mardi, avril 06, 2010

L’imitation de Padmasambhava


Les facultés surnaturelles décrites dans les biographies des 84 Mahâsiddhas sont souvent à l’origine de l’intérêt que suscite le Vajrayana tibétain en Occident.

Des adeptes du lamaïsme rêvent d’imiter les Mahâsiddhas et d’obtenir les fameux pouvoirs (siddhis) des textes tantriques. Le nec plus ultra de la carrière de l’initié lamaïste est l’accomplissement du corps de lumière (ja'-lus) assurant l’immortalité. Dans les communautés lamaïstes, les témoignages de la transformation de maîtres du Vajrayana et plus particulièrement du Dzogchen en êtres de lumière incitent des personnes à refuser la condition humaine et sa fin peu glorieuse dans la terre d’un cimetière ou dans le feu d’un crématorium. Ils croient aussi que la magie tibétaine leur permettra de repousser la mort si celle-ci survient avant l’obtention du corps de lumière tant désiré.

Dans « Le livre tibétain de la vie et de la mort », Sogyal, le lama de Rigpa, reprend le mythe du Tibet pays de moines aux siddhis extraordinaires où des Jésus tondus sont capables de ressusciter de malheureux Lazares prématurément frappés par la mort. Il écrit :

« Des Occidentaux récemment en visite au Tibet m’ont raconté un événement dont ils furent les témoins. Un jour, un Tibétain marchant sur le bord d’une route fut renversé par un camion chinois et tué sur le coup. Un moine qui passait par là se dirigea promptement vers l’homme allongé vers le sol et s’assit près de lui. Ils le virent se pencher sur le corps et réciter quelque chose, une pratique peut-être, tout près de son oreille ; soudain, à leur stupéfaction, le mort revint à la vie. » (« Le livre tibétain de la vie et de la mort », éditions de La Table Ronde, Paris 1993, page 396.)

Les adeptes du lamaïsme ne remettent jamais en question les propos des hiérarques tibétains. Au contraire, ils considèrent que les histoires des lamas sont toujours vraies et porteuses de profonds enseignements. L’anecdote rapportée par Sogyal signifie : « Les Chinois causent la mort, mais les lamas connaissent le secret de la résurrection ».

Il est inutile de tenter d’émettre le moindre doute sur la sincérité des gourous. Une telle attitude ne fait qu’ulcérer les personnes qui ont besoin de croire que le lamaïsme va leur révéler les secrets du corps de gloire et du bonheur éternel.

Le thème du corps spirituel et des pouvoirs surnaturels (siddhis) est récurrent dans le lamaïsme. Les personnes qui sont séduites par le merveilleux et les pouvoirs occultes deviennent souvent les disciples de maîtres tibétains et tentent d’imiter l’immortel Gourou Rinpoché (Padmasambhava) qui séjourne actuellement chez les Rakshasas (démons) domptés à Zangdok Pelri, la Glorieuse Montagne Cuivrée, dont il a fait sa terre pure. Padmasambhava y coule des jours heureux entouré de ses épouses et de nombreuses dakinis parfois un peu extravagantes et sanguinaires mais toujours très sexy.

N’en déplaise aux partisans de l’unicité des religions, le corps d’arc-en-ciel (ja'-lus) et les techniques tibétaines en matière de résurrection, évoqués par le gourou Sogyal dans « Le livre tibétain de la vie et de la mort », ne font pas de Jésus, qui ramena à la vie Lazare et se transfigura, l’élève des lamas tibétains (Jésus au Tibet). Le traité de mystique des adeptes de la philosophie ésotérique occidentale, « L’imitation de Jésus-Christ », ne permet pas d’envisager la moindre affinité entre le lamaïsme et la doctrine spirituelle occidentale. « Il faut donc savoir, d’après le témoignage de St Paul, d’Origène et de St Hilaire, qu’en dehors de la doctrine écrite, il existait une doctrine spirituelle, non consignée par l’Ecriture, qui se transmettait de bouche à oreille… Cette loi traitait de tous les mystères qui, en raison de leur profondeur, ne pouvaient être livrés aux ignorants, mais étaient réservés à un petit nombre de sages. » Ecrit Dom Gaffarel, bibliothécaire de Richelieu, Abbé de Sigonce, "Les trois livres de l'imitation de Jésus-Christ", traduction de O. Sporeys, éditions Sun, 1948, page 2.

Le traité, « L’imitation de Jésus-Christ », débute par le mépris des vanités du monde. « […] Vanité, donc, rechercher les biens périssables et espérer en eux. Vanité encore, briguer les honneurs et se hisser aux situations élevées. Vanité, souhaiter une vie longue et se soucier peu d’une vie bonne… ». La pompe des grands hiérarques du lamaïsme, ainsi que celle des dignitaires de l’Eglise, s’oppose à l’ancienne doctrine spirituelle de l’Occident. La doctrine de « L’imitation de Jésus-Christ » exalte l’humilité alors que l’imitation de Padmasambhava conduit à la glorification des forces occultes. Ces forces sont censées transformer chaque initié tantrique en maître absolu d’un Zangdok Pelri, (Glorieuse Montagne Cuivrée) entouré de Rakshasas (démons) obéissants et de Dakinis sensuelles.

De grands lamas avec l’aide des Rakshasas ont assurément des pouvoirs ordinaires et extraordinaires. Durant des méditations dirigées par Sogyal, les élèves sont priés de fixer les yeux du gourou. Or, l’hypnose est une faculté tout à fait ordinaire du lamaïsme. Le « Hevajra Tantra » mentionne plusieurs mantras pour hypnotiser et soumettre autrui à sa volonté. Les lamas s’efforcent de maîtriser d’autres facultés. Selon B. Bhattacharya, « Esoteric Buddhism », le bouddhisme « tantrique » reconnaît huit grands siddhis : le pouvoir de vaincre avec une épée magique (khadga) ; le pouvoir de découvrir les trésors cachés, grâce à un onguent sur les yeux (añjana) ; la faculté de se mouvoir sans être perçu, grâce à un onguent sur les pieds (pâdalaja) ; la faculté de disparaître à la vue (antardhâna) ; le pouvoir de transmuer les métaux en or, au moyen d’une solution magique (rasarasyana) ou d’acquérir la jeunesse éternelle, l’immortalité : c’est le double objectif de l’alchimie ; la faculté d’aller dans le firmament (khecara) ; la faculté d’aller n’importe où sur terre en un instant (bhûcara) ; la faculté de se rendre dans les enfers, les mondes inférieurs (pâtâla).

On ne peut pas nier que les forces psychiques canalisées par le lamaïsme permettent parfois d'accomplir des prodiges. Les témoignage qui attestent que des lamas magiciens ont réalisé le corps de lumière ne sont donc pas contestés par ceux qui connaissent les possibilités du monde psychique. Au contraire, durant la fin du cycle, les prodiges de cette nature ne sont pas étonnants. « Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible. »

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?

La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christ...