lundi, mai 20, 2013

Vivre de lumière




Jakob Bosch, docteur en médecine et préfacier du livre de Michael Werner « Se nourrir de lumière », écrit :

« Avant même d'avoir atteint ses trente ans, Therese Neumann, née en 1898 à Konnersreuth en Allemagne du Sud, avait cessé de manger et de boire. Elle n'ingérait que « le huitième d'une petite hostie et chaque jour environ 3 ml d'eau [pour avaler l'hostie] » et renonça ainsi à la nourriture et aux liquides pendant 35 ans jusqu'à sa mort (en 1962). Comme en outre elle était stigmatisée, c'est-à-dire qu'elle portait sur son corps les plaies du Christ, elle fit bientôt sensation dans le public. »

A l'époque, le pouvoir se montra intraitable à l'égard des incrédules qui voyaient dans l'affaire de la stigmatisée de Konnersreuth une manipulation de l’Église. Le rédacteur de « l’Écho Rouge », journal communiste de Iéna, fit paraître un article intitulé : « Comment on trompe le peuple. » Il déclara que si on fait prendre des vessies pour des lanternes, c'est pour permettre à l’Église de faire une bonne affaire et de rétablir son crédit ébranlé. Cité, le 8 mai 1928, devant le tribunal des échevins d'Erfurt, et accusé d'avoir injurié l’Église catholique, il fut condamné à deux mois de prison. (Source : « Une stigmatisée : Thérèse Neumann », François Spirago, 1930.)

De nos jours, des gourous échafaudent des théories faussement spiritualistes et prétendument scientifiques qui séduisent les amateurs de pouvoirs paranormaux. Ainsi Michael Werner réduit le phénomène de l'inédie à ceci : « Au plan spirituel, cela résonne de manière très simple : ceux qui se nourrissent de lumière reçoivent leur nourriture directement de l'éther ».

La canalisation de l'éther (prana) sans réelle réalisation spirituelle doit nous inciter à la méfiance. En fait, il existe bien une méthode pour vivre sans manger. Mais sa mise en pratique exige l'acquisition d’un état contemplatif parfaitement stabilisé. Sans cette condition, le procédé des jeûneurs peut s’avérer inopérant et dangereux pour les plus obstinés. Quant aux personnes qui deviennent inédiques sans posséder cet état contemplatif, elles pourraient servir de canal aux seules énergies psychiques... de l'infra-monde, ajouterait René Guénon.

Le lama Bonpö Tsewang Rigzin enseignait l’art de se sustenter d’énergie subtile. Ses élèves apprenaient la technique respiratoire nommée « kumbhaka ». Mais par-dessus tout, ils maîtrisaient la contemplation de la nature de l’esprit. Contemplation que les adeptes de la Grande Perfection appellent « trekchö ». De plus, une préparation médicinale complétait l’ascèse. Sa forme la plus simple se limite à quelques grammes d’ARURA (Terminalia Chebula du genre des myrobolans), la panacée des tibétains. D’autres traditions tibétaines proposent des compositions médicinales complexes pour accompagner CHUNG LEN, l’ascèse alimentaire des yogis, des nangpa solitaires.

Attention, pour rester en bonne santé, il ne faut pas acheter des préparations médicinales portant la mention « Chung len » ! Les aigrefins ne reculent devant rien pour s’enrichir, leurs poudres de perlimpinpin sont souvent toxiques et coûtent beaucoup plus cher que l’ARURA naturel en vente sur les marchés villageois de l’Himalaya pour quelques centimes d'euro.

Jasmuheen, la prophétesse du respirianisme, ne commercialise pas la technique de chung len, mais son goût prononcé pour l’argent et le channelling devrait nous inciter à la prudence.



  

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