samedi, mars 27, 2010

Le génocide des Indiens d’Amérique continue


Bonjour Félix le Tondu,
C'est Béatrice l'élue poilue qui vous sollicite pour les Amérindiens de Guyane Française qui font face à de graves difficultés dont l'empoisonnement au mercure et autres, je sais que je sors du contexte du bouddhisme, mais j'aurais une petite requête à vous faire si vous êtes ok.
J'ai essayé modestement de sensibiliser le sort des indiens Français à des amis, connaissances, mais je constate qu'ils ne se sentent pas concernés... par contre un grand engouement pour les indiens d'Amérique du Nord mais les indiens colonisés par la France, tout le monde s'en fout ....
En ce moment en Guyane il y a un enjeu celui de baptiser pour la 1ère fois un aéroport en Guyane d'un nom indien, la date butoir est arrêtée au 6 Avril, pouvez simplement apporter votre signature ?
En pièces jointes l 'adresse du site,www.okamag.fr + une affichette que j'ai proposé (je vous l 'envoie dans un autre mail) dans des commerces à Dijon, Besancon, les gens semblent concernés mais au final pas grand chose .
Si je m'adresse à vous c'est parce que je vous "ressens bien" et que vous m'apparaissez comme une personne qui se soucie sincèrement de son prochain.
Merci pour l'aide éventuelle, si vous n'êtes pas OK je ne vous en voudrais pas !
Bien Cordialement et Amicalement,
Béatrice (la poilue)

Au vingt et unième siècle, le génocide des Indiens d’Amérique continue, au ‘nez et à la barbe’ de tous le monde et cela se passe sur la soit disant « Terre des Droits de l’Homme », la France !

Sur le territoire Français existent des Peuples Autochtones qui ne sont toujours pas reconnus officiellement par l’Etat Français (pourtant reconnu mondialement comme « Pays des Droits de l’Homme »), les kanak, les polynésiens et les Amérindiens. La France « possède » des Indiens, des Indiens d’Amazonie. Peu de gens le savent, peu de gens peuvent situer ou se trouve la Guyane et pourtant nous existons bien, nous Amérindiens d’Amazonie Française. Nos problèmes sont grave et nombreux : Spoliation foncière, langues minoritaires, culture dénigrée et non valorisée, Institutions coutumières non reconnues, intoxication majeure au mercure à cause de l’exploitation illégale de l’or, déforestation massive et extermination de toutes nos ressources …


Historique du combat des amérindiens de la Guyane Française en Amérique du Sud

Peu de monde connaît notre histoire et pour cause : on essaye de nous effacer de la mémoire de la Guyane ! Personne ne parle de nous, ni les médias, ni les fameux historiens Guyanais. Prenez n'importe quel livre sur la Guyane, notre histoire ce résume souvent à une phrase ou à une page d'introduction et puis plus rien :

Avant l'arrivé des premiers Européens, il y avait des Indiens...........

Des siècles d'histoires balayés en une seule phrase banale, puis le vide, le néant, alors que Six Nations Amérindiennes sont toujours présentes en ce début du troisième millénaire sur le sol Guyanais. Nous allons donc nous atteler à retracer cette histoire cachée et oubliée pour que nos enfants soient un jour, fiers de la connaître et trouvent enfin leur place dans cette société Guyanaise qui cherche à les acculturer définitivement en les créolisant.

Voici notre histoire...
En mémoire de nos ancêtres, de nos anciens, de nos parents, morts exterminés par les guerres et les maladies,
évangélisés et acculturés de force.

En hommage à toutes ces Nations Amérindiennes disparues:

KUSARIS - MARUANES - AROUAS - AKOKAS - TARUPIS - NURAGUES - MAYES - ARANAJUS - PALUNKS - KARNARIUS - ARMAKUTUS - UPURUIS - SAPAYES - ARECARETS - ARRUAGUES PIJANAKOTO - et tant d'autres ...

et courage à celles qui sont toujours vivantes:

les KALI'NA (Galibis) - les LOKONO (Arawaks) - les PAYKWENEH (Palikours) - les WAYANA (Roucouyennes) - les WAYAPi (Oyampis) - les TEKO (emérillons)

C'est en 1498 que les amérindiens de Guyane virent pour la toute première fois des vaisseaux Espagnols au large. Le 01 août 1498, Christophe Colomb en personne aborda la côte guyanaise au cours de son troisième voyage dans la région. Deux ans plus tard, Vincent Yañez Pinzon explore à nouveau les côtes puis il est suivi par une multitudes d'aventuriers attirés par le mirage de l'Eldorado. Déjà l'or rendait les hommes blancs complètement fou et près à toutes les exactions. L'invasion de nos territoires commençait... A la recherche de ce fameux eldorado et du mystérieux lac Parima, les expéditions invasives se succèdent: Gonzales Ximénès de Quevada en 1536, Diego de Ordas en 1538, Gonzales Pizarre en 1541, l'Anglais Walter Raleigh…

Pendant les guerres de religion en France, des marchand français avaient pris l'habitude de commercer avec nous. Troc, échanges, commerce, les relations n'étaient pas trop mauvaises et ils avaient besoins de nous pour connaître le pays. La vision de ces immenses bateaux approchants nos côtes d'ou sortaient des hommes bizarres à la peau blanche avait impressionnée nos ancêtres, d'ou l'appellation "Palana akili" (littéralement, les esprits de la mer) pour désigner les hommes blancs.

En 1602 les choses se gâtèrent lorsque le roi de France, Henri IV nomma H. de Montbarrot, lieutenant général pour le roi de tous les territoires compris entre l'Amazone et l'Ile de Bray (Trinidad). L'ordre de la conquète était officiellement donné!

Deux ans plus tard, le 12 janvier 1604, l'associé de Montbarrot, de La Ravardière partait de France vers chez nous et il arriva dans l'Ile de Cayenne en plein conflit entre les Kali'na et les Kalipu. Il explora l'île et les deux rivières de Montsinéry-Tonnégrande puis repartit quelques mois plus tard, emmenant avec lui Yakapo, fils de chef et interprète.

Durant près de vingt ans nous fûmes plus ou moins tranquille, a part deux expéditions anglaises que nous avons entièrement exterminées. L'une en 1605 et l'autre en 1608. Il n'y eu qu'un seul survivant, un certain Fisher qui vécut longtemps parmi nous.

De 1624 à 1643, durant le ministère de Richelieu, les ennuis sérieux recommencèrent. De petits groupes de Français, pour la plupart des Normands s'installent entre la Counamana et la Sinnamary.

Mais de 1633 à 1638 sous les attaques incessantes de nos ancêtres, un certain Bontemps est obligé d'organiser l'évacuation des savanes autour de Sinnamary, difficiles à défendre et se replia dans l'île de Cayenne, autour du Cépérou. Les amérindiens redoublèrent leurs attaques et en 1642, il ne subsistait plus que 42 Français pour toute la Guyane. Nos ancêtres défendaient âprement leur territoire.

Les "Palana Akili" n'abandonnent pas leur projet de conquête et la première grande immigration, formée surtout de très mauvais éléments (voleurs, vagabonds, bandits...), prit le départ de Paris le 03 août 1643 et arriva le 25 novembre à l'embouchure du Mahury. Leur chef, De Brétigny réoccupa le fort Cépérou et construisit des cases pour établir ses 300 Compagnons mais il imposa un régime dictatorial et de nombreux problèmes surgirent, entre colons et envers les amérindiens. Ainsi, en voulant châtier des amérindiens, il tomba dans une embuscade et fut tué avec de nombreux autres compagnons. Mais malchance pour nous, les Français rescapés reçurent vite du renfort, des pères et des colons, qui se fixèrent au Cépérou, à Kourou et aux Iles du Salut.

En 1652 d'autres colons arrivèrent encore: ce fut l’expédition Navarre puis toujours la même année, le 28 septembre, huit cents personnes partirent de France et s'installèrent sur les hauteurs de Rémire sous l'autorité de Du Plessis. Ils capturèrent même des esclaves Brésiliens mais malgré cette abondante main-d'œuvre, du fait des dissensions internes et des attaques incessantes de nos courageux ancêtres, la colonisation échoua et les Français quittèrent Cayenne pour le Surinam voisin et la Barbade. Il n'y avait plus un seul envahisseurs Français dans l'Ile de Cayenne grâce à la résistance des Kali'na de l'époque. Par contre, de nombreux métis étaient déjà nés et ils adoptèrent tous notre mode de vie. D'où peut-être la légende des mythiques "Indiens Blancs" ou "Oyaricoulets".

Malgré les revers sévères infligés par les amérindiens, les Français ne renoncèrent toujours pas à leur désir de conquêtes étant persuadés que d'immenses richesses et profit était possible en s'accaparant nos terres. Ainsi, dès le 26 février 1664, sous les ordres du roi Louis XIV et Colbert, six grands vaisseaux et 1200 colons quittent La Rochelle. Le 11 mai, la flotte mouille devant Cayenne et trouve le fort Cépérou occupé par des juifs hollandais. Après cinq jours de négociations, la plupart de ces Juifs se réembarquèrent pour le Surinam. La colonisation effective de notre territoire commençait vraiment, développée encore par l'arrivé de 180 nouveaux colons en 1665. Mais les centres principaux des envahisseurs n'étaient encore que sur la côte: Cayenne, Matoury, Rémire, le Tour de l'Ile, Kourou, Sinnamary et la Montagne d'Argent. Sous cette pression de plus en plus vive, nos ancêtres sont obligés de se retirer à l'intérieur du pays ou dans des zones quasiment impénétrables comme Awala. Une forme de pression fut l'esclavage des amérindiens pour travailler au service des colons mais nos anciens préféraient se laisser mourir ou arrivaient à se sauver pour retrouver leur milieu naturel. Devant ce problème de main d'œuvre, les colons durent commencer à acheter 420 esclaves noirs aux Hollandais. La traite négrière commençait. Une nouvelle compagnie, celle des Indes Occidentales, engloba bientôt toutes les entreprises d'Amériques et autorisa, pour notre plus grand malheur, les Jésuites à s'installer dans l'Ile de Cayenne.

Les guerres s'installent en Europe déclenchées par Louis XIV et notre pays en subi également les conséquences et des exactions de toutes sortes. Successivement, les Anglais, les Hollandais et les Portugais fonts des excursions meurtrières et ravagent la côte.

Malgré tous cela, la population "étrangère" de la Guyane augmentait doucement et Cayenne devenait en vrai petite ville mais la plupart des "plantations" avaient toujours besoins des connaissances du terrain de nos anciens pour survivre. Au contraire des Antilles, en Guyane la vie étaient très dure aussi bien pour les colons que pour les esclaves noirs et tous le monde mangeaient à "l'amérindienne" (poissons, gibiers, cassaves et couac). Les principales cultures pratiquées sont toutes des plantes amérindiennes: manioc, coton, roucou, café, cacao, tabac...et la santé de tous ce petit monde était bonne grâce aux innombrables "simples" de notre forêt et grâce à nos shamans. Nous n'aurons jamais de reconnaissance pour cela... Notre récompense fut l'apparition de maladies inconnues chez nous (grippe, rhume, tuberculose, pneumonie...) et qui occasionnèrent un véritable génocide plus meurtrier qu'une guerre, en quelques décennies.

En 1709, une nouvelle forme de pression apparaît clairement, le Père Lombard, missionnaire jésuite, se rend à Icaroua sur la Karuabo où il commence à former la première "réduction" à l'usage de nos anciens. Il en réuni près de cinq cents. Puis 14 ans plus tard il organisa à Kourou la première mission. Des exactions sont pratiqués au nom de Dieu, on déplace des Kali'na de force des environs vers Kourou. Un premier échec ne le décourage pas, il apprend notre langue, le Kali'na aulan, il s'attaque aux jeunes plus malléables et en 1710 il réalise les premiers baptême. Dès 1713 il y avait déjà près de 400 amérindiens baptisés en voie d'assimilation. Grâce à ses amérindiens baptisés, le Père Lombard agrandi son domaine sur la rive gauche du fleuve Kourou. Petit à petit, des amérindiens d'autres Nations furent convertis et en l'espace de quelques années, tout un réseau de solides misions jésuites couvrit la Guyane. 8000 à 10 000 amérindiens parlaient français, connaissaient un métiers et un certains métissage s'opérait. L'acculturation forcée continua avec les Pères Ramette, Dumoland et O'Reilly. En 1773, le Père Dayma fondit la mission de Saint-Paul avec 500 amérindiens (surtout des Paykwénéh, des Mayé, des Aranajoux, des Palunk, des Carnarioux et des Wayãpi) et cinq ans après 4 autres établissement étaient érigés: La mission de Ouari, la mission du Camopi (Sainte-Foi), la mission des Palicours (Wassa) et la mission de Sinnamary (Saint-Joseph).

Au XVIII siècles on peut considérer qu'il y avait cinq classes d'habitants en Guyane: les colons au nombre d'environ 2000, les esclaves beaucoup plus nombreux mais dont le nombre de décès et supérieur aux naissances et qu'ils faut "importer" en permanence, les hommes de "couleur" libres assez rares, les amérindiens "réductionnés" par les jésuites et les amérindiens libres, encore les plus nombreux malgrès les maladies, les pressions et les exactions de toutes sortes. Toujours résolument nomades, nous sommes plus de 25 000 amérindiens sur la côte entre Oyapock et Maroni, appartenant à quinze Nations différentes mais ayant comme langue de commerce le Kali'na Aulan. Entre l'Oyapock et le Cachipour vivaient aussi Six Nations de plus. D'autres vivaient aux sources de la Camopi et dans les monts Tumuc-Humac. Au total 24 Nations Amérindiennes étaient encore présente en Guyane à cette époque.

En 1716, une grave épidémie d'origine européenne, la variole, tua 2000 personnes dont 1200 amérindiens.....
En 1762, les jésuites furent chassés de toutes les terres du royaume de France et en Guyane l'on se contenta de ne pas aussurer la relève et les missions sombrèrent rapidement. Près de 10 000 amérindiens (Kali'na, Kussari, Maruane, Arauas, Acoka, Tarupi, Nurague...) s'enfuirent dans les "grands bois" ou passèrent au Surinam.
Entre temps de nombreuses expéditions "scientifiques" s'enfoncent dans le grand intérieur Guyanais grâce aux immenses fleuves et viennent nous "embêter" même au plus profond de la forêt. Dès 1742,


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