mercredi, avril 13, 2011

La notion de temps à l'est et à l'ouest




Helmuth von Glasenapp, indologue à l'université de Tübingen, avait l'habitude de dire à ses étudiants : « A l'ouest de l'Hindou-Kouch le temps court, à l'est il se tient coi. »

En Occident, puisque notre temps « court », nous devons concevoir un commencement et une fin à notre univers. Nos religions comportent des mythes de création et nos sciences naturelles partent de cette supposition.

C'est ainsi que le judaïsme, le christianisme et l'islam sont des religions prophétiques qui attendent, ou ont attendu, leur Messie. Nous regardons vers l'extérieur, donnant la primauté à ce que nous percevons avec nos sens. Nous pensons de façon analytique, en subdivisant toujours davantage. Nous devenons tous des spécialistes, c'est-à-dire des gens qui savent de mieux en mieux de moins en moins de choses. Notre science surdéveloppée est le fruit de cette façon de penser.

Au XXe siècle seulement, notre vision mécanique du monde a commencé à être ébranlée par la théorie de la relativité d”Einstein et les découvertes des physiciens : le temps et l'espace forment une unité inséparable, l'espace est courbe et notre univers, bien que sans limite, n'est néanmoins pas infini.

Comment pouvons-nous donc nous imaginer le temps autrement ?

Les chemins de la connaissance ont toujours mené à la perception d'un temps immobile. Il est ici et maintenant. Tout ce qui est arrivé ou va arriver se produit dans l'ici, dans le moment présent. Le moment présent, «maintenant››, est la seule partie de ce que nous appelons le « déroulement » du temps à laquelle nous pouvons directement prendre part. « Avant »et « après » sont déjà des réflexions de notre cerveau. Saint Augustin décrit exactement cela quand il dit : « Le temps existe d'une triple présence : le présent comme nous le vivons, le passé comme souvenir présent et l'avenir comme attente présente. »

Il est étonnant que même un philosophe profondément matérialiste comme Wittgenstein écrive à la fin d'un de ses exposés : « Quand on comprend par « éternité » non une durée de temps infinie, mais bien la « non-temporalité », alors celui qui vit dans le présent vit éternellement. »

Peter Grieder, « Pays entre ciel et terre ».


 Pays entre ciel et terre

En guise de présentation :

Ce livre est le fruit de ma recherche de vérité. J'y présente des images et des textes qui, en se répondant, donnent naissance à une cohérence intérieure. Tout au long des pages se déroule comme un fil sur lequel les perles sont progressivement enfilées, un sutra qui graduellement conduit la méditation du lecteur de l'extérieur vers l'intérieur.

Par ce livre, je désire vous inviter à un voyage intérieur.

Le voyage commence avec des vues de fleurs, de lacs, d'enfants et de paysages. Il se termine avec le Livre des Morts tibétain. Comme dans le mandala, le chemin part de la périphérie pour aboutir au centre où est gardé le mystère.

Je ne suis pas un tibétologue scientifique de formation. Ce qui m'autorise à écrire sur le peuple du « pays entre ciel et terre », sur sa culture et sa religion, ce sont les expériences que j'ai pu rassembler comme directeur de l'Institut Monastique du Tibet à Rikon/Zurich, en Suisse, ainsi que les expériences de ma vie.

Je tiens à remercier tous ceux qui m'ont accompagné sur mon chemin de vie. Sans leur aide, ce livre n'aurait jamais vu le jour.

Peter Grieder.


Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...