dimanche, décembre 28, 2014

VOLTAIRE

Le végétarien militant

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Voltaire refusait de voir les êtres humains comme supérieurs, de par leur essence, aux autres espèces animales ; cela correspond à son rejet des religion abrahamiques (où l'animal est le plus souvent considéré comme inférieur à l'homme) et de la doctrine des « animaux-machines » du « Discours de la méthode » de René Descartes – qu'il déteste, et considère comme étant la « vaine excuse de la barbarie » permettant de dédouaner l'homme de tout sentiment de compassion face à la détresse animale.

Voltaire commence à s'intéresser avec constance au végétarisme, et à sa défense, vers 1761-1762 environ ; diverses lectures sont en lien avec cette affirmation « pythagoricienne » de la part du philosophe (le terme de « végétarisme » n'existait pas à l'époque) : le testament de Jean Meslier, l'« Emile » de J-J Rousseau, le « Traité de Porphyre, touchant I 'abstinence de la chair des Animaux », ainsi que de nombreux ouvrages sur l'hindouisme (œuvres brahmaniques qui commencent à être traduites en français et étudiées dans les milieux intellectuels européens).

Dans ses lettres, Voltaire déclare qu'il « ne mange plus de viande » « ni poisson », se définissant encore plus « pythagoricien » que Philippe de Sainte-Aldegonde, un végétarien qu'il reçut à Ferney, à côté de Genève.

Chez Voltaire, le végétarisme n'est jamais justifié selon une logique liée à la santé, niais toujours pour des raisons éthiques : le végétarisme est une « doctrine humaine » et une « admirable loi par laquelle il est défendu de manger les animaux nos semblables ». Prenant comme exemple Isaac Newton, la compassion pour les animaux se révèle pour lui une solide base pour une « vraie charité » envers les hommes, et Voltaire affirme qu'on ne mérite « guère le nom de philosophe » si on ne possède point cette « humanité, vertu qui comprend toutes les vertus ».

Dans « Le Dialogue du chapon et de la poularde », Voltaire fait dire aux animaux que les hommes qui les mangent sont des « monstres », « monstres » humains qui, d'ailleurs, s’entretuent cruellement, aussi ; le chapon y fait l'éloge de l'Inde où « les hommes ont une loi sainte qui depuis des milliers de siècles leur défend de nous manger » ainsi que des philosophes antiques européens :

« Les plus grands philosophes de l'Antiquité ne nous mettaient jamais à la broche. Ils tâchaient d'apprendre notre langage, et de découvrir nos propriétés si supérieures à celle de l'espèce humaine. Nous étions en sûreté comme à l'âge d'or. Les sages ne tuent point les animaux, dit Porphyre ; il n'y a que les barbares et les prêtres qui les tuent et les mangent. » (Voltaire, « Le Dialogue du chapon et de la poularde ».)

Dans « La Princesse de Babylone », Voltaire fait dire à un oiseau que les animaux ont « une âme », tout comme les hommes. Et dans « Traité sur la tolérance » (note du chapitre XII), Voltaire rappelle que la consommation de chair animale et de traiter les animaux comme de stricts objets ne sont point des pratiques universelles et qu'« il y a une contradiction manifeste à convenir que Dieu a donné aux bêtes tous les organes du sentiment, et à soutenir qu'il ne leur a point donné de sentiment. Il me parait encore qu'il faut n'avoir jamais observé les animaux pour ne pas distinguer chez eux les différentes voix du besoin, de la souffrance, de la joie, de la crainte, de l'amour, de la colère, et de toutes les affections. »

Dans l'Article « Viande » des « Questions sur l'Encyclopédie », Voltaire montre que Porphyre regardait « les animaux comme nos frères, parce qu'ils sont animés comme nous, qu'ils ont les mêmes principes de vie, qu'ils ont ainsi que nous des idées, du sentiment, de la mémoire, de l'industrie. » Le végétarisme de Voltaire s'affirme donc comme une posture philosophique opposée à toute attitude anthropocentrique.

Le philosophe ne croit pas que l'humanité soit le centre de la création ou le sommet de la chaîne alimentaire – et que les animaux soient en-dessous des nations humaines et comme uniquement « prédestinés » à servir de nourriture aux hommes : « Les moutons n'ont pas sans doute été faits absolument pour être cuits et mangés, puisque plusieurs nations s'abstiennent de cette horreur » (Article « Causes finales des Questions de l'Encyclopédie »).

Dans « La Philosophie de l'histoire » (chapitre XVII, « de l'Inde »), Voltaire défend la doctrine de la réincarnation des limes (« métempsychose ») qui prévaut chez les Indiens (ou « Hindous »), dans les terres « vers le Gange », et qui est selon lui un « système de philosophie qui tient aux mœurs » inspirant « une horreur pour le meurtre et pour toute violence ». Cette considération voltairienne se retrouve aussi dans « Les Lettres d 'Amabed » (« Seconde lettre d'Amabed à Shastadid »), où un jeune Hindou de Bénarès, élève d'un missionnaire chrétien jésuite qui veut l'évangéliser et lui faire abjurer la foi de ses ancêtres, se désole de voir les Européens, colonisant l'Inde et commettant « des cruautés épouvantables pour du poivre », tuer des petits poulets.

Cette posture morale végétarienne est pour Voltaire une occasion de relativiser les certitudes occidentales issues du christianisme, par une universalisation des références niant tout ethnocentrisme et tout anthropocentrisme. C'est aussi une occasion de louer les « Païens » et leur philosophie antique (grecque ou indienne) et de se moquer ouvertement du clergé chrétien et des institutions ecclésiastiques – convaincus de leur exemplarité – , qui font grand cas de détails dogmatiques infimes concernant les croyances à reconnaître ou à condamner (rappel de la haine entre Catholiques, Juifs et Protestants), mais qui refusent d'éduquer les masses à la clémence envers les animaux, sont incapables de promouvoir le végétarisme :

« Je ne vois aucun moralistes parmi nous, aucun de nos loquaces prédicateurs, aucun même de nos tartufes, qui ait fait la moindre réflexion sur cette habitude affreuse [« se nourrir continuellement de cadavres » selon Voltaire]. Il faut remonter jusqu'au pieux Porphyre, et aux compatissants pythagoriciens pour trouver quelqu'un qui nous fasse honte de notre sanglante gloutonnerie, ou bien il faut voyager chez les brahmanes ; car, (...) ni parmi les moines, ni dans le concile de Trente, ni dans nos assemblées du clergé, ni dans nos académies, on ne s'est encore avisé de donner le nom de mal à cette boucherie universelle.» — Voltaire, Il faut prendre un parti (Du mal, et en premier lieu de la destruction des bêtes).

Dino Castelbou
 

François-Marie Voltaire (Arouet dit)

« Qu’y a-t-il de plus abominable que de se nourrir continuellement de cadavres ? », s’interroge en 1772 un fervent défenseur du végétarisme, qui fait aussi l’éloge de « cette admirable loi par laquelle il est défendu de manger les animaux nos semblables ». Contre toute attente, l’auteur de ces propos n’est autre que Voltaire. Le philosophe consacre depuis plusieurs années déjà des pages au sort des animaux de boucherie dans son œuvre. Nul n’aurait soupçonné Voltaire de se faire le zélateur et théoricien du végétarisme. Ces passages épars n’en constituent pas moins un corpus homogène. Le problème de la responsabilité des hommes dans la souffrance des bêtes rejoint chez lui des préoccupations philosophiques plus larges et plus anciennes, à commencer par le problème du mal. Renan Larue réunit pour la première fois ses plaidoyers en faveurs de la cause animale.


Pour en savoir plus :



vendredi, décembre 26, 2014

La liberté absolue & l'amour universel


« L’amour est un besoin essentiel de la vie. En réalité, c’est l’amour qui maintient la vie. L’être humain est né pour faire l’expérience de l’amour. C’est ce qu’il cherche. Si vous le recevez, alors vous avez tout ». Ainsi s’exprime Amma lorsqu’on lui demande d’expliquer ce que révèle son geste de prendre les gens dans ses bras.

« Mata Amritanandamayi, dite Amma, est considérée comme « Mahatma » en Inde : une grande âme. Née en 1953 dans le Kerala, province du sud de l’Inde, Amma commence dès son enfance à aider et étreindre spontanément les gens qu’elle côtoie pour les réconforter. On arrive bientôt de toutes les provinces du pays pour recevoir son « Darshan », cette étreinte qu’elle donne à tous ceux qui viennent à elle. » [Dans les bras d'Amma, un documentaire d’Elise Andrieu et Assia Khalid, diffusé sur France culture (émission 5 à 7 ) le 25 décembre 2014.]

Dans un Ganapati Sûtra, imaginé par Dino Castelbou, on lit ceci :

« On accède à la Liberté absolue en réalisant sa divinité. Qui trouve l'île de l'Amour universel est en lien avec la Divinité qui demeure en Tout et permet à tous les éléments de s'harmoniser en laissant place à chacun dans un espace et une durée limités : car cet être-là sait qu'il n'est qu'une vague parmi d'autres, naissant et s'éteignant sans cesse sur l'océan de l'existence éternelle, sait que le but ultime de l'âme est d'atteindre la plage de cette île de l'Amour complet pour offrir son Soi à l’Éternel : limiter son ego jusqu'à son extinction, comme on retire le sel de l'eau pour la boire, pour désaltérer la Divinité en Soi... » […]

Toujours selon le Ganapati Sûtra, « quand on sent venir en Soi une peine quelconque ou un problème à résoudre, il faut faire en sorte de ne pas se laisser envahir par les pulsions mentales, contrer le monde de l'éphémère, des choses transitoires, opposées, plaisirs ou douleurs, et prendre conscience de sa Conscience, découvrir que l'on a une part d'Infini en Soi qui permet d'exister en Paix intérieure, juste en concevant de l'amour pour l'Immuable : on recherche toujours, à travers l'être pour lequel on a de l'affection, l'Immuable. S'il n'est plus là, ce n'est point la peine de craindre son absence, bien que l'absence soit réelle, mais de continuer à aimer l'Immuable que l'on recherchait en lui. Et l’Éternité, étant incréée, ne peut mourir : elle est partout présente pour qui tue son sens du je (asmitâ), fait de sa vie un Sacrifice enthousiasmant l'Être.

Tu es malade, perdu, affamé ou attristé d'être sans ami ni compagne, ni famille digne de ce nom ; ou ceux que tu croises n'ont aucune estime pour ton être véritable, jugé inutile ou dérisoire. Pour se libérer de ces affres, prie de toutes tes forces Sri Ganesh, unis ta Conscience sur sa forme plastique. sonore, conceptuelle, ne te laisse pas emporter par la douleur te menaçant, issue de tes actes passés égoïstes qui ont construit cette part de destinée amère où tu t'identifies au monde de l'éphémère. Sache que l'existence existe, n'est point une illusion faite pour se perdre, et ne doute point que le Seigneur prête une oreille attentive à ton chagrin, car sa Conscience étant en Tout, sa compassion est infinie et tu la trouveras en toi en méditant ses formes signifiant sa plénitude totale, nulle situation difficile ne pouvant perdurer dans le temps indéfiniment, de même que les plaisirs : la joie réelle vient de la Paix intime que l'on trouve au sein de la Divinité.

Les ignorants en habits de connaisseurs te demandent de te sacrifier à leur cause, mais sont eux-mêmes incapables d'accomplir le moindre Sacrifice de Soi, de réaliser l'Amour, le renoncement à tout orgueil, aussi habituel soit-il, d'être demeure de la compassion, compassion pour toute vie qui vient du Seigneur Shiva en personne, coeur de Sri Ganesh : ces ignorants dépendent de toutes sortes de possessions, parfois magiques, et osent donner des ordres ! Jeûne d'écoutes face à ces charlatans et admire le Seigneur Ganapati qui préserve le silence dans la pierre où il s'incarne pour écouter ta prière née du Don.

Si tu attends un temps futur, un entourage, ou un lieu plus propice à l'accomplissement de la sagesse, à la réalisation de la Non-violence par le refus de tout ce qui est issu de la souffrance d'une créature, ou à la dévotion primordiale envers le Seigneur Ganapati, tu peux attendre encore et encore, de vie en vie, car celui qui ne se purifie pas chaque jour a un lendemain qui sera toujours autant source d'impuretés, de maux. Demain n'appartient à nul mortel et c'est dès à présent que l'éternel Présent de la Divinité à tête d'éléphant peut se réaliser, par la sagesse qui s'apprend tous les jours. »


 
Dans les bras d'Amma :
http://www.franceculture.fr/emission-le-5-a-7-le-5-a-7-2014-12-25



mercredi, décembre 24, 2014

Noël !


Jésus est parfois vu par les Hindous comme un Avatâr/Descente du Dieu Vishnou/Préservateur.


Entourant le Tilak/Marque en forme de Sapin (ou Tilak mi-vishnouïte (barre verticale), mi-shvaïte (barre horizontale), il y a écrit, en dévanagari, sur le front du Sadhu/Renonçant :

"Happy Chrismas" !


Abattre un arbre est formellement interdit par les traités brahmaniques, car cela est considéré comme une pratique très impure (niant le devoir premier d'Ahimsâ/Non-violence universelle) ; d'où le sapin en "faux", ou en Tilak...
(Dino Castelbou)

Jésus dans le Talmud : 

"Il était le fils bâtard de la prostituée Marie et d’un centurion du nom de Pantera. Il a appris la magie noire, l’idolâtrie et la sorcellerie en Egypte. Il était idiot et a corrompu le judaïsme et il git en enfer dans un lac d’excréments ardents."


Chacun est un éveillé qui s’ignore

Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil,  la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité) Le Chemin de l’Eveil Le dres...