mercredi, juillet 06, 2011

Les animaux & les sages


La nouvelle est tombée ce matin, le tribunal correctionnel de Bergerac a ordonné mardi la confiscation de Zouzou, un renardeau apprivoisé, à sa famille adoptive qui devra payer 300 euros d'amende pour "détention sans autorisation d'un animal non domestique".

Les animaux sauvages auraient un sens particulièrement affûté pour reconnaître un homme vrai ; cet l'homme vrai que cherchait Diogène en parcourant les rues d'Athènes avec une lanterne allumée en plein jour, signifiant ainsi que l'humanité est dans l'âge de l'obscurité (Kali-Yuga).

De nombreuses hagiographies du moyen-âge, mentionnent la mystérieuse attirance des animaux sauvages pour les mystiques. Au début du XXe siècle, ce phénomène est observé par des personnes qui fréquentent Ramana Maharishi, un ermite indien vivant dans une grotte.


Il est intéressant de noter que les cavernes de la montagne ont toujours été une résidence favorite des Yogis et des ermites. Les Anciens les consacraient souvent à un de leurs dieux ; Zoroastre, prophète des Parsis, accomplissait ses méditations dans une caverne et c'est dans une caverne aussi que Mahomet reçut ses révélations. Les Yogis indiens ont d’autres raisons encore de préférer les cavernes à tout autre séjour, c'est qu’ils y sont abrités contre les inclémences de la mousson et les brusques changements de température au lever et au coucher du soleil. Leur ombre et leur silence sont favorables à la méditation. L'air raréfié atténue les besoins du corps et réduit au minimum les soins indispensables.

Peut-être la beauté du site avait-elle aussi séduit Ramana. D'un éperon adjacent on jouit d'une vue splendide sur la petite ville étendue au pied de la colline et sur son temple gigantesque. A l'extrémité de la plaine une ligne de collines doucement estompée ferme l'horizon.

Ramana vécut plusieurs années dans cette caverne, abîmé dans la méditation et souvent même dans l'extase. Il n'était pas Yogi au sens propre du mot puisqu'il n'avait pas étudié le Yoga ni pratiqué ses exercices sous la direction d'un maitre. Il suivait individuellement la voie qui conduit à la connaissance de soi-même, guidé par l'appel intérieur d'un maître divin.

En 1905, la peste fit son apparition dans la localité, apportée sans doute par un pèlerin. Elle fit de tels ravages parmi la population que presque tous les habitants quittèrent la ville et cherchèrent un refuge dans la campagne. Des tigres et des léopards sortis de leur repaire erraient en liberté dans les rues abandonnées. Ces fauves en descendant de la montagne passaient devant la caverne ; on conseilla au Maharishi de la quitter : il refusa et resta aussi calme et indifférent que d'habitude.

A cette époque le jeune anachorète avait dû s’accommoder de la présence d'un disciple s’était spontanément attaché à sa personne et pourvoyait a ses besoins. Cet homme est mort maintenant mais il a transmis cette légende aux autres disciples : chaque nuit un tigre de grande taille entrait dans la caverne et léchait les mains de Ramana qui lui répondait en caressant son épaisse fourrure. Le fauve restait a ses pieds toute la nuit et ne partait que le matin. C'est une croyance enracinée aux Indes que les Yogis et les fakirs, quand ils ont acquis un degré de perfection suffisant, peuvent vivre dans la jungle sans avoir rien à craindre des lions, des tigres, des reptiles et des divers fauves qui la hantent. Il court une autre histoire au sujet de Ramana : on raconte qu’un jour qu’il était assis à l'entrée de sa demeure un grand cobra se glissa parmi les rocs et vint se poser devant lui. Il dressa la tête et sortit ses crochets sans que l'ermite fit un mouvement. L'homme et la bête restèrent ainsi face à face, les yeux dans les yeux, pendant quelques minutes. Puis le reptile se retira sans lui avoir fait le moindre mal.

Paul Brunton, « L’Inde secrète ».




Illustration :

Colomban, ermite irlandais de Luxeuil, entouré d'animaux sauvages.

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La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...