La ville d'Issy-les Moulineaux (92) va faire construire la nouvelle école primaire et maternelle en paille.
La terre-paille se prête très bien à l'auto-construction collective. Ce matériau a pour lui trois atouts majeurs :
-
c’est un procédé qui a un très faible impact environnemental ;
-
il possède une grande efficacité thermique ;
-
il se situe dans la lignée d’une technique immémoriale, le
torchiscolombage.
Il
fait donc preuve d’une fiabilité validée par l’histoire, il est
très pertinent au regard des enjeux sociaux et environnementaux qui
sont devant nous, et il permet aux maçons ou aux charpentiers qui le
pratiquent de renouer avec le cours de leur histoire de métier,
dévoyée par l’industrialisation du XXe siècle.
L’engouement
actuel pour le terre-paille est sans doute plus soutenu chez les
constructeurs en bottes de paille, à qui il permet de remplir et
fermer les endroits dans lesquels les bottes n’entrent qu’en
étant taillées très précisément. À ces constructeurs en bottes
de paille, le terre-paille en mur intérieur ou en mur de refend
apporte aussi de l’inertie thermique. Enfin, il permet plus
facilement la réalisation d’arcs. En revanche, il n’apporte pas
une isolation thermique aussi forte que la botte de paille, d’autant
plus que les
murs en sont beaucoup moins épais. Il reste cependant un matériau
façonnable selon toutes les envies de formes puisqu’il est coffré.
Un
peu comme à l’encontre de l’agriculture biologique, une rumeur
insistante prétend que la construction utilisant la terre et la
paille viendrait vite épuiser les ressources de ces matériaux. Rien
n’est plus faux. La terre est disponible en quantité bien plus
considérable que le sable ou le gravier pour le béton (et ne
parlons pas du ciment !). Quant à la paille, si
l’intégralité de la construction neuve et l’intégralité de la
rénovation énergétique se réalisaient au moyen de cette
ressource, en France, on n’épuiserait guère que 10 à 15 % de la
production annuelle actuelle. Une certitude cependant : si la paille
devient un matériau de construction banal et fréquent, son prix
augmentera, ce qui constituera un revenu complémentaire fort
apprécié des petites entreprises agricoles…
Alain
Marcom
On
connaît les maisons à colombages répandues en Alsace ou en
Bourgogne par exemple. La technique du « terre-paille » présentée
dans ce livre est l’héritière de cette technique du « torchis
colombage : c’est un mélange de fibres végétales et de terre
coulée » dans une ossature bois porteuse. Ce système constructif
présente quatre atouts majeurs : c’est un procédé à très
faible impact environnemental, il est d’une grande efficacité
thermique, il est très économique dans le cas d’une
auto-construction et il peut être réalisé partout en France. Alain
Marcom est un spécialiste du terre-paille. Son entreprise, la scop
Inventerre construit des maisons « terre-paille » depuis plus de 20
ans. Homme de terrain très engagé, Alain Marcom participe aussi
activement au développement de cette technique en France. Calcul des
structures, gros œuvre et mise au point du mélange « terre-paille
», finitions…, Alain Marcom présente les différentes étapes
d’une construction « terre-paille » : dimensionnement de la
structure bois, remplissage de l’ossature, techniques spécifiques
d’intégration et de fixation des éléments de second œuvre :
gaines électriques, plomberie, menuiseries, planchers, enduits de
terre, etc… Alain Marcom rentre dans le détail de la mise en
œuvre, ce qui devrait ravir les artisans ou les auto-constructeurs
qui souhaitent se lancer dans l’aventure. Passionnant !