésentente." […]
Les
plaisanteries sont mises à l’index par les censeurs tantriques : "Ne faites pas de plaisanteries légères – les plaisanteries
peuvent porter malheur." […]
Entrer
dans un centre de retraite par la cuisine est, selon les lamas
tyranniques et hallucinés, une faute grave. La gravité ira
crescendo si une femme commet la bévue : "Si un moine entre dans le centre de retraite par la cuisine, le
retraitant responsable de cette infraction paiera une amende de cent
offrandes de thé (à la communauté). Si c’est un laïc qui est
entré, l’amende consistera en une offrande de lampes et d’une
écharpe rituelle. Si c’est une femme qui est entrée, les chefs
spirituels du monastère doivent en être informés et la punition
sera corporelle et matérielle."
Au
Tibet, les punitions corporelles étaient particulièrement
barbares. "Ceux qui se rendent coupables du plus petit larcin sont expulsés de
la lamaserie, après avoir été marqué au front et sur les deux
joues d’un signe d’ignominie avec un fer rouge." (Souvenirs
d’un voyage dans le Thibet, R.-E. Huc)
La
traduction française du Manuel de Retraite ne mentionne pas le
supplice du fer rouge, en revanche il préconise volontiers la
bastonnade en cas, par exemple, de querelle accompagnée de coups : "S’il y a affrontement physique, celui qui a frappé le premier
recevra quinze coups de bâton et devra offrir un quart de brique de
thé."
Il
existe une autre forme de punition difficilement compréhensible de
nos jours. Il s’agit de châtiments liés à la démonologie
tibétaine. Les lamas ont recours à la magie rituelle pour éliminer
certains contrevenants à l’ordre tantrique. Le texte tibétain est
explicite : "Si un intrus s’obstine et cherche nuisance, vous devez invoquer
sans attendre la Puissance Courroucée du temple des protecteurs en
agitant la bannière noire…"
DOB-DOB
La
photo ci-dessous montre deux DOB-DOB, les terribles « cerbères »
des monastères tibétains."La
moindre infraction à la règle est sur-le-champ réprimée, d'abord
verbalement, et, s'il en est besoin, à coups de barre de fer. Les
vieillards, pas plus que les jeunes chabis, ne sont à l'abri de ces
terribles corrections." (Souvenirs d’un voyage dans le Thibet, R.-E. Huc)
"Dans
leurs cœurs, il y a des cactus - Dans
leurs portefeuille, il y a des cactus - Sous
leurs pieds, il y a des cactus - Dans
l’heure qu’il est, il y a des cactus - Aïe
! aïe ! aïe !, ouille ! ouille ! ouille !, aïe !" ETC. (chanson de Jacques Dutronc)