lundi, mars 21, 2011

Longévité



En 1923 (ou 1924), étant au collège, un étudiant chinois qui faisait son tour, d'Europe pour se perfectionner en langues fut quelque temps parmi nous. Il s'était pris de sympathie pour nous et, un jour, il me conta une histoire qui me sembla étrange, lointaine, irréelle... :

« Je vois que tu affectionnes particulièrement les fruits et la salade. J'ai tout lieu de croire que cela est très bien du moins si j'en juge par mon parent de Kaï Hsien. Comme toi, il aime les fruits, les salades, les légumes crus, le soleil, l'air pur. Il mange très peu, fait un seul repas par jour vers midi, et ce repas il le mastique et l'insalive longuement, parfois pendant une bonne heure. Ce repas se compose, par exemple, de 2 pêches, le lendemain d'une petite salade bien tendre, fraîchement cueillie, et d'un petit bol de riz complet peu cuit ; le 3e jour de 2 pommes ; le 4e jour de quelques feuilles de choux et de 5 amandes : le 5e jour de 3 pommes de terre peu cuites et d'une petite laitue, etc. ; à noter que le jour où il NE SENT PAS SA FAIM, il ne mange pas. Cet homme connait des tas de choses : il sait utiliser l'eau, le soleil, le magnétisme de la terre et des arbres. Son jardin est une merveille. Il y passe des heures immobiles au pied d'un chêne de la vitalité duquel il s'imprègne, alternant l'ombre et le soleil. Sais-tu pourquoi mon parent mange si peu ? C'est parce qu'il se dépense physiquement très peu : il passe de son lit à son jardin. Et pourquoi se dépense-t-il physiquement très peu ? Parce qu'il a... 243 ans. »

Je me souviens très bien de ces paroles qui me parvenaient à travers la brume d'un pesant scepticisme. Puis cette histoire tomba dans l'oubli, quand en 1934, je lus chez Kerneiz la relation de la mort a 253 ans de Li Chang Yun, né en 1680 a Kaï Hsien et mort dans cette ville sans souffrances en mars 1934.

Par la suite, j'eus l'occasion de lire, à ce sujet, plusieurs articles dans une revue japonaise en anglais.

A la lueur des connaissances hygiénistes, on peut résumer ces articles en mentionnant que cet homme, né de parents morts très âgés. possédait déjà à la naissance un capital vital élevé, capital qu'il sut garder, économiser. Sa profession d'apothicaire l'incita de bonne heure à mesurer quantitativement ses aliments, à les limiter aux besoins de son organisme. S'il fabriquait pour ses compatriotes des élixirs très prisés, il déclarait n'avoir jamais utilisé pour son propre compte aucun médicament, bien que la renommée lui attribuât la création pour son usage personnel d'un élixir de longue vie. En réalité, comme, entre autres, il le déclara au reporter de la revue nippone en 1930 : « Je suis sage. Mon secret est de vivre conformément aux lois de la nature. Je mange très peu, une nourriture NATURELLE, provenant de mon jardin... » En 1880 lui fut décernée par le gouvernement chinois une médaille attestant son 200e anniversaire. Jusqu'à l'âge de 150 ans environ, il exerça son métier d'apothicaire avec une activité tout à fait normale. Puis il se retira dans la solitude de son grand jardin, à l'air pur, vivant au rythme de la nature. réduisant progressivement sa nourriture de qualité impeccable a ses besoins réels qui, à la fin de sa vie, étant très réduits, justifiaient la prise d'un seul repas quotidien. Il mourut après une courte maladie, en toute lucidité, sans souffrances, comme une lampe s'éteint NATURELLEMENT après épuisement de son combustible.

Les jardiniers chinois sont renommés pour leur savoir, leur connaissance biologique de la culture. Le peu que mangeait Li Chang Yun était impeccable en qualité et fraichement cueilli, d'où conditions idéales de vitalisation et minéralisation.

Au fur et à mesure qu'il avançait dans sa longue vie, ce Chinois dans sa sagesse a dû faire 3 puis 2 puis 1 seul repas quotidien. Ceci correspondant à ses besoins vitaux réels.

J'ai eu l'occasion de contacter plusieurs vieillards très âgés qui DURAIENT alertes et sans infirmités et j'ai pu constater la constante d'une alimentation qui, si elle n'était pas toujours correcte hygiénistement, était toujours très réduite, avec cependant un apport suffisant d'éléments crus.

Li Chang Yun, OU BIEN limitait son repas à un seul élément (monodiète – en ce cas la question des compatibilités ne joue évidemment pas), OU BIEN respectait PRATIQUEMENT les lois des combinaisons alimentaires (peu importe qu'il les ait connues scientifiquement ou que ce soit le fruit de son sûr instinct, l'important c'est qu'il les ait appliquées).

Ce Chinois avait incontestablement une grande vitalité native et ceci est extrêmement important (à ce sujet lire dans Sélection du Reader's Digest de septembre 1961 la relation de la mort de Raspoutine, extrait des mémoires de son meurtrier, le prince Félix Youssoupoff. La force vitale de Raspoutine était invraisemblable et son assassinat exigea un cumul de moyens extraordinaire.

Ce Chinois, par sa naissance, sa situation, son habitat, a bénéficié de circonstances heureuses qu'il SUT utiliser avec un sens génial de l'économie vitale. Cette limitation quantitative d'aliments forme une des bases de la méthode Thomson appliquée à la Kingston Clinic, 291, Gilmerton Road, Edinburgh 9, Ecosse.

A la lumière de cet enseignement, nous pouvons affirmer que, TOUTES CONDITIONS ETANT EGALES, un individu aura le maximum de chances de vivre longtemps. EN RAPPORT AVEC SES FORCES VITALES, s'il parvient à utiliser habilement ses connaissances de la vie saine, avec la VOLONTE de suivre indéfectiblement cette règle : limiter QUANTITATIVEMENT une nourriture CORRECTE c'est-à-dire composée d'aliments conformes aux lois de la physiologie humaine et dans des COMBINAISONS CORRECTES) aux besoins REELS de son organisme.

Cela exige d'une part une POSSESSION REELLE des lois de l'hygiénisme, d'autre part une VOLONTE SUIVIE.

Il appartient maintenant au lecteur de méditer l'enseignement de cet exemple et, s'il s'en sent le courage, de l'intégrer dans son mode de vie.

Texte de Georges Wyckaert, publié dans Nouvelle Hygiène (n° 50, Janvier 1962).


La santé par la nourriture
Albert Mosséri

L'auteur a réuni dans cet ouvrage le fruit de plus de vingt années de recherches et d'observations personnelles dans le domaine de l'alimentation humaine. Il s'agit là d'un sujet complexe où les habitudes, les croyances ou les théories s'avèrent aussi variées que contradictoires. Des fonctions comme la digestion, l'assimilation, la nutrition, etc., sont le plus souvent mal comprises, sinon incomprises par nombre de deux qui n'établissent que peu ou pas de lien entre l'alimentation et la santé. C'est pourquoi l'auteur s'est attaché à résumer les règles générales d'une nutrition équilibrée, en fonction notamment d'une alimentation saine, mais sans oublier que d'autres facteurs y prennent une part importante. Beaucoup de ces règles vont, sans doute, à l'encontre des idées reçues ; elles paraîtront à certains impraticables ou excessives, mais ici sont absents toute concession aux goûts les plus répandus et tout compromis avec les habitudes les plus ancrées. Dans cet important travail de synthèse hygiéniste, Albert Mosséri apporte des réponses pratiques aux problèmes que pose l'alimentation comme facteur de santé. Suivant en ceci la voie ouverte par les travaux du Dr H.M. Shelton, le propos de l'auteur n'est pas de susciter quelque croyance aveugle dans une pratique miraculeuse mais plutôt une étude réfléchie et une pratique éclairée des principes de vie saine.


Illustration :

Le plan dirigé contre l’Esprit

La lutte pour la supériorité et les spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société démoralisée, égoïste et sans cœu...