dimanche, avril 14, 2024

Ceux qui ne reconnaissent aucun suzerain




Les simples contrôles routiers sans aucun motif de suspicion sont-ils une atteinte à la vie privée et au droit de circuler librement, voire de vagabonder ?


Ceux qui ne reconnaissent aucun suzerain


Les vagabonds sont gens sans aveu. S'il y a eu toutes sortes de vagabonds et de vagabondages, si l'errance, solitaire ou en bande, a eu toutes sortes de fonctions sociales, s'il y a eu toutes sortes de répressions ou de récupérations de la fugue, il n'y a guère qu'une définition du vagabondage, à travers les temps et les lieux : 

Les vagabonds sont gens sans aveu. Au sens du droit féodal, celui qui n'avoue pas, celui qui ne rend pas l'hommage, c'est celui qui ne se reconnaît aucun suzerain, ou qu'aucun suzerain ne réclame, ne se fixe donc nulle part, ne demande aucune protection et ne peut prétendre à aucune. Son plaisir est de ne dépendre de personne, son risque de n'être défendu, réclamé par personne. Il prend de la vie sociale ce qu'il peut ou ce qui lui plaît, jusqu'à ce qu'il se range, ou qu'on le range.

C'est pour distendre le lien de l'aveu et ses rigueurs que des serfs se regroupent et vagabondent, après la croisade de 1146. Leurs rangs se grossissent de ceux que l'expédition a ruinés, de vagabonds isolés, de voleurs de tous acabits. Un grand déplacement de paysans-esclaves répond au grand mouvement vers Jérusalem, pour tenter de secouer le joug. Ils seront matés. A la fin du siècle, vers 1180, des bandes de « routiers » se constituent, qui se mettent au service d'un seigneur ou d'un autre, et souvent contre leur ancien employeur, pour organiser la conquête et le pillage d'une région. Un charpentier du nom de Durand lève contre eux une sorte d'armée populaire, la Confrérie de la Paix, et les extermine en 1183, à Dun-le-Roy. Mais ces vagabonds-justiciers se retournent bientôt contre les seigneurs et veulent châtier les féodaux : à son tour, la Confrérie de la Paix est décimée.

Plus tard, quand la conquête turque dévaste l'Empire byzantin, des bandes de Bohémiens, d'Égyptiens et de Tziganes sillonnent les routes de l'Europe avec plus ou moins de bonheur. A chaque famine, la misère lance à l'aventure des hordes de toute espèce, tels ces « coquillards », faux pèlerins de Saint-Jacques, organisés hiérarchiquement pour le pillage et le vol. Les universités attirent les groupes d'étudiants gyrovagues, qui pensent y trouver leurs titres à meilleur marché, et courent de Dole à Caen, de Nantes à Bordeaux, de Bourges à Valence. La misère aussi a ses facultés, où l'on apprend l'un des trente-six métiers de mendiants répertoriés par les historiens de la cour des miracles. Des professions plus « avouables », mais non moins vagabondes, charbonniers ou bûcherons, par exemple, entraînent des migrations perpétuelles, parfois violemment réprimées.

Au fur et à mesure de l'unification nationale, avec chaque guerre puis avec chaque entreprise coloniale, l'armée absorbe par n'importe quel moyen ceux qui sont sans feu ni lieu. En 1656, l'Hôpital général devient le premier lieu de détention-protection des vagabonds. On tente d'en diminuer le nombre en interdisant successivement la mendicité et l'aumône. Une ordonnance royale de 1700 frappe d'une amende de cinquante livres toute personne surprise à donner à un mendiant. Puis, une fois de plus, on applique à l'errance sans but un traitement homéopathique : l'errance finalisée. Après ou avec l'expédition militaire, l'expédition coloniale. Le 12 mai 1719, la Compagnie d'Occident est autorisée à « prendre les jeunes gens des deux sexes que l'on élève à la Pitié, à la Salpêtrière et aux Enfants Trouvés, et à les transporter dans l'Amérique française ». Déportation des valides, enfermement des inutiles.

En réalité, la politique lareynienne d'édification de la ville en un continuum administrable suppose une élimination permanente des indomiciliés, en même temps que, par la destruction de certains quartiers et le nouveau modelage de la ville, elle déracine une énorme quantité de citadins et en fait des sans feu ni lieu, des mendiants, des personnes déplacées. C'est dans la mesure où l'intervention étatique sur la ville est d'abord un désordre considérable que s'ouvre la période d'intervention permanente contre le vagabondage, que se rétrécit la définition de l'aveu, que l'identité sociale doit, pour être avouable, comporter de plus en plus d'éléments. La police, qui devient la science de l'urbain, fait l'objet d'un traité monumental en trois volumes, rédigé par l'adjoint de La Reynie, de La Mare, et publié avec un succès européen. [...]

L'Empire offre l'armée ou la prison. Un décret du 5 juillet 1808 « sur l'extirpation de la mendicité» punit les mendiants d'une peine de trois à six mois d'emprisonnement, à l'issue de laquelle ils seront conduits dans un dépôt de mendicité où on leur donnera du travail. Le code pénal de 1810 va plus loin, qui range la mendicité et le vagabondage dans son chapitre III « Crimes et délits contre la paix publique. » La résorption du vagabondage est confirmée comme une tâche et une traque continues ; le vagabondage est un délit, une infraction permanente, punissable en tout temps : « Les vagabonds, ou gens sans aveu, sont ceux qui n'ont ni domicile certain ni moyens de subsistance et qui n'exercent habituellement ni métier ni profession. » [...]

En 1810, il fallait, pour être condamné, n'avoir ni métier ni domicile ; à partir de 1908, dans les textes, mais bien avant dans la jurisprudence, il fallait que le métier et le logement soient avouables ; les projets de 1945, qui aboutiront aux textes de 1958 et 1970, font qu'on peut être vagabond en ayant un domicile certain et un métier avouable. C'est le vagabondage à domicile. Ce vagabond à domicile, le code civil lui donne un nom : « enfant en danger moral ». Le mouvement de l'intervention de l'appareil judiciaire est un mouvement constant d'extension tous azimuts : extension des faits que recouvre la notion de vagabondage, extension des modes de prise en charge et diversification (la prison, le quartier spécial, la colonie pénitentiaire, la liberté surveillée, puis, à partir de 1958, l'assistance éducative en milieu ouvert), extension du champ de la prise en charge (le mineur seul, puis le mineur et sa famille, puis le mineur, sa famille et son milieu), extension enfin de la durée de cette prise en charge : durée fixe, puis durée indéterminée jusqu'à la majorité.

Philippe Meyer


jeudi, avril 11, 2024

L’inutilité des rites


La plupart des développements indiens du Bouddhisme attachent une importance considérable à la magie. Les rites magiques et tantriques se sont également développés au Tibet. Ils sont inexistant dans le Chan pur. Les sectes japonaises du Zen ont néanmoins réintroduit de nombreux rituels.

Dans l’esprit des Eveillés, tout rituel, toute pratique magique ou tantrique nuisent à la délivrance humaine. Ils indiquent que le mental est prisonnier de fausses valeurs par l’établissement de distinctions et de préférences dans le domaine où elles sont précisément le plus interdites.

Le "satori" ou expérience du Réel se réalise d’instant en instant.

L’école Sud du Chan insiste sur son caractère soudain, inattendu, spontané.

Une préparation minutieuse élaborée par le mental crée une tension intérieure nuisant à la spontanéité de l’expérience. Une attente subtile et secrète de l’inconscient paralyse toute possibilité de surgissement.

Pour cette raison les maîtres du Zen (Chan) insistent sur le fait que l’obtention du Satori peut être réalisée en toute occasions. Le salut se trouve dans les choses ordinaires de la vie quotidienne. L’existence en général cesse d’ailleurs d’être partagée entre les choses "ordinaires" et d’autres qui seraient "extraordinaires".

L’expérience ultime peut être apportée par un événement prosaïque comme la chute d’une pierre que par la vue d’une jolie fleur ou la contemplation d’un soleil couchant. L’attitude d’approche intérieure d’un événement est beaucoup plus importante que les circonstance extérieures.

"Toute perception est une occasion de Satori", nous disent les maîtres du Zen (Chan). Mais cette occasion ne peut être saisie si l’esprit est conditionné par un rituel quel qu’il soit ou par une attente quelconque.

La position dépouillée du Zen vis-à-vis des dogmes, des rites et des Ecritures est exposée dans les "Quatre maximes" qui le définissent comme :

- Une transmission orale en dehors des Ecritures.

- Aucune dépendance à l’égard des mots et des lettres.

- Se diriger directement vers l’âme de l’homme.

- Contempler sa propre nature et réaliser l’état de Bouddha ".

Il est évident que tout rituel implique une préparation, une recherche, un entraînement, une attente engendrant une attitude de tension spirituelle.

La spontanéité et le caractère de jaillissement du "Satori" sont totalement incompatibles avec de telles attitudes intérieures au cours desquelles, loin de disparaître, les résistances du "moi" se renforcent sur le plan de l’inconscient.

Source : Robert LINSSEN, "Bouddhisme, Taoïsme et Zen".
(L’auteur précise : "Les enseignements auxquels nous nous référons se rapprochent d’avantage du Chan chinois que des formes actuelles du Zen japonais".)


Dans leur livre, "Qu’est-ce que le bouddhisme ?", Jorge Luis BORGES et Alicia JURADO rappellent que :

Le maître Te-Shan ne pria jamais, ne demanda jamais le pardon de ses fautes, ne vénéra jamais l’image du Bouddha, ne lut jamais les écritures et ne brûla jamais d’encens. De tels actes étaient, à son avis, d’inutiles formalités ; seule l’intéressait l’incessante et intense quête mystique.

Venus on ne sait d'où, écrits on ne sait quand, "Les propos du vieux Tcheng" affirment ceci :

L’esprit originel a toujours été présent sous vos yeux. Vous n’avez rien à acquérir pour le voir car rien ne vous a jamais manqué pour cela. Si vous en êtes incapables c’est à cause de votre incessante jacasserie avec vous-même et avec les autres. Vous passez votre temps à supposer, comparer, supputer, commenter, développer, expliquer, justifier et citer ce que vos petits esprits ont retenu et cru comprendre des Écritures et des paroles de vieux bavards tels que moi, de préférence celles de ceux à qui on a donné une fois morts, une telle autorité qu’elles ne sauraient plus désormais être mises en doute. Dans ces conditions comment pouvez-vous espérer voir l’esprit originel dans son instantanéité ?


mardi, avril 09, 2024

Le travail est-il une malédiction ?

Auto-construction : le B.E.L.L. (Biogenic Ecodesic Living Lighthouse) de Bordeaux Szekely, une habitation sans crédit .


"Les gens travaillent généralement trop dur pour être eux-mêmes. Le travail est une malédiction. L'homme a fait de cette malédiction une volupté. Se donner de toutes ses forces uniquement pour le travail, trouver de la joie dans un effort qui ne mène qu'à des réalisations sans intérêt, concevoir que l'on ne peut se réaliser que par un travail incessant, voilà ce qui est révoltant et inintelligible.

Le travail soutenu et incessant rend idiot, trivialise et dépersonnalise. Il déplace le centre de préoccupation et d'intérêt de la zone subjective à une zone objective des choses, sur un plan fade. L'homme ne s'intéresse pas alors à son destin personnel, à son éducation intérieure, à l'intensité de quelque phosphorescence interne et à l'accomplissement d'une présence iridiscente mais aux faits, aux choses.

Le vrai travail, qui serait une activité de transfiguration continue, est devenu une activité d'extériorisation, de sortie du centre de l'être. Il est caractéristique que, dans le monde moderne, le travail désigne une activité exclusivement extérieure. C'est pourquoi, à travers lui, l'homme ne se réalise pas, mais il réalise. Le fait que chacun doive faire carrière, entrer dans une forme de vie qui ne lui convient presque jamais, est l'expression de cette tendance à l'abêtissement par le travail. Travailler pour vivre, voilà une fatalité plus douloureuse chez l'homme que chez l'animal."

Emil Cioran


Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d'être chrétien, économe et moral, j'en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste.

Dans la société capitaliste, le travail est la cause de toute dégénérescence intellectuelle, de toute déformation organique.[...]

Si, déracinant de son cœur le vice qui la domine et avilit sa nature, la classe ouvrière se levait dans sa force terrible, non pour réclamer les Droits de l'homme, qui ne sont que les droits de l'exploitation capitaliste, non pour réclamer le Droit au travail, qui n'est que le droit à la misère, mais pour forger une loi d'airain, défendant à tout homme de travailler plus de trois heures par jour, la Terre. La vieille Terre, frémissant d'allégresse, sentirait bondir en elle un nouvel univers... Mais comment demander à un prolétariat corrompu par la morale capitaliste une résolution virile ?

Paul Lafargue


PDF gratuit : « Le Droit à la paresse » (1880)



vendredi, avril 05, 2024

L'anti-judaïsme mysticisant


"Retour du peuple juif à sa source initiale et à son centre initiatique"
Palestine 2023-2024
"Comment, écrit Paul Fenton, ce grand métaphysicien (René Guénon) tant attentif aux cycles cosmiques est-il demeuré insensible au retour du peuple juif à sa source initiale et à son centre initiatique (la Palestine) ?



L'anti-judaïsme mysticisant


Par Paul Fenton


Les Juifs constituent au gré de Guénon un peuple nomade. Or, le nomadisme dévié génère un côté maléfique et dissolvant, lequel prédomine inévitablement chez les Juifs déjudaïsés. Le discours guénonien est allé très loin dans ce sens, et nous sommes ici en présence de ce que l'on peut nommer un "anti-judaïsme mysticisant" qui a malheureusement été récupéré par des doctrines fort douteuses.

Hanté par les préjugés de l'éducation catholique de son temps, Guénon considère les Juifs comme les suppôts de la ténébreuse action anti-traditionnelle qui travaille à la dissolution et la destruction des institutions traditionnelles et à la déviation des courants mentaux « manipulés par certaines centrales d'énergie psychique relevant directement de la juridiction contre-initiatique ». Dans une note infra-paginale de son étude "Les méfaits de la psychanalyse", Guénon se demande :

"Pourquoi les principaux représentants des tendances nouvelles, comme Einstein en physique, Bergson en philosophie, Freud en psychologie et bien d'autres encore de moindre importance, sont-ils à peu près tous d'origine juive, sinon parce qu'il y a là quelque chose qui corresponde exactement au côté «maléfique» et dissolvant du nomadisme dévié lequel prédomine inévitablement chez les Juifs détachés de leur tradition (...)"

Il est à remarquer que dans sa diatribe contre l'"erreur psychanalytique", Guénon est bien plus tendre à l'égard de Jung qu'il ne le fut à l'égard de Freud qui incarne à ses yeux le "satanisme inconscient".

Dans le domaine de la philosophie contemporaine, Guénon se livre à plusieurs reprises à une critique du rationalisme moderne l'accusant d'avoir limité l'intelligence à la raison et d'avoir exclu l'intellect, instrument de la connaissance supra-rationnelle, démarche qui relève selon lui de l'action anti-traditionnelle. Il oppose l'intuition intellectuelle à l'intuition sensible de "certains philosophes contemporains" expression qui vise manifestement Henri Bergson. En effet, il réserve tout un chapitre de son "Règne de la quantité" à une dénonciation de l'intuitionnisme, qui, à son sens, accuse des affinités avec le "néo-spiritualisme" et découle de la solidification rationaliste, il se livre à une critique des "Deux sources de la morale et de la religion", où Bergson, dans son chapitre sur la « religion dynamique », avait traité du mysticisme oriental et des prophètes d'Israël. Guénon lui fait le reproche d'avoir perçu dans le "mysticisme" certains enseignements d'inspiration occultiste et théosophiste et censure ses préjugés vis-à-vis de la magie opératoire. Il en profite pour ajouter avec sarcasme : "II est bien regrettable que Bergson ait été en mauvais termes avec sa sœur Mme Mac-Gregor [...] qui aurait pu l'instruire quelque peu à cet égard". On sait que Mina Bergson (1865-1928) était une des protagonistes de la société occultiste anglaise du "Hermetic order of the Golden Dawn" (Ordre hermétique de l'Aube dorée) qui pratiquait, entre autres, la magie énochienne.

Guénon attribue un rôle subversif à plusieurs Juifs, qui incarnent à ses yeux les forces de la "contre-initiation" et qui sont curieusement presque tous, selon lui, des ex-rabbins ou des fils de rabbins. Comme "l'ex-rabbin Paul Rosen, alias Moïse Lid-Nazereth : il y a tout lieu de le considérer comme ayant été, dans l'affaire Taxil, un des agents les plus directs de la contre-initiation". Léo Taxil est le pseudonyme de Marie Joseph Antoine Gabriel Jorgand-Pagès (1854-1907) qui, tout en adoptant une interprétation "diabolisatrice" de la Maçonnerie, s'élevait contre le mythe de la "pieuvre judéo-maconnique". À la différence de ses contemporains ouvertement antijudaïques, il prit ses distances avec l'antisémitisme.

Il fut secondé par Samuel Paul Rosen (1840-1907), juif natif de Varsovie, qui vécut un temps à Constantinople où il devint franc-maçon. Après s'être rendu en France, il se convertit au catholicisme et écrivit en 1885 "Satan & Cie" qui eut "un prodigieux succès". Il y accusa la Maçonnerie de posséder une direction suprême à Berlin dont le but était de fomenter l'anarchie sociale et de détruire le catholicisme.

Au gré de Guénon, l'aventurier hongrois Ignaz (Isaac) Trebitsch-Lincoln (1875-1943) est aussi un agent de la contre-initiation. Né en Hongrie en 1875, issu d'une famille de rabbins, il passa au protestantisme en Allemagne. Ayant fait des études de théologie et résolu à convertir les Israélites au protestantisme, il devint missionnaire luthérien au Canada. Abandonnant l'Église, il se retrouve ponctuellement en Europe et en Asie, où il se convertit au bouddhisme et espionne en faveur des Japonais.

Dans sa correspondance, Guénon déplore la subversion des doctrines hindoues par l'influence intellectuelle exercée dans l'entourage de Sri Aurobindo par Mirra Alfassa (1878-1973), la Mère de l'Ashram de Pondichéry. Or, Alfassa, d'origine juive, avait été formée à l'occultisme pratique à Tlemcen par l'énigmatique Max Théon (1848 ?-1927). Ce dernier, de son vrai nom Louis Maximilien Bimstein, fut un Juif polonais et propagateur de la société occulte Hermetic Brotherhood of Luxor. Celle-ci, considérée comme suspecte par Guénon, joua un rôle essentiel dans le développement de l'occultisme en Europe.

L'accusation de contre-initiation que fait peser Guénon sur Albert Frank-Dusquesne (1896-1955) est fort intéressante en raison du profil emblématique de ce personnage. Fils d'un Juif converti au catholicisme en 1864, il descendait par sa lignée paternelle de l'apostat Jacob Frank (1726-1791), le mystique anti-talrnudique du XVIIIe siècle et, par sa grand-mère maternelle, d'Henri Heine. Doté d'un modeste savoir juif, il fut le disciple et l'ami du maître hébraïsant Paul Vulliaud. Après avoir appartenu à diverses chapelles occultistes, il rejoignit l'Église en 1940 mais continua à être tourmenté par la question juive. Dans un article paru dans Les Cahiers du symbolisme chrétien (juin-juillet 1948), Frank-Duquesne accuse Guénon d'avoir une attitude "aux antipodes de l'esprit chrétien". De son côté, Guénon riposte dans les Études Traditionnelles avec un compte rendu caustique de l'article du premier intitulé "Réflexions sur Satan en marge de la tradition judéo-chrétienne", au cours duquel il fait une mise au point à propos d'une interprétation jugée « tendancieuse » de la notion kabbalistique du sar ha- 'ôlâm "Prince du monde". Cette critique vaut à Guénon "une lettre de huit grande pages dactylographiées, qui n'est d'un bout à l'autre qu'un tissu d'injures d'une inconcevable grossièreté", Guénon rétorque longuement avec une réplique féroce dans les pages des Études Traditionnelles où il déclare, notamment :

"A part la grossièreté du langage qui lui est bien personnelle, les propos de ce soi-disant apôtre de la "charité chrétienne ", qu'il affecte de vanter à tout instant, rappellent à la fois les disputes hurlantes de la synagogue (il n'est pas fils de rabbin pour rien) et les querelles venimeuses des prêcheurs de « fraternité universelle » qu'on rencontre dans les milieux néo-spiritualistes."

C'est surtout dans ses comptes rendus, pour le moins complaisants, de certains livres d'un antisémitisme de la pire espèce qu'effleure chez Guénon une tendance anti-judaïque. C'est notamment le cas de ses recensions des ouvrages de l'essayiste polonais Emmanuel Malynski (m. 1938) et de son ami le journaliste catholique Léon de Poncins (1897- 1976). Ce dernier, pamphlétaire antisémite et antimaçonnique notoire, connut un certain succès dans les années 1930 en raison de ses théories conspirationnistes qui expliqueraient la plupart des grands bouleversements politiques et révolutionnaires par un complot judéo-maçonnique.

Ils signèrent conjointement le tristement célèbre "La Guerre occulte,- Juifs et francs-maçons à la conquête du monde" (1936) qui dès sa parution, fut traduit en italien par Julius Evola. Si dans le compte rendu qu'il en fait, Guénon cherche à nuancer le rôle exagéré attribué aux Juifs dans la domination du monde, il n'est pas en désaccord avec les auteurs sur l'analyse du fond :

"Les auteurs, qui dénoncent avec raison des erreurs communes comme celle qui consiste à croire que les révolutions sont des "mouvements spontanés", sont de ceux qui pensent que la déviation moderne, dont ils étudient plus spécialement les étapes au cours du XIXe siècle, doit nécessairement répondre à un "plan" bien arrêté, et conscient tout au moins chez ceux qui dirigent cette "guerre occulte" contre tout ce qui présente un caractère traditionnel, intellectuellement ou socialement. Seulement quand il s'agit de rechercher des "responsabilités", nous avons bien des réserves à faire ; la chose n'est d'ailleurs pas si simple ni si facile, il faut bien le reconnaître, puisque, par définition même, ce dont il s'agit ne se montre pas au dehors, et que les pseudo dirigeants apparents n'en sont que des instruments plus ou moins inconscients. En tout cas, il y a ici une tendance à exagérer considérablement le rôle attribué aux Juifs, jusqu'à supposer que ce sont eux seuls qui en définitive mènent le monde, et sans faire à leur sujet certaines distinctions nécessaires ; comment ne s'aperçoit-on pas, par exemple. que ceux qui prennent une part active à certains événements ne sont que des Juifs entièrement détachés de leur propre tradition, et qui, comme il arrive toujours en pareil cas, n'ont guère gardé que les défauts de leur race et les mauvais côtés de sa mentalité particulière ?"

La même position sous-tend sa recension de "La Mystérieuse Internationale juive" (1936) de Léon de Poncins, dans laquelle Guénon écrit : 

"Il y a assurément beaucoup de vrai dans ce qui y est exposé au sujet de deux «Internationales », l'une révolutionnaire et l'autre financière, qui sont sans doute beaucoup moins opposées réellement que ne pourrait le croire l'observateur superficiel [...] Il y aurait du reste, pensons-nous, une étude bien curieuse à faire sur les raisons pour lesquelles le Juif, quand il est infidèle à sa tradition, devient plus facilement qu'un autre l'instrument des "influences" qui président à la déviation moderne ; ce serait là, en quelque sorte, l'envers de la « mission des Juifs », et cela pourrait être mené assez loin."

Non seulement Guénon cautionne ce livre dans cette recension, mais, pis encore, il le cite plus d'une fois comme une référence lorsqu'il traite du péril de la conspiration révolutionnaire mondiale des Juifs.

Parmi les proches collaborateurs de Guénon figure Julius Evola (1898-1974), considéré par d'aucuns comme le co-fondateur du traditionalisme mais aussi un des théoriciens du racisme fasciste. Sur les questions que nous venons de soulever, ils sont sur la même longueur d'onde puisqu'Evola traduit en italien le livre de Malynski et de Poncins, "La Guerre occulte", dès sa parution. En outre, dans une étude consacrée aux rapports entre le judaïsme et la maçonnerie publiée sous le pseudonyme de Gherardo Maffei, Evola affirme que "l'échec des Juifs dans la réalisation des valeurs de la sacralité et de la spiritualité aboutit à une volonté de renversement de toutes les valeurs". Dans sa recension de l'article en question, Guénon approuve la théorie du prétendu rôle insidieux des Juifs dans la "contre-initiation" avancée par son collègue traditionaliste italien.

Au sujet du mouvement anti-traditionnel le métaphysicien français estime que :

"Dans l'Occident, nous comprenons aussi le judaïsme, qui n'a jamais exercé d'influence que de ce côté, et dont l'action n'a même peut-être pas été tout à fait étrangère à la formation de la mentalité moderne en général ; et, précisément, le rôle prépondérant joué dans le bolchévisme par les éléments israélites est pour les Orientaux, et surtout pour les Musulmans, un grave motif de se méfier et de se tenir à l'écart ; nous ne parlons pas de quelques agitateurs du type "jeune-turc", qui sont foncièrement antimusulmans, souvent aussi israélites d'origine, et qui n'ont pas la moindre autorité." [...]

(...) les Études Traditionnelles de janvier 1938 contient son compte rendu dithyrambique de la récente réédition italienne des Protocoles des Sages de Sion préfacée par Julius Evola qui affirme que :

"L'action subversive des Juifs se ressent dans les courants intellectuels, idéologiques et artistiques modernes". 

Guénon félicite le théoricien italien d'avoir essayé :  "de mettre un peu d'ordre dans les interminables discussions auxquelles ce "texte" a donné et donne encore lieu, en distinguant deux questions différentes et qui ne sont pas nécessaires et solidaires, celle de 1'"authenticité" et celle de la "Véridicité", dont la seconde serait selon lui (i.e. Evola), "la plus importante en réalité". Or, selon l'analyse d'Evola, "ce qui constitue l'élément de "Véridicité", c'est l'affirmation que toute l'orientation du monde moderne répond à un "plan" établi et imposé par quelque organisation mystérieuse, à quoi notre critique ajoute sur un ton approbateur : 

"À vrai dire, il n'était aucunement nécessaire d'être prophète pour s'apercevoir de ces choses à l'époque où les Protocoles furent rédigés, probablement en 1901 [...]. Alors déjà, bien qu'elles fussent moins apparentes qu'aujourd'hui, une observation quelque peu efficace y suffisait."

Enfin, l'appréhension à l'égard des Juifs frise parfois chez Guénon la paranoïa, comme en témoigne cette confidence faite à son ami brésilien F. G. Galvao

"À propos de portraits. il y a autre chose encore : je veux parler d'un véritable danger au cas où ils viendraient à tomber entre les mains de gens mal intentionnés ; ici même, il y a je ne sais combien de gens (des Européens et des Juifs) qui ont vainement cherché par tous les moyens à se procurer des photographies de moi : que voulaient-ils bien en faire ?" 

Il est regrettable que ces préjugés désuets qui devraient appartenir à une époque révolue continuent à nourrir la verve antisémite de nombreux blogs "guénolâtres" qui se réclament du Maître.

Source : Paul Fenton, "Guénon et le judaïsme" (PDF gratuit)



Réponse à Paul Fenton


En 2015, les éditions du Cerf ont publié, sous la direction de M. Philippe Faure, un recueil de dix-neuf études sous le titre "René Guénon, l’appel de la sagesse primordiale". Parmi ces textes, celui de M. Paul B. Fenton, intitulé « René Guénon et le judaïsme », a retenu notre attention. C’était la première fois que l’on abordait l’œuvre de Guénon dans ses rapports avec la tradition hébraïque. Dans son « Introduction », M. Faure s’appuie sur le travail de M. Fenton pour prétendre que Guénon aurait été victime des « préjugés de son temps », et qu’il aurait manifesté « un antijudaïsme » (p. 11). Cette lourde affirmation et cette très grave accusation portent en elles de si préjudiciables implications qu’il était nécessaire d’examiner le texte qui en est à l’origine.


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BONUS


PDF gratuit : "Synthèse de doctrine de la race"



lundi, avril 01, 2024

Le CERN, la compression du temps et des visiteurs venant d'autres dimensions




"Depuis 2020, j'ai l'impression d'avoir besoin de 36 heures par jour, 24 j'arrive pas, c'est trop court ! J'ai tendance à penser qu'il se passe quelque chose avec le temps... mais j'en sais rien. Peu de choses à ce sujet." (Shen-D sur X)


Dr Astrid Stuckelberger :

"En fait, le CERN s'occupe de recherche radio-nucléaire, mais c'est plus que cela, car il y a beaucoup de physiciens, et j'en ai connu certains. Ils font des expériences très étranges. Des êtres provenant de portails entrent et sortent. Ce sont des physiciens du CERN qui me l'ont dit."

"Ils ont témoigné qu'ils entraient et sortaient des portails ?"

"Oui. Ils ont apparemment au fond du CERN euh ce portail, cette porte où ils traitent avec toutes les dimensions subatomiques. Ils disent qu'il y a 17 dimensions différentes de la réalité. C'est ce que disent ces physiciens. D'autres disent qu'il y a plus de dimensions. Et maintenant, quand vous regardez ce qui se passe au CERN. Il y a une lutte de la part de certaines agences de renseignements militaires qui disent qu'il y a une lutte contre le Temps. Ils essaient de changer le temps."



Source : Didier sur X

Commentaire :

"Ce que dit Astrid est vrai. Ils ont découvert plusieurs dimensions. Dans chacune, il y a des entités. La plupart des êtres sont neutres voire bienveillants. Mais une partie est négative. Ils jouent avec le feu... " (Laure Gonlézamarres)


Note :

La chronique de Christian Combaz du 1/04/2024 fait allusion aux mystères du CERN :  Campagnol tvl, à partir de 28:00.


samedi, mars 30, 2024

Un Conte Métaphysique



Le « néocortex » est-il une tumeur maligne ?


Par Dharma


Brusquement, début janvier 2020, il fut annoncé à tous un « faux événement » habilement planifié depuis des décennies par cette tumeur maligne (hypothèse forte) qui depuis au moins 2500 ans ne cesse de se développer monstrueusement sans qu’aucun traitement temporel ne puisse la soigner. Les religions ont essayé mais sans succès l’ont aggravé. Rares sont ceux qui peuvent le comprendre pour s’en libérer, « peuvent ne pas croire », « peuvent ne croire en rien », peuvent vérifier par eux-mêmes, par Intuition métaphysique qui est le seul remède à cette anomalie. C’est pourquoi, ils sont aussi rares ceux qui comprennent profondément l’origine du mensonge, ses corruptions systémiques, ses propagandes institutionnelles, l’instinct de troupeau et ses serviteurs apeurés, courbés, obéissants, soumis, parfois obséquieux devant leurs dominants pervers-narcissiques. Pour en connaître les causes profondes, cheminer sur une Voie authentique de Libération est le plus souvent nécessaire. Il est cependant et parfois utile d’être informé du déterminisme des cerveaux archaïques, reptilien, limbiques, mammifère, pour comprendre que, par « mutation forte génétique », cette tumeur monstrueuse nommée « néocortex » demeure à l’œuvre à chaque instant. Le « libre-arbitre », invention de Satan, est une plaisanterie, une erreur épistémologique. La Libération Inconditionnée est « par-delà, au-delà » du « temporel », l’ego étant la chose la plus ridicule qui soit. Ne vous attardez ni chez Descartes ni chez Aristote. Leur date de péremption est largement dépassée et d’ailleurs elle est inscrite sur l’étiquette pour ceux qui savent lire. Ils firent ce qu’ils purent. Le principe de non-contradiction, cependant, demeure. La « métaphysique » est quasiment introuvable en Occident. Quant à L’I.A., elle n’est pas intelligente, des « 0 et des 1 », « artificielle » elle est une « contrefaçon », nous l’avons déjà dit, qui fabrique des possibilités illimitées par probabilités exprimées mais dont l’entropie risque bientôt de dépasser celle de l’énergie nucléaire vers une auto destruction collective, comme le font les Lemmings…

Question : Comment cela ?! Le néocortex serait une tumeur maligne ?! Il n’y aurait pas de « libre-arbitre » ?! Seriez-vous devenu fou ?!

Réponse : Calmez-vous. Toute croyance résulte d’un aveuglement, d’une nescience, qui fait souvent lien avec la lâcheté qui lui convient ; un manque de culture et l’affaire est perdue, du moins et sans aucun doute est-ce la destinée du commun des mortels. Mais, une incapacité présente n’est pas irréversible si le courage de réfléchir vient sortir de l’ornière le pauvre hère.

On dira donc à la planète entière qu’il y avait un truc dangereux… c’était faux, totalement fabriqué à des fins obscures non avouées, vous pensez bien… On imposera sur le visage un truc qui ne sert à rien, très dangereux pour la santé. On vous enfermera chez vous, une autre supercherie tueuse, un mensonge éhonté. On vous le mettra profond dans le nez ce truc inutile, c’est prouvé. On vous dira « prenez seulement ce comprimé » et taisez-vous. On vous introduira dans le corps des trucs in[connus] totalement faux. On vous dira de revenir, deux, trois, quatre fois pour vous les introduire à nouveau … Certains reviendront et en sont morts ou malades … les autres attendent leur tour… qui ne va pas tarder … Ainsi, vous êtes tombé gravement malade, ou malade. C’est vrai. Depuis rien ne va plus… « Faites vos jeux, les jeux sont faits ». Vous continuez à consulter des monstres clonés de Mr Knock et leurs clones vendeurs de « perlimpinpins », qui sont tous, dans cette histoire, la seule pandémie ravageuse …

Peu après, une guerre fabriquée a commencé. L’inversion accusatoire à son apogée, la dissonance cognitive et la dystopie sont à leur gloire. Puis, une autre guerre préfabriquée a commencé. Des attentats sous faux-drapeaux sont arrivés, d’autres arrivent, d’autres vont arriver. La paresse à réfléchir n’a d’égale que le vouloir-ignorer. Mais la bonne nouvelle est que les fomenteurs de ces aberrations sont déjà tous morts, le plus drôle étant qu’ils ne le savent pas ! Ils courent, ils courent les furets, les furets d’avidité, de haine, de stupidité.

Voici un conte métaphysique :

« Il était une fois » des enfants qui jouaient dans un grand parc à jouets entouré de barrières. Beaucoup de jouets étaient à leur disposition, des poupées, des nounours, des animaux en peluches, des crayons de couleur, du papier, des ballons à gonfler, enfin de multiples jeux, des lego, etc., … Des boites remplies de bonbons à leur disposition agrémentaient leurs jeux. Ils riaient, s’amusaient. Il arriva un moment où tous les bonbons furent mangés. Alors, ces enfants commencèrent à pleurer. L’un d’eux voulut prendre le nounours de l’autre pendant que l’autre arrachait la poupée de l’autre. Et ce fut la bataille, le crépage des chignons, les griffures, les morsures, les coups de pieds. Si vous leur redonniez des bonbons, tout allait mieux … et puis l’affaire recommençait …

Les années passèrent. Ces mêmes enfants, sortis de leur parc à jouets, devenus grands infantiles parfois instruits, se retrouvèrent dans d’autres parcs à jouets. Certains d’entre eux sont devenus des menteurs professionnels agrégés en ceci ou en cela, au cours de carrières fulgurantes. Parmi eux, des nounours aiment des nounours, des poupées aiment des poupées, des nounours aiment des poupées, des poupées aiment des nounours, des nounours et des poupées s’aiment entre eux, parfois tous et/ou toutes enchevêtrés comme des escargots dévoyés. A chacun son mauvais goût. De leurs nudités combinées, ils s’aiment les uns dans les autres, avec ou sans passion, caressant dans le sens des poils leurs comptes bancaires décuplés à coup de billets piratés, détournés vers des paradis systémiques, souvent inconnus, parfois connus …

Comme il arrive toujours, la vie se charge de conduire sans trop tarder au cimetière ceux qui espèrent lui échapper, l’injustice cosmique épuisée. Il en sera bientôt ainsi pour cette éminence grise ou noire très connue, du genre la fouine sans vertus, qui sert encore une suite d’infantiles dominants et leurs pouvoirs impermanents. Cette éminence écrira
 ceci en 1981 :

« Ce peuple sera éliminé en vitesse ! Sans besoin de recourir aux armes, mais par le contrôle de la pensée nous lui ferons croire qu’il est coupable et il fera le reste. Nous commencerons par les vieux, car l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte trop cher à la société. Ensuite, les faibles et les inutiles qui n’apportent rien à la société, car il y en aura de plus en plus, et surtout les plus stupides. Une euthanasie ciblera ces groupes car l’euthanasie devra être un instrument essentiel de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. On ne pourra pas directement exécuter les gens ou faire des camps. Nous nous en débarrasserons en leur faisant croire que c’est pour leur bien. La population trop nombreuse et pour la plupart inutile, c’est quelque chose d’économiquement trop coûteux. Sur le plan sociétal, il est également bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement. On ne pourra pas non plus faire passer des tests d’intelligence à des millions et des millions de gens, vous pensez bien ! Nous trouverons quelque chose ou nous le provoquerons, une pandémie qui cible certaines personnes, une crise économique ou pas, un virus qui touche les vieux ou les gros, peu importe, les faibles succomberont, les peureux et les stupides y croiront et demanderont à être traités. Nous aurons pris soin d’avoir prévu le traitement et ce traitement sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi toute seule. Ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir » …

Aux éditions Seghers, ce livre est ce jour très difficile à trouver, entre 500 et 1700 euros.


Note :

Dharma fait allusion au livre de Michel Salomon "L'Avenir de la vie".

Commentaire d'un lecteur de "L'avenir de la vie" :

"Dans ce recueil d'entretiens, Jacques Attali développe un certain nombre d'opinions et d'analyses personnelles qui peuvent effectivement donner matière à débat.

Il est inexact d'affirmer que Jacques Attali ait pu appeler dans ce livre au "génocide des vieux".

En revanche, force est de reconnaître que Jacques Attali s'est attaché à y présenter la perspective de l'euthanasie et/ou de l'assistance au suicide des personnes âgées comme une réalité incontournable et indiscutable, quels que puissent être les choix de société effectués par ailleurs.

Au coeur de l'analyse de Jacques Attali, on retrouve l'idée que, dans un futur proche, les considérations financières devraient fort logiquement prendre l'ascendant sur le principe du respect intangible de la vie humaine.

Raisonnant "en terme de coûts pour la collectivité", Jacques Attali est convaincu que, "du point de vue la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement".

Jacques Attali pense de ce fait que l'euthanasie, "qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future", permettant ainsi de supprimer la vie "lorsqu’elle sera [devenue] trop insupportable ou économiquement trop coûteuse".

Vous trouverez ci-dessous de longs extraits de la conversation entre Jacques Attali et Michel Salomon dont il est question ici. Je vous invite à prêter attention aux séquences dans lesquelles Jacques Attali utilise les formules "je crois", ou encore "je pense" :

Extraits (p.268-274) :

« Mais dès qu’on dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société.

D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possible en terme de coûts pour la collectivité.

Alors apparait un nouveau critère d’espérance de vie : celui de la valeur d’un système de santé, fonction non pas de l’allongement de l’espérance de vie mais du nombre d’années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation.

En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.

C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mots de vie.

De même, cynisme mis à part, les dépenses de santé n’atteindraient pas le tiers du niveau actuel (175 milliards de francs en 1979) si les individus mouraient tous brutalement dans des accidents de voiture.

Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l’augmentation de l’espérance de vie mis dans celle de la durée de vie sans maladie. (...)

L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures.

Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.

Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante.

Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. "

Vous trouverez des extraits du livre pris en photo :



lundi, mars 25, 2024

Chacun est un éveillé qui s’ignore





Le buffle représente notre nature propre, la nature de l’éveil, 
la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité)




Le Chemin de l’Eveil

Le dressage du buffle dans le Chan



Par Catherine Despeux


Selon le bouddhisme Chan, la nature de Buddha est donnée à tous, chacun étant un éveillé qui s’ignore. Aussi ne peut-il être question d’obtenir l’éveil, état dans lequel disparaissent la distinction sujet-objet et les notions de perte et d’obtention. Pourtant l’homme ordinaire doit le réaliser et, pour ce faire, parcourir un chemin au bout duquel il redécouvre cet inconcevable et inexprimable état d’Eveil.

Si certains textes bouddhiques emploient le raisonnement et la logique, d’autres ont plutôt recours à des métaphores. Ils ne cherchent pas à expliquer, mais à rendre préhensibles les points essentiels de la doctrine et à susciter directement l’expérience d’éveil. Les métaphores les plus courantes sont celles du rêve, du reflet de la lune dans l’eau, de la bulle d’air, etc. Plus que toutes les autres, les textes du Chan révèlent ce souci d’éviter les discours doctrinaux et d’employer de préférence des images, des moyens quasi pédagogiques d’enseignement.

C’est à partir du 7ième siècle que s’est développé dans le Chan la métaphore du dressage du buffle comme illustration du chemin vers l’Eveil. Puis un peu plus tard, probablement aux alentours du 10 et 11ième siècle, sont apparus des poèmes et des illustrations développant en plusieurs étapes de dressage du buffle. L’apparition de telles illustrations n’est pas un fait isolé. D’une part, elle participe d’un mouvement général sous la dynastie des Song de représentations graphiques de système philosophiques, ou purement artistiques. D’autre part, elle correspond à l’apparition et à l’expansion en Chine de la xylographie comme moyen de diffusion à grande échelle d’écrits profanes et bouddhiques accompagnés le plus souvent de figures ou de représentations.

Malgré la proscription de 845 contre le bouddhisme en Chine, le Chan non seulement a continué à être florissant, mais il s’est développé et divisé par la suite en cinq écoles principales, celles de Cao Dong, Linji, Fayan, Yunmen, Gui Yang. C’est principalement dans deux de ces écoles, les écoles de Cao Dong et Linji que ce sont développées les versions illustrées du dressage du buffle.

Une version de ce dressage en dix étapes a été portée à la connaissance des lecteurs français dès 1930, avec la traduction par Paul Petit des poèmes de Kuoan, présentée dans la revue Commerce (dont Paul Valéry était l’un des directeurs). En Chine et au Japon, les versions en dix étapes furent les plus répandues. Cependant, on trouve dans plusieurs ouvrages du bouddhisme Chan des versions en quatre, cinq, six, huit et douze tableaux.

Il faut noter dès l’abord que la description des étapes de la « Voie intérieure » dans le dressage du buffle est loin d’être aussi précise et rigoureuse que dans les textes bouddhiques qui décrivent par exemple les 10 Terres (Dasa-Bhûmi) que doit parcourir le bodhisattva, le « candidat à l’éveil », chaque terre étant affectée de caractéristiques précises et qui ne varient guère d’un texte à l’autre. C’est ici davantage l’inspiration poétique de l’auteur qui paraît avoir dicté le nombre d’étapes menant à l’éveil, encore que le choix du chiffre « dix » ait pu être influencé par l’existences des dix terres du bodhisattva. Mais plus que d’étapes, il s’agit de descriptions d’états.

On peut distinguer deux tendances principales dans les différentes versions du dressage du buffle : celles qui mettent l’accent sur la progression des étapes et semblent une description du travail mental effectué au cours de la méditation assise ou lors des activités quotidiennes, et celles qui se concentrent sur l’expérience de l’état d’Eveil et mettent en relief son caractère subit. Nous retrouvons ici la distinction dans le bouddhisme Chan entre deux courants : le courant gradualiste et le courant subitiste, illustrés par les deux stances célèbres de Shenxiu et Houei-neng :

Shenxiu :

Le corps est l’arbre de l’éveil
L’esprit est comme un miroir clair
Appliquez-vous sans cesse à l’essuyer
Afin qu’il soit sans poussière.

Autre traduction :

Le corps est l’arbre de la Bodhi
Le cœur est le miroir spirituel
A chaque instant, il faut le nettoyer diligemment
Afin qu’aucune particule de poussière n’y adhère


Houei-neng (637-714) :

L’éveil ne comporte point d’arbre
Ni le miroir clair de cadre
La nature de Buddha est éternellement pure
Où y aurait-il de la poussière ?

Autre traduction :

La Bodhi n’est pas un arbre
Et le miroir spirituel n’a que faire d’un support
Etant donné qu’au fond, rien n’existe
Où voulez-vous qu’il adhère des poussières ?

Ainsi la version en dix étapes de Puming marque une purification progressive de l’esprit (du cœur), puisque le buffle blanchit au cours des étapes, alors que dans la version en dix étapes de Kuoan, le buffle est blanc dès le début, car il s’agit de retrouver un buffle qui n’a jamais été égaré.

Que représente le buffle ?

Il représente notre nature propre, la nature de l’éveil, la nature de Buddha, l’Ainsité (et la vacuité). L’homme symbolise l’individu, l’être humain ; le bouvier la partie de l’individu qui se tourne vers la nature profonde ; la corde et le fouet sont les moyens habiles, upâya, les différentes méthodes de travail mental qui guident vers l’éveil. L’idée de dressage implique celle d’un long travail constant, quotidien, effectué avec une grande patience et une vigilance sans relâche. Cette idée de dressage ou domptage n’est pas nouvelle, on trouve dans nombre de textes bouddhiques le terme « Cœur à dompter » : diao fu xin.

Certaines versions mettent l’accent sur la notion bouddhique de retournement, d’inversion, car c’est une inversion de notre esprit qui engendre les illusions et le monde extérieur tel qu’on le vit d’ordinaire.

Les maîtres Chan n’ont pas été les seuls à recourir à la métaphore du dressage d’un animal sauvage. Il faut noter en Chine l’existence d’une version taoïste du dressage du cheval due à un certain Gao Daokuan. Ce dernier appartenait à l’école Qunazhen qui s’est développée à partir des Song et fut fortement influencée par le bouddhisme Chan, à tel point que certains textes de cette école, s’ils ne contenaient deux ou trois termes taoïstes, sembleraient du Chan pur. L’auteur de cette version du cheval a connu les étapes du dressage du buffle, dont sa version est probablement dérivée.

Enfin l’on retrouve au Tibet une version du dressage de l’éléphant dont les illustrations les plus anciennes qui nous soient parvenues datent du 17ième siècle. Les données actuelles ne bous permettent pas de dire si le thème et les illustrations du dressage de l’éléphant précèdent ceux du dressage du buffle ou inversement, ni quelles furent leurs influences réciproques. Notons que cette version illustre une philosophie autre : celle des neuf étapes de « Samatha », « la tranquillisation totale » accompagnée de « Vipasyanâ », « la Vue profonde » dans un bouddhisme mahâyâniste.

Ouvrages :

- "Le Chemin de l’Eveil", Catherine Despeux. Edition l’Asiathèque avec le concours du Centre national des Lettres. 

"ZEN - L’expérience directe de la réalité", Anne Bancroft. Edition du Seuil. Paris.


samedi, mars 23, 2024

L'auto-libération sans dieu ni maître





L
a maïeutique du chinois Ma-Tsou tendait à l'obtention de l'éveil par soi-même. Cette expérience, indéfinissable et incommunicable, est l'auto-libération exposée dans le CH'AN primitif et dans le LANKAVATARA SUTRA.


L'Intelligence transcendantale



L'Intelligence transcendantale est l'état intérieur d'auto-réalisation de la Noble Sagesse. Elle est réalisée de façon soudaine et intuitive lorsqu'a lieu le "retournement" au plus profond de la conscience; elle n'entre ni ne sort; elle est comme la lune vue dans l'eau. L'Intelligence transcendantale n'est pas sujette à naissance ni à destruction ; elle n'a rien à voir avec la combinaison ni avec la concordance ; elle est dépourvue d'attachement et d'accumulation ; elle transcende tous les concepts dualistes.

Lorsqu'on considère l'Intelligence transcendantale, il faut garder quatre choses à l'esprit : les mots, les significations, les enseignements et la Noble Sagesse (Arya-prajñâ). Les mots servent à exprimer les significations mais ils dépendent de la discrimination et de la mémoire pour leur cause, et de l'emploi de sons et lettres par lesquels un transfert mutuel de sens est possible. Les mots ne sont que des symboles qui peuvent, et ne peuvent pas, exprimer clairement et pleinement le sens voulu; et, de plus, on peut comprendre les mots de façon très différente de ce qu'entendait dire qui les a prononcés. Les mots ne sont ni différents ni non-différents du sens et ce dernier se trouve dans la même relation par rapport à eux.

Si le sens était différent des mots, il ne pourrait pas être rendu manifeste au moyen de mots; mais le sens est illuminé par les mots de même que les choses le sont par une lampe. Les mots sont juste comme un homme transportant une lampe afin de regarder sa propriété, ce qui lui permet de dire: ceci est ma propriété. De même, au moyen des mots et du discours qui prennent leur origine dans la discrimination, le Bodhisattva peut pénétrer le sens des enseignements des Tathagatas et par le sens il peut entrer dans l'état exalté d'auto-réalisation de la Noble Sagesse, qui est, en lui-même, libre de la discrimination entre les mots. Mais si un homme s'attache au sens littéral des mots et s'accroche solidement à l'illusion que les mots et le sens sont en accord, en particulier pour des choses comme le Nirvâna, qui est non-né et immortel, ou selon les distinctions des Véhicules, des cinq Dharmas, des trois natures propres, il échouera alors à comprendre le vrai sens et s'emmêlera dans les assertions et les réfutations. Tout comme les variétés d'objets qu'on voit et qu'on discrimine dans les rêves et les visions, c'est erronément que l'on discrimine les idées et les postulats et l'erreur va se multipliant.

Les ignorants et les simples d'esprit déclarent que le sens n'est pas différent des mots, que tels que sont les mots, ainsi est le sens. Ils pensent que comme le sens n'a pas de corps propre, il ne peut donc pas être différent des mots et c'est pour cela qu'ils déclarent que le sens est identique aux mots. En ceci ils sont ignorants de la nature des mots, qui sont sujets à la naissance et à la mort, ce qui n'est pas le cas du sens; les mots dépendent des lettres mais pas le sens; le sens est séparé de l'existence et de la non-existence, il n'a pas de substrat, il est non-né. 

Les Tathagatas n'enseignent pas un Dharma qui dépend des lettres. Quiconque enseigne une doctrine qui dépendrait des lettres et des mots n'est qu'un bavard, parce que la Vérité est au-delà des lettres, des mots et des livres. Ceci ne signifie pas que lettres et livres ne disent jamais ce qui est en conformité avec le sens et la vérité, mais que mots et livres sont dépendants des discriminations, alors que le sens et la vérité ne sont pas ; qui plus est, mots et livres sont sujets à l'interprétation des esprits individuels, cependant que le sens et la vérité ne le sont pas. Mais si la Vérité n'est pas exprimée dans les mots et les livres, les écritures qui contiennent le sens de la Vérité disparaîtraient, et sans les écritures il n'y aurait plus de disciples ni de maîtres, ni de Bodhisattvas ni de Bouddhas, et il n'y aurait plus rien à enseigner. Mais il ne faut pas s'attacher aux mots des écritures parce que même les textes canoniques dévient parfois de leur cours direct à cause du fonctionnement imparfaits des esprits sensibles.

Moi-même et d'autres Tathagatas donnons des discours religieux en réponse aux divers besoins et croyances de toutes les sortes d'êtres, afin de les libérer de la dépendance à la fonction pensante du système mental, mais ils ne sont pas donnés pour prendre la place de l'auto-réalisation de la Noble Sagesse. Lorsque il y a admission de ce qu'il n'y a rien au monde qui ne soit une vue de l'esprit lui-même, toutes les discriminations dualistes sont écartés, la vérité de l'absence d'image est comprise, et on constate qu'elle est en conformité avec le sens plutôt qu'avec les mots et les lettres.

Les ignorants et les simples d'esprit étant fascinés par leur imaginations personnelles et leurs raisonnements erronés, ils continuent de danser et de sauter partout, mais sont incapables de comprendre le discours en mots sur la vérité de l'auto-réalisation, et à plus forte raison de comprendre la Vérité elle-même. Agrippés au monde extérieur, ils s'accrochent à l'étude de livres qui ne sont jamais qu'un moyen, et ne savent pas vraiment comment s'assurer de la vérité de l'auto-réalisation, qui est la Vérité non défigurée par les quatre propositions. 

L'auto-réalisation est un état exalté de réalisation intérieure qui transcende toute pensée dualiste et qui est au-dessus du système mental avec sa logique, son raisonnement, ses théories, et ses illustrations. 

Les Tathagatas font des discours aux ignorants, mais soutiennent les Bodhisattvas lorsqu'ils voient l'auto-réalisation de la Noble Sagesse.

Laissons donc chaque disciple faire bien attention à ne pas s'attacher aux mots comme étant en parfaite conformité avec le sens, parce que la Vérité n'est pas dans les lettres. Lorsqu'un homme pointe vers quelque chose ou quelqu'un du bout de son doigt, on pourrait confondre le bout du doigt avec la chose vers laquelle on pointe; de la même manière, les ignorants et les simples d'esprit, comme des enfants, sont incapables, même au jour de leur mort, d'abandonner l'idée que le doigt que sont les mots, soit le sens lui-même. Ils ne peuvent réaliser la Réalité ultime à cause de leur attachement résolu à des mots qui ne se voulaient rien d'autre qu'un doigt pointé. Les mots et leur discrimination nous lient à la triste ronde des naissances dans le monde de naissance-et-mort ; le sens reste seul et est un guide vers le Nirvâna. On arrive au sens grâce à beaucoup d'étude, et on arrive à beaucoup de connaissances en devenant familiers avec le sens et pas avec les mots; c'est pourquoi les chercheurs de vérité s'approchent des sages avec révérence, et évident ceux qui se braquent sur des mots particuliers.

Pour ce qui est des enseignements : 

- il y a des prêtres et des prédicateurs populaires qui s'adonnent aux rituels et aux cérémonies et qui sont habiles dans les diverses incantations et dans les arts de l'éloquence ; il ne faut pas les honorer ni les servir avec révérence, car ce que l'on tire d'eux n'est que de l'excitation émotionnelle et un plaisir mondain ; ce n'est pas le Dharma. De tels prédicateurs, par leur habile manipulation de mots et de phrases, et divers raisonnements et incantations ; qui ne sont que du babillage d'enfant, dans la mesure où on peut faire croire ce qui n'est pas du tout en accord avec la vérité ni à l'unisson avec le sens ; ne font qu'exciter le sentiment et l'émotion, tout en stupéfiant l'esprit. Comme il ne comprend pas lui même le sens des choses, il ne fait que confondre l'esprit de ses auditeurs avec ses vues dualistes. Incapable de comprendre par lui-même qu'il n'y a rien que ce qui est vue de l'esprit, et lui-même attaché à la notion de la nature propre des choses extérieures, et incapable à distinguer un chemin d'un autre, il n'a pas de délivrance à offrir aux autres. Donc ces prêtres et prédicateurs populaires qui sont habiles dans diverses incantations et habiles dans les art de l'éloquence, ne s'étant jamais émancipés eux-mêmes de calamités telles que la naissance, la vieillesse, la maladie, le chagrin, la lamentation, la souffrance et le désespoir, conduisent les ignorants à la confusion au moyen de leurs divers mots, phrases, exemples, et conclusions.

- Ensuite, il y a les philosophes matérialistes. Il ne faut ni leur montrer du respect ni leur rendre service, parce que leur enseignement, quoiqu'ils puissent l'expliquer au moyen de centaines de milliers de mots et de phrases, ne va pas au-delà des préoccupations de ce monde et de ce corps, et à la toute fin, ils mènent à la souffrance. Comme les matérialistes ne reconnaissent pas la vérité qui existe par elle-même, ils sont séparés en de nombreuses écoles, chacune desquelles s'accroche à sa propre façon de raisonner.

Mais il y a ce qui n'appartient pas au matérialisme et qui n'est pas atteint par la connaissance des philosophes qui s'attachent à de fausses-imaginations et à des raisonnements erronés parce qu'ils n'arrivent pas à voir que, fondamentalement, il n'y a pas de réalité dans les objets extérieurs. Lorsqu'on s'aperçoit qu'il n'y a rien au-delà de ce qui est vue de l'esprit lui-même, la discrimination de l'être et du non-être cesse et c'est ainsi que dans le monde extérieur de l'objet de la perception, rien ne reste que la solitude de la Réalité. Ceci n'appartient pas aux philosophes matérialistes, c'est le domaine des Tathagatas. Si ces choses sont imaginées comme des allées et venues du système mental, une disparition et une apparition, une sollicitation, un attachement, une intense affection, une hypothèse philosophique, une théorie, une demeure, un concept sensoriel, une attraction atomique, un organisme, une croissance, la soif, la saisie, ces choses appartiennent au matérialisme, elles ne sont pas de moi. Ce sont des choses qui font l'objet d'intérêts mondains, qu'il faut sentir, manier et goûter; ce sont les choses qui apparaissent dans les éléments qui constituent les agrégats de la personnalité, là où, à cause de la force procréatrice de la luxure, se produisent toutes sortes de désastres: la naissance, le chagrin, la lamentation, la souffrance, le désespoir, la maladie, la vieillesse, la mort. Toutes ces choses concernent des intérêts et des plaisirs mondains ; elles se trouvent sur le chemin des philosophes, qui n'est pas le chemin du Dharma.

Lorsqu'on comprend la vraie absence d'existence propre des choses et des personnes, la discrimination cesse de se soutenir lui-même; le système mental inférieur cesse de fonctionner ; les divers stages du Bodhisattva se suivent l'un l'autre ; Le Bodhisattva peut proférer ses dix vœux inépuisables et recevoir l'onction de tous les bouddhas. Le Bodhisattva devient maître de lui-même et de toutes choses en vertu d'une vie d'effort spontané et d'absence radiante d'effort. Le Dharma, qui est l'Intelligence transcendantale, transcende donc toutes discriminations, tous faux-raisonnements, tous systèmes philosophiques , tout dualisme.


(Lankâvatara Soûtra)

La première traduction française du Soûtra de l'Entrée à Lankâ (Lankâvatâra) qui, avec le Soûtra des Dix Terres (Dashabhûmika) et le Soûtra du Dévoilement du sens profond (Sandhinirmocana), forme l'assise scripturaire de ce qu'il est commode mais inexact d'appeler l'«idéalisme bouddhiste».

Négation pure et simple des Idées - platoniciennes, cartésiennes ou «modernes» -, cet idéalisme singulier n'est pas le contraire du matérialisme car, s'il ramène effectivement l'être au concept et les choses à la pensée, il n'admet pas non plus la réalité ultime de la conscience ni de tout ce qui entre dans les catégories du spirituel : il s'agit plutôt, comme l'ensemble de la philosophie bouddhiste, d'une dénonciation rationnelle des limites et dangers du réalisme naïf qui semble dominer la pensée humaine.

Manuel de réalisation intérieure, le Lankâ décrit la vacuité de la matière, où il ne voit que les représentations, et la vacuité du psychique, lequel peut se ramener à autant d'idées fictives, avant de proposer une méthode contemplative radicale, fondée sur la «nature de bouddha» en tant que «claire lumière naturelle de l'esprit», dont le chan/zen et le tantrisme sont les applications les plus abouties.



vendredi, mars 22, 2024

La "zyklonwurst", l'abominable saucisse des nazis



En Allemagne, l'arrivée d'un musée de la saucisse dans un ancien camp de concentration avait suscité l'indignation. Mais pourquoi ?



La "zyklonwurst"
(Cela pourrait être un sketch écrit par Dieudonné.)



Selon le témoignage de Rachel Hanan, survivante de la Shoah, de diaboliques cuisiniers nazis avaient créé une immonde saucisse, une sorte de "zyklonwurst", la saucisse faite avec les cadavres des victimes des chambres à gaz du Troisième Reich. 


Avoir un os dans le baloney

Douter que les détenus juifs mangeaient, comme l'affirme Rachel Hanan, leurs coreligionnaires transformés en "baloney" agrémenté de Zyklon B serait du négationnisme passible d'un an de prison. Le témoignage de Rachel Hanan est validé par le "très sérieux" institut USC Shoah Foundation Institute, créé par le réalisateur, scénariste et producteur de cinéma Steven Spielberg.


Musée de la saucisse dans un camp de concentration

Avant finalement de renoncer, l'initiative de la petite commune de Mühlhausen (ouvrir un musée de la saucisse sur le site d’un ancien camp de concentration) n'était-elle pas un louable hommage à la Shoah ? 

Saucisse, se dit "Wurst" en allemand, c'est une grande spécialité de la cuisine allemande, comme la célèbre Leberwurst de la région de Cassel, la saucisse de Nuremberg, la «Weißwurst» de Munich, la fameuse "currywurst" de Berlin, la "Rindswurst", les saucisses Francfort, de Thuringe (la thüringer bratwurst) et la "zyklonwurst" cuisinée durant la terreur nazie.

"Dans cette région, précise France info, la spécialité est la thüringer bratwurst, une saucisse grillée délicieuse et connue dans tout le pays. Un musée lui est consacré dans la région depuis bientôt treize ans, mais il est jugé trop petit. Un déménagement est donc envisagé. Sauf que le site choisi pour accueillir le nouveau musée fait rapidement polémique : il s'agit d'un camp voisin du camp plus grand de Buchenwald. Un camp-satellite où ont été retenues captives des centaines de femmes juives polonaises et hongroises en provenance du camp d’Auschwitz, dans la Pologne voisine, entre septembre 1944 et février 1945. Ces femmes venaient ici pour travailler de force dans une usine d’armement."


Chut !




Que valent certains témoignages de l'Holocauste qui se sont multipliés longtemps après la fin de la guerre ?

"La plupart des « survivants » appelés dans les lycées ont commencé à parler très tardivement", constate un analyste de la shoah. "Or, poursuit-il, les raisons données ne sont guère convaincantes, voire totalement irrecevables. C. Gottlieb, par exemple, prétend que les déportés ont gardé le silence « Parce que le sujet était tabou » ; puis il ajoute « Aujourd'hui il faut que la terre entière sache la cruauté et la bestialité des nazis » . C'est vraiment se moquer du monde, car tout le matraquage de l'opinion mondiale orchestré à partir de 1945 avait pour principal objectif de convaincre que les nazis étaient d'innommables monstres."

L'histoire fausse de « Survivre avec les loups », dont l'auteure fut condamnée par la justice. 
Dans ce roman publié en 1997, Misha Defonseca avait raconté avoir survécu à la Shoah grâce à des loups et en ayant notamment tué un soldat allemand. Elle avait admis en 2008 avoir tout inventé.

mardi, mars 19, 2024

La guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ ?



La doctrine de la « démocratie libérale et des droits de l’homme » est une crypto-religion, une forme extrême, hérétique de judaïsme christianisé. Alexander Panarine, le philosophe russe (décédé), a révélé la nature anti-chrétienne de la doctrine américaine : « la nouvelle vision des Biens décontextualisés, et de leurs Consommateurs dé-socialisés est un mythe païen » ; pour lui, la doctrine US représente un saut dans le paganisme, autrement dit dans la barbarie.

Pour moi, cette nouvelle religion doit être qualifiée de néo-judaïsme ; ses adeptes imitent des attitudes juives classiques : les juifs se conduisent souvent comme des prêtres de la nouvelle croyance, et ils sont considérés comme des êtres supérieurs par ses adeptes. De fait, lorsque des mosquées brûlent, en Hollande, et lorsque des églises sont démolies en Israël, on ne relève pratiquement aucune réaction. Rien de comparable, en tous cas, avec l’émotion intense soulevée par un graffiti découvert sur le mur d’une synagogue. Les Etats-Unis notent leurs alliés en fonction de leur attitude envers les juifs. Le Temple de l’Holocauste [appelé « Musée »] jouxte la Maison Blanche. Le soutien à l’Etat juif est une condition sine qua non, pour les hommes politiques américains.

Tout le monde peut devenir l’un des « Elus » de la nouvelle foi – le choix vous appartient ; la Toute Nouvelle Alliance admet tant les Juifs que les Gentils : adorez Mammon, méprisez la Nature, l’Esprit, la Beauté, l’Amour ; ayez le sentiment d’appartenir à une race à part ; prouvez-le par quelque succès bien terrestre – et vous pourrez y entrer. Inversement, tout juif peut choisir d’en sortir ; il n’y a en la matière ni tare, ni vertu biologique.

Reste qu’il y a un fort sentiment d’une continuité entre le paléo-judaïsme et sa version mise à jour. L’Etat juif est la mise en pratique de la peur paranoïde et du rejet juif de l’Autre, alors que les politiques cabalistiques du Pentagone ne sont qu’une autre manifestation de la même peur et de la même exécration, à une échelle planétaire. Les idées du néo-judaïsme ont été mises en forme par le nationaliste juif Leo Strauss, et elles sont diffusées par les journalistes juifs du New York Times. Il existe un projet consistant à fournir au néo-judaïsme des rites exotériques, notamment en édifiant un nouveau Temple à Jérusalem, sur l’emplacement de la Mosquée Al-Aqsa.

Le néo-judaïsme est la foi non officielle de l’Empire américain, et la guerre au Moyen-Orient est, en réalité, le jihâd néo-judaïque. Des millions de personnes en ont l’intuition : Tom Friedman, du New York Times, a écrit que les Irakiens appellent les envahisseurs amériacins « les juifs ». Le néo-judaïsme est ce culte de la mondialisation, du néo-libéralisme, de la destruction de la famille et de la nature, anti-spirituelle et anti-chrétienne.

C’est aussi un culte antisocial de mercantilisme, d’aliénation et de déracinement ; hostile à la cohésion sociale ; à la solidarité, aux traditions – bref, hostile aux valeurs prônées par les trois grandes Eglises. L’Eglise ayant perdu sa position dominante en Occident, les adeptes du néo-judaïsme considèrent presque morte la Chrétienté occidentale, et ils luttent contre elle, par des moyens non-sanglants, à travers l’Anti-Defamation League et autres organismes anti-chrétiens. The Village Voice appelle Bush « le Chrétien » ; le New York Times ne cesse de traiter de prêtres abusant sexuellement des enfants, Schwarzenegger démolit une église, dans le film « La Fin des Temps » [The Last Days].

Mais l’Islam est le dernier grand réservoir d’esprit, de tradition et de solidarité, et les néo-juifs le combattent avec toute la puissance de feu dont ils disposent. L’Islam doit être écrasé, si l’on veut que le Temple néo-juif soit érigé à la place d’Al-Aqsa. L’Islam joue un rôle historique, en défendant la Palestine, au cœur de la fleur à trois pétales (1) ; il est le dépositaire de la pré-tradition unifiée pressentie par Guénon. Carl Schmitt a observé « le grand parallélisme historique » entre notre époque et l’époque contemporaine du Christ, dans Sa contrée. Guénon considérait que la modernité (représentant le Kali Yuga, ou l’âge final) trouverait sa conclusion dans l’apparition de l’Antéchrist et la fin du monde. Ainsi la guerre contre l’Islam est-elle une phase de la guerre ultime : la Guerre contre le Christ.

A un niveau plus profond, métaphysique, se joue une lutte entre deux tendances : un pouvoir, qui fait tenir ensemble le Ciel et la Terre, et re-sacralise le monde ; et un pouvoir qui s’efforce de séparer le Ciel de la Terre ; c’est-à-dire, de profaner le monde. La puissance unificatrice est représentée par le Christ, dans les bras de Notre-Dame. Le pouvoir de division, le Grand Profanateur, est plus puissant que les juifs ; mais ils le soutiennent avec enthousiasme, car pour eux, le monde en-dehors d’Yisraël (la Personne Divine, et non l’Etat du même nom) doit être profane et sans Dieu. Aussi les actions des néo-juifs conduisent-elles, en définitive, à la profanation du Monde, et à inciter les gens à se libérer des limites imposées par la société et par Dieu, pour la plus grande victoire de l’individualisme.

Maintenant, après avoir diagnostiqué la maladie (le néo-judaïsme, en tant que nouvelle religion et le Moyen-Orient, en tant que terrain principal pour son Jihâd), nous pouvons tenter de trouver le remède. La pièce centrale de la guerre n’est pas le champ de bataille de Fallujah, mais la bataille pour les esprits, menée par les idées. Qui en sortira vainqueur : le Christ, ou l’Antéchrist ? cette question ne sera pas tranchée par la force des armes, mais par notre capacité à défaire l’ennemi, dans le discours. Vous, chers lecteurs et camarades, représentez un escadron d’élite dans l’armée spirituelle ; dénoncez l’ennemi, battez-le !

Oui, il est possible de combattre une religion, en particulier le néo-judaïsme, forme extrême d’hérésie. Nous devons en montrer les racines religieuses, en profaner l’héritage sacral, en ridiculiser les concepts, en éclairer les crimes. Quand les précurseurs du néo-judaïsme ont entrepris leur guerre contre l’Eglise, ils ont commencé par tourner ses dogmes en dérision. De ce point de vue, l’acteur de café-théâtre Dieudonné a fait plus que quiconque pour mettre un terme au Jihâd.

Guénon voyait dans la Réforme un Automne, comme le début du Kali Yuga ; dès lors, le néo-judaïsme en est le prolongement, la phase ultime de la Réforme, où le corps réformé devient l’antithèse totale du corps préexistant à la Réforme. D’une certaine manière, notre tâche, c’est une Contre-Réforme, et notre bannière est Notre-Dame, aussi « majestueuse que des troupes arborant leurs bannières » (1). Schmitt voyait, lui aussi, en Notre-Dame le symbole culturel et religieux le plus important, bien qu’il n’ait pas eu conscience de son lien profond avec l’Islam. […]

Le communisme a représenté une tentative d’établir une nouvelle chrétienté universelle, mais sans le Christ. Bien que certains penseurs de droite insistent sur l’« origine judaïque » du communisme, il s’agissait d’une idéologie anti-judaïque et universelle. Hélas, les communistes ont utilisé le rasoir d’Occam avec beaucoup trop de vigueur, et le communisme est mort d’hémorragie. Nous devons adopter les survivants de son effondrement, et leur donner une place dans nos rangs.

Israël Adam Shamir, "Notre Dame des Douleurs".


(1) Les trois pétales sont l’Islam, le Catholicisme et l’Orthodoxie. Tandis que les Occidentaux voulurent voir dans l’Islam une antithèse du christianisme, les chrétiens orientaux, dont le plus éminent fut Saint-Jean Damascène, voyaient dans l’Islam une autre Eglise chrétienne, sur un pied d’égalité avec l’Eglise catholique, occidentale.
http://www.israelshamir.net/French/Trefoil_fr.htm

(2) Cantique des Cantiques 6 :4.

Les écrits en français d’Israël Adam Shamir :
http://www.israelshamir.net/French/French.htm





dimanche, mars 17, 2024

Révélations d'un lama dissident





Le lama tibétain Kelsang Gyatso (1931-2022) était un enseignant important parmi les guélougpa restés fidèles à des pratiques proscrites par le dalaï-lama.


La méditation


En matière de méditation Kelsang Gyatso faisait autorité. Selon ce lama, parce que la méditation n’est pas dénuée de risques, les méditants doivent se protéger et revêtir une armure psychique. « De même que les guerriers utilisent des armures pour se protéger pendant les batailles, ainsi les méditants ont besoin d’une armure pour se défendre contres les obstacles et les entraves. » (Kelsang Gyatso « Guide du Pays des Dakinis »).


Les obstacles


Tout ce qui fait obstruction à l'accomplissement de la libération est nommé Mara (démon). « Il existe, selon le lama Kelsang Gyatso, quatre principaux types de démons : le démon des perturbations mentales, le démon des agrégats contaminés, le démon de la mort incontrôlée, et les démons Dévapoutra. Seuls les derniers sont des êtres sensibles proprement dits. […] Un bouddha est appelé un « conquérant » parce qu'il, ou elle, a vaincu les quatre types de démons.


Ishvara, prince de ce monde


Le bouddhisme considère que nous vivons dans le monde du désir (Kâmaloka). Toujours d'après Kelsang Gyatso, l'être le plus puissant de ce monde est Ishvara courroucé, un démon Dévapoutra.


Ishvara courroucé « demeure dans Le Pays qui Contrôle les Émanations, l'état d'existence le plus élevé à l'intérieur du règne du désir. Ishvara a des pouvoirs miraculeux limités qui le rendent plus puissant que les autres êtres du règne du désir. Si nous faisons confiance à Ishvara, nous pouvons recevoir certains bienfaits temporaires au cours de cette vie, par exemple, plus de richesse et de biens, mais Ishvara courroucé est l'ennemi de ceux qui cherchent la libération, il interfère avec leur progrès spirituel. » ( Kelsang Gyatso)


Dans des centres de spiritualité, des personnes avides de richesse, de gloire, de pouvoir adorent secrètement Ishvara dont le culte évoque celui de Satan. De nos jours, le satanisme et les crimes pédophiles qui lui sont imputés se répandent.




Ceux qui ne reconnaissent aucun suzerain

Les simples contrôles routiers sans aucun motif de suspicion sont-ils une atteinte à la vie privée et au droit de circuler librement, voire ...