dimanche, février 12, 2012

L'idéal libertaire




"L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre."


"Penser, parler, agir librement" en toutes choses ! L'idéal de la société future, en contraste et cependant en continuation de la société actuelle, se précise donc de la manière la plus nette. Penser librement ! Du coup l'évolutionniste, devenu révolutionnaire, se sépare de toute église dogmatique, de tout corps statutaire, de tout groupement politique à clauses obligatoires, de toute association, publique ou secrète dans laquelle le sociétaire doit commencer par accepter, sous peine de trahison, des mots d'ordre incontestés. Plus de papes pour mettre les écrits à l'index ! Plus de rois ni de princes pour demander un serment d'allégeance, ni de chef d'armée pour exiger la fidélité au drapeau; plus de ministre de l'Instruction publique pour dicter des enseignements, pour désigner jusqu'aux passages des livres que l'instituteur devra expliquer. Plus de juges pour forcer un témoin à prêter un serment ridicule et faux, impliquant de toute nécessité un parjure par le fait même que le serment est lui-même un mensonge. Plus de chefs, de quelque nature que ce soit, fonctionnaire, instituteur, patron ou père de famille, pour s'imposer en maître auquel l'obéissance est due.

Et la liberté de parole ? Et la liberté d'action ? Ne sont-ce pas là des conséquences directes et logiques de la liberté de penser ? La parole n'est que la pensée devenue sonore, l'acte n'est que la pensée devenue visible. Notre idéal comporte donc pour tout homme la pleine et absolue liberté d'exprimer sa pensée en toutes choses, science, politique, morale, sans autre réserve que celle de son respect pour autrui ; il comporte également pour chacun le droit d'agir à son gré, de « faire ce qu'il veut », tout en associant naturellement sa volonté à celle des autres hommes dans toutes les œuvres collectives : sa liberté propre propre ne se trouve point limitée par cette union, mais elle grandit au contraire, grâce à la force de la volonté commune.

Elisée Reclus

Elisée Reclus


Géographe, théoricien du mouvement libertaire et militant anarchiste. Issue d'une famille protestante, Élisée Reclus (1830-1905) fait des études de géographe.

En 1871, il prend une part active à la Commune de Paris. Arrêté les armes à la main, il est condamné à la déportation en Nouvelle Calédonie. Sa peine sera commuée à dix ans de bannissement. Il rejoint alors son frère Élie en Suisse, et participe activement à la Fédération Jurassienne, avec Bakounine et James Guillaume, puis Pierre Kropotkine.

Après la Suisse, c'est en Belgique qu'Élisée Reclus s'installe. Très actif, c'est sous son impulsion qu'une Université Nouvelle est créé, ainsi qu'un Institut des Hautes Études dans lequel il enseignera.

Auteur prolifique, Élisée Reclus a participé à de nombreuses revues, brochures et journaux. Mais il est surtout l'auteur de l'extraordinaire "Géographie Universelle" (19 volumes), et de "L'Homme et la Terre" (6 volumes).

« Mais là où la pratique anarchiste triomphe, c’est dans le cours ordinaire de la vie, parmi les gens du populaire, qui certainement ne pourraient soutenir la terrible lutte de l’existence s’ils ne s’entraidaient spontanément, ignorant les différences et les rivalités des intérêts ».


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