mardi, novembre 15, 2011

Méditation & jugeote





Peut-être certains parmi vous se sont-ils laissé persuader qu'il fallait se plier à une disciplines méditative, à une pratique visant à rendre l'esprit silencieux, et que, pour atteindre l’illumination, il fallait obtenir ce silence. On donne à cela le nom de méditation, mais cette forme-là de méditation est une absurdité totale, car toute pratique suppose une entité qui pratique, et qui finit par devenir de plus en plus mécanique, donc de plus en plus limitée, insensible, émoussée. Mais pourquoi pratiquer ? Et pourquoi faudrait-il laisser quelqu’un d'autre s'interposer entre vous et votre recherche ? Pourquoi laisser les prêtres, ou le gourou, ou votre livre saint s’insinuer entre vous et ce que vous cherchez à découvrir? Est-ce par peur ? Est-ce parce que vous avez besoin d'encouragements ? Est-ce parce que vous avez besoin de pouvoir compter sur quelqu'un quand l'incertitude vous étreint ? Et lorsque, dans votre incertitude, vous vous appuyez sur un autre pour vous rassurer, celui que vous choisissez, vous pouvez en être sûr, partage la même incertitude, même s'il se dit très sûr de lui. « Moi, je sais, j'ai atteint le but, je suis la voie, suis-moi », dit-il. Prenez garde à celui qui dit savoir.

L'illumination n'est de nulle part. On ne peut la localiser dans un endroit précis. Il n'y a qu'une seule chose à faire – comprendre le chaos, le désordre au sein duquel nous vivons.

C'est en comprenant cela que l'on obtient l'ordre et qu'advient la clarté, la certitude. Et cette certitude n'a rien d'une invention de la pensée. Cette certitude, c'est l'intelligence. Et lorsque tout est là, que l'esprit voit tout cela très clairement, alors la porte s'ouvre. Et ce qui se trouve au-delà du seuil ne peut être nommé, ni décrit, et quiconque le décrit ne l'a en fait jamais vu. On ne peut pas mettre en mots cette chose-là, car le mot n'est pas la chose, la description n'est pas l'objet décrit. Tout ce que l'on peut faire, c'est être totalement attentif à ses relations, voir que l'attention n'est possible qu'en l'absence d'image, avoir une vision d'ensemble de la nature du plaisir et de la peur, et voir que le plaisir n'est pas l'amour, que le désir n'est pas l'amour.

Et il faut découvrir tout cela par ses propres moyens – personne ne peut vous donner la voie à suivre. Toutes les religions disent depuis toujours : tu ne tueras point. Pour vous ce ne sont que des mots, mais si vous prenez les choses au sérieux, alors il faut que vous trouviez quel sens ils prennent pour vous. Ce qui a été dit dans le passé peut être vrai, mais cette vérité, ce n’est pas votre vérité. Vous devez découvrir, vous devez apprendre ce que cela signifie de ne jamais tuer. Cela devient alors votre vérité, et c'est une vérité vivante. Il vous faut, de même – sans passer par un intermédiaire, ni par une pratique ou un système inventés par un autre, sans passer par la soumission à un gourou, à maître ou à un sauveur –, voir vous-même où est le vrai, où est le faux, et découvrir par vos seuls et uniques moyens comment vivre une vie d'où toute dissension est exclue.

La méditation est faite de tout cela.

Krishnamurti, Cette lumière en nous, la vraie méditation.



Cette lumière en nous
La vraie méditation.


Photo :



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