dimanche, septembre 04, 2022

Les Mondes après la mort




L’origine du Vedanta remonte à la plus haute antiquité. Le sage non-aryen Kapilä (à la peau brune) enseigna le premier l’ancienne cosmologie, le Sâmkhyä, qui donna naissance au Vedanta et qu’il ne faut pas confondre avec le système philosophique beaucoup plus tardif qui porte lui aussi le nom de Sâmkhyä. (A. Daniélou) 

Le terme de « Vedanta » signifie la « fin du Veda ». Dans la tradition philosophique indienne, il se rapporte aux enseignements des Upanishads, des Bahma-soutras et de la Bhagavad-gîta, ainsi qu’aux prasthanas, ou « fondements » du système védantique. 

Aurobindo, éduqué en Angleterre et nourri des auteurs anglais, français, allemands, italiens, grecs et latins, avant de se replonger dans la grande tradition indienne, a exprimé la sagesse hindoue d’une manière accessible aux Occidentaux. 

Aurobindo a commenté l’Isha Upanishad modérant ainsi le pessimisme des bouddhistes quant à la survie de l’âme. 

 « L’Ishâ ou Ishâvâya Upanishad, écrit Jean Herbert, rattachée au Yajur-Veda blanc, est considérée comme une des plus anciennes et des plus importantes de toutes les Upanishads. Elle a été honorée d’importants commentaires par Shankara et par de nombreux autres maîtres à toutes les époques. 


Les Mondes après la mort 
selon un commentaire d’Aurobindo de l’Isha Upanishad 


"Dans le troisième verset de l’Upanishad, il est question des mondes sans soleil qu’enveloppent d’aveugles ténèbres. Dans le troisième mouvement, il est aussi, à deux reprises, parlé de l’âme entrant en d’aveugles ténèbres ; mais il semble qu’ici il s’agisse plutôt d’un état que d’un lieu. Les deux points de vue, il est vrai sont peu différents ; car pour la conception védantique un monde n’est qu’un mode de l’existence consciente, créé par l’action combiné de sept principes constitutifs de sa manifestation objective. 

De l’état de conscience auquel nous atteignons dans ce corps dépend pour notre être mental, et partant le milieu, de son existence après la séparation de ce corps. Car, hors de ce corps, l’âme individuelle doit ou bien disparaître au sein des éléments constitutifs de l’existence, ou s’immerger dans le Brahman, ou persister dans un état de conscience organisé autre que celui auquel correspond la vie personnelle. Les possibles ensembles de rapports et de conditions propres à chaque état sont les autres mondes, les mondes d’après la mort. 

Les Upanishads mentionnent trois modes d’existence de l’âme dans son rapport avec l’univers : la vie terrestre par la naissance dans le corps, la survie de l’âme individuelle, après la mort, en d’autres états, et l’existence immortelle qui étant par-delà naissance et mort peut cependant, comme Hôte divin, habiter la forme, et comme Seigneur embrasser en soi la nature entière. 

Les deux premières conditions appartiennent au devenir ; la troisième est celle du Soi auquel appartiennent à la fois la liberté du non-devenir et celle du devenir. 

Bien que l’Upanishad ne parle pas expressément des renaissances dans un corps terrestre, son langage et sa pensée cependant, si l’on en juge en particulier par le dix-septième verset, impliquent une telle croyance. Cette croyance étant admise, l’homme peut donc tendre vers trois sortes de possibilités distinctes après la mort : une ou plusieurs vies successives et plus fortunées sur terre ; l’éternelle félicité en quelque monde ultra-terrestre de lumière et de plénitude ; enfin l’identification au Suprême reconnu comme le vrai Soi, dans une transcendance exclusive de toute existence cosmique, et partant étrangère au contenu réel de la conscience infinie. 

L’acquisition d’une ou de plusieurs vies meilleures sur terre n’est pas le but que propose à l’âme l’enseignement de l’Upanishad. Mais c’est un objet intermédiaire important aussi longtemps que l’âme est dans un état de croissance, d’élargissement de soi, et n’a pas atteint la libération. La nécessité de la naissance et de la mort est le signe que l’être mental n’est pas encore unifié à son vrai soi supramental mais qu’il demeure « fermé dans avidya ». 

La vie sur terre est l’occasion offerte à l’homme d’effectuer cette unification. […] L’état du bienheureux en quelque Paradis d’au-delà n’est pas, non plus, le but suprême. Mais, selon la pensée védântique, la renaissance dans un nouveau corps ne suit pas aussitôt la mort ; l’être mental humain n’est point, en effet, si rigoureusement lié aux états d’être vital et physique. L’organisme prânique est le plus souvent dissous par la mort ; il y a donc, avant que l’âme soit de nouveau attirée vers une existence terrestre, un intervalle au cours du quel elle assimile les résultats de son expérience passée et se prépare à revêtir de nouveaux états d’être vital et physique. Durant cet intervalle, elle doit demeurer en des états et en des mondes plus ou moins favorables à son futur développement, dans la mesure où la lumière de la suprême Vérité, dont Sûrya est le symbole, pénètre en eux. Mais il est aussi des états d’ignorance ou d’obscurité funestes au progrès de l’âme." 

Une doctrine secrète

« L’absence de la doctrine de la renaissance et de la rétribution des actes dans une partie des textes védiques pourrait s’expliquer par le fait que les brahmanes védiques n’acceptaient pas cette doctrine. Certains passages des Upanishads soutiennent ce point de vue. Dans l’un de ceux-ci (ChU 5.3-10) cette croyance est présentée comme une doctrine secrète, révélée par un kshatriya, membre de la deuxième caste, celle des guerriers, à un brahmane. Cette situation curieuse est aggravée par une remarque du kshatriya, selon laquelle le fait même que les kshatriyas connaissaient cette doctrine, leur assurait la souveraineté, aux dépens des brahmanes. Ce texte admet donc que la doctrine du karman existait préalablement à son acceptation par les brahmanes védiques. » 

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BONUS :

Oméga

"Quiconque se lance dans l’exploration des implications des expériences à l’approche de la mort, s’apercevra vite que tout cela remonte aux cérémonies secrètes de l’Antiquité, même si elles abritent un mouvement révolutionnaire dont les effets appartiennent à l’avenir." Kenneth Ring, "En route vers Oméga".

Parmi tous les ouvrages traitant des N.D.E, un des plus stimulant intellectuellement est sans aucun doute l’étude du professeur Kenneth Ring intitulée : "En route vers Oméga" (Editions Robert Laffont 1991). 

Ce qui est remarquable dans ce livre, c’est la perspective dans laquelle Ring replace le phénomène des N.D.E. Il ne se contente pas d’accumuler des témoignages, puis d’appliquer à ceux-ci la méthode statistique pour tenter de dégager des constantes et des points de convergence. Non, sa démarche vise au contraire à nous ouvrir des horizons fascinants en nous projetant dans le futur (et quel futur !). Son hypothèse est que les N.D.E annoncent l’intégration prochaine de l’Humanité dans le mystérieux Point Oméga, et que les N.D.E sont l’une des principales voies qui mènent à ce point. Mais qu’est-ce que le Point Oméga ? 

La première partie du livre de Daniel Robin, "La mort et au-delà", est consacrée à la révélation du point Oméga.

Télécharger gratuitement "La mort et au-delà" de Daniel Robin ICI.



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