Démon de Bali
A Pézenas
(34), les badauds sont souvent intrigués par un jeune artiste
peignant dans les rues de la cité de Molière les déités du
panthéon hindou.
C'est
un hindouiste. Il porte sur le front la marque des shivaïtes, 3
lignes horizontales tracées avec la cendre sacrée des sadhous. La
cendre est obtenue à partir de bouses de vache. La vache est vénérée
par les hindous et tout ce qui sort de l'animal (lait, urine, bouse)
est béni.
Le
rêve du jeune homme est de construire un temple dédié à Shiva au
milieu des vignobles de l'Hérault.
Dans
l'entourage du jeune artiste, un homme se passionne lui-aussi pour le
polythéisme hindou, mais version balinaise. Il organise des voyages
initiatiques et des rituels à Bali. Parmi sa clientèle, il y a des
francs-maçons qui sont toujours friands de cultes étranges et
exotiques.
Les
représentations balinaises des déités védiques sont beaucoup
moins paisibles qu'en Inde. « Elles sont parfois carrément
démoniaques ». Bali est, selon une expression anglaise, « the
island of gods and demons »...
Mais
cela n'inquiète pas ceux qui vivent du commerce spirituel à Bali,
ils reçoivent de plus en plus de candidats aux initiations dont les
arcanes ne sont peut-être pas dénués de risques durant la fin du
cycle actuel.
A
notre époque, la fermeture aux influences d’en haut produit un
déséquilibre au bénéfice des influences d’en bas. Le monde
moderne coupé de l'influx céleste laisse proliférer la
contre-initiation qui exploite les résidus psychiques provenant de
centres initiatiques éteints ou de civilisations disparues. Ces
résidus et d'inquiétantes influences errantes deviennent aisément
manipulables par de redoutables mages ou de stupides apprentis
sorciers.