dimanche, juin 14, 2009

Péril jaune et mentalité moderne



Traverser les USA en djellaba est certainement plus dangereux que de parcourir une partie de la Chine (les états du Yunnan, Sichuan, Lanzhou) avec des vêtements religieux tibétains. La tenue monastique de l’école Bönpo n’est pas très différente des vêtements des moines des écoles orthodoxes du bouddhisme tibétain. Un occidental ainsi accoutré peut être perçu comme un partisan du séparatisme tibétain, un ennemi du peuple chinois. Or, la police ne m’a jamais importuné et les Chinois étaient plus aimables et plus tolérants que les habitants du village du Languedoc où je résidais à l’époque.

Dans ce village, la présence d’un moine de tradition orientale dérangeait. Des villageois languedociens contrôlent difficilement de vieux réflexes pétainistes quand ils se trouvent confrontés à une autre culture. Ils comprennent mieux la devise du maréchal : Travail, Famille, Patrie que la devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité, nettement plus abstraite. Le sarkozysme serait-il une adaptation du pétainisme ? Le pays des droits de l’homme et du citoyen a élu des représentants peu soucieux d’égalitarisme et de fraternité. Une idéologie de l’intolérance s’est répandue parmi les Français et a porté au pouvoir une clique peu avenante, soumise à Washington et flirtant avec le lamaïsme politique.

Une amusante illustration chinoise

En France, des personnes ne sont pas favorables à l’égalitarisme. Elles revendiquent aussi le complexe de supériorité de l’empire colonial français. Cet empire commence en 1534, avec la colonisation du Canada, et se termine le 30 juillet 1980, avec l’indépendance du Vanuatu. Durant plus de quatre siècles, les français ont appartenu aux nations conquérantes et dominatrices qui ont bouleversé l’ordre du monde par la force ou la ruse (1).

La fable de la supériorité de l’Occident et de sa mission «civilisatrice» n’est pas morte. Au contraire, elle reprend de la vigueur avec le néocolonialisme et les multinationales avides de toujours plus de profits. La supposée supériorité occidentale conduit à penser que des peuples sont inférieurs. Les Chinois ne peuvent décemment pas être dépeints comme des sauvages sans culture. C’est donc le mythe du péril jaune qui sert à alimenter l’imaginaire agressif des occidentaux de la fin du 19ème siècle jusqu’à aujourd’hui. Ce mythe a repris de la vigueur depuis que le Chine est devenue la deuxième puissance mondiale.

La grotesque victimisation des seigneurs et des prélats du Tibet féodal n’est pas étonnante. Elle est insufflée aux médias par l’oligarchie de l’empire anglo-américain qui a des prétentions sur la Chine. Le Tibet permet à la presse occidentale de faire du tapage anti chinois, remake bruyant du vieux péril jaune et prétexte à la reprise de la conquête de la Chine qui fut stoppée sous le règne de l’impératrice Tseu hsi. Le dalaï-lama a reçu le prix Nobel de la paix le 5 octobre 1989, quelques mois après Tienanmen et l’échec de la prise de pouvoir de Zhao Ziyang (soutenu par la CIA) . Ce n’est pas un hasard, l’opération "free Tibet" du lauréat du prix Nobel de la paix s'est amplifiée après le coup d’état manqué de Zhao Ziyang, elle vise à la balkanisation de la Chine et à la mainmise de l’empire anglo-américain sur cette partie du monde.

Le film de Jean Yanne, "Les Chinois à Paris" (1974), est une adaptation humoristique de la vieille peur des occidentaux d’être surpassés par les asiatiques.


On ne dit pas assez que l’avidité des Britanniques est à l’origine des guerres de l’opium. En 1842, les Chinois, devant la puissance de feu des canonnières de sa gracieuse majesté, sont contraints de capituler et les Britanniques imposent leur abject commerce de l’opium. Quelques décennies plus tard, en 1900, une expédition internationale, les forces réunies de l’Europe, du Japon et de l’Amérique, aurait découpé et colonisé la Chine sans l’habileté diplomatique de l’impératrice douairière Tseu hsi. George Soulié de Morant, auteur d'une biographie de l’impératrice, écrit :

"L’importance de la civilisation chinoise dans l’histoire du monde n’est peut-être pas suffisamment comprise de l’Europe orgueilleuse, et la vie de l’impératrice Tseu hsi est encore trop près de notre temps pour que la valeur de ses actes et de son influence soit aisément perçue ; mais à mesure que les années s’écouleront, sa figure énergique se détachera plus belle et plus puissante."



(1) D’après le Lingä Purênä : "Ce sont les plus bas instincts qui stimulent les hommes du Kali Yugä. […] Les hommes seront sans morale, irritables et sectaires."
Des sources traditionnelles musulmanes disent : "Viendra un temps où les hommes consacreront toute leur énergie à remplir leur estomac ; leurs biens constitueront la plus grave de leurs préoccupations ; ils prendront leurs femmes pour qibla et le dinâr et le dirham pour religion."



Concordances :

"A l’heure du bicentenaire d’une des majeures tentatives eurasiatiques, alors conçue sur les bords de la Seine, l’Europe occidentale doit pour son salut se libérer à jamais du mythe de son appartenance à l’Occident prétendu "libre et civilisé". Il est notamment à souhaiter que ses dirigeants politiques cessent de se couvrir de ridicule en prétendant, lors de leurs visites à Beijing, donner des leçons en matière de "Droits de l’Homme" alors qu’en France il est question de ‘traiter au Kärcher’, pourquoi pas au napalm ou au Zyklon B, les populations que l’exclusion socio-ethno-religieuse ont poussées à la révolte, que, sous prétexte d’attentats commis par des membres de sectes faussement dites "islamiques" et créées par les services américano-saoudiens, nos compatriotes sont condamnés à être fichés, filmés, répertoriés et tenus en laisse à longueur de vie, que les grands maîtres en démocratie, enfin, sont en train de légaliser les enlèvements et la torture de leurs opposants à travers le Monde."
LIRE L’ARTICLE "TAO et ISLAM, achèvement d’un cycle" : http://www.voxnr.com/cc/ds_tradition/EkkpZpApFpxulbAZqv.shtml

Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...