vendredi, septembre 02, 2011

L'ésotérisme nazi





Dans son livre Souvenirs et réflexions d'une aryenne, Savitri Devi, la prêtresse d'Hitler, affirme que les nazis étaient dépositaires de la véritable tradition ésotérique de l'humanité :

« Ce dépôt, écrit-elle, plus précieux que tout, provenait de la mystérieuse Hyperborée, patrie originelle des “hommes transparents”, fils des “Intelligences du Dehors” ; de l’Hyperborée dont le centre, — la “capitale” — était Thulé.

Il est sans doute inutile de faire remarquer que la “transparence” dont il est question ici n’a rien de matériel, et par conséquent, de visible. Elle figure un état d’être plus subtil que celui que nous connaissons ; plus ouvert au contact direct avec l’intangible et même l’informel. En d’autres termes, les Hyperboréens, détenteurs de la Tradition primordiale, auraient été capables d’intuition intellectuelle à un degré que nous ne concevons pas.

Qui étaient-ils ? Et, — s’il a vraiment existé — où s’étendait leur territoire ? Les allusions plus ou moins évocatrices qui y sont faites par les Anciens, — par Sénèque, dans sa “Médée” ; par Pline l’Ancien, Virgile, Diodore de Sicile, Hérodote, Homère (dans l’Odyssée) et l’auteur ou les auteurs de la Genèse, et surtout de l’énigmatique Livre d’Enoch — sont assez vagues, quoique se rapportant toutes au “grand Nord”. Et l’évocation de la “blancheur” extrême des Hyperboréens, de l’indicible beauté de leurs femmes et des “extraordinaires dons de clairvoyance”, de certaines d’entre elles, ferait penser à une race aryenne immensément supérieure à la moyenne des Nordiques actuels, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit d’un passé qui se perd dans la nuit des temps. Mais il y a plus : le savant Bal Gangadhar Tilak, plus connu sous le nom de Lokomanya Tilak, érudit et sage Hindou, a, dans son ouvrage The Arctic Home in the Vedas (“La patrie arctique dans les Védas”), très clairement rattaché la plus ancienne tradition des Indes à une région située sous les hautes latitudes ; une région connaissant et la longue nuit polaire et le soleil de minuit, et... les aurores boréales ; une région où les astres ne se lèvent ni ne se couchent, mais se déplacent, ou semblent se déplacer, circulairement le long de l’horizon.

Le Rig-Véda, qu’il a étudié tout spécialement, et dont il tire la plupart des citations à l’appui de sa thèse, aurait été, ainsi que l’ensemble du “Véda” — ou connaissance “vue”, c’est-à-dire directe, — révélé à ces “Aryas”, c’est-à-dire “Seigneurs” de l’extrême Septentrion, et conservé précieusement par eux lors des migrations qui les ont, au cours des siècles, peu à peu amenés jusque dans l’Inde.

Tilak place l’abandon de la patrie arctique au moment où celle-ci perdit son climat tempéré et sa verdoyante végétation, pour devenir “glaciale”, c’est-à-dire au moment où l’axe de la Terre bascula de plus de vingt-trois degrés, il y a quelque huit mille ans. Il ne précise pas si l’ile ou la portion de continent ainsi frappée de soudaine stérilité a été engloutie, comme le veut la Légende de Thulé, ou continue d’exister quelque part dans le voisinage ou à l’intérieur du Cercle polaire. Il ne mentionne, pas, non plus, les étapes que les dépositaires du Véda éternel — Sagesse cachée sous les textes sacrés de ce nom, — durent parcourir entre leur patrie arctique et les premières colonies qu’ils fondèrent dans le nord-ouest de l’Inde. Et, son ouvrage ne s’adressant pas à des initiés — qui n’en auraient d’ailleurs nul besoin — mais seulement à des savants orientalistes de bonne foi, qu’il sait insensibles à tout argument non étayé de preuves, il ne dit évidemment rien des centres initiatiques “souterrains”, Agartha et Shamballa, dont il est si souvent question, dans l’enseignement secret que la “Société de Thulé” donnait à ses membres — enseignement qu’ont donc reçu, entre autres, Alfred Rosenberg, Rudolf Hess, Dietrich Eckart et, vraisemblablement par l’intermédiaire de ce dernier, Adolf Hitler lui-même. (Agartha, ou Agarthi, serait le centre placé “sous la roue du Soleil d’Or, c’est-à-dire celui auquel se rattachent les contemplatifs qui refusent d’avance de participer aux affaires de ce monde : celui des sages que j’ai appelés “hommes au-dessus du Temps”. Shamballa serait, par contre, le centre spirituel des hommes “contre le Temps” : des initiés qui, tout en vivant dans l’éternel, acceptent d’agir dans ce monde “dans l’intérêt de l’Univers”, selon les valeurs immuables, ou, pour employer les paroles mêmes du Führer, selon le “sens originel des choses”. C’est, naturellement, à ce second centre des Maîtres de l’Action qu’Adolf Hitler se rattacherait). Il est remarquable que les noms d’Agartha et de Shamballa “apparaissent plusieurs fois sur les lèvres de plus d’un chef S.S. au cours des procès de Nuremberg, et, plus particulièrement, des S.S. qui furent parmi les responsables de l’Ahnenerbe”. Cette organisation a, entre autres, on le sait, envoyé au Tibet “une expédition dirigée par l’ethnologue Standartenführer S.S. Docteur Schäfer”. Les fragments, les comptes-rendus de celle-ci, qui existent, microfilmés, “aux Archives nationales, à Washington”, ont paru extraordinaires” à André Brissaud, qui les a lus. Pourquoi une telle expédition ? Certes pas pour tenter de retrouver, en Asie Centrale, “les origines de la race nordique”, comme semble le laisser croire Brissaud. Sous le Troisième Reich, même les enfants des écoles savaient, pour l’avoir lu dans leurs manuels, — dont quelques-uns, tel celui de Klagges/Blume, “So ward das Reich”, étaient remarquables, — que cette race s’était étendue du nord vers le sud et vers l’est, et non inversement. Non. Ce que voulaient, sans doute, le Docteur Schäfer et ses collaborateurs, c’était, plutôt, essayer de pénétrer le mystère d’Agartha et de Shamballa ; peut-être essayer, avec l’aide du ou des chefs d’un centre spirituel où il se manifeste, d’entrer en contact avec le principe (car c’est un principe, non un personnage) que René Guénon appelle le “Roi du Monde”. Cela semble d’autant plus plausible que, parmi ces sections de l’Ahnenerbe dont le travail était classé “affaire secrète du Reich” et “dont on ignore tout”, “l’une comprenait, outre l’étude des langues anciennes, de la cosmologie et de l’archéologie, celle “du Yoga et du Zen”, et une autre s’intéressait “aux doctrines ésotériques, et aux influences magiques sur le comportement humain.”

D’ailleurs, ce n’est pas seulement avec les initiés de la Cité interdite de Lhassa (et peut-être avec le Dalaï-lama lui-même) que l’élite spirituelle de l’Ordre S.S. — qui était celle d’une nouvelle civilisation traditionnelle en puissance, sinon actuellement en gestation, — cherchait à prendre contact. A mon humble connaissance, il y eut aussi de semblables rencontres aux Indes ; — rencontres que peu de gens soupçonnent en Occident — et cela, tout à fait en dehors des conversations politiques qui ont pu avoir lieu avec certains chefs hindous, tel Subhas Chandra Bose, aux Indes et en Allemagne, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. »

L'Ahnenerbe

Les travaux de l'Ahnenerbe, ou plus exactement Ahnenerbe Forschungs und Lehrgemeinschaft, c’est-à-dire Société pour la Recherche et Enseignement sur l'Héritage Ancestral, « allaient de l'activité scientifique proprement dite à l'étude des pratiques occultes, de la vivisection pratiquée sur les prisonniers à l'espionnage des sociétés secrètes »(1). Les préoccupations des chercheurs de l'Ahnenerbe étaient parfois un peu loufoques comme « la signification occulte des tourelles gothiques et des chapeaux hauts de forme d'Eton ».

L'Ahnenerbe et le Tibet

Les nazis de l'expédition allemande au Tibet de 1938-1939 qui, selon Savitri Devi, furent en contact avec « les initiés de la Cité interdite de Lhassa et peut-être avec le Dalaï-lama lui-même » ne pouvaient pas compter sur le Dieu-roi du Tibet pour pénétrer les mystères d'Argartha et de Shamballa. En effet, Savitri Devi semble ignorer que le XIIIème Dalaï-lama, Thubtan Gyatso, qui avait fait traduire « Mein Kampf » en tibétain, décéda en 1933. Son successeur Tenzin Gyatso (l'actuel XIVème Dalaï-lama) était un bambin de trois ans quand le SS Ernst Schäfer et ses collaborateurs arrivèrent au Tibet. Toutefois, avant de rejoindre la SS et de travailler pour l'Ahnenerbe, Ernst Schäfer participa à une expédition en Chine et au Tibet (1931-1932) financée par l'Académie d'histoire naturelle de Philadelphie en Pennsylvanie et conduite par Booke Dolan.

Julius Evola : la vérité sur le fond occulte du nazisme

« En ce qui concerne le prétendu fond «occulte» du Troisième Reich, je me contenterai de dire qu’en ma qualité d’homme ayant eu loisir de connaître de très près la situation dans le Troisième Reich, je peux déclarer qu’il s’agit là de pures fantaisies, et j’ai eu l'occasion de l’indiquer également à Louis Pauwels, qui, dans son livre : Le matin des magiciens, a contribué à propager de telles erreurs ; il était venu, une fois, pour faire ma connaissance et me parler, sans pouvoir lui-même se référer à quelque donnée sérieuse sur cette idée. On peut parler, non de caractère «initiatique», mais «démoniaque» au sens général, dans le cas de tout mouvement qui, sur la base d’une fanatisation des masses, crée quelque chose comme un tourbillon ayant pour centre le chef démagogique qui est parvenu à produire cette espèce, d’hypnose collective, se servant d’un mythe ou d’un autre. Un tel phénomène ne se relier à rien de «magique» ou d’«occulte» au sens propre, ayant cependant un fond obscur. C’est un phénomène qui se reproduit dans l'histoire, en partant de la Révolution française jusqu’au maoïsme (dans une certaine mesure). »

Julius Evola, interviewé par Enrico de Boccard.


1) Pauwels et Bergier


Télécharger gratuitement Souvenirs et réflexions d'une aryenne :

Savitri Devi, de son vrai nom Maximine Portas, née le 30 septembre 1905 à Lyon, morte le 22 octobre 1982 à Sible-Hedingham (Angleterre), était une admiratrice du dictateur Adolf Hitler. 



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