Quand
un comédien semble plus lucide que les politiciens, il ne faut pas
croire que ceux qui gouvernent sont des incapables ou des idiots.
Non, ce sont des calculateurs sans scrupules et des criminels !
Chaos
en Irak & djihad contre l'Occident
« 14
avril 2003, écrit Michel Serrault, la guerre en Irak bat son plein.
George Bush me fait peur. Les scènes de bombardement de Bagdad à la
télévision me glacent le sang. Cette guerre plus longue que prévu
par les « experts » multiplie les morts de part et d'autre dans un
but clairement identifié : s'emparer du pétrole irakien. Assez de
naïveté à cet égard. Qui peut croire aux prétendus élans
humanistes de l'Amérique et de la Grande-Bretagne voulant « libérer
» la population ? L'a-t-on consultée ? Lui a-t-on annoncé le
désordre qui va suivre inévitablement cette intervention ? La
guerre civile, peut-être, le chaos, le sang, les règlements de
comptes... Tout cela, comme toujours, sur le dos des plus faibles.
Quand tous les musulmans seront remontés définitivement contre
l'Occident, il faudra se souvenir de la responsabilité historique de
George Bush. Quelle inconscience !
Et ce
sentiment d'impuissance devant la télévision qui montre les dégâts
humains et matériels de plus en plus lourds. »
Michel
Serrault, Les pieds dans le plat.
Les
pieds dans le plat
Il en va de même dans ce journal : beaucoup de remarques, de pensées, de critiques, d’applaudissements aussi, se sont échappés sur le papier et je ne les ai pas censurés. Me jugera-t-on avec indulgence ? Je l’espère car c’est avec sincérité et une bonne foi très relative que je réponds aux évènements quotidiens, heureux ou malheureux, cocasses ou inattendus, qui s’offrent à mon regard de comédien et à mon cœur de chrétien.
Mettre « les pieds dans le plat » a deux sens très voisins d’après les dictionnaires. Soit commettre involontairement un impair, soit faire exprès de susciter un effet de scandale ou de mettre ses interlocuteurs dans l’embarras en les atteignant ouvertement. Je ne sais plus ce qui relève de l’impair, dans les pages qui suivent, ou de l’attaque volontaire. A moins que l’ensemble ait échappé à mon raisonnement sous le coup de l’émotion, de la colère, d’un éclat de rire ou de l’émerveillement. »
Michel
Serrault
(1928-2007)