lundi, juillet 05, 2010

Le mystères des Rose-Croix


Les adeptes du Nouvel Age sont friands des messages de maîtres spirituels invisibles. Des médiums (channels) sont les porte-parole de ces « Grands Initiés », « Supérieurs Inconnus », « Maîtres Invisibles », « Maîtres Ascensionnés ». Parmi tous ces Maîtres cachés quelque part au Tibet, au pays d’Agartha ou au royaume de Shamballa, figurent des Rose-Croix, les illustres comte de Saint-Germain et Kuthumi. Ce dernier est particulièrement vénéré par les rosicruciens de l’AMORC.

Un commentaire de René Guénon sur la Rose-Croix moderne ne dément pas les critiques d’Alexandra David Neel et de Joël Labruyère reproduites dans les deux derniers articles. Il est toujours utile de rappeler ce que René Guénon pensait de la Rose-Croix. Dans un chapitre de son livre « Le règne de la quantité » consacré à la pseudo-initiation, il écrit :

« Un des meilleurs exemples qu’on puisse donner […], ce sont les nombreuses organisations qui, à l’époque actuelle, s’intitulent « rosicruciennes », et qui, cela va de soi, ne manquent pas d’être en contradiction les unes avec les autres, et même de se combattre plus ou moins ouvertement, tout en se prétendant également représentantes d’une seule et même « tradition ». En fait, on peut donner entièrement raison à chacune d’elles, sans aucune exception, quand elle dénonce ses concurrentes comme illégitimes et frauduleuses ; il n’y eut assurément jamais autant de gens pour se dire « rosicruciens », si ce n’est même « Rose-Croix », que depuis qu’il n’en est plus d’authentiques ! Il est d’ailleurs assez peu dangereux de se faire passer pour la continuation de quelque chose qui appartient entièrement au passé, surtout lorsque les démentis sont d’autant moins à craindre que ce dont il s’agit a toujours été, comme c’est le cas, enveloppé d’une certaine obscurité, si bien que sa fin n’est pas connue plus sûrement que son origine ; et qui donc parmi le public profane et même parmi les « pseudo-initiés », peut savoir ce que fut au juste la tradition qui, pendant une certaine période, se qualifia de rosicrucienne ? »

Dans son livre « Christian Rose-Croix et sa mission », Rudolf Steiner tente de répondre à la question posée par René Guénon.

Au début du XVe siècle apparut en Europe une personnalité, qui avait été initiée à certains mystères en Orient. C’était Christian Rose-Croix.

Quand Christian Rose-Croix termina cette incarnation, il avait initié certaines personnes, dont le nombre ne dépassait guère dix, dans des sujets auxquels lui-même avait été initié, de telle façon que cela fût désormais accessible aux Européens. Cette petite fraternité qui se nomma la fraternité de la Rose-Croix - Fraternitas Rosae Crucis - répandit dans le monde une légende par l’intermédiaire d’une confrérie extérieure plus étendue.

Christian Rose-Croix lui-même avait autrefois expliqué certains secrets au plus profond des mystères des Rose-Croix, secrets que ne pouvaient saisir que ceux qui étaient passés par la préparation nécessaire. Dans la petite fraternité ils n’étaient pas plus de dix; c’étaient les Rose-Croix vraiment initiés. Ce qui avait été enseigné par Christian Rose-Croix ne pouvait pas être communiqué à beaucoup de monde; mais l’enseignement fut alors enveloppé dans une sorte de légende. Depuis sa première création, au début du 15e siècle, cette légende a souvent été in-terprétée dans des confréries. Elle était racontée dans un groupe élargi mais elle était interprétée seulement dans un cercle restreint, pour ceux qui avaient la maturité voulue.

Le contenu de cette légende est le suivant :

Il y eut un temps où l’un des Elohim (hiérarchie créatrice) créa l’être humain qu’il nomma Eve.
L’Eloa (singulier d’Elohim) s’unit à Eve, et Caïn naquit d’Eve (Eve est la « vie »). Alors, un autre dieu, l’Eloha Jahvé (ou Jéhovah) créa Adam.

Adam aussi s’unit à Eve, et de cette union sortit Abel. Nous avons donc en Caïn un fils direct des Dieux et en Abel un fils d’Adam et Eve, un homme terrestre.

La légende se poursuit. Les offrandes qu’Abel adressa au dieu Jahvé plurent à celui-ci. Au contraire, les offrandes de Caïn lui déplurent car Caïn n’avait pas vu le jour sur l’injonction de Jahvé. Il s’ensuivit que Caïn commit le meurtre (symbolique) de son frère. Il effaça Abel. Pour cela il fut exclu de la communion avec Jahvé. Il s’en alla alors dans des contrées lointaines, et devint le fondateur d’une lignée humaine particulière.

Adam s’unit de nouveau à Eve, et Seth vint au monde à la place d’Abel. (C’est la descendance terrestre en tant que masses humaines)

Ainsi prirent naissance deux lignées humaines :

la première, descendant d’Eve et de l’Eloha - la lignée de Caïn; et la seconde descendant des êtres humains qui s’étaient unis sur l’injonction de Jahvé.

De la lignée de Caïn sortirent tous ceux qui ont amené sur terre la création des arts et des sciences, Mathusalem par exemple qui a inventé l’écriture, l’écriture-Tau, et Tubal-Caïn qui enseigna le travail des métaux et du fer. Ainsi apparaît dans cette lignée, descendant directement de l’Eloha, l’humanité qui se développe dans les arts et les sciences.

De cette lignée de Caïn sortit Hiram. Il était le dépositaire de tout ce qui, à travers les diverses générations des fils de Caïn, avait été accumulé en fait de science, d’art et de technique. Hiram était le plus grand architecte que l’on puisse imaginer.

De l’autre lignée, celle de Seth (remplaçant d’Abel), vint Salomon qui se distinguait dans tout ce qui provenait de Jahvé ou Jéhovah. Il était doté de toute la sagesse du monde, de tout ce que peut apporter la sagesse calme, claire, sereine des fils de Jéhovah. C’était une sagesse que l’on peut bien exprimer par des mots qui touchent profondément au coeur de l’homme, une sagesse qui peut élever l’homme mais qui n’a pas la possibilité de saisir directement les objets et de produire quelque chose de tangible de nature technique, artistique ou scientifique. C’était une sagesse qui était un don directement inspiré de Dieu, non pas élaboré par en bas, à partir de la passion humaine, non pas une sagesse qui jaillit de la volonté humaine. Celle-ci se trouvait seulement chez les fils de Caïn, chez ceux qui descendaient directement de l’autre Eloha.

Les fils de Caïn sont les travailleurs courageux et téméraires qui veulent tout accomplir par eux-mêmes. (la lignée du feu céleste)

Un jour, Salomon décida de construire un Temple. Pour cela il fit appel, pour être le maître d’oeuvre, au descendant des fils de Caïn : Hiram.

En ce temps-là, la reine de Saba, Balkis, vint à Jérusalem après avoir entendu parler du sage Salomon. Elle fut, à son arrivée, charmée par la sagesse sublime et claire, par la beauté de Salo-mon.

Celui-ci demanda la main de la reine et l’obtint. Alors, la reine de Saba (elle symbolise l’âme humaine) entendit parler de la construction du temple. Elle voulut donc faire la connaissance du maître d’œuvre, Hiram. Quand elle le vit, elle fut profondément impressionnée et captivée par son seul regard.

Il en résulta alors de la jalousie entre Hiram et le sage Salomon. A partir de là, Salomon aurait bien fait quelque chose pour nuire à Hiram; mais il devait le garder afin que la construction du temple fût achevée. (Hiram, fils de Caïn, connaît seul les secrets de la construction)

Il se passa la chose suivante. Le temple était pratiquement terminé. Une seule chose manquait encore, qui devait être le chef-d’œuvre d’Hiram, la Mer d’Airain. Ce chef-d’oeuvre d’Hiram devait représenter l’océan universel, coulé dans le bronze et était destiné à orner le temple. Tous les mélanges de métaux avaient été préparés par Hiram d’une façon admirable, et tout était prêt pour la fonte. Mais alors, trois compagnons qu’Hiram n’avait pas jugés capables d’être promus Maîtres sur son chantier, se mirent en besogne. Ils s’étaient juré de tirer vengeance et voulurent empêcher la réalisation de la Mer d’Airain. Un ami d’Hiram qui apprit cela, communiqua à Salomon le plan des compagnons afin qu’il pût le déjouer. Mais Salomon, par jalousie pour Hiram, laissa les choses suivre leur cours car il voulait faire échec à Hiram. En conséquence, Hiram dut assister à la façon dont toute la coulée fut détruite parce que les trois compagnons avaient introduit un matériau inadéquat dans la masse.

Il tenta encore d’éteindre le feu qui faisait rage en versant de l’eau mais les choses empirèrent. Comme il était sur le point de douter de la réalisation de l’oeuvre, Tubal Caïn lui-même, un de ses aïeux, lui apparut. Il lui demanda de plonger dans le feu en toute sérénité, car il ne serait pas vulnérable au feu. Hiram le fit et atteignit le centre de la terre. Tubal Caïn le conduisit à Caïn qui était là dans l’état de la divinité originelle.

Hiram fut alors initié au mystère de la création du feu, au secret de la fonte du bronze et à d’autres encore. Il reçut aussi de Tubal Caïn un marteau et un triangle d’or qu’il devait porter au cou. Ensuite il retourna et fut alors en mesure de réaliser la Mer d’Airain, d’effectuer correctement la coulée.

Là-dessus, Hiram obtient la main de la reine de Saba. Mais il est attaqué par surprise par les trois compagnons et tué. Avant de mourir, il réussit à jeter dans un puits le mystérieux triangle d’or. (le secret de la trinité spirituelle de l’être)

Comme on ignore où est passé Hiram, on le cherche. Salomon prend peur et veut découvrir ce qui se passe. Par crainte que les trois compagnons puissent trahir l’antique «Mot du Maître», il en fut adopté un autre. Les premiers mots qui tomberaient de la bouche d’Hiram, quand on le retrouverait, deviendraient le nouveau «Mot de Maîtrise». Quand Hiram fut découvert, il put encore prononcer quelques mots.

Il dit: « Tubal Caïn m’a promis que j’aurai un fils qui aura de nombreux fils, qui peupleront la terre et mèneront à son terme mon oeuvre - la construction du temple (de l’humain divin). Ensuite, il indiqua le lieu où le triangle d’or pouvait être trouvé. On l’apporta là où était la Mer d’Airain et les deux objets sacrés furent gardés dans un lieu particulier du temple: le Saint des Saints.

Ils ne peuvent être trouvés que par ceux qui ont la compréhension de ce que cette légende du temple de Salomon et de son architecte Hiram signifie.

Cette légende représente la destinée des troisième, quatrième et cinquième sous-races de notre cinquième race-racine. Le temple est le temple des confréries initiatiques, c’est-à-dire ce que construit toute l’humanité des quatrième et cinquième sous-races, et le Saint des Saints est le lieu de séjour des confréries secrètes. Celles-ci savent ce que la Mer d’Airain et le triangle d’or signifient.

Nous avons également à faire à deux sortes de types humains : celui qui est représenté par Salomon et qui est dépositaire de la sagesse divine, et la lignée de Caïn, les descendants de Caïn, qui s’y connaissent en matière de feu spirituel et savent le manier. Ce feu n’est pas le feu physique mais le feu qui brûle dans l’espace astral, le feu des instincts, des passions, des désirs. (Lorsqu’il est régénéré, ce feu devient la puissance de l’Esprit Saint, le feu céleste primordial, le véritable feu créateur)

Qui sont donc les fils de Caïn ? Les fils de Caïn sont aussi, dans cette légende, les fils de ces Elohim qui à l’époque de la lune sont restés en dessous de la classe des Elohim. Dans la période de la lune, nous avons à faire avec kama. Ce kama (ou feu de l’impulsion du désir) fut alors pénétré de sagesse.

Il y eut alors deux sortes d’Elohim. Les uns ne restèrent pas dans l’union entre la sa-gesse et le feu; et ils en sortirent. Et quand ils formèrent l’être humain, ils n’étaient plus habités par des passions, de sorte qu’ils le dotèrent d’une sagesse calme, sereine. C’est la véritable religion de Jahvé ou Jé-hovah, une sagesse tout à fait sans passion.

Les autres Elohim, chez lesquels la sagesse était liée au feu de la période de la lune sont ceux qui créèrent les fils de Caïn.

Ainsi nous avons dans les fils de Seth (Abel) les hommes religieux dotés de la sagesse sereine, et dans les fils de Caïn, nous trouvons ceux qui ont l’élément impulsif, qui peuvent s’enflammer et développer de l’enthousiasme pour la sagesse.

Ces deux types humains essaimèrent dans toutes les races, toutes les époques. De la passion des fils de Caïn sont nés tous les arts et toutes les sciences; et du courant d’Abel-Seth est née toute la sagesse et la dévotion sereine, sans enthousiasme.

Ces deux types ont toujours existé et cela s’est poursuivi jusqu’à la quatrième sous-race de notre race-racine. (époque gréco-égyptienne)

Alors advint la fondation du Christianisme. Par ce nouveau courant spirituel, la piété ancienne qui n’était qu’une piété «d’en haut» devint une piété totalement libre de kama. Elle fut plongée dans l’élément qui précisément à travers le Christ vint sur terre. Le Christ n’est pas simplement la sagesse, il est l’Amour incarné : un kama hautement divin qui est en même temps buddhi (sagesse) ; un kama qui s’écoule purement, qui ne veut rien pour soi, mais qui oriente les passions vers l’extérieur, dans un dévouement sans fin, est un kama inversé. Buddhi est kama inversé. Ainsi se prépare au sein du type d’hommes qui sont dévotionnels, parmi les fils de la sagesse, une dévotion supérieure qui maintenant peut aussi être enthousiaste. C’est la dévotion chrétienne. Elle s’est d’abord établie dans la quatrième sous-race de la cinquième race-racine. Mais l’ensemble du courant n’est pas encore en mesure de s’unir avec les fils de Caïn. Ce sont encore des adversaires. C’est que, si le christianisme saisissait trop rapidement tous les êtres, certes il pourrait les remplir d’amour, mais le cœur humain isolé, le cœur de l’individu, ne saurait y prendre part.

Ce ne serait pas une dévotion libre. Ce ne serait pas la naissance du Christ en soi en tant que frère, mais seulement en tant que seigneur. C’est pourquoi les enfants de Caïn doivent œuvrer encore pendant toute la cinquième sous-race. Ils œuvrent à travers leurs initiés (les vrais francs-maçons) et construisent le temple de l’humanité, édifié avec l’art du monde et la science du monde.

Ainsi voyons-nous, pendant la quatrième et la cinquième sous-races l’élément laïque se développer toujours plus et porter toute l’évolution historique du monde sur le plan physique.

Avec l’élément laïque du matérialisme se développe l’élément personnel, l’égoïsme qui conduit à la guerre de tous contre tous.

Que le christianisme soit réellement présent, c’est d’une certaine manière un mystère pour un petit nombre. Mais il travaille à faire naître dans l’humanité pendant les quatrième et cinquième sous-races l’idée que chacun est égal devant Dieu. C’est là un principe chrétien. Mais les hommes ne peuvent le comprendre complètement tant qu’ils sont pris dans le matérialisme et l’égoïsme.

La Révolution française a réalisé la conséquence de l’enseignement chrétien dans le sens temporel. (une inversion dangereuse) L’enseignement spirituel du christianisme : tous les hommes sont égaux devant Dieu, fut transposé par la Révolution française en un enseignement purement temporel : tous sont égaux. L’époque actuelle l’a fait descendre encore plus dans le physique et le social. (« religion des droits de l’homme »)

Avant la Révolution française, apparut chez une dame d’honneur de la reine Marie-Antoinette, Madame d’Adhémar, une personnalité qui prédit toutes les phases importantes de la Révolution, afin de les prévenir. C’était le Comte de Saint-Germain, le même personnage qui, dans une incarnation antérieure, avait fondé l’Ordre des Rose-Croix.

Il soutint alors le point de vue que l’humanité devait être amenée d’une façon harmonieuse de la culture laïque à la vraie culture du christianisme. Les puissances temporelles voulaient au contraire s’emparer de la liberté dans la tourmente, d’une manière matérielle. Certes il prévoyait la Révolution comme conséquence inévitable, mais il avertissait quand même la France à travers son roi. Lui, Christian Rose-Croix, incarné au 18e siècle, en tant que gardien du secret le plus intime de la Mer d’Airain et du triangle d’or sacré, avertissait ainsi: l’humanité doit se développer harmonieusement dans la bonne direction, c’est à dire pour effectuer la remontée vers sa patrie divine.

Mais il voyait bien ce qui allait se passer.

Tel est le cours que l’évolution. L’édification de la civilisation, le grand temple de Salomon, fut bâti. Mais ce qui doit vraiment le couronner doit encore demeurer un mystère. Cela, seul un initié divin peut l’édifier. Cet initié a été incompris, trahi, tué.

Ce mystère ne peut encore être dévoilé. Il demeure le secret de quelques initiés du christianisme. Il est scellé dans la fonte de la Mer d’Airain et dans le triangle sacré. Il n’est autre que le mystère de Christian Rose-Croix, qui avant la naissance du Christ, vécut une incarnation très importante et eut alors une remarquable parole : «Qui sème le vent récolte la tempête». Cela, il l’avait déjà dit jadis, avant que ce ne soit dit par Osée dans la Bible.

Cette parole: «Qui sème le vent récolte la tempête» est la devise des 4e et 5e sous -races de notre race-racine et devait signifier: vous rendrez les hommes libres, l’esprit de vie (Buddhi) lui-même incarné se liera à votre liberté et les hommes seront rendus égaux devant Dieu. Mais l’esprit (le vent représente l’esprit = ruach) deviendra d’abord tempête (guerre de tous contre tous / Armaguedon).

D’abord le christianisme a été celui de la croix et devait se développer dans la sphère purement temporelle, sur le plan physique. A son début, le Christ sur la Croix ne fut pas le véritable symbole du christianisme. Mais quand le christianisme (Rome) se fit de plus en plus politique, le symbole devint alors celui du fils de Dieu crucifié, souffrant sur la croix du corps du monde. Cela a demeuré extérieurement à travers la 4e, puis au long de la 5e sous-race. Le christianisme est donc lié à la civilisation purement matérielle des 4e et 5e sous-races, et pendant ce temps subsiste le vrai christianisme de l’avenir, qui contient les mystères de la Mer d’Airain et du triangle d’or.

Ce christianisme a un autre emblème : non plus le fils de Dieu crucifié, mais la Croix enlacée de roses. Ce sera l’emblème du christianisme de la 6e sous-race, qui connaîtra la Mer d’Airain et le triangle d’or.

Hiram est le représentant des initiés des fils de Caïn des 4e et 5e sous-races. La reine de Saba - toute image féminine, dans le langage ésotérique, signifie l’âme - est l’âme de l’humanité qui doit se déterminer entre la dévotion sereine, mais qui ne conquiert pas la terre, et la sagesse qui s’empare du réel, c’est-à-dire la sagesse liée à la terre par la maîtrise des passions. Elle est la représentation de la véritable âme humaine, qui se place entre Hiram et Salomon, et qui se lie à Hiram au cours des 4e et 5e sous-races alors qu’il construit encore le temple.

La Mer d’Airain est cette fonte qui a lieu quand l’eau est mêlée au bronze de façon adéquate. Les trois compagnons l’altérèrent et la coulée fut détruite. Mais lorsque Tubal Caïn dévoile à Hiram les mystères du feu, celui-ci est en mesure de lier l’eau (dévotion) et le feu (connaissance) de façon appropriée. Et la Mer d’Airain est réalisée.

Voilà ce qu’est le mystère des Rose-Croix. Il vient de ce que l’eau de la calme sagesse se lie au feu astral, le feu de la passion. En cela doit avoir lieu une union «d’airain», qui peut être portée dans les temps ultérieurs où s’y joindra le secret du triangle d’or sacré – unité Corps-Ame-Esprit.
Ce triangle sera le contenu du christianisme rénové de la 6e sous-race de l’avenir. Cela est préparé par les Rose-Croix et ce sera le nouvel enseignement spirituel (de l’ère du Verseau) qui s’insérera dans le christianisme (de l’ère des Poissons).

Alors Christian Rose-Croix n’aura plus besoin d’être le gardien des mystères spirituels, et tout ce qui a provoqué le conflit sur le plan extérieur trouvera la paix et l’unité dans la Mer d’Airain, dans le triangle d’or sacré.

Ce que Christian Rose-Croix, avec la légende du temple, fait pénétrer dans le monde à travers des confréries initiatiques, c’est ce que les Rose-Croix se sont donné comme mission : non pas d’enseigner une dévotion religieuse, mais aussi une science, et cela non seulement pour explorer le monde extérieur, mais aussi les dimensions spirituelles, et préparer ainsi la 6e époque à venir.

« Christian Rose-Croix et sa mission »
Rudolf Steiner / Berlin, 4 novembre 1904
Editions Antroposophiques Romandes


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