En
Inde, prétendue terre de spiritualité, une armée de prolétaires
athées s'oppose à la plus grande « démocratie » du
monde. En effet, l'armée populaire, fondée par des paysans
maoïstes, lutte contre le pouvoir capitaliste de Delhi qui dépouille
les villageois de leurs ressources naturelles.
En
Inde, les paysans endoctrinés par les prêtres étaient résignés
quand on les spoliait. "C'est votre karma !" leur
disait-on. A la fin des années 60, un vent venu de Chine maoïste
balaya les superstitions et les dogmes religieux qui font si bien le
jeu des exploiteurs.
La
rébellion indienne s'est répandue dans la plupart des États de
l'Inde, en particulier le long d'un « corridor rouge »
couvrant le Jharkhand, le Bengale occidental, l'Orissa, le Bihar, le
Chhattisgarh, l'Andhra pradesh.
Les médias se gardent bien d'évoquer la lutte armée du peuple indien contre le capitalisme, cela pourrait donner des idées aux populations occidentales qui subissent la crise et la rigueur pendant que les riches continuent à s'enrichir sans complexe.
Les médias se gardent bien d'évoquer la lutte armée du peuple indien contre le capitalisme, cela pourrait donner des idées aux populations occidentales qui subissent la crise et la rigueur pendant que les riches continuent à s'enrichir sans complexe.
Faut-il
soutenir la jacquerie du peuple indien ?
"Depuis
le soulèvement de Naxalbari en 1972, la Guerre
Populaire
dirigée par les forces maoïstes n'a pas cessé. Depuis 2004, elle
connaît même un
nouveau développement
avec la création du Parti Communiste d'Inde (maoïste), fruit de
l'union des principaux groupes maoïstes. Aujourd'hui, l'Armée
Populaire de Libération dirigée par le PCI est présente sur un
tiers du territoire indien,
ce qui a permis dans certaines régions de développer la démocratie
nouvelle. Dans ces zones libérées par les révolutionnaires, les
problèmes ne sont pas posées en terme de garantir les profits des
multinationales, des propriétaires terriens et des intermédiaires
mais plutôt de garantir
une amélioration des conditions de vie
:
-
mise en place de centres
de santé (le
taux de mortalité infantile est près de 13 fois supérieur à celui
de la France),
-
développement d'une éducation
accessible à
toutes et tous
(26% d'analphabètes — 18% pour les hommes et 35% pour les femmes),
-
construction de canaux d'irrigation pour améliorer l'indépendance
alimentaire (en
2000, 70% de la population en dessous du seuil de pauvreté
calorique),
-
garantie de l'accès
à la terre (le
système semi-féodal est toujours en cours),
-
préservation de
l'environnement
(pollution des sols par les compagnies minières, assèchement des
eaux par les usines comme Coca-Cola, cultures OGM de coton
improductives, construction d'un réacteur nucléaire par Areva sur
une zone sismique),
-
abolition des
castes (plus de
6200 crimes et délits contre les intouchables),
-
égalité
hommes/femmes,
-
etc.
Plutôt
présent dans les zones rurale ; les révolutionnaires se sont
fermement opposés à l'accaparement des terres et des ressources
par les grandes sociétés multinationales minières (à Singur,
Nandigram et Lalgarh notamment) conduisant à l'appauvrissement des
populations locales et à la destruction de l'environnement dont
elles tirent leur subsistance.
Suite à
cette résistance légitime, l’État indien a décidé en 2009 de
lancer une offensive contre sa propre population : l'opération
« Green Hunt ». Plus de 100 000 soldats et paramilitaires ont donc
été envoyés dans les zones contrôlées par les maoïstes. De
nombreux rapports issus de personnalités et d'organismes divers
mettent aujourd'hui en avant les tortures, massacres et disparitions
commises par les forces armées gouvernementales.
Une
partie des intellectuels, des pacifistes, soutient ou sympathise avec
les maoïstes et proteste contre les assassinats de dirigeants, de
militants et dénoncent les exactions, massacres, viols exercés
contre les civils par l'armée indienne. L'influence des
révolutionnaires dans les villes commence à grandir.
Cette
année 2012 a été témoin d'une augmentation de la colère des
masses indiennes : plus grosse grève générale de l'histoire en
février, soulèvement dans l'usine Suzuki et Regency KC,...
Pays
émergent de plus d'un milliard d'habitant; l'Inde a des visées
impérialistes en Afrique, comme la Russie, la Chine et le Brésil.
D'un autre côté, elle facilite grandement l'implantation des
sociétés multinationales en créant des Zones Économiques
Spéciales où le droit du travail est modifié et où les terres,
l'eau et l'électricité sont très peu cher voire gratuit. Les
répercussions sont dramatiques. L'exemple le plus frappant est
sûrement celui de la ruine de dizaines de milliers de paysans
devenus dépendants du coton transgénique. Depuis 25 ans, 200 000 se
seraient donné la mort pour échapper à la misère (8 000 suicides
par an !).
L'impérialisme
français n'est pas en reste puisqu'il existe une Chambre de
Commerce franco-indienne de 49 conseillers et un groupe d'avocats
(UGGC) spécialisé dans l'assistance aux « entreprises européennes
à leurs différents stades d'intervention sur le marché indien. »
En 1998, un partenariat stratégique a été établi entre la France
et l'Inde autour de 3 axes : coopération nucléaire civile,
coopération de défense, coopération spatiale. L'impérialisme
français est en outre présent dans différents secteurs en Inde
dont voici certains des principaux représentants : Dassault (armes),
Thalès (aviation), Thompson (électronique), Areva (nucléaire),
Total (énergie), Suez (eau), Carrefour (distribution), Danone
(agroalimentaire), Lafarge (ciment), Michelin (pneus), Alstorn
(ferroviaire), Geodis (transport), L'Oréal, Sodhexo,...
Les
actionnaires et patrons de ces entreprises exploitent les ouvriers
et travailleurs indiens, profitent des bas salaires, de manque de
droits sociaux, d'avantages multiples (prix des terrains, remise
d'impôts et de taxes, etc). Les mêmes patrons exploitent ici en
France les ouvriers et travailleurs, licencient à tour de bras,
ferment des entreprises, augmentent les cadences. Soutenir la
guerre populaire est en fait soutenir ici et là-bas la lutte contre
les mêmes patrons.
Nous
devons prendre exemple sur les ouvriers de Michelin
Clermont-Ferrand qui se sont opposés à la construction d'une
usine en Inde sur les terres des paysans pauvres. Dans leur
communiqué, ils affirment : « En Inde, un conflit terrible
oppose un village d'Intouchables — les plus méprisés de ce pays
de castes — et Michelin, notre grande transnationale du pneu.
Thervoy Kandigai est un bourg du Tamil Nadu, État du sud de l'Inde.
Il compte environ 1500 familles, qui vivent depuis toujours des
pâturages et forêts proches de Thervoy. Tel est leur territoire,
que Michelin s'apprête à détruire pour l'éternité avec cette
usine. Non seulement la forêt, espace indispensable à la survie de
cette population sans terre, est confisquée mais elle a déjà
commencé à être détruite, risquant par la même de tarir les tacs
approvisionnant les villages focaux en eau. »
Nous
devons soutenir la Guerre Populaire en Inde car elle est le seul
moyen par lequel les paysans et travailleurs, hommes et femmes,
d'Inde pourrons trouver la voie vers une société débarrassée de
l'exploitation et de l'oppression qu'ils et elles subissent tous les
jours.
Nous
devons condamner le rôle de l'impérialisme français en Inde en
nous unissant à nos frères et sœurs de lutte.
Une
réunion d'information pour préparer la Conférence Internationale
de Soutien à la Guerre Populaire se tiendra à Hambourg le 24
novembre 2012.
Nous
organisons un départ commun. L'hébergement se fera sur place et
sera pris en charge."
Si vous
ne pouvez pas venir à cette réunion, prenez contact avec le Comité
de Soutien à la Révolution en Inde csrinde@yahoo.fr
/ http://csrinde.wordpress.com/
Source : http://csrinde.wordpress.com/
Les
veines ouvertes du géant vert, un reportage d'ARTE (14 mn)