jeudi, avril 18, 2013

Le Christ mondial et la finance internationale




Saint Joseph patron de l’Église mondiale

Le 17 octobre 2010, le pape Benoît XVI canonise le frère André (1845-1937), premier saint natif du Canada.

Le frère André était un moine thaumaturge, quasiment illettré mais viscéralement anticommuniste, appartenant à la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal. Ses dons de guérisseur l'avaient rendu célèbre dans toute l'Amérique du Nord. Parlant de ses nombreux miracles, frère André disait :

« C'est pour faire ouvrir les yeux du monde, le convertir, mais on dirait qu'il ne voit pas clair. »

« Bien souvent frère André pleure sur le communisme », confia un proche du religieux.

Le frère André vouait un culte particulier à saint Joseph. Or ce saint était autrefois en Occident un personnage dévalorisé, réduit au rôle de comparse ou de gêneur. « Dans le théâtre religieux médiéval, explique l'historien Michel Pastoureau, il est même franchement ridicule ; on lui prête des vices, inconnus des Évangiles, destinés à faire rire : sottise (il ne sait pas compter), maladresse, avarice, ivrognerie surtout. De même, dans les processions, le rôle de Joseph est souvent tenu par l'idiot du village ou de la paroisse, et ce parfois jusqu'en plein XVIIIe siècle. […] C'est à partir de la Contre-Réforme, grâce aux jésuites et à l'art baroque, que saint Joseph se valorisera définitivement. Mais ce ne sera qu'en 1870 qu'il sera proclamé patron de l’Église universelle. »

En avril 1937, quelques mois après le décès du frère André, monseigneur Gauthier rappela l'exhortation du souverain pontife, qui demandait « le recours à saint Joseph dans la grande action de l’Église catholique contre le communisme athée ».

Le Christ mondial

Il y a quelques années, un homme particulièrement célèbre dans le milieu spiritualiste, Bernard de Montréal, ancien élève de la Congrégation de Sainte-Croix, se voulait le prophète du Christ Mondial qui détruira le pouvoir de la finance. Il disait :

« L’avènement du Christ mondial mettra un terme au pouvoir de l’argent dans le monde. Il est difficile de comprendre comment ceci peut être possible, car l’homme possède une vision extrêmement limitée de la réalité. Il lui est difficile de s’imaginer comment une chose aussi universelle, dans sa fonction, que l’argent puisse perdre son pouvoir. Le pouvoir de l’argent ne peut pas être dissocié à la qualité de la conscience de ceux qui la manipulent. Par contre, si le pouvoir est utilisé dans le monde contre l’ordre des choses, contre l’homme, contre l’esprit de l’homme, les forces issues de la conscience christique mondiale mettront un terme à une telle condition. [...]

L’argent utilisé par exemple par les cartels de la drogue est essentiellement sous la régie des forces du bas astral. Un tel pouvoir financier ne pourra coexister sur le plan matériel avec la présence de la Régence planétaire, dont le concept du Christ mondial ne représente qu’une infime partie de la manifestation globale.

Pour comprendre la signification du terme « Christ mondial » , l’homme devra prendre conscience de son lien inaliénable avec l’invisible, au-delà de l’espace-temps matériel, comme son mental s’éveillera alors à une plus grande réalité occulte de l’avenir, il lui sera possible de comprendre pourquoi le Christ mondial n’a rien à voir avec le personnage antique du Nazaréen, mais plutôt avec les forces de la lumière dont il était issu. Le concept du Christ mondial doit aider l’homme évolué, à comprendre la relation entre l’éther et les plans de vie psychique de l’homme. C’est à travers l’événement du Christ mondial que se fera la jonction entre le temps que nous percevons et un autre temps que connaîtra l’humanité au cours de la prochaine époque. L’univers est composé de différents temps qui doivent se fondre afin que l’homme puisse passer d’un niveau de conscience à d’autres. Il comprendra que les différents temps représentent différents niveaux d’évolution, et que le temps de l’involution doit aller à sa fin pour que s’établisse l’évolution.

Pour comprendre l’événement du Christ mondial, l’homme devra élever sa vision mentale de la réalité au-delà de son symbolisme chrétien. Tant qu’il demeurera prisonnier de ce symbolisme involutif, il ne pourra se livrer librement à son savoir profond, car la mémoire le forcera égoïquement à désirer une condition historique qui ne participe pas de la réalité cosmique de la terre. La réalité se situe au-delà de l’entendement purement psychologique ou historique de l’homme. Elle fait partie d’un autre temps, alors que l’irréalité de la conscience humaine fait partie du temps involutif qui servit à son développement primaire et essentiellement astro-spirituel. La collision d’un autre temps avec le temps de la terre déchirera la mystique symbolique du Christ mondial, pour en révéler l’étrange dimension. L’homme nouveau aura une compréhension du réel au-delà des formes obscures du mental inférieur, et il fera de sa compréhension la pointe de lance de son propre destin. »

La spiritualité à rebours

Le thème du Christ mondial s'inscrit dans la spiritualité à rebours dénoncée par René Guénon en ces termes :

"Cette «spiritualité à rebours» n’est donc, à vrai dire, qu’une fausse spiritualité, fausse même au degré le plus extrême qui se puisse concevoir; mais on peut aussi parler de fausse spiritualité dans tous les cas où, par exemple, le psychique est pris pour le spirituel, sans aller forcément jusqu’à cette subversion totale; c’est pourquoi, pour désigner celle-ci, l’expression de «spiritualité à rebours» est en définitive celle qui convient le mieux, à la condition d’expliquer exactement comment il convient de l’entendre.

C’est là, en réalité, le «renouveau spirituel» dont certains, parfois fort inconscients, annoncent avec insistance le prochain avènement, ou encore l’«ère nouvelle» dans laquelle on s’efforce par tous les moyens de faire entrer l’humanité actuelle, et que l’état d’«attente» générale créé par la diffusion des prédictions [...] peut lui-même contribuer à hâter effectivement.

L’attrait du «phénomène», que nous avons déjà envisagé comme un des facteurs déterminants de la confusion du psychique et du spirituel, peut également jouer à cet égard un rôle fort important, car c’est par là que la plupart des hommes seront pris et trompés au temps de la «contre-tradition», puisqu’il est dit que les «faux prophètes» qui s’élèveront alors «feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu’à séduire, s’il était possible, les élus eux-mêmes».

C’est surtout sous ce rapport que les manifestations de la «métapsychique» et des diverses formes du «néo-spiritualisme» peuvent apparaître déjà comme une sorte de «préfiguration» de ce qui doit se produire par la suite, quoiqu’elles n’en donnent encore qu’une bien faible idée; il s’agit toujours, au fond, d’une action des mêmes forces subtiles inférieures, mais qui seront alors mises en œuvre avec une puissance incomparablement plus grande; et quand on voit combien de gens sont toujours prêts à accorder aveuglément une entière confiance à toutes les divagations d’un simple «médium», uniquement parce qu’elles sont appuyées par des «phénomènes», comment s’étonner que la séduction doive être alors presque générale ?

C’est pourquoi on ne redira jamais trop que les «phénomènes», en eux-mêmes, ne prouvent absolument rien quant à la vérité d’une doctrine ou d’un enseignement quelconque, que c’est là le domaine par excellence de la «grande illusion» où tout ce que certains prennent trop facilement pour des signes de «spiritualité» peut toujours être simulé et contrefait par le jeu des forces inférieures dont il s’agit; c’est même peut-être le seul cas où l’imitation puisse être vraiment parfaite, parce que, en fait, ce sont bien les mêmes «phénomènes», en prenant ce mot dans son sens propre d’apparences extérieures, qui se produisent dans l’un et l’autre cas, et que la différence réside seulement dans la nature des causes qui y interviennent respectivement, causes que la grande majorité des hommes est forcément incapable de déterminer, si bien que ce qu’il y a de mieux à faire, en définitive, c’est de ne pas attacher la moindre importance à tout ce qui est «phénomène», et même d’y voir plutôt a priori un signe défavorable; mais comment le faire comprendre à la mentalité «expérimentale» de nos contemporains, mentalité qui, façonnée tout d’abord par le point de vue «scientiste» de l’«antitradition», devient ainsi finalement un des facteurs qui peuvent contribuer le plus efficacement au succès de la «contre-tradition»?

Le «néo-spiritualisme» et la «pseudo-initiation» qui en procède sont encore comme une «préfiguration» partielle de la «contre-tradition» sous un autre point de vue: nous voulons parler de l’utilisation, que nous avons déjà signalée, d’éléments authentiquement traditionnels dans leur origine, mais détournés de leur véritable sens et mis ainsi en quelque sorte au service de l’erreur; ce détournement n’est, en somme, qu’un acheminement vers le retournement complet qui doit caractériser la «contre-tradition» (et dont nous avons vu, d’ailleurs, un exemple significatif dans le cas du renversement intentionnel des symboles); mais alors, il ne s’agira plus seulement de quelques éléments fragmentaires et dispersés, puisqu’il faudra donner l’illusion de quelque chose de comparable, et même d’équivalent selon l’intention de ses auteurs, à ce qui constitue l’intégralité d’une tradition véritable, y compris ses applications extérieures dans tous les domaines. On peut remarquer, à ce propos, que la «contre-initiation», tout en inventant et en propageant, pour en arriver à ses fins, toutes les idées modernes qui représentent seulement l’«antitradition» négative, est parfaitement consciente de la fausseté de ces idées, car il est évident qu’elle ne sait que trop bien à quoi s’en tenir là-dessus; mais cela même indique qu’il ne peut s’agir là, dans son intention, que d’une phase transitoire et préliminaire, car une telle entreprise de mensonge conscient ne peut pas être, en elle-même, le véritable et unique but qu’elle se propose; tout cela n’est destiné qu’à préparer la venue ultérieure d’autre chose qui semble constituer un résultat plus «positif», et qui est précisément la «contre-tradition».

C’est pourquoi on voit déjà s’esquisser notamment, dans des productions diverses dont l’origine ou l’inspiration «contre-initiatique» n’est pas douteuse, l’idée d’une organisation qui serait comme la contrepartie, mais aussi, par là même, la contrefaçon, d’une conception traditionnelle telle que celle du «Saint-Empire», organisation qui doit être l’expression de la «contre-tradition» dans l’ordre social ;
et c’est aussi pourquoi l’Antéchrist doit apparaître comme ce que nous pouvons appeler, suivant le langage de la tradition hindoue, un Chakravartî à rebours.

Ce règne de la «contre-tradition» est en effet, très exactement, ce qui est désigné comme le «règne de l’Antéchrist»: celui-ci, quelque idée qu’on s’en fasse d’ailleurs, est en tout cas ce qui concentrera et synthétisera en soi, pour cette oeuvre finale, toutes les puissances de la «contre-initiation», qu’on le conçoive comme un individu ou comme une collectivité; ce peut même, en un certain sens, être à la fois l’un et l’autre car il devra y avoir une collectivité qui sera comme l’«extériorisation» de l’organisation «contre-initiatique» elle-même apparaissant enfin au jour, et aussi un personnage qui, placé à la tête de cette collectivité, sera l’expression la plus complète et comme l’«incarnation» même de ce qu’elle représentera, ne serait-ce qu’à titre de «support» de toutes les influences maléfiques que, après les avoir concentrées en lui-même, il devra projeter sur le monde.

Ce sera évidemment un «imposteur» (c’est le sens du mot dajjâl par lequel on le désigne habituellement en arabe), puisque son règne ne sera pas autre chose que la «grande parodie» par excellence, l’imitation caricaturale et «satanique» de tout ce qui est vraiment traditionnel et spirituel; mais pourtant, il sera fait de telle sorte, si l’on peut dire, qu’il lui serait véritablement impossible de ne pas jouer ce rôle.

Ce ne sera certes plus le «règne de la quantité», qui n’était en somme que l’aboutissement de l’«antitradition»; ce sera au contraire, sous le prétexte d’une fausse «restauration spirituelle», une sorte de réintroduction de la qualité en toutes choses, mais d’une qualité prise au rebours de sa valeur légitime et normale; après l’«égalitarisme» de nos jours, il y aura de nouveau une hiérarchie affirmée visiblement, mais une hiérarchie inversée, c’est-à-dire proprement une «contre-hiérarchie» dont le sommet sera occupé par l’être qui, en réalité, touchera de plus près que tout autre au fond même des «abîmes infernaux»."


[note de René Guénon à propos de la pseudo-restauration spirituelle : La monnaie elle-même, ou ce qui en tiendra lieu, aura de nouveau un caractère qualitatif de cette sorte puisqu'il est dit que «nul ne pourra acheter ou vendre que celui qui aura le caractère ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom» (Apocalypse, XIII, 17), ce qui implique un usage effectif, à cet égard, des symboles inversés de la «contre-tradition».]


René Guénon, Le règne de la quantité et les signes des temps.

Plusieurs livres de René Guénon sont téléchargeables gratuitement à cette adresse :
http://electrodes.wordpress.com/essais/rene-guenon-le-regne-de-la-quantite-et-les-signes-des-temps/

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