vendredi, août 24, 2012

Tous cyberparlementaires pour en finir avec l'oligarchie des parasites



8th Wonderland


Dans le film 8th Wonderland, « des millions de personnes disséminées de par le monde et déçues de la manière dont celui-ci évolue décident de s'unir. Toutes guidées par le même désir d'améliorer les choses, de ne plus subir l'actualité sans pouvoir réagir. Par le biais d'Internet, elles créent le premier Pays virtuel : 8th Wonderland. Chaque semaine, tous ses habitants votent par référendum une motion différente... » (début du synopsis).

La technologie numérique permet à chacun de reprendre son destin en main dans le cadre d'une véritable démocratie directe, la seule démocratie concevable. Depuis des siècles, toutes les oligarchies politico-financières qui ont gouverné en prétendant représenter les peuples n'ont servi que leurs propres intérêts.

Dans notre prétendue démocratie, les citoyens sont en théorie égaux en droit, universellement semblables devant la loi et le suffrage. Mais dans l'entreprise, seuls les dirigeants déterminent la politique et les employés sont soumis à une organisation imposée d'en haut.

Les résultats des élections sont truqués : les moyens de la propagande restent la propriété de la classe dirigeante, le découpage des circonscriptions et les modes de scrutin défavorisent les candidats issus des classes populaires.

L'égalité des chances est supprimée par un système d'enseignement qui favorise les classes aisées (par le prix des études et l'héritage culturel).

La liberté de presse n'existe pas si les médias sont entre les mains des puissances d'argent, la liberté de pensée est atteinte par le conditionnement d'une information et d'une propagande à sens unique.

« L’électeur se figure que c’est lui qui élit son député. Il lui délègue, effectivement, ses pouvoirs souverains, mais l’élu n’est pas, pour autant, son véritable représentant. Souverain débonnaire et confiant, l’électeur n’exerce pas vraiment sa souveraineté. Une fois qu’il a déposé dans l’urne, tous les cinq ans, son bulletin de vote, il a transformé son mandataire et l’a fait entrer dans le Système qui fait des parlementaires et des gouvernants, sauf très rares exceptions, les serviteurs, parfois les laquais, des puissances d’argent.

Car le Système n’est démocratique que de nom. En fait, il fonctionne sous le contrôle étroit des oligarchies financières, qui règlent la note de sa campagne électorale et qui subventionnent son parti. »

Lire la suite du texte de Coston « Comment on devient député et comment on le reste » :

de Pierre Lévy

Pierre Lévy est philosophe et enseigne à l'Université du Québec, à Trois Rivières. Il est notamment l'auteur de L'Intelligence collective, de Cyber-culture et de World Philosophie.

Présentation de Cyberdémocratie :

« Sur Internet notamment, non seulement chacun ou presque peut mettre en ligne ce qu'il veut dire, non seulement des forums de discussion se créent, mais de véritables villes, de véritables régions virtuelles naissent, tissant des liens qui échappent aux barrières politiques et géographiques traditionnelles.

Cette liberté nouvelle est-elle un danger ou bien une chance ? Pour Pierre Lévy, elle annonce l'avènement prochain de la démocratie généralisée et jette les bases d'une véritable société civile planétaire et peut-être de nouvelles formes d'État.
Une synthèse visionnaire des transformations que la montée de l'Internet provoque dans la vie démocratique. »



Les fondements d’une cyberdémocratie internationale
pour contrer la dictature mondiale 

A propos de Cyberdémocratie par http://www.electropublication.net :

Pour Pierre LEVY, "depuis 1990 la disponibilité d’émetteurs satellites portables a permis aux journalistes de relayer, en instantané, audio et visuel, tous les événements du monde, faisant émerger en force une opinion publique globale sur des événements mondiaux.

C’est la prophétie de McLUHAN d’une « conscience globale », fruit des médias électronique, qui est réalisée. Et avec Internet toute organisation peut se structurer, pour ou contre, des informations mondiales avec beaucoup de facilités. On passe d’un internationalisme organisationnel à un internationalisme communicationnel.

A ce stade Pierre LEVY donne pour exemple les oppositions entre les courants « mondialistes » (américains) et les anti-mondialistes (anti-américains) ou encore les  « pour ou contre » Internet . De toutes les façons « l’un des grands mots d’ordre de la cyberdémocratie, aussi bien dans un camp que dans l’autre, est la lutte contre l’exclusion, la fracture, le devide » (p.158). (digital devide).

En définitive la cyberdémocratie à pour conséquence :

- De faire peur aux dictatures

- De permettre l’avènement d’une république de connecteurs

«  Le grand outil cyberspatial, bien commun, permet de piloter par la consommation, l’investissement et le travail coopératif une vie économique placée sous le signe de l’intelligence collective (...) tout ce que nous faisons envoie un message » p. 173.

Et le grand espoir de la cyberdémocratie réside dans la perspective d’une loi, une justice et un gouvernement planétaire car « le sens le plus profond du mouvement contemporain de mondialisation est la réunification de la famille humaine » (p.180). Pour LEVY il faut en effet une loi pour clarifier la diversité, les conflits actuels. Le cyberspace en tant qu’outil le permet : « nous pensons (...) renvoyer la guerre à la préhistoire de l’humanité » (p.188). C’est la condition non pas de la fin de l’histoire « mais du commencement de la véritable histoire » (p.189). 

Théorie de l’État transparent

Avec la cyberdémocratie il faut une nouvelle forme d’État. Trois événements majeurs y invitent : la mondialisation ; la montée du libéralisme ; l’émergence de la société de l’information (ou « utilisation de l’intelligence collective »).

Ces trois tendances pointent vers un État universel, cyberdémocratique et transparent.

Ses deux missions seraient : perfectionner l’intelligence collective globale en étant médiateur entre différents acteurs sociaux ; fournir à l’intelligence collective de la société un métaniveau de réflexion, régulation et gouvernance.

Ses trois fonctions : justice ; régulation/redistribution ; piloter la biosphère

Ses réalisations : offrir aux citoyens des agoras virtuelles, des bases de données

Il comprendrait quatre niveaux (mondial, continental, national, régional) et divers modes : l’espace public des auto-médias ; les agoras virtuelles ; le vote électronique ; l’administration en ligne ; le parlement électronique.

Et sa visée sera de perfectionner la médiation entre les individus car les différences ne sont plus culturelles, géographiques, entre les individus mais sémantiques : copyright, noms de domaines, hyperliens, piratage etc.
« L’espace virtuel du réseau commande dorénavant tous les autres espaces, puisqu’il abrite les processus d’intelligence collective des communautés virtuelles, à savoir la source de puissance intellectuelle (donc également des puissances économiques, culturelles, politiques, militaires etc. qui en dérivent) » (p.220).

Mais LEVY veut la paix et l’épanouissement universel de la diversité culturelle alors il « plaide pour une séparation de la culture et de l’État » (p. 226), car l’Etat-nation est une erreur puisqu’il aplanit la culture en un seul mode, le géographique. Or la culture doit être vivante, habitée : « les peuples ne seront plus ni de sang, ni de sol. Les peuples deviendront des lignées de signes dans la noosphère » (p.239).

L’intelligence collective : définitions

«  La poursuite du mouvement d’interconnexion généralisé entraînera une croissance corrélative de l’intelligence collective c’est-à-dire d’échanger les connaissances, de partager la mémoire, la perception, l’imagination et de multiplier les intelligences les uns par les autres (...). Cette croissance de l’intelligence collective va accélérer la création scientifique, technique, économique et culturelle » (p.199).

LEVY définit ainsi « l’intelligence » :

- En général : c’est une puissance d’autocréation

- En terme cognitifs : c’est la capacité d’apprentissage autonome

- En terme historique : c’est un processus d’évolution

« L’intelligence émerge de processus d’interaction circulaires et autoreproducteurs entre un grand nombre de systèmes complexes (...) L’intelligence est toujours le fait d’un collectif nombreux et interdépendant » (p.243). Exemple : un écosystème, une société humaine, un organisme.

- Les traits de l’intelligence collective humaine :

« L’humanité fait surgir une vitesse et une intensité d’autocréation inédite avant elle » (p.244) ;
son intelligence « s’accroît de la liberté et de la responsabilité de ses membres et les enrichit en retour » (p.243) ;
seuls les êtres humains sont capables d’apprendre en tant qu’espèce (mémoire collective, culture).

Et le cyberspace a augmenté ces capacités : fin des hiérarchies et hausse de la coopération ; fin des monopoles et hausse du bien commun.

On atteint un nouveau stade culturel, d’après alphabet, post-imprimerie : « l’interconnexion du moi crée un milieu ubiquitaire pour tous les signes culturels, leur reproduction et mutation accélérées » (p.246).

A ce stade Pierre LEVY reprend l’idée des quatre espaces anthropologiques qui lui est chère pour qualifier l’histoire de l’espèce humaine, en fait de l’intelligence collective humaine. Et Il s’appuie aussi sur la présentation par PASCAL de l’existence de deux royaumes (royaume de la concupiscence et royaume décadent) pour trouver le jeu des forces Yin/Yang, bien/mal qui préside au devenir de notre espèce. Il juge donc que le cyberspace reprend ce jeu d’ombres et lumières aujourd’hui : c’est là l’histoire de l’intelligence collective humaine et seule une éthique politique pourra réconcilier ces deux figures éternelles en nous : « la vraie partie se déroule entre magiciens et sorciers (...) Les sorciers se font la guerre entre eux pour capter la puissance des magiciens (...) mais les magiciens refusent le combat » (p.261).

L’éthique de l’intelligence collective met en évidence l’exigence du dialogue : exposer ses idées et écouter celles de l’autre plus évolué.

Au final donc Pierre LEVY appelle au dialogue : s’asseoir autour d’un feu et exposer honnêtement son point de vue à tour de rôles ; en écoutant les autres notre propre opinion change. C’est là l’évolution de l’intelligence collective que permet l’agora et tous les instruments du cyberspace.

« Quittons donc cette culture raisonneuse de partisans et d’accusateurs pour ouvrir la voie à une génération de justes » (p. 275)".

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...