jeudi, mai 31, 2012

Terre de Liens





Agir concrètement pour permettre l’installation de paysans et le développement d’une agriculture biologique, voilà ce que propose le Mouvement Terre de Liens.

L'association terre de Liens Limousin vous invite à une journée découverte sur la ferme du Champlanier, à Chambonchard en Creuse. 

En compagnie de René Becker, formateur en biodynamie, vous pourrez entre autres vous initier à la lecture d'un paysage agricole, comprendre l'intérêt agroenvironnemental des haies, mares et bosquets sur une ferme, et évaluer la qualité d'un sol en observant les plantes qui y poussent. Nous parlerons également du bail rural environnemental avec Jehan et Filip, les maraîchers de Chambonchard.

Vous trouverez l'invitation et les modalités pratiques en PJ. N'oubliez pas de vous inscrire rapidement !

Nous vous espérons nombreux, à bientôt !

Terre de liens

Terre de liens propose de changer le rapport à la terre, à l’agriculture, à l’alimentation et à la nature, en faisant évoluer le rapport à la propriété foncière.

Née de la rencontre, à la fin des années 90, entre des mouvements d’éducation populaire, de la finance solidaire, de l’agriculture biologique et biodynamique et de la protection de l’environnement, l’association Terre de liens est devenue le creuset de la réflexion sur les réponses financières à apporter au problème de l’accès au foncier. Ensemble, ils ont imaginé un outil d’investissement solidaire capable d’apporter une réponse originale à ce défi.


A l’origine de la création de la Foncière Terre de liens, il y a un triple constat :

1) Nous avons besoin de paysans qui renouvellent le modèle d’agriculture classique, qui ré-inventent d’autres formes d’usage de la terre, écologiquement responsables et socialement solidaires.

2) Dans la majorité des cas, ces paysans n’ont pas les moyens d’accéder seuls à la terre sans s’endetter pour plusieurs générations. Il est donc nécessaire de recourir à des formes collectives et solidaires d’acquisition de foncier.

3) Ni les acteurs privés (agriculteurs, propriétaires privés, agences immobilières...), ni les acteurs publics (Etat, Collectivité, Parc Naturel, Conservatoires...), ni les SAFER ne parviennent à stopper ni même à freiner la spéculation foncière, l’artificialisation des sols et la concentration des terres aux mains de quelques-uns.

La Foncière Terre de Liens est donc née d’un manque d’outil et d’une nécessité : celle d’un contrôle citoyen des usages de la terre par la propriété collective.

L’association Terre de liens, la Nef et les autres réseaux initiateurs de la réflexion ont d’abord fait le bilan des outils existants. Après avoir constaté les limites des sociétés civiles immobilières (SCI) et des groupements fonciers agricoles (GFA), ils ont décidé de créer un outil financier d’envergure nationale dédié à cet enjeu : la Foncière Terre de liens.

Cette Foncière a pour objet de collecter de l’épargne solidaire auprès des citoyens et des institutions privées et d’acquérir des biens immobiliers en milieu rural pour en assurer sur le long terme une gestion sociale et écologique conforme à la Charte de Terre de liens et aux orientations générales de la Nef.

Source :
http://www.terredeliens.org/


Terre de Liens recrute un(e) chargé(e) de mission, un(e) coordinateur(trice) de la stratégie financière. Terre de Liens Bourgogne Franche-Comté recrute un animateur(trice)...


lundi, mai 28, 2012

Comment faire pour sortir de ce monde marchandisé et malade ?





Selon les critères de l'UNADFI, Union Nationale des Associations de Défense des Familles et des Individus Victimes de Sectes, ma pratique du végétarisme et du jeûne thérapeutique me classe parmi les sectateurs soumis à un gourou ou à un mouvement néo-spiritualiste. Or rien n'est plus faux, je défends une libre pensée spirituelle qui permet de s'affranchir du sectarisme et du dogmatisme religieux.

Lui aussi végétarien et adepte des médecines douces, Jean-Marc Governatori dérange d'autant plus que son projet politique est fondé sur une approche totalement libérée des vieilles idéologies de gauche et de droite.

« Le principal est de s'organiser collectivement, dit Governatori, pour faire naître une sobriété heureuse. Mais cette dynamique globale doit aussi s'inscrire dans les vies de chacun. Et j'admets que cela n'est pas si facile car il faut accepter de perdre ou de s'éloigner d'un certain nombre d'habitudes. Cette transformation personnelle, qui est nécessaire, donne, au début, l'impression de se jeter par la fenêtre sans parachute. C'est pourquoi le système diffuse dans la société un sentiment de peur. La peur, je le pense profondément, est le principal obstacle au changement ; et le système ne veut pas du changement. Il est vrai que face à la crise du pouvoir d'achat, face à la crise sociale et écologique, le changement de cap provoquera de vraies mutations dans nos vies quotidiennes, nos façons de travailler, de consommer et de dépenser, dans nos relations sociales... Il y aura un prix à payer, par exemple, en termes de salaire, ou d'objets accumulés. Mais ceux qui se prennent en main, et qui décident de donner à leur quotidien d'autres perspectives que la consommation, le gaspillage ou la vitesse, retrouvent la vie et le temps, notamment celui du partage familial et amical. Ces gens se retrouvent aussi eux-mêmes, dans leur subjectivité. En réalité, ils gagnent plus en qualité de vie. Les crises dont je parle et les prises de conscience qu'elles devraient entraîner vont, j'en suis persuadé, multiplier les initiatives nous permettant de sortir du monde capitaliste. L'essentiel dans tout cela est qu'il faut se contenter de peu et du nécessaire, et là, nous avons des chances d'être heureux. Cette sobriété, cette simplicité de vie sont également au cœur des grands enseignements spirituels et philosophiques des sages de tous temps...

Je suis convaincu, et mon expérience au sein de l'Alliance pour la planète me le dit, que nous possédons tous la capacité à changer positivement la situation. Cette alliance, comme le dit son nom, est un réseau, un pacte qui réunit des dizaines d'associations écologistes de la société civile. Notre idée est qu'il est possible de créer un rapport de force en faveur de l'écologie et de la justice sociale. Il faut prendre conscience de cela. Coluche disait : « Quand je pense qu'il suffirait qu'on n'achète pas pour que ça ne se vende pas ! » Il avait tout dit ! C'est exactement ce qu'il faut faire ! Nous sommes détenteurs d'un pouvoir colossal et ce pouvoir est collectif. Nous sommes souvent très intelligents individuellement, mais, la plupart du temps, très bêtes collectivement. Pourquoi cela ? Parce que nous sommes incapables de nous comporter de manière sociale, juste et organisée, afin de résoudre les problèmes que le système marchand cause à la planète. Parce que ce système essaie de priver les citoyens de leur liberté, et même de leur santé (on le voit à propos du débat sur les OGM), c'est à la société civile, c'est-à-dire au pouvoir collectif dont je parle, de réinventer la démocratie. Sans une démocratie écologique et sociale, la question du pouvoir d'achat reste vaine. C'est tout le sens que je donne à la notion d'« intelligence verte ».

Jean-Marc Governatori


Photo :
La sobriété heureuse, l'étang des Landes au nord-est de la Creuse (23).


vendredi, mai 25, 2012

Sagesse et politique




Au monastère tibétain de Menri (Himachal Pradesh), où j'ai séjourné, des moines étudient le Dzogchen. Le Dzogchen est imprégné de Ch'an, un courant du bouddhisme chinois qui est en réalité une reformulation de la philosophie taoïste.

Depuis que l'OCDE a mis en place un indicateur du "vivre mieux", il est utile de regarder le monde moderne à l'aune de l'art taoïste du bonheur.

Le taoïsme n'est pas simplement une philosophie chinoise un peu particulière ou une mystique iconoclaste, il développe aussi des idées très précises sur l'organisation politique de la société.

En fait, dans les écrits de Lao Tseu, ou de Tchouang Tseu, ces différents domaines sont étroitement imbriqués et le vécu le plus spirituel se reflète toujours dans le monde concret. Mystique et politique sont indissociables et la sagesse taoïste s'applique directement au gouvernement des peuples. Cependant, les commentateurs occidentaux ont presque toujours occulté, minimisé, rejeté ou même trahi l'aspect profondément libertaire de la pensée de Lao Tseu car elle rejette la plupart des « valeurs» fondatrices de notre monde contemporain. Lorsque l'on se familiarise avec cet aspect « politique» du taoïsme une chose devient évidente : dans toute l'histoire de l'humanité, aucune société n'a peut-être été plus éloignée de l'idéal taoïste que la nôtre.

« Ne rivalise pas » affirme le Tao Te King. Or, notre « société libérale avancée » exalte la compétition. Elle en fait même un « idéal moral », un principe de fonctionnement. Elle voit dans la rivalité sociale la clé d'une meilleure efficacité, une image de la sélection naturelle où ce sont, soit-disant, les plus aptes qui survivent. « Fais en sorte que les rusés n'osent rien faire » demande le Tao Te King. Or, notre monde moderne est fait pour les rusés, les manipulateurs. Ce sont eux qui mènent le monde et comme le dit fort justement le philosophe Michel Onfray, on ne peut réussir en politique si l'on n'est pas un disciple du Prince de Machiavel qui combine, calcule, utilise avec cynisme. « Garde le peuple du désir ». Lao Tseu considère même que « le plus grand crime [est] d'exciter l'envie», « le plus grand malheur [est] d'être insatiable », « le pire fléau [est] l'esprit d'appétit ». Or, notre société exalte le désir par tous les moyens, suscite l'envie à tel point que désirer et consommer sont devenus synonymes de vivre. Et notre espace mental est constamment occupé par les publicités et autres artifices qui suscitent une multitude de désirs artificiels.

« Qui fait parade de soi-même est sans éclat » dit le Tao Te King. Or, notre société a le culte des idoles. Actrices, chanteurs, romanciers ou philosophes à succès, hommes politiques médiatiques constituent comme la quintessence de notre univers. Seul existe ce qui se montre, se voit, se déploie devant le regard de la multitude. Le secret, l'obscur, est méprisé, ignoré.

Le corollaire de cette parade médiatique est la « réussite sociale » qui est une des « valeurs » clé de notre monde moderne. Or Tchouang Tseu critique avec virulence l'homme qui « considère que la réussite sociale est un signe d'intelligence et l'échec social un signe de stupidité, que le succès est un honneur et l'insuccès une honte ».

On croirait que la parole de Tchouang Tseu s'adresse à l'un de ces hommes d'affaires médiatiques qui répand son idéologie de « gagnant ». Un de ces hommes qui s'est laissé « gonflé par l'ambition », la quête perdue et finalement suicidaire [du point de vue de la nature profonde de l'être humain] de la « dignité, la richesse, l'autorité, le renom... ». Car, selon la parole de Lao Tseu, « de tous les instruments de mort, l'ambition est la plus meurtrière ».

En revanche, être « content de son sort », sans ambition, est devenu, dans la
société actuelle, une faiblesse inadmissible, incompréhensible.

« Quiconque veut s'emparer du monde et s'en servir court à l'échec... qui s'en sert le détruit, qui s'en empare le perd »... enseigne Lao Tseu. Or, l'homme occidental obéit à la croyance pernicieuse que les choses se font grâce à lui, pour lui ; que la volonté est libre, toute puissante et peut ployer les événements, contraindre les êtres.

Finalement, cet homme en arrivera à « s'ériger en maître du monde et obligera les autres hommes à adopter ses jugements et à se sacrifier pour eux ».

Toutes les idéologies destructrices qui se sont toutes rapidement transformées en instruments de terreur obéissent à ce principe. Qu'il soit conduit par une « volonté de bien » ou la soif de pouvoir, l'homme qui veut s'imposer, diriger, se transforme en tyran et conduit la société à la destruction.

Selon Lao Tseu et Tchouang Tseu, le souverain taoïste des temps anciens est trop profond pour être sondé, hésitant, timide, effacé, prudent, simple « comme un bloc vierge ». Il « parle peu », ne cherche jamais à paraître. Il « enseigne par le silence », et « gouverne par le non-faire ». Il aime le peuple et dirige l'état « sans user de subtilité ».

Ce qui est l'exact opposé de nos gouvernants, qui sont superficiels, arrogants, entreprenants se montrent partout, n'aiment pas le peuple et gouvernent par la ruse et le mensonge.

Ainsi, à cause de son idéologie qui n'est qu'une exaltation de tous les aspects les plus sombres et les plus superficiels de la nature humaine, l'Occident s'éloigne de l'harmonie naturelle, tourne le dos à la vraie Sagesse, et s'enfonce toujours plus loin dans cette nuit particulière de la modernité.

L'humilité, l'effacement et Wu Wei, la non-ingérence, sont en fait le cœur, l'ossature, de cette sagesse taoïste dont le roi est l'expression.

Wu Wei est le non-agir, la non-intervention, la Sainte Paresse, qui laisse les êtres et les choses se développer librement. Il s'oppose au Yu Wei, l'effort délibéré qui veut intervenir, transformer le monde selon ses désirs ou ses idées.

Mais qu'est exactement la Sainte Paresse ?

C'est avant tout une révolution intime avant d'être une révolution sociale. Ou plus précisément une révolution de l'intime. Une capacité de « ne rien faire », s'abstraire des multiples activités quotidiennes, de ne plus être possédé par la volonté d'agir, pour se « maintenir dans la quiétude ».

Cela ne veut évidemment pas dire regarder la télévision, lire des romans, sortir avec des amis. Toutes les formes de distraction, de divertissement, participent pleinement à l'agitation générale et sont absolument opposées à la Sainte Paresse.

En revanche, ceux qui ont la capacité de couper le flux des préoccupations, qui aiment regarder l'herbe pousser, contempler l'océan, se perdre dans les nuages, le blanc de la neige ou le bleu du ciel sont sur le chemin de la Sainte Paresse. Ils savent naturellement s'ouvrir à cette autre dimension de la vie qui est la Vie dans sa pleine réalité, son intime présence, en dehors de la folie qui pousse à toujours désirer, vouloir. Ils sont aptes à saisir cette simplicité première.

Mais cette faculté qui est naturelle à certains s'apprend.

D'ailleurs, des thérapeutes intelligents enseignent aux personnes atteintes de dépression à devenir attentives à leur environnement immédiat : un chat qui passe, l'arbre au loin, le bruit du vent dans les feuilles, un insecte sur le mur. Contrairement à ce que fait la psychanalyse qui recherche l'origine d'une souffrance et continue de ce fait l'agitation naturelle à notre époque, cette pratique demande une attention autre, décalée. Il s'agit de se focaliser autrement.

C'est ainsi que certaines personnes vivant dans une ville côtière ont pris conscience de l'omniprésence des oiseaux marins. Une présence qu'elles n'avaient jamais remarquée auparavant, tellement elles étaient prises par l'agitation générale qui régit tous les domaines de notre existence.

En développant cette capacité si simple et pourtant si difficile à réaliser pour certains, on entre dans une relation d'harmonie avec la nature. Car la nature obéit à la Sainte Paresse. Elle en est l'expression. Sans cesse elle « agit sans agir ». Elle est la parfaite illustration du Wu Wei.

Ceux qui ont observé les oiseaux savent qu'ils passent beaucoup de temps à « ne rien faire ». Ils ne se lissent même pas les plumes. Ils demeurent immobiles ou bien planent très haut dans le ciel sans nécessité, par pur plaisir. S'ouvrir à la Sainte Paresse, c'est devenir un peu oiseau ou un peu taoïste, ce qui est presque la même chose puisque les immortels taoïstes étaient représentés avec des plumes, pour marquer leur affinité avec le ciel.

La perte de cette capacité naturelle qui était générale chez beaucoup de peuples orientaux a amené l'Occident au bord du gouffre. Notre société débordante d'activités de mouvements est à l'image de celui qui « remplit sans cesse » et « ferait mieux de s'arrêter » dont parle Lao Tseu ou de celui qui, selon une autre image, « sans cesse affûte un glaive » et « dont la lame sera vite usée ». Finalement, le monde moderne ne souffre pas d'un désordre économique ou moral — ce sont des conséquences — mais d'un manque de paresse.

Erik Sablé

jeudi, mai 24, 2012

Qu'est-ce qu'une alimentation antivieillissement ?




Qu'est-ce qu'une alimentation antivieillissement ?

C'est une alimentation équilibrée et sans excès.

Elle compte 10 à 15 % de protides, et 30 à 35% de lipides. Elle est composée pour plus de 50 % glucides. Choisir des produits complets pour bénéficier de leurs vitamines, minéraux et fibres.

On les trouve surtout dans les graines riches en huile, telles que le tournesol, le sésame ou le soja. Ce sont des cousins du cholestérol, puisqu'ils ont une formule chimique très proche, mais leur effet est radicalement opposé ; ils font baisser le taux de cholestérol et préviennent la formation du cancer du gros intestin.

Une forte consommation de carottes crues diminue de 11 % le taux de cholestérol.

Ail : le cocktail antioxydant.

Sa réputation n'est pas usurpée, car il est l'aliment-médicament qui fut utilisé à des fins médicales par les Grecs et les Romains, ses propriétés n'ont cessé d'étonner. Des papyrus égyptiens de 1500 ans av. J.-C. font état de 22 traitements à base d'ail !

Huile d'olive : l'aliment santé de base issu de la première pression à froid.

L'olivier est immortel. S'il est malade, son tronc disparaît tandis que de jeunes pousses naissent sur son pied. L'huile d'olive s'est hissée au rang convoité des aliments médicaments. Les spécialistes affirment qu'elle est l'huile la plus physiologique, car ses acides gras sont similaires à ceux du lait maternel.

Lentilles : avec le soja, les plus intéressantes des légumineuses.

L'oignon est un antibiotique naturel : il peut venir à bout, parfois seul, d'infections gastriques, de toux, de rhumes ou de bronchites. Il bloque la hausse du cholestérol sanguin lorsqu'il est associé à un plat riche en graisses.

Soja : l'incontournable anti-âge.

Il est l'une des premières plantes cultivées par l'homme. Les vertus les plus spectaculaires du soja sont très diverses. Il est hypocholestérolémiant, protège la prostate, est vite rassasiant et s'avère utile pour ceux qui veulent perdre du poids.

Le soja participe aussi à la prévention du cancer du côlon. Sa farine est dépourvue de gluten.

Orange : notre première source de vitamine C.

Pomme : le fruit anticholestérol (une pomme par jour évite la nécessité du médecin, dit le proverbe). C'est l'un des cinq aliments magiques avec la carotte, l'ail, le persil, l'oignon.

Tomate : protectrice de la prostate.

C'est l'un des aliments les plus sains, elle renferme un taux record d'antioxydants.

Je rappelle que l'absence de magnésium accélère les déséquilibres, donc le vieillissement.

Les sources naturelles de magnésium sont le soja et les amandes.

Le sélénium : c'est un antioxydant majeur que vous trouverez dans les germes de blé, les céréales complètes, certaines levures, l'ail, l'oignon.

Jean-Marc Governatori, Vers une santé totale.

Vers une santé totale
Témoignages, solutions, résultats...

L'histoire humaine montre que l'évolution économique épouse l'amélioration sanitaire par l'hygiène et les progrès médicaux. Cependant, elle crée de nouvelles maladies par le mode de vie et l'omniprésence chimique. 

95 % des décès et maladies reposent sur 6 causes évitables : stress, sédentarité, mauvaise alimentation, alcool, tabac, environnement pollué.

4 pandémies sévissent : cancers, maladies cardio-vasculaires, obésité, dépression.

Nos choix de société, nos choix de vie aggravent ces souffrances année après année, et ce malgré l'avancée des connaissances actuelles. Les témoignages, constatés par huissier sont saisissants.

Le conflit médecine conventionnelle / thérapies alternatives est donc criminel. Coopérons ! Agissons ! Cessons ce gâchis humain et financier ! Ce livre démontre que c'est possible...



Dessin :
Carmen Cru de Lelong



mercredi, mai 23, 2012

20 Propositions





La loi du clystère

Pour Jean-Marc Governatori, fondateur de l'Alliance écologiste indépendante, il n'y a pas de santé totale sans agriculture saine. Il préconise aussi une réforme alimentaire et un nettoyage régulier de l'intestin (Vers une santé totale, page 120). Le clystère permettra-t-il de purger la politique ?

Plus sérieusement, contrairement à la plupart des politiciens, Governatori fait la part belle à la démocratie directe et l'Alliance écologiste indépendante s'engage à associer le peuple aux prises de décisions.

Les 20 propositions de l'Alliance écologiste indépendante

Préparer les sorties du mal être durable, du chômage, des déficits, de la chimie, des énergies fossiles, du nucléaire, du productivisme, de l’urbanisation, du plastique, de l’omniprésence du sucre et de l’alimentation nocive, mais aussi de la maltraitance animale :

- Redonner vie et sécurité aux quartiers populaires

- Remplacer la TVA classique par une TVA sociale et écologique qui améliorera le pouvoir d’achat des plus démunis, incitera à consommer mieux, facilitera l’embauche par la réduction des charges sociales

- Aucune charge pour l'embauche d'un salarié pour les entreprises de moins de 10 salariés

- Faire en sorte que la politique sociale aide prioritairement les personnes handicapées par l’âge ou la maladie

- Généraliser les monnaies complémentaires et locales autour de l’Euro

- Réhabiliter les logements vandalisés, recenser bureaux et habitations inutilisés mais aussi promouvoir les habitations légères

- Etablir une politique énergétique reposant sur l’économie de proximité, la ruralité, l’efficacité énergétique, la diversité avec les renouvelables et la sobriété

- Mettre en route un grand plan national d'isolation de toutes les constructions

- Faire une réforme agraire pour multiplier les petites exploitations agricoles

- Recenser les terrains abandonnés pour location à paysans en vue d’établir de petites exploitations à vocation d’autosuffisance alimentaire

- Mettre en place la mise en bio de l’agriculture de notre pays (3 % des terres actuellement !)

- Libéraliser la diffusion des semences naturelles et biologiques

- Examiner et reconnaître les médecines non conventionnelles

- Interdire les corridas, l’expérimentation animale, l’élevage en batterie…

- Légiférer pour que 100 % de ce qui est vendu en France soit 100 % recyclable

- Interdire toute extension et création de grandes surfaces

- Mettre en place un Conseil national avec des représentants tirés au sort, au côté de l’Assemblée nationale dont les députés seront issus d’une élection à la proportionnelle

- Adjoindre à chaque élection un référendum sur un sujet de société pour favoriser la participation, et associer la population aux prises de décisions

- Audit d'experts indépendants sur l'utilisation des fonds publics, les médicaments, les vaccins, les produits chimiques…

- Interdire affichages et dépliants publicitaires

- Débat national public de 6 mois sur les réformes à faire en matière d’Education suivi d'un référendum avec des options ABCD (horaires, programmes, notations, formations …)

Une politique de Santé (qui réduira les coûts de notre politique de la maladie), la ruralité, la préservation de la petite entreprise et de l’artisanat, comme une TVA intelligente (voir la deuxième proposition et notre site dans la rubrique Ecologie fiscale), conduisent au Plein Emploi.


Dessin :

mardi, mai 22, 2012

La semaine sanglante




Le 21 mai 1871, les forces Versaillaises pénètrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud. C'est le début de la semaine sanglante.

Le 22 mai, les Versaillais tiennent déjà les portes d'Auteuil, de Passy, de Sèvres, de Versailles ; ils installent des batteries sur la colline de Chaillot et au rond-point de l'Étoile. Ils sont maîtres pratiquement de deux arrondissements le XVe et le XVIe. Paris apprend seulement leur présence. Delescluze fait placarder cette proclamation :

« Au Peuple de Paris, A la Garde nationale,

Citoyens, Assez de militarisme, plus d'états-majors galonnés et dorés sur toutes les coutures ! Place au Peuple, aux combattants, aux bras nus !

L'heure de la guerre révolutionnaire a sonné. Le Peuple ne connaît rien aux manœuvres savantes mais quand il à un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas tous les stratégistes de l'école monarchiste.

Aux armes ! Citoyens, aux armes ! Il s'agit, vous le savez, de vaincre ou de tomber dans les mains impitoyables des réactionnaires et des cléricaux de Versailles, de ces misérables qui ont, de parti pris, livré la France aux Prussiens, et qui nous font payer la rançon de leurs trahisons !

Si vous voulez que le sang généreux, qui a coulé comme de l'eau depuis six semaines, ne soit pas infécond ; si vous voulez vivre libres dans la France libre et égalitaire ; si vous voulez épargner à vos enfants et vos douleurs et vos misères, vous vous lèverez comme un seul homme, et, devant votre formidable résistance, l'ennemi qui se flatte de vous remettre au joug, en sera pour sa honte des crimes inutiles dont. il s'est souillé depuis deux mois.

Citoyens, vos mandataires combattront et mourront, avec vous, s'il le faut ; mais au nom de cette glorieuse France, mère de toutes les révolutions populaires, foyer permanent des idées de justice et de solidarité qui doivent être et seront les lois du monde, marchez à l'ennemi, et que votre énergie révolutionnaire lui montre qu'on peut vendre Paris, mais qu'on ne peut ni le livrer ni le vaincre.

La Commune compte sur vous, comptez sur la Commune. »


Le même jour, Thiers, le type même du bourgeois, déclare devant l'Assemblée nationale : « L'expiation sera totale ». Les députés n'avaient d'oreille que pour les appels au massacre lancé par Favre et la presse versaillaise.

« On ne connaîtra jamais le chiffre des exécutions sommaires commises par les troupes versaillaises durant la Semaine sanglante et les jours suivants. Le général Appert, responsable de la justice militaire, a officiellement admis le chiffre de 17 000 fusillés, c'est en réalité celui des inhumations payées par la ville de Paris. On sait que des milliers de morts furent par ailleurs incinérés, jetés dans des puits et des carrières, ensevelis à la hâte dans les tranchées du Siège. Les historiens situent le chiffre des exécutions entre 20 000 et 35 000. Seul point de repère : la répression terminée, il manquait environ 100 000 ouvriers dans Paris. Il y avait 38 568 prisonniers, quelques milliers d'hommes en fuite ou en exil ; les autres ? Rappelons, à titre de comparaison, que la fameuse Terreur, celle dont les manuels de classe font le plus grand état, entraîna l'exécution, dans toute la France, de 16 594 condamnés à mort, et elle dura un peu plus de dix-sept mois, du 6 avril 1793 aux 27/28 juillet 1794. » (Bernard Noël)

De nos jours, l'oligarchie européenne envisage la répression sanglante de la colère populaire qui monte. En effet, une annexe du traité de Lisbonne autorise les forces gouvernementales à tirer sur les manifestants.





La Commune « c'est la consécration du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple : une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active, renouant avec l'esprit de la constitution de 1793 qui fait du droit à l'insurrection « le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs » (article XXXV de la déclaration des droits de l'Homme de 1793). 


22 mai 2012, le grand tonnerre canadien annonce-t-il le réveil démocratique de l'Occident ? 




Le « printemps érable »

Des centaines de milliers de personnes dans les rues de Montréal contre l'oligarchie et ses mesures antidémocratiques (loi 78, entre autres).

La manifestation du 22 mai en images :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/05/22/004-manif-images-vingt-deux-mai.shtml

lundi, mai 21, 2012

La retraite




Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les candidats à l’élection législative

La montée en puissance du nombre de retraités constitue un « bouleversement social » dont la société doit prendre la mesure. Anciens salariés, les retraités ont des droits. Ils participent activement à de multiples activités qui contribuent à tisser ou maintenir du lien social. Cet investissement concourt pleinement à la solidarité intergénérationnelle. Pour un grand nombre s’ajoutent des difficultés financières dues, entre autres, au niveau des pensions et aux dépenses de santé. L’âge peut être cause de situations où la diminution de l’autonomie pose des problèmes particuliers aux retraités, comme aux personnes qui sont en situation de handicap.

Mesdames, Messieurs les candidats à l’élection législative en Creuse, les organisations creusoises de retraités ont décidé de s’adresser à vous pour que vous leur fassiez part de votre analyse de la situation des retraités et des propositions que vous avancez en ce qui concerne quatre questions essentielles : le pouvoir d’achat, la santé, la vie quotidienne et la prise en charge de la perte d’autonomie.

Pouvoir d’achat :

Envisagez-vous de revoir le mécanisme de revalorisation des pensions pour mieux prendre en compte les dépenses contraintes insuffisamment ou non prises en compte par l’indice INSEE ?

Quel montant minimum de pension estimez-vous normal?

Quelles mesures comptez-vous proposer pour améliorer les retraites ?

Envisagez-vous de modifier les prélèvements sur les pensions ?

Etes-vous pour ou contre la TVA « sociale » avec toutes ses conséquences ?

Santé :

Envisagez-vous de remettre en cause certaines dispositions de la loi HPST ? Lesquelles ?

D’une façon générale, comment envisagez-vous de réduire les inégalités en matière de santé et d’accès aux soins : franchises, dépassements d’honoraires, maisons de santé pluridisciplinaires publiques, déserts médicaux, augmentation du numerus clausus...?

Vous engagez-vous à supprimer :

la taxation des mutuelles de santé qui proposent des contrats solidaires et responsables et l’obligation de prise en charge des dépassements d’honoraires du secteur optionnel ?

Trouvez-vous juste le désengagement de la couverture de base assurée par la Sécurité Sociale ?

Etes-vous favorable à la défiscalisation des cotisations mutualistes ?

Activités quotidiennes :

Quelles dispositions proposez-vous pour permettre aux retraités comme à toute personne à mobilité réduite d’accéder à des moyens de transport pour les soins, pour les activités quotidiennes ? Avec quels financements ?


Quelles propositions comptez-vous faire pour favoriser l’accès aux loisirs et à la culture des retraités ?

Pour l’hébergement des personnes âgées, pensez-vous nécessaire de prendre des dispositions financières ou autres pour le logement individuel, collectif ? Quelles alternatives aux EHPAD proposez-vous ?

Perte d’autonomie :

Comment envisagez-vous la prise en charge des personnes en perte d’autonomie ? Doit-elle relever de la solidarité nationale à travers la Sécurité Sociale ou de la responsabilité individuelle ?

Envisagez-vous d’agir pour la mise en place « d’un service public de vie à domicile » cogéré par les associations existantes, les usagers et leurs familles, les pouvoirs publics ?

Que proposez-vous pour assurer un véritable service public à la personne avec des personnels compétents, qui prenne en compte la formation, les salaires, le déroulement de carrière et le respect de la qualification ?

Que proposez-vous pour permettre à tous d’accéder aux EHPAD quelles que soient leurs ressources, ce qui suppose une remise à plat et une harmonisation des budgets des établissements ?

Mesdames, Messieurs les candidats à l’élection législative en Creuse, vos engagements intéressent tous les retraités et personnes en situation de handicap de notre département ainsi que leur famille. Nous ne manquerons pas de les informer, lors d’une conférence de presse tenue à la fin du mois de mai, des réponses que vous apporterez à nos questions, de vos analyses et de vos propositions.

Pour l’ensemble des organisations creusoises de retraités :
Alain Roudier



Réponse


Après le désistement de son candidat, l'Alliance écologiste indépendante m'a demandé de la représenter dans le département de la Creuse (circonscription unique). Parce que mon désir de promouvoir la démocratie directe a été encouragé, j'ai accepté.

Contrairement aux idées répandues par les élus carriéristes, la démocratie directe est possible dans un grand pays. Le numérique permet de gérer un nombre considérable de données. Une assemblée numérique constituée de dizaines de millions d'électeurs (lucides et incorruptibles) sera plus utile à la société que tous les politiciens arrivistes courtisés par des lobbies souvent très généreux (On estime que 3 000 groupes d'intérêt employant jusqu'à 10 000 personnes font du lobbying à Bruxelles).

Les organisations creusoises de retraités souhaitent connaître mon analyse sur le pouvoir d’achat, la santé, la vie quotidienne et la prise en charge de la perte d’autonomie.

Tous ces thèmes sous-entendent une question :

Avons-nous les moyens de financer une politique plus généreuse à l'égard des retraités ?

En France, en Europe et dans le monde, les populations sont victimes d'un système antidémocratique qui ne profite qu'aux riches et à l'oligarchie. En neutralisant ce système, on vivra beaucoup mieux. Un exemple, à cause de la dette publique, on assiste à la paupérisation des peuples. Or la dette publique est une escroquerie planifiée par l'oligarchie politico-financière. Le peuple vivra beaucoup mieux quand il s'affranchira des exploiteurs et de l'odieux système fondé sur une avidité criminelle responsable de la pollution et de la détérioration fulgurante de la santé. Si l'on n'agit pas rapidement, peu de personnes arriveront à l'âge de la retraite. En Allemagne, l'espérance de vie en bonne santé n'est plus que de 58 ans. Le prétendu modèle allemand, qui n'est que du nazisme économique, et son « élite » de riches seigneurs réduisent les prolétaires en quasi esclavage.

Pour répondre clairement à Alain Roudier, porte-parole des organisations creusoises de retraités, c'est en mettant fin à la prédation économique et au darwinisme social que les aînés bénéficieront d'une véritable solidarité.

Bien entendu, des économistes collabos, les chiens de garde du système, démontreront à grand renfort de chiffres que l'austérité est incontournable. Il ne faut pas écouter ces valets de la mondialisation, du néo-féodalisme mondial.

De plus, dans l'éventualité d'une insurrection des consciences et de la fin de l'horreur économique, de nouvelles lois seront décidées par le peuple lui-même. Mon rôle ne consiste pas à vous demander de voter pour des promesses. Mon objectif est de vous inciter à reprendre votre pouvoir décisionnel de citoyen. Quand vous comprenez que la démocratie représentative est une fumisterie, vous n'avez plus besoin d'élus. Vous voterez vous-même les lois bénéfiques à la société.

Félix Crespo

Dessin :

samedi, mai 19, 2012

La démocratie de la terre





Au début du IIIe millénaire, des personnes déconcertées par la crise économique exhument le marxisme ; les plus haineuses, et les plus effrayées, se convertissent au nationalisme (la haine et la peur vont souvent ensemble). D'autres continuent de croire que le libéralisme renaîtra de ses cendres.

N'est-il pas temps d'affronter l'avenir sans s'accrocher aux vieilles idéologies ? Le marxisme, le nationalisme, le libéralisme appartiennent à un monde en déclin. Ce monde où la démocratie représentative n'est qu'un leurre utilisé par l'oligarchie afin de régner sans partage.

Nous avons les moyens techniques d'instaurer la véritable démocratie directe grâce au numérique. Seule une assemblée internationale de citoyens responsables pourra s'opposer au gouvernement mondial des multinationales et de la finance. C'est l'union planétaire des citoyens libres qui contrecarrera « l'ordre cannibale du monde » dénoncé par Jean Ziegler. Les prétendus représentants du peuple, les élus rémunérés par la république et gratifiés de privilèges exorbitants sont des carriéristes. On ne peut pas leur faire confiance.

En outre, l'union citoyenne internationale inversera peut-être un autre processus particulièrement mortifère :

Des scientifiques nous préviennent : « les activités humaines provoquent la sixième extinction de masse de la vie ». 



Mais qui écoute un tel avertissement ? Les politiciens et les journalistes ne daignent pas relayer ce terrible constat. Ils sont trop occupés à soumettre les populations au système démentiel qui ne profite qu'à l'oligarchie, l'oligarchie politico-financière qui détruit la vie pour satisfaire son avidité insatiable.

N'est-il pas temps de reprendre en main notre avenir et d'exprimer directement notre volonté de vivre libres et heureux dans un monde débarrassé de la compétitivité ultralibérale, des haines nationalistes, des fièvres idéologiques ou dogmatiques de toutes sortes ?




Vandana Shiva

Vandana Shiva est à l'origine de la démocratie de la terre. Elle dirige la Fondation de recherches pour les sciences, la technologie et l'écologie. Parmi ses nombreux livres, mentionnons, traduits en français, La guerre de l'eau (Parangon), Le terrorisme alimentaire (Fayard) et La biopiraterie ou le pillage de la nature et de la connaissance (Alias etc.). Elle est également rédactrice en chef adjointe de la revue The Ecologist. Vandana Shiva a dit lors d'un interview :

« Aujourd’hui, la démocratie est moribonde. La démocratie est censée être le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Pourtant, des millions de gens ont beau manifester contre la guerre, tous les gouvernements des pays riches envoient des troupes en Irak et en Afghanistan. À travers le monde, les gens disent : « Empêchez les grandes banques de continuer à voler notre argent », mais les gouvernements se bornent à renflouer les banques, et les gens se retrouvent plus vulnérables encore. Quand des entreprises influencent chaque décision gouvernementale, quand des lobbyistes se substituent au peuple, on obtient un gouvernement des entreprises par les entreprises et pour les entreprises, et le peuple est réduit au rang de quantité négligeable. C’est cette menace qui pèse sur la démocratie. Voilà pourquoi nous devons réinventer la démocratie, et promouvoir ce que j’ai appelé la « démocratie de la Terre ».

La globalisation a changé la donne. L’agriculture s’est retrouvée exposée à l’avidité mondiale, à l’avidité de l’industrie agroalimentaire mondiale. Des multinationales comme Monsanto ont eu toute liberté de vendre des semences OGM brevetées aux agriculteurs indiens, et parallèlement des multinationales comme Cargill ont pu faire du dumping sur le marché indien, et réduire le prix du pétrole, du coton, entre autres.

La main mise de Monsanto sur les semences a de nombreuses conséquences. Les semences, qui étaient autrefois gratuites, ou que les fermiers payaient 5 ou 6 roupies le kilo (env. 0,12 €), leur coûtent maintenant 1 800 roupies les 450 grammes, ce qui revient à environ 3 600 roupies le kilo (env. 58€). Sur ces 1 800 roupies, Monsanto récupère 1 200 roupies de royalties (1). Le coton transgénique, appelé « coton BT », est censé résister aux parasites, mais comme cette technologie est violente et peu fiable, elle perturbe les mécanismes de défense propres à la plante, qui se retrouve menacée par d’autres parasites. Quant au parasite ciblé, le ver de la capsule, il a maintenant développé une résistance. En fait, les attaques parasitaires augmentent. D’après notre étude, on utilise 13 fois plus de pesticides dans les plantations de coton OGM. Le coût élevé des semences et l’emploi accru de pesticides ont provoqué l’endettement des fermiers. Ils ne se sont pas endettés auprès du gouvernement ou des banques, mais auprès des agents des multinationales. Quand ces agents viennent prendre procession de leurs terres, les fermiers boivent du pesticide pour mettre fin à leurs jours, parce que pour eux, la terre est une mère. Aucun fermier ne peut imaginer vivre sans la terre. Le jour où on vient leur confisquer leur terre à cause des dettes qu’ils sont incapables de payer, les fermiers se suppriment. Voilà l’histoire du suicide des fermiers indiens. 200 000 fermiers indiens se sont suicidés. Si l’on établit la carte des États et régions où se produisent les suicides, et la carte des régions où Monsanto vend son coton BT, on obtient la même carte. Même si Monsanto refuse d’admettre ce lien, les faits sont là, sur le terrain.

En 1984, les événements m’ont poussée à m’intéresser à l’agriculture. Dans l’État du Punjab, la Révolution verte était censée avoir été vecteur de prospérité et de paix. C’est sur ces valeurs que Norman Borlaug, son investigateur, avait reçu le prix Nobel de la paix [en 1970]. Au lieu de ça, le Punjab était déchiré par la violence. En 1984, il y a eu 30 000 morts et notre Premier ministre, Indira Gandhi, a été assassinée. Je me suis donc demandé pourquoi ce déchaînement de violence avait remplacé la paix attendue. Cette année-là, au mois de décembre, 3 000 innocents qui dormaient dans les bidonvilles de Bhopal, ont été tué par une fuite de gaz dans une usine de pesticides, propriété de Union Carbide, et maintenant de Dow Chemical. Il y a eu des milliers d’estropiés et des enfants sont nés infirmes. Je me suis alors interrogée sur l’agriculture : pourquoi ressemblait-elle à une guerre ? J’ai écrit mon livre La violence de la Révolution verte après une étude complète sur le sujet, ce qui m’a valu d’être invitée à des conférences bien que n’étant pas agronome.

En 1987, une conférence a réuni les grands noms de l’industrie : BASF, Bayer, Ciba et Sandoz [en 1996, la société Sandoz a fusionné avec Ciba-Geigy pour former Novartis]. Ils ont exposé leurs projets d’avenir : cinq multinationales contrôleraient l’alimentation et la santé, la moindre semence serait brevetée et génétiquement modifiée. Je me suis dit : « Ce contrôle de la vie sur Terre est une dictature. Que puis-je faire ? »

Navdanya est un mouvement que j’ai initié en 1987. Ça veut dire « 9 semences », c’est symbole de diversité, mais ça signifie aussi « le nouveau don ». Les semences sont au cœur même du travail de Navdanya, parce que c’est ce qui manquait aux fermiers. S’ils ont leurs propres semences, les fermiers ne s’endettent pas, parce qu’ils n’ont ni semences, ni pesticides à acheter. Nous avons donc créé des banques de semences, et nous avons aidé les fermiers à renouer avec l’agriculture biologique, et à trouver des débouchés équitables pour leur coton. La combinaison de ces trois éléments : les semences, l’agriculture biologique et le commerce équitable, permettent aux fermiers de gagner dix fois plus que ceux qui cultivent du coton BT. Notre action a porté ses fruits.
Les grandes fermes à soja et à maïs des États-Unis passent pour les formes d’agriculture les plus productives que l’humanité ait jamais inventées. Mais il n’est pas très intelligent d’insuffler dix unités d’énergie dans un système pour produire une seule unité de nourriture, ce n’est pas viable. En revanche, si on mise sur la biodiversité et ses effets induits, on peut produire quatre à dix fois plus que ces exploitations industrielles américaines qui sont exportées à travers le monde comme un modèle d’agriculture de pointe. On ne peut pas raisonner en terme de rendements. Bien sûr la monoculture qui se concentre sur une seule donnée aura une production supérieure, et la biodiversité produira moins de cette denrée donnée. Mais la biodiversité produit plus de nourriture à l’hectare que la monoculture. Nous avons des centaines de données chiffrées qui prouvent que les polycultures biologiques ont une productivité beaucoup plus élevée en terme de production de nourriture par hectare.

La société actuelle a été construite sur l’idée que la nature est morte (sans vie, inerte), d’où cette profonde crise de survie. Mais la nature n’est pas morte, elle est bien vivante dans toute sa diversité. Prenez une poignée de terre : elle contient des millions et des milliards d’organismes qui travaillent à rendre le sol fertile. Un sol vivant, voilà ce qui nous donne de la nourriture, et non pas les toxiques produits par des usines explosives [en France, l’usine chimique de fertilisants AZF a explosé à Toulouse le 21 septembre 2011, tuant 30 personnes] , pas le phosphate dont nos réserves ne sauraient excéder vingt ans, pas les combustibles fossiles déjà utilisés en quantité excessive ! Les turricules (ou excréments) de vers de terre apportent sept fois plus d’azote que les sols classiques, onze fois plus de potassium, cinq fois plus de phosphate. Un ver de terre qui, selon Darwin, est l’espèce la plus miraculeuse dont l’humanité ait jamais dépendu, est plus efficace que toutes les usines d’engrais du monde. Tâchons d’en prendre conscience. C’est formidable. Les pollinisateurs reviennent, les oiseaux aussi. Nous produisons davantage de nourriture sans utiliser de pesticides, et nous utilisons 70% moins d’eau qu’à nos débuts, parce que le sol fertilisé par les vers de terre agit comme un réservoir dans lequel l’eau est retenue.


Les réserves de semences peuvent être réduites à néant en une seule saison. Dans les régions où les fermiers se suicident, il ne reste plus de semence, ni de semence de coton, ni d’aucune culture vivrière, parce que Monsanto a lancé un programme de remplacement : on encourage les fermiers à livrer leurs stocks, Monsanto leur distribue même de l’argent contre leurs semences. Alors, les fermiers se disent : « Je leur vends les miennes, et je récupère les leurs. » Tous les fermiers, les uns après les autres, et au bout du compte, plus personne n’en a. En une saison, il y a pénurie de semences. En vingt ans, les réserves mondiales seront réduites à néant. Chacun aura beau être libre de faire ce qu’il veut, il n’y aura plus de semences. C’est pour ça qu’il faut interdire le brevetage des semences. L’humanité, dans sa grande majorité, n’a aucune envie de poursuivre sur cette voie de destruction de notre avenir. On force les gens à s’engager dans ce projet d’anéantissement pour servir la cupidité à court terme d’une toute petite minorité.

En premier lieu, l’humanité doit reconquérir sa capacité à concevoir la liberté, sa capacité à exercer une démocratie véritable et profonde. Ensuite, l’humanité doit aussi prendre conscience que l’être humain ne peut sûrement pas être sur Terre pour s’enrichir et faire des profits. Préserver la vie, la vie de notre espèce, la vie de la planète, l’écosystème qui permet toute vie sur Terre, voilà l’objectif suprême qui doit guider notre action. »

Vandana Shiva 


1) Le salaire minimum indien est de 2€/jour, mais les agriculteurs gagnent moins.


Source :
http://www.maicha.free.fr/wordpress/?p=138

Le citoyen paysan :
http://bouddhanar.blogspot.fr/2012/02/le-citoyen-paysan.html

vendredi, mai 18, 2012

Contre-initiation : Buts et méthodes





par Michaël

« L’antitradition a eu son expression la plus complète dans le matérialisme qu’on pourrait dire « intégral », tel qu’il régnait vers la fin du siècle dernier (19ème) ; quant à la contre-initiation, nous n’en voyons encore que les signes précurseurs, constitués précisément par toutes ces choses qui visent à contrefaire d’une façon ou d’un autre l’idée traditionnelle elle-même. »

René Guénon


On peut ne pas être d’accord avec Guénon sur tout ce qu’il a produit mais l’on peut reconnaître dans son œuvre un certain génie visionnaire en cette fin d’un monde. Je vous invite à lire ou à relire deux ouvrages magistraux sur le sujet « La Crise du monde moderne » et « Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps ». Une bonne partie des questions liées à la contre-initiation réside, entre autres, dans ces études. 

Je vais donc, dans un premier temps, résumer ce qu’est la contre-initiation puis, dans un second temps, développer les cas principaux de contre-initiation qui existent et tendent à prendre une ampleur inquiétante. Enfin, je terminerai par un essai sur les tentatives d’obombrement des forces contre-initiatique sur les disciples "non aboutis" ou renégats des enseignements et écoles spirituelles. 

Notre époque a de quoi nous rendre inquiet en effet, cette inquiétude peut être prise soit de manière désespérée ; soit nous mettre en alerte, en éveil d’un discernement plus que nécessaire devant les difficultés que soulèvent les forces anti-divines qui s’abattent sur la terre pour ensevelir ce qu’il y reste de lumière. Dans le brouhaha des événements géopolitiques et des messianismes de tous bords, il convient plus que jamais d’être vigilant, je dédie cet article à celles et ceux qui ont compris le combat actuel et savent qu’il est avant tout spirituel.

Matérialisme, scientisme et consumérisme :

« Chercher de satisfaire les besoins matériels des hommes est une illusion, parce que la civilisation moderne crée toujours plus de besoins artificiels qu’elle n’en peut satisfaire.»
René Guénon

Depuis l’émergence de la pensée scientifique qui s’est progressivement érigée en pensée unique dans notre monde moderne, nous avons vu s’imposer la croyance que l’humain n’est qu’un amas de chair et d’os perdu dans un univers soumis au hasard et à la nécessité. Certes on arguera que la science a fait progresser la médecine, le confort social, l’hygiène et a mis en place le sacro-saint progrès technologique censé nous affranchir. Pourquoi pas, ne rejetons pas le bébé avec l’eau du bain. Mais sachons que pour tous ces progrès il y a un revers et que finalement si l’on est lucide la médecine est dans l’impasse concernant bon nombre de pathologies et il apparaît clairement qu’elle en génère de nouvelles. Des médecins courageux s’élèvent même pour dénoncer les conglomérats industrialo-pharmaceutiques qui créeraient des maladies pour pouvoir en vendre les remèdes.

Les médecines traditionnelles étaient des voies de préventions de la santé, des médecines de la santé et non des médecines de la maladie. Elles se sont élaborées en observant les vivants et non en disséquant les morts, c’est une différence non négligeable quant à l’esprit qui sous-tend une approche. Il reste évident que les progrès de la chirurgie sont utiles dans la limite de leur sphère de compétence et tant que ne s’installe pas la "logique du bistouri" ; alors qu’il est possible d’agir bien souvent en amont dans la compréhension psychosomatique des causes. 

Sans parler du phénomène de psychiatrisation de la société et des problèmes sociaux qui valorisent l’utilisation de la camisole chimique (antidépresseurs, neuroleptiques…) au détriment d’une réelle écoute que les professionnels n’ont plus le temps ou/et l’envie de pratiquer. 

Je sais que dans tous ces secteurs il existe des êtres de valeurs, je les ai rencontré et je connais leur frustration devant un système mécanisé qui ne veut pas les écouter. L’écoute, oui, qui prends trop de temps, le temps étant de l’argent, elle n’est pas assez rentable. Pour ce qui est du confort matériel et de la technologie, il y aurait plus d’un article à écrire sur le sujet je vous renvoie à Rudolph Steiner ainsi qu’au livre de Sébastien Vaas intitulé « L’enfer du virtuel ».

Nous avons ce consumérisme déchaîné par un ultralibéralisme intégriste qui a relégué l’humain à un pouvoir unique « le pouvoir d’achat », qui le conditionne à croire qu’il est libre parce qu’il a le droit inaliénable de consommer, de se réaliser dans le monde en travaillant comme une bête de somme pour pouvoir acheter des objets qui combleront son vide intérieur, provisoirement. Nous sommes passés du « Je pense, donc je suis » de Descartes au « J’ai, donc je suis » de la société de consommation. On ne veut plus entendre la tradition quand elle dit que ce vide d’Être ne pourra jamais être comblé par l’Avoir, l’ego trouvera toujours des objets pour voiler son inexistence. Le consumérisme est devenu une arme alimentée par les loges maçonniques (qui connaissent les techniques de manipulation des masses et l’utilisation occulte des énergies). Loges qui sont soumises aux élites oligarchiques mondialistes.

Voilà pour résumer brièvement sur le pendant matériel de la contre-initiation, bien des auteurs développent en détail ce que j’énonce et il est possible d’écrire longuement sur chacun des aspects évoqués, si la demande se fait sentir peut être qu’ils émergeront par la suite.

Loges occultes, religions et New Age :

« La guerre occulte est la guerre que les forces de la subversion mondiale mènent dans les coulisses par des moyens qui échappent presque toujours aux méthodes ordinaires de l'investigation. »
Julius Evola

Dans l’envers du décors, à la source des dérèglements anti-divins que nous avons vu plus haut il y a les loges maçonniques (entendons ici la franc-maçonnerie moderne qui est loin de la véritable franc-maçonnerie initiatique traditionnelle depuis longtemps perdue et inversée par les loges actuelles) qui tirent les ficelles en utilisant divers techniques de manipulations améliorées par une technologie matérielle et occulte, pour les détails des procédés je vous redirige vers l’article écrit sur le livre « Démasqué » de Jan Van Rijkenborgh et bien entendu son ouvrage qui donnent les clés de la compréhension des coulisses du monde (1).

Une note spéciale ici concernant les religions organisées qui dénotera peut être un peu avec la pensée du traditionalisme guénonien sans pour autant créer un schisme avec le fond du discours. 

Les religions traditionnelles d’aujourd’hui ne défendent plus LA tradition, elles aussi sont séduites par la contre-initiation. Le pape Benoit XVI dans son homélie du 6 janvier 2007(2) prônait l’exigence de voir apparaître un « un nouvel ordre mondial politique et économique ». Rappelons que le Vatican est une des plus grosses entreprises financières du monde qui fut financée par la banque Rothschild, ces derniers en détiennent des parts (3). Sans compter le fait que l’institut des bonnes œuvres du Vatican serait un paradis fiscal responsable du blanchiment d’argent de la mafia (4).

C’en est assez pour démontrer que l’idéal des pauvres du Christ n’est plus d’actualité. Il en est de même pour les instances judaïques et islamistes où "lutte de pouvoir", "guerre des egos" et "volonté d’imposer son dogme à la terre entière" continuent de faire rage. Où l’on voit s’opposer d’un côté, le monde judéo-protestantiste allié des banques et des empires coloniaux qui tentent d'imposer au monde l’image de l’islamiste terroriste. La volonté judéo-protestantiste d’arrière-plan étant celle de l’ancien testament dont le but est la domination mondiale d’une élite sous la tutelle du messie biblique, rejetons du Dieu Jéhovah. Relisez la vieille bible tout y est. En face tente de se façonner un bloc d’opposition islamo-catholique (5) qui sur le papier semble une bonne idée, mais au vu de ce que nous avons énoncé plus haut sur le Vatican, il risque de prendre une tournure réductrice du message initiatique primordiale de ces traditions.

Si l’Islam apparaît aujourd’hui comme un bastion de la résistance contre l’empire mondialiste, un néo-bolchevisme religieux, il n’en reste que sa vision profonde est sensiblement la même que celle contre laquelle elle s’oppose. Ayant moins subit les dérives du monde moderne, l’islam a conservé une pensée traditionnelle. Mais, elle est pour la majorité d’ordre waabo-sunnite et salafiste, c'est-à-dire des courants littéralistes pro-shariah (loi coranique). Et l’on est loin ici de l’Islam idéalisé de Guénon avec des sages comme Rûmi ou Ibn Arabi aux commandes. L’islam terroriste est financé par le Qatar et l’Arabie saoudite qui collaborent avec les États-Unis en leur offrant des points d’appui militaires sur leurs territoires (6). Les voies alternatives dans les pays musulmans se font difficilement entendre. Reste que tous ceci ne sent pas très bon et risque de mal tourner compte tenu des forces en jeu. Là encore, les peuples sont pris en otage par les idéologies des oligarques d’est en ouest.

Je ne parlerai pas ici du lamaïsme, ses dérives et ses intentions de domination, Félix développe le sujet sur le blog, bonne lecture.

A quoi, allons-nous donc logiquement assister ?

A une guerre sainte de plus, entre institutions qui sont comme des enveloppes vides, ayant conservé le décorum et l’apparence de l’esprit mais qui en sont vidées. Les écoles de sagesse reliées à ces traditions se cachent afin de préserver leur enseignement en attendant que l’orage passe. La contre-initiation a enseveli elle aussi les religions officielles et je crains malheureusement que les doctrines sociales des religions ne suffisent pas pour changer la conscience humaine.

Le New Age, ce bricolage syncrétique mélangeant mysticisme orientale, occultisme occidentale, shamanisme et physique quantique, ne pas être en reste. Les loges occultes de la fraternité blanche sont elles aussi de la partie et prônent l’émergence d’une "dictature du bien" par le biais de la religion mondiale instaurée par le retour de Maitreya (7).

Un petit tour d’horizon a été fait (il est possible de développer bien plus encore tous ces thèmes).

Comment devient-on un agent de la contre-initiation ?

Nous arrivons maintenant au cœur de cet article, nous avons esquissé plus haut les buts de la contre-initiation, d’un côté la mécanisation de l’humanité par le biais du scientisme et du consumérisme. C'est-à-dire la volonté de convaincre l’humain qu’il n’a pas d’âme, qu’il n’est qu’une machine biologique imparfaite et que la science seule est le dieu qui fera de lui "l’homme nouveau" comme nous le voyons avec l’avènement des nanotechnologies et le mouvement trans-humaniste(8) nous chantant le cantique de l’homme 2.0.

De l’autre, les mouvances religieuses qui ayant conservé une partie des enseignements fondateurs (mais sans les clés initiatiques) rabâchent des demi-vérités qu’elles érigent en Vérité intégrale sans comprendre la parole d’un sage comme Rûmi qui nous murmurait : « La vérité est un grand miroir tombé du Ciel qui s'est brisé en mille morceaux. Chacun en possède un tout petit morceau et croit détenir toute la vérité ». Ces mouvements ne vont faire qu’opposer leurs morceaux de vérité à d’autres morceaux de vérité, ce qui les conduira à détruire tous les morceaux et fera s’évaporer la possibilité de reconstituer ce grand miroir de la tradition primordiale.

Si l’on a un peu compris ce qu’est la contre-initiation alors on est à même de d’appréhender le pourquoi et le comment de la manipulation qui transforme de plus en plus de personnes en serviteurs des forces anti-divines. Ne voyons pas là forcément une volonté démonique grossière en arrière-plan, bien que des énergies occultes agissent dans le dévoiement d’un être. Mais au début l’être n’a pas de mauvaise volonté consciente. Le Bouddha disait que l’ignorance était la cause de la souffrance et nous savons que la souffrance mène à la colère, puis la haine et la destruction. Cette ignorance est un trou énergétique dans l’être, un trou qui demande à être rempli, le philosophe Pascal disait « L’homme a dans le cœur un trou en forme de Dieu » c’est bien de cela dont il s’agit. Il y a une place en l’homme pour le divin, il lui manque quelque chose, et ce manque va le conduire à rechercher partout cette partie manquante. Dans les jouets, les collections de timbres, les conquêtes sensuelles, les voitures, l’argent, la réussite professionnelle, même dans la recherche de sa moitié (alors que pour vivre vraiment à deux il nous faut être UN ou déjà tendre vers) il ira partout et toutes ses actions auront pour prétexte de fond cette recherche fiévreuse. Mais si beaucoup d’appelés, peu d’élus et il est difficile de se trouver soi-même dans un monde de distractions permanentes où tout nous pousse à vouloir tout savoir sans rien connaître. Chacun tente donc de combler ce manque d’Absolu en prenant une direction ou une autre, mais les impasses sont partout et le discernement véritable si peu enseigné.

Un agent de la contre-initiation peut prendre l’image d’un adolescent idéaliste qui se fera envoûter par la politique et la croyance que le changement c’est maintenant, alors que tous les partis nous l’ont proposé sans jamais rien apporté de neuf. Adhérent à un parti il perdra de vue la quête de l’ultime, focalisant son énergie dans la lutte pour ses idées.

Il y a aussi le scientifique, enfant curieux et logique qui en devient un résigné de laboratoire, à servir les fonds de pensions qui subventionnent ses recherches pour un énième vaccin antigrippale qu’il faudra vendre coûte que coûte.

On peut voir aussi le mystique ou le religieux qui ressent que la religion possède quelques échos de l’esprit divin dans ses formes. Mais à un moment il devra prendre position, défendre sa foi, argumenter contre celle des autres, puis, s’il a l’ambition d’évoluer dans sa hiérarchie, il constituera des stratégies de pouvoir, des alliances politico-religieuses qui l’éloigneront de l’innocence de sa foi de jeunesse.

Nous pouvons trouver le nouvel-ageux, adolescent rêveur, un peu rebelle à l’autorité, parfois anarchiste ou baba cool. Aimant les fées et le seigneur des anneaux, rêvant aux esprits de la nature. Sa capacité d’émerveillement sera séduite par les contes de fée du New Age, le jeu avec les énergies colorées et sucrées, l’amour tantrique et les gentils maîtres ascensionnés qui veillent sur lui. Il arrivera un moment où il entrera dans un déni presque complet des réalités du monde et de son obscurité et qu’à force de ne regarder que le ciel il en oublie de voir le trou dans lequel il tombe.

Ces énumérations ne sont pas exhaustives, mais si vous avez intégré les principes qui sous-tendent la création de ces voies de contre-initiation elles vous donneront une vue globale. J’ai volontairement élargie la compréhension du phénomène de contre-initiation à la sphère politique et scientifique, mais tout est relié, les influences de ces sphères se font d’en haut, par le biais de forces occultes contre-initiatiques qui en ont favorisé l’émergence.

Parlons maintenant du cas qui apparaît comme le plus problématique, le plus subtil et le plus sournois des pièges tendus par les forces de la contre-initiation. Ce cas a toujours existé depuis des siècles mais il prend aujourd’hui une importance particulière, je vais parler du disciple renégat des écoles de sagesse.

Une saga bien connue, Star Wars, a façonné un archétype moderne de ce renégat, en l’image d’Anakin Skywalker devenant Dark Vador. Initié par les forces de la lumière, connaissant leurs arcanes mais tenté par les forces obscures, il sera détourné et utilisera sa puissance contre la main qui l’a initié. 

Ce phénomène est très ancien, en Égypte déjà, vers la fin de cette glorieuse civilisation, les écoles des mystères d’Osiris furent minées de l’intérieur par des disciples pervertis. Puis attaquées de l’extérieur par des loges occultes constituées par ces mêmes disciples gâchés de l’enseignement des mystères. Phénomène que l’on retrouvera au sein de nombreuses écoles de sagesse d’Orient comme d’Occident. Il doit certainement exister encore pour chaque courant une poignée de puristes authentiques, nul doute, sinon le monde aurait déjà été englouti depuis longtemps, ici, c’est un constat global que je réalise dans le but d’amorcer le sujet principal.

Amorçons à présent notre compréhension du phénomène contre-initiatique provoqué par un disciple dévoyé qui, n’ayant pas terminé sa formation, se retourne contre l'Enseignement. Un célèbre exemple en Occident, l’apôtre Pierre, fervent disciple des premières heures d’extériorisation de l’enseignement christique. Selon l’enseignement gnostique, les évangiles sont à comprendre dans un sens symbolique, représentant les différents archétypes des types d’êtres et des processus initiatiques menant à la transfiguration. Que Pierre ait réellement existé ou non n’est pas si important, ce qui compte c’est la compréhension intérieure que nous pouvons en retirer pour notre propre cheminement.

Dans ces évangiles Pierre est présenté comme un disciple zélé mais instable, l’enseignement lui parle mais il a encore des résistances et des difficultés à l’assumer concrètement en acte. Il a vu les miracles (entendons les possibilités qu’offre l’enseignement) mais sa foi reste faible car il ne veut pas lâcher l’ancien monde qu’il porte en lui. Quand Jésus est jugé par le sanhédrin (symbole des forces terrestres qui refusent une révolution et un changement) Pierre n’a pas la force de lutter contre ces forces qui le tenaillent et l’évangile nous dit :

« Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Il le nia, disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen. Alors il commença à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Il le nia, disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta. »
Marc : 14 – 68-71

Il reniera Jésus avant sa passion, qui en terme gnostique constitue le chemin de la libération. L’enseignement initiatique connaît les comportements possibles des disciples et nous voyons dans l’évangile que celui-ci avait été prévu :

« Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait. »

Marc : 14 – 72

Il n’est pas question ici de juger le reniement, mais de le comprendre dans ses causes et ses conséquences, car nous portons un Pierre en nous aussi. Si l’on perçoit l’Evangile comme un ouvrage emplie de symbolique initiatique il s’éclaire et nous libère du dogmatisme littéraliste imposé par l’église fondée par Pierre. A ce sujet, nous voyons dans l’évangile selon Mathieu, Jésus dire à Pierre :

« Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »
Mathieu : 16 – 18

C’est un exemple, nous voyons que sans les clés de décodage des écrits l’interprétation littéraliste a fait voir en Pierre le fondateur de l’église terrestre du Christ alors que celui-ci avait dit « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean : 18 – 36). Il y a de quoi se mélanger les pinceaux devant des paradoxes de surface mais qui ne le sont plus lorsque l’on décrypte l’herméneutique des textes, ce décodage dépasse largement le cadre de cet article. 

En terme ésotérique, Pierre représente la dimension historique de l’événement christique, mais aucunement la volonté gnostique de faire de ce monde une imitation du monde des âmes libres. Ce qu’il convient de retenir, c’est l’image qui est proposée de Pierre, disciple enthousiaste à un moment, lâche à un autre puis finalement ayant pour rôle (réel ou autoproclamé ?) de fonder le royaume que Jésus n’avait pas souhaité entreprendre sur la terre du Dieu jaloux. 

Pour les gnostiques, le monde est un passage, une étape nécessaire à la reconstruction de l’âme originelle qui a subsisté avant la chute dans la matière. Monde matériel qui est devenu le royaume de Jéhovah, le "Dieu des armées", qui veut dans son intérêt voir les humains prisonniers dans son enclos terrestre et constituait un royaume christique factif, une inversion luciférienne du véritable royaume primordial.

Par la suite, l’Eglise catholique romaine démontrera qu’elle s’est bien rangée auprès des forces du Dieu de ce monde, Jéhovah, et n’est devenue finalement qu’un Judaïsme édulcoré adapté aux goyim (non juifs). L’hégémonie que l’église affirmera, sa haine féroce contre les hérésies, le sang des innocents qu’elle a versé pour détruire l’impie ou le forcer à capituler, comportement à l’opposé du message d’amour christique basé sur la non-violence absolue. Message que les fraternités gnostiques comme les manichéens, les bogomiles et les Cathares ont fait vivre en leurs temps respectifs. Et nous voyons là encore le reniement de Pierre qui conduira l’Eglise à anéantir ces confréries, à renier encore une fois le christ sous le prétexte hypocrite de la guerre « sainte ».

Plus près de nous, il y a un autre cas devenu tristement célèbre qui va nous permettre de comprendre avec plus de précision les phénomènes qui permettent de dévoyer un disciple et de le laisser se faire séduire par les forces de la contre-initiation. Le développement qui va suivre je le dois en partie à François Favre, auteur du livre « Mani, Christ d’Orient, Bouddha d’Occident »(9) qui partant de l’enseignement gnostique de Jan Van Rijkenborgh a considérablement mis en lumière les phénomènes d’inversion qui s’opèrent dans la conscience d’un disciple félon. Le cas présenté est celui de l'homme qui dota cette religion de ses armes idéologiques et lui donna son assise politique, il s’agit de Saint Augustin.

Son parcours est très intéressant et permet de comprendre les différentes étapes psychologiques qui amènent progressivement à la négation d’un enseignement que l’on considérait comme libérateur. 

Saint Augustin fut très tôt attiré par l’enseignement gnostique, propagé à l’époque par les manichéens, il restera 9 ans en tant qu’auditeur libre, il assista aux enseignements publics mais n’accéda pas à l’école intérieure. Il y avait quelques choses qui l’appelait, le fascinait dans la Gnose, mais une autre partie en lui refusait à tout prix de lâcher prise. C’était une personne brillante, grand orateur, rhéteur de talent, de conditions modestes il voulait réussir tout simplement dans la vie et ce hisser socialement. Or, la Gnose n’enseigne pas comment réussir dans la vie et acquérir un statut social, elle enseigne plutôt comment se libérer du besoin de statut social. Saint Augustin ne pu aller plus loin dans l’enseignement, son moi résistait de toutes ses forces à l’abandon devant la possibilité de l’abandon de son ambition terrestre. Ce n’est ni bien, ni mal, encore une fois, si Augustin en était resté à une acceptation lucide et honnête qui lui aurait permis d’accepter ses propres limites et de vivre pleinement son besoin de réussite, nous en serions resté là. Chacun est libre de suivre ses propres aspirations et de vivre ce qu’il a besoin de vivre pour peut être passé à autre chose ensuite. Mais Augustin n’en resta pas là, son orgueil n’accepta pas qu’il ne puisse pas comprendre l’enseignement, qu’il ne puisse accéder à la plus haute réalisation spirituelle.

Doute, négation et menace :

« Je n’ai rien vu qui décelât la présence réelle d’un autre ordre de nature. »
Saint Augustin au sujet de l’enseignement manichéen

Augustin n’avait rien vu, car pour voir il faut ouvrir l’œil intérieur de la connaissance, qui demande de s’élever par delà la compréhension rationnelle. Chose à laquelle Augustin en 9 ans n’avait pas démontré les potentialités pour accéder aux mystères de l’enseignement, qui ne sont pas accessibles à l’unique raison. C’était un intellectuel, curieux et avide de savoir, avec des élans mystiques qui lui permirent certaines expériences mystico-occultes qui ramena à la nouvelle foi qui fut la sienne, le catholicisme. Il avait trouvé ici tout ce qu’il recherchait, un savoir intellectuel rationnel et nourrissant et une mystique adaptée à ses besoins d’extases.

Puisqu’il avait atteint son but, selon la volonté de (son) Dieu, sa destinée avait un sens et elle était guidée par le divin lui-même. Ses extases mystiques terminèrent de fossiliser son doute envers l’enseignement initiatique. De nombreux mystiques, toutes traditions confondues, se sont fait piéger par leurs expériences mystiques, tout comme aujourd’hui les channels du Nouvel Age le sont. L’expérience mystico-occulte est vue par la Gnose comme une étape où la personne entre en connexion avec l’inconscient collectif, la noosphère ou le plan astral. Là où réside les entités déchues qui tirent les ficelles du monde terrestre. Le plan astral est un miroir de nos désir, il manifeste comme un écho ce que nous lui envoyons et la plupart des visions de vierges, de Jésus ou de Bouddha proviennent de ses désirs émotifs réfractés par l’astral vers la conscience de l’individu qui en demande l’apparition. Voila pourquoi dans le bouddhisme gnostique il est dit « Si tu vois le Bouddha, tue le ! » car il n’est qu’une image projetée par tes propres désirs et non la conscience éternelle qui n’est pas là haut ou en bas, mais au-dedans, sans mots, sans images, juste dans cette présence vibrante de l’instant.

Mais Augustin ne savait pas tout cela, puisqu’il ne s’était pas montré digne d’être initié. Et sûr de ce qu’il avait vécu, il commença à douter intellectuellement des fondements de la gnose, écrivit en bon hérésiologue sur le sujet. Il se retourna dans un premier temps contre Faustus, un des maîtres manichéens qui était à son écoute pendant longtemps, quand il était auditeur de l’école. Il commença donc à nier la valeur divine de l’enseignement puis prépara des débats contradictoires, des procès et des délations, puis il arriva au terme de son reniement (comme Pierre dans l’évangile) en utilisant la guerre sainte contre les manichéens, comme il le confirme ici :

"On ne s'étonnera point des guerres faites par Moïse, on n'en aura point horreur, attendu qu'en cela, il n'a fait que suivre les ordres mêmes de Dieu. Il n'a point cédé à la cruauté, mais à l'obéissance. Quant à Dieu, en donnant de tels ordres, il ne se montrait point cruel, il ne faisait que traiter ces hommes et les effrayer comme ils le méritaient. En effet, que trouve-t-on à blâmer dans la guerre ? Est-ce parce qu'on y tue des hommes qui doivent mourir un jour, pour en soumettre qui doivent ensuite vivre en paix? Faire à la guerre de semblables reproches serait le propre d'hommes pusillanimes, non point d'hommes religieux."
(Contre Faustus)

Il est clair que dans ces mots se révèle la voix d’un homme qui ne se donne plus le choix et qui s’étant auto-convaincu de bien fondé de son cheminement ne peut supporter l’existence de ceux qui lui renvoyaient l'image son échec. Il fit ainsi condamner à la peine de mort pour hérésie celles et ceux qui lui avaient tendu une main patiente en l’accueillant neuf années auprès d’eux, attendant qu’il comprenne un jour et soit prêt pour l’initiation… Augustin posa ainsi les bases légales pour le tribunal de l’inquisition dont l’histoire nous a laissé un brûlant souvenir…

Nous avons ici en Pierre comme en Augustin les prototypes des disciples gâchés qui furent instrumentalisé par les forces de la contre-initiation. Chacun a le droit d’être là où il veut être et de suivre la vie qu’il veut, mais pourquoi donc menacer et supprimer celles et ceux qui vivent autrement ? C’est un long débat et l’humanité n’en est pas encore sortie, je pense que tant que nous ne sommes pas en accord avec nous-mêmes, peu importe le chemin ou l’absence de chemin, ce désaccord qui cause le doute et donc l’angoisse amène à vouloir détruire les êtres qui sont en accord avec eux-mêmes et qui nous renvoi notre incapacité à l’être. Ainsi va la nature humaine tant qu’aucuns efforts n’a été fait pour la sortir de sa médiocrité. On peut dire que la cause de reniement réside dans le disciple lui-même, dans la déception (et parfois détestation) de lui-même face à l’impuissance évidente du dépassement des limitations égotiques. Il peut venir aussi s’y ajouter parfois la déception envers les autres, ces autres disciples qui sont aussi dans leur marasme intérieur. Co-disciples qui malmènent l’idéalisme que l’on attend d’un disciple droit dans ses bottes, vision bien souvent fantasmée qu’il nous faut dépasser pour voir qu’en face leur corps est un champs de batailles entre le vieil homme et l’homme nouveau, et que l’on chute plus que l’on se tient debout dans une école digne de ce nom, ce n’est pas de tout repos il vaut mieux être avertit avant de tomber de trop haut. Il a existé aussi d’authentiques déserteurs comme me le rappelait François Favre, Mani est parti de la communauté des Elkasaïstes, Krishnamurti et Steiner de la théosophie et Jan Van Rijkenborgh de la rose+croix Max Heindel. Mais à la différence des disciples gâchés ils l’ont fait à la suite d’une authentique révélation intérieure et leur comportement n’a jamais été hostile envers leurs anciennes fraternités. Ils ont œuvré en leur âme et conscience pour apporter un souffle nouveau, adapté à l’esprit des temps.

Le monde est rempli de Pierre et d’Augustin à des niveaux différents et dans chaque domaine de la vie humaine. Mais spécialement dans le domaine spirituel, ils prennent une tournure tragique et surtout pour eux finalement. Car les assassins des Manichéens, des Bonhomies et des Cathares étaient eux aussi en désaccord avec eux-mêmes, et cette faille a laissé entrer en eux des forces anti-incendie et contre-initiatiques qui ont pour intérêt de briser tous ce qui viendrait menacer leur main mise sur le monde. Les innocents, les bonshommes qui furent massacrés ne leur en voudront jamais, ils sont pour la plupart libérés et revenus dans la terre des origines ou bien réincarnés ici pour continuer ce chemin qui les y amènera.

Nous avons vu que les forces lucifériennes prennent des formes parfois diverses, enveloppant dans leur toiles obscures les domaines du monde scientifiques, politiques et spirituels. Partout ils sont à l’œuvre aujourd’hui, et le plus grave reste en ce qu’ils manipulent des milliards d’être humain pour les opposer les uns contre les autres jusqu’à la destruction si rien de conscient n’est fait pour les en empêcher. J’essaye de vivre en gnostique et sur cette base. Je ne suis pas très optimiste envers la marche du monde actuel, qui selon moi devra passer par une crise profonde et un effondrement inévitable avant de pouvoir reconstruire en apprenant (cette fois) des leçons de son histoire sinueuse.

Tant que l’humain n’entre pas dans les mystères de son cœur il ne pourra pas proposer une civilisation qui puisse être digne de devenir une rampe de lancement stable pour les âmes qui aspirent au retour vers le royaume céleste ou la "terre pure" comme le disent les gnostiques bouddhistes. Si nous sommes des passants alors tentons de faire de ce monde un pont stable et parsemé de roses d’amour et de générosité pour les générations futures qui auront besoin de s’incarner pour poursuivre leur r-évolution intérieure. Je me permets d’adresser mon ressenti et mes vœux sincères puisque j’en ai l’occasion ici :

- Je ne souhaite pas qu’un nouvel âge d’or factice et forcé émerge, je ne souhaite pas voir l’humain infantilisé devant les puissances de ce monde et des autres.

- Je ne souhaite pas que l’humain se fasse berner par les belles paroles sucrées et les promesses des lendemains qui chantent.

- Je ne souhaite pas voir l’humain se soumettre à une dictature mondialisée lui présentant le bonheur en le sécurisant comme un enfant dans un cocon de fils barbelés.

Mais ce que je souhaite c’est que l’âge de l’or de l’âme soit vécu par un nombre croissant des femmes et d’hommes. Que les fils de lumière tissent en eux la robe rayonnante des noces alchimiques dans l’éclosion vivifiante de la rose du cœur. Et que leur monde intérieur vive et proclame leur souveraineté pleine et irrévocable de filles et fils prodigues de retour dans la patrie du père éternelle, le vrai Dieu, la source de toutes les éternités…

Fraternellement,

Michaël.

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