vendredi, septembre 14, 2012

Une richesse inépuisable





Les auditeurs de l'émission « Les p'tits bateaux », animée par Noëlle Bréham sur France inter, ont entendu Fantine, âgée de huit ans, demander :

« Pourquoi les parents parlent-ils toujours d'argent ? »

La psychanalyste Claude Halmos a répondu à Fantine ceci :

« En fait, l'argent compense tout ce qui ne va pas dans leur vie. Il leur permet par exemple de racheter, dans tous les sens du terme, une enfance qui ne s'est pas bien passée. C'est un moyen de prendre leur revanche. Comme tous ceux qui éprouvent le besoin de démontrer leur force physique, d'étaler leurs succès avec les femmes ou avec les hommes, ils expriment leur faiblesse. Quand on se sent fort, on ne ressent pas le besoin de le montrer. En général, on étale son argent parce qu'on se sent pauvre en autre chose ; on a le sentiment profond de ne pas valoir grand-chose. »

Ce sentiment de pauvreté ou de faiblesse intérieure n'est-il pas produit par un système qui nous coupe des forces vives qui sommeillent en nous ? On nous inculque que seuls des spécialistes ayant reçu une solide formation théologique, ou psychologique, ou spirituelle sont aptes à explorer le monde intérieur. Nous renonçons donc à découvrir par nous-mêmes notre propre réalité, préférant ânonner les paroles de maîtres à penser officiels ou officieux. Or ces « spécialistes », victimes d'une intellectualisation souvent sclérosante, possèdent rarement les clés permettant d'accéder à la véritable dimension de l'esprit. En revanche, des personnes nullement spécialisées et moins formatées par le système découvrent spontanément cette dimension. Elles évoquent alors une « expérience spirituelle ». C'est le cas de Paul Pujol dont l'existence a été profondément transformée à la suite d'une telle expérience.

Trente ans plus tard, il a écrit « Senteur d'éternité », un livre qui nous incite à « avoir un regard neuf, frais, non teinté par l'avis des autres » pour découvrir les inépuisables richesses de l'esprit.

« Ce tout jeune homme avait mis fin à toutes croyances, il était passé à travers tout ce processus, et tout cela s'était détaché de lui pour toujours. Il avait clairement vu l'illusion des religions, des sectes, du nationalisme ; toutes choses qui séparent les hommes et engendrent les conflits et les guerres. Il n'était donc plus français ou européen, il n'était plus également chrétien, bouddhiste, hindouiste ou autre. L'identification à un quelconque groupe fut très bien perçue comme une pure illusion, une vue de l'esprit.

Il y eut une perception aiguë du conditionnement dû à l'histoire, mais aussi dû aux mécanismes des pensées ; il y eut une perception directe, vivante, de la nature du temps psychologique. Tout cela se fit sans aucun effort, emporté par la passion et la surprise de découvrir toutes ces choses. Toutes les perceptions intérieures se réalisaient de manière très naturelle, comme de l'eau qui coule. Il y eut plusieurs "expériences" subies, mais à chaque fois la lucidité montra l'illusion et l'irréalité de ces événements, alors les "expériences de l'esprit" cessèrent d'elles-mêmes. Puis à un moment donné, sans prévenir, quelque chose d'autre cessa, quelque chose de très ancien ; une chose vieille comme le monde. Il n'en prit pas conscience tout de suite, mais il sentit une immense décontraction, comme un fardeau millénaire qui venait d'être posé au sol.

Les millénaires mémoriels venaient de tomber ; la peur, qui se perd dans la nuit des temps, la peur n'était plus. C'était la fin de l'illusion du temps psychologique, la fin du "moi" ; l'attachement à la continuité du temps n'était plus. Plutôt que le début de quelque chose, c'était la fin de "ce qui était", du monde des idéaux, des croyances, des œuvres de la pensée. Alors cette fin non prévue, non voulue, laissa l'esprit très décontracté, souple, et surtout immobile et très silencieux. Là dans ce silence immense, il y eut un mouvement totalement différent, quelque chose commença à vivre, quelque chose de jamais vue, de jamais connue.

Ce fut comme un autre univers qui s'ouvrait, le monde était entièrement neuf, plus intense, plus vivant et d'une telle beauté ! Le regard intérieur vit naître une intelligence autre, très sensible, une vision pénétrante qui voyait instantanément les soucis psychologiques. Cette vision, ce regard clair dès qu'il se posait sur quelque chose, résolvait immédiatement le problème. Toute situation existe par manque de clarté et de compréhension, dès que la lumière de l'intelligence l'éclaire, la souffrance ou ma prison mentale n'existent plus. Les conditionnements tombent pour toujours, ils n'existent plus. Il faut finir "ce qui est", profondément, véritablement. Le tout premier mouvement c'est la fin de ce qui est, on est alors hors du monde des hommes. Quand cette fin a lieu, alors existe un monde sans croyances, sans idéaux, quelque chose que l'homme n'a jamais exploré. Là dans ce nouvel espace, l'esprit se met en marche, le mouvement dans l'inconnu commence à exister. Ce mouvement sans pensée, au-delà de l'expérience et du "moi", ce mouvement est la véritable méditation, c'est l'exploration silencieuse d'un immense continent, vierge de toute présence humaine.

Cette fin de soi, et la découverte de cet autre monde se firent très rapidement, en moins de deux années tout cela eut lieu. Le jeune homme était persuadé que de nombreuses autres personnes avaient connu de tels événements dans leur vie, il ne se sentait pas du tout extraordinaire ou hors-norme (ce sentiment est toujours vrai, aujourd'hui). Tout cela était tellement naturel, tellement fluide. Pourtant quand il essaya d'en parler avec des amis, avec sa famille, il fut très surpris des réactions ou des commentaires. Certains ne voulaient pas en entendre parler, et d'autres disaient : "c'est vrai, il faut être libre", et ils suivaient une religion, ou pratiquaient de manière très superficielle différentes méditations. La plupart fuyaient leurs peurs dans des systèmes établis, et tous disaient chercher la liberté. Le jeune homme constata la grande difficulté qu'il y avait à parler de tout cela, mais surtout il constata le manque flagrant de vision profonde et de compréhension vivante, chez presque tous ses interlocuteurs. Alors il décida d'approfondir sa découverte, au lieu de parler, il se plongea profondément dans ce voyage, dans cet inconnu. Le silence fut gardé pendant près de vingt cinq années ; il y eut de nombreux écrits pendant cette longue période. Cette naissance de nouveaux mots, cette explosion de perceptions en mouvement, c'est véritablement la découverte d'une immensité sans nom, d'un pays où siège une immobilité immuable. »

Paul Pujol, Senteur d'éternité

Senteur d'éternité

La vérité n'est pas une chose que l'on peut apprendre d'autrui. Personne ne peut la posséder, ni la détenir. Aussi aucune religion, aucun ésotérisme, aucune foi organisée ne peuvent la représenter et la communiquer. Il n'existe aucun maître en la matière, toute hiérarchie est absurde, et n'entraîne qu'obéissance et soumission à une autorité. Pour comprendre les mécanismes de l'esprit et de la pensée, il faut avoir un regard neuf, frais, non teinté par l'avis des autres. Être une lumière à soi-même, c'est la seule chose qui importe ; mais cela demande une grande discipline personnelle, une grande rigueur envers soi-même.

Peut-on découvrir cette intelligence sensible ? Ce regard autre qui déconditionne l'esprit, qui met fin à la souffrance humaine ?

Ce livre est une enquête, une libre exploration, mais le lecteur n'est pas invité à suivre, ou à accepter ce qui est écrit. Il nous faut découvrir, hésiter et questionner ensemble, sans certitude préalable et surtout sans autorité.


Le blog de Paul Pujol :




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