samedi, juillet 18, 2009

Les larmes du Bouddha

Le mercantilisme occidental a fait du bouddhisme un produit assez lucratif. Des opportunistes savent réaliser de petits et de grands profits grâce à la mode du bouddhisme magique du Tibet ou du zen transmis par un alcoolique japonais. Des livres prétendent enseigner l’art du bonheur en deux cents pages. Des universitaires publient des traductions de textes secrétissimes et deviennent des propagateurs de pratiques religieuses aliénantes. L’Occident bouddhiste se prosterne devant des magiciens et se soumettent (samaya) à des margoulins. Les bouddhistes occidentaux ont pris l’habitude d’offrir des festins (tsoks) aux entités du lamaïsme, ils soudoient régulièrement les démons gardiens de la doctrine avec du saucisson, des chips, du Coca-Cola…

D'un autre côté, depuis quelques années, les internautes francophones perçoivent les échos d’une contestation qui remet radicalement en question l’imaginaire bouddhique de l’Occident.

La violence des attaques du couple Trimonti contre les grands initiés de Kalachakra et leur hiérophante suprême, le dalaï-lama lui-même, fit rapidement s’effondrer le mythe du bouddhisme pacifique. La charge était imparable, les Trimondi connaissent parfaitement les arcanes les plus occultes du lamaïsme. http://www.iivs.de/~iivs01311/francais/Part-II-10.htm

http://www.iivs.de/~iivs01311/francais/articles.fr..htm

De son côté, Christian Pose témoigne de son expérience monastique tout en dénonçant le cynisme de la diaspora tibétaine, celle des riches hiérarques corrompus. http://linked222.free.fr/cp/ChristianPose.html


Les travaux de l’anthropologue Marc Bosche sont dénués d’agressivité, mais le constat est sans appel : "Notre hypothèse est que le néo bouddhisme est en réalité une industrie, régie par des lois économiques plutôt que morales ou spirituelles, mettant en œuvre une technologie de l’assujettissement des personnes au travers d’un système de moyens subtils, issus d’une antique expérience religieuse. Cet assujettissement passerait par des effets spéciaux agréables rendant les adeptes dépendants de sensations psychosomatiques souveraines, obtenues au contact de ces groupes, de leurs figures d’autorité et de leurs mises en scène spirituelles." http://pagesperso-orange.fr/marc-bosche/wsb3911575201/1.html


Des auteurs font état de la rencontre du bouddhisme et du totalitarisme :

- Brian Victoria, « Le zen en guerre », Seuil 1997 :
- le couple Trimondi, « L’ombre du Dalaï-lama, sexualité, magie et politique dans le bouddhisme tibétain », Düsseldorf, 1999, et « Hitler, Buddha, Krishna, Eine unheilige Allianz vom dritten Reich bis heute, Ueberreuter, 2002 ;
- Elisabeth Martens « Histoire du Bouddhisme tibétain, La compassion des Puissants », l’Harmattan, 2007 ;
- Etc.

Ces auteurs dénoncent la mascarade d’un bouddhisme politique. Mais leurs pertinentes observations et les conclusions qui les accompagnent malmènent l’authentique spiritualité libératrice. Ils jettent le bébé avec l’eau du bain en quelque sorte.

Le besoin de spiritualité est naturel à condition de l’assouvir sans dépendre de doctrine manipulatrices et de prétendus maîtres. A bien y regarder, les institutions religieuses et le spiritualisme en vogue sont des éteignoirs de nos velléités de libération. Les desseins des religions s’opposent à la réalisation intérieure qui transforme le mouton en lion. La papauté était impitoyable envers les gnostiques parce que ces libertaires de l’Absolu n’acceptaient pas la soumission et la résignation enseignées par l’Eglise complice des puissants et des exploiteurs. Au 7ème siècle, les gnostiques Messaliens (ou Euchites) irritaient l’évêque chrétien Timothée. Il écrit : « L’été, la nuit venue, ils dorment en plein air, hommes et femmes, dans une totale promiscuité, sans que cela tire, d’après eux conséquence. Ils peuvent goûter aux mets les plus savoureux et mener la vie la plus luxurieuse ou la plus débauchée car pour eux, tout cela n’a pas la moindre conséquence. » « Mais ce qui choque le plus ce brave évêque, ajoute Jacques Lacarrière, c’est l’attitude délibérément insoumise de ces vagabonds, leur insolent refus de travailler et leur évidente propension à ne vouloir rien faire : « Ils entendent manger et ne jamais travailler pour cela. Ils mangent donc à leur faim et boivent à leur soif à n’importe quelle heure du jour, sans se soucier d’aucune prescription sur les jeûnes et passent leur temps à ne rien faire et à dormir. » (1)

Prétextant nous conduire à l’Eveil, le bouddhisme régente aussi notre existence. Son moralisme, ses dogmes et ses méthodes annihilent en réalité notre sens inné de la véritable spiritualité. Les Chinois, grâce en partie à l’antique sagesse taoïste, rectifièrent brillamment les erreurs du bouddhisme en matière de pratiques méditatives. L’attitude peu conventionnelle de Hui-neng (le 6ème patriarche du Ch’an) envers la méditation (Dhyana) est illustrée par l’histoire suivante relatée par l’un de ses disciples :

En la onzième année de Kai-yuan (723 de notre ère), il y avait à T’an-chou un maître Ch’an connu sous le nom de Chih-huang, qui avait étudié auprès de Jen, le grand maître. Il était revenu ensuite au monastère de Lu-shan, à Chang-sha, où il se consacrait à la pratique de la méditation (tso-ch'an = dhyana), et il entrait souvent en Samadhi (ting). Sa réputation s’étendait très loin.

Il y avait à cette époque un autre maître Ch’an du nom de Tai-yung. Il vint à Ts’ao-ch’i et étudia pendant trente ans sous la direction du grand maître (Hui-neng). Le maître avait l’habitude de lui dire : « Vous êtes en mesure de faire un missionnaire ». Enfin Yung dit adieu à son maître et retourna dans le Nord. Passant au cours de son voyage par la retraite de Huang. Yung rendit visite à celui-ci et lui demanda respectueusement : « Votre Révérence entre, paraît-il, souvent en Samadhi. A ce moment, faut-il comprendre que votre conscience continue à fonctionner ou bien vous êtes dans un état d’inconscience ? Si votre conscience continue à fonctionner, tous les êtres sensibles, doués de conscience , peuvent entrer en Samadhi comme vous. Si au contraire vous êtes dans un état d’inconscience, les plantes et les rochers peuvent entrer en Samadhi ».

Huang répondit : « Lorsque j’entre en Samadhi, je ne suis conscient ni d’une condition ni de l’autre ».

Yung dit : « Si vous n’êtes conscient ni d’une condition ni de l’autre, c’est là demeurer en un éternel Samadhi, et il ne saurait être question d’y entrer ni d’en sortir ».

Huang ne répondit rien. Il demanda : « Vous dites de venir de chez Hui-neng, le grand maître. Quelle instruction avez-vous reçu de lui ? »

Yung répondit : « Selon son enseignement, la non-tranquilisation, (ting-Samadhi), la non-perturbation, la non-station assise (tso), la non-méditation (ch’an) – voilà le Dhyana du Tathagata. Les cinq Skandhas ne sont pas des réalités ; les six objets des sens sont par nature vides. « Cela » n’est ni calme ni illuminant ; ce n’est ni réel ni vide ; cela ne réside pas dans la voie moyenne ; c’est ne-pas-faire, c’est ne-produire-aucun-effet, et pourtant cela joue avec la plus entière liberté : la nature-de-Bouddha englobe tout ».

Entendant cela, Huang en réalisa instantanément la signification et il soupira : « Ces trente années que j’ai passées assis pour rien ! » (2)



(1) Jacques Lacarrière, « Les gnostiques ».
(2) Dans le Pieh-chuan.

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