lundi, décembre 26, 2011

Kommune AAO (Aktion Analytische Organisation)





Des gourous ont récupéré et dévoyé les théories de Wilhelm Reich.

En 1970, Otto Mühl, peintre sculpteur, fonde en Autriche, à Friedriechshof, une communauté se réclamant de Wilhelm Reich. Le principe de base en est la lutte révolutionnaire pour la libération totale de l'homme, sexuelle, économique, sociale, par l'affranchissement des normes antérieures et la transgression des tabous.

La sexualité, parce que libre, en devient obligatoire ! Refus du couple, échanges sexuels permanents, travail en commun, enfants en commun.

Technique clé, la SD (Selbst-Darstellung « représentation de soi-même »), psychodrame sauvage en groupe et quotidien, où se déchaînent toutes les haines contre les parents, où l'on s'exerce, au propre comme au figuré, au vomissement, celui de son enfance.

La Kommune pratique un prosélytisme actif sous des dehors artistiques, entre autres théâtraux, « atelier culturel », « maison des arts et de la communication », « centre de recherche et d'expression émotionnelle », « atelier de théâtre ». Ces activités ne sont pas sans valeur, mais n'est pas à écarter le danger de rattachement à la secte mère dont le gourou Otto Mühl sera condamné en novembre 1991 à 7 ans de prison ferme pour attentat à la pudeur sur cinq fillettes, innombrables abus de pouvoir, consommation et trafic de drogue.

Annick Drogou



Otto Mühl, artiste mal engagé. 

L'exposition du peintre condamné à la prison pour viols de mineures est très contestée en Autriche. 


De la prison" au musée et au théâtre. L'Etat autrichien accorde des faveurs assez inhabituelles à l'un de ses sujets, le peintre «actionniste» (lire ci-dessous) Otto Mühl, âgé de 72 ans. Condamné pour relations sexuelles avec des jeunes filles mineures, dont l'une n'avait que 13 ans, Otto Mühl est sorti en décembre après six ans et demi de prison. Il est ce mois-ci à l'honneur de deux prestigieuses institutions de Vienne: le Burgtheater, qui l'a invité à lire ses textes, et le musée des Arts appliqués, le MAK (1), qui montre 160 de ses toiles peintes en prison. Les thèmes? Sa prison, sa rage contre l'Etat, l'Eglise ou le national-socialisme, et surtout le sexe: culs, seins, pénis surdimensionnés et scènes d'enfilage.
Pour achever de monopoliser l'attention publique, Otto Mühl est aussi en conflit avec une galerie de Vienne qui expose une série de ses oeuvres datant de la commune de Friedrichshof, qu'il avait fondée en 1972. Essai de contre-société, basé sur la propriété collective et l'amour libre, l'expérience a tourné à la terreur, au culte de la personnalité de Mühl et à l'exploitation sexuelle des enfants. Les ayants droit de la commune revendiquent aujourd'hui la propriété de 1 300 oeuvres de Mühl. Le peintre, obligé d'entretenir sept femmes dont il a eu des enfants, menace d'aller en justice pour récupérer une partie au moins de ses tableaux.
Un musée ou un théâtre d'Etat sont-ils les lieux qui conviennent pour accueillir les divagations d'un violeur d'enfants? La controverse fait évidemment rage dans les journaux autrichiens, devant le MAK ou au Burgtheater. En offrant à Mühl ses scènes les plus renommées, l'Autriche pousse un peu loin le souci de réinsertion, s'indignent ses détracteurs. L'Etat se fait complice d'une «récidive intellectuelle» proteste un lecteur dans une lettre au quotidien Täglich alles.
Défense de Mühl. Au Burgtheater, l'invitation faite à Otto Mühl a déclenché une petite insurrection interne. Le jour de la soirée consacrée à Mühl, Robert Meyer et Roman Kaminski, deux acteurs du Burgtheater ont distribué des tracts aux spectateurs à l'entrée du théâtre: «Que vont penser les victimes de l'honneur incroyable que vous faites à Otto Mühl?» Tandis que Claus Peymann, le directeur du Burgtheater, estime défendre la «liberté» de l'artiste, une bonne partie de la troupe souligne que les bordées d'injures d'Otto Mühl contre l'Etat relèvent plus du défoulement prépubère que de l'art. Pour entretenir l'indignation, Otto Mühl a accompagné son grand retour sur la scène autrichienne d'une série de propos définitifs sur la sexualité, «la chose la plus importante dans la vie». Contre la monogamie: «La relation à deux castre notre sexualité, elle est comme un célibat à deux ["] Je suis pour le mariage en groupe.» Ou contre sa condamnation: «Je pense que la justice ne devrait absolument pas se mêler de la sexualité, sauf lorsqu'il s'agit de violence, de meurtre ["]»
Musée ou théâtre n'ont pas à se prendre pour des tribunaux: Mühl a purgé sa peine, il n'est pas juste de le condamner une seconde fois, plaident ses défenseurs. Caravaggio était bien un meurtrier, Michel-Ange un faussaire et Rimbaud un trafiquant d'armes, rappellent-ils, signalant que les musées risqueraient de se vider s'il ne fallait plus exposer que les artistes irréprochables.
«Détruire des valeurs.» «Même si son art est moins intéressant, montrer Otto Mühl est important d'un point de vue biographique», estime Peter Noever, directeur du musée des Arts appliqués de Vienne, reconnaissant implicitement qu'il n'est pas bouleversé par les dernières livraisons de Mühl. «Il est intéressant de voir comment les actionnistes, partis d'un radicalisme absolu, d'un rejet de tout, ont eu du mal à voir ce qu'ils pourraient bien faire ensuite. Ça a tout de même été l'un des mouvements artistiques les plus importants en Autriche après la Seconde Guerre.» Figure de l'actionnisme dans les années 60, Otto Mühl y prônait la «destruction du tableau» pour «libérer l'art de son cadre» et fabriquer des oeuvres à partir de corps humains, nus, recouverts de substances gluantes et filmés dans leurs ébats. Avec l'âge, Mühl est revenu non seulement au tableau mais aussi à une peinture à gros traits, directe, dépouillée, presque comme une BD. «La seule chose qui compte pour moi, c'est le sujet et la forme la plus simple, la plus directe de sa représentation», affirme-t-il dans le catalogue qui accompagne l'exposition. «Etre artiste, cela veut dire détruire des valeurs.» Mais cela ne signifie pas que détruire les valeurs suffise pour faire de l'art.
(1) Museum für angewandte Kunst. Vienne. Jusqu'au 5 avril.
Source :


Interview d'Otto Mühl
(sous-titres en anglais)





« la Petite Famille (le Père et la mère) la cellule de base, est responsable de tous les maux, de tous les traumatismes. Bref de notre malheur !
Les lésions PF sont vaincues par la régression jusqu'à l'enfance. La haine contenue doit être extériorisée et, de cette manière, amollir les contraintes corporelles.
Sur le chemin vers le point zéro, il y a de temps en temps des meurtres du père et de la mère scéniques. »
Otto Mühl.




Photo, Theo Altenberg, Kommune :

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