lundi, juin 25, 2012

Le conflit secte-société




L'expression secte politico-religieuse est fréquemment employée. Le religieux et le politique ont chacun leur place dans toute société et il n'est pas souhaitable que l'un ait une pré-éminence ou un pouvoir de contrôle sur l'autre, mais il n'est pas non plus défendu de se montrer à la fois politique et religieux. [...]

Les termes secte, secte religieuse et, encore plus, secte politico-religieuse sont péjoratifs. Ils désignent des mouvements néfastes et dangereux. Implicitement, cela revient à dire : il n'y a pas de bonnes sectes, toutes les sectes sont néfastes.

Or, l'on ne voit pas ce que le fait pour une secte de s'occuper de religion, de politique ou encore de commerce, non plus que le fait d'être importée de l'étranger ont de critiquable.

En réalité, dans les actions menées contre les sectes il est couramment fait référence implicitement à deux postulats qu'il convient de mettre en évidence et de rejeter. Le premier consiste, en plaçant la simple étiquette secte, à stigmatiser arbitrairement telle organisation contre laquelle tout deviendrait permis. Le deuxième consiste, par résolution du conflit secte-société, à entendre suppression ou interdiction des sectes.

Les sectes ont existé de tout temps et existeront toujours. Il est vain et arbitraire de vouloir les supprimer. Il est par contre nécessaire d'exiger avec force que certaines conditions soient respectées et il est important de circonscrire clairement ces conditions, à défaut de quoi nous risquons de nous montrer plus intolérants encore que les groupements que nous visons.

Indiquons rapidement ce que nous devons exiger, éviter, proposer.

Ce que nous devons exiger :

Que la santé physique et la santé mentale de l'adepte lie soient pas mises en danger. Ainsi en est-il lorsqu'il y a usage de violence ou de menace de violence physique (manque de sommeil ou de nourriture, soins médicaux insuffisants, absorption de drogue, d'excitants, hypnose, coups, blessures) ; psychique entraînant une perte réelle de l'autonomie, de la volonté propre, du sens critique ; symbolique : usage abusif de mots-forces et 'de concepts terrifiants, tel Satan, etc.

Que les buts effectivement poursuivis par le mouvement soient présentés clairement dès l'entrée dans celui-ci.

Si l'on doit laisser à chacun la liberté de se tromper, on doit refuser à un mouvement la liberté de tromper sciemment autrui.

Ce que nous devons éviter :

Une chasse aux sorcières.

Le développement de campagnes de haine préjudiciables aux relations individuelles, familiales et sociales, entraînant une montée de la violence et de l'incompréhension.

Au nom des valeurs que sont la défense de la famille et la préservation de l'intégrité de l'individu, la poursuite d'actions contraires à ces valeurs :

creuser un fossé de peur, d'incompréhension et d'agressivité entre parents et adeptes ;

violer l'autonomie de l'adepte en voulant, au-delà d'une stricte information et par l'usage de la force ou de quelque autre moyen contraignant ou déloyal, l'empêcher de « se tromper ».

Une guerre où les différentes parties en cause ne se rencontrent pas, mais agissent par intermédiaires et réactions différées : presse, propositions de loi, campagnes de dénigrement procédant le plus souvent de généralisations non fondées ou de déformations des faits, ne conduisant pas vers une solution du conflit, mais bien plutôt vers une escalade et une fièvre incontrôlée qu'alimentent les passions et l'imagination plus que la raison et l'observation pure.

Ce que nous devons proposer :

Une information solidement fondée. Une information ne provenant pas uniquement du groupement en cause est indispensable. Cette information doit se fonder sur des faits clairement établis, sans invention ou déformation de la réalité, en procédant à des différenciations fines, en établissant clairement la limite entre ce qui est un fait et ce qui est une opinion ou un jugement de valeur.

L'établissement et le maintien d'un dialogue harmonieux entre l'adepte, sa famille et ses amis : ouverture la plus propice à la prise de conscience de la possibilité d'un retour à des valeurs différentes des siennes.

Une rencontre directe et honnête avec chaque secte dans le dessein de résoudre effectivement le conflit secte-société.

Il importe à cette occasion de circonscrire clairement notre exigence en la limitant à une préservation de la santé mentale et physique de l'adepte et à une absence de tromperie sur les buts énoncés.

Au risque d'ouvrir une porte sur l'arbitraire, cette limite ne devrait pas être dépassée. En particulier, si l'on est en droit d'exprimer son désaccord sur tel dogme, il importe toutefois de reconnaître à toute personne le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, tel qu'il a été retenu par la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée le 10 décembre 1948 par et ratifiée par la France.

S'il n'existe pas un moyen idéal de contrôle permettant de vérifier que ces conditions dont nous requérons de façon très ferme le respect sont effectivement remplies, il semble toutefois que le meilleur contrôle est encore celui que peuvent exercer la famille et les proches.

En tout état de cause, l'argument non avoué ne tient pas, selon lequel, faute de moyens idéaux de contrôle, il convient de supprimer les sectes.

C'est être encore plus intolérant que ne le sont les sectes.

Ne peut pas davantage être accepté l'argument selon lequel un dialogue direct avec des représentants des sectes est impensable, ces représentants n'étant pas des interlocuteurs valables. Ce genre d'argument sert uniquement de justification à des actions malhonnêtes ou dont on ne veut pas assumer la responsabilité.

Le dialogue n'a jamais fait de mal à personne.

M. Keller

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...