jeudi, novembre 05, 2009

Le déclin du spiritualisme himalayen


Désillusions orientales

Des Tibétains, clercs et laïcs, n’ont pas le droit d’entrer dans les commerces, les lieux publics, dans les hôpitaux même les portes des monastères se sont fermées. Ils sont considérés comme des pestiférés par les plus hautes autorités religieuses à cause du culte qu’ils rendent à Dorje Shugden, une déité du Vajrayana. Cette nouvelle persécution religieuse ne se déroule pas en Chine mais au sein des communautés d’exilés tibétains de l’Inde.

La proscription du culte de Shugden est une violation de la constitution indienne qui garantit la liberté religieuse. Kundeling et la Shugden Society ont donc assigné en justice le dalaï-lama. Comment vont réagir les magistrats indiens de la haute cour de justice de Delhi face à la planification sur le territoire indien d’une scandaleuse tyrannie religieuse ?

Les adeptes du culte de Shugden ne croient plus que le dalaï-lama incarne la compassion d’Avalokiteshvara. Pour eux, le vieux prélat est devenu un autocrate intolérant. Ils font part de leurs griefs dans un livre intitulé « Une grande déception, la persécution, la corruption, la dictature, la trahison… » Un réquisitoire qui met à mal le lamaïsme d’opérette soutenu par l’empire anglo-américain pour des raisons géopolitiques évidentes.
http://www.westernshugdensociety.org/en/agd/toc

L’affaire Shugden sur France 24 :
http://www.france24.com/fr/20080808-inde-tibetain-dalai-lama-bouddhistes-demons-shugden-scission-schisme-moines

Désillusions en France

Le schismatiques de Shugden ne furent pas épargnés en France. Il y a une dizaine d’années, devant la violence des attaques des partisans du dalaï-lama, la revue Bouddhisme Actualités fut obligée d’intervenir et de dénoncer une véritable « chasse aux sorcières ».

Le schisme a ébranlé le lamaïsme féodal que les hiérarques tibétains n’ont pas hésité à implanter en France avec une version moderne du servage. En effet, les disciples pauvres, souvent bénéficiaires des minima sociaux, se sont résignés à travailler gratuitement pour assister à des enseignements beaucoup trop onéreux. De belles jeunes femmes sont parfois manipulées pour satisfaire les besoins sexuels de prélats vicieux.

Ce lamaïsme, qui a toujours profité de l’appui des grands médias occidentaux, n’a heureusement pas dupé tous les quêteurs d’Absolu. Des spiritualistes, familiers du bouddhisme tibétain, poursuivent leur cheminement sans se soumettre aux lamas manipulateurs, vénaux et obsédés sexuels.

Après avoir visité un centre lamaïste, l’un d’eux constate : « Ce qui est frappant, c'est ce manque de convivialité, il règne une sorte de méfiance vis à vis des "étrangers" (non bouddhistes, laïcs, curieux, etc.), et pour participer il faut toujours payer, pour tout, et je ne parle pas des retraites réservées aux seuls initiés ».

Un autre écrit :

« En fait ma démarche consiste à éclairer les traditions les unes par les autres car les zones d'ombres ne sont pas les mêmes, ce qui me donne une complète latitude par rapport aux enseignements tibétains. Du coup, j'ai une opinion des lamas qui est assez mauvaise, leur affaire c'est clairement une arnaque. Et mon opinion est d'autant plus mauvaise qu'ils ont réussi à endoctriner des millions de personnes avec des conneries. Les gens s'imaginent parvenir au corps d'arc en ciel mais on se demande bien comment. Il est clair que les lamas nous considèrent comme une bande d'idiots tout juste bons à payer les centres pour élever leurs tulkous, heureusement il y a des traducteurs qui vont gratter dans des textes "secrets", en font des publications, et le chercheur sincère peut y trouver tout ce qui lui est nécessaire. Sans initiations. C'est un patrimoine qui appartient à l'humanité entière, les chrétiens n'ont pas besoin d'initiations pour faire la même chose, et dans l'islam on considère qu'on peut être initié directement depuis le "ciel". »

Des spiritualistes occidentaux constatent, s’interrogent et cherchent. Un texte écrit par Sherlock attire notre attention. Il fait état des affres et des espoirs de ce spiritualisme qui tente de retrouver une philosophia perennis :

Pour un usage éclairé de l’Intellect et de la Sensibilité dans la voie spirituelle.

Chaque religion a ses propres vertus. Mais un assortiment habile de certaines d’entre elles peut donner naissance à un nouvel ensemble plus ouvert en tant que système de propositions et de dogmes reliés les uns aux autres de façon interdépendante. Et surtout conférer au pratiquant - qu’il soit déjà chevronné ou débutant - un arsenal pratique d’exercices méthodiques reliés entre eux de façon ordonnée et cohérente, à la place de slogans spirituels à la mode publicitaire qui prétendent que l’accession au divin coïncide avec la chute dans le moment présent saisi comme une réalité substantielle, l’impuissance mentale et l’arrêt de toute réflexion sérieuse.

Chaque religion exprime l’Infini en acte, mais est bornée par son propre système de représentations. Un système ouvert permettra de redonner de la Puissance et du dynamisme à l’Infini, en favorisant l’émergence de nouvelles combinaisons. Certes les sceptiques parleront de jouer à l’apprenti sorcier, mais la liberté a un prix. Si on est pas capable de suivre de A jusqu’à Z l’ensemble des prescriptions d’un système, de suivre un Maître unique et de s’abandonner immédiatement à Lui corps et âme, (mais qui l’est aujourd’hui, et avec quel maître ?) il faut bien trouver une méthode et une logique pour ouvrir son esprit tout en suivant certaines règles, user du dépôt inestimable des traditions tout en contournant les ornières et les pièges qui pavent et émaillent le sentier spirituel. Il s’agit de « voir » à travers les systèmes déjà existants pour véritablement passer au travers - telle une aiguille dans un maillage très serré - et de disposer ainsi d’un arsenal de méthodes - qui, mises bout à bout, permettront de déjouer les limites de chacune d’entre elles et de combler certaines lacunes.

Ainsi, les systèmes se ramènent à leurs propriétés essentielles, tout en devenant utilisables par quiconque est doté de bonne volonté et d’un semblant d’enthousiasme. Cet art combinatoire - qui ressuscite en partie les tentatives avortées au cours des siècles non plus destinées à des fins d’apologétique particulières, mais portant une intention œcuménique -, viendra renforcer la capacité de discernement du pratiquant et lui apprendra à sonder de l’intérieur les voies spirituelles. Car la capacité de pratiquer ne vient pas spontanément pour les êtres faibles que nous sommes pour la plupart d’entre nous, réduits à l’état de sevrage spirituel par l’éducation, les modes et les conditions de vie ambiantes, mais doit s’acquérir à travers un exercice régulier et systématique fondé sur la réflexion et la compréhension. Lui seul peut nous fortifier et nous redonner confiance, alors que la simple application de règles mécaniques ne fait qu’aggraver le mal. En réalité, nous sommes peut-être doués pour le détail et l’écorce, mais incapables d’en voir la substance et le fond. Nous souffrons à la base d’un manque de sensibilité, doublé d’une grande arrogance quant à nos capacités mentales.

L’acuité du regard porté sur la nature divine contribue à remédier à cet état déplorable, en ne se bornant pas à la constatation de notre dramatique impuissance, mais en offrant des solutions pratiques. Alors elle ne sera pas une simple chimère, mais une proposition concrète pour baser notre existence sur la rechercher de la vérité et de l’amour divin, plutôt que le loisir et les satisfactions éphémères. Nous ne prétendons pas à la sagesse, mais il est évident que la connaissance mystique sera vraiment bénéfique uniquement si on se dote d’un appareil pragmatique suffisamment efficace et robuste pour en intégrer les données sur le long terme. Il faut que notre intellect soit formé pour pouvoir « lire » en esprit le contenu des propositions dogmatiques, et pas seulement croire naïvement ou raisonner abstraitement à leur propos. Autrement on se prive de la vue d’ensemble nécessaire à l’intellection du Tout et on est réduit à la recherche d’expériences plus ou moins passagères qui nous laisseront sur notre faim quoi qu’il en soit. Pour éviter ce genre de famine, il faut pister les traces de l’Infini et reconnaître sa Présence partout où elle rayonne, et adapter sa pratique personnelle en conséquence. L’Absolu se révèlera alors naturellement comme spontanéité créatrice, qu’on retrouve harmoniquement dans la Nature, dans les œuvres du Cosmos et dans notre Esprit : il surgira surnaturellement dans l’action indivise de la Lumière incréée, sous l’apparence du Maître intérieur et dans l’âme régénérée en état d’enfance spirituelle.

1. Notre triste état.

Pour la plupart d’entre nous, nous ignorons même que nous évoluons dans un état pitoyable, qu’il soit subjectif ou environnemental. Stimulés par les modes de vie ambiants, nous croyons au fond que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et que rien n’a réellement d’importance. Il suffit de se distraire avec différents hochets mentaux , la spiritualité étant le plus raffiné d’entre eux. Ce sont tous les signes d’un nihilisme en esprit. Mais si on réfléchit un tant soit peu sur le sort qui nous attend après notre existence en suivant les enseignements religieux traditionnels, on peut être pris d’une frayeur salutaire, et comprendre dans l’instant que le temps est compté. L’heure est grave : plus question de tergiverser avec des futilités qui nous accablent et les sottises auxquelles nous nous laissons prendre : en misant tout sur le sacro-saint « instant présent » censé nous délivrer du mal, on se prive de comprendre quoi que ce soit, une fois notre existence réduite à une tête d’épingle inintelligente. En contemplation devant son grille-pain ou ses tartines, il n’y a plus qu’à s’extasier devant la saveur suprême d’une tasse de thé ou de café, en croyant qu’on atteint la simplicité sérénissime, digne d’un Saint-François d’Assise ou de l’ascète Milarépa.
Sur cette base, d’honnêtes gens qui ont assisté à des enseignements et se sont plus ou moins essayés à quelques exercices spirituels, encouragés par leurs maîtres usant des fameux « moyens habiles », se sont imaginés avoir obtenu la réalisation à peu de frais. Ils ont interprété ainsi leur découverte et les enseignements: il suffit de ne rien faire et de ne rien vouloir, de ne plus avoir de tête, de se dire que tout est « là » devant soi à portée de main, ressentir un peu de bien-être et en conclure que tout est parfait. N’importe qui un peu censé verrait là le stigmate de la paresse et la marque d’une imagination trompeuse. Car l’état céphalophorique (le Saint céphalophore est celui qui tient sa tête décapitée dans ses mains tout en étant vivant) ne s’atteint pas aussi facilement. Il représente la culmination d’une vie d’austérités et de sacrifices, à l’instar de Saint-Martin ou de Saint-Denis. Avec la mise en boîte dans l’espace crânien, la réalisation deviendrait accessible à tous et presque démocratique. L’homme n’est-il pas qu’un paquet de neurones et de cellules agencés artificiellement et arbitrairement ? Pendant ce temps, les Maîtres doivent se gausser ou se désoler devant tant de naïveté, de bêtise et de candeur de la part du bon peuple, alors qu’ils cultivent pour leur propre compte et leurs propres élites des méthodes complètes raffinées, soigneusement testées et éprouvées. Et ils ont raison ; l’erreur n’est pas de jalouser qui que ce soit et de développer des émotions perturbatrices, mais de voir les choses en face et vouloir le meilleur pour soi et les autres ; pour progresser, il faut prendre conscience de sa misère existentielle et vouloir en sortir. L’homme est grand de ce qu’il se reconnaît misérable, s’il sort de son imagination trompeuse sur lui –même et ses concitoyens. Sans une volonté ascensionnelle, il reste nécessairement prisonnier du mirage de l’instant présent. Pour éviter cette duperie trop facile, il faut vouloir s’instruire en avouant sa crasse ignorance, et en ne la prenant pas pour de la docte ignorance, la véritable pauvreté en esprit dont Maître Eckhart traite dans son célèbre sermon.

2. Ere de la machine, culte de l’instant présent et virtualisation du dharma.

Aujourd’hui, la situation que l’homme moderne subit passivement depuis quelques siècles globalement sans protester est particulièrement préoccupante, en raison du conditionnement sans précédent effectué pour éradiquer jusqu’à la notion de Dieu dans les esprits. Un programme général auto-dégradant est en route, non que nous soyons adeptes des conspirations et des complots, mais force est de constater ses marques et ses effets et d’en déduire les conséquences à moyen et long terme sans gros risques de se tromper. La techno-science alliée à la société marchande tend à nous faire oublier notre humanité de base, en nous faisant croire que l’esprit peut être remplacé avantageusement par la machine, et qu’en fin de compte nous ne fonctionnons guère différemment d'un ordinateur sophistiqué. Dans la version matérialiste et nihiliste précédente, on disait que l’homme était juste un animal à peine amélioré, ce qui était déjà plus proche de la vérité, car cela rappelait l’enracinement de notre humanité dans la biologie. Mais dans le mythe actuel, l’idée d’homme et même d’animal tendent à être effacées, au profit d’une réalité virtuelle de nature computationnelle. L’homme se réduit à un système d’informations déprogrammable et reprogrammable à volonté, du moins en théorie. Cette image de soi est lourde de conséquences et a des répercussions négatives incalculables, aussi bien dans le champ social que pour l’individu. Un programme de nature politique est attaché à cette vision du monde, qui voudrait exclure a priori le risque du champ du vivant et tout contrôler et réguler par le mental. L’expression naturelle et spontanée des qualités vitales est bannie au profit de la pseudo-rationalisation mentale érigée en norme, en obligation de conformité et de résultats. Ainsi est institué un véritable esclavage, qui n’a rien à envier a celui de l’Antiquité.
La stratégie consiste à assimiler la matière vivante à la matière non vivante, à transformer les êtres en choses abstraites pour mieux les asservir et les piéger. Autrement dit, refuser d’éduquer des Personnes au sens classique du terme, en les nivelant artificiellement dans une réalité virtuelle. En langage bouddhiste, on dirait qu’on les enferme (avec leur consentement plus ou moins inconscient pendant la phase préparatoire de tous les génocides de masse) dans un « bardo », et lorsqu’ils se éveilleront, il sera trop tard ils ne pourront plus fuir. L’Histoire nous enseigne cette cruelle vérité. Le miracle de notre temps, c’est que la nouvelle spiritualité est détournée à cette fin. Pour ses complices conscients et ses idiots utiles, loin de transcender les clivages dans une Intelligence unificatrice, elle se réduit à quelques slogans bien sentis, qui doivent laver le cerveau et l’esprit critique du postulant, ou à des mystifications pseudo-ésotéristes. Par un curieux mystère, l’homme occidental rompu à l’esprit critique mais usé par son intellect mal utilisé est prêt à renoncer à sa véritable qualité et son authentique valeur, au profit d’un rêve chimérique et infantile: abolir le Réel et réécrire le Livre de Vie de l’humanité en le simulant et en le transformant en copie virtuelle.

La doctrine du Vedanta et le bouddhisme sortis de leurs contextes et mal digérés, la haine du Christianisme servent conjointement ce diabolique dessein, qui ressemble à une sorte de Suicide Assisté par Ordinateur, cime de l’individu en décomposition qui veut échapper à la souffrance et à l’interrogation métaphysique. Les Maîtres qui ne sont pas encore omniscients semblent tout ignorer de cette dramatique situation, volontairement ou non. Ils semblent croire que nous sommes comme eux et que nous pouvons encore pratiquer comme auparavant, alors que la substance de notre âme a commencé à être modifiée sans qu’on s’en soit aperçu. Seuls des êtres comme nous issus de ce terreau peuvent voir et comprendre la situation de l’intérieur. Les Maîtres au pur karma se reproduisent entre eux de façon élitiste, (Cf. l’éducation traditionnelle des tulkous) sans être en prise direct avec le bon peuple qui nage encore dans la fange, malgré le passage des Lumières.

Il est encore temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard, que notre espèce ait muté et que nous ne soyons plus du tout capables de pratiquer le Dharma. D’aucuns se gausseront et railleront notre folie, en soutenant que la vérité ultime consiste à comprendre qu’il n’y a rien à pratiquer et que nous somme parfaits tels que nous sommes… En faisant croire que tout se réduit à un jeu de perceptions illusoires sans Dieu comme substrat, à une danse fantomatique d’atomes en changement perpétuel, la nouvelle spiritualité dissimule maladroitement son nihilisme. Elle révèle son véritable masque, dès lors qu’on s’avise des intérêts qu’elle sert inconsciemment : les malheureux et irresponsables qui profitent de leurs privilèges, refusent d’éduquer l’homme au sens le plus large, en le laissant stagner dans inculture et son ignorance. Pour effectuer la transsubstantiation machinique, l’homme doit être privé de mémoire, de culture, de modèles et de références historiques, et surtout incapable de se concentrer et de réfléchir par lui-même. Là où le mauvais penchants des religions dogmatiques a échoué, l’époque actuelle est en train de réussir en atrophiant l’Intelligence du cœur par son culte de la simulâcrisation, qui consiste à enserrer les esprits dans des réalités virtuelles sur une base non biologique. Le culte de l’instant présent, le refus de s’inscrire dans une continuité et de comprendre la raison profonde des dogmes religieux traduisent la falsification de la recherche de la pauvreté en esprit, avilissent plutôt qu’ils élèvent. La spiritualité ravalée au stade de la virtualité pré-réflexive, le refus de l’effort et de l’ascèse engendrent nécessairement la bêtise, qui exploitée aisément et adroitement peut mener jusqu’au crime envers sa propre nature qui est par essence Intelligence discriminante. On ne peut passer à la Culture ultime qu’en passant humblement par tous les stades de la pédagogie humano-divine. On ne peut pas monter au ciel en sabordant l’échelle pour éviter de la gravir. Plus profondément, le culte moderne du néant a pour modèle et idole la chimère virtuelle qui a pour objet à terme de substituer aux canaux biologiques inscrits surnaturellement dans le corps humain (infusés au moment de la conception lors de l’union de l’âme et du corps sous la forme d’une Personne unique, développée lors de l’embryogénèse sous la forme des canaux et des souffles qui se développent à partir du noyau fondamental de l’esprit et du vent très subtil indestructibles) de nouveaux canaux artificiels et démonologiques. Ainsi, les êtres croiront pratiquer le dharma, alors qu’ils ne pratiqueront plus que sa version virtuelle et tout à fait inoffensive. Ils croiront lire les textes, faire les expériences correspondantes, mais les vivront en réalité dans un univers de simulation. Une fois le dharma mis en bouteille, évoluant dans leur cage de verre, les êtres hypnotisés croiront avoir réalisé à peu de frais l’Absolu. Nous ne voulons paniquer personne, notre but est simplement de montrer comment sortir de cette bouteille à dharma.

D’où le piège de l’application des enseignements aujourd’hui. On croit comprendre et voir, alors qu’on ne comprend rien sur la base d’un esprit déjà faussé et on voit là le summum de l’Intelligence. On se croit réalisé, alors qu’on a pas encore passé la porte, car on ne s’est pas vraiment avisé qu’il y avait une porte. Et la comédie peut durer longtemps, car ceux qui sont derrière la porte laissent entendre qu’il n’y a pas de porte, pour peu qu’on «lâche prise.» L’échelle de Jacob, les dix terres du boddhisattva perdent par ce fantastique tour de passe-passe leur raison d’être. On peut avoir eu quelques « expériences », quelques aperçus du divin même authentiques, mais faute d’éducation et d’une structure psychologique solide pour les accueillir et les intégrer, ces expériences peuvent tendre à la dislocation de la personnalité et de l’unité de l’esprit humain. Les individus dont le noyau est à prégnance « psychotique », en raison de leurs canaux poreux et parfois fêlés, sont des sujets idéaux pour ce type d’expérience passagère. Le problème réside en ce qu’ils ne disposent pas de structure propre et de la clarté mentale suffisante pour les inscrire dans une continuité.

3. L’imposture des enseignements spirituels actuels.

Sans doute pour cette raison, les Maîtres authentiques qui s’adressent aujourd’hui au plus grand nombre en disent très peu et sont très avares d’enseignements véritablement efficients. Connaissant probablement l’état lamentable de nos canaux et la faiblesse de notre complexion, ils préfèrent rester discrets afin de ne pas paniquer les foules. La plupart des gens ne s’en aperçoivent même pas et sont très contents comme cela, car ils ont peu étudié et pas pratiqué le temps nécessaire pour réaliser le tragique de la situation. Il leur est donc impossible de s’aviser des raisons qui ont conduit et entretiennent leur sort. Le souci de nivellement se comprend pour assurer la paix sociale et favoriser une certaine harmonie, mais s’avère problématique pour les progrès personnels des individus. D’où notre cri de révolte, non pour faire la révolution, mais pour trouver des solutions avant qu’il ne soit trop tard. Les discours rassurants ne nous protégeront pas des affres du bardo, sujet d’ailleurs peu au goût du jour. Les enseignements collectivisés à destination des groupes nombreux négligent dans leur principe la relation directe et personnelle entre Maître et disciple, quoi qu’on en dise. Cela conduit à une relation univoque, dans laquelle le disciple donne une partie de son temps, de son argent et de lui-même, mais ne reçoit pas en retour ou très difficilement un engagement réciproque qui scelle explicitement une relation de proximité personnelle. Le Saint Esprit ou Shaktipat ne descend pas dans n’importe quelles conditions. Il doit être sollicité suivant des règles précises. Dans le Christianisme, Dieu existe sous la forme de trois Personnes distinctes mais unies et d’égale importance, où chacune dépend de l’autre dans une relation de réciprocité. Quel meilleur exemple pour comprendre la phénomène des fameuses « relations interdépendantes » ? Dans la relation entre le Maître et le disciple fondée sur l’amitié spirituelle, l’Amour surgit spontanément lorsqu’est reconnue réciproquement l’égalité fondamentale de nature entre l’élève et le professeur. Les deux demandent conjointement à Dieu sa bénédiction, afin d’ouvrir leurs cœurs à l’amour universel. L’un donne et l’autre reçoit, mais les deux participent à l’unité de l’Esprit. Cette bipolarité est indispensable. Autant Dieu peut refuser sa grâce à un personne isolée, autant la conjugaison de deux verbes implorants dans un but altruiste ne peut rester sans réponse. Tel est le principe universel du darshan, sous ses multiples formes. C’est sans doute pour cela que Jésus a dit que tout ce qui se fera en son Nom serait bon et saint. Si on refuse cette circulation en va-et-vient, le courant peinera à s’établir dans sa plénitude entre les personnes, et la pédagogie divine fait place à la scolastique mortifère.

Pour autant qu’on s’est avisé de la nécessité de la présence physique du Maître et non pas sa virtualité abstraite, il n’est pas pour autant aisé de d’aller vivre aux pieds d’un Maître dans un ermitage isolé ou un monastère. Nous manquons généralement des mérites suffisants, et ceux qui s’y sont essayés ont réalisé que la proximité se payait de conditions drastiques à respecter. Et ceux qui suivent le chemin du seva tombent pour la plupart dans une forme d’esclavage spirituel (et matériel) consenti, où ils accumulent sans doute des mérites, mais semblent se condamner à renaître pendant de nombreuses vies au service du maître sans comprendre ce qui leur arrive. Par ailleurs, l’idéologie du travail règne dans moult communautés spirituelles, où les emplois du temps minutieusement réglés donnent beaucoup de place aux travaux quotidiens, mais peu à la pratique elle-même. Mais qu’est–ce qui est le plus important en fin de compte ?

Si l'on décide de rester chez soi à pratiquer tranquillement son mantra et à faire du yoga, on risque très vite de stagner. En effet, par expérience, nous avons pu constater que le mantra ne se développait pas tout seul par génération spontanée. Il lui fallait un milieu propice impliquant une forme de communauté. Autrement, la nature spirituelle de l’individu, au départ volatile, peine à s'incarner. Il lui faut un contact avec les autres pour se stabiliser et s’amplifier. Le yoga indien a été largement dépouillé de sa sève spirituelle dans sa transmission aux occidentaux. Il est certes efficace pour une bonne santé, mais incomplet, imprécis et même très dangereux lorsqu’il est approfondi pour nous amener à la claire lumière. En effet, les méthodes efficaces ont été élaborées et testées dans un milieu profondément différent du nôtre et pour des êtres ayant une morphologie spécifique. Elles ne peuvent donc être transposées telles quelles et sans adaptations de fond, dans un souci de profond renouvellement et de bénéfice aux êtres. Nous pouvons en dire autant du bouddhisme tibétain, efficace pour les tulkous tibétains qui bénéficient d’une éducation exceptionnelle (mais pour combien de temps encore ?) mais manifestement incapable de répondre à la transmutation biologique du substrat humain formaté par la modernité. Aussi, les techniques de pointe comme le « dzogchen », l’advaïta ou les tantras supérieurs s’adressent à des pratiquants de grande capacité - et non à de pauvres hérissons comme nous. La plupart d'entre nous ont perdu une part de leurs qualités vitales et de leur scintillement naturel, au profit d'une mentalisation toujours plus compliquée qui détruit les qualités inhérentes à l’état humain. Le réceptacle sur lequel les enseignements sont censés être infusés devient inapte à une telle opération, car il tend lui-même à devenir virtuel et purement informel, à l’image de tout ce qui compose la civilisation occidentale. Compris sur la base de cette nouvelle réalité virtuelle qui s’est substituée au monde sensible, les enseignements deviennent un piège plutôt qu’un remède. Loin de réaliser la vacuité de notre esprit et des phénomènes, nous tendons vers la dissolution dans un bardo semblable à celui de l’état intermédiaire. Pratiquement, des personnes honnêtes qui s'impliquent sérieusement et avec sincérité depuis parfois plusieurs décennies dans les enseignements obtiennent peu ou pas de résultats probants. Et le drame, c’est que leurs enseignants qui ne se sont pas impliqués personnellement les laisse dans ce désarroi en esquivant le problème à sa racine, même lors d’«entretiens privé» . Il y a donc une supercherie manifeste qui appelle une réaction et des solutions, car aucune situation déséquilibrée ne peut perdurer éternellement.

4. Reconstitution de la Tradition originelle multiplicatrice.

Devant cette situation critique, nous pensons que le dialogue et la réflexion interreligieuse sont la meilleure solution. Non pas au niveau superficiel comme il est d’usage, mais au niveau profond, celui des pratiques spirituelles. En effet, nous avons constaté que toutes les voies sont incomplètes par définition, afin de rendre obligatoire la présence du Maître, et que chaque religion semble détenir un morceau d'un puzzle géant qui aurait été disloqué et nous serait arrivé par morceaux. Aucune ne dispose d'une vue d'ensemble et chacune se croit totale par elle-même, si bien que les fausses interprétations sont obligatoires et les disciples fourvoyés. L'idée d'une coopération multiplicatrice est envisagée avec suspicion et horreur. A qui profite le crime ? Comme il manque la perspective d'ensemble, les parties sont biaisées elles aussi et l'absurde devient raison. Le mythe de la Religion primordiale a donc sans doute un sens, à condition de ne pas être saisi et objectivé. Il n'y a pas eu de Tradition primordiale réalisée historiquement, (nous n'avons aucune trace dans les annales ni les récits mythiques toujours particularisés et adaptés à un peuple), mais le Nom divin de la Tradition originelle existe nécessairement dans l'Intellect divin, et nous pouvons le découvrir si nous nous appliquons.

Contrairement aux interprétations plus ou moins étranges qui ont été proposées, nous pensons qu'elle ne constitue pas une somme de données statiques, mais qu'elle est foncièrement multiplicatrice. Dynamique car essentiellement créatrice, pas fixe et immuable comme un glaçon qui aurait fondu en se dispersant à la surface de la terre. Rien à voir avec les vues fixistes et réactionnaires qui tendent à la solidifier et la rigidifier, expression d'une rigidité mentale masculine caractéristique. La Tradition primordiale existe vraisemblablement "en esprit" complète comme faculté de liaison et de multiplication entre des terres pures ou royaumes imaginaux; mais sur terre, dans sa manifestation sensible, elle apparaît en continents épars que les archéologues de la Conscience doivent reconstituer.

Chaque religion, en suivant le sillon de son fondateur, s'enferme malgré elle dans un tracé et une limite. A la fin du processus de purification, le Maître dévoile au disciple le Soi inconditionné au-delà de toutes les formes. Après des efforts harassants, il finit enfin par comprendre ce qui se passe. La méthode que nous proposons fonctionne d'emblée différemment. Elle reconstitue pas à pas le puzzle de la Tradition originelle, à travers le sceau multiplicateur. Elle est donc dans son principe une voie inclusive qui recherche la complémentarité à travers la différence, tant au niveau métaphysiqe que psychologique. C'est une voie qui marche par l'examen et l'inclusion dynamique des écarts des signifiants. Elle ne recherche pas un centre absolu mythique autour duquel graviteraient les savoirs relatifs, (ce modèle a été justement remis en cause dans les écoles de la "déconstruction" qui refusent avec raison la fable centralisatrice; cf. Derrida et consorts) pas plus qu'elle ne sombre dans le relativisme moderne et de l'agnosticisme à la mode. Elle met en lumière la source commune à partir de la différenciation du Sens; elle permet la multiplication des connaissances et des réalisations spirituelles, en suivant conjointement le trajet de plusieurs voies différenciées et en s'intéressant aux autres. L'intuition de l'essence multiplicatrice se ramène à l'intuition de la différence entre plusieurs Noms divins en inclusion réciproque.

5. Voyage salutaire de l’esprit au sein de la diversité humaine et spirituelle.

Au niveau du quotidien, cette démarche consiste tout simplement à… s’intéresser aux autres. Si l’on a une vue subtile, on sait que le rejet des étrangers et de ce qui est « autre » est parfaitement admis et encouragé, que ce soit au niveau social ou spirituel, et si ce n'est le rejet physique, c'est le rejet psychologique et spirituel. Partout, il est bon de faire semblant d'être ami, mais à un niveau plus profond, plus on rejette les autres (l'indifférence n'étant que le masque du rejet), mieux ça vaut. Chaque religion prétend détenir l’unique vérité vraie, ce qui crée automatiquement une dépréciation de toutes les autres. Chaque groupement social fonde son identité sur le rejet des autres plus que sur l’interdépendance, perçue comme une mal nécessaire. Nous nous accommodons des autres tant bien que mal, de même que les chrétiens s’accommodent des bouddhistes et que les hindous s’accommodent des musulmans. Comme le dit le proverbe, nécessité fait loi. Mais nous sommes loin de la parole du Christ « Aime ton prochain comme toi-même », qui propose une véritable voie de l’union.

Malheureusement pour tous ceux qui souhaiteraient demeurer dans leur coquille pour l’éternité, il n’y a que deux voies de réalisation : par participation et par identité. La voie par participation suppose de se fondre totalement en Dieu ou dans le gourou qui fera le travail à notre place, en abandonnant toute velléité de constituer une âme personnelle, toute différenciation, et donc toute séparation. La réalisation par identité, supérieure à notre avis, consiste à réaliser son identité à Dieu par la constitution d’une âme véritable ou personnalité divine, qui partage avec toutes les autres la même essence divine, mais qui s’exprime différemment au niveau du manifesté.

La voie de la réalisation par identité passe par l’intégration de la différence. Au niveau spirituel, les oeuvres des Avatars, à savoir les voies religieuses, étant en principe marquée au sceau d'une certaine perfection, sont des objets rêvés pour celui qui cherche l'union à l'Intellect divin. Malheureusement, notre esprit est étriqué par nature, et une seule oeuvre ne suffit pas pour obtenir une union complète, d'autant que chaque école fonctionne par exclusion. En effet, l'union complète, c'est par définition l'union à la totalité de l'Intellect divin, et donc à la totalité de l'univers manifesté dont il est la matrice. Cela ne peut survenir par un processus d'exclusion, et cela demande de se défaire de toutes nos conceptions ordinaires. L'esprit doit donc s'entraîner à ressentir la perfection d'une forme, et puis d'une autre, et puis d'une autre, et ainsi de suite, les formes générées par les Avatars étant au départ les plus propices. C'est au cours de ses métamorphoses successives qu'il doit venir à réaliser l'illusion de son existence séparée. Normalement, ce qui commence avec les formes léguées par les Avatars (méditation sur les qualités divines, les chemins spirituels, la vie des maîtres, etc) doit s'étendre au reste de nos conceptions. En effet, l'esprit acquiert une certaine plasticité qui lui permet d'en faire usage avec des concepts et représentations plus ordinaires (tout concept étant accompagné d'une représentation, qu'il s'agisse d'une image ou d'une matrice). Par exemple, si la Passion de Jésus génère un sentiment d'union, et si ce sentiment d'union est suffisamment cultivé à travers d'autres méditations du genre, il arrive un moment où le mécanisme d'union devient de plus en plus facilement identifiable. Et l'on réalise qu'il serait stupide de ne pas l'appliquer ailleurs. peu à peu, c'est tout le sentiment de séparation qui se défait. Comme l'a dit un célèbre philosophe, le monde est une représentation. A la base nous sommes séparés de cette représentation, mais en identifiant un nouveau mode de relation qui est celui de l'union, nous pouvons commencer à enlever nos voiles, et réaliser le caractère illusion de l’ego, mais non de l’âme.

Avec ce processus continu de progression, par un mouvement d'inclusions réciproques successives, notre Personnalité divine issue de l'esprit de claire lumière qui contient tous les Noms divins finira bien par s’actualiser. Elle est elle-même en relation d'intériorité réciproque avec toutes les autres Personnes divines. Nous nous préparons en nous intéressant dès maintenant aux autres et en les prenant comme finalité. C'est la voie du boddhisattva Bien comprise.

6. Solitude du véritable chercheur.

Il faut savoir que les maîtres ne vous aideront pas sur cette voie, du moins pas de manière externe ou visible. En effet, ils nourrissent quantité de disciples dont la foi est fondée sur le rejet des autres écoles, et ne peuvent se dédire. Cependant, nous ne perdons pas grand chose. En effet, les maîtres prennent des disciples qui ont des capacités variables et leur donnent en fonction de leur capacité. Mais ne les font jamais changer de capacité. En effet, pour faire progresser une personne en fonction de sa capacité, il faut qu'elle ait confiance dans le maître, ce qui signifie qu'elle n'ira pas voir ailleurs, et ne posera pas trop de questions. Elle considérera que le maître est l'alpha et l'oméga. Cela permettra à un certain aspect de la transmission de passer, celui qui lui convient. Malheureusement, elle n'aura pas accès dans cette vie à l'aspect supérieur.

A l’inverse, la démarche qui procède par union avec ses propres représentations (et donc avec le monde), possède intrinsèquement le pouvoir de nous faire changer de capacité. Pour cela, la recette est simple. Il faut repousser tous les jours les limites étriquées de notre esprit. Ce qui n’est possible qu’en allant voir ailleurs, en voyageant, physiquement ou en esprit. Le concept en est extrêmement simple, mais la pratique est difficile. L'esprit humain semble avoir une répulsion native envers la complexité. En effet, le souhait de la plupart des étudiants spirituels, c'est d'aller vers la simplicité et la table rase. Sur le plan relatif, telle est d’ailleurs l'essence du totalitarisme. Après cela, est-il étonnant que nos gouvernement cherchent eux-mêmes à conduire la planète vers cette bêtise universelle ? Une seule pensée, un seul gouvernement, une seule façon de vivre, une seule nourriture OGM, une seule médecine... Les gens refusent cela parce qu'ils sont divers, mais si l'on note qu'au delà de cette diversité ils cherchent la simplicité relative, il est donc bien normal que les gouvernements reflètent ce désir. Ils ne font que refléter le désir général de simplicité, pas avec le contenu que chacun voudrait puisque cela n'est pas possible, mais au fond ils sont en accord avec l'esprit général. Ce schéma se reflète au niveau de l’individu. Chacun induit une sorte de totalitarisme dans son esprit, en réduisant au minimum son horizon spirituel, culturel ou intellectuel. Non seulement le bouddhiste refuse de concevoir autre chose que le bouddhisme, mais s'il est zen il n'y a que le zen pour lui, idem s'il est théravada ou tibétain. D'ailleurs s'il est nyingma il ne sera pas bön et s'il est kagyu il ne sera pas nyingma. Et si son maître est untel alors ce qu'a dit un autre tel n'est pas valide (sauf s'il est dans la lignée de son maître). De même les catholiques ne veulent pas entendre parler des orthodoxes, et ensuite parmi eux, il y différentes sectes. Comme l’a dit un homme politique célèbre, d’abord moi, puis ma famille, puis mes voisins, puis ma région, puis mon pays... La peur de l’autre est absolument fondamentale.

La voie par union est la seule qui s'attaque nommément à cette peur fondamentale en invitant les « apprentis » à s'unir à ce qui est étrange et étranger dans l'appréciation de la différence, et non dans la tentative de tout ramener à une simplicité relative et totalitaire. En fait, il n'y a aucune méthode qui fonctionne par elle-même en dehors de la méthode exposée ici. Si nous refusons de nous unir à ce qui est différent, à la façon des amants dans un couple divin, nous ne voyons véritablement pas comment il est possible de réaliser sa nature puisque l'illusion fondamentale source de tous les maux est la séparation. C'est l'imposture de toutes les religions et des voies, qui se prétendent vraies en elles-mêmes, mais qui ne fonctionnent que par transmission du maître, transmission qui n'a plus vraiment lieu aujourd'hui, comme nous l'avons découvert avec tristesse.

Conclusion :

A l’heure actuelle, non seulement les enseignements spirituels sont dévoyés par simplification, mais à supposer qu’ils ne le soient pas, ils s’adressent à des pratiquants dont les caractéristiques subtiles sont différentes des nôtres. De plus, la « transmission » spirituelle, en se massifiant, est devenue une imposture. Pour le chercheur sincère, la solution ne consiste pas à s’enfermer dans sa coquille en se répétant comme un mantra que « tout est parfait », mais à faire usage de son Intellect, en comparant entre elle les différentes traditions pour retrouver les véritables principes de la pratique spirituelle grâce à une vue d’ensemble à la fois vaste et détaillée, et de sa Sensibilité, en recherchant l’union avec tout ce qui est différent, plutôt que l’enfermement dans une forteresse de certitudes et d’auto-satisfaction qui nie la valeur d’autrui et des systèmes de pensée différents.

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