mardi, mars 23, 2010

Tenzin Namdak tel que je l’ai connu


En 1987, le Dalaï-lama, qui est avant tout un politicien, reconnaît le Bön comme la cinquième école tibétaine. Une reconnaissance qui vise à contrecarrer la politique chinoise favorable aux bönpo du Tibet. En effet, ceux-ci obtiennent des Chinois des avantages qu’ils n’auraient jamais escomptés à l’époque de la dictature religieuse.

Directeur de recherche au CNRS, Samten Karmay est d’origine tibétaine, né dans une famille bönpo en Amdo, il ne peut nier que la politique chinoise renforce l’identité bönpo :

« Actuellement, dit Samten Karmay, les bönpo du Tibet représentent un problème délicat. Ils ont très souvent exprimé leur manque d’enthousiasme pour un rétablissement de l’autorité guélougpa. De fait, ils obtiennent actuellement des avantages qu’ils n’auraient jamais eus au temps du Tibet traditionnel. Ainsi, le gouvernement chinois a autorisé l’édition du canon bönpo, et y a même participé financièrement ; ce qui n’aurait pas été possible sous le gouvernement tibétain d’avant 1959. »

Le Dalaï-lama est contraint de réagir pour ne pas perdre son leardership sur la communauté Bön de la diaspora tibétaine. Il décide de donner aux lamas bönpo la possibilité d’entrer sur le marché de la spiritualité en reconnaissant officiellement leur tradition, le Yungdrung Bön. Les lamas bönpo et les lamas nyingmapa ont en commun l’enseignement du Dzogchen. Le Dzogchen, qui est une sorte de remake magico-tantrique du Chan chinois, sera le cheval de Troie des bönpo partis à la conquête de l’Occident. Parmi les lamas bönpo spécialistes du Dzogchen, le tibétain Tenzin Namdak est l'un des plus célèbres. Au début des années 1960, il avait obtenu de l’argent de la fondation Rockefeller pour séjourner à Londres où il collabora aux travaux du professeur Snellgrove qui aboutirent à la publication de « The Nine Ways of Bon (London, Oxford University Press, 1967.)

Le messager de Mâra ?

En 1989, deux ans après la reconnaissance du Bön par le Dalaï-lama, le maître bönpo Tenzin Namdak revient en Occident. Il enseigne le Dzogchen d’après les traditions bönpo de l’Atri et du Zhang-zhung Nyengyü aux Etats-Unis, en Angleterre, Italie, Allemagne, Hollande. La même année, il fut invité par le Dalaï-lama à représenter la tradition Bön à l’initiation du Kalachakra à New York. Le mandala de sable traditionnellement réalisé lors de l’initiation était resté exposé environ un mois dans le hall du World Trade Center 1. Le mandala ne fut pas de bonne augure pour le World Trade Center et les nombreuses personnes qui périrent piégées dans les bâtiments le 11 septembre 2001. Autre coïncidence troublante, le lama Tenzin Namdak était arrivé en Thaïlande quelques jours avant le tsunami du 26 décembre 2004 qui fit plus de 200 000 victimes. Un Réalisé ne peut être un « messager de la mort ». En outre, un véritable maître est capable de percevoir les signes annonciateurs d’une telle catastrophe. Des animaux ont cette aptitude. Quelques semaines plus tard, j’arrivais en Thaïlande à mon tour. Je fis la connaissance d’un participant australien de la retraite thaïlandaise dirigée par Tenzin Namdak en décembre 2004. Il est certain que le prétendu maître n’a jamais pressenti l’imminence d’une catastrophe naturelle particulièrement meurtrière.

« Ordo monasticus » tibétain, malheur aux pauvres !

En Asie, les moines hinayanistes et mahayanistes de Thaïlande, du Cambodge, du Viêt-nam, de Taiwan furent toujours très fraternels à mon égard. Pour le sannâyasin bénédictin Henri Le Saux, « il est normal que les moines de toutes obédiences se découvrent frères au-delà des frontières de leurs dharmas respectifs, dans se dépassement des "signes" dont ils sont les témoins. Il y a en fait un "ordo monasticus" qui recouvre tout et se découvre partout - non toutefois un "ordre" qui chercherait à s'organiser, car ce serait justement la ruine du charisme de la vie monastique, qui est cette tension intime et inapaisable vers l'Absolu. Il suffit qu'ils se reconnaissent quand ils se rencontrent, et, en fait, les vrais se reconnaissent toujours. »

La fraternité monastique n’existe pas pour les hiérarques tibétains. Au monastère bönpo de Menri (Inde) et au monastère de katmandou (Népal) du maître bönpo Tenzin Namdak, les moines pauvres ne sont pas les bienvenus. J’ai toujours du payer mon hébergement et ma nourriture. La tsampa, le thé salé et quelques légumes bouillis sont donnés aux moines pauvres, mais cela ne suffit pas pour se nourrir convenablement. Les moines démunis sont souvent malades et s’entassent dans des cellules insalubres pendant que les hiérarques vivent toujours très confortablement. Des familles de prélats, qui ne sont pas assujetties aux règles du code monastique, jouissent d’une existence de roitelets égoïstes grâce au commerce du dharma.

Retraite dzogchen au pays du camembert

De retour en France, un des fondateurs de l’association Yungdrung Bön, Sébastien D. m’invita à venir en Normandie afin de participer à la retraite Dzogchen dirigée par Tenzin Namdak. N’ayant pas l’intention de payer plusieurs centaines d’euros pour voir des grenouilles de rinpoché se pâmer devant leur vieux lama et pour entendre d’ennuyeuses litanies, je déclinai l’invitation. Mais Sébastien insista beaucoup et m’assura qu’en tant qu’invité je n’aurai pas de frais.

Arrivé en Normandie, j’ai immédiatement perçu l’hostilité des trois lamas tibétains. Tenzin Namdak, son neveu et Tenpa Yungdrung étaient irrités par ma présence. Leur hostilité évoquait ces cercles occultistes où l’on doit éliminer la personne qui peut contrecarrer une opération magique ou une communication spirite.

On ne m’épargna aucune brimade, les personnes chargées de la cuisine avaient reçu la consigne de ne pas me donner de nourriture. Heureusement, n’ignorant pas que les lamas sont friands de viande, j’avais acheté des fruits secs et des amandes. Durant, les enseignements, le thé me fut refusé. Quand des auditeurs français m’offrirent par compassion leurs boissons chaudes, les Tibétains comprirent que leur ostracisme était trop voyant. On m’accorda le droit de boire le thé des lamas en public. Mais loin des regards, dans le pavillon des moines, ces lamas hypocrites et pervers m’interdisaient de toucher à leur nourriture et à leur boisson.

Les lamas, Tenzin Namdak, son neveu et Tenpa Yungdrung mandatèrent Christophe M., un membre du conseil d’administration de l’association Yungdrung Bön pour me convaincre de ne pas demeurer dans leur pavillon. Ma réponse était claire : « en tant que moine et selon le code monastique, ma place doit être parmi les membres du clergé. Partout où je suis allé en Asie, c’est une règle intangible. » Mais le lamaïsme ne respecte pas les principes fondamentaux de la spiritualité orientale. Les lamas parlent hypocritement de fraternité et de compassion pour masquer un ordre impitoyable conçu pour les puissants et les détenteurs d’un enseignement occulte malveillant. Les autres, les profanes et les naïfs, sont soumis par toutes sortes de moyens. Les enseignements secrets des Tibétains recommandent l’usage de mantras pour contrôler autrui. Dans la Bible des Sakyapa, le « Hevajra Tantra », il y a des mantras pour subjuguer et hypnotiser (« The Concealed Essence of the Hevajra Tantra », Yogaratnamala, translated into English and Edited by G.W. Farrow and I. Menon, page 27.)

Bien entendu, les brimades des magiciens tibétains et de leur garde prétorienne, les fanatiques qui entourent toujours Tenzin Namdak lors de ses retraites en Occident, redoublèrent à mon encontre. Le souvenir de mes amis les moines bouddhistes de Thaïlande, du Viêt-nam, de Taiwan était d’un grand réconfort durant cette épreuve. En me remémorant les instants passés en compagnie d’authentiques adeptes de la sagesse, j’ai pu tenir jusqu’au terme de la retraite des lamas bönpo. Il était important pour moi de rester jusqu’à la fin de la retraite afin de déceler la véritable nature du lamaïsme (bönpo et bouddhiste). Quand la parodie spirituelle se termina, Tenzin Namdak, son neveu et Tenpa Yungdrung décampèrent comme des voleurs sans se soucier de moi. Leurs âmes damnées, les méchants prétoriens, disparurent avec eux. Ils ne restaient que quelques candides, en mal d’un bon karma, pour effectuer les tâches ménagères.

Immédiatement après le départ des lamas bönpo, je me suis isolé dans le pavillon que je partageais avec les magiciens bönpo. Moi qui n’aime pas les rites, j’ai ressenti le besoin impérieux de procéder à des ablutions rituelles. Ensuite, de retour chez moi, après avoir détruit tous mes rituels bönpo, j’ai épuré le dzogchen des pratiques tantriques et magiques. Ce travail m’a fait découvrir et apprécier les anciens textes du Chan chinois.

En France, les bönpo possèdent un château. De plus, ils sont reconnus en tant que congrégation religieuse (Congrégation Shenten Dargye Ling, Château de la Modetais, 49160 Blou). Les principaux financements ne proviennent pas des adhérents, ils ne sont pas assez nombreux. Il y a de riches et mystérieux donateurs qui, à l’instar des Rockefellers, apprécient la propagation du lamaïsme dans le monde.


La photo est prise en Normandie durant cette éprouvante retraite Dzogchen dirigée par Tenzin Namdak.

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