samedi, juillet 30, 2011

Yi king & connaissance de soi





Nous vivons une époque charnière, une transition et une fin. Il s'agit - avec tous ses soubresauts - de la phase ultime de l'âge de fer, du Kali Yuga.

La foi naïve, pleine et efficace, de nos paysans et de nos ancêtres, a été balayée par les « lumières ». Les campagnes se sont vidées pour alimenter les capitales, lieux de toutes les perversions, au béton suintant le crime et l'ennui.

En apparence, notre temps a ses privilégiés puisque l'argent est devenu la valeur suprême, mais leur richesse est précaire et sans cesse menacée. L'altération et la fraude se retrouvent dans tous les domaines ; ce n'est que par un effort personnel que chacun, faisant appel à son jugement ou à celui de maîtres authentiques, peut trouver une voie juste, toujours celle de l'effort, y compris dans les domaines essentiels, de l’alimentation, de l'éducation et de la médecine.

Dans un article, aigu comme une lame de poignard, captant les reflets des temps à venir, « L’homme fou », Nietzsche s’effrayait des conséquences de la « mort de Dieu », c’est-à-dire de la disparition du dieu moral et de l’éclipse des valeurs. Le représentant solaire de Dieu, le roi, avait été mis à mort. Ce sacrifice devait en précéder bien d’autres :

« Où est Dieu... Nous l'avons tué... Nous tous nous sommes ses meurtriers ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu boire l'Océan ? Qui nous a donné l'éponge avec laquelle nous avons effacé tout l'horizon ? Qu'avons-nous fait en détachant cette terre de son soleil ? Où va-t-elle maintenant ? Où allons-nous ? Loin de tous les soleils ? Ne tombons-nous pas, à présent, d'une chute ininterrompue ? En arrière, de côté, en avant, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un haut et un bas ? N’errons-nous pas à travers un néant infini... Ne fait-il plus froid ? La nuit ne se fait-elle pas toujours plus noire ?... Dieu est mort ! Dieu restera mort ! et nous l'avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous les meurtriers entre tous les meurtriers ? Ce que le monde avait de plus sacré, de plus puissant a saigné sous nos couteaux, - qui lavera de nous la tache de ce sang ? Avec quelle eau nous purifierons-nous ? Quelles fêtes expiatoires, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne devrons-nous pas devenir nous-mêmes des Dieux, ne fut-ce que pour paraître digne de l'avoir accompli ?. .. »

La Tradition nous convie à nous fondre en Dieu, ce qui exige l'abolition de nos limites. On se rappelle l'apologue oriental du disciple à qui son Maître, lassé par ses demandes répétées d'éclaircissements déclare enfin :

« Oui, tu es Dieu. Va sur la route qui mène au palais, reviens vers moi après la première rencontre que tu auras faite ».

Le disciple, tout joyeux, part en gambadant sur la route encadrée par les fleurs pourpres des flamboyants. Sans cesse, il chante : « Je suis Dieu ! ». Un éléphant sans cornac, sortant des écuries du Palais, court vers lui. Le disciple lui crie : « Je suis Dieu ! Écarte-toi ! Au nom de mon pouvoir divin, je t'ordonne de me laisser passer. Va hors de la route ! Prends une autre piste ! »

L’éléphant prenant le galop, le disciple se jette dans le fossé, seule ressource lui restant pour ne pas être écrasé. Furieux, il revient chez son maître. Dans son ermitage modeste, après avoir relaté l'incident, il lui confie : « Tu m'as dit que j'étais Dieu ; à la première rencontre que je fais, celle d'un animal, celui-ci ne m'obéit pas ! ».

Et le Maître de rétorquer : « Si tu es Dieu, chaque chose, chaque être le sont aussi, par exemple cet éléphant ».

Le monde moderne est, par excellence, celui de la multiplication des idoles. Appelés à la révélation du caractère divin se trouvant en nous, il nous faut transcender le monde profane et nous lier au principe, transformant ce monde et le régénérant. Encore faut-il se connaître. « Nul homme n'est une île » déclarait John Donne. À cette connaissance de nous-mêmes, le Yi King, livre de la plus haute antiquité, nous convie. À qui connaît l'astrologie, il apportera un autre point de vue, un autre éclairage, celui de la sagesse orientale. À qui l’ignore (notamment l'astrologie horaire, si précieuse), il fournira des réponses concrètes, subtiles, détaillées, se développant et s’enrichissant sans cesse. Sans hâte, on rapprochera ces réponses des oracles, brefs et impitoyables, délivrés par le Tarot de Marseille. La lenteur même avec laquelle on « tire » le Yi King constitue un rite. Elle est inséparable de l'oracle. Souvent, qu’on le tire pour soi, ou plus souvent pour autrui, on sera étonné de la perfection avec laquelle l'hexagramme s’insère dans notre vie quotidienne et ses préoccupations.

A la disposition de quiconque, il existe donc un Maître. C’est pourquoi nous avons jugé opportun d’écrire ce livre qui prend place dans notre œuvre après « Le mythe de l'Antéchrist et la fin des temps », tentative de cerner, d’expliquer cet âge de fer dans lequel nous sommes insérés et qui se dégrade inéluctablement sous nos yeux. Nul abattement n'en doit rejaillir puisque la tempête une fois retombée laissera place à une nouvelle mer et de nouveaux rivages.

Le Yi King, qui modèle microcosme, et macrocosme doit nous servir d'éducateur. Par la suite, si nous le pouvons, nous nous consacrerons – étude guère aisée car allant à rebours des préoccupations de la masse et de ceux qui la guident de façon occulte et désastreuse – à une divulgation des mythes modernes, que ces mythes concernent des illusions comme les soucoupes volantes par exemple, ou des tentatives de désintégration et de perte sans retour comme la psychanalyse, dont le but est d'inverser le chemin allant pour l'homme de son chaos intérieur à son Unité. Tous ces mythes sont au fond ceux d’une descente aux enfers où l'être est abandonné loin de la lumière salvatrice, dans le lieu d'en bas et dans la division. Pour nous qui avons divulgué pour la première fois l'inversion, clé du monde moderne, il y a là une œuvre nécessaire, même si elle n’est comprise et acceptée que d’une élite.

D'ailleurs, à ce niveau, existe-t-il une hiérarchie ? Pas pour nous en tout cas, qui nous situons délibérément en dehors de tout cadre et de toute association. L'œuvre qui divertit déborde aujourd’hui des scènes et des écrans. L’œuvre qui enseigne, se tient plus en retrait. Il faut la découvrir.

Hadès (Alain Yaouanc), « Manuel complet d'interprétation du Yi King ».


Manuel complet d'interprétation du Yi King

Par l'extraordinaire interprétation du Yin et du Yang, le Yi King représente non seulement une méthode de divination sans égale, mais aussi un prestigieux « gourou ».

Ce livre écrit par Hadès, le plus grand astrologue actuel, qui a vécu un temps en Orient, est le plus clair et le plus complet de tous les manuels existants sur le Yi King. (Quatrième de couverture)




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