mercredi, juin 08, 2022

La fin du monde, même pas peur !



Pour celui qui parvient à la libération (mokshä), le monde apparent cesse d’exister, la destruction du monde est appelée « immédiate » (atyantikä). Cet événement est le terme d’un long cheminement spirituel.

Alain Daniélou :

« Ce que l’on appelle « Fin du Monde » (pralayä) est de trois sortes, l’une provoquée (naïmittikä) ; la deuxième naturelle (prâkritä) ; la troisième immédiate (atyantikä).

La destruction provoquée, (qui concerne tous les êtres vivants sur terre), a lieu à la fin de chaque Kalpä (cycles des Yugä). Elle est appelée accidentelle ou provoquée (naïmittika).

La destruction naturelle (prâkritä) est celle qui concerne l’univers entier. Elle a lieu lorsque cesse le rêve divin qu’est le monde. La matière, l’espace, et le temps cessent alors d’exister. Elle a lieu à la fin des temps (parardhä). » (source : Vishnu Purânä 1.3., 1-3)

La troisième destruction appelée immédiate (atyantikä) se réfère à la libération (mokshä) de l’individu pour qui le monde apparent cesse d’exister.

La destruction immédiate concerne donc l’individu, la destruction provoquée, l’ensemble des espèces vivantes sur la terre, la destruction naturelle, la fin de l’univers.

« La destruction (des espèces vivantes) que l’on appelle accidentelle ou provoquée (naïmittikä) a lieu à la fin du Manvantarä (l’ère d’un Manu), du cycle des Yüga. Elle concerne donc l’espèce humaine.

Elle a lieu lorsque le créateur ne trouve plus d’autres remèdes qu’une destruction totale du monde pour mettre fin à la multiplication désastreuse et non prévue des êtres vivants. » (source : Mahâbhâratä, 12.248., 13-17.) Cette destruction commencera par une explosion sous-marine appelée Vadavâ, la cavale, qui aura lieu dans l’océan du sud. […]

« Un feu issu de la bouche d’un serpent souterrain brûlera les mondes inférieurs puis la surface de la terre et embrasera l’atmosphère. Cette masse de feu tournera avec un grand bruit. Entouré de ces cercles de feu tous les êtres mobiles et immobiles seront détruits.

Le dieu destructeur soufflera d’énormes nuages qui feront un bruit terrible.

Une masse de nuages chargés d’énergie, destructeurs-de-tout (sarvântakä), apparaîtra dans le ciel comme un troupeau d’éléphants. » (Source : Vishnu Purânä, I. chap. 8. 18-31.)

« Lorsque la lune sera dans la constellation de Pushyä (du Verseau) des nuages invisibles appelés Pushkarä (nuage de mort) et Avartä (nuage sans eau, nirjalä) recouvriront la terre. » (Source : Shivä Purânä 5.1., 48-50.)

Les textes encouragent les spiritualistes engagés dans la voie de la libération (mokshä). "La fin du Kali Yugä, écrit Alain Daniélou, est une période particulièrement favorable à une recherche du véritable savoir. « Certains atteindront la sagesse en peu de temps car les mérites acquis en un an durant le Tréta Yugä (ou Age d’Argent) peuvent être obtenu en un jour dans l’âge du Kali. » (Source : Shivä Puränä, 5.1., 40-40.)"

« A la fin du Kali Yugä le dieu Shivä se manifestera pour rétablir la voie juste sous une forme secrète et cachée. » (Source : Lingä Purânä 1.40.12.)

Alain Daniélou conclut le chapitre IV, "le retour du Shivaïsme", de son livre Le Destin du Monde, ainsi :

« La porte qui mène à la voie de la sagesse s’entrouvre. Les hommes auront-ils le discernement et le courage de s’y engager et de retarder ainsi l’échéance ? Il y aura, en tout cas peu d’élus. » Ces lignes écrites dans les années soixante-dix font allusion à l’élan dionysiaque d’une partie de la jeunesse de l’époque (Dionysos = Shiva). Quant au discernement, Alain Daniélou, à l’instar de René Guénon, nous met constamment en garde contre les impostures spirituelles du Kali Yugä.


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Alain Daniélou

Pour Alain Daniélou, l'Occident a perdu sa propre tradition et éloigné l'homme de la nature et du divin. Il nous fait découvrir ici que les rites et les croyances du monde occidental ancien sont très proches du Shivaïsme et très aisément expliqués à l'aide des textes et des rites préservés dans l'Inde. Ce sont les religions relativement récentes du monde aryen et sémitique, Judaïsme, Christianisme, Islam et Communisme qui ont éloigné l'homme du reste de la création et de l'expérience religieuse et mystique multimillénaire dont la tradition s'est préservée dans l'Inde jusqu'à nos jours et que l'Occident, s'il veut survivre, devra retrouver.



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